TROUBLES DE L’HUMEUR :
CLASSIFICATION ET CRITERES
DIAGNOSTIQUES
Plan
Définition
Intérêts
Les systèmes diagnostiques
Les importantes modifications apportées par le dsm-5
Les épisodes thymiques
Les troubles dépressifs
Les troubles bipolaires
Conclusion
Définition
L’humeur peut être normale, élevée ou déprimée. Les sujets normaux
éprouvent plus ou moins le contrôle de leur humeur et de leurs affects.
Les troubles de l'humeur sont caractérisées par la perte de ce sens de contrôle,
avec perte de l’adaptabilité et de la réactivité ainsi que par une expérience
vitale d’une détresse immense.
Intérêt
Faciliter la communication.
Le choix de traitement approprié.
Evaluer de pronostic.
Optimiser la recherche.
Les systèmes diagnostiques :
Depuis Mai 2013, la cinquième édition (DSM-5) a introduit plusieurs
changements en ce qui concerne les troubles de l’humeur.
Le cours des troubles de l’humeur sera divisé en 4 parties, la 1ère partie décrit
les épisodes thymiques (épisode dépressif majeur, maniaque, mixte et
hypomaniaque), la 2ème partie décrit les troubles de l’humeur (troubles
dépressifs, troubles bipolaires), la 3ème partie comprend les spécifications
décrivant l’épisode thymique le plus récent ou l’évolution des épisodes
récurrents et la 4ème partie sera consacrée aux changements apportés par le
DSM-5.
Les importantes modifications apportées par le DSM-5 :
Le DSM-5, la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique
des troubles mentaux, introduit plusieurs changements en ce qui
concerne les troubles de l’humeur.
La nouvelle organisation des chapitres vise à rapprocher davantage les
domaines de diagnostics qui semblent liés, comme illustré par la création
d'une catégorie spécifique pour le trouble bipolaire et les troubles
apparentés (auparavant classés dans les troubles de l'humeur avec
la dépression) et qui sont placés immédiatement après les troubles du
spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques
Les importantes modifications apportées par le DSM-5 :
Le trouble bipolaire et les troubles apparentés :
Le critère A des épisodes maniaques et hypomaniaques inclut désormais
l’évolution de l’activité et de l’énergie autant que l’humeur. Le diagnostic DSM-
IV du trouble bipolaire I, épisode mixte qui exige que l'individu réponde
simultanément aux critères complets pour la manie et l’épisode dépressif
majeur, a été supprimé. Au lieu de cela, une spécification "avec des
caractéristiques mixtes" a été ajoutée qui peut être appliquée à des épisodes
de manie ou d’hypomanie quand des éléments dépressifs sont présents, et à
des épisodes de dépression dans le contexte du trouble dépressif majeur ou de
trouble bipolaire lorsque les caractéristiques de la manie, hypomanie sont
présents.
Des conditions particulières peuvent maintenant être diagnostiqués dans le
cadre d'autres troubles bipolaires spécifiés et troubles apparentés, y compris
les individus ayant des antécédents d'un trouble dépressif majeur qui
répondent à tous les critères d'hypomanie à l’exception du critère de durée qui
n'est pas respectée. Une deuxième condition constituant un autre trouble
bipolaire spécifié est que trop peu de symptômes d'hypomanie sont présents
pour répondre aux critères du syndrome bipolaire II complet, bien que la
durée, au moins 4 jours consécutifs, est suffisante.
Enfin, à la fois dans ce chapitre et dans le chapitre «troubles dépressifs», une
caractéristique anxieuse est délimitée.
Les troubles dépressifs :
Les troubles dépressifs incluent, dans cette nouvelle édition, le trouble
dépressif majeur, le trouble dépressif persistant, le trouble dysphorique
prémenstruel et le trouble de dérégulation de l'humeur explosive.
Suppression de l'exclusion du deuil
Dans le DSM-IV, le diagnostic de dépression majeure ne peut être posé en cas
de symptômes dépressifs qui durent depuis moins de 2 mois suivant la perte
d'un être cher (l'exclusion du deuil). La suppression de cette exclusion, qui est
très controversée, a plusieurs raisons, explique l'APA:
- l'implication que le deuil dure généralement seulement deux mois est
inappropriée (il durerait plus souvent entre un et deux ans);
- le deuil est un stresseur psychosocial sévère qui peut précipiter un épisode
dépressif majeur, lequel augmente le risque de deuil complexe persistant qui
figure dans le chapitre des troubles qui nécessitent plus d'études avant une
inclusion dans la liste des diagnostics applicables;
- la dépression liée au deuil survient plus fréquemment chez des personnes
ayant des facteurs de risque pour la dépression;
- enfin, les symptômes dépressifs associés à la dépression liée à un deuil
répondraient aux mêmes traitements psychosociaux et médicamenteux que
ceux de la dépression non liée aux deuils.
Trouble dépressif persistant
Le trouble dépressif persistant inclut la dysthymie du DSM-IV et la dépression
majeure chronique, lesquelles seront distinguées par des spécificateurs.
Trouble dysphorique prémenstruel
Un nouveau trouble dit dysphorique prémenstruel est ajouté. Dans le DSM-IV,
des critères diagnostiques de ce trouble étaient décrits dans la section
regroupant les troubles nécessitant plus d'études avant d'être inclus dans les
diagnostics reconnus.
Trouble de dérégulation de l'humeur explosive
Un nouveau diagnostic de trouble de dérégulation dit d'humeur explosive vise à
réduire le surdiagnostic et le surtraitement du trouble bipolaire chez les
enfants, explique l'APA. Ce diagnostic s'applique aux enfants et aux adolescents
jusqu'à 18 ans qui présentent une irritabilité persistante et des épisodes
fréquents de manque de contrôle du comportement important.
D'autres troubles qui figurent parmi les troubles dépressifs sont:
- le trouble dépressif induit par une substance ou un médicament
- le trouble dépressif dû à une autre affection médicale
- le trouble dépressif non spécifié.
Les épisodes thymiques:
Episode dépressif caractérisé :
A. Au moins cinq des symptômes suivants sont présents pendant une même
période d’une durée de 2 semaines et représentent un changement par
rapport au fonctionnement antérieur ; au moins un des symptômes est soit (1)
une humeur dépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir.
N.B. : Ne pas inclure des symptômes qui sont manifestement imputables à une
autre affection médicale.
1. Humeur dépressive présente quasiment toute la journée, presque tous
les jours, signalée par la personne
2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque
toutes les activités quasiment toute la journée, presque tous les jours
3. Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime, ou diminution
ou augmentation de l’appétit presque tous les jours. Insomnie ou
hypersomnie presque tous les jours.
4. Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours
5. Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui
peut être délirante) presque tous les jours
8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque
tous les jours
9. Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées
suicidaires récurrentes sans plan précis, tentative de suicide ou plan précis pour
se suicider.
B. Les symptômes induisent une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines
importants.
C. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance ou
d’une autre affection médicale
Episode maniaque
A. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée,
expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une
augmentation anormale et persistante de l’activité orientée vers un but
ou de l’énergie, persistant la plupart du temps, presque tous les jours,
pendant au moins une semaine (ou toute autre durée si une
hospitalisation est nécessaire).
B. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur et
d’augmentation de l’énergie ou de l’activité, au moins 3 des symptômes
suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) sont présents avec une
intensité significative et représentent un changement notable par
rapport au comportement habituel :
1. Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.
2. Réduction du besoin de sommeil (p. ex. le sujet se sent reposé après
seulement 3 heures de sommeil).
3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler.
4. Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.
5. Distractibilité (c.-à-d. que l’attention est trop facilement attirée par des
stimuli extérieurs sans importance ou non pertinents) rapportée ou
observée.
6. Augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel,
scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice (c.-à-d. activité sans objectif,
non orientée vers un but).
7. Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences
dommageables (p. ex. la personne se lance sans retenue dans des achats
inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des
investissements commerciaux déraisonnables).
C. La perturbation de l’humeur est suffisamment grave pour entraîner une
altération marquée du fonctionnement professionnel ou des activités sociales,
ou pour nécessiter une hospitalisation afin de prévenir des conséquences
dommageables pour le sujet ou pour autrui, ou bien il existe des
caractéristiques psychotiques.
D. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance
(p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement) ou à
une autre affection médicale.
Episode hypomaniaque
A. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée,
expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une
augmentation anormale et persistante de l’activité ou du niveau
d’énergie, persistant la plupart du temps, presque tous les jours,
pendant au moins 4 jours consécutifs.
B. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur et
d’augmentation de l’énergie ou de l’activité, au moins 3 des symptômes
suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) sont présents avec une
intensité significative et représentent un changement notable par
rapport au comportement habituel :
1. Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.
2. Réduction du besoin de sommeil
3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler.
4. Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.
5. Distractibilité rapportée ou observée.
6. Augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel,
scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice.
7. Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences
dommageables
C. L’épisode s’accompagne de modifications indiscutables du fonctionnement,
qui diffère de celui du sujet hors période symptomatique.
D. La perturbation de l’humeur et la modification du fonctionnement sont
manifestes pour les autres.
E. La sévérité de l’épisode n’est pas suffisante pour entraîner une altération
marquée du fonctionnement professionnel ou social, ou pour nécessiter une
hospitalisation. S’il existe des caractéristiques psychotiques, l’épisode est, par
définition, maniaque.
F. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance
(p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement).
Les troubles dépressifs
Trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle
A. Crises de colère sévères récurrentes se manifestant verbalement (p. ex.
accès de fureur verbale) et/ou dans le comportement (p.ex. agressivité
physique envers des personnes ou des objets) qui sont nettement hors de
proportion en intensité et en durée avec la situation ou la provocation.
B. Les crises de colère ne correspondent pas au niveau de développement.
C. Les crises de colère surviennent, en moyenne, trois fois par semaine ou plus.
D. L’humeur entre les crises de colère est de façon persistante irritable ou
colérique quasiment toute la journée, presque tous les jours, et elle peut être
observée par les autres (p. ex. parents, professeurs, pairs).
E. Les critères A-D sont présents depuis 12 mois ou plus. Pendant ce temps, la
personne n’a pas eu de période d’une durée de 3 mois consécutifs ou plus sans
tous les symptômes des critères A-D.
F. Les critères A et D sont présents dans au moins deux parmi trois situations
(c.-à-d. à la maison, à l’école, avec les pairs) et sont sévères dans au moins une
de ces situations.
G. Le diagnostic ne doit pas être porté pour la première fois avant l’âge de
6 ans ou après l’âge de 18 ans.
H. D’après l’anamnèse ou l’observation, l’âge de début des critères A-E est
inférieur à 10 ans.
I. Il n’y a jamais eu une période distincte de plus d’une journée pendant
laquelle ont été réunis tous les critères symptomatiques, à l’exception de la
durée, d’un épisode maniaque ou hypomaniaque.
J. Les comportements ne surviennent pas exclusivement au cours d’un épisode
d’un trouble dépressif caractérisé et ne sont pas mieux expliqués par un autre
trouble mental (p. ex. trouble du spectre de l’autisme, trouble stress post-
traumatique, anxiété de séparation, trouble dépressif persistant [dysthymie]).
K. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une
substance ou d’une autre affection médicale ou neurologique.
Trouble dépressif caractérisé
A. Au moins cinq des symptômes suivants sont présents pendant une
même période d’une durée de 2 semaines et représentent un
changement par rapport au fonctionnement antérieur ; au moins un des
symptômes est soit (1) une humeur dépressive, soit (2) une perte
d’intérêt ou de plaisir.
1. Humeur dépressive présente quasiment toute la journée, presque tous
les jours, signalée par la personne ou observée par les autres
2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque
toutes les activités quasiment toute la journée, presque tous les jours
3. Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime ou diminution
ou augmentation de l’appétit presque tous les jours.
4. Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
5. Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours.
6. Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui
peut être délirante) presque tous les jours
8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision, presque
tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres).
9. Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées
suicidaires récurrentes sans plan précis, tentative de suicide ou plan précis pour
se suicider.
B. Les symptômes induisent une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines
importants.
C. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance ou
à une autre affection médicale.
D. La survenue de l’épisode dépressif caractérisé n’est pas mieux expliquée par
un trouble schizoaffectif, une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un
trouble délirant ou d’autres troubles spécifiés ou non spécifiés du spectre de la
schizophrénie, ou d’autres troubles psychotiques.
E. Il n’y a jamais eu auparavant d’épisode maniaque ou hypomaniaque.
Trouble dépressif persistant (dysthymie)
Ce trouble réunit les troubles définis dans le DSM-IV comme trouble dépressif
majeur chronique et comme trouble dysthymique.
A. Humeur dépressive présente quasiment toute la journée, plus d’un jour sur
deux, signalée par la personne ou observée par les autres, pendant au moins
2 ans.
B. Quand le sujet est déprimé, il présente au moins deux des symptômes
suivants :
1. Perte d’appétit ou hyperphagie.
2. Insomnie ou hypersomnie.
3. Baisse d’énergie ou fatigue.
4. Faible estime de soi.
5. Difficultés de concentration ou difficultés à prendre des décisions.
6. Sentiments de perte d’espoir.
C. Au cours de la période de 2 ans (1 an pour les enfants et adolescents) de
perturbation thymique, la personne n’a jamais eu de période de plus de 2 mois
consécutifs sans présenter les symptômes des critères A et B.
D. Les critères de trouble dépressif caractérisé peuvent être présents d’une
manière continue pendant 2 ans.
E. Il n’y a jamais eu d’épisode maniaque ou hypomaniaque, et les critères du
trouble cyclothymique n’ont jamais été réunis.
F. Le trouble n’est pas mieux expliqué par un trouble schizoaffectif persistant,
une schizophrénie, un trouble délirant, un autre trouble spécifié ou non
spécifié du spectre de la schizophrénie, ou un autre trouble psychotique
G. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques directs
d’une substance ou d’une autre affection médicale.
H. Les symptômes entraînent une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines
importants.
Trouble dysphorique prémenstruel
A. Au cours de la majorité des cycles menstruels, au moins cinq des symptômes
suivants doivent être présents dans la semaine qui précède les règles,
commencé à s’améliorer dans les premiers jours qui suivent le début des règles
et devenir minimaux ou absents dans la semaine après les règles.
B. Au moins un des symptômes suivants doit être présent :
1. Labilité émotionnelle marquée
2. Irritabilité marquée ou colère ou augmentation des conflits
interpersonnels.
3. Humeur dépressive marquée, sentiments de désespoir ou
autodépréciation
4. Anxiété marquée, tension et/ou sentiments d’être noué, nerveux.
C. Au moins un des symptômes suivants doit être présent, pour atteindre un
total d’au moins cinq symptômes quand les symptômes des critères B et C sont
additionnés.
1. Diminution de l’intérêt pour les activités habituelles
2. Difficulté subjective à se concentrer.
3. Léthargie, fatigabilité excessive ou perte d’énergie marquée.
4. Modifications marquées de l’appétit, hyperphagie, envie impérieuse de
certains aliments.
5. Hypersomnie ou insomnie.
6. Sentiment d’être débordé ou de perdre le contrôle.
7. Symptômes physiques comme tension ou gonflement des seins, douleurs
articulaires ou musculaires, impression d’« enfler », prise de poids.
D. Les symptômes sont associés à une détresse cliniquement significative ou
interfèrent avec le travail, l’école, les activités sociales habituelles ou les
relations avec les autres
E. La perturbation ne correspond pas seulement à l’exacerbation des
symptômes d’un autre trouble comme un trouble dépressif caractérisé, un
trouble panique, un trouble dépressif persistant ou un trouble de la
personnalité (bien qu’elle puisse se surajouter à chacun de ces troubles).
F. Le critère A doit être confirmé par une évaluation prospective quotidienne
pendant au moins deux cycles symptomatiques.
G. Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques d’une ou à
une autre affection médicale.
Trouble dépressif induit par une substance/ un médicament
A. Une perturbation thymique au premier plan et persistante domine le tableau
clinique et est caractérisée par une humeur dépressive ou une diminution
marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes, ou presque toutes les activités.
B. Les antécédents, l’examen physique ou les résultats des examens
complémentaires montrent clairement la présence de (1) et de (2) à la fois :
1. Les symptômes du critère A se sont développés pendant ou peu après
une intoxication par une substance ou un sevrage ou après l’exposition à
un médicament.
2. La substance/le médicament en question est capable d’induire les
symptômes du critère A.
C. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble dépressif non
induit par une substance/un médicament. Les éléments suivants sont à prendre
en compte pour montrer que les symptômes ne sont pas mieux expliqués par
un trouble dépressif indépendant : La survenue des symptômes a précédé le
début de la prise de la substance/du médicament ; les symptômes ont persisté
pendant une période de temps conséquente (p. ex. environ 1 mois) après la fin
d’un sevrage aigu ou d’une intoxication grave ; ou bien, d’autres signes
évoquent l’existence indépendante d’un trouble dépressif indépendant non
induit par une substance/ un médicament.
D. La perturbation ne survient pas uniquement au décours d’un état
confusionnel (delirium).
E. Les symptômes entraînent une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines
importants.
Trouble dépressif dû à une autre affection médicale
A. Période prononcée et persistante pendant laquelle une humeur dépressive
ou une diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes, ou presque
toutes les activités, domine le tableau clinique.
B. Les antécédents, l’examen physique ou les examens complémentaires
montrent clairement que la perturbation est la conséquence
physiopathologique directe d’une autre affection médicale.
C. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental (p. ex.
un trouble de l’adaptation avec humeur dépressive en réponse au stress lié à
une affection médicale grave).
D. La perturbation ne survient pas uniquement au décours d’un état
confusionnel (delirium).
E. Les symptômes entraînent une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines
importants
Autre trouble dépressif spécifié
Dépression récurrente brève :
Présence simultanée d’une humeur dépressive et d’au moins quatre autres
symptômes dépressifs pendant 2 à 13 jours au moins une fois par mois (non
associée au cycle menstruel) pendant au moins 12 mois consécutifs chez une
personne qui n’a jamais présenté un tableau clinique répondant aux critères
d’un autre trouble dépressif ou d’un trouble bipolaire et qui ne répond pas
actuellement aux critères (complets ou résiduels) d’un trouble psychotique.
Épisode dépressif de courte durée (4-13 jours) :
Présence d’un affect dépressif et d’au moins quatre des huit autres symptômes
d’un épisode dépressif caractérisé associés à une détresse ou un handicap
cliniquement significatifs et persistants pendant plus de 4 jours, mais moins de
14 jours, chez une personne qui n’a jamais présenté un tableau clinique
répondant aux critères d’un autre trouble dépressif ou d’un trouble bipolaire et
qui ne répond pas actuellement aux critères (complets ou résiduels) d’un
trouble psychotique ni à ceux d’une dépression récurrente brève.
Épisode dépressif avec symptômes insuffisants :
Présence d’un affect dépressif et d’au moins un des huit autres symptômes
d’un épisode dépressif caractérisé associés à une détresse ou à un handicap
cliniquement significatifs et persistants pendant au moins 2 semaines chez un
sujet qui n’a jamais présenté un tableau clinique répondant aux critères d’un
autre trouble dépressif ou d’un trouble bipolaire et qui ne répond pas
actuellement aux critères (complets ou résiduels) d’un trouble psychotique ni à
ceux d’un trouble mixte anxiété-dépression.
Cette catégorie comprend des tableaux cliniques où prédominent des
symptômes caractéristiques d’un trouble dépressif qui provoquent une
détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social,
professionnel ou dans d’autres domaines importants mais qui ne répondent
complètement aux critères d’aucune classe diagnostique de trouble dépressif.
La catégorie « trouble dépressif non spécifié » est utilisée dans les situations où
le clinicien choisit de ne pas spécifier la raison pour laquelle les critères ne
correspondent pas à un trouble dépressif spécifique, et inclut les troubles pour
lesquels les informations sont insuffisantes pour porter un diagnostic plus
spécifique (p. ex. dans les services d’urgence).
Les troubles bipolaires
Trouble bipolaire I :
A. A répondu aux critères d’au moins un épisode maniaque
B. La survenue de l’épisode ou des épisodes maniaques ou dépressifs n’est pas
mieux expliquée par un trouble schizotypique, une schizophrénie, un trouble
schizophréniforme, un trouble délirant ou un autre trouble du spectre de la
schizophrénie ou un autre trouble psychotique spécifié ou non spécifié.
Trouble bipolaire II :
A. Les critères sont remplis pour au moins un épisode hypomaniaque et au
moins pour un épisode dépressif caractérisé.
B. Il n’y a jamais eu d’épisode maniaque.
C. L’apparition de(s) l’épisode(s) hypomaniaque(s) et de(s) l’épisode(s)
dépressif(s) n’est pas mieux expliquée par un trouble schizoaffectif, une
schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant ou un autre
trouble spécifié ou non spécifié du spectre de la schizophrénie et autres
troubles psychotiques.
D. Les symptômes de dépression ou l’imprévisibilité causés par l’alternance
fréquente entre des périodes de dépression et d’hypomanie entraînent une
souffrance importante ou une altération du fonctionnement social,
professionnel ou dans d’autres domaines importants.
Trouble cyclothymique
A. Existence pendant au moins 2 ans de nombreuses périodes pendant
lesquelles des symptômes hypomaniaques sont présents sans que soient réunis
les critères d’un épisode hypomaniaque et de nombreuses périodes pendant
lesquelles des symptômes dépressifs sont présents sans que soient réunis les
critères d’un épisode dépressif caractérisé.
B. Durant la période de 2 ans décrite ci-dessus, les périodes hypomaniaques et
dépressives ont été présentes pendant au moins la moitié du temps et la
personne n’a pas connu de période de plus de 2 mois consécutifs sans les
symptômes.
C. Les critères pour un épisode dépressif caractérisé, maniaque ou
hypomaniaque n’ont jamais été réunis.
D. Les symptômes du critère A ne sont pas mieux expliqués par un trouble
schizoaffectif, une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble
délirant ou un trouble spécifié ou non spécifié du spectre de la schizophrénie
ou un autre trouble psychotique.
E. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une
substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament) ou à une autre
affection médicale (p. ex. hyperthyroïdie).
F. Les symptômes entraînent une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines
importants.
Trouble bipolaire ou apparenté induit par une substance/un médicament
A. Une perturbation thymique au premier plan et persistante domine le tableau
clinique et est caractérisée par une élévation de l’humeur, une humeur
expansive ou irritable, avec ou sans humeur dépressive, ou une diminution
marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités.
B. Les antécédents, l’examen physique ou les résultats des examens
complémentaires montrent clairement la présence de (1) et (2) :
1. Les symptômes du critère A se sont développés pendant ou peu après
l’intoxication par une substance ou le sevrage de celle-ci ou après la prise
d’un médicament.
2. La substance ou le médicament impliqué est capable de produire les
symptômes du critère A.
3. C. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble bipolaire ou
un trouble apparenté non induit par une substance/un médicament. Les
éléments suivants sont à prendre en compte pour montrer que les
symptômes ne sont pas mieux expliqués par un trouble bipolaire ou un
trouble apparenté indépendant :
La survenue des symptômes a précédé le début de la prise de la substance
ou du médicament ; les symptômes ont persisté pendant une période de
temps conséquente après la fin d’un sevrage aigu ou d’une intoxication
grave ; ou bien encore, d’autres signes évoquent l’existence indépendante
d’un trouble bipolaire ou d’un trouble apparenté non induit par une
substance/un médicament.
D. La perturbation ne survient pas uniquement au cours d’un état confusionnel
(delirium).
E. Les symptômes entraînent une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines
importants.
Trouble bipolaire ou apparenté dû à une autre affection médicale
A. Une période avec au premier plan et de façon persistante une humeur
anormalement élevée, expansive ou irritable et une augmentation anormale de
l’activité ou de l’énergie qui domine le tableau clinique.
B. Les antécédents, l’examen physique ou les examens complémentaires
montrent clairement que la perturbation est la conséquence physiologique
directe d’une autre affection médicale.
C. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental.
D. La perturbation ne survient pas uniquement au cours d’un état confusionnel
(delirium).
E. Les symptômes entraînent une détresse cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines
importants, ou nécessitent une hospitalisation pour prévenir une auto ou
hétéro-agression, ou il existe des symptômes psychotiques.
Conclusion :
Importance de connaitre tous les critères diagnostiques.
Meilleure prise en charge thérapeutique.