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L'ennemi intérieur, la République brisée
L'ennemi intérieur, la République brisée
L'ennemi intérieur, la République brisée
Livre électronique166 pages1 heure

L'ennemi intérieur, la République brisée

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À propos de ce livre électronique

Dans une France déjà fragilisée par les tensions communautaires et les divisions sociales, une série d'attentats ciblés vient embraser le pays. Mais derrière ces crimes apparemment motivés par la haine religieuse se cache un plan d'une sophistication terrifiante : une opération d'ingérence étrangère visant à déclencher une guerre civile larvée pour déstabiliser la République française de l'intérieur.

Le titre "L'ennemi intérieur, la République brisée" fait référence à cette force hostile cachée au sein même de la nation, composée de traîtres, d'agents dormants et de manipulateurs qui œuvrent dans l'ombre pour détruire le pays qu'ils prétendent servir.

LangueFrançais
ÉditeurJérôme Noirval
Date de sortie15 oct. 2025
ISBN9798232501174
L'ennemi intérieur, la République brisée
Auteur

Jérôme Noirval

Jérôme Noirval n'écrit pas simplement des thrillers. Il déplie l'âme humaine avec la précision d'un scalpel, pour en révéler les blessures, les peurs et les zones d'ombre. Dans ses romans policiers, chaque page est un piège, chaque personnage une énigme, chaque silence un cri contenu. Son écriture, nerveuse, tendue, immersive, entraîne le lecteur dans des univers aussi glaçants que fascinants, où l'on ne peut faire confiance à personne — pas même à soi-même. Maître du rebondissement maîtrisé et des fins déroutantes, Noirval construit ses intrigues avec une minutie presque chirurgicale. 

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    Aperçu du livre

    L'ennemi intérieur, la République brisée - Jérôme Noirval

    L’ennemi intérieur, la République brisée

    SOMMAIRE :

    Chapitre 1 : Le faux prophète

    Chapitre 2 : L’incendie numérique

    Chapitre 3 : La croix sanglante

    Chapitre 4 : L’étoile brisée

    Chapitre 5 : Le milliardaire fantôme

    Chapitre 6 : Les soldats perdus

    Chapitre 7 : Haute trahison

    Chapitre 8 : Le maître des ombres

    Chapitre 9 : L’effet domino

    Chapitre 10 : La taupe

    Chapitre 11 : Chasse à l’homme

    Chapitre 12 : Révélations

    Chapitre 13 : Le général fantôme

    Chapitre 14 : Le sacrifice des innocents

    Chapitre 15 : Après la tempête

    L’ennemi intérieur, la République brisée

    CHAPITRE 1 : LE FAUX PROPHÈTE

    La pluie d'octobre tambourinait sur le toit de la Peugeot 308 banalisée, créant une mélodie monotone qui collait parfaitement à l'humeur de la commissaire Sophie Marchetti. À travers le pare-brise embué, elle observait les ruelles grises de Saint-Denis qui s'étendaient devant elle comme un labyrinthe d'immeubles fatigués et de rêves brisés. 18h47. L'heure où les banlieues changent de visage, où les honnêtes gens se barricadent et où les autres sortent de l'ombre.

    Son téléphone vibra. Numéro du central.

    Marchetti.

    Commissaire, on a un problème. Imam abattu devant sa mosquée, rue du Général-Leclerc. Ça va chauffer.

    Sophie ferma les yeux une fraction de seconde. Vingt-deux ans de carrière, et elle savait déjà que cette soirée allait basculer dans l'enfer médiatique et politique qui accompagne ce genre d'affaire.

    J'arrive. Sécurisez tout le périmètre et que personne ne touche à rien.

    Déjà fait. Et commissaire... il y a des tags sur le mur d'en face. Pas jolis à voir.

    Sophie raccrocha et démarra en trombe, ses pneus chuintant sur l'asphalte mouillé. Dans le rétroviseur, les néons colorés des commerces hallal et des kebabs se noyaient dans la grisaille automnale. Saint-Denis, territoire qu'elle connaissait par cœur pour y avoir grandi, fille d'immigrants italiens qui avaient tout misé sur l'école républicaine. Intégration réussie, disaient les politiques quand ils avaient besoin d'un exemple. Parcours exemplaire d'une femme qui avait gravi tous les échelons de la police nationale à force de ténacité et de sacrifices personnels.

    Mais ce soir, en fonçant vers cette mosquée où un homme venait de mourir, Sophie sentait que son passé de fille de banlieue allait peut-être lui servir à comprendre ce que d'autres ne verraient pas.

    La rue du Général-Leclerc était méconnaissable. Les gyrophares des véhicules de police projetaient des ombres dansantes sur les façades lépreuses, transformant le quartier en décor de film noir. Une foule de curieux s'était massée derrière les cordons de sécurité, visages tendus, smartphones brandis comme des armes. Sophie repéra immédiatement les journalistes : blazers froissés, caméras à l'épaule, micros-trottoirs improvisés avec les premiers témoins venus.

    Merde, marmonna-t-elle en se garant devant le périmètre sécurisé.

    Le lieutenant David Moreau l'attendait près de la mosquée, carnet à la main et expression sombre. Quarante ans, ancien militaire reconverti dans la police, il était devenu son bras droit depuis trois ans. Solide, fiable, et suffisamment direct pour lui dire ses vérités quand elle dérapait.

    Bilan ? demanda Sophie en claquant la portière.

    Ahmed Bennani, 52 ans, imam de cette mosquée depuis huit ans. Considéré comme modéré, très investi dans le dialogue interreligieux. Marié, trois enfants. Abattu à bout portant vers 18h15 au moment de quitter sa mosquée après la prière.

    Ils marchèrent vers le corps, encore recouvert d'une bâche plastique. Autour d'eux, les techniciens de l'identité judiciaire s'activaient sous les projecteurs, photographiant chaque détail, chaque indice.

    Témoins ?

    Aucun direct. Enfin, personne qui veuille parler pour l'instant. Tu connais la règle ici.

    Sophie hocha la tête. Saint-Denis, territoire de non-droit pour les uns, quartier populaire abandonné par l'État pour les autres. Dans tous les cas, un endroit où voir n'équivalait pas à témoigner, surtout quand les flics débarquaient en force.

    Montre-moi.

    David souleva délicatement la bâche. Ahmed Bennani gisait sur le flanc, face contre terre. Costume sombre impeccable, chaussures cirées, barbe soigneusement taillée. Même dans la mort, il dégageait une dignité paisible qui contrastait avec la violence de sa fin. Une large tache de sang s'étalait sous son torse.

    Une balle dans le dos, tirée à bout portant, précisa David. Exécution propre, professionnelle.

    Sophie s'agenouilla près du corps, observant les détails. Quelque chose la dérangeait, sans qu'elle puisse encore mettre le doigt dessus.

    Et ça ? Elle désigna le mur d'en face.

    À la bombe rouge, quelqu'un avait tagué MORT AUX ISLAMISTES et LA FRANCE AUX FRANÇAIS en lettres majuscules agressives. Dessous, une croix celtique et le sigle 88, codes bien connus de l'extrême droite.

    Fait dans la nuit, d'après les commerçants du coin, expliqua David. Comme s'ils savaient que ça allait arriver.

    Sophie fronça les sourcils. Ou comme s'ils voulaient qu'on le pense.

    Comment ça ?

    Regarde-moi ces tags. Trop parfaits, trop explicites. Un vrai néonazi aurait mis des trucs plus codés, plus subtils. Là, c'est du niveau cours élémentaire de racisme. Comme si quelqu'un voulait être sûr que même le dernier des crétins comprendrait le message.

    David la regarda avec intérêt. C'était ça qu'il appréciait chez Sophie : cette capacité à voir au-delà des apparences, à détecter les fausses notes dans une partition trop bien orchestrée.

    Tu penses à un false flag ?

    Je pense qu'il faut qu'on creuse avant de conclure quoi que ce soit.

    Le Dr Sarah Petit, médecin légiste, les rejoignit en ôtant ses gants de latex. Petite femme brune aux yeux perçants, elle était réputée pour sa minutie et son franc-parler.

    Alors, Doc ? Qu'est-ce que vous nous dites ?

    Décès vers 18h15, confirmé. Une balle de 9mm dans le dos, trajectoire légèrement ascendante. Le tireur était plus petit que la victime, ou bien il tirait depuis une position basse.

    Sophie nota mentalement l'information. Autres détails ?

    Quelques fibres sous les ongles, probablement arrachées à ses vêtements quand il est tombé. Pas de signes de lutte. Il ne s'attendait pas à être attaqué.

    L'arme ?

    Pas retrouvée. Mais j'ai récupéré la douille. Sarah sortit un sachet plastique transparent contenant une cartouche de 9mm. Et là, ça devient intéressant.

    Sophie examina la douille à travers le plastique. Au premier regard, rien d'exceptionnel. Mais Sarah pointait du doigt de minuscules gravures sur le culot.

    Tu vois ces marques ? Ce ne sont pas des rayures classiques d'éjecteur. C'est beaucoup plus fin, plus régulier. Comme un marquage.

    David se pencha à son tour. Un marquage ?

    Certains fabricants de munitions spéciales gravent leurs produits. Traçabilité, authentification... Ce genre de balle ne se trouve pas dans le commerce normal.

    Sophie sentit quelque chose se glacer dans son ventre. Tu penses à quoi, comme fabricant ?

    Il faudra faire analyser ça au labo, mais à première vue... ça ressemble aux munitions qu'utilisent les services spéciaux. Police, DGSE, DGSI. Ce genre de matos.

    Le silence qui suivit fut rompu par les cris de la foule qui grossissait derrière les barrières. Sophie leva les yeux et vit arriver les camions de BFM TV et de LCI. La machine médiatique se mettait en branle.

    Merde, souffla David. Dans une heure, on aura tous les plateaux télé qui vont débattre sur la montée de l'islamophobie.

    Et demain matin, les manifs, ajouta Sophie. Il faut qu'on bosse vite.

    Elle se redressa et balaya du regard la scène de crime. Quelque chose clochait dans ce tableau trop parfait. L'imam modéré abattu par un mystérieux tireur, les tags racistes opportunément placés, l'absence suspecte de témoins... Et maintenant, cette balle de professionnel.

    David, je veux que tu interroges tous les commerçants du coin. Quelqu'un a forcément vu quelque chose. Et demande aux RG s'ils ont des infos sur des groupuscules actifs dans le secteur.

    Et toi ?

    Je vais voir la veuve. Et puis je veux qu'on épluche la vie de Bennani. Ses amis, ses ennemis, ses activités. Un imam modéré qui se fait butter de façon aussi professionnelle, ça cache quelque chose.

    La maison des Bennani se trouvait dans un petit pavillon de Pierrefitte-sur-Seine, à dix minutes de la mosquée. Architecture années 80 sans charme particulier, mais impeccablement entretenue. Un jardinet soigné avec des rosiers taillés au cordeau et une allée de graviers ratissés. Sophie sonna et attendit, préparant mentalement les mots qu'elle allait devoir prononcer.

    Fatima Bennani vint ouvrir, le visage bouffi de larmes mais étonnamment digne. La cinquantaine élégante, voile noir de deuil, elle invita Sophie à entrer sans un mot.

    Le salon était sobre et chaleureux. Canapé en cuir beige, bibliothèque remplie de livres en français et en arabe, photos de famille soigneusement encadrées. Sur une étagère trônait une photo d'Ahmed serrant la main du maire de Saint-Denis lors d'une cérémonie officielle.

    Madame Bennani, je suis la commissaire Marchetti. Je m'occupe de l'enquête sur la mort de votre mari. Toutes mes condoléances.

    Fatima hocha la tête et désigna un fauteuil. Asseyez-vous. Vous voulez un thé ?

    Volontiers.

    Pendant que la veuve s'affairait dans la cuisine, Sophie observa les photos. Ahmed Bennani aux côtés de prêtres, de rabbins, lors de conférences interreligieuses. Ahmed inaugurant une exposition sur l'islam et la République. Ahmed en famille, souriant, entouré de ses trois enfants.

    Fatima revint avec un plateau et servit le thé à la menthe dans de petits verres dorés.

    Vous aviez un beau foyer, dit Sophie doucement.

    Ahmed était un homme de paix. Vingt-cinq ans de mariage, et je ne l'ai jamais entendu élever la voix. Même contre ceux qui l'attaquaient.

    Il était attaqué ?

    Fatima soupira. Vous savez, commissaire, être imam modéré aujourd'hui, c'est se faire tirer dessus par tout le monde. Les radicaux nous traitent de traîtres, les laïcards nous accusent de double langage, et les racistes... eh bien, vous avez vu les tags.

    Sophie but une gorgée de thé, savourant

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