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Christianisme Primitif et Maçonnerie : Deux Approches

Le document explore deux approches du Christianisme primitif, en soulignant son importance dans la maçonnerie rectifiée et en questionnant la simplification de sa définition. Il retrace le contexte historique de l'époque de Jésus, les différents partis religieux et politiques, ainsi que la mission de Jésus et ses enseignements. Enfin, il établit des parallèles entre le parcours de Jésus et le parcours maçonnique, en mettant l'accent sur la construction d'un Temple intérieur basé sur la Loi d'Amour.

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Christianisme Primitif et Maçonnerie : Deux Approches

Le document explore deux approches du Christianisme primitif, en soulignant son importance dans la maçonnerie rectifiée et en questionnant la simplification de sa définition. Il retrace le contexte historique de l'époque de Jésus, les différents partis religieux et politiques, ainsi que la mission de Jésus et ses enseignements. Enfin, il établit des parallèles entre le parcours de Jésus et le parcours maçonnique, en mettant l'accent sur la construction d'un Temple intérieur basé sur la Loi d'Amour.

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A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers

Deux approches du Christianisme Primitif.

Vénérable Maître,

Qui n’a pas utilisé ce terme dans sa vie maçonnique rectifiée ?

 Parfois pour esquiver une question embarrassante sur le côté religieux


du Rite : « Attention, nous ne sommes pas un mouvement religieux
dogmatique, mais nous sommes fidèles au christianisme des premiers
chrétiens, celui d’avant les conciles ».

 Parfois pour se donner une identité particulière ou a irmer l’essence


profondément et fondamentalement chrétienne du Rite.

Bref, nous avons tous, à un moment ou à un autre, utilisé ce terme de


Christianisme primitif, pour de bonnes ou de moins bonnes raisons, et pas
forcément en en connaissant la signification exacte, si tant est qu’elle existe.

J’avoue que cette question me travaille depuis des années et que je m’étais
laissé aller à accepter une version simple, concise, et qui me satisfaisait,
comme elle est jugée satisfaisante par bon nombre de Frères rectifiés : « Le
christianisme primitif c’est le Christianisme des premiers chrétiens, ceux qui
ont suivi le Christ dès son baptême par Jean le Baptiste, et ceux qui leur ont
succédé, jusqu’à ce que le mouvement se structure sur une Eglise
dominante qui ne tardera pas à imposer ses dogmes ».

Question : N'est-ce pas un peu trop simple, voire simpliste ?


C’est ce que je vous propose de développer ce Midi.

Je vais commencer par la première approche, celle qui s’entend


généralement lorsque l’on parle du Christianisme primitif, en la situant dans
le temps, dans notre temps, historique et factuel. En ce qui concerne la
deuxième approche, je m’a ranchirai du temps et placerai plutôt le terme
dans une certaine universalité et infinitude. Mais n’allons pas trop vite.

1
Voilà, le décors est planté, commençons par l’approche traditionnelle. Pour
la partie historique, j’ai largement puisé dans des écrits existants et je tiens
à disposition de chacun, les références de ces écrits.

Tout d’abord, un bref rappel du contexte au temps de Jésus et des faits


et événements qui ont précédé son incarnation.

« Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une
femme, afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi et pour que nous
soyons adoptés comme fils. », c’est ce que proclame Saint Paul dans une
lettre aux Galates, mais cela ne doit pas laisser à penser que Dieu réagit à
une situation extérieure socio-politico-religieuse, puisque Dieu est hors du
temps et qu’il agit plutôt que de réagir.

Au moment de la naissance de Jésus, 10 siècles se sont écoulés depuis


Salomon et 5 depuis les derniers événements qui ont suivi le retour des juifs
après l’exil.

Au début du 2e siècle avant J.-C., les juifs se révoltent (c’est l’histoire de la


famille des Maccabées). L’esprit nationaliste juif se réveille et, au milieu de
ce siècle, on voit s’établir un règne qui sera très bref. L’hellénisme séduit les
souverains. La Palestine devient une province romaine. Rome mettra un roi
vassal étranger, un Iduméen ennemi héréditaire des juifs, Antipater, et après
lui, son fils Hérode en l’an 44 avant J.C.. À la mort d’Hérode, son royaume est
partagé entre ses trois fils.

Les zélotes, parti nationaliste d’extrémistes, chasseront les Romains vers


l’an 66, mais ceux-ci reviendront en 70 pour écraser définitivement toute
résistance et raser la capitale, Jérusalem.

A Jérusalem, centre religieux pour les Palestiniens comme pour les juifs,
siège le souverain sacrificateur, entouré du sanhédrin, le conseil religieux
suprême. Le Temple est agrandi par Hérode le Grand (le premier Temple
étant celui de Salomon et le deuxième celui construit par Zorobabel après
l’exil). Il y a des synagogues, lieux de culte et d’enseignement, réparties dans
toutes les régions du pays. Des scribes, experts de la loi, y enseignent et
expliquent les Écritures, divisées en Moïse ou la Loi, les Psaumes et les
Prophètes. On pouvait y prendre la parole ce qui explique que le premier
2
discours public de Jésus fut prononcé dans celle de Nazareth, la ville où il
avait grandi.

Au niveau des partis religieux ou politiques, il y a :

 les sadducéens (aristocratie favorable à l’occupation romaine et


libérale sur le plan théologique).

 Les pharisiens, « les séparés », qui se considéraient comme purs entre


les purs et farouchement opposés à l’envahisseur. Ils pratiquaient une
religiosité d’apparat ce qui a nui à leur réputation.

 Les zélotes, qui préconisaient l’expulsion de l’envahisseur par la force


des armes afin d’instaurer un royaume messianique. Parmi les
disciples de Jésus se trouva plus d’un zélote (dont, pensent certains,
Judas Iscariote).

 Enfin les esséniens, communauté religieuse monacale. Jésus aurait


pu être un dissident de Qumran. Je pense que vous avez tous au moins
entendu parler des manuscrits de la Mère Morte qui font état de cette
communauté.

Rome dominait le monde, c’est-à-dire, à l’époque tous les pays autour du


bassin méditerranéen. La « Pax Romana » (la paix romaine) a été la plus
grande période de paix globale qu’ait connue l’histoire occidentale. Des
voyages sûrs, des axes routiers bien répartis, une relative tolérance
religieuse et un ordre social et public appréciable contribuèrent à la stabilité
politique, sociale et économique de l’empire. Mais quelques années avant
la naissance de Jésus, Rome devenait une dictature sous Auguste. Les
progrès et cette prospérité matérielle furent ternis par l’obscurité spirituelle,
le relâchement des mœurs et une licence sans précédent. Le livre de
l’Apocalypse la traite de « grande prostituée », et son empereur de « la bête ».
Entre parenthèses, on pourrait très bien voir en ces temps actuels
contemporains ce qui se passait à Rome à cette époque reculée. Je ferme la
parenthèse.

Il faut également souligner la « présence grecque ». Les Grecs avaient laissé


une marque indélébile sur la culture de l’époque. Le Nouveau Testament
sera écrit en grec « koinè », langue populaire du monde occidental de
3
l’époque. L’Ancien Testament avait connu, lui aussi, une version grecque,
celle dite des Septante (LXX), mais dont la langue est supérieure et plus pure
que celle du Nouveau Testament. Il est certain que les premiers chrétiens
n’auraient pu rédiger ni même répandre si largement l’Évangile sans le
concours précieux de la langue grecque comme moyen de communication.

Concernant la situation religieuse, il y a les vieilles religions païennes, les


nouvelles sectes de mystères, l’influence juive, le polythéisme et le
syncrétisme qui se disputaient les adeptes. Mais c’est surtout la religion
juive qui exerçait une véritable fascination. Le paganisme comme la religion
juive ont apporté, à leur manière, leur contribution à la « préparation » de
l’avènement du Christ. Le paganisme avait toutefois perdu de sa vigueur. La
religion que pratiquaient les juifs de l’époque devint le premier adversaire de
l’Évangile. Paganisme et monothéisme juif se ligueront contre la prédication
chrétienne. Mais ils auront contribué, contre leur gré, à la proclamation de la
Bonne Nouvelle.

Je cite le pasteur Aaron Kayayan : « S’il est vrai que publiquement,


culturellement et religieusement le monde avait été préparé spécialement
pour l’avènement du Sauveur, aucun de ces facteurs n’expliquera ni cet
avènement en soi ni l’influence qu’il exerça sur l’humanité de son temps.
Humainement parlant, rien n’était plus di icile que de remporter la victoire.
Mais le Christ a conquis les empires et les règnes de ce monde. »

Passons à l’arrivée de Jésus-Christ

Au moment de l’arrivée de Jésus, on peut dire, pour ce qui concerne mon


sujet, que trois points se dégagent du contexte :

 Une entente politico-religieuse o rant une stabilité sociale et civile,

 Une religiosité d’apparat centrée sur le Temple et les synagogues, et


agrémentée du commerce avec Dieu, mais avec, en « musique de
fond », si je puis dire, la référence à la Thora (Ancien Testament),
référence considérée au premier degré.

4
 Une spiritualité, dans le sens de la relation profonde à Dieu, ancrée sur
les écritures saintes, mais réservée à une caste cléricale seule à avoir
accès aux degrés supérieurs de lecture.

Jésus arrive dans ce contexte, conformément à l’annonce faite par les


prophètes et va entreprendre un parcours en plusieurs étapes qui vont
l’amener à la réalisation de sa mission terrestre, établir une nouvelle Alliance
avec le Créateur, en montrant la seule voie qui puisse accomplir cette
Alliance : l’Amour de son prochain avec comme pendant indissociable, la
bienfaisance active.

Quelles sont donc ces étapes ?

 Une enfance bercée par l’écoute active des écritures et une assiduité
religieuse qui va l’amener très tôt à intervenir à la synagogue pour
s’exprimer sur ce qu’il comprend avec incontestablement une lecture
« inspirée » de la Loi, dans une période que l’on pourrait toutefois,
compte tenu de la suite à venir, considérer comme une période
profane, c’est-à-dire non révélée à la Lumière.

 Au moins 15 années passées chez les esséniens à travailler sur


l’ésotérisme des écrits saints, probablement dans un silence profond,
un silence d’Apprenti, une méditation transcendantale, et toujours
cette Lumière divine qu’il a au plus profond de Lui, car, je cite, « Il est
la Lumière et en Lui a été faite la vie, la vie qui était la Lumière des
hommes ».

 Ne pouvant se contenter d’une vie monastique et ayant une mission à


accomplir, Jésus va prendre, tel le Compagnon, son bâton de pèlerin
et commencer sa vie publique, d’abord par le baptême de Jean le
Baptiste, procédant ainsi au point de basculement entre l’ancienne
Alliance et l’initiation de ce que l’on appellera la Nouvelle Alliance.
Dans le même temps il y a a irmation de la 3ème personne de la Trinité,
l’Esprit Saint qui, par l’intervention d’une colombe, descend sur Jésus,
mais, ce qui est plus important encore, reste sur Lui, Le désignant et
l’installant ainsi comme celui qui vient pour sauver le monde du
péché.

5
Jésus va très rapidement s’attacher à :
o créer le premier cercle de ses apôtres,
o appeler à Lui de nombreux disciples,
o faire des miracles pour a irmer sa descendance directe d’avec
son Père,
o accomplir l’Ancienne Loi dont les commandements restent
valides,
o annoncer la Nouvelle Alliance par un message d’Amour
universel et total,
o amener, par son exemple, à l’auto-conversion des premiers
disciples,
o mettre son enseignement au niveau des plus humbles en
utilisant largement les paraboles,
o Marquer la séparation nécessaire du politique et du spirituel,
o montrer aux hommes que Dieu ne réside pas dans la pierre et le
sable mais en chacun de nous, faisant du cœur de l’homme, le
Temple de Dieu.

 Mais pour que tout soit accompli et que son passage marque
définitivement l’histoire de l’humanité, il faut qu’il passe par une
épreuve terrible, la Passion, l’élévation sur la Croix. Sa mort marque la
destruction du Temple et le fait passer par les enfers où il délivrera les
âmes enchainées en terrassant le dragon du mal.

 Comme il l’avait annoncé, il ressuscite le troisième jour faisant


référence à la reconstruction du Temple, montrant par là même que
l’âme est immortelle si elle est éclairée par l’Esprit.

 Enfin, il rejoint la Jérusalem Céleste où l’attend son Père et où il attend


tous ceux qui l’auront suivi, car, comme il l’a prêché, Il est non
seulement La Lumière et La Vie, mais aussi Le Chemin qui mène au
Père, au Principe, à la Source divine, à la ré-intégration dans le sein
paternel.

 Toutes ces étapes rappellent étrangement celles du parcours Rectifié,


n’est-il pas ?

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J’illustre le message christique et donc chrétien par ces quelques phrases
prononcées par Jésus et qui mettent en exergue toutes les facettes de son
intercession terrestre :
 « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. »
 « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis
pas venu apporter la paix, mais l'épée. »
 « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
 « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme,
de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-
même. »
 « Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous,
vous en faites une caverne de voleurs. »
 « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. »
 « Mon royaume n'est pas de ce monde. »
 « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu
d’eux. »

Je reviens juste sur les paroles concernant la destruction et le relèvement du


Temple. Le Christ n’est-il pas l’architecte du 3ème Temple, non pas fait de
pierre et de sable, ce Temple intérieur dont il lance la construction, les
fondations ? Ce Temple est appelé à contenir la nouvelle Alliance avec le
Créateur, la nouvelle Loi, la Loi d’Amour, la seule à nous permettre de nous
re-lier à Dieu !

Personnellement, j’ai très vite fait le rapprochement entre l’enseignement du


Christ, la progression temporelle de son passage terrestre et la progression
de la propédeutique du Rectifié, particulièrement dans les passages de
grades. S’il est évident que la réintégration comme objectif final passe par la
bienfaisance et l’amour de notre prochain, qui sont les étapes ultimes du
parcours Rectifié, il apparait également clairement que les grades
précédents nous apprennent la construction et la mort de l’homme, puis
nous dévoilent la résurrection et donc l’immortalité de l’âme.

Les premiers chrétiens sont juifs et sont imprégnés du message christique,


conscients qu’ils viennent d’assister directement ou indirectement à

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quelque chose de tout à fait exceptionnel, et c’est ce qui va permettre ce
développement du Christianisme. Les non juifs (je reviendrai la dessus tout
à l’heure) vont pouvoir également embrasser le Christianisme qui se répand
principalement autour de la Méditerranée. Des courants apparaissent, et je
citerai celui qui nous concerne le plus et qui est lié surtout à Marie-
Madeleine, le courant gnostique. Ce courant est plus ésotérique que les
courants principaux, comme l’est l’Evangile de Jean. Toujours est-il que de
nombreux personnages historiques réfléchissent, écrivent, transmettent le
Christianisme, un Christianisme multiforme. Les oppositions parfois
violentes que subit cette nouvelle religion renforcent l’engagement de ses
adeptes et la rende incontournable, voire dominante, à tel point qu’elle va
devenir religion o icielle, pas toujours pour des raisons spirituelles
d’ailleurs.

Je parlais de di érents courants au sein du Christianisme, avec parfois des


di érences de fond. L’Eglise naissante a éprouvé le besoin de structurer ces
pensées convergentes mais toutefois di érentes pour donner au
Christianisme une force plus grande, une unicité de pensée, de pratique et
de but recherché. C’est la raison d’être des conciles qui o icialiseront les
bonnes pratiques, les bonnes pensées mais aussi, il faut le dire, les
di érences entre les courants chrétiens. Quelques mots à ce sujet afin d’en
comprendre les enjeux.

Les premiers Conciles

Le premier concile retenu o iciellement par l’Eglise est celui de Nicée en


325, mais il faut préciser qu’il y en a eu un bien avant. Il s’agit du concile de
Jérusalem, vers l’an 50 donc très tôt, premier concile de l'histoire chrétienne.
Il est mis à part sous le nom de concile apostolique. Il décharge les païens
qui embrassaient le Christianisme de se soumettre, comme l'avaient fait
Jésus-Christ et ses apôtres, aux prescriptions de la loi de Moïse. Les non juifs
ne sont tenus qu’au strict minimum, ils doivent s’abstenir des viandes
immolées aux idoles, du sang, des chairs étou ées et des unions illégitimes.

Nicée en 325.

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Ce concile rassembla, outre les simples prêtres et les diacres, 318 évêques
sur les 1.800 en poste dans l'Empire romain. Le symbole de foi y a été dressé
sous le nom de symbole de Nicée (points fondamentaux de la religion
chrétienne). Il fut décidé que la seconde personne de la Trinité était de la
même substance que la première, ce que l'on désigne sous le nom de
consubstantiel. La divinité de Jésus-Christ fut ainsi écrite dans le symbole.

Constantinople en 381
Ce concile fut composé de 150 évêques. Ce concile eut pour objet de
prononcer la divinité du Saint-Esprit, ce qui compléta la formule de la foi à
l'égard de la Trinité. Il contient le point de division principal de l'Église
Grecque avec l'Église Latine. Ce symbole dit simplement, au sujet de la
troisième personne, « procédant du Père », tandis que les Latins, pour
couper court à toute interprétation dangereuse, ont institué de dire
« procédant du Père et du Fils ».

Éphèse en 431
Ce concile rassembla 274 évêques. Il y avait un courant qui distinguait deux
personnes en Jésus-Christ en parlant de « conjonction des deux natures » et
prétendait que c'était la personne humaine seulement qui avait sou ert sur
la Croix. Le concile décida que Marie devait porter le nom de « Mère de Dieu »
et non seulement « Mère du Christ », ce qui réglait la question en revenant à
la consubstantialité du concile de Nicée.

Je m’arrête à ces trois premiers conciles œcuméniques car ils su isent à


montrer combien le Christianisme en tant que religion naissante a suscité
de passion, de travaux d’étude, de recherche de la Vérité, de combats aussi.
A chaque concile, des courants ont été jugés hérétiques, des idées ont été
balayées, des textes ont été écartés. Je ne citerai pour exemple que les
évangiles apocryphes. Bien évidemment, depuis ces conciles il y a eu bien
des combats fratricides et des guerres dites de religion, qui ne sont autres
que des tentatives de certains, à tort ou à raison, d’imposer aux autres leurs
convictions.

C’est d’ailleurs dans ce contexte de guerre et d’après-guerre de religion que


naît la FM moderne, si j’ose dire, FM qui cherche à rassembler ce qui est
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épars, c’est-à-dire, pour ce que je crois, rassembler les chrétiens dispersés.
Vous savez tous que c’est la théorie que j’ai toujours défendue. C’est
d’ailleurs une raison su isante pour en revenir au Christianisme des
premiers chrétiens. Mais s’agit-il vraiment du Christianisme primitif ?

D’une certaine manière oui, bien sûr. Il serait juste de penser que le plus pur
esprit du Christianisme ne peut commencer avant l’o icialisation de Jésus
comme Christ, c’est-à-dire par son baptême par Jean le Baptiste. Il serait
aussi juste d’a irmer que ce Christianisme dit primitif, prend fin lorsque les
premiers conciles dictent leur loi et qu’un Christianisme plus normé
remplace les di érents courants, quitte à nier des textes originaux dits
apocryphes, à déclarer comme hérétique tout ce qui n’est pas la norme, à
imposer des dogmes indiscutables et donc, empêcher les fidèles de
réfléchir par eux-mêmes. Plus grave, le lien direct avec Dieu est coupé en
ajoutant un intermédiaire, un média, entre le cœur de l’homme et celui de
Dieu. L’Eglise de Pierre a pris le pas sur l’Eglise de Jean.

Mais alors ? et j’en viens maintenant à ma deuxième option et plus


particulièrement dans le cadre de notre Rite.

 Pourquoi la Lumière entre-t-elle dans le Temple plongé dans les


Ténèbres, comme celle dont parle Jean dans son Prologue ?

 Pourquoi la Bible est-elle ouverte sur l’Evangile de Jean, en son


Prologue commençant par « Au commencement était le verbe » ? Oui !
Il était ! Il n’a pas commencé, non, il était. Auprès de Dieu, il était Dieu,
au commencement.

 Pourquoi l’ouverture des Travaux fait elle référence au GADLU « Source


de tout bien et de toute perfection qui par sa Parole toute puissante a
donné l’être à tout ce qui existe » ? Sa Parole n’est-elle pas le Verbe qui
sera incarné ? Donc le Christ ?

 Pourquoi rappeler dans nos cérémonies l’origine de l’homme, image


immortelle de Dieu ? Pourquoi rappeler la chute ?

 Pourquoi faire référence au Temple de Salomon, largement antérieur à


ce que nous avons défini tout à l’heure comme étant le Christianisme
primitif ?
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 Pourquoi disons nous que le Rectifié nous éclaire sur l’homme, son
origine, son chemin, sa destination ? Bien sûr il n’est pas question de
nos petites personnes matérielles, mais bien de l’âme de l’homme,
émanée de Dieu et donc immortelle.

 Des pourquoi comme ceux que je viens de poser, il y en a tant d’autres,


alors avançons dans ma réflexion.

Quelle est la définition du mot primitif ? Et bien dans di érents dictionnaires


on peut lire ceci : « Qui est à son origine ou près de son origine » ou bien
encore « Qui est le premier, le plus ancien ». Tiens, tiens ! Mais qui est donc
au plus près de l’origine du Christianisme, si ce n’est Celui qui EST son
origine, Celui qui n’a jamais eu de commencement et qui n’aura jamais de
fin, puisqu’il est dit de Lui qu’Il était déjà au commencement ?

VM, laissez-moi maintenant vous parler d’Origène. Que dit-il dans son
merveilleux ouvrage « Au commencement était le verbe » ? Je cite
« L’Evangile est en premier lieu celui de Jésus Christ, tête de TOUS les
rachetés… Le début de l’Evangile est soit l’Ancienne Alliance dans son
ensemble (dont Jean Baptiste est une figure) soit, du fait de l’union des deux
Alliances, la fin de l’Ancien Testament (représentée par Jean-Baptiste) ».
Origène répond à une hérésie qui estimait qu’il y avait deux Dieux di érents,
d’une part le Démiurge, Dieu de l’Ancien Testament et d’autre part le Dieu
d’amour qui envoie son fils pour sauver le monde. Origène est donc très clair,
puisqu’il a irme que l’Evangile de Jésus-Christ commence avec l’Ancienne
Alliance dans son ensemble et a irme de surcroît l’union des deux Alliances
en une seule pensée, un seul enseignement, une seule doctrine. Origène,
pour appuyer son allégation, cite deux phrases de l’Ancien Testament :
d’abord le prophète Isaïe qui écrit « Voici que j’envoie devant toi mon
messager pour te préparer la route », mais également la Voix de celui qui crie
dans le désert « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses
chantiers ».

Je rappelle qu’Origène fait partie des Pères de l’Eglise et qu’il est une
référence pour la Maçonnerie Rectifiée en particulier.

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Pour mieux illustrer ma pensée, je me permets de prendre un exemple
di érent et de poser cette question : A partir de quel moment l’enfant en tant
qu’être humain existe-t-il ? Au moment où il quitte le sein maternel ? A partir
du moment où il pousse son premier cri ou celui auquel on lui coupe le
cordon ? Certains disent que c’est bien avant ! Quand il commence à bouger
ou quand le délai d’avortement est passé, ou encore au moment de la fusion
de l’ovule et du spermatozoïde. Certains s’aventurent même à penser qu’il
existe quand les parents imaginent sa conception et parfois lui donnent déjà
un prénom… Pensée, Volonté et Action. Ces derniers parlent peut-être de
l’enfant primitif ?

Mais, avouons-le, dans cet exemple nous parlons de l’homme qui vit dans
le temps, dans le siècle, pas de l’âme qui elle, est immortelle et a toujours
existé dans le sein de Dieu. Rappelons-nous… « L’homme est l’image
immortelle de Dieu… ». C’est bien cette confusion entre le temporel et le
divin que nous faisons souvent en nous plaçant dans le mauvais plan, le plan
horizontal et pas celui de la transcendance, plan vertical. Ce que je veux dire
c’est que les choses existent avant qu’elles ne se matérialisent, au moment
même où elles sont pensées.

Le Christianisme primitif n’est-il pas cette pensée, cette philosophie, cette


sagesse qui n’a pas eu de commencement car elle était en Dieu au
commencement ? Le Christianisme primitif n’est-il pas ce 1 primordial,
cette Unité, ce Principe qui va émaner les esprits et créer le monde ? Ce 1
qui va évoluer jusqu’à la multitude et la division symbolisée par le 9, juste
avant le travail de réconciliation qui précède la ré-union, la ré-intégration
pour re-devenir l’Unité. Je pense à l’Apocalypse et à la Parousie, qui sont,
pour moi, le Christianisme accompli.

En conclusion que dire ? je crois que le Rectifié nous propose une vision
universelle du Christianisme et de la religion, la vision de l’ensemble du
projet divin allant du commencement à la réintégration, le retour à l’unité, en
passant par la prévarication, la chute d’Adam, l’arrivée du second Adam et
la période de réconciliation. Ce que nous dit le Rectifié, c’est qu’il n’y a
qu’une seule façon de se re-lier au Créateur, une seule religion au sens
premier du terme, comme il n’y a qu’un seul chemin, le Christ qui a dit « Je

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suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul n’ira au Père s’il ne passe par moi ».
C’est d’ailleurs la raison de la descente du Christ aux enfers pour libérer les
âmes du passé, et qu’elles connaissent elles aussi LE Chemin.

Le Christ est venu accomplir ce qui a été initié par Dieu dans sa demande à
Abraham, « Leikh Leikha », va pour toi, va vers toi, quitte ce fils, cet enfant
que tu étais et devient l’homme que tu es. La boucle est pour ainsi dire
bouclée. Le sacrifice symbolique du fils d’Abraham, le sacrifice du Fils
Sacré Jésus-Christ, le retour vers soi pour le retour au Principe.

Dieu est-il en nous ? Présent en nous certainement, Le Christ en est le


Chemin.

Je finis en vous livrant ce que je pense être le Christianisme primitif qui n’est
pas, selon moi, cette vision temporelle de la période qui se situe entre le
baptême du Christ et les premiers conciles, mais la période qui va du « Au
commencement » c’est-à-dire de l’origine, jusqu’au moment où l’Esprit Saint
descend sur les apôtres, la Pentecôte, juste après que le Christ ait rejoint le
Père à l’Ascension. A partir de là, les apôtres et les premiers disciples vont
se répartir dans le monde et chacun, en fonction de son vécu, de sa
sensibilité, de sa compréhension du message du Christ, va donner
naissance à un mouvement, certes chrétien, mais particulier. Nous ne
sommes plus dans le primitif, l’origine, puisque le message est délivré et que
le Messager a fait son œuvre. Nous sommes, après la Pentecôte, sur le
chemin spirituel et transcendant, dans la recherche, la persévérance et la
sou rance, mais également sur le plan opératif, dans la bienfaisance et le
service à l’humanité.

C’est pour cette raison que je fais un rapprochement entre le parcours


chrétien et le parcours du Rectifié. La période profane jusqu’à l’arrivée de
Jésus, la période d’apprentissage jusqu’au baptême du Christ, la période de
compagnonnage avec les voyages de la période publique, l’élévation à la
Maîtrise par la passion, en ce qui concerne la période bleue. Ceux de mes
BAF qui ont passé cette première période feront facilement le
rapprochement avec la suite.

J’ai fini VM

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