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Les oubliés du neuf trois
Les oubliés du neuf trois
Les oubliés du neuf trois
Livre électronique150 pages1 heure

Les oubliés du neuf trois

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À propos de ce livre électronique

Trois femmes. Trois meurtres atroces. Un tueur qui prétend agir au nom de Dieu.

Dans la banlieue parisienne, la terreur s'installe. Émilie, Sarah, Claire : trois victimes sauvagement assassinées par un prédateur qui signe ses crimes d'un message glaçant. Pour l'inspecteur Leïla Hadj et le commandant Thomas Moreau, l'enquête bascule dans l'horreur quand ils découvrent le mobile du tueur : punir les femmes "impures" qui osent vivre librement.

Malik Ferhat n'était pas né monstre. Homme brisé par les échecs et la solitude, il a sombré dans la radicalisation pour donner un sens à sa haine des femmes. Manipulé par un discours extrémiste qui pervertit sa religion, il transforme ses frustrations personnelles en croisade meurtrière.

Mais Leïla n'est pas une proie comme les autres. Policière musulmane assumant pleinement sa double identité, elle incarne tout ce que déteste Malik. Leur confrontation finale révélera que le vrai combat ne se joue pas entre religions ou communautés, mais entre obscurantisme et liberté, entre haine et tolérance.

Un thriller social qui explore les mécanismes de la radicalisation, les tensions communautaires et la force de la solidarité face au fanatisme.

"Un polar haletant qui refuse les clichés pour plonger au cœur des fractures de notre époque. Une héroïne attachante, une intrigue maîtrisée, un message d'espoir qui résonne longtemps après la dernière page."

LangueFrançais
ÉditeurJérôme Noirval
Date de sortie7 août 2025
ISBN9798231888337
Les oubliés du neuf trois
Auteur

Jérôme Noirval

Jérôme Noirval n'écrit pas simplement des thrillers. Il déplie l'âme humaine avec la précision d'un scalpel, pour en révéler les blessures, les peurs et les zones d'ombre. Dans ses romans policiers, chaque page est un piège, chaque personnage une énigme, chaque silence un cri contenu. Son écriture, nerveuse, tendue, immersive, entraîne le lecteur dans des univers aussi glaçants que fascinants, où l'on ne peut faire confiance à personne — pas même à soi-même. Maître du rebondissement maîtrisé et des fins déroutantes, Noirval construit ses intrigues avec une minutie presque chirurgicale. 

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    Aperçu du livre

    Les oubliés du neuf trois - Jérôme Noirval

    Sommaire :

    Chapitre 1 : Premier Sang

    Chapitre 2 : Fractures

    Chapitre 3 : Réseaux

    Chapitre 4 : Prédateur

    Chapitre 5 : Deuxième Proie

    Chapitre 6 : Communauté

    Chapitre 7 : Masques

    Chapitre 8 : Traque

    Chapitre 9 : Piège

    Chapitre 10 : Révélations

    Chapitre 11 : Passé

    Chapitre 12 : Chasse

    Chapitre 13 : Confrontation

    Chapitre 14 : Justice

    Chapitre 15 : Renaissance

    Les oubliés du neuf trois

    Chapitre 1 : Premier Sang

    Le corps gisait dans l'escalier B, la tête fracassée contre les marches de béton.

    Le téléphone de Leïla Bennani vibra à 6h47. Un matin de novembre comme les autres dans le 93, gris et froid, où la bruine transformait les façades des tours en miroirs ternes. Elle décrocha d'une main encore engourdie par le sommeil.

    « Capitaine Bennani ? Lieutenant Moreau à l'appareil. On a un corps dans la cité des Acacias, tour B. Jeune femme, dix-neuf ans. Ça ressemble à un homicide. »

    Leïla s'assit au bord de son lit, les pieds nus sur le parquet froid de son studio de Pantin. Encore un. Toujours un de plus.

    « J'arrive. Vous avez bouclé le périmètre ? »

    « Ouais, mais c'est tendu ici. Les habitants... disons qu'ils ne sont pas ravis de notre présence. »

    Elle raccrocha et enfila rapidement son jean, ses baskets, puis sa veste de cuir noir. Dans le miroir de l'entrée, elle croisa son propre regard : des yeux noirs fatigués dans un visage aux traits fins, héritages mélangés de sa mère kabyle et de son père qui l'avait abandonnée à trois ans. Trente-quatre ans, dix années dans la police, et toujours cette question qui revenait : qu'est-ce qu'une fille comme elle foutait dans ce métier ?

    La cité des Acacias se dressait comme un mur de béton contre le ciel plombé. Quatre tours de quinze étages, reliées par des passerelles où le vent s'engouffrait en permanence. Leïla gara sa Peugeot 308 derrière les véhicules de police et observa la scène. Une dizaine d'agents tentaient de maintenir à distance une foule grandissante d'habitants. Des femmes en djellaba se tenaient aux fenêtres, des gamins à capuche traînaient près des boîtes aux lettres défoncées.

    Le lieutenant Moreau l'accueillit avec un soulagement visible.

    « Capitaine, le corps est au troisième étage, escalier B. Amina Benali, dix-neuf ans, étudiante. C'est sa mère qui l'a trouvée ce matin vers six heures. »

    Leïla hocha la tête et se dirigea vers l'entrée de la tour. Aussitôt, les murmures s'intensifièrent autour d'elle. Elle saisit quelques bribes en arabe :

    « Encore une de ces flics qui se croit supérieure... »

    « Elle nous ressemble mais elle n'est pas des nôtres... »

    « Wallah, ils nous envoient une Arabe pour qu'on ferme nos gueules... »

    Elle serra les dents et continua son chemin. L'ascenseur était en panne – comme toujours dans ces tours. L'escalier B puait l'urine et l'humidité. Au troisième étage, le cordon de sécurité délimitait une scène que Leïla avait vue trop souvent : un corps de jeune femme, recroquevillé contre les marches, du sang séché formant une auréole sombre sur le béton.

    Amina Benali avait été belle. Des cheveux bruns qui s'échappaient d'un hijab bleu ciel, un visage fin aux pommettes hautes, une bouche encore entrouverte sur un dernier souffle. Mais ce qui frappa immédiatement Leïla, ce fut la contradiction vestimentaire : sous le hijab traditionnel, la jeune fille portait un jean slim et des baskets de marque. Et surtout, dépassant légèrement de son sac à main renversé, un bout de tissu rouge qu'elle reconnut comme étant un top sans manches.

    « Qu'est-ce qu'on a comme premiers éléments ? » demanda-t-elle au médecin légiste qui terminait son examen préliminaire.

    « Coups multiples à la tête avec un objet contondant. Probablement une barre de fer ou quelque chose de similaire. L'agression a eu lieu entre minuit et deux heures du matin, d'après la température corporelle. Pas de trace de viol apparent, pas de vol non plus – elle avait encore son portefeuille avec soixante euros dedans. »

    Leïla s'accroupit près du corps, enfilant ses gants en latex. Elle fouilla délicatement le sac d'Amina et en sortit le top rouge, ainsi qu'une petite trousse de maquillage et un flacon de parfum. Des affaires qu'une jeune fille traditionnelle n'était pas censée posséder.

    « Capitaine ? »

    Elle se retourna. Un homme d'une cinquantaine d'années, barbe grisonnante et regard bienveillant, se tenait au bas des marches. Il portait une djellaba beige et un chèche blanc.

    « Imam Rachid Mammeri », se présenta-t-il avec une légère inclinaison de la tête. « Je suis le responsable religieux de cette cité. J'ai connu Amina depuis qu'elle était petite. »

    Leïla descendit vers lui. Autour d'eux, la foule des habitants s'était rapprochée malgré les consignes des policiers.

    « Imam, j'aurai besoin de vous parler, mais d'abord, pouvez-vous m'aider à calmer les esprits ici ? »

    L'homme hocha la tête et se tourna vers la foule. Il leva les mains et parla en arabe, puis en français :

    « Mes frères, mes sœurs, laissons la police faire son travail. Cette jeune femme était des nôtres, elle mérite justice. Rentrez chez vous, priez pour elle et pour sa famille. »

    Sa voix portait une autorité naturelle. Progressivement, les habitants se dispersèrent, mais Leïla sentait encore leurs regards hostiles dans son dos.

    « Merci », dit-elle à l'imam. « Vous pouvez me parler d'Amina ? »

    « C'était une fille intelligente, studieuse. Elle étudiait le droit à la fac de Saint-Denis. Très pieuse aussi, elle ne ratait jamais la prière du vendredi. » L'imam marqua une pause, ses yeux se voilant légèrement. « Mais ces derniers temps, je sentais qu'elle était... troublée. »

    « Troublée comment ? »

    « Elle posait beaucoup de questions sur... la place de la femme, les interdits, ce qui était permis ou non. Des questions qui dérangeaient certains membres de la communauté. »

    Un cri déchirant interrompit leur conversation. Au quatrième étage, une femme en djellaba noire dévalait les escaliers, suivie par un homme au visage fermé et une adolescente aux yeux rougis de larmes.

    « Amina ! Ma fille ! Mon bébé ! »

    La mère se jeta vers le corps, mais Leïla l'intercepta doucement.

    « Madame Benali, je suis le capitaine Bennani. Je sais que c'est très difficile, mais je ne peux pas vous laisser approcher pour l'instant. »

    La femme la dévisagea, surprise d'entendre un nom arabe.

    « Tu es... tu es des nôtres ? » sanglota-t-elle.

    « Je suis policière, madame. Et je vais tout faire pour trouver qui a fait ça à votre fille. »

    Brahim Benali, le père, s'approcha. C'était un homme trapu aux mains calleuses d'ouvrier, le visage buriné par des années de labeur. Il portait un bleu de travail et sentait encore le plâtre.

    « Vous n'trouverez rien », lâcha-t-il d'une voix rauque. « Dans c'quartier, personne parle aux flics. Même à ceux qui nous r'semblent. »

    « Papa, arrête », intervint l'adolescente. « Il faut qu'elle sache, pour les messages... »

    Tous les regards se tournèrent vers elle. Yasmine Benali, seize ans, ressemblait trait pour trait à sa sœur aînée, mais ses yeux trahissaient une maturité précoce.

    « Quels messages, Yasmine ? » demanda Leïla en s'agenouillant à sa hauteur.

    « Sur Instagram. Amina recevait des trucs horribles depuis des semaines. Des menaces, des insultes... Elle me les montrait parfois. Des types qui disaient qu'elle était une putain, qu'elle méritait de mourir parce qu'elle s'habillait comme une Française. »

    La mère éclata en sanglots. Le père serra les poings.

    « J'lui avais dit ! » explosa-t-il. « J'lui avais dit d'arrêter ces conneries ! Mais elle m'écoutait pas ! Elle voulait faire comme les autres, s'habiller comme les Françaises, sortir le soir... »

    « Brahim, tais-toi », intervint l'imam d'une voix ferme. « Ce n'est pas le moment. »

    Leïla sortit son carnet et nota rapidement les informations. Autour d'eux, les techniciens de la police scientifique commençaient à emballer le corps dans une housse mortuaire.

    « Yasmine, tu pourrais me donner le téléphone de ta sœur ? »

    L'adolescente échangea un regard avec ses parents.

    « Il est dans sa chambre. Mais... » Elle hésita. « Il y a des trucs que vous allez voir... des photos... »

    « Quel genre de photos ? »

    « Ben... sans le voile. Avec du maquillage. Des fois avec des copines de la fac. Papa le sait pas. »

    Brahim Benali explosa à nouveau :

    « Quoi ? Qu'est-ce qu'elle foutait encore comme conneries ? »

    « Papa, elle faisait rien de mal ! » cria Yasmine, les larmes aux yeux. « Elle voulait juste être libre ! C'est un crime ça ? »

    L'imam posa une main apaisante sur l'épaule de l'homme.

    « Mes enfants, la colère ne ramènera pas Amina. Capitaine Bennani, si vous voulez bien nous accompagner chez eux, nous pourrons vous remettre les affaires de la jeune fille. »

    Leïla acquiesça. Alors qu'ils montaient vers l'appartement des Benali au quatrième étage, elle sentit le poids des regards qui la suivaient depuis les fenêtres. Dans cette cité, elle n'était ni tout à fait l'étrangère ni tout à fait la sœur. Un statut inconfortable qu'elle connaissait depuis l'enfance.

    L'appartement était petit mais impeccablement tenu. Trois chambres, un salon où trônait un énorme téléviseur, des photos de La Mecque aux murs et des corans posés sur une étagère. L'odeur de l'encens flottait encore dans l'air.

    Yasmine guida Leïla vers la chambre qu'elle partageait avec sa sœur. Deux lits simples, une armoire, un bureau encombré de livres de droit. Sur la

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