Skip to main content
Les raisons de se révolter ne manquent pas. Mais on ne se révolte pas n'importe comment: en démocratie, s' engager dans un combat contre l'injustice, l'inégalité ou la domination est un geste qui doit s' exprimer... more
Les raisons de se révolter ne manquent pas. Mais on ne se révolte pas n'importe comment: en démocratie, s' engager dans un combat contre l'injustice, l'inégalité ou la domination est un geste qui doit s' exprimer sous une forme d'action politique acceptable. Parmi ces ...
What is currently promoted as the Republican ideal has only little left to do with what Durkheim had in mind when fighting against the grip of the Catholic Church. Today’s advocates of the Republic institute a right of entry to... more
What is currently promoted as the Republican ideal has only little left to do with what Durkheim had in mind when fighting against the grip of the Catholic Church. Today’s advocates of the Republic institute a right of entry to citizenship : the only “true” citizens are those who fully adopt the values of the “Republic”. Against this exclusionist conception of the Republic, democracy can be defined by the courage not to exclude any of the multiple voices expressed in society—even the most disturbing ones. More importantly, this requires us to understand the many forms of domination imposed upon “minorities” which cannot be reduced to mere “post-colonial” issues.
Public opinion exists: it was invented by polls. This text argues that the notion of public opinion refers only to a “computational reality”, that is to say a statistical artefact endowed with the objectivity conferred by numbers and to... more
Public opinion exists: it was invented by polls. This text argues that the notion of public opinion refers only to a “computational reality”, that is to say a statistical artefact endowed with the objectivity conferred by numbers and to which political science and the media give existence by putting it into circulation in the public space. This text aims at highlighting the differences between the notion of public opinion (as an computational reality) and that of political judgement (as a source of claims and protests against current powers). Based on an analysis of the Nuit debout and Gilets jaunes episodes in France, the article shows how the activism of ordinary citizens expresses their autonomy of political judgement and undermines the magisterial authority of those patented opinion makers that are the polling institutes and questions the certainties and advices they provide to their sponsors.
Resume Le desir de reduire les elements de « moralite », qui parasitent toujours un peu l'explication de l'action, en les transformant en indicateurs integres dans des modeles mathematiques n'est pas condamnable en lui-meme.... more
Resume Le desir de reduire les elements de « moralite », qui parasitent toujours un peu l'explication de l'action, en les transformant en indicateurs integres dans des modeles mathematiques n'est pas condamnable en lui-meme. Il porte, neanmoins, des consequences contestables lorsque l'interpretation des resultats auxquels cette reduction donne lieu deborde le domaine de validite de l'explication produite. C'est un peu ce qui arrive avec l'analyse economique du crime et de la toxicomanie telle qu'elle est conduite par Gary Becker. La presentation qui en a ete faite visait precisement a saisir les exces qui naissent d'une explication qui tient l'action pour une realisation intentionnelle d'un acteur suivant les principes de rationalite. Comme on l'a vu, certaines ecoles de sociologie de la deviance ont choisi de substituer les rationalites de l'action a la rationalite de l'acteur. Ce qui les a conduites a restaurer la commune humanite du deviant, afin de construire des analyses tenant compte du fait que le criminel, le marginal, le dependant ou le fou agissent de facon reglee dans un univers organise en partageant l'essentiel des conceptions de sens commun a propos de la vie en societe qu'admet l'ensemble de ses membres. Elles ont montre comment rationalite pratique (l'ordonnancement mutuel de l'action) et rationalite cognitive (le raisonnement) doivent etre tenues pour indissociablement melees. En ce sens, on peut dire que la sociologie de la deviance a fourni de nouveaux arguments a l'appui d'une proposition deja bien etayee : on ne saurait substituer l'analyse economique de l'action a l'analyse sociologique sans perdre ce qui fait la nature meme de cette action et qui permet de comprendre comment elle en vient a se realiser sous la forme qu'elle presente.
L’expérience humaine est vulnérable. L’erreur y est inévitable. Elle se faufile partout. Si elle est généralement affectée d’une valeur négative - elle est à éviter, à corriger, à réparer -, elle présente aussi un potentiel positif. On... more
L’expérience humaine est vulnérable. L’erreur y est inévitable. Elle se faufile partout. Si elle est généralement affectée d’une valeur négative - elle est à éviter, à corriger, à réparer -, elle présente aussi un potentiel positif. On apprend de ses erreurs, car les révisions auxquelles conduisent leur découverte et leur examen sont des moments essentiels dans la production du savoir, dans le raisonnement pratique ou dans la détermination des conduites appropriées aux situations. L’étude de l’erreur se développe en grande partie aujourd’hui à partir de travaux de psychologie cognitive, qui traquent les erreurs de raisonnement, les biais cognitifs et la formation de croyances fausses et expliquent causalement ces phénomènes par des mécanismes inconscients ou des inclinations naturelles de l’esprit humain. Le problème est que, pour ce faire, ils doivent présupposer des normes absolues (de vérité ou de rationalité, de raisonnement déductif ou de raisonnement statistique) par rapport auxquelles les erreurs représentent des écarts mesurables. C’est une tout autre approche que propose le présent ouvrage : analyser l’erreur sous l’angle de sa socialité, c’est-à-dire en l’envisageant dans les multiples contextes et dans les dynamiques plurielles où elle se produit, est prévenue, identifiée, relevée, appréciée, attribuée, rejetée, qualifiée, traitée. Des études de cas mettent la thèse de la valeur positive de l’erreur à l’épreuve : elles examinent l’usage de l’erreur aussi bien dans la science que dans l’enseignement de la logique ; dans l’établissement des preuves au tribunal que dans la résolution de problèmes pratiques de la vie courante ; dans la délibération que dans la perception ; dans le diagnostic médical que dans la décision politique
Amartya Sen est parvenu à enrichir la langue politique contemporaine d’un terme qui occupe aujourd’hui une place de choix dans les discours sur le développement économique et humain : les « capacités ». Ce succès est, comme Sen l’a très... more
Amartya Sen est parvenu à enrichir la langue politique contemporaine d’un terme qui occupe aujourd’hui une place de choix dans les discours sur le développement économique et humain : les « capacités ». Ce succès est, comme Sen l’a très lucidement admis, équivoque. La notion de capacités a en effet commencé sa carrière en économie, où elle a trouvé une sorte de consécration en devenant un instrument de politique mondiale de lutte contre la pauvreté ; elle l’a ensuite poursuivie en philosophie..
Dans les sociétés pluralistes et rationalisées dans lesquelles nous vivons, dire « ce qui fait valeur » est une tâche qui ne peut plus être remplie en dressant une liste de catégories de jugement qui seraient tenues pour vraies de toute... more
Dans les sociétés pluralistes et rationalisées dans lesquelles nous vivons, dire « ce qui fait valeur » est une tâche qui ne peut plus être remplie en dressant une liste de catégories de jugement qui seraient tenues pour vraies de toute éternité et que tout un chacun se devrait de respecter. Tout l’inverse en somme de la version étriquée de l’idée de valeur qui prévaut aujourd’hui dans le discours public où l’on invoque régulièrement la valeur travail, la valeur famille, les valeurs d’identit..
What kind of relations sociology should entertain with cognitive neuroscience discoveries and knowledge is a burning issue today. The article studies one possible type of relationship by analyzing a dispute between two sociologists, Omar... more
What kind of relations sociology should entertain with cognitive neuroscience discoveries and knowledge is a burning issue today. The article studies one possible type of relationship by analyzing a dispute between two sociologists, Omar Lizardo and Stephen Turner, around a major discovery in neurophysiology, mirror neuron systems. It shows how sociologists have used this discovery to arbitrate between rival responses (habit versus habitus) to the question of whether regularity in social behavior is individual or collective in nature. The finding is that neurophysiology discoveries cannot be effectively appealed to to resolve issues of sociological theory, because the determining principles specific to
Wittgenstein’s puzzle states that whatever the quantity and quality of data that social scientists would collect about facts or actions, their descriptions will never allow for «understanding» the true meaning of these facts or actions as... more
Wittgenstein’s puzzle states that whatever the quantity and quality of data that social scientists would collect about facts or actions, their descriptions will never allow for «understanding» the true meaning of these facts or actions as they are detached from the «forms of life» within which they emerge. Wittgenstein’s claim rests on a strong version of understanding which leads to conceive of forms of life as unintelligible to people who are unfamiliar with them. I contend that this conception is wrong as the alleged unavailability of others’ experience is a defective idea. I first discuss the incompleteness of Wittgenstein’s notion of forms of life, then outline how an analytical approach based on the sociological notion of situation would return its social dimension to this notion.
Chapitres du dossier : 1) Politiques publiques et administrations sanitaires et sociales. 2) Les registres d'action : des outils, des savoirs et des dispositifs. 3) La diversite des corps professionnels : professionnalite et modes de... more
Chapitres du dossier : 1) Politiques publiques et administrations sanitaires et sociales. 2) Les registres d'action : des outils, des savoirs et des dispositifs. 3) La diversite des corps professionnels : professionnalite et modes de cooperations.
The present situation of the regimes of representative democracy is one in which those who govern are convinced that they have to take steps to renew the link between them and the governed and at the same time contend that handing over... more
The present situation of the regimes of representative democracy is one in which those who govern are convinced that they have to take steps to renew the link between them and the governed and at the same time contend that handing over the prerogatives which are the preserve of State technicians and administrators to ordinary citizens is an unrealistic, harmful and even dangerous undertaking. This article considers the nature and soundness of a demand for a truly deliberative democracy emanating from those groups of citizens who devise, organize and implement what might be called “autonomous political practices” which reach far beyond participation mechanisms as they claim the key role ordinary people have to play in political matters and in fostering the democratization of democracy.
A partir de l’analyse que Jerry Muller fait de ce qu’il nomme la “tyrannie des métriques”, cet article revient sur un phénomène : la soumission de la vie des entreprises, publiques et privées, aux données chiffrées qui sont censées... more
A partir de l’analyse que Jerry Muller fait de ce qu’il nomme la “tyrannie des métriques”, cet article revient sur un phénomène : la soumission de la vie des entreprises, publiques et privées, aux données chiffrées qui sont censées permettre d’en améliorer la productivité et de calculer la performance des agents qui y travaillent pour y instaurer un système de récompense et de sanction. Muller livre le témoignage d’un directeur d’un département d’histoire d’une université américaine, qui décrit comment la charge de travail consacrée aux opérations d’évaluation a augmenté sans que cela n’améliore vraiment la qualité de l’enseignement, l’attractivité de son département, sa place dans les classements internationaux ou le recrutement des professeurs. Cet article met les descriptions de Muller en relation avec les résultats de travaux de recherche sur le management qui montrent comment, au delà de leurs mises en application locales, les pratiques de la quantification modifient les formes contemporaines de raisonnement économique et politique.
La democratie contient, dans son concept meme, le principe de l’egalite de tous et de toutes. Ce principe s’est traduit, en tout premier lieu, par le droit de choisir, au moyen du vote, ceux et celles auxquelles la responsabilite de... more
La democratie contient, dans son concept meme, le principe de l’egalite de tous et de toutes. Ce principe s’est traduit, en tout premier lieu, par le droit de choisir, au moyen du vote, ceux et celles auxquelles la responsabilite de conduire les affaires publiques sera confiee. Puis deux siecles d’histoire de gouvernement representatif ont etoffe le contenu pratique de ce principe. Les luttes pour la conquete de droits individuels et collectifs y ont d’abord fait penetrer le suffrage universe...
Dans la présentation qu’elle fait de l’épistémologie de Durkheim, Anne Rawls reconstitue la démarche qui conduit ce dernier à démontrer l’origine sociale des catégories de l’entendement. Et puisqu’il la découvre dans les nécessités de la... more
Dans la présentation qu’elle fait de l’épistémologie de Durkheim, Anne Rawls reconstitue la démarche qui conduit ce dernier à démontrer l’origine sociale des catégories de l’entendement. Et puisqu’il la découvre dans les nécessités de la « pratique collective » (ou dans l’accomplissement des détails de l’activité sociale) et pas dans les univers de la Raison ou de la sensation, Rawls suggère d’enrôler Durkheim dans les rangs des ethnométhodologues. Cet article examine les raisons qui, selon Rawls, permettent de procéder à un tel enrôlement, avant d’établir les limites du rapprochement qu’elle opère entre Durkheim et Garfinkel sur la base de la primauté que tous deux accordent à la pratique dans l’analyse des faits sociaux. Deux raisons semblent animer Rawls : d’une part, affirmer la place de l’ethnométhodologie dans la sociologie, en rappelant la centralité, pour la discipline, des enjeux théoriques entourant le débat sur la connaissance ; d’autre part, contrer la tendance que manifestent ces sociologues qui, en réhabilitant le « point de vue des acteurs » et en s’intéressant aux conceptions de sens commun, en viennent insensiblement à oublier le caractère constitutivement social de la connaissance individuelle. En présentant ces deux arguments, Rawls installe donc la sociologie au cœur d’un débat contemporain duquel elle est toujours exclue : celui sur la nature de la cognition.Anne Rawls reconstitutes the approach that led Durkheim to demonstrate the social origin of categories of understanding. Since he found it in these necessities of « collective practice » (or in the accomplishment of details of social activity) and not in the universe of Reason or Sensation, she suggests that Durkheim be enlisted in the ranks of ethnomethodologists. The article examines Rawls’ reasons for this inclusion and establishes the limits of resemblance between Durkheim and Garfinkel on the grounds of primacy both accord to practice in the analysis of social facts. On the one hand, Rawls seeks to affirm ethnomethodology’s position in sociology by reminding us of the centrality for the discipline of the theoretical stakes surrounding the debate on knowledge ; on the other hand, she seeks to counter the tendency of those sociologists who while rehabilitating the « point of view of actors » and taking an interest in conceptions of common sense, unconsciously end up forgetting the socially constitutive nature of individual knowledge. Through these two arguments, Rawls places sociology at the heart of a contemporary debate on the nature of cognition, from which it is excluded even today
Quand peut-on dire qu’une « erreur » a été commise dans un raisonnement pratique ? Essayer de répondre à cette question oblige à lever deux préalables : quel usage du concept d’erreur admet-on ? Et qu’entend-on par raisonnement pratique ?... more
Quand peut-on dire qu’une « erreur » a été commise dans un raisonnement pratique ? Essayer de répondre à cette question oblige à lever deux préalables : quel usage du concept d’erreur admet-on ? Et qu’entend-on par raisonnement pratique ? L’erreur peut, comme les études réunies dans ce volume le montrent, nommer des sortes de choses bien différentes : un événement tenu pour cause d’un échec, d’un arrêt ou d’une correction d’un cours d’action (faute, incongruité, etc.) ; une idée régulatrice c..
Cet article analyse le terme « populisme » comme une ressource conceptuelle a laquelle il est fait recours dans certains contextes et a certaines fins. Il part d’un constat : lorsque la qualification de populiste est utilisee en... more
Cet article analyse le terme « populisme » comme une ressource conceptuelle a laquelle il est fait recours dans certains contextes et a certaines fins. Il part d’un constat : lorsque la qualification de populiste est utilisee en politique, elle remplit generalement la fonction d’une accusation portee contre une maniere inacceptable de pratiquer l’activite politique qui consiste a avancer, pour en tirer un avantage electoral, des arguments deliberement fondes sur le mensonge, le deni de la realite, l’appel a la discrimination, la haine des « elites » ou la guerre a l’intelligence. L’interet d’une approche qui se met a distance de la dimension ideologique des propositions politiques contenues dans l’argumentation dite populiste est double : permettre de detacher l’emploi du terme populisme de toute relation d’essence avec la notion de peuple ; et montrer qu’une propriete inherente a l’usage du qualificatif de populiste est de renforcer le deni de la capacite politique des citoyen·ne·s ordinaires.
The first objective of this paper is to recall that in a representative democracy, the challenge of power is expressed by three figures: the opponent, the “disobedient” and the “desobeisseur”. The second objective of this paper is to... more
The first objective of this paper is to recall that in a representative democracy, the challenge of power is expressed by three figures: the opponent, the “disobedient” and the “desobeisseur”. The second objective of this paper is to describe acts of civil disobedience, which proliferate in France today.
Albert Ogien et Louis Quere, directeurs de recherche au CNRS Objets et dimensions de la confiance Le seminaire s’est attache, cette annee, a essayer de repondre a une question : la confiance est-elle un etat, une attitude ou un... more
Albert Ogien et Louis Quere, directeurs de recherche au CNRS Objets et dimensions de la confiance Le seminaire s’est attache, cette annee, a essayer de repondre a une question : la confiance est-elle un etat, une attitude ou un comportement ? L’examen de la litterature consacree a la confiance montre que, pour les uns, la confiance est un phenomene cognitif, pour d’autres, un phenomene affectif ou emotionnel, pour d’autres encore un phenomene moral. Devant cette indetermination, nous avons pr...
info:eu-repo/semantics/publishe
Although sociologists conceive obligation as an objective force (the social) that compels individuals to act and think according to pre-defined norms of conduct and ways of reasoning, philosophers view it as an imperative that is met... more
Although sociologists conceive obligation as an objective force (the social) that compels individuals to act and think according to pre-defined norms of conduct and ways of reasoning, philosophers view it as an imperative that is met through the agent’s deliberation. The aim of this article is to undermine the standard dichotomy between the deterministically sociological and the moral–philosophical views of obligation by way of contending that Wittgenstein’s view on blind obedience (as analyzed by Meredith Williams) bears a conception of the social. I will then argue that Wittgenstein’s notion of forms of life and the sociological notion of situation refer to the same encompassing phenomenon: obligation. I will finally claim that this phenomenon should be re-specified in terms of impersonality to devise a shared dynamic conception of obligation admitting that a plurality of contextual normative orders monitor collective and individual action in ordinary life.
Resume Association differentielle, anomie, sous-culture, designation et construction sociale : si les cinq theories comprehensives de la deviance qui ont ete decrites dans ce chapitre s'inscrivent dans une certaine continuite, elles... more
Resume Association differentielle, anomie, sous-culture, designation et construction sociale : si les cinq theories comprehensives de la deviance qui ont ete decrites dans ce chapitre s'inscrivent dans une certaine continuite, elles ne constituent pas, a proprement parler, un savoir cumulatif. C'est que, comme on l'a vu, les hypotheses sur lesquelles les unes et les autres reposent, et les propositions qu'elles formulent, demeurent contradictoires. La permanence de ces oppositions est determinee par la reference privilegiee que chacune tend a maintenir a l'une de trois perspectives theoriques, ou a l'une de leurs variantes : culturalisme, structuro-fonctionnalisme et interactionnisme.Cependant, et malgre l'irreductibilite des differends theoriques, la sociologie de la deviance est parvenue a circonscrire un champ de reflexion et d'investigation specifique. Les analyses presentees tout au long de ce chapitre ont en effet permis de degager l'existence d'une certaine continuite. Une communaute de themes (infraction, delinquance, anormalite, controle social, inegalite, etc.) et de preoccupations theoriques (normes, conformite, reaction sociale, identite, role, raisonnement pratique, etc.) a fini par lier des chercheurs qui, au fil des emprunts et des querelles, ont construit un debat dont les affrontements ont contribue a delimiter un domaine particulier de la sociologie (Cefai, 2010).Dans un souci de clarte de presentation, qui exagere peut-etre un peu les affinites et les convergences, j'ai pose que les theories de l'association differentielle et de l'anomie forment le double socle a partir duquel la sociologie de la deviance s'est developpee. J'ai ensuite essaye de montrer comment ce developpement s'est produit au fil de l'application, aux problemes de l'infraction et de l'illegalite, de nouveaux modeles d'analyse : theories des roles, de la connaissance, de la signification, de l'information et du raisonnement pratique. L'expose des approches utilisees en sociologie de la deviance (theses de la sous-culture, de l'occasion, de la designation et de la construction sociale) s'est ainsi efforce de les situer dans un mouvement avancant au rythme des evolutions qui ont transforme le travail sociologique au cours de la seconde moitie du xxe siecle. C'est ce tableau que je voudrais completer en presentant, maintenant, les developpements qui procedent de l'application de la theorie de l'acteur rationnel a l'analyse de la deviance.
A propos de : Tom R. Tyler, Why People Cooperate. The Role of Social Motivations, Princeton University Press.
The denunciation of populism is analyzed as a way to structure the field of politics according to a certain distribution of agencies and capabilities which dissolves its very object, the power of the people. Against such an attitude,... more
The denunciation of populism is analyzed as a way to structure the field of politics according to a certain distribution of agencies and capabilities which dissolves its very object, the power of the people. Against such an attitude, references to the “popular”, as illustrated in Stanley Cavell’s writings on film and in current studies on TV series, restore a form of popular agency within the perspective of democratic perfectionism.

And 82 more

The world of French higher education is undergoing a massive reconfiguration driven by the 'modernisation of the State' programme, which aims at redefining its missions and operations by imposing new rules on administrative and financial... more
The world of French higher education is undergoing a massive reconfiguration driven by the 'modernisation of the State' programme, which aims at redefining its missions and operations by imposing new rules on administrative and financial management. This programme is based on the introduction of a series of quantification tools that allow for closely combining cost calculation, performance measurement and evaluation of results with a view to efficiency. This is the thrust of the "reforms" that have followed one another over the last thirty years or so, and which have gradually led to a shift from the managerial slogan of "doing more with less" to the slogan that now prevails in practice: "doing less with less".
Une brève présentation de l'ethnométhodologie
Each form of political action is defined by a set of proper features. Civil disobedience's most prominent one is that the refusal to fulfill a legal or regulatory obligation is made in one’s own name and as a last resort political step.... more
Each form of political action is defined by a set of proper features. Civil disobedience's most prominent one is that the refusal to fulfill a legal or regulatory obligation is made in one’s own name and as a last resort political step. Lately, this individualistic feature of civil disobedience has been superseded by appeals to an institutional form of disobedience, like the one launched by opponents to the way the Treaty on Stability, Coordination and Governance in the Economic and Monetary Union is implemented in the Eurozone meetings (the so-called “constructive disobedience” advocated by the Diem25 movement inviting governments to publicly deny the application of its provisions) or the “Sanctuary” movement in US cities or universities in the wake of Trump’s executive order on illegal immigrants. These actions raise a question : should these appeals to refuse compliance with Treaties or Federal orders be called civil disobedience since they are made in the name of official bodies not individuals and are not last resort political steps but the first one ?
L’usage extensif et indifférencié du terme « populisme » traduit aujourd’hui la prégnance de ce que Albert Ogien et Sandra Laugier appellent l’antidémocratie, c’est-à-dire le refus de reconnaître que les citoyen.ne.s ont la capacité de... more
L’usage extensif et indifférencié du terme « populisme » traduit aujourd’hui la prégnance de ce que Albert Ogien et Sandra Laugier appellent l’antidémocratie, c’est-à-dire le refus de reconnaître que les citoyen.ne.s ont la capacité de prendre collectivement des décisions respectueuses de l’égalité, de la justice et de la dignité de tou.te.s.
Cette répugnance n’est pas l’apanage des ennemis déclarés de la démocratie. Elle se donne à entendre chaque fois qu’on hésite à accorder une liberté nouvelle aux individus, qu’on craint l’expression de leur jugement ou qu’on limite leur intervention dans la vie publique. Derrière cette méfiance, il y a le soupçon de l’incapacité du « peuple » à s’occuper des affaires publiques et le risque de chaos que la société courrait si on confiait la responsabilité de gouverner à ces « incompétents ».
À partir de l’analyse d’événements récents (terrorisme, crise grecque, Nuit debout, élections), le livre plaide en faveur de l’accroissement du contrôle que les citoyen.ne.s exercent sur les institutions publiques, en s’appuyant sur leur intelligence collective et en écoutant la voix de chacun.e. Il rappelle également que l’usage de la langue pèse sur la manière dont on pense et pratique la politique. Il soutient enfin que dénoncer toutes les expressions de l’antidémocratie contribuerait à élaborer non pas une postdémocratie, mais une démocratie enfin réelle.
Research Interests:
Le monde est entré, depuis quelques années, dans une période d’effervescence politique. Rassemblements et occupations, contestations des pouvoirs, mobilisations transnationales, insurrections civiles, activisme informatique, désobéissance... more
Le monde est entré, depuis quelques années, dans une période d’effervescence politique. Rassemblements et occupations, contestations des pouvoirs, mobilisations transnationales, insurrections civiles, activisme informatique, désobéissance civile, création de nouveaux partis : ces mouvements expriment certes un mécontentement, un sentiment d’injustice, de colère et de désespoir. Mais ils révèlent aussi la volonté des citoyens de s’organiser pour contrôler directement ce que font leurs dirigeants. Dans leur précédent ouvrage, Pourquoi désobéir en démocratie ?, les deux auteurs analysaient la multiplication des actes de désobéissance civile en régime démocratique. Dans ce nouveau livre, ils scrutent, d’un double point de vue sociologique et philosophique, cette extension du domaine de la désobéissance en examinant les nouveaux mouvements de protestation, les révoltes contre les dictatures, et les mobilisations globales revendiquant la « démocratie réelle ».
Ce livre dessine ainsi les contours de ces manières d’agir qui traduisent une nouvelle forme de vie politique et morale, où la question du « comment » remplace celle du « pourquoi ». Il approche cette transformation en étudiant ces formes émergentes et pragmatiques du politique qui prennent la démocratie pour principe afin d’élargir la sphère du politique, le pouvoir des citoyens, les capacités de tous.