TROUBLES BIPOLAIRES
1
OBJECTIFS
1-Définir le trouble bipolaire
2-Décrire la psychopathologie du trouble bipolaire
3-Décrire les signes cliniques du trouble bipolaire
4-Décrire les formes cliniques de trouble bipolaire
5-Décrire la prise en charge du trouble bipolaire
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PLAN
1. GENERALITES
2. SIGNES
3. DIAGNOSTIC
4. TRITEMENT
CONCLUSION
3
1. GENERALITES
1.1. Définition
• Le trouble bipolaire est un trouble chronique de l’humeur, caractérisé par
l’alternance d’épisodes dépressifs, et d’épisodes maniaques ou hyponiaques.
• La notion d’épisode dépressif n’est pas indispensable; tout épisode
maniaque ou hypomaniaque authentifié suffit à poser le diagnostic de
trouble bipolaire
4
1. GENERALITES
• Les épisodes récurrents d'hypomanie ou de manie sont classés comme
bipolaires.
5
1. GENERALITES
1.2. Intérêts
Epidémiologique : Pathologie fréquente qui concerne 1 à 2 % de la
population générale. L’âge de début du trouble bipolaire est
traditionnellement entre 15 et 25 ans.
Diagnostique : est clinique avec souvent un retard diagnostic
6
1. GENERALITES
Thérapeutique : les thymorégulateurs sont les plus utilisés mais
l’observance du traitement pose un problème dans la PEC
Pronostique : le pronostic est souvent sombre avec un risque
suicidaire élevé surtout lorsque le diagnostic est fait tardivement
7
1. GENERALITES
Economique : nombreux arrêts de travail engendrant ainsi d’énormes
pertes financières aux entreprises. Le cout élevé de la prise en charge.
Médicolégal : La nature pathologique de certains actes posés par les
sujets bipolaires est parfois contesté dans notre société, pouvant poser
un problème d’expertise médico-légale.
8
1. GENERALITES
1.3. Rappels
1.3.1. Historique
• On retrouve des descriptions de la « manie » et de la « mélancolie »
même à l’ époque pré-hippocratique, ce qui en fait l’une des toutes
premières maladies décrites dans l’Antiquité.
• C’est Arétée de Cappadoce qui fut le premier à utiliser le mot « manie »
au IIe siècle av. J.-C. 9
1. GENERALITES
• L’idée que la mélancolie et la manie pouvaient etre liées à une seule et
même maladie a été attribuée simultanément en 1854 a Jules
Baillarger décrivant « la folie à double forme » et à Jean-Pierre Falret
décrivant quant à lui « la folie circulaire ».
10
1. GENERALITES
• Puis Emil Kraepelin en 1899 reconnait une prédisposition
constitutionnelle et héréditaire de la maladie qu’il appela les
« psychoses maniaco-dépressives » qui englobaient tous les troubles
thymiques récurrents et se distinguaient des « démences précoces »
appelées maintenant « schizophrénie ».
11
1. GENERALITES
• Puis dans les années 1960, les auteurs internationaux séparent en deux
entités distinctes les troubles unipolaires caractérisés par des épisodes
dépressifs récurrents et les troubles bipolaires.
12
1. GENERALITES
• Les classifications nosographiques actuelles (CIM et DSM) ont toutes
adoptées l’entité nosographique « trouble bipolaire » et reconnaissent
un spectre de sous-types de la maladie définissant ainsi « les troubles
bipolaires ».
13
1. GENERALITES
• Plus récemment, on assiste à un élargissement du concept de trouble
bipolaire et l'apparition de la notion de spectre bipolaire qui regroupe
différents types de troubles dont les états dépressifs mixtes.
14
1. GENERALITES
1.3.2. Classifications internationales
La CIM 10 classe de la manière suivante le trouble bipolaire
15
16
1. GENERALITES
Le DSM 5 classe le trouble bipolaire en plusieurs sous-groupes :
• Trouble bipolaire de type I
• Trouble bipolaire de type II
• Trouble bipolaire de type III
• Cyclothymie
17
1. GENERALITES
• TB ou apparenté induit par une substance /un médicament
• TB ou apparenté du à une autre affection médicale
• Autre TB ou apparenté spécifié
• TB ou apparenté non spécifié
18
1. GENERALITES
Spectre des troubles bipolaires
• Le terme de bipolarité regroupe partiellement l'ancienne dénomination
psychose maniacodépressive ainsi que différentes catégories de
troubles dont les manifestations maniaques sont atténuées, tant dans
leur intensité que leur durée ainsi que des troubles de la personnalité et
des tempéraments.
19
1. GENERALITES
• Les différentes catégories de troubles qui appartiennent au spectre
bipolaire ne justifient pas les mêmes mesures thérapeutiques et ne
présentent pas les mêmes critères de gravité.
20
1. GENERALITES
1.3.3. Epidémiologique
• On considère que 1 à 4 % de la population générale est atteinte des
formes typiques du trouble bipolaire
• Néanmoins, si l’on considère le « spectre » élargi de la maladie
regroupant des entités moins sévères et/ou typiques, la prévalence de
la maladie peut aller jusqu’a 10 % de la population générale.
21
1. GENERALITES
• C’est la deuxième pathologie la plus suicidogène après l’anorexie
mentale
• L’âge de début du trouble bipolaire est traditionnellement entre 15
et 25 ans.
22
1. GENERALITES
• La moitié des sujets atteints débute leur maladie avant 21 ans.
• Environ 60 % des sujets présentant un premier épisode maniaque ont
un antécédent d’épisode dépressif caractérisé.
• Plus de 90 % des personnes ayant présenté un épisode maniaque
présenteront d’autres épisodes de troubles de l’humeur.
23
1. GENERALITES
• On dit que c’est une maladie chronique car les rechutes (quelle que
soit la polarité) sont la règle (on estime que 70 a 80 % des patients
traités présenteront une rechute thymiques dans les deux ans qui
suivent un épisode caractérisé).
24
1. GENERALITES
• A ce jour, le retard diagnostic est d’environ 10 ans et cela constitue un
véritable problème de santé publique puisqu’il est associée a une
morbi-mortalité très augmentée.
• Selon l’OMS, le trouble bipolaire fait partie des dix maladies les
plus invalidantes et coûteuses au plan mondial.
25
1. GENERALITES
• Le sexe ratio étant de 1 mais il existe néanmoins certaines différences
chez les femmes : début plus tardif, fréquence plus élevée d'épisodes
dépressifs et de cycles rapides.
• Cette pathologie touche fréquemment l'adolescent et l'adulte jeune.
26
1. GENERALITES
• Le taux de mortalité est deux à trois fois plus élevé que celui de la
population générale.
• Le risque suicidaire est majeur, avec une fréquence de 10 à 15 % chez
les patients non traités.
• La comorbidité avec l'abus de substance concerne jusqu'à 60 % des
bipolaires.
27
1. GENERALITES
• Les conséquences sur la vie socioprofessionnelle et familiale sont
majeures
28
1. GENERALITES
1.3.4. Etiopathogénie
Les facteurs génétiques
• L'existence d'une vulnérabilité génétique vis-à-vis du trouble bipolaire
est établie depuis longtemps.
29
1. GENERALITES
• Le risque de présenter un trouble bipolaire si l'un des parents de
premier degré est atteint est 4 à 6 fois plus élevé que dans la
population générale.
30
1. GENERALITES
Les facteurs neurobiologiques
• Les recherches ont mis en évidence des sites cérébraux concernés par les
« fonctions thymiques » avec la participation des zones sous-thalamiques
et le rôle du système limbique comme cerveau « affectif » (Papez).
• Mais on s'est aperçu que les problèmes devaient être pris au niveau
cellulaire et même moléculaire, à savoir les échanges électrochimiques
dans les synapses de ces neurones.
31
1. GENERALITES
• Des études récentes ont aussi mis en évidence des anomalies de
structure ou de fonction de certains circuits cérébraux qui seraient
impliqués dans la régulation de l'humeur : diminution de perfusion de
certaines régions du cerveau telles que le cortex préfrontal, le système
limbique et certaines régions para limbiques au cours des épisodes de
dépressions.
32
1. GENERALITES
• Au cours des états maniaques, il s'agit le plus souvent d'asymétries de
perfusion entre des régions droite et gauche du cerveau tel qu'un plus
haut débit dans le cortex temporal droit dans sa partie dorsale.
33
1. GENERALITES
Psychopathologie
• La compréhension des troubles de l’humeur ne peut éviter de recourir
aux analyses de la personnalité.
• Les crises de manie ou de mélancolie, avec leurs cycles alternés, se
déroulent dans l'existence même de « l'homme maniaco-dépressif »
comme des expressions paroxystiques des drames les plus profonds de
son histoire. 34
1. GENERALITES
• Les travaux essentiels dans ce domaine proviennent du courant
phénoménologique et de l'école psychanalytique avec :
- La théorie cognitive d'Henri Ey sur la régression temporo-éthique de
l'homme maniaco-dépressif
- La psychanalyse
35
2. SIGNES
3.1. TDD: trouble affectif bipolaire, épisode actuel mixte (CIM10)
• Il se caractérise par une alternance d'épisodes maniaques et dépressifs
dont les expressions varient en fonction de l'intensité, la durée et les
caractéristiques cliniques.
36
2. SIGNES
3.1.1. Phase de début:
Il est souvent brutal, à la suite d’un évènement stressant ou d’un
traumatisme psychique
37
2. SIGNES
3.1.2. Phase d’état
À la phase d’état, le trouble bipolaire épisode actuel mixte est
caractérisé soit par la présence simultanée du syndrome maniaque et
dépressif, soit par une alternance rapide de syndrome maniaque et
dépressif.
38
2. SIGNES
Le syndrome maniaque
Il est fait de:
Perturbations psychoaffectives
Perturbations psychomotrices
Perturbations physiologiques ou somatiques
39
2. SIGNES
40
2. SIGNES
41
2. SIGNES
42
2. SIGNES
Le syndrome dépressif
Il est fait de:
Perturbations psychoaffectives
Perturbations psychomotrices
Perturbations physiologiques ou somatiques
43
2. SIGNES
44
2. SIGNES
45
2. SIGNES
46
2. SIGNES
2.1.3. Evolution
• Classiquement, l’évolution spontanée d’un épisode est sa résolution totale en 3
mois environ.
• L’évolution de la maladie est quand à elle marqué par la récurrence.
• La maladie est donc constituée de l’alternance d’épisodes maniaques,
hypomaniaques ou mixtes, de virages maniaques sous antidépresseurs et de phases
dépressives ou subdépressives ; c’est leur répétition qui en représente la
caractéristique centrale. 47
2. SIGNES
• Entre les épisodes, on constate le plus souvent une résolution totale
avec mise à jour du trouble de la personnalité sous-jacent,
généralement borderline
• Non traité, le trouble bipolaire évolue vers une aggravation de la
maladie avec des épisodes de plus en plus sévères et fréquents.
48
2. SIGNES
2.1.4. Pronostic- complications
• Le pronostic de la maladie dépend en partie d’une prise en charge
précoce et adaptée.
• Bien traités, les sujets atteints de troubles bipolaires peuvent présenter
une rémission symptomatique et fonctionnelle avec une bonne
insertion familiale, professionnelle et sociale.
49
2. SIGNES
• Néanmoins certains sujets peuvent présenter des symptômes résiduels
en dehors des épisodes de l’humeur dont l’impact peut etre très
important en particulier sur le plan du fonctionnement.
• Si le trouble bipolaire n’est pas correctement pris en charge, il peut se
compliquer avec une évolution plus sévère des troubles dont
l’apparition possible :
50
2. SIGNES
* de cycles rapides ;
* de troubles psychiatriques comorbides : troubles addictifs, troubles
anxieux, troubles du sommeil et des rythmes, etc. ;
* de pathologies non-psychiatriques associées : maladies
cardiovasculaires, syndromes métaboliques, etc. ;
51
2. SIGNES
* de suicide
* d’actes médicolégaux;
* de désinsertion familiale professionnelle et sociale
52
2. SIGNES
2.1.5 Comorbidités
Psychiatriques
• Troubles addictifs
• Troubles anxieux
• TDAH
• Trouble de personnalité
• Trouble des conduites alimentaires
• Trouble obsessionnel compulsif
53
2. SIGNES
Non-psychiatriques :
• syndrome métabolique,
• risque cardiovasculaire,
• syndrome d’apnée obstructive du sommeil,
• pathologies endocriniennes,
• maladies inflammatoires chroniques,
• pathologies tumorales,
• maladies neurodégénératives, etc.
54
2. SIGNES
2.2. Formes cliniques
2.2.1. Selon la CIM 10
F31.0 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel hypomaniaque:
• Le sujet est actuellement hypomaniaque, et a eu, dans le passé, au
moins un autre épisode affectif (hypomaniaque, maniaque, dépressif,
ou mixte).
55
2. SIGNES
F31.1 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel maniaque sans
symptômes psychotiques:
• Le sujet est actuellement maniaque, sans symptômes psychotiques
(comme sous F30.1), et a eu, dans le passé, au moins un autre épisode
affectif (hypomaniaque, maniaque, dépressif, ou mixte).
56
2. SIGNES
F31.2 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel maniaque avec
symptômes psychotiques: Le sujet est actuellement maniaque, avec
symptômes psychotiques (comme sous F30.2), et a eu, dans le passé,
au moins un autre épisode affectif (hypomaniaque, maniaque,
dépressif, ou mixte).
57
2. SIGNES
F31.3 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel de dépression
légère ou moyenne:
• Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d'un épisode
dépressif d'intensité légère ou moyenne (F32.0 ou F32.1), et a eu, dans
le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou mixte bien
documenté.
58
2. SIGNES
F31.4 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel de dépression
sévère sans symptômes psychotiques:
• Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d'un épisode
dépressif d'intensité sévère sans symptômes psychotiques (F32.2), et a
eu, dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou
mixte bien documenté.
59
2. SIGNES
F31.5 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel de dépression
sévère avec symptômes psychotiques:
• Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d'un épisode
dépressif d'intensité sévère avec symptômes psychotiques (F32.3), et a
eu, dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou
mixte bien documenté.
60
2. SIGNES
F31.7 Trouble affectif bipolaire, actuellement en rémission:
• Le sujet a eu, dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque,
maniaque ou mixte bien documenté, et au moins un autre épisode
affectif (hypomaniaque, maniaque, dépressif ou mixte), mais sans
aucune perturbation significative de l'humeur, ni actuellement, ni au
cours des derniers mois. Les rémissions sous traitement
prophylactique doivent être classées ici.
61
2. SIGNES
F31.8 Autres troubles affectifs bipolaires:
F31.9 Trouble affectif bipolaire, sans précision
62
2. SIGNES
2.2.2. Selon la DSM 5
Trouble bipolaire de type I :
• Survenue d’un ou plusieurs épisode(s) maniaque(s).
• Le diagnostic peut etre poser même en l’absence d’épisode dépressif
caractérisé.
• Il peut y avoir des épisodes hypomaniaques.
• Le syndrome maniaque ou dépressif ne doit pas etre expliquer par un
diagnostic différentiel non psychiatrique, iatrogénique ou toxique.
63
2. SIGNES
Trouble bipolaire type II :
• Survenue d’un ou plusieurs épisode(s) hypomaniaque(s) et un ou
plusieurs épisodes dépressifs caractérisés.
• Le syndrome hypomaniaque ou dépressif ne doit pas etre expliquer par
un diagnostic différentiel non-psychiatrique, iatrogénique ou toxique.
• Il ne doit jamais y avoir eu d’épisode maniaque.
64
2. SIGNES
Trouble bipolaire type III:
• Dépression présentant une inversion thymique franche maniaque ou
hypomaniaque sous traitement antidépresseur
65
2. SIGNES
Cyclothymie
• Alternance de phases sub-dépressives avec des phases d’hypomanies
66
2. SIGNES
2.2.3. Formes évolutives
La séquence évolutive manie-dépression-intervalle libre (MDI)
• Correspond à la forme la plus typique du trouble bipolaire et répond
classiquement mieux aux sels de lithium.
• Le cycle commence par un épisode maniaque, suivi d'un épisode
dépressif et d'un intervalle libre.
67
2. SIGNES
La séquence dépression-manie-intervalle libre
• La dépression inaugure le cycle et constitue la phase la plus sévère et
prolongée du cycle.
• Le virage vers la manie est le plus souvent rapide.
68
2. SIGNES
formes circulaires ou rémittentes :
• Ce sont des formes évolutives sans intervalle libre.
• Le passage de l'épisode maniaque à l'épisode dépressif se fait plus ou moins
brutalement, sans période intercritique.
• Ces formes qui répondent moins bien au traitement thymorégulateur
s'aggravent au cours du temps avec une accélération des cycles.
• Elles présentent souvent un caractère saisonnier
69
2. SIGNES
Les cycles rapides
• Se caractérisent par une fréquence d'au moins quatre épisodes par an.
• Ce sous-groupe est individualisé à partir de deux critères : la mauvaise
réponse au lithium et l'existence de quatre épisodes au moins par an.
• Des tempéraments prémorbides hyper thymiques et cyclothymiques
sont fréquemment associés.
70
2. SIGNES
• Ils représentent 20 % des troubles bipolaires.
• Le passage de la dépression à la manie ou à l'hypomanie est en règle
générale rapide. Le virage est intensifié et accéléré par les
antidépresseurs.
• En revanche, il est plus lent lors du passage de la manie à la
dépression et peut être précédé d'une période d'intervalle libre.
71
2. SIGNES
• Il peut être accéléré par la prescription de neuroleptiques.
• Ces cycles peuvent être très rapides voire ultrarapides (48 heures).
• Les oscillations plus brèves s'observent au cours des dépressions
chroniques et des états mixtes.
72
2. SIGNES
Les formes à évolution indéterminée
• Elle ne correspondent à aucune périodicité établie.
• Un épisode d'excitation peut être suivi d'une période d'intervalle libre de
plusieurs années et suivi d'un épisode du même type ou de polarité
opposée.
• Cette forme répond correctement aux traitements thymorégulateurs
classiques. 73
2. SIGNES
Des formes à évolution saisonnière
Elle sont décrites, sans qu'il soit possible d'établir une périodicité régulière,
d'autant qu'elle peut être modifiée par les traitements thymorégulateurs, à la
différence des troubles affectifs saisonniers qui se caractérisent par
l'apparition du trouble à la fin de l'automne et certaines caractéristiques
cliniques telles l'hypersomnie, l'hyperphagie avec une envie irrésistible
d'aliments riches en hydrates de carbone, une fatigabilité, une sensitivité, etc.
74
2. SIGNES
Les manies brèves récurrentes
• se caractérisent par la survenue d'épisodes maniaques ou
hypomaniaques de durée inférieure à 4 jours.
• Les conséquences de ce trouble sont négatives sur la carrière
professionnelle et la vie familiale.
75
2. SIGNES
2.2.4. Formes selon l'âge
• Les principales spécificités cliniques du trouble bipolaire de
l’adolescent sont la fréquence élevée de symptômes psychotiques lors
des épisodes aigus, une humeur plus souvent mixte, une irritabilité ou
agressivité au premier plan , un profil de cycles rapides et la
fréquence des troubles Co-morbides.
76
2. SIGNES
• Des troubles des conduites, un alcoolisme comorbide, et des conduites
suicidaires sont également fréquents.
77
2. SIGNES
2.2.5. Formes selon le sexe
• La distinction de formes en fonction du sexe pourrait se justifier en
raison des différences cliniques, évolutives et thérapeutiques.
• Les liens qui existent entre les troubles de l'humeur, la grossesse, le
cycle menstruel sont connus sans que l'on ait pu expliquer clairement
le rôle précis des hormones sexuelles.
78
2. SIGNES
• Le risque de tentatives de suicide est trois fois plus élevé chez la
femme.
• Il existe une prédominance des abus de substances chez l'homme.
79
3. DIAGNOSTIC
3.1. Diagnostic positif
Trouble affectif bipolaire selon la CIM 10 est un trouble caractérisé
par deux ou plusieurs épisodes au cours des quels l'humeur et le niveau
d'activité du sujet sont profondément perturbés, tantôt dans le sens d'une
élévation de l'humeur et d'une augmentation de l'énergie et de l'activité
(hypomanie ou manie), tantôt dans le sens d'un abaissement de l'humeur
et d'une réduction de l'énergie et de l'activité (dépression).
80
3. DIAGNOSTIC
3.1. Diagnostic positif
• Le diagnostic s'établit à partir d'une évaluation clinique précise et d'un
interrogatoire sur les antécédents et l'histoire de la maladie.
• L'interrogatoire de l'entourage permet de compléter l'évaluation et
constitue une étape importante du diagnostic.
81
3. DIAGNOSTIC
Existence d'antécédents familiaux et personnels
• La recherche d’antécédents familiaux de troubles de l’humeur chez les
ascendants et collatéraux est primordiale,
• L'existence d'un alcoolisme, de troubles du comportement, de suicides
ou de tentatives de suicide, de troubles anxieux, de troubles des
conduites alimentaires, de troubles obsessionnels doit être recherchée.
82
3. DIAGNOSTIC
• Il faut rechercher durant l'enfance un syndrome d'hyperactivité avec
déficit de l'attention, dont la comorbidité avec le trouble bipolaire est
rapportée.
• Ce syndrome pourrait être aussi l'expression d'un trouble de l'humeur.
83
3. DIAGNOSTIC
• Les situations de carence affective, d'agression sexuelle, de violence,
d'autres psychotraumatisme durant l'enfance et l'adolescence
constituent des facteurs de vulnérabilité fréquemment rencontrés chez
les bipolaires.
84
3. DIAGNOSTIC
Prise en compte de la personnalité
• Un tempérament de base de type hyper thymique caractérisé par une
hyperactivité, une hyper syntonie, des projets multiples, une sociabilité
excessive peut témoigner d'une bipolarité.
• D'autres traits de personnalité sont fréquemment retrouvés chez les patients
bipolaires : hypersensibilité, dépendance affective, authenticité, générosité,
recherche de sensations fortes, ennui, instabilité, etc.
85
3. DIAGNOSTIC
3.2. Diagnostic différentiel
3.2.1. Psychiatriques
Trouble de la personnalité borderline.
• Le trouble borderline se caractérise par une angoisse constante et diffuse,
des symptômes névrotiques multiples et changeants, un état dysphorique
(humeur labile avec prédominance d'éléments dépressifs), une
impulsivité, une instabilité, des troubles des conduites alimentaires. 86
3. DIAGNOSTIC
les troubles schizoaffectifs
• se situent eux aussi aux frontières du spectre de la bipolarité.
• Le diagnostic se pose lorsqu'il existe simultanément des symptômes
schizophréniques et des troubles de l'humeur.
87
3. DIAGNOSTIC
Schizophrénie :
• Les patients souffrant de schizophrénie présentant lors du premier
épisode, plus de symptômes négatifs primaires et de troubles formels
du cours de la pensée, semble donc assez spécifique et avoir une
bonne valeur prédictive en faveur d’une évolution vers un trouble
schizophrénique.
88
3. DIAGNOSTIC
• À l’inverse, la présence de symptômes positifs lors du premier épisode
ne permet pas de discriminer en faveur d’un trouble bipolaire ou d’une
schizophrénie.
• Un mode d’entrée brutal dans la maladie et une durée de psychose
sans traitement plus courte orientent vers un trouble bipolaire de
l’humeur le mode d’entrée dans la schizophrénie étant plus insidieux.
89
3. DIAGNOSTIC
Dépression isolé : sans antécédent et symptôme dépressif majeur
actuel
Episodes maniaque isolé : sans antécédent et symptôme maniaque
actuel
90
3. DIAGNOSTIC
3.2.2. Non psychiatriques
Toxiques : usage de substances psychoactives (alcool, cannabis,
amphétamines et cocaïne, hallucinogenes). C’est le diagnostic
différentiel le plus fréquent +++ (attention un épisode maniaque ou
dépressif peut néanmoins faire suite à une prise initiale de substance) ;
91
3. DIAGNOSTIC
Neurologiques : tumeur cérébrale, sclérose en plaque, accident
vasculaire cérébral, un début de démence (surtout si patients de plus
de 40 ans avec des troubles bipolaires d’apparition tardive), épilepsie
focale (rare) ;
Endocriniennes : troubles thyroïdiens (hypo- et hyper-thyroïdie),
maladie de Cushing (hypercorticisme)
92
3. DIAGNOSTIC
Métaboliques : hypoglycémie, troubles ioniques, maladie de Wilson,
etc. ;
Iatrogéniques : médicamenteuses (corticoïdes, antidépresseurs,
interféron-alpha, bétabloquants, L-Dopa, etc.).
93
3. DIAGNOSTIC
3.3. Diagnostic Etiologique
En dehors de l’éthiopathogénie ou nous avons donné les éléments
pouvant concourir au trouble bipolaire nous avons aussi
3.3.1. Le trouble bipolaire peut être secondaires à des :
94
3. DIAGNOSTIC
causes organiques :
• neurologiques (tumeurs cérébrales, lésions vasculaires, traumatismes
crâniens, etc.),
• endocriniennes (hyperthyroïdie, syndrome de Cushing),
• infectieuses (encéphalopathies virales ou parasitaires),
• dégénératives (sclérose en plaques, démences frontotemporales,
maladie de Parkinson, chorée de Huntington, etc.),
• métaboliques (hémodialyse),
• post-chirurgicales,
95
3. DIAGNOSTIC
causes iatrogéniques : certains médicaments (corticoïdes,
antipaludéens, antiviraux, antidépresseurs, etc.) sont fréquemment
incriminés.
96
4. TRAITEMENT
4.1. Buts
• Stabiliser l’humeur
• Diminuer les récidives
• Prévenir les rechutes
• Dépister et traiter les comorbidités psychiatriques et médicales
• Favoriser la réinsertion socio-professionnelle
97
4. TRAITEMENT
4.2. Moyens
4.2.1. Moyens médicamenteux
Les thymorégulateurs
Les sels de lithium :
• TERALITHE 400 mg LP, 1 CP en posologie initiale avec contrôle de
la lithémie, équilibre entre 0,8 et 1,2 mEq/L.
98
4. TRAITEMENT
Les anticonvulsivants
• Divalproate de sodium (DEPAKOTE) 750 mg/jour en posologie
initiale en 2 ou 3 prises.
• Carbamazépine (TEGRETOL) Comprimé sécable à 200 mg, LP à
200 mg et à 400 mg ; Suspension buvable à 20 mg/ml
99
4. TRAITEMENT
Neuroleptiques atypiques:
• Olanzapine,
• Risperidone,
• Quétiapine,
• Aripiprazole).
100
4. TRAITEMENT
Antidépresseurs:
• Principalement les ISRS et IRSNa
• Eviter les tricycliques
• Lamotrigine
101
4. TRAITEMENT
Anxiolytique et hypnotiques
• Benzodiazépiniques
• Non benzodiazépiniques
102
4. TRAITEMENT
4.2.2. Moyens non médicamenteux
Psychothérapie
La psychothérapie s’associe au traitement médicamenteux sans s’y
substituer.
La psychothérapie de soutien
• Elle est toujours indiquée.
103
4. TRAITEMENT
Éducation thérapeutique
• Les objectifs sont :
- d’améliorer la compréhension du trouble bipolaire ;
- d’améliorer la compréhension et l’utilité des traitements (action,
effets secondaires, balance bénéfice-risque, etc.) ;
104
4. TRAITEMENT
- de développer la capacité à détecter les signes précurseurs de rechutes
- d’encourager une régularité des rythmes de vie (régulation du
sommeil, des rythmes sociaux) ;
- de développer des capacités d’auto-surveillance et de meilleures
aptitudes à la gestion des facteurs de stress.
105
4. TRAITEMENT
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
La psychothérapie d’inspiration psychanalytique
Les thérapies interpersonnelles
Les thérapies familiales et systémiques.
Mesures psychosociales
106
4. TRAITEMENT
L’électroconvulsivothérapie (ECT)
• Elle est recommandée comme traitement curatif des épisodes afin de
réaliser une amélioration rapide et a court terme des symptômes
sévères après échec des autres options thérapeutiques.
107
4. TRAITEMENT
• Elle est utile pour les patients dont les symptômes peuvent mettre en jeu le
pronostic vital (risque vital ou risque de dénutrition/déshydratation) dans le
cadre notamment :
- d’un épisode dépressif caractérisé d’intensité sévère et/ou avec
caractéristiques mélancoliques, et/ou résistance aux traitements ;
- d’un épisode maniaque sévère et prolongé, et/ou résistant aux traitements ;
108
4. TRAITEMENT
- d’un syndrome catatonique ;
- de cycles rapides ;
- de mauvaise tolérance des psychotropes, risque de décompensation
de maladies comorbides du fait de l’épisode thymique ;
- de contre-indication aux autres traitements (femme enceinte,
personne âgée, etc.).
109
4. TRAITEMENT
4.3. Indications
Hospitalisation à la phase aigue
Psychothérapie+++
110
111
4. TRAITEMENT
4.4. Surveillance
Clinique
• L’efficacité du traitement à travers la régression de la
symptomatologie
• La tolérance du traitement
112
4. TRAITEMENT
Biologique :
• Dosage du lithium: les marges de concentration habituellement
recommandées sont de 0.8 à 1.2 mmol/L.
• Les examens des fonctions thyroïdiennes: la mesure des hormones
thyroïdiennes (TSH et T4 libre) devrait être effectuée une à deux fois par
année pour toutes les personnes prenant du lithium.
• Les examens de la fonction rénale : Uricémie créatininémie 113
4. TRAITEMENT
• Bilan hépatique
• Hémogramme
• Glycémie
• Ionogramme sanguin
114
4. TRAITEMENT
4.4 Résultats
• Décevant surtout si le diagnostic est fait tardivement et on note un
retentissement psychosocial et professionnel.
115
CONCLUSION
• Le trouble bipolaire est une maladie sévère touchant 1 a 4 % de la
population générale.
• L’étiopathogénie de la maladie se compose de facteurs de risque génétiques
et environnementaux.
• La maladie se caractérise classiquement par des changements
pathologiques de l’humeur et de l’énergie qui peuvent etre augmentés
(manie) ou diminués (dépression) faisant place à des périodes d’euthymie .
116
CONCLUSION
• Il existe des traitements thymorégulateurs (Lithium, Dépakote,
antipsychotiques de deuxieme génération) efficaces en aigue et en
prophylaxie.
• La chimiothérapie s’associera à des traitements adjuvants proposés au
patient (éducation thérapeutique, psychothérapie, remédiation
cognitive, réadaptation psychosociale, etc.).
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