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Les raisons de se révolter ne manquent pas. Mais on ne se révolte pas n'importe comment: en démocratie, s' engager dans un combat contre l'injustice, l'inégalité ou la domination est un geste qui doit s' exprimer... more
Les raisons de se révolter ne manquent pas. Mais on ne se révolte pas n'importe comment: en démocratie, s' engager dans un combat contre l'injustice, l'inégalité ou la domination est un geste qui doit s' exprimer sous une forme d'action politique acceptable. Parmi ces ...
What is currently promoted as the Republican ideal has only little left to do with what Durkheim had in mind when fighting against the grip of the Catholic Church. Today’s advocates of the Republic institute a right of entry to... more
What is currently promoted as the Republican ideal has only little left to do with what Durkheim had in mind when fighting against the grip of the Catholic Church. Today’s advocates of the Republic institute a right of entry to citizenship : the only “true” citizens are those who fully adopt the values of the “Republic”. Against this exclusionist conception of the Republic, democracy can be defined by the courage not to exclude any of the multiple voices expressed in society—even the most disturbing ones. More importantly, this requires us to understand the many forms of domination imposed upon “minorities” which cannot be reduced to mere “post-colonial” issues.
Public opinion exists: it was invented by polls. This text argues that the notion of public opinion refers only to a “computational reality”, that is to say a statistical artefact endowed with the objectivity conferred by numbers and to... more
Public opinion exists: it was invented by polls. This text argues that the notion of public opinion refers only to a “computational reality”, that is to say a statistical artefact endowed with the objectivity conferred by numbers and to which political science and the media give existence by putting it into circulation in the public space. This text aims at highlighting the differences between the notion of public opinion (as an computational reality) and that of political judgement (as a source of claims and protests against current powers). Based on an analysis of the Nuit debout and Gilets jaunes episodes in France, the article shows how the activism of ordinary citizens expresses their autonomy of political judgement and undermines the magisterial authority of those patented opinion makers that are the polling institutes and questions the certainties and advices they provide to their sponsors.
Resume Le desir de reduire les elements de « moralite », qui parasitent toujours un peu l'explication de l'action, en les transformant en indicateurs integres dans des modeles mathematiques n'est pas condamnable en lui-meme.... more
Resume Le desir de reduire les elements de « moralite », qui parasitent toujours un peu l'explication de l'action, en les transformant en indicateurs integres dans des modeles mathematiques n'est pas condamnable en lui-meme. Il porte, neanmoins, des consequences contestables lorsque l'interpretation des resultats auxquels cette reduction donne lieu deborde le domaine de validite de l'explication produite. C'est un peu ce qui arrive avec l'analyse economique du crime et de la toxicomanie telle qu'elle est conduite par Gary Becker. La presentation qui en a ete faite visait precisement a saisir les exces qui naissent d'une explication qui tient l'action pour une realisation intentionnelle d'un acteur suivant les principes de rationalite. Comme on l'a vu, certaines ecoles de sociologie de la deviance ont choisi de substituer les rationalites de l'action a la rationalite de l'acteur. Ce qui les a conduites a restaurer la commune humanite du deviant, afin de construire des analyses tenant compte du fait que le criminel, le marginal, le dependant ou le fou agissent de facon reglee dans un univers organise en partageant l'essentiel des conceptions de sens commun a propos de la vie en societe qu'admet l'ensemble de ses membres. Elles ont montre comment rationalite pratique (l'ordonnancement mutuel de l'action) et rationalite cognitive (le raisonnement) doivent etre tenues pour indissociablement melees. En ce sens, on peut dire que la sociologie de la deviance a fourni de nouveaux arguments a l'appui d'une proposition deja bien etayee : on ne saurait substituer l'analyse economique de l'action a l'analyse sociologique sans perdre ce qui fait la nature meme de cette action et qui permet de comprendre comment elle en vient a se realiser sous la forme qu'elle presente.
L’expérience humaine est vulnérable. L’erreur y est inévitable. Elle se faufile partout. Si elle est généralement affectée d’une valeur négative - elle est à éviter, à corriger, à réparer -, elle présente aussi un potentiel positif. On... more
L’expérience humaine est vulnérable. L’erreur y est inévitable. Elle se faufile partout. Si elle est généralement affectée d’une valeur négative - elle est à éviter, à corriger, à réparer -, elle présente aussi un potentiel positif. On apprend de ses erreurs, car les révisions auxquelles conduisent leur découverte et leur examen sont des moments essentiels dans la production du savoir, dans le raisonnement pratique ou dans la détermination des conduites appropriées aux situations. L’étude de l’erreur se développe en grande partie aujourd’hui à partir de travaux de psychologie cognitive, qui traquent les erreurs de raisonnement, les biais cognitifs et la formation de croyances fausses et expliquent causalement ces phénomènes par des mécanismes inconscients ou des inclinations naturelles de l’esprit humain. Le problème est que, pour ce faire, ils doivent présupposer des normes absolues (de vérité ou de rationalité, de raisonnement déductif ou de raisonnement statistique) par rapport auxquelles les erreurs représentent des écarts mesurables. C’est une tout autre approche que propose le présent ouvrage : analyser l’erreur sous l’angle de sa socialité, c’est-à-dire en l’envisageant dans les multiples contextes et dans les dynamiques plurielles où elle se produit, est prévenue, identifiée, relevée, appréciée, attribuée, rejetée, qualifiée, traitée. Des études de cas mettent la thèse de la valeur positive de l’erreur à l’épreuve : elles examinent l’usage de l’erreur aussi bien dans la science que dans l’enseignement de la logique ; dans l’établissement des preuves au tribunal que dans la résolution de problèmes pratiques de la vie courante ; dans la délibération que dans la perception ; dans le diagnostic médical que dans la décision politique
Amartya Sen est parvenu à enrichir la langue politique contemporaine d’un terme qui occupe aujourd’hui une place de choix dans les discours sur le développement économique et humain : les « capacités ». Ce succès est, comme Sen l’a très... more
Amartya Sen est parvenu à enrichir la langue politique contemporaine d’un terme qui occupe aujourd’hui une place de choix dans les discours sur le développement économique et humain : les « capacités ». Ce succès est, comme Sen l’a très lucidement admis, équivoque. La notion de capacités a en effet commencé sa carrière en économie, où elle a trouvé une sorte de consécration en devenant un instrument de politique mondiale de lutte contre la pauvreté ; elle l’a ensuite poursuivie en philosophie..
Dans les sociétés pluralistes et rationalisées dans lesquelles nous vivons, dire « ce qui fait valeur » est une tâche qui ne peut plus être remplie en dressant une liste de catégories de jugement qui seraient tenues pour vraies de toute... more
Dans les sociétés pluralistes et rationalisées dans lesquelles nous vivons, dire « ce qui fait valeur » est une tâche qui ne peut plus être remplie en dressant une liste de catégories de jugement qui seraient tenues pour vraies de toute éternité et que tout un chacun se devrait de respecter. Tout l’inverse en somme de la version étriquée de l’idée de valeur qui prévaut aujourd’hui dans le discours public où l’on invoque régulièrement la valeur travail, la valeur famille, les valeurs d’identit..
What kind of relations sociology should entertain with cognitive neuroscience discoveries and knowledge is a burning issue today. The article studies one possible type of relationship by analyzing a dispute between two sociologists, Omar... more
What kind of relations sociology should entertain with cognitive neuroscience discoveries and knowledge is a burning issue today. The article studies one possible type of relationship by analyzing a dispute between two sociologists, Omar Lizardo and Stephen Turner, around a major discovery in neurophysiology, mirror neuron systems. It shows how sociologists have used this discovery to arbitrate between rival responses (habit versus habitus) to the question of whether regularity in social behavior is individual or collective in nature. The finding is that neurophysiology discoveries cannot be effectively appealed to to resolve issues of sociological theory, because the determining principles specific to
Wittgenstein’s puzzle states that whatever the quantity and quality of data that social scientists would collect about facts or actions, their descriptions will never allow for «understanding» the true meaning of these facts or actions as... more
Wittgenstein’s puzzle states that whatever the quantity and quality of data that social scientists would collect about facts or actions, their descriptions will never allow for «understanding» the true meaning of these facts or actions as they are detached from the «forms of life» within which they emerge. Wittgenstein’s claim rests on a strong version of understanding which leads to conceive of forms of life as unintelligible to people who are unfamiliar with them. I contend that this conception is wrong as the alleged unavailability of others’ experience is a defective idea. I first discuss the incompleteness of Wittgenstein’s notion of forms of life, then outline how an analytical approach based on the sociological notion of situation would return its social dimension to this notion.
Chapitres du dossier : 1) Politiques publiques et administrations sanitaires et sociales. 2) Les registres d'action : des outils, des savoirs et des dispositifs. 3) La diversite des corps professionnels : professionnalite et modes de... more
Chapitres du dossier : 1) Politiques publiques et administrations sanitaires et sociales. 2) Les registres d'action : des outils, des savoirs et des dispositifs. 3) La diversite des corps professionnels : professionnalite et modes de cooperations.
The present situation of the regimes of representative democracy is one in which those who govern are convinced that they have to take steps to renew the link between them and the governed and at the same time contend that handing over... more
The present situation of the regimes of representative democracy is one in which those who govern are convinced that they have to take steps to renew the link between them and the governed and at the same time contend that handing over the prerogatives which are the preserve of State technicians and administrators to ordinary citizens is an unrealistic, harmful and even dangerous undertaking. This article considers the nature and soundness of a demand for a truly deliberative democracy emanating from those groups of citizens who devise, organize and implement what might be called “autonomous political practices” which reach far beyond participation mechanisms as they claim the key role ordinary people have to play in political matters and in fostering the democratization of democracy.
A partir de l’analyse que Jerry Muller fait de ce qu’il nomme la “tyrannie des métriques”, cet article revient sur un phénomène : la soumission de la vie des entreprises, publiques et privées, aux données chiffrées qui sont censées... more
A partir de l’analyse que Jerry Muller fait de ce qu’il nomme la “tyrannie des métriques”, cet article revient sur un phénomène : la soumission de la vie des entreprises, publiques et privées, aux données chiffrées qui sont censées permettre d’en améliorer la productivité et de calculer la performance des agents qui y travaillent pour y instaurer un système de récompense et de sanction. Muller livre le témoignage d’un directeur d’un département d’histoire d’une université américaine, qui décrit comment la charge de travail consacrée aux opérations d’évaluation a augmenté sans que cela n’améliore vraiment la qualité de l’enseignement, l’attractivité de son département, sa place dans les classements internationaux ou le recrutement des professeurs. Cet article met les descriptions de Muller en relation avec les résultats de travaux de recherche sur le management qui montrent comment, au delà de leurs mises en application locales, les pratiques de la quantification modifient les formes contemporaines de raisonnement économique et politique.
La democratie contient, dans son concept meme, le principe de l’egalite de tous et de toutes. Ce principe s’est traduit, en tout premier lieu, par le droit de choisir, au moyen du vote, ceux et celles auxquelles la responsabilite de... more
La democratie contient, dans son concept meme, le principe de l’egalite de tous et de toutes. Ce principe s’est traduit, en tout premier lieu, par le droit de choisir, au moyen du vote, ceux et celles auxquelles la responsabilite de conduire les affaires publiques sera confiee. Puis deux siecles d’histoire de gouvernement representatif ont etoffe le contenu pratique de ce principe. Les luttes pour la conquete de droits individuels et collectifs y ont d’abord fait penetrer le suffrage universe...
Dans la présentation qu’elle fait de l’épistémologie de Durkheim, Anne Rawls reconstitue la démarche qui conduit ce dernier à démontrer l’origine sociale des catégories de l’entendement. Et puisqu’il la découvre dans les nécessités de la... more
Dans la présentation qu’elle fait de l’épistémologie de Durkheim, Anne Rawls reconstitue la démarche qui conduit ce dernier à démontrer l’origine sociale des catégories de l’entendement. Et puisqu’il la découvre dans les nécessités de la « pratique collective » (ou dans l’accomplissement des détails de l’activité sociale) et pas dans les univers de la Raison ou de la sensation, Rawls suggère d’enrôler Durkheim dans les rangs des ethnométhodologues. Cet article examine les raisons qui, selon Rawls, permettent de procéder à un tel enrôlement, avant d’établir les limites du rapprochement qu’elle opère entre Durkheim et Garfinkel sur la base de la primauté que tous deux accordent à la pratique dans l’analyse des faits sociaux. Deux raisons semblent animer Rawls : d’une part, affirmer la place de l’ethnométhodologie dans la sociologie, en rappelant la centralité, pour la discipline, des enjeux théoriques entourant le débat sur la connaissance ; d’autre part, contrer la tendance que manifestent ces sociologues qui, en réhabilitant le « point de vue des acteurs » et en s’intéressant aux conceptions de sens commun, en viennent insensiblement à oublier le caractère constitutivement social de la connaissance individuelle. En présentant ces deux arguments, Rawls installe donc la sociologie au cœur d’un débat contemporain duquel elle est toujours exclue : celui sur la nature de la cognition.Anne Rawls reconstitutes the approach that led Durkheim to demonstrate the social origin of categories of understanding. Since he found it in these necessities of « collective practice » (or in the accomplishment of details of social activity) and not in the universe of Reason or Sensation, she suggests that Durkheim be enlisted in the ranks of ethnomethodologists. The article examines Rawls’ reasons for this inclusion and establishes the limits of resemblance between Durkheim and Garfinkel on the grounds of primacy both accord to practice in the analysis of social facts. On the one hand, Rawls seeks to affirm ethnomethodology’s position in sociology by reminding us of the centrality for the discipline of the theoretical stakes surrounding the debate on knowledge ; on the other hand, she seeks to counter the tendency of those sociologists who while rehabilitating the « point of view of actors » and taking an interest in conceptions of common sense, unconsciously end up forgetting the socially constitutive nature of individual knowledge. Through these two arguments, Rawls places sociology at the heart of a contemporary debate on the nature of cognition, from which it is excluded even today
Quand peut-on dire qu’une « erreur » a été commise dans un raisonnement pratique ? Essayer de répondre à cette question oblige à lever deux préalables : quel usage du concept d’erreur admet-on ? Et qu’entend-on par raisonnement pratique ?... more
Quand peut-on dire qu’une « erreur » a été commise dans un raisonnement pratique ? Essayer de répondre à cette question oblige à lever deux préalables : quel usage du concept d’erreur admet-on ? Et qu’entend-on par raisonnement pratique ? L’erreur peut, comme les études réunies dans ce volume le montrent, nommer des sortes de choses bien différentes : un événement tenu pour cause d’un échec, d’un arrêt ou d’une correction d’un cours d’action (faute, incongruité, etc.) ; une idée régulatrice c..
Cet article analyse le terme « populisme » comme une ressource conceptuelle a laquelle il est fait recours dans certains contextes et a certaines fins. Il part d’un constat : lorsque la qualification de populiste est utilisee en... more
Cet article analyse le terme « populisme » comme une ressource conceptuelle a laquelle il est fait recours dans certains contextes et a certaines fins. Il part d’un constat : lorsque la qualification de populiste est utilisee en politique, elle remplit generalement la fonction d’une accusation portee contre une maniere inacceptable de pratiquer l’activite politique qui consiste a avancer, pour en tirer un avantage electoral, des arguments deliberement fondes sur le mensonge, le deni de la realite, l’appel a la discrimination, la haine des « elites » ou la guerre a l’intelligence. L’interet d’une approche qui se met a distance de la dimension ideologique des propositions politiques contenues dans l’argumentation dite populiste est double : permettre de detacher l’emploi du terme populisme de toute relation d’essence avec la notion de peuple ; et montrer qu’une propriete inherente a l’usage du qualificatif de populiste est de renforcer le deni de la capacite politique des citoyen·ne·s ordinaires.
The first objective of this paper is to recall that in a representative democracy, the challenge of power is expressed by three figures: the opponent, the “disobedient” and the “desobeisseur”. The second objective of this paper is to... more
The first objective of this paper is to recall that in a representative democracy, the challenge of power is expressed by three figures: the opponent, the “disobedient” and the “desobeisseur”. The second objective of this paper is to describe acts of civil disobedience, which proliferate in France today.
Albert Ogien et Louis Quere, directeurs de recherche au CNRS Objets et dimensions de la confiance Le seminaire s’est attache, cette annee, a essayer de repondre a une question : la confiance est-elle un etat, une attitude ou un... more
Albert Ogien et Louis Quere, directeurs de recherche au CNRS Objets et dimensions de la confiance Le seminaire s’est attache, cette annee, a essayer de repondre a une question : la confiance est-elle un etat, une attitude ou un comportement ? L’examen de la litterature consacree a la confiance montre que, pour les uns, la confiance est un phenomene cognitif, pour d’autres, un phenomene affectif ou emotionnel, pour d’autres encore un phenomene moral. Devant cette indetermination, nous avons pr...
info:eu-repo/semantics/publishe
Although sociologists conceive obligation as an objective force (the social) that compels individuals to act and think according to pre-defined norms of conduct and ways of reasoning, philosophers view it as an imperative that is met... more
Although sociologists conceive obligation as an objective force (the social) that compels individuals to act and think according to pre-defined norms of conduct and ways of reasoning, philosophers view it as an imperative that is met through the agent’s deliberation. The aim of this article is to undermine the standard dichotomy between the deterministically sociological and the moral–philosophical views of obligation by way of contending that Wittgenstein’s view on blind obedience (as analyzed by Meredith Williams) bears a conception of the social. I will then argue that Wittgenstein’s notion of forms of life and the sociological notion of situation refer to the same encompassing phenomenon: obligation. I will finally claim that this phenomenon should be re-specified in terms of impersonality to devise a shared dynamic conception of obligation admitting that a plurality of contextual normative orders monitor collective and individual action in ordinary life.
Resume Association differentielle, anomie, sous-culture, designation et construction sociale : si les cinq theories comprehensives de la deviance qui ont ete decrites dans ce chapitre s'inscrivent dans une certaine continuite, elles... more
Resume Association differentielle, anomie, sous-culture, designation et construction sociale : si les cinq theories comprehensives de la deviance qui ont ete decrites dans ce chapitre s'inscrivent dans une certaine continuite, elles ne constituent pas, a proprement parler, un savoir cumulatif. C'est que, comme on l'a vu, les hypotheses sur lesquelles les unes et les autres reposent, et les propositions qu'elles formulent, demeurent contradictoires. La permanence de ces oppositions est determinee par la reference privilegiee que chacune tend a maintenir a l'une de trois perspectives theoriques, ou a l'une de leurs variantes : culturalisme, structuro-fonctionnalisme et interactionnisme.Cependant, et malgre l'irreductibilite des differends theoriques, la sociologie de la deviance est parvenue a circonscrire un champ de reflexion et d'investigation specifique. Les analyses presentees tout au long de ce chapitre ont en effet permis de degager l'existence d'une certaine continuite. Une communaute de themes (infraction, delinquance, anormalite, controle social, inegalite, etc.) et de preoccupations theoriques (normes, conformite, reaction sociale, identite, role, raisonnement pratique, etc.) a fini par lier des chercheurs qui, au fil des emprunts et des querelles, ont construit un debat dont les affrontements ont contribue a delimiter un domaine particulier de la sociologie (Cefai, 2010).Dans un souci de clarte de presentation, qui exagere peut-etre un peu les affinites et les convergences, j'ai pose que les theories de l'association differentielle et de l'anomie forment le double socle a partir duquel la sociologie de la deviance s'est developpee. J'ai ensuite essaye de montrer comment ce developpement s'est produit au fil de l'application, aux problemes de l'infraction et de l'illegalite, de nouveaux modeles d'analyse : theories des roles, de la connaissance, de la signification, de l'information et du raisonnement pratique. L'expose des approches utilisees en sociologie de la deviance (theses de la sous-culture, de l'occasion, de la designation et de la construction sociale) s'est ainsi efforce de les situer dans un mouvement avancant au rythme des evolutions qui ont transforme le travail sociologique au cours de la seconde moitie du xxe siecle. C'est ce tableau que je voudrais completer en presentant, maintenant, les developpements qui procedent de l'application de la theorie de l'acteur rationnel a l'analyse de la deviance.
A propos de : Tom R. Tyler, Why People Cooperate. The Role of Social Motivations, Princeton University Press.
The denunciation of populism is analyzed as a way to structure the field of politics according to a certain distribution of agencies and capabilities which dissolves its very object, the power of the people. Against such an attitude,... more
The denunciation of populism is analyzed as a way to structure the field of politics according to a certain distribution of agencies and capabilities which dissolves its very object, the power of the people. Against such an attitude, references to the “popular”, as illustrated in Stanley Cavell’s writings on film and in current studies on TV series, restore a form of popular agency within the perspective of democratic perfectionism.
Resume Bien que la synthese qu'ils tentent de realiser entre theories partiellement contradictoires (association differentielle, anomie, sous-culture et acteur rationnel) ne soit guere convaincante, Cloward et Ohlin apportent une... more
Resume Bien que la synthese qu'ils tentent de realiser entre theories partiellement contradictoires (association differentielle, anomie, sous-culture et acteur rationnel) ne soit guere convaincante, Cloward et Ohlin apportent une contribution importante a la sociologie de la deviance. En introduisant la notion de moyens illegitimes, ils completent l'inventaire des modes d'adaptation deviants et ameliorent ainsi la typologie de Merton. Et, en avancant la notion de structure des occasions, qui invite a tenir compte des conditions pratiques favorisant la commission d'actes criminels, ils precisent la these de la sous-culture de Cohen. Ce double amendement leur permet de remplir une partie de leur contrat sociologique : ils affinent la description de la distribution sociale des taux de criminalite. Mais on peut considerer que la n'est pas l'essentiel de leur contribution aux theories comprehensives de la deviance. Car ce qu'ils mettent en evidence est le fait...
Non-violence is essential to civil disobedience. This feature usually leads to consider this form of political action as vain since it is harmless. Yet one must neither confuse non-violence with irresolution, nor reduce violence in... more
Non-violence is essential to civil disobedience. This feature usually leads to consider this form of political action as vain since it is harmless. Yet one must neither confuse non-violence with irresolution, nor reduce violence in politics to the use of ruthless and armed force. Violence is the unavoidable background of political activity. And if the bold use of violence is traditionally rejected in democracy, contestation movements unceasingly invent forms of non-violent action that prove their effectiveness.
Cet article entend degager la contribution de la sociologie a une conception sociale de l’esprit. Il le fait en cherchant a justifier l’idee selon laquelle agir c’est penser. La validite de deux postulats y est d’abord examinee :... more
Cet article entend degager la contribution de la sociologie a une conception sociale de l’esprit. Il le fait en cherchant a justifier l’idee selon laquelle agir c’est penser. La validite de deux postulats y est d’abord examinee : l’externalisme du mental et le holisme des significations, dans leur version sociologique. L’article analyse ensuite les trois regimes de l’activite pratique de connaissance : certitude, conviction, directeite. Il montre enfin comment la sociologie analytique rend observable l’usage que les individus font de criteres d’objectivation (des objets, des evenements ou des motifs d’autrui) qui organisent ces «pratiques inferentielles directes » qui se declenchent immediatement dans l’action afin d’assurer l’accomplissement de la coordination de l’action. Cet article permet ainsi de confronter les propositions d’une theorie sociologique de la connaissance a celles des sciences cognitives.
Votar é inútil? Seria esquecer o poder das ruas e dos ativistas que provaram, nesses últimos anos, sua influência na vida política. Chega a hora de os partidos políticos, e em particular aqueles da esquerda, reconhecerem que o
L’opinion publique existe : ce sont les sondages qui l’ont inventé. Ce texte prend cette affirmation un peu abrupte à la lettre. Il défend la thèse selon laquelle la notion d’opinion publique renvoie uniquement à cet artefact statistique... more
L’opinion publique existe : ce sont les sondages qui l’ont inventé. Ce texte prend cette affirmation un peu abrupte à la lettre. Il défend la thèse selon laquelle la notion d’opinion publique renvoie uniquement à cet artefact statistique doté de l’objectivité que lui confère le chiffre et auquel la science politique et les médias donnent existence en la mettant en circulation. L’argument que je veux défendre est donc le suivant : l’opinion publique est uniquement et exclusivement cette réalité informationnelle que rien n’apparente à ces constructions théoriques que sont une “mentalité”, une “culture” ou un “trait psychologique” ; ou la “volonté du peuple” ou l’“âme de la nation” ; ou les “représentations” ou les “croyances”.
Cet article analyse les limites du naturalisme social que Laurence Kaufman et Laurent Cordonier proposent d’adopter dans cette meme revue, en critiquant leur plaidoyer pour l’integration des savoirs des sciences cognitives et des sciences... more
Cet article analyse les limites du naturalisme social que Laurence Kaufman et Laurent Cordonier proposent d’adopter dans cette meme revue, en critiquant leur plaidoyer pour l’integration des savoirs des sciences cognitives et des sciences humaines et sociales. Cette critique repose sur la refutation de trois idees soutenues par les auteurs : 1) la description scientifique des mecanismes cognitifs elementaires fournit une explication causale des conduites sociales qui doit se substituer a celles des sciences humaines et sociales ; 2) le recours au naturalisme permet de falsifier les preconceptions que ces dernieres continuent a entretenir ; 3) le programme de naturalisation de l’esprit n’implique aucune forme de reductionnisme. Cette triple critique permet de rejeter leur appel en faveur d’un modele integre de la conduite humaine, en avancant un constat : dans la mesure ou on ne sait pas comment combler le hiatus qui separe les descriptions detaillees du cerveau au travail de l’explication des conduites des individus et de la maniere dont ils en assurent la coordination dans le temps meme ou ils agissent en commun, les sciences humaines et sociales ont peu de choses a aller glaner du cote des sciences cognitives pour ameliorer la maniere dont elles analysent l’action. C’est que le travail de celles-ci se situe soit au niveau infra-humain du fonctionnement moleculaire, soit au niveau supra-humain de l’evolution ; et que seules les sciences humaines et sociales placent leurs analyses a un niveau simplement humain, en faisant des individus tels qu’ils vivent ensemble la mesure de toutes les choses qui les concernent. Ce qu’elles ne peuvent faire sur un mode naturaliste.
Public opinion exists: it was invented by polls. This text argues that the notion of public opinion refers only to a “computational reality”, that is to say a statistical artefact endowed with the objectivity conferred by numbers and to... more
Public opinion exists: it was invented by polls. This text argues that the notion of public opinion refers only to a “computational reality”, that is to say a statistical artefact endowed with the objectivity conferred by numbers and to which political science and the media give existence by putting it into circulation in the public space.  This text aims at highlighting the differences between the notion of public opinion (as an computational reality) and that of political judgement (as a source of claims and protests against current powers). Based on an analysis of the Nuit debout and Gilets jaunes episodes in France, the article shows how the activism of ordinary citizens expresses their autonomy of political judgement and undermines the magisterial authority of those patented opinion makers that are the polling institutes and questions the certainties and advices they provide to their sponsors.
A partir de l’analyse que Jerry Muller fait de ce qu’il nomme la “tyrannie des métriques”, cet article revient sur un phénomène : la soumission de la vie des entreprises, publiques et privées, aux données chiffrées qui sont censées... more
A partir de l’analyse que Jerry Muller fait de ce qu’il nomme la “tyrannie des métriques”, cet article revient sur un phénomène : la soumission de la vie des entreprises, publiques et privées, aux données chiffrées qui sont censées permettre d’en améliorer la productivité et de calculer la performance des agents qui y travaillent pour y instaurer un système de récompense et de sanction. Muller livre le témoignage d’un directeur d’un département d’histoire d’une université américaine, qui décrit comment la charge de travail consacrée aux opérations d’évaluation a augmenté sans que cela n’améliore vraiment la qualité de l’enseignement, l’attractivité de son département, sa place dans les classements internationaux ou le recrutement des professeurs. Cet article met les descriptions de Muller en relation avec les résultats de travaux de recherche sur le management qui montrent comment, au delà de leurs mises en application locales, les pratiques de la quantification modifient les formes contemporaines de raisonnement économique et politique.
La notion de « périphérie » semble aujourd'hui servir essentiellement à qualifier ces zones d'habitat rural ou urbain (quartiers précaires, favelas, bidonvilles, bourgades et villages délaissés) placées en marge du mouvement de... more
La notion de « périphérie » semble aujourd'hui servir essentiellement à qualifier ces zones d'habitat rural ou urbain (quartiers précaires, favelas, bidonvilles, bourgades et villages délaissés) placées en marge du mouvement de développement économique et de « modernisation » qu'on observe dans les pays du Sud. Derrière cette notion se trouve souvent l'idée d'une inégalité radicale de statut entre des citoyen.ne.s qui font pourtant partie d'une même entité politique : d'un côté, des groupes de puissants qui se sont accaparés les structures de l'Etat et tirent bénéfice de la mise en application de nouvelles règles du jeu économique global, en termes de pouvoir et de revenus-ce qu'il est convenu d'appeler le « centre » ; de l'autre des groupes de population qui sont maintenus dans des conditions de précarité, d'insalubrité, d'illettrisme et d'assujettissement absolu-ce qu'il est convenu d'appeler la « périphérie ». Dans cet entre-deux, une soit-disant « classe moyenne » urbaine et modernisée se serait développée qui, admettant la légitimité des principes posés par le centre, revendique, avec plus ou moins de vigueur, l'exercice de ses droits dans l'espace public qu'elle contribue à constituer. Cette manière d'envisager la « périphérie » comme une assignation de certains groupes de population à une position de subalternes éternels propre au seuls pays du Sud et reposant sur leur « racialisation » paraît trop restrictive-même si elle rend compte de la réalité de l'ordre de relations sociales qui s'est généralement imposé dans les anciens pays sous domination coloniale ou impérialiste. C'est que l'institutionnalisation d'un ordre hiérarchique qui justifie la puissance des détenteurs de la richesse, la légitimité d'une forme de domination sociale, l'accès limité aux droits et aux ressources, la disparité des
The present situation of the regimes of representative democracy is one in which those who govern are convinced that they have to take steps to renew the link between them and the governed and at the same time contend that handing over... more
The present situation of the regimes of representative democracy is one in which those who govern are convinced that they have to take steps to renew the link between them and the governed and at the same time contend that handing over the prerogatives which are the preserve of State technicians and administrators to ordinary citizens is an unrealistic, harmful and even dangerous undertaking. This article considers the nature and soundness of a demand for a truly deliberative democracy emanating from those groups of citizens who devise, organize and implement what might be called “autonomous political practices” which reach far beyond participation mechanisms as they claim the key role ordinary people have to play in political matters and in fostering the democratization of democracy.
This book delineates a pluralist and dynamic model of practical action which thoughtfully takes into account the reflexive conception of agency that is, by and large, prevailing in current social sciences research. Such a model will... more
This book delineates a pluralist and dynamic model of practical action which thoughtfully takes into account the reflexive conception of agency that is, by and large, prevailing in current social sciences research. Such a model will challenge the one the cognitive sciences have rather successfully imposed on our understanding of the relationship between knowledge and action. To make this model available, the book compares Wittgenstein’s theses on knowing, the pragmatist outlook on inquiry and the analysis of action in common offered by interactionist sociology. It thus shows how an integrated theory of practical action would warrant a radically contextual conception of human individual and collective behaviour.
La souveraineté est couramment tenue pour un attribut inhérent à l'État – celui qui dote les gouvernants de la capacité de décider librement des mesures qu'ils entendent prendre et mettre en application sur l'étendue d'un territoire.... more
La souveraineté est couramment tenue pour un attribut inhérent à l'État – celui qui dote les gouvernants de la capacité de décider librement des mesures qu'ils entendent prendre et mettre en application sur l'étendue d'un territoire. Cette conception de la souveraineté est étroitement liée à l'histoire même du concept. En fait, ce à quoi renvoie la notion de souveraineté politique change avec l'évolution des formes d'organisation des sociétés d'État et avec l'extension des domaines d'intervention de l'administration publique. A partir du cas de la décision du gouvernement grec de mettre en application les mesures d'austérité imposées par les membres de l'Eurozone en dépit du référendum qui lui avait donné mandat de ne pas le faire, cet article montre comment la notion de souveraineté est une ressource conceptuelle dont il est fait usage de façon variable selon les contextes dans lesquels il se produit.
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The pragmatist frame of mind materializes in a general attitude : doubt ; and in a method : inquiry. This coupling of doubt and inquiry construes a fallibilistic perspective according to which any knowledge is always provisional and... more
The pragmatist frame of mind materializes in a general attitude : doubt ; and in a method : inquiry. This coupling of doubt and inquiry construes a fallibilistic perspective according to which any knowledge is always provisional and vulnerable as it irremediably depends on the uses it is made of in a given context of action. Fallibilism is possibly the most fundamental pillar of pragmatism the prominence of which has consistently been vindicated by Peirce, James, Dewey and Mead. Yet their works display significant differences as to the analytical purpose each of them assigns to it.  Misak has submitted a distinction between inquiries the end of which is truth and inquiries aiming at solving practical problems. This article trades on Misak’s distinction to contrast the Deweyan notion of inquiry with the sociological notion of practice. The twofold goal of such an undertaking is : 1) offering an unambiguous definition of Dewey’s notion of inquiry in order to clarify the extensive use which this notion is nowadays being made of in sociology ; and 2) claiming that the sociological notion of “practice” – when it refers to the mutual and sequential accomplishment of an action in common offers a sound respecification of Dewey’s notion of inquiry.
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ABSTRACT
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... Par ailleurs, l'apposition d'un label psychiatrique s'accompagne rarement, dans le cadre de l'h6pital g&enral, des consequences sociales communement associees a l'attribution du statut de malade mental;... more
... Par ailleurs, l'apposition d'un label psychiatrique s'accompagne rarement, dans le cadre de l'h6pital g&enral, des consequences sociales communement associees a l'attribution du statut de malade mental; et, en particulier, le transfert vers un h6pital psychiatrique. ...
Ce texte présente les trois conceptions de la réflexivité en usage en sociologie : celle de l’acteur (qui réhabilite la compétence des individus à prendre des décisions et à revenir sur les raisons qui les ont motivé pour en... more
Ce texte présente les trois conceptions de la réflexivité en usage en sociologie : celle de l’acteur (qui réhabilite la compétence des individus à prendre des décisions et à revenir sur les raisons qui les ont motivé pour en tirer les conséquences) ; celle de l’analyste (qui renvoie à l’opération méthodologique consistant, pour le sociologue, à éprouver la validité de l’objectivation qu’il produit à l’aune de sa pertinence pratique) ; celle de l’action (qui qualifie ce mouvement de constitution perpétuelle dans lequel chaque circonstance occurrente dans une interaction dépend totalement de la circonstance qui l’a immédiatement précédée en fixant, à son tour, les constituants de la circonstance suivante, sans qu’on puisse attribuer une finalité à cette dialectique). Le texte s’intéresse à ce troisième usage de la réflexivité (qui est celui de l’ethnométhodologie) et en déduit une série de propositions de méthode qui oriente l’enquête sociologique vers l’analyse empirique du raisonnement pratique mis en œuvre par les individus dans l’accomplissement de la coordination de l’action en commun.
Although sociologists conceive obligation as an objective force (the social) that compels individuals to act and think according to pre-defined norms of conduct and ways of reasoning, philosophers view it as an imperative that is met... more
Although sociologists conceive obligation as an objective force (the social) that compels individuals to act and think according to pre-defined norms of conduct and ways of reasoning, philosophers view it as an imperative that is met through the agent's deliberation. The aim of this article is to undermine the standard dichotomy between the deterministically sociological and the moral–philosophical views of obligation by way of contending that Wittgenstein's view on blind obedience (as analyzed by Meredith Williams) bears a conception of the social. I will then argue that Wittgenstein's notion of forms of life and the sociological notion of situation refer to the same encompassing phenomenon: obligation. I will finally claim that this phenomenon should be re-specified in terms of impersonality to devise a shared dynamic conception of obligation admitting that a plurality of contextual normative orders monitor collective and individual action in ordinary life.
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... interagir. Pour Simmel, « elle est de toute évidence l'une des forces de synthèse les plus importantes au sein de la société » : celle-ci se désintégrerait s'il n'y avait pas une confiance généralisée entre... more
... interagir. Pour Simmel, « elle est de toute évidence l'une des forces de synthèse les plus importantes au sein de la société » : celle-ci se désintégrerait s'il n'y avait pas une confiance généralisée entre ses membres. Ce jugement ...
This article provides an account of a body of sociological studies recently published in France, which claims to use a pragmatist approach (that of Charles Sanders Peirce, William James, John Dewey and George Herbert Mead), or to... more
This article provides an account of a body of sociological studies recently published in France, which claims to use a pragmatist approach (that of Charles Sanders Peirce, William James, John Dewey and George Herbert Mead), or to highlight the similarity between its analytical principles and those of sociology (the primacy of practice, the decisive nature of context, the importance of uncertainty, the temporality of action and the sociality of normativity). An examination of these publications also shows how certain notions belonging to pragmatism (habit, inquiry, experimentation, valuation, democracy and truth) have now been assimilated by different sociological approaches in different ways.
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Wittgenstein’s puzzle states that whatever the quantity and quality of data that social scientists would collect about facts or actions, their descriptions will never allow for «understanding» the true meaning of these facts or actions... more
Wittgenstein’s puzzle states that whatever the quantity and quality of data that social scientists would collect about facts or actions, their descriptions will never allow for «understanding» the true meaning of these facts or actions as they are detached from the «forms of life» within which they emerge. Wittgenstein’s claim rests on a strong version of understanding which leads to conceive of forms of life as unintelligible to people who are unfamiliar with them. I contend that this conception is wrong as the alleged unavailability of others’ experience is a defective idea: I first discuss the incompleteness of Wittgenstein’s notion of forms of life, then outline how an analytical approach based on the sociological notion of situation would return its social dimension to this notion.
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... les éléments premiers de la pensée logique – s'élaborent à partir de l'expérience – émotionnelle – que les ... calculer, connaître, se rappeler et faire référence qui est mise en œuvre durant l'interaction. ... une... more
... les éléments premiers de la pensée logique – s'élaborent à partir de l'expérience – émotionnelle – que les ... calculer, connaître, se rappeler et faire référence qui est mise en œuvre durant l'interaction. ... une somme d'argent est un acte qui contient, en lui-même, l'engagement à la ...
This article offers an analysis of the phenomenon which organizes the process of modernization of the state: the quantification of politics. To be clear, it does not deal with the social uses of numbers (i.e. revealing the specific... more
This article offers an analysis of the phenomenon which organizes the process of modernization of the state: the quantification of politics. To be clear, it does not deal with the social uses of numbers (i.e. revealing the specific interests of those who trade on them), neither with the social construction of numbers (i.e. disclosing the tricks of statistics production), nor
This article provides an account of a body of sociological studies recently published which claim to adopt a pragmatist approach. It discusses the validity of this claim through highlighting the similarity between some principles of... more
This article provides an account of a body of sociological studies recently published which claim to adopt a pragmatist approach. It discusses the validity of this claim through highlighting the similarity between some principles of pragmatism and of sociology (the primacy of practice, the decisive nature of context, the importance of uncertainty, the temporality of action, the sociality of normativity). It eventually argues that a sociological pragmatist-oriented approach should endorse a radically fallibilist perspective and take into account the openness and contingency of inquiry as topics to be empirically investigated as essential aspects of action in common. This would entail paying particular attention to the ingenious ways in which three features of action in common are overcome in practical activities: indeterminacy (descriptions are never complete and individuals have constantly to make sense by themselves of the unavoidable shortcomings of communication); contextuality (renouncing any kind of essentialism and adhering to Wittgenstein’s ordinary grammar perspective); and emergence (apprehending action in common from the point of view of its actual and sequential accomplishment).
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Abstract: This article provides an account of a body of sociological studies recently published which claim to adopt a pragmatist approach. It discusses the validity of this claim through highlighting the similarity between some... more
Abstract: This article provides an account of a body of sociological studies recently published which claim to adopt a pragmatist approach. It discusses the validity of this claim through highlighting the similarity between some principles of pragmatism and of sociology (the primacy of practice, the decisive nature of context, the importance of uncertainty, the temporality of action, the sociality of normativity). It eventually argues that a sociological pragmatist-oriented approach should endorse a radically fallibilist perspective and take into account the openness and contingency of inquiry as topics to be empirically investigated as essential aspects of action in common. This would entail paying particular attention to the ingenious ways in which three features of action in common are overcome in practical activities: indeterminacy (descriptions are never complete and individuals have constantly to make sense by themselves of the unavoidable shortcomings of communication); contextuality (renouncing any kind of essentialism and adhering to Wittgenstein’s ordinary grammar perspective); and emergence (apprehending action in common from the point of view of its actual and sequential accomplishment).
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This paper first recalls the way the distinction John Rawls introduced between ‘summary’ and ‘practice’ conceptions of rules was presented and taken up in French thought in the 1990s. Then, expanding on Rawls’ characterization of... more
This paper first recalls the way the distinction John Rawls introduced between ‘summary’ and ‘practice’ conceptions of rules was presented and taken up in French thought in the 1990s. Then, expanding on Rawls’ characterization of Wittgenstein’s considerations on rule following and discussing several criticisms it aroused, it comes to the conclusion that ‘rule’ is a notion that is inadequate to