Cameroon RAGA FR Released PDF
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Cameroun
Raffinerie
1
Préparé pour le PNUD par
2014
Sommaire
Liste des abréviations ............................................................................................................... 5
12. Réseau et hors réseau électrique pour les énergies renouvelables ................... 112
13. Utilisation des sources d’énergie renouvelables (SER) pour les applications
thermiques (cuisson / chauffage).................................................................................... 113
14. Utilisation de SER pour les activités productives y compris biomasse traditionnelle et
moderne .......................................................................................................................... 114
3
3.3 INVESTISSEMENT PRIVES ET ENVIRONNEMENT PROPICE AUX
AFFAIRES ........................................................................................................................ 151
Bibliographie......................................................................................................................... 169
Tableau xx : Chronogramme des grands projets électriques d’après différentes ..... 189
4
Liste des abréviations
AER Agence d’Electrification Rurale
AER DSRP Document de stratégie de réduction de la pauvreté
AES SONEL Concessionnaire depuis 2001 de plusieurs parties du secteur de l’électricité sur
le territoire du Cameroun
AMI Appel à manifestations d’intérêt
AO Appel d’offres
ARSEL Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité
ARV Anti Rétro Viro
BDF Bailleur de fonds
BE Bureau d’études
BEAC Banque des Etats de l’Afrique Centrale
CAS Country Assistance Strategy
CBE Cuiseurs à Bois Econome
CEMAC Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale
CGES Cadre de gestion environnemental et social
CO2 Carbon dioxide
COPPER Comité de planification et de programmation de l’énergierurale
CPMP Commission de passation des marchés publics
CVUC Communes et villes unies du Cameroun
DAO Dossier d’appel d’offres
DEL Direction de l’Electricité
DFER Direction du Fonds d’énergie rurale,
DSRP Document de Stratégie de Réduction de Pauvreté
ECAM II 2ème enquête Camerounaise auprès des Ménages
EDSC I et II Enquête Démographique Santé au Cameroun (1ère et 2ème Enquête)
EIES Etude d’impact environnemental et social Enquête)
EnR Energie Renouvelable
ER Electrification rurale
FASR Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé
FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine
FCRP Facilité pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté
FEICOM Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal
FMI Fonds Monétaire International
GPL Gaz de pétrole liquide
GW Gigawatt
IDH Indice de Développement Humain
IEA International Energy Agency
IMF Institution de micro-financement
KTEP Kilo tonne équivalent pétrole
MDE Maîtrise de la demande d’électricité
MINEE Ministère de l’énergie et de l’eau
MINEPAT Ministère de l’économie, du plan et de l’aménagement du territoire
MINFI Ministère des finances
OECD Organisation for Economic Co-operation and Development
OMD Objectifs du millénaire pour le développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
OSER Opérateur de services d’énergie rurale
5
PADC Programme d’Appui au Développement Communautaire
PAER Programme annuel d’énergie rurale
PANERP Plan d’Action Nationale Energie pour la Réduction de la Pauvreté
PDER Plan directeur d’énergie rurale
PDSE Plan de développement du secteur de l’énergie
PILER Projet d’initiative locale d’énergie rurale
PME Petite et moyenne entreprise
PNDP Programme National de Développement Participatif
PP Porteur de projet PILER
PPER Pro jet prioritaire d’énergie rurale
PPTE Pays pauvres très endettés
PV Photovoltaïque
RI Réseau interconnecté
SCDP Société Camerounaise de Dépôt Pétrolier
SER Source d’Energie Renouvelable
SNH Société Nationale des Hydrocarbures
SONARA Société Nationale de Raffinage
SONEL Société Nationale d’Electricité
TJ Térajoule (10E12 J)
TM Tonne Métrique
TPE Très petite entreprise
U.S. EIA U.S. Energy Information Administration
ZER Zone d’énergie rurale
6
Liste des Tableaux
N° Titres des tableaux N°
page
01 Evolution prévisionnelle de l’offre GPL 27
02 Moyens de production d’électricité de AES-SONEL 28
03 Parc Production hydroélectrique 29
04 Tableau: parc production thermo électrique 29
05 Tableau: Evolution de la structure du parc de production d'électricité d’AES 30
SONEL (en MW)
06 Tableau : Production d’électricité par source d’énergie 31
07 Tableau : Réseau de transport, nombre d’abonnés et vente d’énergie 31
électrique
08 Répartition géographique des projets de construction des capacités de 34
stockage de GPL
09 Evolution prévisionnelle de l’offre de GPL 34
10 Production, consommation de l’électricité 35
11 Consommation électricité Unité : en GWh 35
12 Répartition de l’énergie primaire transformée ktep 35
13 Indicateurs de production énergétique 35
14 Evolution des émissions de gaz à effet de serre du secteur énergie 37
15 Résultats du calcul des indicateurs de viabilité environnementale 37
16 Emission de GES liés à l'énergie en 2008 38
17 Evolution de la structure du réseau de transport d’électricité 39
18 Réseau de transport et réseau de distribution 39
19 Capacité de stockage de SCDP en 2010 41
20 Evolution de la structure du parc de production d'électricité d’AES SONEL 42
(en MW)/hab taux de croissance démographique appliqué 2,6%
21 Bilan électricité 3 dernières années 42
22 Structure de la consommation finale d'énergie au Cameroun en 2010 (en ktep) 42
23 Evolution de la répartition de la consommation finale des produits pétroliers 43
dans le Secteur résidentiel
24 Evolution de l’approvisionnement de la SONARA en pétrole brut Unité : 44
Milliers de TM
25 Consommation de l’énergie finale au Cameroun hors biomasse 45
26 Consommation de l’énergie finale du Cameroun par secteur de production 46
27 Consommation d’énergie finale du Cameroun 46
28 Consommation de l’Energie finale par produit énergétique 46
29 Facture consommation d’énergie en 2010 47
29 Facture consommation d’énergie en 2010 48
30 Investissements projetés dans le secteur de l’énergie entre 2005 et 2015 (DSRP, 48
2005)
31 Production de l’énergie électrique au Cameroun (MW) 51
32 Production SONARA réalisée 2009 – 2013 et prévisionnelle (1014 – 2018) en 52
TM
33 Tableau : Pourcentage des ménages consommateurs 59
de charbon de bois par zone agro-écologique
34 Production et consommation de bois énergie et conversion de bois énergie en 59
charbon consommé en Ktonnes (C° = consommation ; X° = production)
35 Evolution de la demande en bois énergie 59
36 Production de la biomasse et déforestation 63
37 Evolution de la répartition de la consommation finale de la biomasse dans le 63
secteur résidentiel (Ktep)
38 Proportion des ménages ruraux disposant de l’électricité 65
7
39 Proportion estimée des ménages ayant accès à l’électricité en 2011 65
40 Production, exportation et importation nettes de pétrole brut et 66
produits pétroliers (kTep)
41 Taux d’accès et taux d’accès effectif 67
42 Taux d’accès aux sources d’énergie selon l’indicateur du niveau de vie 67
43 Production d’électricité par source d’énergie II 71
44 Taux d’accès aux sources d’énergie selon l’indicateur de logement 77
45 Taux d’accès aux sources d’énergie selon l’indicateur d’emploi 77
46 Projets réalisés et ceux en cours de ADEID 83
47 Iinvestissements publics et investissement publics dans la génération d’énergie 87
(milliards FCFA)
48 Indicateurs accès aux services énergétiques moderne 98
8
Liste des Graphes
N° Titre des Graphes N° de
page
01 Principaux produits importés 20
02 Principaux produits exportés 20
03 Courbe d’importation et d’exportation d’énergie 25
04 Production d’énergie par forme 25
05 Contribution de chaque opérateur dans la production pétrolière en 2010 26
06 Production et exportation du pétrole brut en 2010 26
07 Structure du parc électrique au Cameroun en 2010 30
08 Evolution des traitements de brut et de la capacité de raffinage 33
09 Répartition de la consommation finale d'énergie par usage en 2010 42
10 pétrole lampant consommé par dépot en 2001/2002 (m3) 43
11 GPL consommé par dépôt en 2002/2003 (tonne métrique) 43
12 Evolution de l’approvisionnement du Cameroun en GPL (en milliers de 43
TM)
13 Répartition de la consommation finale par forme d’énergie Cameroun en 45
2010
14 Répartition de la production du bois-énergie en fonction de la nature 53
15 évolution de la consommation de la biomasse énergie 57
16 Évolution du taux d’accès comptable à l’électricité 60
17 Accès aux sources d’énergie selon l’indicateur d’éducation 62
18 Coût des subventions des produits pétroliers, 2008-2011 (en % du PIB) 65
9
EXECUTIVE SUMMARY
The major challenge for Cameroon is to achieve strong and sustainable
economic growth, whose fruit is evenly distributed to the population. To achieve
this, the country needs to diversify its exports, largely based on oil, and
eliminate a number of constraints; the most important being the poor energy
services and basic infrastructure, governance, poor capacity, and an unfavorable
environment for the private sector. The lifting of these constraints must take
place in a stable and quality macro-economic environment.
In the energy sector, Cameroon has great potential: hydroelectricity (the second
in Africa after the Democratic Republic of Congo), gas, and renewable energy.
Less than 5 % of hydroelectricity potentials (estimated to 20 GW) are actually
exploited, and proven untapped gas reserves estimated at 110 billion m3. The
country also has significant renewable energy potentials, with important forest
areas in the south of Adamawa. Firewood is still the first source of energy for
households, especially in rural areas.
The wood waste estimated exploitable is 1 million m3 per year. Concerning solar
energy, the average insolation varies from 6 kWh / day / m ² for the Northern
areas to 4 kWh / day / m ² for the southern area, enough for its development.
Even with the decreases in crude oil production, it provides nearly one third of
government revenue. The country also has a large untapped mining (iron, rutile,
bauxite, tin oxide, uranium, gold, diamond etc..) that will need energy for its
exploitation and processing. Cameroon can become a tourist destination with its
colorful culture and its diversified landscape.
The Government working hard to consolidate the results obtained in (i) road
construction, to densify the internal network and connect Cameroon to other
neighboring countries of the sub-region, in order to strengthen regional
integration, (ii) reducing isolation of agricultural areas to allow people access to
markets and basic social services, (iii) improving access to electricity in urban
and rural areas and (iii) support the procurement policy of drinking water and
sanitation.
10
Section I : Introduction
Les Représentants des Pays membres de la CEMAC se sont rencontrés pour
valider le processus de formulation du Livre Blanc de politique régionale
d’accroissement aux services énergétiques. La Communauté Economique et
Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), a organisé avec l’appui du
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à travers son
Projet Régional Energie-Pauvreté (PREP), un atelier de validation du processus
de formulation du Livre Blanc de politique régionale d’Accroissement aux
Services Energétiques (ASE).
Cet atelier s’est tenu du 10 au 12 avril 2012 à Douala et le processus de
formulation du Livre Blanc ASE-CEMAC porte sur l’analyse des besoins et
services énergétiques des populations pauvres. La majeur partie de cette
population cible se trouve dans les zones rurales et périurbaines, lieux de
concentration des stratégies nationales d’accroissement de l’accès aux services
énergétiques axés sur l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD).
Au plus grave de la crise énergétique au Cameroun, il y a une dizaine d’années,
les capacités industrielles étaient utilisées à environ 60% seulement. Et
aujourd’hui encore, nombre d’investisseurs rechignent à s’installer sans un net
accroissement de la production énergétique.
Cette réalité commune à tous les Etats de l’Afrique Centrale a provoqué une
prise de conscience générale au sein des gouvernements de la sous - région.
Désormais, dans chaque pays, des programmes énergétiques ambitieux sont
élaborés et leur mise en œuvre apparaît en tête des priorités. Plusieurs de ces
projets, considérés comme intégrateurs, sont pilotés dans le cadre du Pool
Energétique de l’Afrique centrale (PEAC), organisme spécialisé de la
Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), qui
regroupe dix pays (Angola, Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée
équatoriale, République Centrafricaine, RD Congo, Sao Tomé et Principe et
Tchad).
Les pays de la CEMAC entendent tirer avantage de la mise en place, depuis
2003, de ce PEAC, qui vise à valoriser l’énorme potentiel hydroélectrique de
l’Afrique Centrale « pour satisfaire, à l’horizon 2025, toutes les formes de
demandes en électricité au sein et en dehors de l’espace CEEAC via des
boulevards énergétiques interconnectés et des marchés libres d’échange
d’énergie électrique efficaces et prospères. »
Le Cameroun est au cœur des programmes d’interconnexions transfrontalières
dans la région du fait de sa situation géographique et de son potentiel de
11
production. Son plan de développement du secteur des énergies vise, expliquent
les autorités, à « valoriser le potentiel hydroélectrique et gazier, les énergies
alternatives et la modernisation des réseaux de distribution pour satisfaire la
demande intérieure et exporter les surplus vers la Guinée équatoriale, le nord du
Congo et l’est du Nigeria.. »
Ce plan de développement prévoit des investissements de 5853
milliards FCFA dans les dix prochaines années. Il comporte des projets de
production et de construction de réseaux qui vont porter la production à 3000
MW en 2020. Pour parer au plus pressé, les solutions à court terme ont été
retenues : la construction d’une centrale thermique à fioul lourd de 86 MW à
Yassa, près de la Dibamba, entrée en service en décembre 2010, la construction
d’une centrale thermique au gaz naturel de 216 MW à Kribi, mise en service en
mai 2013, la construction du barrage hydroélectrique de Mekin 15 MW sur le
Dja dont la mise en service est prévue en 2015 et la réhabilitation des centrales
hydroélectriques d’Edéa et Songloulou.
Afin d’accorder une place de choix aux services énergétiques dans les stratégies
de croissance et d’emploi, quatre (04) aspects positifs liés à la volonté politique
des Etats et de la communauté internationale ont été relevés:
- L’importance directe ou indirecte accordée à l’énergie dans la croissance et
l’emploi à travers le NEPAD, de même que sa spécification dans les OMD, et
dans le plan d’action du Sommet sur le Développement Durable de
Johannesburg ;
- La reconnaissance par les Etats du rôle de l’énergie en tant que facteur clé dans
la réalisation des objectifs relatifs à la santé, à l’accès à l’eau, à l’éducation et à
la protection de l’environnement ;
- La recherche de solutions alternatives par les gouvernements et les bailleurs de
fonds pour une gestion durable des ressources forestières et une utilisation
rationnelle du bois, principale source d’énergie en milieu rural particulièrement ;
- L’intérêt des bailleurs de fonds, notamment la Banque Mondiale, pour financer
les projets sur les services énergétiques axés directement sur la réduction de la
pauvreté.
Au-delà, les financements sont bouclés pour la construction de trois (03)
ouvrages d’envergure : le barrage de régulation à Lom Pangar avec un réservoir
d’une capacité utile de 6 milliards de m3 qui permettra d’augmenter la capacité
de régularisation du fleuve Sanaga et, par conséquent, de saturer, en période
d’étiage, les centrales hydroélectriques actuelles ou à construire en aval. Dans
un second temps, une usine de production de 30 MW approvisionnera la
province de l’Est. Enfin, sont programmés un barrage hydroélectrique de 201
MW à Memve’ele et un autre de 10 MW à Mekim.
12
Par ailleurs, les tables rondes d’investisseurs devraient s’enchaîner pour le
financement des barrages hydroélectriques de 280 MW à Nachtigal, 900 MW à
Song Mbengé, 12 MW à Colomines, 75 MW sur la Birni à Warak.
Bien que doté d’un potentiel énergétique exceptionnel, les réalités du secteur de
l’énergie au Cameroun demeurent préoccupantes :
Bien que le Cameroun ait tiré ces dernières années des recettes importantes de la
production de pétrole, la pauvreté et le chômage demeurent généralisés, suite
notamment à l’insuffisance de l’offre énergétique pour la facilitation de la
création des richesses.
13
Gabonaise et la République de Guinée Équatoriale, à l’Ouest par la République
Fédérale du Nigeria.
Le relief est dans l’ensemble contrasté: des régions de hautes terres inégalement
réparties sur l’ensemble du pays et ceinturées de plaines étroites. Dans
l’Extrême-Nord, les monts Mandara culminent en moyenne à 1000 mètres
d’altitude. Le plateau de l’Adamaoua situé presque au centre du pays atteint 1
100 mètres. Les hautes terres de l’ouest sont formées de plateaux dont l’altitude
moyenne varie entre 1200 et 1800 mètres, et d’une chaîne montagneuse prenant
naissance sur la côte Atlantique. Les principaux sommets sont surtout des
massifs volcaniques comme le Mont Cameroun, 4070 mètres, volcan encore en
activité ; le Mont Manengouba, 2396 mètres, les Monts Bamboutos, 2 740
mètres et le Mont Oku, 3 008 mètres. Les hautes terres dominent le plateau Sud
Cameroun dont l’altitude moyenne varie entre 650 et 900 mètres.
Des plaines côtières s’étalent entre l’Océan Atlantique et le plateau Sud
Cameroun. Leur largeur ne dépasse guère 150 km. Les plaines du nord
comprennent :
La plaine du Logone ;
La plaine du Diamaré autour de Maroua ;
La cuvette de la Bénoué.
Le plateau de l’Adamaoua constitue un véritable "château d’eau" pour le pays
car les principaux fleuves y prennent leur source. Ces fleuves se jettent dans
quatre bassins qui sont :
- Le bassin de l’Atlantique qui reçoit: la Sanaga (le plus long fleuve du pays
avec 920 km), le Nyong, le Ntem, le Moungo et le Wouri ;
- Le bassin du Niger dans lequel se jette la Bénoué, à sec ou grossie selon les
saisons par ses affluents ;
- Le bassin du Lac Tchad où se perd le Logone ;
- Enfin le bassin du Congo qui reçoit la Sangha, formée par ses affluents
camerounais: la Kadeï et la Ngoko.
Le Cameroun se divise en trois grandes zones climatiques :
La zone équatoriale qui s’étend du deuxième au sixième degré de latitude
Nord, se caractérise par des précipitations abondantes atteignant une
moyenne annuelle de 2000 mm de pluies. La température moyenne se situe
autour de 25° C ;
La zone soudanienne quant à elle s’étend du septième au dixième degré de
latitude Nord.
La saison sèche dure ici cinq à six mois. On y observe une température
moyenne de 22° C, et 1000 mm de pluies durant l’année, et ;
La zone soudano-sahélienne qui s’étend au-delà du dixième degré de latitude
Nord, se caractérise par une saison sèche de sept mois et des précipitations
peu abondantes ;
14
La végétation est aussi variée que le climat et le relief. Elle passe de la forêt
équatoriale au Sud, à la savane puis à la steppe au Nord.
15
Carte du Cameroun
SUPERFICIE: 475 650 km2
POPULATION: 20 700 000 habitants (Estimation de 2013)
16
1. Données socioéconomiques de base : population,
PIB/habitant, les principaux secteurs économiques, les taux
de pauvreté (et la tendance actuelle)
Situation démographique
Selon les résultats du 3e RGPH réalisé en 2005, on estime sous la base du
RGPH de 1987, la population camerounaise au 1er janvier 2013 à 20,7 millions
dont 51% de femmes. La pyramide des âges de la population présente une base
élargie traduisant l’extrême jeunesse de cette population. En effet, la moitié de la
population du Cameroun a moins de 17 ans et selon le sexe, l’âge médian est de
18 ans chez les femmes et 17 ans chez les hommes. . En ce qui concerne la
structure par grands groupe d’âge de la population, la population de moins de 15
ans représente 43% et le sommet effilé de la population de 65 ans ou plus
représente 3,5%.
En ce qui concerne la densité de la population du Cameroun, le nombre de
2
personnes par km² est de 46 en 2013. Il était de 40 habitants au km en 2007, et
de 37,5 habitants au km² en 2005. A l’intérieur du territoire national la région de
l’Ouest vient en tête avec approximativement 169 habitants/km². Elle est suivie
par le Littoral avec 129 habitants/km² et le Nord-Ouest, 126 habitants/km². La
région la moins dense en population est l’Est avec approximativement 8
habitants/km².
Par rapport à la structure par âge du Cameroun, la population Camerounaise est
essentiellement jeune. En 2007, les personnes de moins de 15 ans représentent
42,47% de la population totale tandis qu’en 2012, on estime cette population à
42,49%. Celles qui ont entre 15 et 25 ans représentent 20,50% en 2007 alors
qu’en 2012, ils sont de 19,36%. Le troisième groupe d’âges (25 à 64 ans)
représente 33,91% et en 2012 est de 34,88%. Le dernier groupe (65 ans et plus)
représente 3,31% en 2007 et en 2012, cette proportion est de 3,5 % de la
population totale.
Structure des âges:
0 – 14 ans: 40% (hommes 4 151 140/femmes 4 076 797)
15 – 24 ans: 20,3% (hommes 2 107 067/femmes 2 066 718)
25 – 54 ans: 31,9% (hommes 3 317 740/femmes 3 240 609)
55 – 64 ans: 4,3% (hommes 419 751/femmes 468 077)
65 ans et plus: 3,4% (hommes 319 597/femmes 381 725)
Nombre de ménages urbains et ruraux
Population urbaine: 52,1% du total de la population (2011), soit 2 451 000
ménages urbains, et 2 254 000 ménages ruraux. Taux d’urbanisation: 3,23%
17
annuel (estimation 2010-15) Indice de développement humain (IDH
2011): 0,482 (150°). L’indice de développement humain (IDH) traduit les
difficultés qu’il y a à assurer un mieux-être pour tous les citoyens, puisqu’il a
comme objectif de mesurer le niveau de développement des pays sans en rester
simplement à leur poids économique mesuré par le PIB ou le PIB par habitant.
Taille et composition des ménages
La taille moyenne des ménages est de 4,4 personnes. Cette taille est restée quasi
stable depuis 2005. Elle était de 4,5 personnes en 2005 (EESI 1) et de 4,4 en
2007 (ECAM 3). Elle varie selon les régions, le milieu de résidence, le sexe du
chef de ménage et le statut matrimonial. Par rapport à la moyenne nationale, la
taille des ménages est plus élevée au Nord (5,9), à l’Extrême-Nord (5,4) et dans
l’Adamaoua (4,9). A l’opposé, elle est plus faible dans le Sud (3,3). Les
ménages du milieu rural (4,7) ont en moyenne une taille plus élevée que ceux du
milieu urbain (4,0). Toutefois, ce constat est différent dans les régions du Sud,
du Centre hormis Yaoundé et de l’Ouest. Dans les deux grandes métropoles que
sont Douala et Yaoundé, la taille des ménages est d’environ 4 personnes. Les
ménages dirigés par les hommes ont en moyenne une taille plus élevée (4,6) que
ceux dirigés par les femmes (3,7). La taille du ménage varie avec le statut
matrimonial de son chef. En effet, comparée à la taille moyenne des ménages
dirigés par les célibataires, celle des ménages dirigés par les mariés est 3 fois
plus élevée (1,9 contre 5,6).
Distribution de la population dans les grandes villes principales (2012)
Douala: 2 446 945 habitants
Yaoundé: 2 440 462 habitants
Bamenda: 348 766 habitants
Bafoussam: 301 894 habitants
Garoua: 296 870 habitants
Maroua: 239 026 habitants
N’Gaoundéré: 195 603 habitants
Kumba: 173 049 habitants
Buea: 119 039 habitants
Nkongsamba: 111 142 habitants
Situation économique
Au cours des cinq dernières années, la croissance moyenne du PIB en termes
réels a été inférieure à 3,5% contre une prévision initiale de plus de 5%. Au plan
de la gouvernance, le Gouvernement a engagé des réformes importantes, même
s’il subsiste encore des obstacles importants en matière d’amélioration de la
transparence, de la lutte contre la corruption, de l’environnement des affaires et
de l’obligation de rendre compte.
18
Croissance et moteurs de la croissance
Au cours des cinq dernières années, la croissance a été fortement influencée par
l’activité des secteurs pétrolier et agricole (bois, banane, cacao, café, coton,
caoutchouc) dont les revenus représentent respectivement près de 50% et 25%
des exportations. Du côté de la demande, la consommation a représenté près de
80% du PIB et l’investissement 17%. Au niveau de l’offre, le secteur primaire,
dont la valeur ajoutée est en hausse, occupe 60% de la population active et
contribue pour 21% au PIB. La croissance de ce secteur est cependant
handicapée par la faible qualité et l’insuffisance des infrastructures rurales, les
contraintes liées au financement de la production mais également par
l’enclavement des zones de production par rapport aux centres de
consommation.
Dans le secteur secondaire, dont la valeur ajoutée représente près de 33% du
PIB, l’activité demeure marquée par une tendance baissière due à l’épuisement
de certains puits de pétrole, à la faible compétitivité des agro-industries et à la
saturation des capacités de fourniture de l’énergie électrique. L’accroissement de
la valeur ajoutée de ce secteur suppose un renforcement notable des
infrastructures de base mais également une amélioration significative de
l’environnement des affaires. Le tertiaire qui représente 46% du PIB poursuit sa
progression, soit 6% en moyenne, du fait de la croissance de la téléphonie
mobile et de celle du sous secteur des transports.
Même si le Gouvernement a réalisé d’importants progrès en matière de
facilitation du commerce à travers la création du Guichet Unique, de
transparence dans le secteur minier et de fonctionnement dans le système
judiciaire, l’environnement des affaires demeure encore défavorable à l’activité
économique. Le rapport Doing Business 2009 classe le Cameroun au 164ème
rang sur les 181 économies évaluées par le rapport quant à la facilité générale de
faire des affaires, et au 32ème rang sur les 46 pays de l’Afrique sub-saharienne.
Le Cameroun enregistre sa performance la plus satisfaisante sur l’indicateur de
la fermeture d’entreprises, où il se classe au 95ème rang. Parmi les 16 pays
membres de l’OHADA, le Cameroun se situe au 7ème rang en ce qui concerne
la facilité générale de faire des affaires.
En matière de compétitivité, le Cameroun est confronté à un coût élevé des
facteurs de production, du fait notamment d’une offre d’énergie inférieure au
besoin domestique, d’une faible densification du réseau routier et d’un manque
d’efficience des services portuaires. Le pays enregistre cependant un rang
relativement satisfaisant en matière de stabilité du cadre macro-économique, sur
la base de l’analyse des piliers composant l’indice de compétitivité mondiale
(131 pays recensés). Rappelons que cet indice fournit un aperçu complet des
facteurs revêtant une importance cruciale dans la promotion de la productivité et
de la compétitivité. Les infrastructures (123ème rang) et la complexité des
19
marchés financiers (125ème rang) constituent les domaines dans lesquels le pays
enregistre les performances les plus faibles. La faible compétitivité des facteurs
est également expliquée par la complexité du climat des affaires (112ème rang),
l’attractivité du marché des biens (110ème rang) et la formation (113ème rang).
L’indice de compétitivité mondiale situe le Cameroun au 116ème rang.
L’appréciation de ces indicateurs confirme la nécessité de poursuivre les
réformes pour l’amélioration de l’environnement du secteur privé.
De par sa position géographique, le Cameroun est une zone de transit, ce qui lui
confère un avantage comparatif dans la sous région. Il partage des frontières
avec six pays et joue un rôle non négligeable dans la gestion et la conservation
des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale. Le Cameroun est le pays qui
entretient le plus d’échanges commerciaux avec les autres pays de la CEMAC,
même si son principal partenaire commercial dans le Continent demeure le
Nigeria. Sa population représente près de 50% celle de la CEMAC dont la taille
est de 40 millions d’habitants et 20% celle de la CEEAC qui a une population de
plus de 100 millions d’habitants. Il assure près de 40% du PIB de la CEMAC
dont les pays membres ont une politique commerciale commune à travers un
tarif extérieur commun (TEC).
Au cours des cinq dernières années, le Cameroun a respecté l’essentiel des
critères de convergence de la CEMAC, à l’exception de celui relatif à l’inflation.
Cependant, la libre circulation des personnes n’est pas encore totale au sein de la
CEMAC, dans la mesure où deux pays : le Gabon et la Guinée Equatoriale
continuent d’exiger des visas d’entrée pour les ressortissants des autres pays
membres, et ce, jusqu’au premier Janvier 2014. Les pays membres ont
harmonisé leurs législations en matière de droit des affaires dans le cadre du
traité de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique
(OHADA) et ont adopté une Charte régionale d’investissement en 1999, même
si chaque pays continue de disposer de son propre code des investissements. Le
Cameroun est membre de l’OMC depuis 1995, dont il utilise les règles et
applique son système d’évaluation. Le système financier de la région est encore
peu développé et comporte deux bourses de valeurs mobilières, celles de
Libreville au Gabon et celle de Douala au Cameroun. L’Accord de Partenariat
Economique avec l’Union européenne a été signé et le Gouvernement veut tirer
profit de l’AGOA.
Agriculture
La production du secteur agricole a enregistrée en 2009 un taux de croissance de
4,9%. Afin de booster significativement cette production, le Gouvernement
entend promouvoir la mécanisation de toutes les cultures. Pour l’agriculture des
produits vivriers, elle a crû 5% en 2009. Cette croissance s’observe à travers
l’augmentation de la production des céréales, du riz Paddy, du manioc, des
pommes de terre et des bananes.
20
Promotion de l’agriculture
Le gouvernement à travers le Ministère de l’Agriculture et du Développement
Rural, entend poursuivre l’exécution d’un plan d’urgence d’accroissement de la
production agricole. Pour l’exercice budgétaire 2009, il entendait accroître la
disponibilité des denrées par le renforcement de la production dans les filières à
fort enjeu de sécurité alimentaire comme la banane/plantain, le riz et les
principales tubercules.
Ce plan vise à fournir aux agriculteurs du matériel végétal ; subventionner les
pesticides et engrais de 20 à 50% ; octroyer des crédits à taux bonifié ; créer cinq
pools d’engins agricoles et le soutenir à hauteur de 15% ; acquisition d’une
centaine de tracteurs ; accroître les capacités de transformation, de stockage et
de conditionnement. Par ailleurs, une enquête agricole a été réalisée par
Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural en 2009 pour avoir une
meilleure visibilité dans ce domaine sensible et très important. Tout ceci pourra
permettre une meilleure production agricole.
Elevage et pêche
Avec un taux de croissance de 2,5% en 2009, le sous secteur élevage et pêche a
contribué pour 0,4% à la croissance du PIB du secteur primaire. Pour ce qui est
de l’élevage, le cheptel en 2009 est estimé à 7 millions de bovins, 7 millions de
petits ruminants, 1,5 million de porcins et 45 millions de volaille. Ce sous-
secteur a bénéficié de la subvention de 1,2 milliard octroyée par l’Etat à
l’interprofession Avicole du Cameroun (IPAVIC). Le sous–secteur élevage et
pêche jouit aussi de plusieurs Programmes de Développement, et de Projet
d’appui.
Pêche artisanale
La production de la pêche artisanale est presque stagnante depuis 2008 et ceci
pour plusieurs raisons : L’encadrement technique insuffisant des pêcheurs
artisans accompagné d’un manque d’équipement technique et de personnel
suffisamment qualifié. Le manque de financement pouvant permettre aux
pêcheurs d’acquérir des équipements techniques performants limite leur
engouement.
Pêche industrielle
La production de la pêche industrielle se stabilise à 8000 tonnes entre 2008 et
2009. Les activités de cette branche connaissent quelques difficultés notamment
l’exploitation frauduleuse des eaux territoriales par les bateaux de pêche
étrangers et les problèmes frontaliers dans certaines zones du pays.
Elevage
L’aquaculture est en pleine expansion et sa production est passée de 5000 à
20000 tonnes entre 2008 et 2010. Notons cependant qu’un équipement adéquats
21
et performant des dispensaires et cliniques vétérinaires publics et leur dotation
en médicaments permettraient d’améliorer la production dans ce secteur.
Outre l’encadrement technique, l’Etat apporte une grande aide aux éleveurs et
ceci de plusieurs façons :
Au moyen des tarifs douaniers préférentiels à l’importation des matières
premières et du matériel d’élevage.
Des frais de douanes et taxes plus élevés pour les viandes importées (la
volaille par exemple).
La production et la mise à disposition des éleveurs des vaccins subventionnés.
Eau et Energie
Le Cameroun dispose d’un important potentiel hydroélectrique de 20 GW et de
ressources naturelles. Cependant, sa production pétrolière est en baisse de 12,7%
entre 2008 et 2009. Néanmoins, les recettes pétrolières représentent une part
importante des revenus de l’Etat soit 25% en 2009. S’agissant des produits
pétroliers et gaziers, les prix aux points de distribution sont restés constants de
2009 au 30 juin 2014, date à laquelle ils ont subi une hausse : le litre de gasoil et
super sont passés respectivement de 520 FCFA et 569 FCFA en 2009 à 600
FCFA à 650 FCFA, le kilogramme de gaz domestique de 480 FCFA à 520
FCFA, tandis que le litre de pétrole est reste constant à 350 FCFA. La
production et la consommation d’électricité, ont connu une hausse respective de
7,2% et 6,5% entre 2009 et 2010, tout comme la production d’eau potable qui
s’est accrue de 124 379 294 m3 d’eau en 2009 à 129 706 494 m3 en 2010 et
513 816 m3 en 2013. En outre, sur la même période, la consommation et le
nombre d’abonnés au réseau de distribution de la Camerounaise des Eaux (CdE)
sont en hausse : le nombre d’abonnés est passé 282 128 à 300 092 de 2009 à
2010, soit une augmentation de 6,4%.
Le gouvernement camerounais a jusqu’à présent, entrepris la mise en œuvre de
vastes programmes visant l’amélioration de l’offre et de la desserte en énergie,
en eau potable et aux services d’assainissement individuel sur l’ensemble du
territoire national. On peut citer entre autres les campagnes de branchements
sociaux aux réseaux de distribution d’eau potable et d’électricité, pendant les
quelles, les frais d’abonnement ont été à la baisse.
Industries
L’industrie reste un secteur très important car jouant un rôle majeur dans la
croissance et partant le développement d’un pays ou d’une région. D’ailleurs, la
plupart des pays asiatiques qui présentent des économies concurrentielles de nos
jours, ont pu atteindre cet objectif grâce au développement de leur secteur
industriel. Le gouvernement du Cameroun, conscient de cette réalité, a pris des
dispositions pour relancer ce secteur en perte de vitesse depuis quelques années.
Cette relance passe nécessairement par la connaissance dudit secteur et la
22
possibilité de le suivre et l’évaluer au jour le jour. Le Recensement Général des
Entreprises (RGE) qui a été effectivement réalisé par l’Institut National de la
Statistique vient traduire par les faits cette volonté du Gouvernement.
Le RGE a pour objectif principal d’évaluer le niveau de la production actuelle
des biens et services, de mettre en place une nouvelle base de sondage pour
relancer les enquêtes d’entreprises, de mettre en place un nouvel éventail
d’indicateurs de structure et de conjoncture permettant une meilleure prise de
décision. De manière spécifique, il s’agit de collecter des données pour :
i. Mettre en place un répertoire de référence des entreprises au Cameroun ;
ii. Produire des indicateurs structurels sur le tissu productif camerounais,
notamment la démographie des entreprises, la production, l’emploi dans les
entreprises, etc.
iii. Constituer de nouvelles bases de sondage en vue d’une refonte du système
des enquêtes d’entreprises ;
iv. Construire des bases de données utilisées pour l’analyse économique.
Depuis 2002 jusqu’à 2007 l’on peut remarquer que l’Indice de la Production
Industrielle (IPI) est à la hausse, passant de 130,43 % à 150,0%. Soit un taux
d’accroissement d’environ 20 points sur cette période. Contrairement à cette
période où l’IPI croît avec le temps, l’on peut constater qu’entre 2007 et 2008
l’indice décroît d’environ 9 points. Cette baisse pourrait s’expliquer en partie
par l’avènement de la crise économique et financière.
Les opérateurs économiques déplorent dans leur grande majorité
l’environnement peu favorable au développement de leurs activités au triple plan
administratif, juridique et financier. Les obstacles les plus cités qui entravent la
bonne marche des affaires au Cameroun sont par ordre d’importance ; la
fiscalité, la corruption, l’accès au crédit, les formalités administratives, et le coût
du financement.
Prix et consommation finale des ménages
L’année 2011 a été marquée par une accélération des tensions inflationnistes au
niveau général des prix. En effet, les prix à la consommation finale des ménages
ont crû de 2,9% au cours de l’année 2011 contre 3,0% et 1.3% enregistrés
respectivement en 2009 et 2010. La hausse des prix est principalement due au
renchérissement des produits alimentaires (+4,8%) et à une remontée des prix
relatifs à l’alimentation, la boisson et au tabac (+4,1%). Excepté les services de
Santé et soins personnels et les services d’éducation et loisirs qui ont subis une
baisse de leur niveau général des prix (-0,5% et -0,6% respectivement), tous les
autres postes de consommation ont subis une hausse de leur prix à la
consommation finale des ménages.
23
Il convient aussi de souligner que les produits vivriers ont connus une hausse
relativement importante de 6% en 2011, contrairement à celle observée en 2010
qui était de 3,6%.
Transport
Les infrastructures de transport notamment les routes, les aéroports, les ports et
le chemin de fer constituent le socle où doivent se bâtir le développement et la
compétitivité de l’économie. Le développement et l’entretien permanent de ces
infrastructures permettent de réduire les coûts de production et de transaction,
facilitent l’activité, accroissent le volume de production et impulsent le progrès
social.
Malgré les efforts déployés par le gouvernement dans le secteur, le Cameroun
souffre toujours d’un niveau de développement insuffisant de ses infrastructures
de transport. Le sous secteur routier est le plus important de tous car il mobilise
à lui seul près de 85% du transport national. Le nombre de kilomètre bitumés est
passé de 4918 à 5011, soit une augmentation de 1,8% entre 2008 et 2010. En ce
qui concerne les sous secteurs ferroviaires, il y a lieu de remarquer que le pays
dispose d’une ligne de chemin de fer vieille d’au moins 40 ans. Il est en 2009
long de 1245 km dont 1016 km de voies principales (Douala-Yaoundé, Yaoundé
– Ngaoundéré et Douala-Kumba). Depuis la privatisation de la REGIFERCAM
devenu CAMRAIL en 1999, le trafic ferroviaire s’est considérablement
amélioré.
Les quantités de marchandises transportées en baisse depuis 2003 ont amorcé
une hausse de 5% entre 2009 et 2010 pour atteindre 1654 000 tonnes. Cette
situation est imputable à l’augmentation de la production des principales
marchandises transportées notamment le bois (grumes), les hydrocarbures, les
matériaux de construction, la farine et céréale durant cette période. Ce regain
d’activité s’accompagne d’un accroissement des recettes de la CAMRAIL. Elles
sont passées de 46 milliards en 2006 à 59 milliards en 2010 ; soit une hausse
d’environ 29%. Au niveau de la vente des véhicules neufs, on note un
accroissement de 18,6% dans l’ensemble entre 2009 et 2010.
Cependant, au niveau des ventes par type, l’évolution est contrastée : les ventes
des véhicules de transport fléchissent de 9,1% tandis que et celles des 4x4 et des
véhicules de tourisme ont connu un saut 9,7% et 4,3% respectivement. Les
affaires ont été plus florissantes pour les autres types de véhicules qui ont vu
leurs ventes grimper, notamment poids lourds avec une flambée de 43,8% et des
« utilitaires légers » avec un bond de 30,5%.
Le Cameroun possède une dizaine d’aéroports modernes répondants aux normes
de l’organisation de l’aviation civile internationale, dont trois aéroports
internationaux de catégorie A à Douala, Yaoundé et Garoua. Une cinquantaine
24
d’accords aériens ont été délivrés par la CCAA à plusieurs compagnies qui font
dans le transport des personnes et des marchandises.
Le trafic aérien a évolué en dents de scies sur les six dernières années. Les
quantités de personnes et de marchandises transportées sont étroitement liées
aux vols enregistrés. Après l’augmentation des vols observés entre 2006 et 2007,
on a noté, indépendamment des aéroports, une baisse générale du nombre de
décollages et d’atterrissages d’avions. Le constat est presque similaire pour la
quantité de marchandises transportées et le nombre de passager. On est passé de
19 439 tonnes de marchandises en 2008 à 18 080 tonnes en 2009 soit une baisse
d’environ 7%. Sur la même période le nombre de voyageurs a connu un
rétrécissement de 1% passant de 707 453 à 699 892 passagers et le nombre de
vols (arrivé + départ), un abaissement de 1% passant de 25 305 à 25 044 vols.
Dans le sous secteur maritime, le pays est doté de quatre ports autonomes à
savoir Douala, Limbé, Kribi et le port fluvial de Garoua à développer. Le port de
Douala qui reste le plus grand de tous traite l’essentiel du trafic. Construit sur
une dizaine de kilomètres, il a une capacité de stockage de 11millions de tonnes.
Les importations et les exportations de marchandises qui constituent l’essentiel
du trafic maritime ont évoluées en dents de scies entre 2001 et 2003. Depuis
2004 elles suivent une tendance haussière passant de 6 066 999 tonnes à 7 651
732 tonnes en 2010, soit une hausse de 26%.
Sur la période 2004 -2010 les exportations évoluent en dent de scies et ont
atteint leur niveau le plus élevé 2158 302 tonnes en 2008, tandis que les
importations ont connu une hausse constante passant de 4093 009 tonnes à 5 664
147 tonnes. Les principaux produits importés à partir du PAD en 2010 sont : les
hydrocarbures (865 402 tonnes), le clinker (667 107 tonnes), la quincaillerie
(442 964 tonnes). En ce qui concerne les produits exportés du Cameroun à partir
du port de Douala, la majorité provienne de l’agriculture. En 2010, les
principaux produits exportés sont : les sciages (600 152 tonnes), les billes de bois (559
719 tonnes), la banane (249 453 tonnes) et le cacao (180 814 tonnes).
25
Principaux produits Exportés PAD en 2010
Poste et télécommunications
En 2010, le nombre total d’abonnés a cru d’environ 8% passant de 8 473 492 à 9
180 678 abonnés respectivement en 2009 et 2010. Cette progression du nombre
d’abonné est due à une augmentation de 7,8% des abonnés dans la téléphonie
mobile (MTN et Orange) et de plus 5% d’abonnés chez l’opérateur CamTel.
Cette évolution du nombre d’abonné impacte positivement sur le chiffres
d’affaires qui a connu une hausse durant cette période. Cette amélioration dans
le secteur résulte de l’exploitation progressive de la fibre optique la
vulgarisation de nouveaux produits tels que l’internet sur CT phone et clé
amovible.
Tourisme
Après le dédoublement du nombre de touristes observé entre 1999 et 2000
passant de 59 420 à 112 813, le Cameroun a encore attiré de plus en plus les
visiteurs en 2006 et en 2011. C’est ainsi que le nombre de touristes a plus que
triplé entre 2006 et 2011 passant de 211 643 à 604 052 visiteurs. Une répartition
du nombre d’entrées des visiteurs au Cameroun par nationalité situe les
ressortissants de la zone CEMAC en tête représentant 23,9% des visiteurs en
2006. De 63 524 visiteurs en 2000, on observe un boom de 70,1% des visiteurs
CEMAC au Cameroun en 2006. Parmi les touristes européens les français
prédominent et leur effectif a subi un accroissement exponentiel entre 2000 et
2006 passant de 1927 à 56 358.
En ce qui concerne la capacité hôtelière, elle a connue un accroissement moyen
de 10% entre 2005 et 2006 en terme d’établissements hôteliers, des chambres et
des lits passant respectivement de 1591, 22112, et 24598 en 2005, de 1744, 23
857 et 26 803 en 2006. Au niveau des sites touristiques, on en rencontre environ
364 de nature diverse sur l’étendue du territoire national en 2007 : les chutes et
les cascades viennent en première position représentant 15%, suivie des lacs
(12%), des monts, cols et falaises (11,5%), des monuments (6,6%) et autres. La
région dominante est celle du Sud-ouest avec 61 sites, suivie de l’Ouest, du
26
Centre, et l’Adamaoua représentant respectivement 14,8%, 10,4% et 9,1% des
sites.
Les finances publiques
Au 31 juillet 2010, les ressources budgétaires encaissées se chiffrent à 1 357,8
milliards, par rapport à une prévision de 2 520,6 milliards, soit un taux de
réalisation de 52,8%. Par rapport à 2009, elle a connu une hausse de 22% et
intègre la contre partie de l’Allocation des Droits de Tirages Spéciaux reçues du
FMI. Réalisées à hauteur de 58,5% au 31 juillet 2010, les recettes internes
s’élèvent à 1 118,2 milliards composés de 289,4 milliards de recettes pétrolières
et 828,8 milliards de recettes non pétrolières. Les recettes non pétrolières ont
connu un taux de réalisation de 71,1% malgré qu’elles soient en baisse de 2,4
milliards par rapport à la même période en 2009. Par contre, la hausse des
recettes non pétrolières résultent de la bonne performance enregistrée au sein de
ces différentes rubriques à l’exception des impôts et taxes qui ont baissé de 17,6
milliards.
Les ressources externes, constituées des prêts et dons, sont prévues à 609,6
milliards. Au 31 juillet 2010, 239,6 milliards ont été effectivement encaissés,
dont 185,6 milliards de prêts projets et 34,5 milliards de dons. Les dépenses
budgétaires s’élèvent à 1 357,8 milliards au premier semestre 2010 par rapport
aux 2520,6 milliards prévus dans la Loi de Finances 2010, soit un taux de
d’exécution de 53,8%. Ce taux est en hausse par rapport à la même période en
2009, et traduit l’augmentation observée au niveau des dépenses du personnel et
de biens et services qui s’établissement respectivement à 358,1 milliards et
327,4 milliards. Les dépenses totales d’investissement s’élèvent à 272,1
milliards. Sur les ressources propres, elles se chiffrent à 189,6 milliards pour une
prévision annuelle de 371,8 milliards.
Monnaies et crédit
Les statistiques de la dette mises à jour au premier trimestre 2011 font apparaître
au 31 décembre 2010, un stock de la dette publique du Cameroun de FCFA
1747 milliards dont 1123 milliards pour la dette extérieure et 623 milliards pour
la dette intérieure. Ceci représente 15,13% du PIB. Cet encours est en
augmentation de 18,2% par rapport à celui du 31 décembre 2009. La
composante extérieure qui est de 64% de la dette publique totale correspond à
9,73% du PIB de l’année 2010. Comparé au niveau observé en 2009, elle est en
augmentation de 14,6% en glissement annuel. La composante intérieure quant à
elle correspond à 5,40% du PIB de l’année 2010. Elle est en augmentation de
27
25,2% par rapport au niveau observé en décembre 2010. Cette hausse s’explique
par la validation de nouvelles dettes à travers les nouveaux audits et de
nouvelles conventions.
En 2010, les charges d’intérêts de la dette intérieure se sont établies à 8,1
milliards de FCFA et ont été consacrées à la dette structurée. Par contre, le coût
de la dette extérieure s’est élevé à 26,3 milliards de FCFA, soit près de 30,6% du
service de la dette extérieure. Les statistiques monétaires sont établies
mensuellement à partir des données comptables tirées des situations mensuelles
des institutions financières.
Balance de paiement et commerce extérieur
Selon la Direction Générale de l’Economie et de la Programmation des
Investissements Publics du MINEPAT, l’économie camerounaise a, après la
crise financière et économique 2007/2008, bénéficié en 2010 des effets induits
de la consolidation de la reprise de l’économie mondiale. En effet les plans de
relance implémentés dans les pays industrialisés ont permis de soutenir la
demande mondiale des matières premières (bois, cacao, caoutchouc…). Malgré
le déclin de la production pétrolière, le taux de croissance est estimé à 3,2%,
contre 1,9% en 2009. (Texte tiré de : « Présentation publique des résultats de la
balance des paiements 2010 », Comité Technique de la Balance des Paiements,
Ministère des Finances).
Concernant l’inflation, les prix ont été dans l’ensemble confinés entre 2009 et
2010. En moyenne annuelle, l’indice des prix à la consommation finale des
ménages s’est stabilisé à 1,2% au Cameroun pour 1,5% dans la CEMAC. Le
Cameroun continue d’être le plus grand producteur des matières premières telles
que le caoutchouc, le bois (grumes), le coton, le café et le cacao. Cependant,
28
depuis plus de 7 ans, le pays continue d’être le petit poucet de la sous-région en
matière de production pétrolière. En 2010, le Cameroun a produit 3,2 millions
de tonnes de pétrole soit 6% de la production de la CEMAC. On y a enregistré
une part plus faible du pétrole dans le PIB, dans les exportations et dans les
recettes budgétaires.
Le revenu national brut (RNB) par habitant est estimé à US$ 1150 en 2008 au
Cameroun. Ce revenu reste encore très faible comparativement à ceux de
certains pays d’Afrique à l’instar de la Guinée Equatoriale, du Gabon, de la
Lybie, des Seychelles, et biens d’autres. De même, le taux de croissance du PIB
du Cameroun est en 2009 parmi les plus faibles (2%) d’Afrique et ne représente
que 1,4% environ du PIB du continent. Cependant, malgré cette situation, la
position occupée en Afrique par le pays suite à ses performances surtout sur le
plan éducatif est plutôt louable.
29
En effet, le taux de scolarisation au primaire est parmi les 10 meilleurs en
Afrique et le taux d’analphabétisation des adultes, qui se situe à 21,2% en 2007
est meilleur que celui enregistré la même année dans certains pays ayant à peu
près le même RNB par habitants. Il s’agit notamment du Nigeria, du Soudan et
de l’Egypte. En matière de santé, de nombreux efforts restent encore à faire pour
réduire la mortalité. Le Cameroun est pendant la période 2005-2007 classé 20e
parmi les pays africains ayant un taux de mortalité maternelle élevé (669 pour
100 000 naissances vivantes) et 18e parmi les pays affichant un taux de
mortalité infantile élevé (85 pour 1000 en 2009). Cela contribue à classer le
Cameroun au 9e rang des pays africains où les populations meurent le plus. Au
regard de tout ce qui précède, on peut donc comprendre que l’Indice de
Développement Humain (IDH) pour le Cameroun se soit légèrement dégradé
passant de 0,528 en 1998 à 0,523 en 2007.
Depuis l’année 2007, le monde connaît une grande crise immobilière, boursière,
financière et alimentaire qui affecte l’économie mondiale. Ces bouleversements
ont affecté de manière significative l’économie mondiale et les pays pauvres en
sont sortis durement éprouvés. La pauvreté dans ces pays n’a pas reculé.
L’Indice de Développement Humain (IDH) reste encore très faible. Sur les 177
pays figurant dans le rapport de développement humain du PNUD, environ 60%
ont un IDH inférieur à 0,800. Pour ce qui est du Cameroun, son IDH en 2011 est
de 0,483 ceci contre 0,449 en 2005 et 0,427 en 2000.
Situation de la pauvreté
Les consultations participatives menées auprès des populations ont permis de
définir la pauvreté comme la privation matérielle, l’insécurité alimentaire, la
faible accessibilité aux services sociaux (santé, éducation et formation de base),
à un emploi décent, à l’approvisionnement en eau potable, à la protection
sociale, à la bonne information, au logement, au transport et la faible
participation à la prise de décision. L’indisponibilité des services relatifs à ces
besoins essentiels dans certaines localités peut rendre également pauvres les
individus, et même les ménages qui disposent de revenus pour les acquérir.
Les études menées lors des trois premières enquêtes camerounaises auprès des
ménages (ECAM I, ECAM II et ECAM III), ont permis de connaître l’état de
pauvreté et les conditions de vie des ménages. La deuxième enquête a
particulièrement conduit à l’actualisation du profil de pauvreté afin d’élaborer
des indicateurs de référence pour le suivi des progrès réalisés en matière de
réduction de la pauvreté. Elle a permis d’identifier six principaux indicateurs :
les indicateurs monétaires ; d’évolution du marché du travail ; d’éducation ; de
santé et nutrition ; d’eau et d’assainissement ; et les indicateurs sur le cadre de
vie.
Pour ce qui est de la source d’énergie de cuisson des aliments, plus de 75% des
ménages camerounais utilisent majoritairement le feu de bois ; l’utilisation du
gaz est essentiellement le fait des ménages aisés tandis que le pétrole lampant
est utilisé par 11% des ménages non pauvres et 2% des ménages pauvres (INS,
2002).
Les pauvres au Cameroun sont ceux qui vivent en dessous du minimum vital.
Leur taux est passé de 50% en 1990 à 40,2% en 2001. Selon les prévisions
officielles, ce taux continuera à baisser et on le situe à 25,25% en 2015. Alors
qu’il fallait en 2001 avoir annuellement moins de 232 500 CFA pour être
déclaré « pauvre», depuis 2008, on est pauvre au Cameroun avec 269 400 CFA
31
par an. Soit une augmentation du seuil de pauvreté de plus de 13,7%. La cause
directe de la pauvreté au Cameroun est le chômage. Ce phénomène économique
reste principalement urbain (10 ,7%). Yaoundé et Douala affichent les taux les
plus élevés, avec respectivement 14,7% et 12,5%(3). Selon les chiffres de
l’Institut National de la Statistique, 39,9% de la population camerounaise
vivraient en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 738 CFA/jour. Le taux de
pauvreté évaluée à 12,2% en milieu urbain, atteint 55% en milieu rural.
- Les ressources humaines qui ne sont pas mise en valeur. Le problème se pose
en terme de sous emploi et de travail mal rémunéré dans le secteur informel. Le
principal problème du marché du travail au Cameroun n’est pas tant le chômage,
mais le sous-emploi et les niveaux trop bas de salaires. 69,3% des travailleurs
gagnent moins que le salaire minimum légal du pays qui est de 36 000 FCFA,
un salaire de misère insuffisant pour vivre et subvenir à leurs besoins. Il faut
noter que 3 personnes actives sur 4 sont en situation de sous-emploi.
- Un système éducatif faiblement orienté sur l’emploi. Le système éducatif
camerounais se caractérise par une grande inadéquation entre la formation et
l'emploi. Le profil du chercheur d’emploi dressé par le Fonds National de
l'Emploi (FNE) montre que 65 % des chercheurs d'emplois sont diplômés mais
non qualifiés. Ainsi, il ressort qu'environ 80% des élèves sont orientés vers
l'enseignement général, 15% vers l'enseignement technique et 5% vers
l'enseignement technique professionnel ; ce qui explique certainement cette
32
inadéquation.
La situation est plus alarmante chez les jeunes et les femmes qui sont de plus en
plus nombreux à arriver sur le marché du travail et qui sont cantonnés dans des
emplois précaires, temporaires ou de mauvaise qualité. Les jeunes diplômés de
l’enseignement supérieur sont particulièrement touchés par ce phénomène. Ils
sont chauffeurs de taxi, vendeurs de livres d’occasions au bord des routes de
Douala et de Yaoundé et autres grands villes. Dans cet environnement
économique, le diplôme ne facilite plus nécessairement l’insertion
professionnelle, puisque le taux de chômage augmente de manière pernicieuse.
33
1.2 SITUATION ENERGETIQUE
Approvisionnement en énergie (mix énergétique, import/export)
Contrairement à 2009 où les exportations et les importations de pétrole brut ont
décru pratiquement au même taux, l’on observe en 2010 une baisse des
exportations opposée à une hausse des importations. Cette baisse pourrait
s’expliquer par l’épuisement des réserves pétrolières constaté depuis quelques
années, face à la hausse des besoins de la raffinerie SONARA seule à en utiliser
à des fins de production des produits pétroliers.
<
Importation et exportation de pétrole brut (base 100 : 2000)
34
Les ressources
Les ressources énergétiques fossiles
En dehors du pétrole, le Cameroun possède des gisements de gaz naturel
aujourd'hui estimés à 6,6 TCF soit environ 186 Milliards de m3. Dans ce sous-
secteur, le Gouvernement s'emploie à moderniser et à accroître les capacités des
infrastructures de raffinage, de stockage des produits pétroliers. Il continue par
ailleurs à construire de nouvelles capacités de stockage dans les régions et les
zones non pourvues, ainsi qu'à mettre en œuvre toutes mesures pouvant
promouvoir l'accès des populations au gaz domestique en milieu rural et dans les
zones à écologie fragile.
Pétrole brut
Au démarrage de l’exploration de ses réserves pétrolières au début des années
80, les réserves prouvées étaient de l’ordre de 1 015 millions de barils. Ces
ressources sont en constante diminution depuis une décennie et n’étaient plus
que de 400 millions de barils au début de 1999. Au rythme actuel de production,
les réserves prouvées ne seront plus que de l’ordre de 100 millions de barils en
2005. Néanmoins, des activités d’exploration – production se poursuivent
notamment en direction des gisements dits marginaux.
Gaz naturel
Les réserves prouvées de gaz au Cameroun sont estimées à 157 milliards m3
d’après la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH); ce gaz n’est pas encore
exploité.
Production des hydrocarbures
35
Total 3,3 millions de tonnes
36
Désignation Production de GPL Production Offre nationale
par SNH (gaz prévisible prévisible de
associé) du GPL par GPL
SONARA
Unité TM TM TM
2015 20 000 28 000 48 000
2020 200 000 28 000 228 000
2025 200 000 28 000 228 000
2030 200 000 28 000 228 000
2035 200 000 28 000 228 000
Source : COPIL GPL, Tableau de Bord du GPL, 2009
Accès au gaz domestique.
L’utilisation du gaz comme combustible pour la cuisine entre 1996 et 2001
laisse apparaître que le gaz est un service exclusivement utilisé par les ménages
urbains, l’enquête sur le gaz de pétrole liquéfié (GPL) réalisée en 2004 révèle
que 18,6% de ménages ont accès au gaz domestique, ce chiffre correspond à
46% en zone urbaine et 3,3% en milieu rural (contre 1% en 1995). La tendance à
l’amélioration de l’accès au gaz domestique va se poursuivre avec
l’augmentation de l’offre dans la province de l’Extrême-Nord où une usine
d’embouteillage de ce produit est en cours de construction.
Les ressources renouvelables y compris biomasse et résidus agricoles
Hydroélectricité
Le Cameroun dispose des ressources considérables en hydroélectricité,
importantes en énergies renouvelables et modestes en hydrocarbures. En matière
d'électricité, le Cameroun possède le second potentiel hydroélectrique en
Afrique Sub-saharienne, estimé à environ 20 GW, soit plus de 115 milliards de
kWh que le pays pourrait produire chaque année si ces ressources étaient mises
en valeur. Les équipements de production sont hydrauliques et thermiques, et la
puissance totale installée est d’environ 928 MW, dont 723 MW pour les trois
centrales hydrauliques et 205 MW pour les 39 centrales thermiques. Elle est
estimée à 1 291 MW en 2013.
Les trois (03) principaux barrages de retenue sont : Mapé, Mbakaou et
Bamendjin avec une retenue totale de 7 600 millions de mètres cubes. La
production d’électricité essentiellement assurée par le concessionnaire AES-
SONEL a évolué de 3 919 GWh en 2004 à 4 821 GWh en 20101. Une étude de la
demande en électricité a été menée en 2012 dans le cadre de la mise à jour du
Plan de Développement du Secteur de l’Electricité à long terme (PDSE 2035),
1
MINEE, 2012, Rapport 2011 sur la Situation Energétique du Cameroun, P26.
37
trois (03) scenarii prospectifs ont été identifiés et les besoins (BT, MT, HT,
projets d’interconnexion, nouveaux projets énergivores, etc.) exprimés aux
horizons 2015, 2020, 2025, 2030 et 2035.
En ce qui concerne l'énergie solaire, le Cameroun dispose d'un potentiel
abondant et disponible, mais très faiblement exploité. L'insolation moyenne dans
la partie nord du pays est de 5,8 kWh/m2 /jour et dans la partie sud 4
kWh/m2/jour. Ainsi, on observe une insolation moyenne de 4,9 kWh/m2/j pour
l'ensemble du pays.
Selon les dernières études, le potentiel éolien du Cameroun est non négligeable
et économiquement exploitable dans les régions de l’Ouest Cameroun et de
l’Adamaoua.
Bois-énergie
Le bois-énergie, en milieu rural comme en milieu urbain, reste le premier
vecteur énergétique au Cameroun. En 2010, il représentait 72.6% de la
consommation totale d’énergie, contre 20.1% pour les produits pétroliers et
gaziers et 7.3% pour l’électricité.
Infrastructure électricité
Capacité installée
Tableau 02 : Moyens de production d’électricité de AES-SONEL
Réseau Hydro électricité Production thermique Barrage de retenue des
(puissance installée) eaux
Réseau Edéa : 265 MW Limbé : 85 MW Mbakaou : 2,6 milliards
Interconnecté Bassa : 22 MW de m3
SUD Songloulou :396MW Log –baba : 22 MW
. Bafoussam : 18 MW Bamendjin :1,8 milliards
.Mefou : 2 MW de m3
. Oyomabang :41 MW
Ebolowa 2,2 MW Mape : 3,2 milliards de
Réseau Lagdo : 72 MW Djamboutou : 20 MW m3
Interconnecté .Kousseri : 3 MW
NORD Autres
installations : 1, 5
MW
Autre Bertoua : 30 MW.
Installations Autres
thermiques installations :4,15
MW.
Total 733 MW 270 MW 7,6 milliards de m3
38
La dégradation de la qualité de l’offre d’électricité et les résultats médiocres de
la société en charge de la production, du transport et de la distribution de
l’énergie électrique dans un contexte de morosité économique ont contraint les
autorités camerounaises à libéraliser le secteur électrique en 1998. Un contrat de
concession a été ainsi signé entre le gouvernement camerounais et le groupe
Applied Energy System (AES-Corps) donnant naissance à une nouvelle société
en charge de la production, du transport et de la distribution de l’électricité au
Cameroun AESSONEL. Le Cameroun s’est doté de plusieurs organismes ayant
chacune une mission spécifique, il s’agit de l’agence de régulation du secteur de
l’électricité (ARSEL), l’agence de l’électrification rurale (AER) et la société
Electricity Development Corporation (EDC) dont la principale mission est la
promotion des investissements et l’accroissement de l’offre d’énergie électrique
en direction des entreprises.
Les bailleurs de fonds et organismes internationaux dont la Banque Mondiale et
le Fond Monétaire International (FMI) sont devenus dans un contexte
d’application de la politique de l’ajustement structurel des acteurs essentiels du
secteur électrique en conseillant le gouvernement camerounais et en octroyant
des crédits. En raison des fonds importants nécessaires à la construction des
ouvrages de productions d’électricités, la participation des entreprises nationales
du secteur privée a été sollicitée.
Dans cette optique, la société Aluminium du Cameroun (ALUCAM) filiale du
groupe canadien ALCAN Inc. s’est engagée à financer la construction du
barrage de Lom-Pangar et la centrale hydro-électrique de Nachtigal. Cette
centrale qui aura une capacité de quelques 300MW permettra non seulement
d’alimenter les différents sites de production mais elle contribuera à réduire le
déficit quantitatif d’énergie qui affecte gravement le tissu industriel du
Cameroun. Le projet d’extension de l’usine ALUCAM d’Edéa va au-delà d’une
simple augmentation des capacités de production, il améliore les conditions
générales de d’offres de l’énergie dont on sait qu’elle est un facteur important
(Groupe ALCAN, 2008).
La reforme du secteur de l’électricité visait l’augmentation de l’accès a
l’électricité mais le constat d’échec qui se dégage de la situation actuelle
marquée par les délestages confirme que la privatisation avait été mal pensée, le
modèle ayant été imposé par la Banque Mondiale et le FMI (Pineau, 2005). La
Banque Mondiale reconnaît dans un rapport que les performances post-
privatisation de la Société Nationale d’électricité (SONEL) ont été médiocres,
AES-SONEL n’ayant pas pu délivrer l’énergie électrique en qualité et en
quantité suffisante (World Bank, 2004).
Le réseau électrique qu’exploite AES-SONEL comprend le réseau interconnecté
Nord qui dessert la partie septentrionale du Cameroun, le réseau interconnecté
Sud et un réseau autonome qui fournit de l’électricité à l’Est du pays. La
39
production d’électricité est assurée principalement par des centrales
hydroélectriques et des centrales thermiques. Le Cameroun dispose en outre de
trois barrages de retenue des eaux. Le tableau 03 qui suit présente l’inventaire
des moyens de productions d’électricité de AES-SONEL.
Parc de production d’électricité
Les infrastructures du secteur de l’électricité comprennent :
trois centrales hydroélectriques : Song Loulou (384 MW), Edéa (267 MW),
Lagdo (72 MW),
trois barrages-réservoirs de régularisation du fleuve Sanaga pour un total de
7,6 milliards de m³ répartis comme suit : MBAKAOU (2,6 milliards de m³),
MAPE (3,2 milliards de m³) et BAMENDJIN (1,8 milliards de m³) ;
cinq centrales thermiques connectées au réseau Sud : Oyomabang (35 MW,
dont 20 MW HFO), Bassa (20 MW), Logbaba (18 MW), Bafoussam (14
MW), Limbé (HFO, 85 MW) ;
une centrale thermique connectée au réseau Nord au niveau de Djamboutou
(17 MW);
une centrale thermique connectée au réseau Est au niveau de Bertoua
(8,6MW).
une trentaine de petites centrales « diesel » isolées dans le pays ;
une centrale thermique de Yassa à Dibamba, disposant d’une puissance
installée de 86,1 MW depuis 2009, date de sa mise en service ;
Les auto-producteurs disposant d’une capacité opérationnelle de production
estimée à 586 MW en 2010, dont 562 MW en onshore et 24 MW en offshore
;
Un groupe de trois centrales thermiques de 60MW (Bamenda, Mbalmayo et
Ebolowa) mises en œuvre en 2011 à la faveur du Programme Thermique
d’Urgence (PTU), auquel il faut ajouter une centrale de 40MW en location
(Yaoundé-Ahala).
Tableau 03 : Parc Production hydroélectrique
Centrales Date de mise Puissance
hydroélectriqu en service installée
es (MW)
Edéa 1953 267
Lagdo 72
Song Loulou 384
Total 723
Source : Énergie et écodéveloppement Cameroun Observatoire de la viabilité énergétique 2005/2006
40
Logbaba 18
Bafoussam 14
Limbé 85 (HFO)
Djamboutou 17
Bertoua 8,6
Yassa Dibamaba 2009 86,1
Auto producteurs 2010 586
Bamenda 2011 60
Mbalmayo
Ebolowa
Yaoundé Ahala 40
Total 969,7
Source : Énergie et écodéveloppement Cameroun Observatoire de la viabilité énergétique 2005/2006
42
Les installations d’auto-producteurs sont passées de 549 MW en 2009 à 586
MW en 2010, soit une hausse de 7%. Cette variation masque la baisse du parc
Offshore et la hausse de la puissance opérationnelle installée en Onshore. Cette
dernière illustre les efforts fournis par les auto-producteurs, pour répondre au
déficit énergétique.
Tableau 06 : Production d’électricité par source d’énergie
2008 Production Production par centrale thermique
totale brute
Pétrole Gaz Total fossile
naturelle
Unité TWh TWh % TWh % TW %
h
Camero 6,05 1,54 25,5 0,46 7,6 20
33,1
un
Source : les consommations d’énergie des pays de la CEDEAO et de la CEMAC
43
2006 était de 941MW. Les auto-producteurs ont une capacité installée d’environ
267MW, qui correspond à environ 22% de la production totale d’électricité.
La production d’électricité est fortement dominée par les centrales
hydroélectriques (76%) qui ne représentent que 56% de la capacité totale
installée. La situation est particulièrement défavorable pour la production
thermique de l’AES SONEL qui détient 24% installée, alors qu’elle ne produit
que 5% de l’énergie totale.
Cette énergie est produite avec un taux de disponibilité de 85% en
hydroélectricité, et 80% pour les centrales thermiques. Les installations
hydroélectriques fonctionnent en moyenne 5 339 heures par an contre 1 238
heures seulement pour la production thermique ; ce qui démontre le faible
niveau d’utilisation des «capacités immobilisées ». Pour les auto-producteurs,
leurs installations de production d’énergie sont comparativement plus utilisées
que les centrales thermiques du concessionnaire de service public. Face à cette
situation, plusieurs actions ont été menées :
- La réforme de 1998 et l’amélioration du cadre institutionnel ;
- La mise en œuvre d’un plan de développement du secteur électrique, visant la
création à l’horizon 2012, de trois barrages hydro-électriques et d’une centrale
thermique pour une puissance cumulée supplémentaire de 800MW, ainsi que
d’un barrage de retenue de 7 milliards de m3 à Lom Pangar ;
Le développement de l’éclairage public dans les villes camerounaises accuse un
grand retard, avec environ 31 000 points lumineux contre près de 400 000 pour
les pays à niveau de développement comparable. Les installations d’éclairage
public présentent un état de désintégration avancée du fait des actes de
vandalisme et des difficultés qu’éprouvent les municipalités à assurer leur
surveillance et leur maintenance.
Eu égard à ce qui précède, les pouvoirs publics s’emploient à mettre en œuvre
des stratégies visant l’accroissement de l’accès des ménages, des services
sociaux et des industries à l’énergie en quantité suffisante, en qualité et au
moindre coût. Les principaux axes stratégiques sont les suivants :
1. Promouvoir le développement de nouvelles capacités de production
d’électricité en privilégiant l’hydroélectricité tout en visant une diversité
des sources de production dans le ratio de 25 à 30% de thermique contre 70
à 75% pour l’hydraulique ;
2. Œuvrer en vue de la modernisation et du développement des réseaux de
transport et de distribution d’énergie électrique ;
3. Mettre en œuvre des mesures permettant d’accélérer l’accès aux services
énergétiques modernes, notamment dans les zones rurales ;
4. Réhabiliter et étendre les équipements d’éclairage public dans les villes et,
5. Promouvoir les interconnexions régionales.
44
Afin d’atteindre les objectifs stratégiques ci-dessus, le Gouvernement mettra en
œuvre les programmes suivants :
1. Le réaménagement du réseau de transport 225 KV et des postes d’ossature
à l’horizon 2018 avec en particulier l’achèvement du bouclage Edéa –
Douala – Bafoussam – Yaoundé – Edéa, et l’équipement de nouveaux
postes et,
2. Le renforcement du réseau de distribution dans la province de l’Est, dans
le cadre de la mise en œuvre des mesures permettant d’accélérer l’accès
aux services énergétiques modernes, notamment dans les zones rurales.
Les programmes à mettre en œuvre concernent :
1. Le Plan d’Action Nationale Énergie pour la Réduction de la Pauvreté
(PANERP) qui permettra l’approvisionnement en services énergétiques de 1
153 structures éducatives (écoles primaires, lycées et collèges), 110 collèges
et lycées d’enseignement technique, 923 centres de santé et 191 adductions
d’eau potable ;
2. Quatre (04) programmes d’électrification rurale dérivés du Plan Directeur
d’Électrification rurale. L’axe stratégique relatif à la réhabilitation et à
l’extension des équipements d’éclairage public dans les villes, concerne le
réseau d’éclairage public dans les grandes villes (Yaoundé, Douala,
Bafoussam, Garoua, Bamenda, N’Gaoundéré, Bertoua, Maroua, etc.).
Au niveau de la promotion des interconnexions régionales, les objectifs
poursuivis sont :
1- L’interconnexion Cameroun–Tchad après la mise en service de
l’aménagement hydroélectrique de la centrale de Bini à Warak;
2. Le développement de nouvelles capacités de production hydroélectrique
dans la perspective de l’interconnexion régionale Inga-Lagos.
En 2010, la production de l’énergie via la biomasse a représenté 65% de la
production totale d’énergie. Ceci peut s’expliquer par l’accessibilité de cette
forme d’énergie et l’importance de son usage. Cependant, la faible part
d’électricité, ici d’origine hydraulique, est néfaste pour la croissance
économique, puisque d’elle dépend le développement des entreprises qui jouent
un rôle moteur sur les autres secteurs de l’économie.
Raffinerie : capacité et structure de production
Production de la raffinerie
La capacité de raffinage de la SONARA est de 2 100 000 tonnes par an.
Le graphique suivant illustre l’évolution du traitement de brut par la raffinerie.
45
Base 2001 - 2010
Après avoir observé qu’en 2007, le traitement du brut a quasiment été au-delà de
la capacité théorique de raffinage, les quantités sont allées décroissantes les deux
années suivantes avant de connaître une nouvelle augmentation en 2010 de
traitement du brut proche de la capacité de raffinage. Notons que la baisse des
activités observée en 2002 et en 2009 s'explique par un arrêt technique
programmé de cette unité industrielle pour des raisons de maintenance.
Infrastructures des hydrocarbures
La capacité de raffinage de la SONARA est estimée à 2 millions de tonnes par
an, avec une capacité totale de stockage de 257 846 m3 dont 22 953 m3 pour le
pétrole lampant et 10 860 m3 pour le gaz domestique.
La Société Camerounaise des Dépôts pétroliers (SCDP) gère un parc de 07
dépôts pétroliers d’une capacité totale de 249 310 m3 dont 43 490 m3 pour le
pétrole lampant et 4 580 m3 le gaz domestique (GPL).
Transport
Le transport des produits pétroliers était assuré en 2002 par 01 tanker, 110
wagon- citernes et 972 camions-citernes.
Distribution
Au 30 janvier 2003, le Cameroun comptait 406 stations services dont 80% se
retrouvent dans les chefs lieux de département, avec plus de 52% qui se
retrouvent dans les grandes villes des provinces du Centre et du Littoral.
Pour le cas particulier du gaz domestique, le parc de bouteilles à gaz en 2002
était de 880 266 dont 767 285 bouteilles de 12.5 kg qui est le type le plus
commercialisé.
Dans le cadre du projet de modernisation et d’accroissement des capacités de
raffinage de la SONARA, la raffinerie pourra atteindre une capacité de 3,5
millions de TM / an. Ce projet est scindé en deux (02) phases :
Phase 1 :
Dégoulottage (optimisation totale) de la colonne de distillation existante ;
Implantation d’un 2e reformeur catalytique, d’une unité de cogénération
d’électricité et de vapeur d’eau, d’une torche et d’un stripeur d’eau;
46
Augmentation de la capacité de stockage.
Phase 2 :
Installation d’un hydrocraqueur ;
Mise en place d’unités d’hydrogène, de purification d’hydrogène et de
désulfurisation.
Gaz de pétrole liquéfié
Pour permettre l’amélioration de l’offre du GPL, des projets de construction de
nouvelles capacités de stockage de GPL de 2 700 TM financés par la SNH, la
CSPH et la SCDP, sont envisagés au niveau de la Société Camerounaise des
Dépôts Pétroliers (SCDP). Ces projets de constructions se répartissent
géographiquement ainsi qu’il suit :
Tableau 08 : Répartition géographique des projets de construction
des capacités de stockage de GPL
Dépôt ou région Capacité (en
TM)
SCDP Douala 1 500
SCDP Yaoundé 500
SCDP N’Gaoundéré 105
SCDP Bafoussam 170
Nord 105
Est (en cours de construction et financé par 105
CSPH)
Nord-Ouest 105
Sud 105
Total 2 695
Source : MINEE/DPPG
Tableau 09 : Evolution prévisionnelle de l’offre de GPL
Désignation Production de GPL Production Offre nationale
par la SNH (gaz prévisible prévisible de
associé) du GPL par GPL
SONARA
Unité TM TM TM
2015 20 000 28000 48 000
2020 200 000 28000 228000
2025 200 000 28000 228000
2030 200 000 28000 228000
2035 200 000 28000 228000
Source : COPIL GPL, Tableau de Bord du GPL, 2009
Production et consommation
Evolution de la production d’électricité
47
La production d'électricité est fortement dominée par les centrales
hydroélectriques (73%) qui ne représentent que 45% de la capacité totale
installée en 2010. Le poids de la production hydroélectrique s’est accru de 4
points par rapport à 2009, au détriment de l’autoproduction. Par contre, le parc
thermique qui représente 18% de la puissance totale ne fournit que 10% de
production nationale d’énergie électrique.
La situation de l’autoproduction mérite d’être examinée de près ; car les
opérateurs concernés détiennent 37% du parc électrique du pays et produisent
17% d’énergie électrique. En 2010, tout comme en 2009, l’énergie électrique a
été produite avec un taux de disponibilité de 86% en hydroélectricité. Le taux de
disponibilité de la centrale de Yassa s’est toujours situé à 97% tandis que celui
des centrales thermiques du concessionnaire public d’électricité (AES-SONEL)
est passé de 68% à 72%.
Tableau 10: Production, consommation de l’électricité
49
améliorer le fonctionnement des services sociaux (centres de santé et
établissements scolaire …).
L’amélioration de l’offre en énergie électrique est l’une des préoccupations
majeures de l’heure, le souci étant non seulement de résorber le déficit
énergétique préalable à une croissance économique soutenue, mais aussi de faire
du Cameroun un pays exportateur d’électricité dans la sous-région. A cet effet,
la capacité de production du pays devrait être triplée d’ici 2020-2025. La ferme
détermination du Gouvernement à réaliser ces ambitions se traduit par la place
de choix qu’occupe le secteur électrique dans les documents de cadrage
macroéconomique en vigueur. Elle se concrétise par les avancées importantes
dans la conduite de ces projets malgré les difficultés d’ordres national et
international.
Grands projets d’infrastructure de production électrique
Les deux documents de cadrage macroéconomique du Cameroun (DSCE et
Vision 2035) soulignent que dans le secteur de l’énergie, l’atteinte des objectifs
de développement passe par l’entretien, la réhabilitation, l’extension ou la
construction des infrastructures énergétiques. L’ambitieux programme
d’aménagement y afférent projette de tripler les capacités de production du pays
d’ici 2025. Ainsi, elles devraient à cette date, être portées à 3 000 MW, contre 1
008 MW en 2010.
Face à une demande d’énergie croissante et non satisfaite, le gouvernement
camerounais a pris certaines mesures :
A court terme, l’implémentation, en deux phases, d’un Programme
Thermique d’Urgence (PTU) qui consiste à construire quatre centrales
thermiques d’une capacité énergétique de 100MW. Dans la phase 1 du
projet, une capacité totale de 40 MW est installée par le biais des trois
centrales thermiques diesel de Bamenda (20 MW), Mbalmayo (10 MW) et
Ebolowa (10 MW). La phase du programme prévoit la location d’une
centrale thermique à Ahala, en périphérie de la ville de Yaoundé, pour une
production de 60 MW ;
A moyen terme, la mise à contribution des grandes réalisations suivantes :
‐ Barrage de MENVE’ELE (230 MW)
‐ Centrale à Gaz de Kribi (256 MW)
‐ Barrage de MEKIN (12 MW) avec une retenue d’eau de 150 millions de
m3
‐ Barrage de NATCHIGAL (275 MW)
A long terme, l’entrée en action du barrage de LOM PANGAR (avec usine de
pied de 30 MW). C’est un barrage de retenue d’eau de 6 milliards de m3 qui
permettra aux barrages d’Edéa et de Songloulou d’être saturés à leurs puissances
nominales respectives de 263 MW et 384 MW. Il permet surtout d’envisager
50
d’autres barrages. De nombreux autres projets sont en gestation pour d’autres
sites, notamment en relation avec les pays voisins.
Indicateurs environnementaux des émissions de GES
51
Année Population Emission SO2 en Emission SO2 par hab
Gg (g/hab)
1990 12200000 2, 3 188,52 = W
1994 12900000 2,53 196,12 = X
2003 16500000 3,8 230 = X
Indicateur I = (X – 0,1W) / 0,9W 1,04
1994
Indicateur W = 188,52 g/hab X = 230 g/hab 1,24
2003
53
l’objectif à long terme de la stabilisation du climat mondial de la planète
demande une réduction de 80 % des émissions mondiales.
A l’horizon 2018, la puissance installée serait donc portée à près de 2 050 MW.
Dans ce cas, il faudra entreprendre dès maintenant des études pour la
construction d’autres centrales, afin d’atteindre l’objectif de 3000 MW en 2020,
fixé par le DSCE. Il convient aussi de relever qu’au regard du tableau
susmentionné, la mise en eau de l’usine de pied du barrage de Lom Pangar en
2016 aura un effet d’entrainement sur les barrages d’Edéa et de Song Loulou en
aval ainsi que tous les futurs barrages à construire.
Réseau de transport et de distribution d’électricité
Les efforts de l’Etat et de AES-SONEL pour l’augmentation du nombre de
branchements électriques ont permis en 2010 d’avoir un réseau électrique long
de 28 720Km et reparti comme ci-dessous indiqué :
Tableau : 17 Evolution de la structure du réseau de transport d’électricité
N° Désignation 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Km
Lignes 225 480 480 480 480 480 480 480 480 483 483
1 kV
-Dont 480 480 480 480 480 480 480 480 480 480
AESSONEL
Centrale 3 3
de Yassa
2 Lignes 110 337 337 337 337 337 337 337 337 337 337
kV
3 Lignes 110 1194 1194 1194 1206 1206 1206 1211 1211 1211 1211
kV
4 Longueur
Lignes
MT/BT
5 Lignes MT 1039 1064 1062 1074 1113 1126 1186 1208 1265 1284
2 0 1 4 5 8 3 9 5 5
6 Lignes BT 10 10 1033 1056 1073 1213 1347 1360 1372 13845
116 243 0 0 6 8 2 5 0
7 TOTAL 22 2289 2296 2332 2389 2542 2736 2772 2840 28720
519 4 2 6 3 8 2 1 5
Source : AES SONEL
Les 3 km de ligne 225 kV de la centrale de Yassa sont plutôt utilisés en 90 kV,
et relient Dibamba à NGODI-BAKOKO (2 km) d’une part, et à MANGOMBE
(1 km) d’autre part. Le réseau électrique du Cameroun est découpé en trois
réseaux régionaux interconnectés : le réseau Nord, le réseau Est et le réseau Sud.
‐ Le Réseau Interconnecté Nord (RIN) regroupe les régions de l’Extrême-
Nord, du Nord et de l’Adamaoua. Il est alimenté par la centrale
hydroélectrique de Lagdo et de la centrale thermique de Djamboutou ;
54
‐ Le Réseau Isolé de l’Est (RIE) ne regroupe que la région de l’Est et est
alimenté par la centrale thermique de Bertoua ;
‐ Le réseau interconnecté Sud (RIS) alimente les régions du Centre, du Sud,
du Littoral, du Sud-Ouest, du Nord-Ouest et de l’Ouest. Les ouvrages de
production interconnectés sont les centrales hydroélectriques d’Edéa et de
Song Loulou et les centrales thermiques de Douala, de Yaoundé, de Limbé
et de Bafoussam.
Tableau 18 : Réseau de transport et réseau de distribution
Réseau de Transport (km) Réseau de distribution (km)
Lignes 225 kV 480 12 655
Lignes MT: 30;17;15;10;5,5
Lignes 110 kV 336,8
kV
Lignes 90 kV 1 096,8 Lignes BT: 380;220 V 13 720
TOTAL 1 913,60 TOTAL 26 375
Electrification rurale
Sur la base des données du recensement général de la population réalisé en
1987, le Cameroun compte un total de 13 104 localités. La population totale en
2004 est estimée à 16,5 millions d’habitants pour environ 3,2 millions de
ménages. Seulement 2 111 localités sont électrifiées dont : 58 Chefs-lieux de
département sur 58, 188 Chefs-lieux d’arrondissement sur 270, 13 Chefs-lieux
de district sur 54 et 1 852 villages.
Importation d’énergies non renouvelables
De nombreux pays sont extrêmement dépendants de l’importation de
combustibles fossiles ou nucléaires pour le transport, le chauffage, l’éclairage et
le conditionnement des édifices, ainsi que pour la production d’énergie
électrique. La menace d’une rupture des approvisionnements est réelle, avec des
conséquences qui peuvent nuire à leur sécurité énergétique. De plus, la facture
énergétique impose une contrainte macroéconomique importante sur les moyens
à disposition de ces pays pour leur développement par effet d’éviction, menant
parfois à un surendettement croissant.
Quelques pays producteurs de combustibles fossiles sont eux aussi extrêmement
dépendants vis-à-vis de l’exportation de pétrole, de gaz naturel et / ou de
charbon. Ces pays subissent non seulement le risque de l’épuisement futur des
ressources fossiles, mais aussi les difficultés de développement de l’industrie (ce
que les économistes appellent la « maladie hollandaise ») et d’autres secteurs
d’activités importants pour prendre la relève comme moteurs du développement
économique et assurer une transition souple vers un futur sans exportation de
combustibles fossiles.
La menace la plus répandue est la fluctuation des prix et des cours de change qui
peut déstabiliser aussi bien les pays importateurs que les pays exportateurs. Le
développement de technologies d’extraction améliorées et la découverte de
55
nouvelles réserves ont entraîné une croissance de l’offre en combustibles
fossiles plus rapide que celle de la demande. De fait, contrairement aux
prévisions, les prix de l’énergie ont fortement diminué en valeur réelle depuis le
milieu des années 1970. Toutefois, certains problèmes, comme les conflits du
Moyen-Orient ou les ouragans, ont provoqué, par un effet de rupture des
approvisionnements, un phénomène de hausse substantielle des prix des
carburants.
Des métriques séparées doivent être choisies pour les pays qui dépendent des
importations et pour ceux qui dépendent des exportations d’énergies non
renouvelables. L’objectif fixé pour les pays importateurs de combustibles
fossiles est d’éliminer (réduire à zéro) les importations nettes de ces
combustibles. Pour les pays exportateurs de combustibles fossiles, l’objectif est
d’éliminer (réduire à zéro) leur dépendance économique de ces exportations,
mesurée par la part des recettes d’exportation de combustibles fossiles dans le
total des exportations de ces pays. Ces objectifs doivent être considérés comme
des cibles vers lesquelles tendre à long terme. L’indicateur suivant prend en
compte les réalités à plus court terme.
Formation des prix des produits pétroliers
La SONARA (Société Nationale de Raffinage) a un pouvoir de marché
(décideur de prix) compte tenu de sa situation de quasi-monopole (environ 90%
du marché intérieur). Les prix sont fixés mensuellement en tenant compte de
l’évolution des facteurs clés d’environnement sectoriel. Les prix sortie usine de
la SONARA intègrent un ajustement économique qui constitue la marge
bénéficiaire de la société. Au prix sorti usine, il faut ajouter la marge
bénéficiaire des marketers pour avoir le prix des produits pétroliers à la pompe.
Pour soutenir la demande des produits pétroliers, l’Etat, à travers le renoncement
aux droits de douanes et à la taxe sur la valeur ajoutée sur les produits mis à la
consommation, soutient la SONARA. De plus, la Caisse de Stabilisation des
Prix des Hydrocarbures apporte aussi un soutient important.
Infrastructures du secteur des hydrocarbures
Les infrastructures du secteur pétrolier aval comprennent:
1. Une raffinerie, la SONARA, est localisée à Limbe dans la région du Sud-
ouest d’une capacité annuelle de traitement de 2 100 000 TM de pétrole brut
; cette raffinerie en cours de modernisation, améliorera sa complexité et
augmentera sa capacité de raffinage à 3 500 000 TM.
2. Sept (7) dépôts pétroliers implantés dans les localités suivantes :
Douala, Yaoundé, Bafoussam, Bélabo, Ngaoundéré, Garoua et Maroua. Le
dépôt de Maroua concerne uniquement le gaz de pétrole liquéfié (GPL).
56
La capacité totale de stockage a été de 233 505 m3 en 2010 pour les produits
liquides et de 2370 tonnes pour le GPL répartie comme l’indique le tableau ci-
après :
Tableau 19 Capacité de stockage de SCDP en 2010
Dépôt Capacité de stockage Capacité
de produits liquides du
(en M3) GPL (en
TM)
Douala 139800 1 500
Yaoundé 52 370 500
Bafoussam 17 930 170
N’Gaoundéré 5 540 95
Maroua 105
Bélabo 5 545
Garoua 12 320
Total 233 505 2 370
Source : MINEE/DPPG
Autres infrastructures énergétiques (transport de gaz naturel)
Bien que disposant d’une importante réserve de gaz naturel connu depuis
longtemps, le Cameroun vient de commencer l’exploitation de cette ressource.
Le projet Cameroon LNG (Liquefied Natural Gas) consiste en une usine de
liquéfaction située à 30 km au sud de Kribi, sur la côte sud du Cameroun,
alimentée par un réseau national de transport de gaz la reliant aux gisements de
gaz. La capacité de production de l’usine de liquéfaction pourra atteindre
jusqu’à 3,5 millions de tonnes de GNL par an pour le premier train.
Le projet permet de créer un réseau national de transport de gaz naturel reliant
les gisements de gaz naturel offshore du Cameroun au site de l’usine GNL ; ce
site, alloué au projet GNL par l’État, est situé à proximité du projet de port en
eaux profondes de Kribi. En matière de gaz naturel, la SNH en assure la collecte
auprès des sociétés productrices et le transport vers les industries, les
producteurs d’électricité, tous autres clients éligibles, les sociétés de distribution
de gaz et les sites de traitement destinés à l’exportation du gaz.
L’Assemblée Nationale a délibéré et adopté en sa séance plénière du lundi 2
avril 2012 le projet de loi n°909/PJL/AN par lequel toute activité de transport et
de distribution de gaz est soumise à l’obtention d’une concession. La concession
n’est valable que dans le périmètre pour lequel elle a été octroyée. Elle définit
selon le cas, les droits et obligations du transporteur ou du distributeur, dans la
gestion du réseau dont il a la charge.
Production et consommation
L’évolution des moyens de production d’électricité n’a pas suivi la demande au
point ou des aménagements nouveaux s’imposent afin de permettre au
57
Cameroun de soutenir sa croissance économique par une production industrielle
importante. Les investissements nécessaires pour la réalisation des
infrastructures électriques afin de mettre le Cameroun a l’abri d’une crise
énergétique a court terme et surtout permettre au secteur électrique d’impulser le
développement économique sont divers et coûteux, ils sont estimés à 1,37
milliards d’Euros pour la période 2005 à 2015 (Ngnikam, 2006).
Le problème du financement des secteurs électriques dans les pays africains en
général et au Cameroun en particulier est une préoccupation des organismes de
développement car l’électricité est a la base de la croissance économique (Shurr,
1990). L’obtention des financements est conditionnée par l’élaboration des
politiques énergétiques efficaces et réalistes, la restructuration du secteur
électrique et le respect des exigences des bailleurs de fonds à savoir la bonne
gouvernance, la garantie des droits des investisseurs et la libéralisation du
marché de l’électricité (Bile, 1998).
Tableau 20 : Evolution de la structure du parc de production d'électricité d’AES
SONEL (en MW)/hab taux de croissance démographique appliqué 2,6%
N° Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010
1 Population * 17,1 17,7 18,2 18,7 19,2 19,7
2 Total parc 1270 1278 1331 1373 1572 1593
3 Prod élec/hab 7,4 x 10-5 7,2 x 10-5 7,3 x 10-5 7,3 x 10-5 8,1 x 10-5 8,1 x 10-5
* Population en million d’habitants
Tableau 21 : Bilan électricité 3 dernières années
58
consommation finale d’énergie par habitant s’est quand à elle stabilisée à 0,30
tep/hab au Cameroun.
59
Pétrole lampant consommé par dépot en 2001/2002 (m3) GPL consommé par dépôt en 2002/2003 (tonne
Grapique 10 pétrole lampant consommé par dépot en 2001/2002 (m3) Graphique 11: GPL consommé par dépôt en 2002/2003
(tonne métrique)
60
La consommation de GPL est passée de 33 ktep en 2001 à 58 ktep en 2010, soit
une augmentation de 76% en 9 ans. Malgré cet important accroissement, il
importe de relever que la consommation du gaz domestique reste très faible au
Cameroun comme en témoigne les pénuries récurrentes et le faible accès surtout
en milieu rural et dans la zone de savane du Nord Cameroun.
L’offre aujourd’hui reste limitée par un système subventionné et administrée5
d’une part et par les problèmes structurels (insuffisance des capacités de
stockage, absence de stocks de sécurité, coût élevé des équipements de première
consommation, faible interchangeabilité des emballages, etc.). Selon la CSPH,
les mises à disposition de GPL ont augmenté de 9 % entre 2010 et 2011.
La consommation du pétrole lampant est passée de 101 ktep en 2001 à 67 ktep
en 2010, soit une baisse d’environ 34%. Cette baisse est observée depuis 2003.
Ce phénomène pourrait s’expliquer par l’augmentation des prix des produits
pétroliers et l’augmentation des zones rurales électrifiées. Cette baisse continue
de la consommation du pétrole lampant entraine une modification de la structure
de consommation des produits pétroliers par les ménages.
Evolution du taux de dépendance énergétique du pays en produit pétrolier
La SONARA raffine essentiellement le pétrole brut provenant du marché
international (87% en moyenne), le complément provenant des champs
pétroliers de RIO DEL REY au Cameroun dont le brut est particulièrement
apprécié pour ses rendements en Fuel Oil. Pour satisfaire les besoins de son
marché en produits raffinés, la SONARA recherche sur le marché international
le cocktail de brut le plus approprié. Cette situation devrait changer dans les
prochaines années avec la mise en œuvre du projet de modernisation du profil
technologique de la raffinerie.
Le Cameroun est fortement dépendant de l’extérieur par rapport au GPL. En
effet, malgré la demande croissante, la production du GPL par la SONARA était
en baisse continue jusqu’en 2009 à cause de son niveau de complexité assez
modeste et du fait que la SONARA considère le GPL comme un gaz fatal qui ne
constitue pas un objectif de production pour elle. La production de GPL remonte
légèrement en 2010. L’embouteillage du GPL se fait essentiellement à Douala ;
ville portuaire. Le taux de dépendance énergétique de ce produit établi à 65% en
2010, traduisant ainsi une forte vulnérabilité du système d’approvisionnement en
GPL. Ce fait est d’autant plus accentué que les infrastructures de stockage et de
transport sont en quantité insuffisante.
Tableau 24 : Evolution de l’approvisionnement de la SONARA en pétrole brut Unité :
Milliers de TM
N Désignation 2001 3002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 201
° 0
1 Achat à la SNH 157 134 109 274 124 249 325 409 346 401
2 Importation 1410 1127 1640 1675 1731 1608 1760 1663 1420 171
1
61
3 TOTAL 1 567 1 261 1 749 1 949 1 855 1 857 2 085 2 072 1 766 2
113
Source : SONARA, Calculs SIE-Cameroun
Consommation d’énergie
L’on peut définir la consommation d’énergie finale comme la quantité d’énergie
disponible pour l’utilisateur final. Elle ne prend pas en compte les pertes de
distribution et les énergies consommées comme matière première pour produire
une autre forme d’énergie. La consommation d’énergie porte sur 73% bois
énergie, 20% de produits pétroliers, et 7% d’électricité.
62
associé à la production pétrolière, sont responsables d’mission du méthane, du
monoxyde de carbone et du CO2.
L’indicateur pourrait aussi être exprimé en termes d’émissions de gaz à effet de
serre. La quantité des émissions de GES dues à la déforestation entrainée par le
secteur énergétique peut être calculée à partir de la consommation de bois de feu
à usage énergétique (soit directe, soit par transformation en charbon de bois) au
cours d’une année. Pour cela, il faut l’estimation de la part du bois qui vient de
forêts exploitées de façon renouvelable et de la part du bois qui vient de surfaces
déboisées. Ensuite, il faut estimer la densité de biomasse moyenne des surfaces
déboisées (en tonnes de bois par hectare) et ainsi l’on arrive à la quantité de
carbone qui est la moitié du poids de la biomasse.
Il est aussi possible de calculer la contribution du secteur énergétique à la
déforestation à partir de l’inventaire national des émissions de GES. On peut
soustraire du total des émissions de GES dues au changement de l’usage des sols
disponible dans l’inventaire, la part des émissions causées par les usages non
énergétiques du bois, si elle est disponible ou peut être estimée à partir de
données de l’industrie du bois. Si les données ne sont pas disponibles
séparément, il sera acceptable d’utiliser le chiffre global et l’analyste donnera
alors une indication de ce qu’il estime être dû aux activités énergétiques.
Résidentiel 2008
Tertiaire Résidentiel Tertiaire Agriculture Non énergie
Agriculture
Mtep % Mtep % Mtep % Mtep % Mtep % Unité
0,273 19,9 0,208 15,1 0,061 4,5 0,004 0,3 0,015 1,11 Cameroun
Source : Les Consommations d’Energie des pays de la CEDEAO et de la CEMAC
63
totale finale/hab pétroliers
Unité Million Mtep Tep Mtep % Mtep %
Cameroun 19 5,9 0,3 1 17
Source : Les Consommations d’Energie des pays de la CEDEAO et de la CEMAC
64
L'importance des capitaux utilisés pour développer le secteur énergie au
Cameroun a nécessite la mise en place d'une stratégie de financement et de
gestion des projets énergétiques. L'existence du risque géologique dans le
secteur pétrolier explique l'absence de financement externe au stade de la
recherche-exploration. Au stade ultérieur, le financement des opérations se fait
aisément à l'aide des crédits internationaux.
La stratégie de financement repose essentiellement sur des "accords
d'association" entre l'Etat et les compagnies pétrolières étrangères. Au terme de
ces accords, l'Etat a laissé aux compagnies la charge de mener les opérations
pétrolières tout en s'assurant un contrôle par le biais de sa participation au
capital des compagnies et d'une participation aux dépenses d'investissement sur
les gisements productifs, étant entendu que la compagnie avance a l'Etat sa part
dans les dépenses de l'association, moyennant quoi elle recevra - après
production - une part de la rente minière du gisement, l'Etat se cantonnant a
assurer les conditions (juridiques et fiscales) d'une meilleure incitation a la
poursuite des investissements.
L'accès aux capitaux internationaux est très limité pour les projets d'électricité
en raison de la faiblesse des facteurs de charge et de la politique de tarification
qui augmente le risque d'exploitation. La politique gouvernementale en matière
de tarifs vient souvent contrarier les objectifs économiques et financiers de
l'entreprise d'électricité.
La stratégie consiste ici à promouvoir autant que possible l'autofinancement des
projets en améliorant leur rentabilité par la recherche des financements publics
(emprunts bilatéraux et multilatéraux), l'utilisation des cofinancements avec les
crédits d'exportation et le recours à un système tarifaire favorisant une meilleure
allocation des ressources et l'efficacité économique.
Facture énergétique
D’après l’Enquête sur la consommation d’énergie domestique réalisée par le
MINEE en 2008, 60% du bois de feu est acheté tandis que le reste est acquis par
des voies non commerciales. Ainsi, la facture énergétique des consommateurs a
été de 1 191 milliards de F CFA, soit une hausse de près de 4% par rapport à
l’année précédente. Cette facture peut se décomposer comme suit :
Produits pétroliers : 54 %
Electricité AES SONEL : 12 %
Autoproduction : 18 %
Biomasse : 16 %
En rapprochant la consommation finale et la facture énergétique, il apparaît que
la biomasse qui représente plus de 73% de l'énergie consommée au Cameroun
correspond à environ 16% des dépenses énergétiques nationales. Par contre les
énergies commerciales qui représentent moins de 27% en volume couvrent 84%
de la facture énergétique nationale.
65
Les dépenses énergétiques des ménages ont été estimées à 296 838 millions de
FCFA en 2010, dont 23% sont destinées à l’achat de l’électricité. Le fait que le
bois-énergie soit l’énergie la plus accessible explique que la facture assignée à
cette ressource représente près de 50% de la facture énergétique des ménages,
probablement due à la quantité importante consommée. De ce fait, une attention
particulière doit lui être accordée dans les politiques énergétiques. Cependant, la
sciure et le copeau qui sont généralement consommés avec le bois de feu ne
représentent que 1 % de la facture énergétique.
Tableau 29 : facture consommation d’énergie en 2010
N° Energie Consommation Facture
finale en ktep Millions de %
CFA
1 Bois de feu 3 981 0%
Acheté 1 393 59 221 13%
Non acheté 2 587 - 0%
2 Charbon de bois 87 21 416 2%
3 Sciure et copaux 106 530 0%
4 Autre biomasse - - 0%
5 Total biomasse 4 173 185 167 16%
6 Pétrole 1 156 647 924 54%
7 Electricité AES 210 143 000 12%
SONEL
8 Auto production 208 215 436 18%
9 Total 5 747 1 191 527 100%
Source : Bilans énergétiques SIE-Cameroun, 2011
Il s’agit de la facture de la consommation finale, c’est-à-dire les dépenses
effectuées par les consommateurs. Cette facture inclut l’ensemble des coûts
augmentés de la marge des intermédiaires et des différentes taxes. Il importe de
relever qu’en l’absence de données, les prix unitaires moyens sont ceux de la
ville de Yaoundé.
Les investissements dans le secteur énergétique restent faibles au Cameroun. On
a noté seulement l’investissement dans la centrale à gaz de Limbé permettant
d’augmenter la capacité de production et réduire les délestages. Le montant des
investissements pour cette centrale est de 5 milliards de FCFA (10 millions de
$US). L’ensemble des investissements projetés dans le secteur énergétique
s’élève à 1745 millions de dollars entre 2005 et 2015. Les investissements pour
l’amélioration de la capacité de stockage des gaz domestiques étant de 72
millions de dollars.
Tableau 30 : Investissements projetés dans le secteur de l’énergie entre 2005 et 2015 (DSRP,
2005)
Montant Montant en
(milliards millions
$US
FCFA)
66
Programme électrification rurale 1 (72000 51,2 102,4
abonnés)
Centrale à gaz de Kribi (150 MW) et 85 170
dispositifs de transport de l'énergie
Réhabilitation d'Edéa et Song Loulou (30 50 100
MW)
Electrification Rurale 2 (7000 abonnés) 5,2 10,4
Electrification rurale 3 (50 villages) 6,5 13
Electrification rurale 4 25 50
Barrage réservoir de Lom Pamgar (170 MW) 50 100
Aménagement hydro de Nachtigal (280 MW) 150 300
Aménagement hydro de Warak (75 MW) 75 150
Aménagement Hydro de Song Dong (280 175 350
MW)
Aménagement hydro de Memve’ele (200 200 400
MW)
Total 872,9 1745,8
Les investissements projetés pour la construction des centrales hydroélectriques
sont estimés à 1400 millions de dollars (80% de l’ensemble des
investissements).
En 1988, les investissements totaux dans le secteur de l’énergie étaient de 339
milliards de FCFA en 1988 (678 millions de $US), 9% de ces investissements
étaient réalisés dans les centrales hydroélectriques.
67
Il s'agit d'une part, de l'IFC/Banque Mondiale, la FMO, PROPARCO, la BAD,
la BDEAC, et d'autre part, d'un groupe de banques locales (Afriland First Bank,
la SCB Cameroun, la BICEC, et la SGBC) ayant comme chef de file la Standard
Chartered Bank. Ce crédit à long terme va servir à rembourser le crédit relais de
60 milliards de francs CFA contracté par KPDC en mai 2011, couvert par la
garantie de la République du Cameroun, et qui a permis de commencer
sereinement les travaux de construction de la centrale à gaz, en attendant la mise
à disposition de la totalité du financement. Ce crédit va surtout permettre de
couvrir l'ensemble des besoins de financement du projet et d'accélérer le
calendrier de construction de la toute première centrale à gaz du Cameroun afin
que les 216 MW soient disponibles dans les meilleurs délais.
La centrale à gaz de Kribi augmentera ainsi la capacité et la fiabilité de l'offre
d'électricité au Cameroun en mobilisant des financements privés, en monnaie
locale notamment. La principale innovation est l'utilisation de la garantie
partielle de risques mise en place par la Banque Mondiale et qui permet aux
banques commerciales locales de soutenir pour la première fois les
investissements dans le secteur de l'électricité. Cette formule offre l'avantage de
renforcer la capacité des banques locales à fournir des financements à long
terme pour des projets d'infrastructure.
Le coût total du projet est de 173,2 milliards de FCFA, avec un apport en fonds
propres d'un montant de 42,7 milliards FCFA, répartis entre AES Corporation
(56%) et la République du Cameroun (44%). Ils ont été entièrement libérés.
Le souhait est que ce projet se termine dans de bons délais et qu'il puisse
permettre de combler le déficit qui existe actuellement sur le réseau électrique,
mais aussi d'offrir des opportunités de développement de nouveaux projets, en
particulier les projets d'extension des unités d'Alucam. Kribi nous permet de
disposer d'une puissance thermique à gaz qui apporte la diversité dans nos
sources de production d'électricité face aux aléas climatiques dont souffre
l'hydraulique, et cela aboutira en fin de compte à l'amélioration de la qualité du
service.
A ce jour, le Cameroun dispose, via AES-SONEL et DPDC, d'une capacité
installé de 1033 MW. L'énergie produite à Kribi est livrée à AES-Sonel et vient
renforcer la capacité du pays (1249 MW) à couvrir la demande de ses abonnés
qui croit très rapidement. Selon le Directeur des Opérations pour le Cameroun à
la Banque Mondiale, la centrale de Kribi permet d'alimenter "163 000 ménages,
soit près de 815 000 personnes, dont 50% de femmes. En tenant compte des 50
MW qui seront fournis indirectement à Alucam, il devrait avoir des effets
positifs considérables sur l'économie camerounaise".
Développement du sous – secteur de l’électrification rurale
68
Le secteur énergétique camerounais évolue sous l’existence du Fonds de
l’Energie Rurale (FER). Ce fonds vise à apporter la part de subvention qui serait
nécessaire pour rendre les projets d’électrification attractifs pour les
investisseurs potentiels et soutenables pour les bénéficiaires.
Le Président de la République du Cameroun a signé le 10 décembre 2009, le
décret n° 2009/409 portant création, organisation et fonctionnement du Fonds de
l’Energie Rurale (FER). Il s’agit du mécanisme de financement de l’accès à
l’énergie en zone rurale.
Les travaux de conception des mécanismes de fonctionnement du FER ont
permis entre autres de donner une définition de ce qu’il faut entendre par projet
d’électrification rurale. La proposition de l’Agence de Régulation du Secteur de
l’Electricité (ARSEL) qui a été retenue, tire son essence du constat depuis
quelques années, de l’inefficacité des programmes d’électrification rurale.
A titre d’illustration des difficultés observées, il faut relever que malgré les
montants importants investis dans ce sous secteur, l’impact sur
l’approvisionnement des populations en électricité est marginale du fait du
saupoudrage qui a parfois conduit à affecter moins de 2.000.000 FCFA à
certaines localités. L’insuffisance de ces montants à souvent impliqué dans
certaines localités l’achat soit d’un transformateur, soit du câble, soit encore de
poteaux pour par la suite, continuer pendant de longues années à attendre
l’achèvement du projet.
Aujourd’hui, le texte apporte une solution au problème ainsi décrit dans la
mesure où la bonne identification de la cible et du contenu technique du projet
constitue un préalable.
Le FER présente le mérite de fédérer l’ensemble des financements de
l’électrification rurale. Aussi, pour la définition et la conduite d’une politique
d’énergie rurale, il apporte des éclaircissements au sujet de quelques concepts à
savoir : énergie rurale, milieu rural, opérateur de service d’énergie rurale et
projet d’électrification rurale. Par ailleurs, le FER institue les outils de gestion
d’une politique efficace qui intègrent la planification, la programmation et le
suivi des projets. Le Cameroun dispose désormais d’un puissant outil de
développement de l’électrification rurale.
Taux d’ER très faible autour de 20%; Sur 13000 localités que compte le
Cameroun, environ 10 000 sont non électrifiées. 20% de 4 705 000 ménages ont
accès à l’électricité au Cameroun, soit 941 000 ménages.
Accès au gaz domestique comme système de cuisson moderne.
L’utilisation du gaz comme combustible pour la cuisine entre 1996 et 2001
laisse apparaître que le gaz est un service exclusivement utilisé par les ménages
urbains, l’enquête sur le gaz de pétrole liquéfié (GPL) réalisée en 2004 révèle
69
que 18,6% de ménages ont accès au gaz domestique, ce chiffre correspond à
46% en zone urbaine et 3,3% en milieu rural (contre 1% en 1995).
Production d’énergie par forme en 2010 (proportion de la part d’énergie nouvelle et
renouvelable dans le bilan énergétique national)
Biomasse 53%, électricité 4,3%, produits pétroliers 42,7%, soit un Total : 8 521
ktep (1 tep (tonne d’équivalent pétrole) = 11 628 kWh).
Bien que la consommation de bois pose énormément de problèmes sur le plan
environnemental et sanitaire, cette ressource énergétique reste la plus
consommée au Cameroun. La consommation du bois-énergie en 2010 a
représenté 73 % de la consommation totale d’énergie, l’électricité 7 % et les
produits pétroliers 20 %.
70
Section 2 : Situation actuelle
2.1 ACCES AUX SERVICES ENERGETIQUES
5. Vue d’ensemble et évaluation
Les services énergétiques sont des offres d’une vaste gamme de solutions
énergétiques dont le but principal est la réalisation d'économies d'énergie.
Pour ce qui est du Cameroun, il existe une importante variété de sources
d’énergie, des énergies fossiles aux énergies décarbonées encore appelées
énergies renouvelables. Parmi les énergies fossiles existantes, il y a le lignite, le
pétrole brut, le gaz naturel et le gaz méthane (dont l’exploitation a débuté en
2012) ; les recherches ne portent pas encore sur le pétrole schiste et les gaz
schistes. Parmi les énergies décarbonées, les plus usuels sont le bois de chauffe,
l’hydroélectricité, et l’énergie solaire. Les autres sources d’énergies
renouvelables dont le potentiel n’est pas négligeable, sont l’énergie éolienne,
l’énergie marémotrice, l’énergie houlo-motrice, l’énergie hydrolienne, les
biocarburants de 1e, 2e, 3e, et 4e génération.
Malgré cette variété des sources énergétiques au Cameroun, l’offre énergétique
reste encore principalement dominée, et pour cause (coût de production très
bas), par l’hydroélectricité et le bois de chauffe. En effet, ces sources d’énergie
restent les plus compétitifs en termes de prix, du moins au stade actuel de leurs
évaluations.
Au Cameroun, la faible offre énergétique a deux principales causes : l’énergie et
sa qualité. En ce qui concerne le secteur de l’électricité, la production nationale
est principalement assurée par les centrales hydroélectriques pour son coût très
compétitif et sa disponibilité, et thermiques du concessionnaire du service public
AES-SONEL pour très souvent faire face aux déficits en offre énergétique
ambiante. La capacité totale installée en 2012 était de 1,115 GW. Les
estimations la situent entre 1177MW et 2406MW en 2015 avec la mise en
service de nouvelles centrales actuellement en construction. En plus de ces
moyens de production, les auto-producteurs ont une capacité installée d’environ
267MW, qui correspond à 22% de la production totale d’électricité.
La production d’électricité est fortement dominée par les centrales
hydroélectriques (76%) qui ne représentent que 72,2% de la capacité totale
installée. La situation est particulièrement défavorable pour la production
thermique de l’AES-SONEL qui détient 24% de la capacité installée, alors
qu’elle ne produit que 5% de l’énergie totale.
Tableau 31 : Production de l’énergie électrique au Cameroun (MW)
71
Centrales hydroélectriques Capacité Productio Projectio
installée n n
Edea 267
Song Loulou 396
Lagdo 72
Auto producteurs (2010) 586
Biny à Warak 75
Colomines 12
Lom Pamgar (réservoir) 170
Mekim 10
Memve’ele 230
Nachtigal 280
Noun Wouri 2 500
Song Dong 280
Song Mbengué 900
Centrale thermique
Bamenda, Mbalmayo, Ebolowa 60
(2011)
Bertoua 30
Centrale à gaz de Kribi 216 116 330
Centrale fuel lourd Bafoussam 14
Centrale fuel lourd Bassa 20
Centrale fuel lourd 20
Djamboutou
Centrale fuel lourd Limbe 85
Centrale fuel lourd Logbaba 18
Centrale fuel lourd 35
Oyomabang
Centrale thermique de Yassa 86,1
Yaoundé (Ahala) (2011) 40
72
Données les plus récentes liées à l’énergie
Electricité AES Sonel: 12%, environ 5 761 milliards kWh (2013 est.)
Auto- Production: 18%
Biomasse (bois énergie et charbon de bois): 73%
Production Electricité: 5 761 milliards kWh (2013 est.)
Consommation Electricité : 5 181 milliards kWh (2013 est.)
Exportation Electricité: 0 kWh (2013 est.)
Importation Electricité -: 0 kWh (2013 est.)
Electricité – capacité installée: 1.115 millions kW (2013 est.)
Electricité – énergie non fossile : 27.8% de la capacité totale (2013 est.)
Electricité – centrales hydroélectrique: 72.2% de la capacité totale
installée (2013 est.)
Taux de perte dans le réseau de distribution : 30,8% en 2013.
Energy – des autres sources renouvelables que le bois de chauffe et le
charbon de bois: 0% capacité totale installée (2013 est.)
Longueur des lignes de transport d’énergie : HT 225kv 280 km, HT 110kv
337 km, HT 90kv 1064 km, MT (5,5 à 33kv) 10744 km, BT 380 à 220 V
10 560 km ; les lignes de HT n’ont pas évolué de 2001 à 2010, faible
croissance des MT (2,1%/an) et BT (3,2%/an).
Nécessité de modernisation et d’intensification du réseau de transport
d’électricité pour offrir au maximum des populations, l’énergie électrique
dont ils ont tant besoin.
Le Tableau 13 nous montre une consommation d’électricité (2013) kWh/
habitant /an = 243,2, soit 1070 kWh/ménage/an ; l’idéal à atteindre 4680
kWh/ habitant/an (référence Afrique du Sud), ou 20592 kWh /ménage /an.
Pour un éclairage avec une ampoule économique de 300 lumens (ln) pour 4h
par jour et par ménage, il faudra 564 kWh/habitant/an ou 2482
kWh/ménage/an. Au vu des données qui précèdent, le Cameroun dispose
d’un important potentiel hydrologique nécessaire pour atteindre l’idéal
énergétique bon marché, et en exporter.
Le taux de croissance calculé sur dix ans de la consommation nationale
d’électricité est de : ԑ = 3,3% (2013). Au rythme de la croissance actuelle de
la consommation d’énergie électrique, il faudra 26 ans pour atteindre les
objectifs fixés pour une croissance démographique nulle. Pour une
croissance démographique de 2,2% comme c’est le cas, il nous faudra 78
ans. D’où la nécessité d’accélérer l’offre énergétique, essentiellement la
ressource énergétique la moins chère qui est l’hydroélectricité. Pour
satisfaire la demande minimale actuelle en électricité, il faut plus que tripler
l’offre actuelle.
73
Sur 13 014 localités (recensement général de 2007) on n’enregistre que 2
700 localités électrifiées (2013). Malgré l’effort consenti par l’Etat dans le
projet d’électrification rurale et périurbaine, de nombreuses localités (plus de
10 500) restent non encore électrifiées.
Accès à l’électricité : Yaoundé 98,2%, Douala 97, 1% ; Maroua 11,8%,
Garoua 25,5%.
Proportion des ménages ayant accès à l’électricité en 2013 : 41% (79%
urbains et 21% rural). Le tableau 40présente le taux d’accès à l’électricité
selon le niveau de vie : Bois de feu, pauvre 99.9% non pauvre 96,2%.
Electricité : pauvre 22,6%, non pauvre 31%. Gaz domestique : pauvre 0,2%,
non pauvre 5,7%. Pétrole lampant : pauvre 62,6%, non pauvre 60%. Ces
indicateurs nous montrent le faussé d’accès à l’énergie entre les pauvres et
les non pauvres, et le gap à combler pour répondre aux besoins de
l’ensemble des populations. Sur plus de 5 millions de ménages, moins de six
cent milles sont abonnés au réseau national d’électricité, soit 12%.
L’augmentation de l’offre en électricité ainsi que les infrastructures de
transport sont indispensables pour répondre à cette importante demande.
Pour ce qui est de l’énergie fossile, la production du pétrole brut est de :
63 520 bb/j (2013), exportation 55 680 bb/j (2013), importation 34 220 bb/j,
réserves prouvées 200 millions bb (2013). La capacité de raffinage de la
SONARA est 2 100 000 Tonnes/an (2013) avec possibilité d’extension à
terme de 2 100 000 tonnes à 3 500 000 tonnes/an. Dans ce secteur, on assiste
à une importante perte par torchage dans la raffinerie, des gaz combustibles
qui auraient pu être valorisés en électricité ou en énergie domestique ; la
modernisation des infrastructures de la SONARA est indispensable pour
accéder à cette source d’énergie actuellement non valorisée. La quantité
raffinée produite par la SONARA est de : 43 500 bb/j, avec une
consommation du pétrole raffiné de: 29 410 bb/j, et du pétrole raffiné
exporté : 13 370 bb/j, pétrole raffiné importé : 6 018 bb/j. Le taux de
croissance de la production nationale des énergies fossiles raffinées à la
SONARA est de : β = 3,4% ; le tableau ci-dessus présente les détails de la
production nationale de l’énergie fossile raffinée par type de produit. Les
taux de croissance de la production du gaz butane (GPL) est de β1 = 11%,
l’essence est de β2 = 3,6%, kérosène est de β3 = 7,7%, du gazole β4 = 5,7%,
du VGO β5 = 16,2%, du FO 1500 β6 = 1,2%, du FO 3500 β7 = - 6,1%. Il
ressort de ce détail, une forte croissance de la production du GPL, du
kérosène, du gazole et de l’essence liées à la demande intérieure.
La forte croissance dans ce secteur est liée à la dynamique économique
interne. La hausse croissante du prix mondial de l’énergie fossile, et les
subventions accordées par l’Etat, pourraient occasionner une forte tension de
trésorerie si les dispositions légales et réglementaires ne sont pas prises pour
74
y adjoindre d’autre sources d’énergie moins polluantes et bon marché,
comme les biocarburants.
Pour ce qui est du gaz naturel, les réserves prouvées encore inexploitées sont
de 135,1 milliards de m3 (2013). L’exploitation et la consommation locale de
cette ressource permettra de baisser les émissions anthropiques des GES en
milieu forestier et améliorer l’offre et la qualité de l’énergie domestique
affectée à la cuisson, ce qui contribuera à améliorer la santé des populations
urbaines et rurales tributaires du bois énergie pour la cuisson. La capacité
totale de stockage des produits pétroliers de la SONARA, est de : 257 846
m3 dont 22 953 m3 pour le pétrole lampant et 10 860 m3 pour le gaz
domestique (GPL). Pour la SCDP, elle gère un parc de 7 dépôts pétroliers
d’une capacité de 249 310 m3, dont 43 490 m3 pour le pétrole lampant, et
4 580 m3 de gaz domestique (GPL). Le gaz domestique en 2013 port net sur
880 266 bouteilles dont 767 285 bouteilles de 12,5 kg. pourrait si les
investissements sont soutenus pour sa production,
L’offre nationale prévisible du GPL est de 48 TM 2013, et estimée à 228
TM en 2035. Avec une très forte croissance annuelle pour la production de
GPL qui de11%, des programmes d’approvisionnement en zone rurale
devraient être soutenus pour baisser les risques de santé des populations, et
les émissions des GES. Il est à signaler que la consommation de GPL
comme combustible pour la cuisine en 2013 est de 46% pour la population
urbaine et 3,3% pour la population rurale.
Les émissions de CO2 liées à la consommation des énergies fossile sont de 8
126 TM en 2011.
Pour ce qui est du transport et de la distribution des produits pétroliers, 1
tanker, 110 wagons-citernes, 972 camions – citernes (2002). On compte pour
les stations services 652 au 31 Juillet 2014, dont 80% dans les chefs lieux de
département, et 52% dans les grandes villes des régions du littoral et du
centre.
Il ne serait pas superflu de rappeler qu’en général, l’énergie électrique est
produite avec un taux de disponibilité de 85% en hydraulique et 80% pour les
centrales thermiques. Les installations hydroélectriques fonctionnent en
moyenne 5339 h, contre 1238 heures seulement par an pour les centrales
thermiques ; ce qui démontre le faible niveau d’utilisation des capacités
immobilisées. Pour les auto-producteurs, leurs installations de production
d’énergie sont comparativement plus utilisées que les centrales thermiques du
concessionnaire de service public.
Face à cette situation, les programmes mis en œuvre concernent :
‐ La réforme de 1998 et l’amélioration du cadre institutionnel ;
75
‐ La mise en œuvre d’un plan de développement du secteur électrique visant la
création de trois barrages hydro-électriques et d’une centrale thermique pour
une puissance cumulée supplémentaire de 800MW, ainsi que d’un barrage
de retenue de 7milliards de m3 à Lom Pangar ;
‐ La mise sur pieds d’un Plan de Développement du secteur Electrique à
l’horizon 2030 (PDSE-2030) ;
‐ Un Plan Directeur d’Electrification rurale (PDER) et
‐ Un Plan d’Action National Energie pour la Réduction de la Pauvreté
(PANERP), (04) Programmes d’Electrification Rurale (PER).
‐ Ces actions ont pour but d’accroître l’offre d’électricité dans le but
d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le Développement (PANERP,
2005 et MINEE, 2008).
‐ Les interconnexions qui portent sur : interconnexion Tchad- Cameroun avec
la construction du barrage hydroélectrique de Binni à Warac, perspective de
l’interconnexion Inga- Lagos avec de nouvelles capacités de production
hydroélectrique.
La production de l’énergie à partir de la biomasse (bois énergie et charbon
de bois) représente 65% de la production totale d’énergie en 2013. Le taux
de croissance de la production du bois énergie est de 5%. Consommation de
bois énergie est de 9 133 k tonnes avec un taux de croissance de 2,67% par
an. Au Cameroun le bois énergie constitue la principale source énergétique
des ménages pour faire la cuisine (73%). Cette source d’énergie est nocive
pour la santé des populations urbaines et rurales, et devrait subir des
transformations comme la granulation pour la sciure de bois, et la
torréfaction pour réduire leurs nocivités sur la santé. Aussi, l’usage des
foyers améliorés sur toute l’étendue du territoire national, améliore la
combustion et baisse la capacité polluante du bois de chauffe. Il est à noter
que le bois torréfié a une capacité calorifique trois fois supérieur à ce lui du
charbon de bois. Afin de réduire l’emprunte du bois de chauffe sur
l’environnement (émission des gaz à effet de serre, pluies acides,
changement climatique), l’usage du GPL, du bois torréfié et de la sciure
granulée devraient être développé dans les villes où la demande est très
forte, d’autant que dans les campagnes, les bois énergie consommés sont
prélevés du stock naturel (bois mort) ou des rebus des activités
anthropiques ; en milieu rural, les foyers améliorés sont très conseillés.
Outre le bois énergie propre (torréfié ou granulé) dont la capacité calorifique
est optimale et moins polluante, d’autres sources d’énergie peuvent être
développées à partir de la biomasse, en l’occurrence les biocarburants de
deuxième génération (bioéthanol, biodiesel et leurs polymères) pour le
transport et la production d’énergie électrique, avec la mise en place du
cadre législatif et réglementaire approprié pour le développement de cette
source d’énergie propre, afin de baisser les émissions de GES.
76
S’il est à privilégier l’hydroélectricité qui est une ressource abondante moins
polluante et bon marché, d’autres sources d’énergie décarbonnées comme
l’éolien, les biocarburants, l’hydrolienne, les marées motrices, ou des
microbarrages pourraient être envisagées dans des zones éloignées des
couloirs de transport énergétique.
La modernisation et le développement du réseau de transport et de
distribution d’énergie électrique est indispensable pour réduire au minimum
les pertes liées au transport.
Réhabilitation et extension de l’éclairage public. Si la priorité en
approvisionnement électrique porte sur les grandes villes comme Douala et
Yaoundé, les autres chefs lieux de région n’en sont pas nantis. Il est de ce
fait indispensable d’améliorer l’offre énergétique des banlieux des grandes
villes de régions et des zones rurales.
Promotion de l’interconnexion sous régionale. Ici, l’important potentiel
hydroélectrique dont dispose le Cameroun, pourrait lui permettre
d’approvisionner tous les pays voisins Tchad, République Centrafricaine,
Congo Brazzaville, Gabon et Guinée Equatoriale, sans oublier le Nigéria,
pays non membre de la CEEAC CEMAC.
D’importantes infrastructures de production d’énergie électrique sont en
construction ou en projet de construction, pour améliorer substantiellement
l’offre énergétique. Ces efforts ne pourraient être perceptibles que si le transport
d’énergie est assuré, de la production à la consommation finale, des unités de
transformation, et des populations urbaines et rurales. Pour y parvenir, il y a la
nécessité de la réhabilitation, du renforcement des infrastructures de transport
électriques pour permettre d’accroître l’accès des populations rurales à
l’électricité via l’extension des réseaux haute tension (HT) moyenne et basse
tension (MT, BT).
Plus précisément, il s’agira de la construction des lignes mixtes MT/ BT et BT
simple, de la réhabilitation et de l’extension des réseaux HT/MT/BT, de la
construction des postes de distribution et des interrupteurs aériens associés, de la
réalisation de branchements et de l’installation de foyers d’éclairage public, de
l’électrification des zones périurbaines, ainsi que de la restructuration du réseau
de distribution des centres urbains.
Les zones rurales au Cameroun sont caractérisées par une dispersion de
l’habitat, un pouvoir d’achat limité et une consommation spécifique très faible
(243,2 kWh/abonné/an en moyenne).
Pour ce qui est du bois énergie, on en trouve abondamment dans les grandes
régions forestières du sud Cameroun, où l’exploitation de grume et la
transformation de bois laissent un important rebut valorisable ou affecté au bois
de chauffe. Avec une gestion rationnelle des ressources forestières, cette source
d’énergie disponible pourrait encore l’être pendant longtemps, si
77
l’approvisionnement des zones urbaines en bois énergie et en charbon de bois
est durable. En zone urbaine forestière, plus de 62% des ménages utilisent en
2013 le bois énergie et le charbon de bois. Dans la région de l’Extrême Nord
(aride), plus de 95% de ménages urbains sont tributaires du bois de chauffe et du
charbon de bois comme source d’énergie pour la cuisson. Il a été constaté
qu’issue de la biomasse, l’énergie domestique utilisée dans la Région de
l’Extrême Nord est à 80% fournie par le secteur informel et prélevée
prioritairement sur les ressources naturelles.
En dehors des forêts naturelles, les autres ressources forestières disponibles
sont :
‐ Les plantations forestières avec une production potentielle totale de
50 585 m3 par an, équivalent à 35 410 tonnes de bois soit un potentiel de
séquestration de 3,6 million de tonnes de CO2 ou encore0,97 million de
tonnes de carbone ;
‐ Les arbres hors forêt avec un volume potentiel d’exploitation de bois
énergie de qui s’élève environ à 169 605 m3/an (118723 tonnes de bois) ;
‐ Les importations interrégionales et transfrontalières de bois énergie sont
estimées à 360 tonnes par an, équivalent à 3184 m3 de bois ou 2228
tonnes de bois.
L’offre potentielle de bois énergie dans cette région est estimée à 1,13 millions
de m3 par an équivalent à 792 374 tonnes de bois.
A l’horizon 2022, si rien n’est fait, la consommation totale de bois dans cette
région sera de l’ordre de 1 859 millions m3, dont 1 637 million m3 de bois
énergie consommé au niveau de la région (88%), 21 724 m3 exporté vers le
Tchad, (1%), et 200 177 m3 de bois de service (11%). Pendant cette même
période, l’offre se situerait autour de 1 030 111 m3 par an, ce qui laisserait un
déficit annuel de 829 439 m3.
Pour faire face à cette forte pression en matière de bois énergie dans cette
région, le MINFOF avec le soutien du GIZ a expérimenté avec succès le
développement de la sylviculture affectée au bois énergie et au bois de service,
qui pourra certainement dans le future s’étendre et être vulgarisée sur tout le
territoire national. Aussi, la société civile et le MINEPDED s’activent à
vulgariser les foyers améliorés, pour optimiser l’utilisation de l’énergie issue de
la combustion du bois et du charbon de bois.
Les axes d’intervention pour atteindre cet objectif, portent sur :
‐ La production durable de bois énergie ;
‐ L’exploitation et la transformation du bois énergie ;
‐ Le transport et la commercialisation du bois énergie ;
‐ L’utilisation efficace du bois énergie ;
78
‐ Les conditions-cadres, notamment le contrôle forestier efficace, la
taxation différentielle.
Pour la réussite de ce programme, un plan d’action 2013 – 2017 a été mis sur
pied par le MINFOF, appelé « le Plan d’Action 2013 – 2017 de la stratégie Bois-
Energie de la Région de l’Extrême Nord. Ce plan prévoit de :
‐ Mettre sous aménagement une forêt totale d’environ 94 000 ha de forêt
naturelle ;
‐ Mettre en place 12 000 ha de reboisement ;
‐ Mettre en défens 360 ha ;
‐ Promouvoir la technique de réhabilitation des terres fortement dégradé et
le reboisement sans arrosage ;
‐ Lancer la promotion à grande échelle des foyers améliorés, cette
promotion vise dans un premier temps 47 850 foyers ;
‐ Tester l’installation d’une unité de biogaz.
Il est estimé de façon globale que les coûts de mise en œuvre de ce plan s’élève
à 9,02 milliards de fr. CFA. De la réussite de ce plan d’action pourrait dépendre
la duplication et la vulgarisation de ce programme dans toutes les régions du
pays.
Pour le biocarburant, il est encore au stade expérimental dans des structures de
recherche, et dans les plantations privées. Il n’est pas encore commercialisé ; le
potentiel existe et est important, en matière de biocarburant de 1e et de 2e
génération. En effet, l’Etat a déjà concédé d’importante superficie agricole
(700 000 ha en zone de forêt humide) pour la production alimentaire et des
biocarburants de 1e génération. Afin d’en limiter l’impact sur la biodiversité, des
opportunités existent pour la production du biocarburant de 2e génération, à
partir de la biomasse végétale.la technologie existe, et la volonté du
gouvernement de produire du biocarburant existe, d’autant plus qu’une Task
Force a été créée et logée au MINEE pour la réflexion sur le biocarburant et son
opérationnalisation au Cameroun.
Les autres sources d’énergie décarbonée comme l’hydrolienne, l’éolien les
micros barrages, le solaire etc. pourraient également être développées dans les
zones où elles ont un avantage avéré.
L’efficacité énergétique pourrait également être améliorée avec une campagne
d’économie d’énergie dans les services, les bâtiments, les industries et les
résidences. D’importants programmes devraient être mis sur pied pour limiter
les gaspillages en matière de consommation d’énergie. Ceci doit être couplé au
renouvellement des infrastructures de transport d’énergie, et aux choix
économiques des modes de transport des hommes, des biens et service.
79
6. Energie moderne pour des applications thermiques (cuisson
chauffage)
Prélèvement de bois
Le bois est récolté en majeure partie dans les parcours et jachères situés aux
alentours des villages. Il faut juste une demi-heure de marche pour atteindre le
lieu de ramassage du bois. Certaines femmes s'approvisionnent à proximité des
cases, d’autres s'approvisionnent à de grandes distances, parfois dans d'autres
terroirs, en l’occurrence ceux des zones arides.
Pour la collecte du bois, les zones d'abondance sont recherchées pour constituer
un stock de bois mort sur place, sans transport des branches sur de longues
distances. La hache est l'outil rudimentaire le plus utilisé. Les bois secs sont
transportés sur la tête ou par charrette.
Certains hommes se livrent également à la coupe de bois pour la vente ou pour
la transformation en charbon de bois pour les usages urbains. Les espèces
ligneuses visées sont : Terminalia laxiflora, Anogeissus leiocarpus, Prosopis
80
africana, Detarium microcarpum, Combretum sp. Les femmes s'approvisionnent
juste derrière les habitations pour faire la cuisine. Pour rechercher le bois à
vendre, elles vont plus loin (une heure et demie de marche). La taille et le
diamètre des bois coupés restent les mêmes (10 à 20 cm de diamètre et 2 à 3 m
de long).
Bois-énergie
Le bois-énergie est constitué du bois de feu ou de chauffage, du charbon de bois,
de la sciure, du copeau et des autres déchets dérivés d’origine ligneuse.
En 2008, le bois énergie représentait 77% de la consommation totale d’énergie.
La présentation du rapport annuel du système d’information énergétique du
Cameroun (SIE-Cameroun) au ministère de l’Energie et de l’Eau a permis de
faire le point sur le volume et les types d’énergies les plus consommées au
Cameroun. La répartition sectorielle de la consommation finale indique qu’en
2008, les ménages ont battu le record avec 74% de consommation contre 12,2%
pour le transport, 8,5% pour les autres et 5,3% pour le secteur industriel.
La consommation par type d’énergie, elle, montre que la biomasse constitue
73% de consommation finale, contre 20% pour les produits pétroliers et 7%
pour l’électricité. En considérant la consommation par habitant, on se rend
compte que le Cameroun est l’un des pays où la consommation moyenne
annuelle de bois de chauffe est la plus élevée, soit 625 kg par an et par habitant.
Le pays se place ainsi devant le Togo (361 kg/an/hab), le Niger (260) et le
Sénégal (165). Cela s’explique par l’abondance du bois dans le pays et
l’insuffisante transition vers les énergies modernes de cuisson des repas. Cela ne
va pas sans conséquences : disparition des mangroves, avancée du désert,
modification du climat. Dans la partie nord confrontée à l’avancée du désert, le
déficit en bois – énergie est perceptible.
Le MINFOF avec le soutien du GIZ développe dans la région de l’Extrême
Nord, un important programme de sylviculture (2013 - 2017) familiale pour le
bois de service et le bois énergie. Ce programme mérite d’être dupliqué dans les
autres régions, pour baisser la pression anthropique sur les ressources ligneuses
naturelles, et accélérer la dégradation des sols et le réchauffement de la basse
couche atmosphérique.
Il existe de grands déséquilibres dans le secteur énergétique. En l’occurrence,
une production pétrolière déclinante, une gestion informelle du bois de chauffe,
une offre énergétique insuffisante pour assurer la mise en œuvre des grands
projets industriels, un potentiel énergétique non mobilisé, une faible valorisation
des énergies renouvelables, etc..
Production de bois-énergie
81
Les résidus de bois issus du chantier forêt et les sous-produits d’exploitation
forestière constituent un gisement important de bois énergie. Ils ont trois
origines : les bois éliminés lors de la création de pistes forestières, les grumes
non valorisables par la filière bois œuvre à cause de défauts rédhibitoires (arbres
creux, problèmes sanitaires, fentes, défauts de forme…) et les rebus de
l’exploitation. Le volume de bois récupérable en forêt, dans de bonnes
conditions techniques et économiques, dépend de la composition de la forêt, la
configuration du terrain et la distance de transport du bois.
On peut estimer que le Cameroun a une disponibilité de production de 5 millions
de m3 de bois sur pied par an. Les cimes, les branches, les souches, les racines,
les coursons abandonnés dans les parcs à bois représentent environ 50% du
volume sur pied ; soit 2 ,5 millions de m3.
Le bilan énergétique de l’année 2010 montre que la production du bois énergie a
été estimée à 13 163 kTM, légèrement en hausse par rapport à 2009 (13 118
kTM) et répartie comme le montre le graphique ci-dessous en 2010.
82
Le tableau ci-dessous, donne la part des consommateurs de charbon de bois en
zone urbaine et rurale. Au niveau national, 36,65% de ménages ruraux
consomment du charbon de bois, alors qu’ils ne sont que 24,66% en zone
urbaine.
Tableau 33 : Pourcentage des ménages consommateurs
de charbon de bois par zone agro-écologique
Zone Urbaine Rurale Ensemble
Cacao-tabac 26,89 44,85 37,43
Café 41,28 45,61 44,37
Coton-élevage 28,53 17,88 20,14
Non classé 33,03 60,50 51,87
Douala 20,63 0,00 20,63
Yaoundé 12,43 0,00 12 ,43
Ensemble du pays 24 , 66 36,65 31,12
Source : MINMEE/PEN
Pour un taux d’humidité de 50% du sapeli de densité 0,9, pour 9kg de sapeli, on
obtient 1kg de charbon de sapeli. Pour faciliter nos calculs, nous estimons que
pour 1kg de charbon de bois, on a initialement 10kg de bois-énergie environ.
1 tonne de bois = 0,3215 tep ; 1 stère = 0,147 tep. Année de référence 2001,
consommation de bois énergie = 9133 k tonnes taux de croissance = 2,67 ;
consommation de charbon de bois = 83 k tonnes. Taux de croissance moyen =
2,79%. Production de bois énergie taux de croissance moyen = 5%.
Tableau 34 : Production et consommation de bois énergie et conversion de bois énergie en
charbon consommé en Ktonnes (C° = consommation ; X° = production)
Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
X° Bois énergie 2000 2100 2205 2315 2431 2553 2680 2814 2955 3103
C° Bois énergie 9133 9377 9627 9884 10148 10419 10697 10983 11276 11577
C° charbon de 83 85,3 87,7 90,1 92,7 95,2 97,9 100,6 103,4 106,3
bois
C° bois équiv C 830 853 877 901 927 952 979 1006 1034 1063
83
Ce tableau montre à souhait l’informel du secteur bois énergie et le déficit de
traçabilisation de la production du bois énergie. Il est à remarquer que les
sources d’approvisionnement sont plurielles, du prélèvement naturel (arbre mort
sur pied ou reversé par le vent,), à l’abattage pour le bois énergie et le charbon,
en passant par les rebus de l’industrie forestière et du bois. Aussi,
l’indisponibilité des données sur l’exportation peut provenir de ce que cette
activité pourrait être clandestine.
Accès au gaz butane et autres énergies moderne de cuisson
Les gaz de pétrole liquéfiés (GPL) sont constitués d'un mélange de butane et de
propane, gaz facilement liquéfiables à la température ambiante et sous une
pression moyennement élevée (4-18 atmosphères). Cette particularité permet un
stockage et un transport plus simples à l'opposé des gaz non condensables tels
que le méthane, l'éthane ou l'éthylène qui exigent des pressions très élevées pour
leur liquéfaction à la température ambiante. En Afrique Centrale en général et au
Cameroun en particulier, la proportion de ces deux hydrocarbures dans les GPL
est respectivement de 80% pour le butane et de 20 % pour le propane.
85
Totalfina-Elf
Groupe pétrolier et gazier de dimension mondiale. Ses activités et ses métiers
couvrent l'ensemble de la chaîne pétrolière : exploration et production de
pétrole, de gaz sans oublier la distribution et le transport.
Implanté au Cameroun depuis 1948, elle distribue le gaz depuis l'exploitation de
cette industrie (gaz) en 1963. Elle occupe aujourd'hui le deuxième rang en
termes de part de marché dans la distribution de gaz, avec environ 20,72% du
marché.
Elle s'appuie principalement sur son réseau constitué des stations-service et
autres.
Mobil (Exxon mobil)
A l'instar de TOTALFINA-ELF, EXXON-MOBIL fait partie des grandes majors
mondiales du secteur pétrolier. Ses activités et ses métiers couvrent l'ensemble
de la chaîne pétrolière : exploration, production et distribution de pétrole, de
gaz.
Implanté au Cameroun depuis 1952, elle assure la distribution du gaz grâce à
son réseau constitué essentiellement des stations services. En fin 2005, elle avait
4,81% du marché16(*) pour le quatrième rang.
TEXACO
Chevron Texaco est l'un des leaders mondiaux dans la prospection, la production
et la distribution des produits pétroliers. Elle occupe le cinquième rang dans la
distribution au Cameroun avec un marché estimé à 3,19% en fin 2005. Elle
s'appuie essentiellement sur son réseau de distribution constitué des stations-
service.
Aza afrigaz
C'est un nouveau venu dans le marché de la distribution de gaz au Cameroun
(entré en 2005). A la fin de l'année 2005, il détenait environ 0,49% du marché.
Son réseau de distribution est constitué de quelques revendeurs dans les villes de
Douala et Yaoundé.
Glocal gaz
C’est le dernier entrant dans le marché (2006). Nous ne pouvons rien dire à ce
jour sur sa performance.
Malgré la présence de tous ces distributeurs sur le marché, le gaz de pétrole
liquéfié (GPL), dont la variante la plus connue au Cameroun est le butane ou gaz
à usage domestique, se raréfie ; dans le même temps, les prix appliqués aux
consommateurs connaissent une inflation exponentielle.
86
Il n’est pas rare, en pleine période des fêtes de fin d’année, de trouver chez
certains détaillants à Douala ou à Yaoundé, la bombonne de gaz de 12,5 Kg à
10.000 FCFA, alors que le prix officiel est de 6.000 FCFA.
Cette spéculation récurrente et les graves perturbations observées en ce moment
dans l’approvisionnement en gaz domestique sont loin d’être du seul fait de la
SCTM, MOBIL, CAMGAZ, TOTAL, TEXACO, AFRIGAZ ou GLOCALGAZ, qui sont
les sept (07) principaux opérateurs, tous privés exerçant dans la production et la
distribution de ce produit, fortement ancré dans les habitudes de consommation
dans notre pays, surtout en milieu urbain.
Avec l’entrée en fonction de la raffinerie de gaz de Kribi approvisionnée par
l’exploitation du gisement de gaz naturel de Logbaba, nous espérons que cette
pénurie ne sera plus qu’un triste souvenir, d’autant que les unités de production
qui utilisaient le butane, utiliseront désormais du gaz méthane de Logbaba. La
consommation du butane affectée à ce sous secteur de production sera affecté
aux ménages, sans pour autant pouvoir mettre fin à la pénurie. La lutte contre la
vie chère au Cameroun passe également par une exploration/exploitation, une
gestion rationnelle et durable, efficace et écologique des énormes ressources
énergétiques de notre pays.
87
5 % des ménages pourraient être équipés de systèmes de biogaz en 2030
contre 0.5 % en 2010.
90 % des ménages seront équipés de foyers améliorés contre seulement 5
% en 2010.
88
Production totale de la biomasse 2008 TM 13 419 813 SIE-Cameroun,
2008
Superficie forestière affectée, 2008 ha 21 236 475 FAO, 2004 ;
Volume à l’hectare TM/ha 69 Ressources
forestières au
Cameroun
Surface détruite suite à la 2008 ha 194 490 Calcul TIPEE
consommation de bois de feu
Superficie forestière Volume du 1990 ha 1991 FAO, 2010
bois de feu extrait de la forêt m3 600 Statistique
11 255 000 forestière
Surface détruite suite à la 1990 ha 87 557,97 Calcul TIPEE
consommation de bois de feu
89
La bagasse est composée des résidus fibreux issus du broyage (écrasement) de la
canne à sucre coupée pour l'extraction du jus de canne. La bagasse représente
environ 30 % du poids de canne coupée amenée en usine. Son taux d'humidité se
situe entre 40 et 50 %, et elle contient encore une petite quantité de sucre
résiduel. La bagasse séchée est composée pour moitié de cellulose, l'autre moitié
étant principalement de l'hémicellulose et de la lignine.
Environ 60 % de cette production est utilisée comme combustible dans les
sucreries, pour chauffer les fours et pour la production d'électricité (production
de vapeur par combustion dans une chaudière reliée à un turbo-alternateur),
servant à l'alimentation énergétique de l'unité de transformation, qui fonctionne
pratiquement en autosuffisance énergétique. En dehors des sucreries, la bagasse
peut-être aussi brûlée dans des centrales à bagasse pour la production de chaleur
et d'électricité. L'excédent de bagasse non utilisée comme combustible peut
servir à la fabrication de papier, des panneaux de particules, de la litière pour les
animaux, servir de nourriture pour le bétail, être valorisé comme base de
compost, etc.
La superficie déboisée suite à la consommation de la biomasse est calculée à
partir des données tirées du rapport de l’évaluation des ressources forestières au
Cameroun réalisée en 2004 par la FAO en collaboration avec le Ministère des
Forêts et de la Faune. Les données utilisées sont :
La production totale de la biomasse (C) en 2008,
Le volume à l’hectare (V),
Soit S cette superficie déboisée, S = C/V
7. Accès à l’électricité
Bien que disposant du deuxième potentiel hydroélectrique d'Afrique après la RD
Congo, le Cameroun est contraint, depuis 2000, de rationner sa distribution
d'électricité. L’accès à l’électricité est considéré comme un bien social : il
favorise l’éducation et l’alphabétisation, il contribue à l’amélioration de la santé
grâce à la conservation des aliments et la réfrigération des médicaments, et il
accroît les capacités de communication, de loisirs et d’information. L’utilisation
généralisée de l’électricité en fait une commodité indispensable à la vie
courante. Hélas, au Cameroun, en dépit de la loi qui en garantit l’accès à chaque
citoyen, plus de 80% des ménages en sont encore exclus. Le taux de couverture
atteint à peine 40% du territoire national.
S’il est vrai que les normes occidentales de consommation électrique ne sont pas
un modèle à suivre, un accès de base à une énergie électrique bon marché
devrait être garanti à tous. Au Cameroun, l’accès des ménages à l’électricité est
encore tout à fait insuffisant, surtout en milieu rural. Dans certains villages des
régions septentrionales et de l’est visitées, les populations sont disposées à
90
perdre une partie de leurs biens pour l’implantation des infrastructures de
production et de distribution électriques.
Pour diversifier la production d’électricité, une centrale au fioul lourd d’une
capacité de 86 MW a été inaugurée à Yassa (près de Douala), et une centrale
thermique à gaz est construite près de Kribi. Un grand projet hydroélectrique a
pris du retard ; cela aurait dû être livré en 2012, à Lom-Pangar. Le projet prévoit
notamment un réservoir de 6 milliards de m3 d’eau, large de 540 km2, capable
d’approvisionner les barrages d’Édéa et de Song Loulou pour produire
250 GWh par an. Une fois le déficit intérieur résorbé, la Kribi Power
Development Corporation (KPDC), chargée de la construction et de
l’exploitation des centrales de Kribi et de Yassa, envisage de vendre les
excédents d’énergie.
Avec de nouvelles infrastructures, l’extension de la couverture électrique, que ce
soit par raccordement au réseau de distribution ou grâce à un système autonome,
est donc très importante pour augmenter le niveau de confort, de l’éducation, de
la qualité de vie, et aussi du développement des activités économiques capables
d’augmenter le revenu des ménages et de créer de nouveaux emplois. Mais
l’extension du service électrique ne garantit l’accès à l’énergie que si le prix de
l’électricité est abordable pour tous les ménages. Il faut que les foyers soient non
seulement reliés à un réseau électrique fiable (national ou local), mais qu’ils
aient les moyens financiers de consommer la quantité d’électricité nécessaire
pour assurer un niveau de confort minimum. Il est donc important de distinguer
l’accès à l’électricité des ménages urbains et ruraux, et des ménages riches (ou
non pauvres) et pauvres. Utiliser au moins deux classes de revenus, si possible.
L’objectif retenu est l’accès de toute la population à l’électricité. On définit
l’accès à l’électricité par le raccordement du ménage à un réseau national ou
local et si possible par la consommation d’un niveau minimum d’électricité, en
kWh/habitant/an. L’objectif est donc d’atteindre un taux de 100 % de couverture
des foyers par le service d’approvisionnement électrique et la fourniture d’une
quantité d’électricité suffisante pour permettre un bon niveau de confort.
Certes, le rationnement du courant, qui pénalise fortement le développement du
secteur industriel et les autres secteurs de production, freine la croissance du PIB
(+ 3,8 % en 2011), a diminué ces deux dernières années, mais le pays est
toujours confronté à un déficit énergétique, et plus de la moitié des Camerounais
n'ont pas encore accès à l'électricité.
Sur le plan économique, selon le Groupement Interpatronal du Cameroun
(GICAM), principal mouvement patronal du pays, les défaillances dans
l’approvisionnement en énergie électrique limitent considérablement le
développement des entreprises, engendrent des surcoûts, affectent leur
91
compétitivité, occasionnent des faillites et plus généralement, assombrissent les
perspectives de croissance économique nationale.
La demande en énergie électrique des entreprises croit de 8% en moyenne
chaque année, alors qu’en même temps, le taux de croissance de l’offre est à
peine de 2%. Toujours selon le GICAM, depuis 2003, les difficultés
d’approvisionnement en électricité ont occasionné des pertes estimées à plus de
60 milliards de FCFA, soit plus d’un point du taux de croissance annuel du pays
; l’industrie grande consommatrice d’électricité est la plus affectée.
Taux d’électrification
En 2004, le pays compte environ 455 000 abonnés desservis par le
concessionnaire du service public dont environ 65 000 en zones rurales (soit
14,3 %). Le tableau donne la proportion des ménages ruraux qui disposent de
l’électricité entre 1991 et 2000. En appliquant le modèle mathématique
d’actualisation, le taux de croissance de l’ensemble des populations du
Cameroun ayant accès à l’électricité est de 0,73%. De façon plus réaliste, nous
pouvons appliquer ce taux aux populations urbaines et rurales pour faire des
projections en 2011 et au-delà.
Tableau 38 : Proportion des ménages ruraux disposant de l’électricité
Zone Urbaine (%) Rurale Ensemble (%)
(%)
1991 63,0 8,7 29,0
1998 79,1 22,0 40,7
2000 79 21,0 41,3
Source : INS, annuaire statistique du Cameroun, 2004
Sur la base du modèle d’actualisation la proportion des ménages ayant accès à l’électricité en
2011 est déterminé dans le tableau ci-dessous :
Tableau 39 : Proportion estimée des ménages ayant accès à l’électricité en 2005 – 2011
Zone Urbaine % Rurale % Ensemble %
2005 81,9 21,8 42,8
2006 82,5 22,0 43,1
2007 83,1 22,1 43,4
2008 83,7 22,3 43,7
2009 84,3 22,4 44,1
2010 84,9 22,6 44,4
2011 85,6 22,8 44,7
Accès physique : connexion au réseau zone urbaine/rurale groupe cible les zones /
catégorie de la population avec un niveau minimum de l’accès physique
L’accès à l’électricité constitue un préalable à l’obtention et au développement
de certains services de communication électronique. Or, sur ce point, le
Cameroun souffre depuis plus d’une décennie maintenant d’un grave déficit
énergétique. Bien que disposant du second potentiel hydroélectrique (55,2 GW)
d’Afrique (après la RDC), avec un potentiel technique de 20 GW, la production
d’électricité du Cameroun se situe en dessous de 650 MW, soit près de 50% de
93
la capacité installée. Cette production est très en dessous de la demande
nationale : à peine 50% de la population camerounaise à accès à l’électricité. En
2006, le taux d’accès à l’électricité au Cameroun était selon nos simulations, de
89,8% en zones urbaines, contre 27,3% en zones rurales. Selon une étude
menée en 2008, 98% des ménages pauvres du Cameroun utilisent le bois de
chauffe en tant que principale source d’énergie de cuisson de leurs repas.
Concernant l’accès à l’électricité, les taux les plus élevés se concentrent à
Yaoundé et à Douala, où l’on atteint respectivement 98,2% et 97,1% l’accès.
Les chefs-lieux des autres régions ne sont pas mieux lotis cependant. A Maroua,
dans l’Extrême-Nord, le taux d’accès à l’électricité est de 11,8%. Il est de 16,6%
à Garoua, dans le Nord, et 25,5% à Ngaoundéré, dans l’Adamaoua. Par ailleurs,
sur 13 014 villages électrifiables, seulement 2 300 sont électrifiés.
Le faible nombre d’opérateurs privés dans le secteur de l’électricité, la variation
des prix des hydrocarbures sur le marché mondial, l’assèchement des barrages
de régulation hydroélectrique, l’absence de veille technologique, l’obsolescence
des équipements, les défaillances techniques et les fraudes en tout genre sont
quelques facteurs qui rendent difficile l’exploitation optimale du potentiel
hydroélectrique du Cameroun. Cette situation a un impact direct sur le
déploiement des infrastructures de télécommunications au Cameroun.
Accès à l’électricité en milieu rural suivant les régions (Centre Extrême Nord
Ouest)
L’on présentera le taux d’accès formel et le taux d’accès effectif à l’électricité.
Le premier désigne le taux d’électrification et le second, le rapport entre le
nombre de ménages disposant l’électricité (avec ou sans compteur) et le nombre
total de ménages21. L’utilisation des ces deux ratios permet de déceler les
ménages qui utilisent l’électricité sans toutefois être abonnés.
Tableau 41 : Taux d’accès et taux d’accès effectif
94
se procurer une ampoule électrique, soit il y a une rupture d’électricité dans la
localité.
Accès aux sources d’énergie selon l’indicateur du niveau de vie
Le tableau ci-dessous indique que la quasi-totalité des ménages pauvres utilisent
le bois de feu comme principale source de cuisson des aliments.
Tableau 42 : Taux d’accès aux sources d’énergie selon l’indicateur du niveau de vie
Niveau de Bois de feu Electricité Gaz domestique Pétrole
vie lampant
Pauvre 99,9 22,6 0,2 62,6
Non pauvre 96,2 31 5,7 60
Source : Données d’enquête, analysées à partir du logiciel SPSS 13.0
On remarque par ailleurs que plus 62% des ménages pauvres utilisent le pétrole
lampant comme source d’éclairage, tandis que le gaz domestique est utilisé par
moins de 1% des ménages pauvres comme source de cuisson et par 6% environ
des ménages non pauvres.
Accès aux sources d’énergie selon l’indicateur d’éducation
La figure ci-dessous présente les différents taux, ainsi que l’incidence de la
pauvreté pour les deux régions.
95
Ces observations permettent de constater que le niveau d’instruction pourrait
expliquer les différences des taux d’accès à ces sources d’énergie, ainsi que des
taux de pauvreté.
Disponibilité et fiabilité de l’approvisionnement : fréquence/ durée des black out le
délestage
Monnaie courante au Cameroun depuis plus d’une décennie, les délestages
avaient connu à la fin du mois de mars et au début du mois d’avril une relative
accalmie. Et voici qu’ils sont repartis de manière plus violente. Il ne se passe
plus un jour au Cameroun sans que des quartiers ou villages entiers ne soient
sevrés du courant électrique pendant de nombreuses heures. Les dégâts sont
énormes. Des incendies, parfois causés par le retour brusque de l’électricité
ravagent des marchés, des commerces et des habitats sur l’ensemble du territoire
camerounais. Des entreprises partent en fumée. Des morts sont enregistrés. Les
usagers domestiques subissent un inconfort intolérable. Des équipements électro
ménagers pètent les plombs. Les maladies causées par les piqûres de moustiques
gagnent du terrain. Les patients et le personnel médical souffrent dans les
hôpitaux …Pris dans son propre piège et en flagrant délit de mensonge, AES
Sonel ne daigne plus annoncer les programmes de rançonnement.
La période d’étiage, due à la saison sèche, provoque un déficit entre l’offre et la
demande d’électricité et oblige au rationnement de l’énergie. En prévision, AES-
Sonel – 1015 MW de capacité de production installée, dont 71% pour
l’hydraulique - avait élaboré un plan de couverture de la demande nationale
reposant sur l’apport de la nouvelle centrale à gaz à partir du 22 décembre
dernier, d’une part, et l’injection dans le réseau de 100 mégawatts issus du
Programme thermique d’urgence (PTU), d’autre part. Or, les quatre centrales
thermiques du PTU sont à l’arrêt à cause d’impayés accumulés auprès des
fournisseurs de gasoil.
A Douala comme dans tout le pays, les Camerounais vivent au rythme et dans
l’angoisse de ce que l’on appelle, les «délestages». Un terme qui ne désigne rien
d’autre que des coupures intempestives et interminables d’électricité.
Dans les grandes métropoles, cela peut durer quatre à six heures, et, en zones
rurales, les populations peuvent être plongées dans le noir pendant trois à quatre
jours. Un vrai calvaire, dont les conséquences sociales et économiques sont de
plus en plus désastreuses. A tel point que, même le très «discret» Gicam (le
patronat camerounais) vient de se fendre d’un communiqué contre ces
délestages: «Le Gicam dénonce avec la plus grande fermeté les coupures
intempestives d’électricité qui ralentissent les activités économiques du pays. Il
demande aux autorités de faire tout le nécessaire pour rétablir la situation au
plus vite.»
96
Les autorités publiques n’ont jamais tapé du poing sur la table ni contraint la
société de distribution de l’électricité à résoudre définitivement le problème. En
retour, les populations ont ainsi droit à tout type de sornettes. Près de 80%
d’entre elles n’ont pas régulièrement accès à l’électricité.
Pire encore, leur facture a augmenté dès le 1er juin 2012, puisque le
gouvernement vient de donner son accord à la société d’électricité pour une
hausse de 7% du prix du kilowatt pour les clients de basse tension et de 8,2%
pour les clients non-domestiques.
Les causes du délestage sont multiples : faible offre par rapport à la demande,
déficit d’entretien des bassins de retenue d’eau, ensablement et eutrophisation,
vieillissement des équipements de production, saturation de la capacité de
production des centrales hydroélectriques, faible investissement dans le secteur
électrique. Avec la construction des nouvelles centrales thermiques à Kribi,
Yaoundé et Douala, la situation s’améliore progressivement.
Accessibilité : les droits de douane, part des factures de services publics dans
les revenus des ménages, des subventions
Selon la loi N° 99/013 du 22/12/1999, Les Titulaires de Contrats Pétroliers ou
entreprises visées à l'article 89 sont assujettis, dans les conditions fixées au
présent chapitre, à l'impôt sur les sociétés à raison des bénéfices nets qu'ils
retirent de l'ensemble de leurs activités de Recherche et d'Exploitation sur le
Territoire Camerounais, qu'ils s'y livrent seuls ou en association avec d'autres
entreprises.
(2) Chaque Titulaire de Contrat Pétrolier ou entreprise, quelle que soit sa
nationalité, tient, par année fiscale, une comptabilité séparée de ses Opérations
Pétrolières. Cette comptabilité permet d'établir un compte de production et de
résultats, ainsi qu'un bilan faisant ressortir aussi bien les résultats desdites
opérations que les éléments d'actif et de passif qui y sont affectés ou s'y
rattachent directement.
Les revenus provenant du Transport sont imposés séparément conformément
aux dispositions de l'article 103 ci-dessous.
(3) Le résultat net imposable visé au premier paragraphe est constitué par la
différence entre les valeurs de l'actif net à la clôture et à l'ouverture de l'exercice,
diminuée des suppléments d'apports et augmentée des prélèvements effectués au
cours de cet exercice par l'entreprise ou ses associés. L'actif net s'entend de
l'excédent des valeurs d'actif sur le total formé au passif par les créances des
tiers, les amortissements et les provisions autorisés ou justifiés.
Aussi, (1) Les Titulaires et leurs sous-traitants peuvent importer en République
du Cameroun, sous réserve des dispositions de l'article 76 de la loi 99/013 en
97
annexe, les matériels, matériaux, machines et équipements nécessaires à la
réalisation des Opérations Pétrolières.
(2) Sont admis en franchise de tous droits et taxes d'entrée, y compris tout impôt
sur le chiffre d'affaire et la redevance informatique, les produits et matériels
destinés :
a) aux Opérations Pétrolières de Prospection et de Recherche mentionnés en
annexe de l'Acte 2/92-UDEAC-556-CD-SEl du 30 Avril 1992 et ses textes
modificatifs subséquents notamment, l'Acte 2/98-UDEAC-1508-CD-61 du 21
Juillet 1998,
b) aux Opérations Pétrolières qui interviennent dans des Zones d'Opérations
Pétrolières Particulières, notamment pour I'exploitation du gaz naturel.
Le Premier ministre, a annoncé que les droits de douane sur les importations de
pétrole brut d'origine hors CEMAC seront réduits de moitié en 2012. Ils
passeront de 10% à 5%.
Le Cameroun est producteur de pétrole, mais de pétrole lourd que la SONARA
n’est pas en mesure de transformer. C’est donc du pétrole plus léger, importé
essentiellement du Nigéria et de Guinée équatoriale, que traite la société de
raffinage camerounaise.
Plutôt que de poursuivre le soutient des prix à la pompe à raison de 27 milliards
FCAF par mois, le gouvernement camerounais a choisi de baisser la taxe sur ces
importations afin d’alléger les charges de la SONARA.
Au chapitre des exportations, le Premier ministre a également précisé que « les
recettes du secteur pétrolier comprennent 447 milliards de FCFA de redevances
attendues de la Société Nationale des Hydrocarbures, 110 milliards de FCFA
d'impôts sur les sociétés pétrolières et 10 milliards de FCFA des droits de
transit du pétrole du pipeline Tchad-Cameroun », soit un total de 567 milliards
FCFA (environ 870 millions €).
Subvention à l’énergie
Les subventions à l'énergie au Cameroun représentent des coûts budgétaires et
économiques substantiels, surtout pour ce qui concerne l’énergie fossile.
Cependant, malgré les conséquences que cela pourrait occasionner sur
l’économie nationale, la subvention observée dans le sous secteur de l’énergie
fossile, source d’énergie essentielle pour le secteur de transport, nous parait
justifié compte tenu de l’impact du transport dans les secteurs de production. La
hausse du prix des produits de base est une source de tension sociale compte
tenu de sa sensibilité dans la corbeille de la ménagère, et la stagnation des
salaires observée depuis plus d’une dizaine d’années.
98
La levée de cette subvention, l’érosion monétaire, et la baisse continue du
pouvoir d’achat des couches vulnérables, le niveau de chaumage très élevé (30%
selon certaines sources et 4% selon l’INS) pourraient occasionner des remous
sociaux si des mesures d’accompagnement suffisamment incitatives ne sont pas
mise en œuvre. En effet, la production à grande échelle au Cameroun du
biocarburant de deuxième génération, et à partir des produits forestiers non
ligneux pourrait être une solution pour résorber progressivement le gap de la
forte demande en matière d’énergie fossile. Il est à signaler que le Cameroun est
doté de cinq zones agro-écologiques qui sont des opportunités de production des
biocarburants à partir de ressources de PFNL, de l’agroforesterie, et de sous
produit agricole.
Pour l’instant, les prix de biocarburants sur le marché international sont encore
faibles par rapport aux concurrences alimentaires (graisses végétales), et pourrait
l’être d’avantage au Cameroun si le choix est porté sur les produits forestiers
non ligneux (PFNL) pouvant contribuer à la production du biocarburant de
première ou de deuxième génération.
Coût des subventions des produits pétroliers
La société nationale de raffinage (SONARA), reçoit une aide pour la
dédommager du manque à gagner résultant de la politique gouvernementale
consistant à geler les prix de détail des produits pétroliers (diesel, essence,
pétrole lampant, et GPL). Les subventions en faveur des produits énergétiques
sont fournies :
i) Directement à la SONARA par le biais de transferts directs de ressources
budgétaires à partir du Trésor ; et
ii) indirectement par des réductions de taxes sur les prix des produits
énergétiques.
Les allocations budgétaires ne sont pas suffisantes pour couvrir les coûts réels
du gel des prix des produits pétroliers. Ces coûts représentent la différence entre
le prix de détail pratiqué et le prix nécessaire à la SONARA, pour dégager une
marge garantie sur ses opérations nationales. Ces montants ont sensiblement
augmenté pour atteindre un taux estimé à 2,6 % du PIB en 2011 (14 % du
budget), soit le niveau le plus élevé de la région.
(1,4% en 2008, 0,3% en 2009, 1,4% en 2010, 2,6% en 2011).
99
s, 2008-2011
Graphe 18 : Coût des subventions des produits pétroliers, 2008-2011 (en % du PIB)
102
années maîtrise les technologies de la production et de la distribution de
l’électricité et du carburant.
Cependant, avec l’avènement du biocarburant, de nouvelles technologies de
trituration et du raffinage du biodiesel sont nécessaires pour s’assurer de sa
conformité au standard international.
L’abordabilité de l’accès au capital : prix du carburant, le coût/ l’abordabilité des
technologies
Le Gouvernement a ainsi adopté la loi n° 98/022 régissant le secteur de
l’électricité en 1998 complétée par le décret n° 2000/464/PM régissant les
activités du secteur en 2000, et établi une Agence de régulation du secteur de
l’électricité (ARSEL) et une Agence de l’électrification rurale (AER) en 1999.
La réforme du secteur de l’électricité initiée en 1998 avait pour objectifs :
Le recours au secteur privé pour mobiliser de nouveaux financements dans la
réalisation des investissements nécessaires, et tirer parti de l’expertise
d’opérateurs professionnels reconnus ; l’amélioration de la qualité du service
fourni et l’accroissement de la desserte ;
L’amélioration de l’efficacité dans la production, le transport et la distribution
de l’électricité ;
Et la fourniture de l’électricité à des prix compétitifs aux ménages aux
secteurs primaire, secondaire, et tertiaires.
Pour ce qui est des barrages hydroélectriques dont le premier est opérationnel au
Cameroun depuis 1955 (barrage hydroélectrique d’Edéa) et le kWh le plus bas
0,3 $US, la technologie est certainement bien maîtrisée à ce jour. Des
dispositions réglementaires devraient cependant être prises pour faciliter l’accès
des nationaux aux technologies plus efficaces et plus propres de nouvelles
générations, ou celles des énergies nouvelles et renouvelables et des
biocarburants.
103
2.2 EFFICACITE ENERGETIQUE
104
diminuant l'empreinte énergétique et parfois l'empreinte carbone). Elle augmente
la sécurité énergétique, et l'adaptation au changement climatique et de la lutte
contre les émissions de gaz à effet de serre, de la transition écologique et plus
encore de la transition énergétique. Elle est l'un des 5 piliers de la révolution
industrielle proposée par Jeremy Rifkin.
Efficacité énergétique
L’efficacité énergétique dans notre pays est essentiellement guidée par une
économie d’énergie dans les secteurs de production ; dans le transport, le choix
est de plus en plus porté sur les voitures moins gourmandes en consommation de
carburant fossile. Dans les bureaux des instructions sont visibles en matière de
baisse de la consommation énergétique par la mise hors tension des équipements
de bureau, l’arrêt des climatiseurs, des frigos, des congélateurs, et des lampes
lorsqu’il n’y a plus d’usagers au bureau.
Cette discipline exigée, prend ses sources dans le délestage récurrent en
approvisionnement de l’électricité urbaine, ou le coût du fuel lorsque
l’entreprise a acquis un générateur pour faire face aux coupures intempestives
du réseau d’approvisionnement public.
105
‐ L’utilisation de ressources locales et la création d’activité.
Mais celle-ci entraine des causes :
La première est que le développement ajoute à l’activité économique, des
industries souvent consommatrices d’énergie (papier, chimie, sidérurgie,
métallurgie).
La seconde dans les secteurs traditionnels, le développement est exigeant
en énergie. L’agriculture moderne permet par exemple de quintupler les
rendements par rapport à l’agriculture traditionnelle, mais au prix d’une
consommation d’énergie multipliée par quinze.
La troisième est les choix technologiques faits au niveau des équipements
producteurs, transformateurs et utilisateurs d’énergie.
La quatrième est le taux d’indépendance énergétique. Il semble exister une
certaine corrélation entre le contenu énergétique du PIB d’un pays et son
taux d’indépendance énergétique : plus ce dernier s’accroît, plus le rapport
consommation d’énergie (EC) sur le Revenu (Y) : EC/Y, augmente car le
pays a tendance à opter pour des technologies et des comportements «
energy using ».
Ce tableau révèle entre autre que dans les concessions ou saré, la quasi-totalité
des ménages utilise le bois de feu pour la cuisson, et plus de 67% utilisent le
108
pétrole lampant pour l’éclairage. Ceux-ci ont par contre très peu accès aux
sources d’énergies modernes (électricité et gaz domestique). Le constat est
contraire pour les ménages résidant dans des villas modernes.
Accès aux sources d’énergie selon l’indicateur d’emploi
La répartition ci-dessous montre que 42,5% des ménages qui disposent d’un
emploi sont pauvres, contre 33,7% pour ceux qui ne disposent pas d’un emploi.
Tableau 45 : Taux d’accès aux sources d’énergie selon l’indicateur d’emploi
On remarque par ailleurs qu’on rencontre plus de pauvres chez les ménages
exerçant dans des entreprises privées agricoles (47,5%) ; environ 66% des
ménages de ce groupe utilisent le pétrole lampant comme principale source
d’éclairage, tandis que moins de 1% ont accès au gaz domestique.
L’observation de ces différents indicateurs montre qu’il existe une relation entre
ceux-ci, la pauvreté des ménages et les taux d’accès aux sources d’énergie. Ces
constats conduisent à s’intéresser à la relation accès à l’énergie et réduction de la
pauvreté en milieu rural.
109
2.3 LES ENERGIES RENOUVELABLES
110
On peut remarquer que les deux premières de ces sources relèvent de l'énergie
nucléaire : fusion dans le cas du soleil, fission dans le cas de l'énergie thermique
du sous-sol, produite par la fusion d'atomes d'uranium ou de thorium dans le
noyau terrestre.
Grâce à sa diversité agroécologique et à sa position géographique, le Cameroun
est un important réservoir d’énergie renouvelable dont le potentiel ne serait
même pas exploré à hauteur de 1%. Parmi les sources d’énergie renouvelables
nous pouvons citer les énergies photo thermiques et photo voltaïque, l’énergie
éolienne, les énergies marée motrice, les énergies hydroélectriques, les énergies
hydroliennes, les énergies géothermiques, et les biocarburants issus de la
biomasse. En général, les énergies renouvelables sont une source de sécurité
dans les domaines économiques, sociaux et environnementaux.
Dans le cas où les énergies renouvelables sont substituées aux énergies fossiles,
elles favorisent l'indépendance énergétique. Il est donc possible qu'elles
participent à la réduction des conflits liés aux intérêts énergétiques.
Par ailleurs, dans tous les cas, les énergies renouvelables réduisent la production
de CO2 à hauteur de l'énergie non renouvelable qu'elles remplacent. Cependant,
elles peuvent rester responsables d'autres gaz à effet de serre pour leur mise en
place ou dans le cadre de leur fonctionnement, chaque technique devant être
examinée séparément.
L’énergie renouvelable est souvent assimilée à l'énergie propre ou « propre et
sûre ». La définition est différente : une énergie propre ne produit pas ou peu de
polluant, ou bien elle produit des polluants qui disparaissent rapidement sans
conséquences pour l'environnement. Une énergie renouvelable n'est pas
nécessairement propre, et inversement : par exemple, la collecte et la
combustion de la biomasse peut produire des nuisances (piétinement, réduction
de biodiversité, etc.) et des polluants (NOx, suies, etc., c'est notamment le cas de
la biomasse solide comme le bois). Il n'y a donc que des sources d'énergie plus
ou moins nuisibles suivant les circonstances.
Lorsqu'on ne tient pas compte du potentiel de réduction des émissions de GES
des modes actuels de production et d'utilisation de l'énergie, les énergies propres
et renouvelables sont parfois présentées comme une solution au problème
du réchauffement climatique. En réalité, il faut considérer deux aspects
complémentaires des politiques de la maîtrise de l'énergie : les économies
d'énergie d'une part et les énergies renouvelables d'autre part ; ceci de façon à
diminuer la consommation d'énergies fossiles.
La mise en œuvre d’une filière d'énergie renouvelable nécessite de faire un bilan
économique et écologique. La mise en place de subventions (crédit d'impôt et
des permis d’émission de gaz à effet de serre - voir bourse du carbone) rend ces
111
filières rentables comme pourrait le faire l'internalisation
des externalités négatives des énergies non renouvelables.
Un biocarburant est un carburant issu de la biomasse, c'est-à-dire obtenu à partir
d'une matière première végétale, animale ou de déchets). Les biocarburants sont
en général mélangés à des carburants d’origine fossile.
Le Cameroun dispose d’un potentiel très important de production des
biocarburants de première et de seconde génération. Les ressources en algues
marines existent mais ne sont pas encore évaluées. La biomasse alguale marine
permet la production du biodiésel par estérification et du bioéthanol par
fermentation.
La multiplicité des écosystèmes au Cameroun est un avantage dans la
production du biocarburant d’origine végétale et animale. On peut l’obtenir à
partir des plantes comme des algues macroscopiques, des plantes céréalières, des
déchets de l’industrie forestière et du bois, des oléagineux supérieurs et des
déchets solides organiques. Aussi, des sources animales de biocarburant peuvent
provenir du lait et de la graisse des grands et des petits mammifères (moutons,
porcs, etc..), et aussi de la fermentation des déchets d’abattoir.
Les sources d’énergies renouvelables liquides, les biocarburants (éthanol,
diester…) ont de nombreux atouts dans les transports, dans le cadre d’une
politique d’autosuffisance énergétique, visant à en sécuriser
l’approvisionnement, et lutter contre le réchauffement climatique et la lutte
contre la pauvreté. Fabriqués en deuxième génération à partir de matières
végétales (blé, riz, maïs, colza, algues, pomme de terre, betterave, canne à
sucre…), les biocarburants permettent de réduire les émissions de gaz à effet de
serre d’origine anthropique.
112
L’important potentiel de l’énergie hydroélectrique, et des autres énergie
renouvelables du Cameroun permettra le développement des microcentrales
hydroélectriques et autres sources d’énergie renouvelables comme l’énergie
hydrolienne, l’énergie solaire (photovoltaïque et photo-thermique), l’énergie
éolienne, l’énergie marée motrice, et l’énergie géothermique comme celle
obtenue à partir des geysers ou des sources d’eau thermales etc.., dans des zones
éloignées du réseau électrique national existant. Aussi, les excédents de
production énergétiques de ces unités autonomes seront certainement déversés
au réseau national et consolidera l’offre en énergie sur le plan national, ou seront
résorbés progressivement par le développement des activités génératrices des
richesses. Les sources d’énergie renouvelables ci – dessous seront fortement
sollicitées pour répondre aux besoins de plus en plus croissants des ménages et
des unités de production et de transformation des biens et services.
114
Energies renouvelables autres que le bois-énergie
Quelques entreprises et organisations opérant dans l’énergie solaire, l’énergie
éolienne, la micro-hydroélectricité et/ou le biogaz existent déjà au Cameroun.
Les activités concernent généralement la vente des matériels comme les kits
solaires, la conception et l’installation des systèmes (générateur photovoltaïque,
bio-digesteur), la gestion des projets en énergies renouvelables.
Situation de L’énergie solaire
Le Cameroun de par sa position géographique regorge d’un climat diversifié
avec un ensoleillement inégalement réparti sur tout le territoire. Il varie de 4,5
kWh/m2/J dans sa partie sud à 5,74 kWh/m2/J dans les régions septentrionales.
Depuis plusieurs années, le potentiel solaire du Cameroun est resté inexploité.
Mais au cours de la dernière décennie certaines entreprises et ONG du domaine
se sont distinguées par des installations de plusieurs petits champs solaires en
milieu rural, parfois sous la diligence des opérateurs économiques de téléphonie
mobile. Il en est de même pour certains centres hospitaliers et certaines localités
non desservies par le réseau public.
Le Ministre de l’Eau et de l’énergie (MINEE) vient de faire savoir que le
Cameroun envisage de construire des centrales solaires dans 1000 localités du
pays. Le gouvernement a, à cet effet, signé des memoranda d’entente avec
plusieurs entreprises chinoises pour la construction de ces centrales. Mais, les
Chinois ne sont pas les seuls à être en négociations avec le pays. Le MINEE a
également annoncé que les autorités publiques sont actuellement en négociation
avec une entreprise française qui souhaite construire au Cameroun des centrales
solaires. Celles-ci vont permettre de produire 500 mégawatts d’énergie
électrique.
Situation de l’énergie éolienne
L’exploitation du vent pour la production de l’électricité est encore marginale au
Cameroun. Elle est en phase d’étude avec quelques petites réalisations sur le
terrain. Des études ont été menées dans le pays par l’entreprise espagnole
ECOVALEN Energy Renewable sur la mesure de la vitesse du vent en vue de
voir des possibilités d’installation des champs éoliens. Il ressort de ces études
que le département de Bamboutos dans la région de l’Ouest possède un
intéressant potentiel éolien avec une vitesse moyenne de vent de 6,65 m/s. Il
semblerait que l’espace disponible dans la zone peut contenir trois champs
éoliens de 14 MW chacun avec une production électrique estimée à 110,277
MW/an.
Le laboratoire des énergies renouvelables de la FASA de l’Université de
Dschang, dirigé par le Dr Tangka Julius Kewir, fait des recherches depuis
quelques années sur la production de l’électricité à partir des éoliennes conçues
et fabriquées localement. Quelques travaux ont déjà été effectués sur le terrain.
115
Situation de l’énergie marée motrice
La société MRS Power Cameroon vient de signer une convention avec l’État
pour l’expérimentation de la production de l’électricité à partir de courants
marins au Cameroun.
L’opérateur, déjà présent dans le pays à travers la distribution du carburant,
financera les études de la phase pilote. L’Etat du Cameroun, pour sa part,
s’engage ainsi à acheter l’énergie ainsi fournie sur une période de 25 ans.
Baptisé Tidal Wave Energy, le procédé en voie d’expérimentation, selon ses
promoteurs, consiste à convertir les courants des océans et cours d’eau en
énergie électrique renouvelable, propre, peu coûteuse et non polluante.
Situation de biogaz
La vulgarisation du biogaz au Cameroun prend une ampleur importante,
d’autant plus que cette forme d’énergie participe à la réduction de l’émission des
gaz à effet de serre.
Le MINEE avec l’appui technique de la SNV a initié un projet ayant pour
objectif global de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des ménages
pauvres des zones rurales et périurbaines des régions de l’Adamaoua, de
l’Extrême-Nord, du Nord, du Nord-Ouest et de l’Ouest. Ceci à travers la
promotion et la vulgarisation du biogaz domestique produit à partir de la bouse
des bœufs.
A cet effet, il est question :
De construire 3000 bio-digesteurs dans les cinq (5) régions d’intervention ;
D’accroître la sensibilisation des populations rurales sur les questions
environnementales et le changement climatique ;
De soutenir le développement et renforcer les institutions/organisations
nationales partenaires.
Sur cette base, plusieurs activités sont réalisées pendant que certaines sont
amorcées, parmi lesquelles on peut citer :
1. L’étude de faisabilité technique conduite et celle de faisabilité socio-
économique en cours ;
2. Le groupe de travail mis en place par le ministère de tutelle, et désignation
de 5 points focaux;
3. La formation des techniciens (9 maçons personnel du MINEE, et 145 du
secteur privé et de la société civile superviseurs) en construction des bio-
digesteurs, modèle GGC 2047 ; les améliorations pour la conceptualisation
et la réduction de coût pour la rendre plus accessible aux pauvres ont
permis d’avoir un modèle camerounais dénommé CM2013.
4. La construction de 255 bio-digesteurs (4m3 à 10m3) dans les différentes
zones d’intervention avec 7 bios-digesteurs d’au moins 25 m 3 ;
116
5. Le recrutement des organisations locales et des consultants pour les
activités de promotion, d’élaboration du document de mise en œuvre du
programme, de valorisation du digestat comme fertilisant.
6. La fabrication des foyers à biogaz efficaces en dépense d’énergies durables
et adaptés aux habitudes culinaires des populations locales.
7. La fabrication des bâches pour essais de stockage de biogaz.
Le laboratoire des énergies renouvelables de la FASA s’est aussi investi dans la
conception et la construction des bio-digesteurs. Quelques réalisations ont déjà
été faites sur le terrain.
Situation de micro-hydroélectricité
Le Cameroun regorge de nombreux sites exploitables pour la construction de
micros centrales hydroélectriques. Ainsi, depuis quelques années l’Action pour
un Développement Équitable Intégré et Durable (ADEID) s’est investie dans la
construction des petites centrales hydroélectriques. Elle a depuis 2004 fait
quelques réalisations dont certaines sont en cours. Le tableau ci-dessous
présente les réalisations et celles en cours avec leurs puissances installées.
Tableau 46 : Projets réalisés et ceux en cours de ADEID
Projets réalisés
Lieu Puissance installée Année Région
(kW)
Mamamram 7,5 2004 Ouest
Tongou 5 2006 Ouest
Nefolem 6,5 2006 Ouest
Bellah 7,5 2006 Sud -
Ouest
Wabane 30 2009 Sud -
Ouest
Quibeku 10 2009 Sud -
Ouest
Bamunkumbit 10 2010 Nord-
Ouest
Tchouandeng 20 2010 Ouest
Projets en cours
Lieu Puissance installée Région
(kW)
Nkah 48 Nord-Ouest
Jakiri 23 Nord-Ouest
Famtchuet 15 Ouest
Foumbot 46 Ouest
Koutaba 93 Ouest
Massagam 116 Ouest
Schungou 78 Ouest
Source : ADEID
La filière biocarburant essence
117
La filière biocarburant essence comprend l’éthanol et l’ETBE (éthyl tertio butyl
éther).
119
plus efficaces. Pour limiter les problèmes liés au transport, la production des
biocarburants se fera généralement aux lieux de stockage ou de mélange aux
produits du réseau de commercialisation.
(iii) la production des biocarburants doit se faire à des coûts compétitifs
comparés aux carburants fossiles. L’atteinte du seuil critique de 70 $US/baril de
brut pétrolier est un pallier qui permet d’envisager le développement des
biocarburants sur une base de rentabilité confirmée. Au Cameroun, le prix du
carburant fossile à la pompe est subventionné par l’Etat qui se charge de payer
directement la compensation du différentiel à la Société de Raffinage.
(iv) la maîtrise multisectorielle des usages des biocarburants conduit à une
substitution à la pompe par le biais des mélanges ou des usages directs locaux
pour les ménages ruraux. Au Cameroun, les besoins en biocarburants sont
estimés à 77 millions de litres de bioéthanol et 74 millions de litres de biodiésel
à l’horizon 2020 si l’on préconise une substitution à 10 %.
(v) la maîtrise de l’interface cultures vivrières pour la consommation alimentaire
et cultures vivrières pour la production des biocarburants doit être gérée par les
dispositions d’une législation conséquente.
(vi) la définition d’un système de financement du secteur à court, moyen et long
termes est une priorité. Les sources de financement sont nombreuses sur le
double plan national et international. Au plan national, nous citerons
principalement les Micro-Finances ou Banques de proximité pour les plantations
paysannes, la Banque Agricole en attente d’opérationnalisation. Sur le plan
international, sont en bonne place pour le financement des plantations
industrielles, le Mécanisme du Développement Propre (MDP), le PMF/FEM, la
Banque Mondiale, le PNUE, le FIDA, les ONG RIAED, CIRAD, etc…
(vii) En considérant les aspects socio-économiques, le développement des
biocarburants va engendrer un vaste marché financier et de l’emploi le long de
la chaîne de production, stockage, transport et commercialisation, ainsi que les
conditions de stimulation de la compétitivité des cultures et des technologies. Il
faudra de nouvelles dispositions foncières pour ne pas léser les paysans face à
l’omnipotence des grandes sociétés agricoles, multinationales ou locales, et le
renforcement des capacités des paysans. La rentabilité de l’activité devra être
soutenue pour assurer sa pérennité. Une simulation situe le taux de rendement
interne du développement des biocarburants de première génération (manioc,
canne à sucre, coton, palmier à huile, jatropha) entre 13,5 et 30 % environ.
(viii) L’impact environnemental et social doit garantir le développement durable
des biocarburants en prenant en compte le respect des conditions de production
écologiquement durables, l’atténuation de l’épuisement des sols et des
ressources naturelles, la maîtrise de la pollution des milieux récepteurs (air, eau,
sol), et le respect des couloirs de transition pour la faune sauvage.
120
(ix) La mise en œuvre d’un cadre de recherche/développement est nécessaire
pour soutenir la pérennité et la compétitivité des activités du secteur, ainsi que la
valorisation des espèces non encore prises en compte.
(x) L’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre règlementaire, légal et
institutionnel fixant entre autres les conditions d’un développement soutenu et
rentable des biocarburants, la définition d’un cadre institutionnel pour garantir la
bonne gestion du secteur. Prioritairement, il doit prendre en compte l’objectif de
sécurité alimentaire, conditionner au besoin les activités concernées à
l’obtention d’autorisations administratives.
(xi) Le Plan d’action pour le développement harmonieux des biocarburants au
Cameroun devra prendre en compte les plans et programmes de développement
agricole, d’élevage, d’énergie ainsi que les programmes contenus dans le
DSCE. Il devra principalement comprendre la mise en place d’un cadre légal et
réglementaire, la création d’une Autorité Nationale des Biocarburants, la
formation, le choix des plantes énergétiques et le développement des plantations,
le développement de la logistique et des infrastructures, la production, le
stockage et la commercialisation des biocarburants, ainsi que la prise en compte
des aspects environnementaux.
122
la proportion des dépenses destinées à la consommation d’énergie est basse
(moins de 5 %) et ne pèse pas beaucoup sur un niveau de revenu très aisé.
Pour les ménages pauvres, une proportion élevée de la consommation d’énergie
dans les dépenses du ménage peut indiquer un sacrifice par l’éviction d’autres
dépenses importantes pour la satisfaction de besoins de base (ex. éducation,
santé). Dans plusieurs pays en développement, les réformes du secteur
énergétique se sont traduites par une forte augmentation du niveau des prix, sans
offrir de politiques ciblées pour subvenir aux besoins des ménages pauvres. Cela
a créé des difficultés pour l’accès à l’énergie des couches de la population à bas
revenu.
L’objectif retenu pour cet indicateur est de ramener à un niveau raisonnable,
estimé à 5 % de leurs dépenses, la proportion des dépenses des ménages pour la
consommation d’énergie qui puisse leur assurer un minimum de confort. Étant
donné que pour les ménages riches, ce niveau est déjà inférieur à 5 %, ces
derniers doivent être exclus du calcul si possible.
La référence dont il faut s’éloigner est estimée à 15 % des dépenses. En effet, un
niveau de dépenses de 10 % des dépenses totales des ménages est déjà considéré
comme élevé selon les études internationales effectuées dans plusieurs pays. Un
niveau plus élevé que 10 % signifie que la consommation d’énergie se fait au
détriment d’autres dépenses de base des ménages. Le choix de 15 % est donc
une limite supérieure.
123
le taux global d'amélioration de l'efficacité énergétique et de doubler la part des
énergies renouvelables dans la palette énergétique mondiale.
L’accès à la force motrice reste encore trop faible voir mal connu dans les zones
forestières pour les travaux champêtres. Cette pratique est par contre très
répandue dans la zone septentrionale, avec l’usage des vaches attelées, ou des
ânes pour des besoins agricoles.
Toutefois, pour accéder aux services énergétiques modernes, nous avons besoin
d'une augmentation importante du financement et de la mise en place de
mécanismes de financement innovants destinés à attirer les investissements du
secteur public et du secteur privé à une plus grande échelle.
L’efficacité énergétique
124
Section 3 : Défis et opportunité dans la réalisation
des objectifs
3.1 CADRE INSTITUTIONNEL ET POLITIQUE
125
Intégrer l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables dans les
processus de reconstruction. Reconstruire est une étape qui doit intégrer
des pratiques fortes pour économiser l’énergie et ainsi engager des
processus vertueux.
Promouvoir la maîtrise de l’énergie pour améliorer les conditions de
vie des familles urbaines précaires. Le coût de l’électricité, du gaz et du
pétrole est quasiment le même dans les pays riches et les pays pauvres.
L’augmentation inéluctable de leur coût pèse lourdement sur les budgets
de la majorité des ménages.
126
Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998 relative à la concurrence ;
Loi n° 98/015 du 14 juillet 1998 relative aux établissements classés dangereux,
insalubres ou incommodes.
Loi n° 98/019 du 24 décembre 1998 portant régime fiscal des concessions de
services publics ;
Dans le domaine des produits pétroliers et du gaz :
Loi n° 90/031 du 10 aout 1990 précisant les conditions de l'exercice de l'activité
commerciale au Cameroun.
Loi 94/01 du 20 Janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la
pêche
Loi n° 99/013 du 22 décembre 1999 portant code pétrolier ;
Loi N°2011/022 du 14 décembre 2011 régissant le secteur de l’électricité au
Cameroun qui vient remplacer la loi n° 98/022 du 24 décembre 1998 ;
Loi n° 2012/006 du 19 avril 2012 portant code gazier ;
Cadre institutionnel spécifique au secteur de l’électricité
En dehors des structures administratives présentées au chapitre I, il existe dans
le secteur de l’électricité des agences, des sociétés publiques, parapubliques et
privées suivantes :
- l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité (ARSEL) qui assure la
régulation, le contrôle et le suivi des activités des exploitations et des opérateurs
du secteur de l'électricité, dans le cadre de la politique définie par le
gouvernement ;
- l’Agence d’Electrification Rurale (AER) qui est chargée de promouvoir
l'électrification rurale sur l'ensemble du territoire national. Y est par ailleurs
logé, le Fonds d’Energie Rurale (FER), dont la mission est de financer les
projets et programmes d’énergie rurale ;
- l’Electricity Developpment Corporation (EDC) qui assure la gestion pour le
compte de l’Etat, du patrimoine public dans le secteur de l’électricité ;
- la Société Nationale d’Electricité dont la gestion est attribuée depuis 2001 à
l’AES SONEL ;
- les sociétés Kribi Power Development Company (KPDC), filiale d’AES
SONEL, la Mekin Hydroelectric Development Corporation (Hydro-Mékin), la
Dibamba Power Development Corporation (DPDC), respectivement en charge
de la réalisation et de l’exploitation des centrales de Kribi, de Mékin et de
Yassa/Dibamba.
Il faut noter que d’autres structures verront le jour, notamment le Gestionnaire
de Réseau et l’Agence chargée de la maîtrise de l’énergie dont parle la nouvelle
loi sur l’électricité.
Cadre réglementaire spécifique au secteur de l’électricité
L’électricité fait partie des domaines légiférés au Cameroun. En plus des
différentes lois présentées dans le chapitre 1, plusieurs décrets permettent de
réglementer le secteur. Il s’agit notamment des actes suivants :
127
Décret n° 2006/406 du 29 novembre 2006 Portant création de la Société
Electricity Development Corporation ;
Décret n° 2003/243 du 12 décembre 2003 portant création du Comité de
Pilotage Energie ;
Décret n° 2001/021/PM du 29 janvier 2001 fixant le taux, les modalités de
calcul, de recouvrement et de répartition de la redevance sur les activités du
secteur de l’électricité ;
Décret n° 2000/464 PM du 30 juin 2000 régissant les activités du secteur de
l’électricité ;
Décret n° 2000/462 du 26 juin 2000 portant renouvellement des concessions,
licences, autorisations et déclarations en cours de validité lors de l’entrée en
vigueur de la loi n° 98/022 du 24 décembre 1998 régissant le secteur de
l’électricité ;
Décret n° 2000/015 du 26 janvier 2000 portant nomination du Président du
Conseil d’Administration de l’Agence de Régulation du Secteur de
l’Electricité ;
Décret n° 99/210 du 22 septembre 1999 portant admission de certaines
entreprises du secteur public et parapublic à la procédure de privatisation ;
Décret n° 99-193 du 8 septembre 1999 portant organisation et
fonctionnement de l’Agence d’Electrification Rurale ;
Décret n° 99/125 du 15 juin 1999 portant organisation et fonctionnement de
l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité ;
Décret n° 96/036/PM du 21 février 1996 portant création du Comité
National du Conseil Mondial de l’Energie.
Divers autres arrêtés et textes d’application relatifs au secteur de l’électricité
existent et peuvent être consultés sur le site du Ministère de l’Eau et de l’Energie
(www.minee.cm).
Cadre institutionnel et réglementaire du secteur pétrolier
Cadre institutionnel spécifique au secteur pétrolier
En dehors des structures administratives, plusieurs sociétés publiques,
parapubliques et privées interviennent dans le secteur deshydrocarbures. Ainsi,
on distingue :
- les sociétés parapubliques
la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) : est chargée de la
promotion, de la valorisation et du suivi des activités pétrolières sur
l'ensemble du territoire national. Elle gère les intérêts de
l’État dans ce secteur et assure la commercialisation, sur le marché
international, de la part de la production nationale de pétrole brut qui revient
à l'Etat ;
128
la Société Nationale de Raffinage (SONARA) : raffine le pétrole brut et
assure l’approvisionnement de 80% du marché local, 20% du marché étant
libéralisé;
la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP) : assure le stockage
des produits pétroliers ;
la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) : est chargée
de la régulation et de la péréquation des prix des produits pétroliers sur
l’ensemble du territoire national ;
la société HYDRAC (Hydrocarbure Analyse-Contrôle) : assure le contrôle de
la qualité et la quantité des produits pétroliers distribués sur le marché local ;
la société TRADEX : intervient dans les activités de transport, d’importation,
d’exportation des hydrocarbures et de distribution des produits pétroliers.
- les sociétés privées du secteur pétrolier amont
Au 31 décembre 2010, trois sociétés privées assurent la recherche et la
production pétrolière au Cameroun. Il s’agit de: TOTAL E&P, PERENCO,
PECTEN. La société TOTAL E&P a été reprise par PERENCO au cours de
l’exercice 2011.
- les sociétés privées du secteur pétrolier aval
Depuis la libéralisation du secteur pétrolier aval, de nombreuses sociétés ont été
agréées dans l’exercice des activités dudit secteur (importation, exportation,
soutage, contrôle et distribution de l’ensemble des produits pétroliers). On peut
citer entre autres : TOTAL DISTRIBUTION, TRADEX, OILYBIA, CORLAY,
CAMOCO, FIRST OIL, PETROLEX, SOCAEPE, NEPTUNE OIL, BARILEX,
BOCOM PETROLEUM, DELTA PETROLEUM, GULFIN S&T, SCTM,
CAMGAZ, AZA AFRIGAZ, KOSAN CRISPLANT, etc.
Cadre réglementaire spécifique au secteur des hydrocarbures
En plus des différents textes réglementaires énoncés, des textes spécifiques
régissent ce secteur. Parmi ceux-ci, on distingue les décrets suivants :
‐ Décret 2008/0149/PM du 01 février 2008 fixant les conditions de
désignation des Agents assermentés pour le contrôle des produits
pétroliers ;
‐ Décret N° 2000/935/PM du 13 novembre 2000 fixant les conditions
d'exercice des activités du secteur pétrolier naval ;
‐ Décret N° 2000/ 485 du 30 juin 2000 fixant les modalités d'application de
la loi n°99/013 du 22 décembre 1999 portant code pétrolier ;
‐ Décret N° 99/81/PM du 09 novembre 1999 fixant les modalités
d'implantation et d'exploitation des établissements classés dangereux,
insalubres ou incommodes ;
‐ Décret N° 95/135 /PM du 03 mars 1993 modifiant certaines dispositions
du décret n°77/528 du 23 décembre 1977 portant règlementation du
stockage et de la distribution des produits pétroliers ;
129
‐ Arrêté 006/PM du 12/01/2009 fixant les modalités, les règles techniques
et de sécurité relatives à l’implantation, l’aménagement et l’exploitation
des dépôts de stockage et des centres emplisseurs de gaz de pétrole
liquéfié (GPL) ;
‐ Arrêté conjoint n° 025/MINMEE/MINEFI/MINDIC du 05 octobre 2001
fixant le niveau de cautionnement destiné à la couverture des
engagements des opérateurs du secteur pétrolier aval vis-à-vis de l'État ;
‐ Arrêté n° 022/MINMEE du 28 septembre 2001 précisant certaines
conditions d’exercice des activités du secteur pétrolier aval ;
‐ Arrêté n°023/MINMEE du 28 septembre 2001 fixant le niveau, les zones
géographiques de stockage et les conditions de gestion et de contrôle des
stocks réglementaires des produits pétroliers.
Cadre Institutionnel, légal et réglementaire des énergies renouvelables
Cadre Institutionnel des énergies renouvelables
Sur le plan institutionnel, plusieurs administrations interviennent dans la filière
bois-énergie. Parmi celles-ci, on peut citer :
‐ Le Ministère en charge de l’énergie qui est responsable d’une part, de
l’élaboration des stratégies gouvernementales en matière d’alimentation
en énergie et d’autre part, de la promotion des énergies renouvelables en
liaison avec le Ministère de la recherche Scientifique ;
‐ Le Ministère en charge des forêts qui est responsable de la mise au point
du contrôle de l’exécution des programmes de régénération, de
reboisement, d’inventaire et d’aménagement des forêts ;
‐ L’ANAFOR qui accompagne et appuie les actions de régénération des
forêts, du reboisement, de la conservation et de la restauration des sols ;
‐ Le Ministère en charge de l’environnement qui est responsable de la
définition les mesures de gestion rationnelle des ressources naturelles en
liaison avec les ministères et organismes spécialisés concernés ;
‐ Le Laboratoire de Recherche Energétique du Ministère chargé de la
Recherche Scientifique ;
‐ Le Ministère en charge de la planification, de la programmation, du
développement et de l’aménagement du territoire ; Etc.
Il est constaté dans ce secteur l’absence d’un cadre institutionnel adéquat propre
à la filière avec pour conséquence le manque de coordination des efforts des
différentes administrations intervenant dans la filière. A cet effet, un Programme
de Promotion et de Développement de la Filière Bois-énergie au Cameroun est
en cours de préparation au MINEE.
En application de la Loi sur l’électricité, il sera question de mettre sur pied une
structure pécifique qui gère les énergies renouvelables. Cependant il existe à la
direction de l’électricité du Ministère de l’Eau et de l’Energie, la cellule de
maîtrise de l’énergie dont les missions sont les suivantes :
130
- La conception et la mise en œuvre du programme de développement et de
promotion des énergies alternatives ;
- L’élaboration et la mise en œuvre des textes législatifs et réglementaires
relatifs à l’utilisation rationnelle de l’énergie, en liaison avec les ministères et
organismes concernés.
- La maîtrise et la valorisation des énergies renouvelables ;
- La promotion des économies d’énergie et des substitutions inter-énergies;
Cadre légal et réglementaire des énergies renouvelables
Le cadre légal et réglementaire spécifique aux énergies renouvelables n’existe
pas encore, mais un code y afférent est en cours de validation. Il prévoit un
système d’incitation consistant en la promotion, la facilitation, le soutien et la
taxe d’incitation aux énergies renouvelables.
Par ailleurs, la création des institutions de gestion de ces incitations suivra. Par
exemple, l’Agence de Maîtrise de l’Energie pourrait être chargé de la régulation
de la demande, de la rationalisation énergétique et de la promotion de
l’utilisation des énergies renouvelables.
L’Etat facilite l’implantation des investisseurs dans les énergies renouvelables.
Pour les entreprises de fabrication des équipements y relatifs, il leur est conseillé
de s’installer dans la zone industrielle afin de bénéficier des mesures fiscales et
de se rapprocher du Ministère des finances pour obtenir une réduction de taxes
douanières sur certains matériels et équipements.
131
Pour y parvenir, des progrès sont faits sur le plan institutionnel, mais des
dispositions doivent être prises pour facilité le financement des initiatives basées
sur la production des énergies propres, nouvelles et renouvelables, comme la
méthanisation de la biomasse, la torréfaction des rebus d’industries forestières et
de transformation de bois, la vulgarisation des fours photo-thermiques, la
construction des microcentrales hydroélectriques, etc..
Energie thermique pour ménages
Dans les plans d’électrification rurale, plusieurs projets d’électrification par
l’énergie thermique sont en cours de réalisation. C’est ainsi que Le
gouvernement camerounais vient de procéder, dans la région de l’Ouest, à la
pose de la première pierre d’un projet d’électrification de 5000 ménages dans le
département des Hauts plateaux, notamment les arrondissements de Bamendjou,
Batié, Baham et Bangou.
Ce projet, qui va alterner entre le solaire et le thermique, apprend-on, va coûter
2,5 milliards de francs Cfa. 74% des financements proviennent de l’Union
européenne, tandis que le gouvernement camerounais, grâce à un partenariat
avec des communes camerounaises a payé la quote-part revenant aux
communes, pour un montant total de 400 millions de francs Cfa.
Une commune française a également mis 40 millions de francs Cfa dans la
cagnotte « Ce sont près de 200 lampadaires solaires, 180 points lumineux, 61
km de moyenne tension et 263 km de basse tension qui seront construits d’ici
l’année prochaine», a confié à Cameroon Tribune, Samuel Wetchueng, directeur
général d’Etude Engineering Development, le cabinet concepteur du projet.
Institutions et capacités nationales (mandat ou capacité des institutions
gouvernementales et des organismes de réglementation des marchés, tarifs du
carburant, en particulier pour des ménages)
Dans le contexte de notre pays où les sources de production d’énergie propres
sont multiples, l’ouverture de la concurrence peut être favorable aux
consommateurs c'est-à-dire aux ménages. Une réflexion devrait être menée pour
l’orientation et la facilitation de la production, afin que l’offre en énergie
thermique pour ménage soit abondante et bon marché. Les sources d’énergie
dont les coûts de production sont bas comme les microcentrales hydroélectriques
et les énergies marémotrices, seront encouragés.
132
clairement établi que les questions liées à l’accès à l’énergie, la sécurité
énergétique, la transition énergétique, la promotion des énergies
renouvelables,... sont étroitement liées.
L’importance du rôle de l’énergie dans la structuration des modes de
développement a longtemps été occultée par l’opacité des processus
décisionnels qui lui sont traditionnellement associés. En fait, ce sont les crises
écologiques successives et maintenant concomitantes (pluies acides,
prolifération radioactive, destruction des espèces, dégradation des sols, des
forêts et des eaux, dérive climatique, marées noires...) qui ont provoqué et
permis de poser de vraies questions :
1. L’humanité a-t-elle atteint ses limites d’expansion et d’expression ? Les
désastres dits naturels se succèdent et s’aggravent : aurons-nous toujours les
ressources économiques pour les colmater ? En sommes-nous maintenant
arrivés à devoir protéger la planète pour sauver l’économie?
2. Pour quoi sommes-nous restés si longtemps aveugles aux valeurs salvatrices
que nous découvrons dans des civilisations différentes ?
3. Saurons-nous planifier à temps un écodéveloppement fondé sur une
production néguentropique organisée et solidaire, issue d’une gouvernance
participative?
4. Le secteur énergétique est au cœur de la problématique développementale et
est en voie de grande transformation. Quelle sera la configuration qui
émergera? Par quoi cette restructuration remplacera-t-elle les énergies
fossiles incriminées : par des énergies moins carbonées mais peut-être plus
dommageables ? Ou en utilisant l’énergie plus intelligemment, c’est-à-dire
efficacement, sobrement et en harmonie avec des besoins légitimes?
L’énergie est puissance : en avoir la jouissance permet de détenir les clés de la
vie économique, sociale, de la vie tout court. Avoir de l’énergie sur son sol n’est
pas un avantage déterminant si l’on ne sait pas l’utiliser soi-même, si l’on n’en a
pas le contrôle ou si les retombées en sont mal réparties. Mais rien n’est
immuable et les solutions, elles aussi, prolifèrent généreusement et
mondialement.
En dépit des obstacles, du marché et des inerties, un bon système énergétique
peut se concevoir avec une planification équilibrée dans le respect de la nature.
L’accroissement de l’utilisation de l’énergie renouvelable est la voie pour
conduire à un système énergétique sobre en carbone.
Les défis concernent aussi bien l’importance des politiques nationales que les
diverses formes de financement adéquates aux domaines des énergies
renouvelables. A cet effet, il est important qu’il existe un dialogue direct entre
les acteurs des politiques nationales et les investisseurs. Ainsi, les politiques
doivent s’assurer de l’existence et de la qualité des ressources renouvelables,
133
afin qu’elles servent de guide pour permettre aux investisseurs de simuler les
coûts de la technologie appropriée.
Institutions nationales/capacités (Ministère d’ l’énergie / Puissance, existence
/ capacité / mandat de régulation du marché des secteurs de l’énergie,
structure du marché dans le secteur énergétique, les tarifs d’électricité)
Institutions nationales
Outre les ministères impliqués dans le secteur de l’énergie (Ministère de l’Energie et de l’Eau
(MINEE), Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature et du
Développement Durable (MINEPDED)), plusieurs structures parapubliques et privées sont
crées dans ce secteur.
- les sociétés parapubliques
la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) : est chargée de la
promotion, de la valorisation et du suivi des activités pétrolières sur
l'ensemble du territoire national. Elle gère les intérêts de
l’État dans ce secteur et assure la commercialisation, sur le marché
international, de la part de la production nationale de pétrole brut qui revient
à l'Etat ;
la Société Nationale de Raffinage (SONARA) : raffine le pétrole brut et
assure l’approvisionnement de 80% du marché local, 20% du marché étant
libéralisé;
la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP) : assure le stockage
des produits pétroliers ;
la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) : est chargée
de la régulation et de la péréquation des prix des produits pétroliers sur
l’ensemble du territoire national ;
la société HYDRAC (Hydrocarbure Analyse-Contrôle) : assure le contrôle de
la qualité et la quantité des produits pétroliers distribués sur le marché local ;
la société TRADEX : intervient dans les activités de transport, d’importation,
d’exportation des hydrocarbures et de distribution des produits pétroliers.
- les sociétés privées du secteur pétrolier amont
Au 31 décembre 2010, trois sociétés privées assurent la recherche et la
production pétrolière au Cameroun. Il s’agit de: TOTAL E&P, PERENCO,
PECTEN. La société TOTAL E&P a été reprise par PERENCO au cours de
l’exercice 2011.
- les sociétés privées du secteur pétrolier aval
Depuis la libéralisation du secteur pétrolier aval, de nombreuses sociétés ont été
agréées dans l’exercice des activités dudit secteur (importation, exportation,
soutage, contrôle et distribution de l’ensemble des produits pétroliers). On peut
citer entre autres : TOTAL DISTRIBUTION, TRADEX, OILYBIA, CORLAY,
CAMOCO, FIRST OIL, PETROLEX, SOCAEPE, NEPTUNE OIL, BARILEX, BOCOM
PETROLEUM, DELTA PETROLEUM, GULFIN S&T, SCTM, CAMGAZ, AZA
AFRIGAZ, KOSAN CRISPLANT, etc.
134
20. L’énergie moderne pour les secteurs productifs
135
Les actions de réhabilitation et renforcement des installations existantes de
production et de transport seront poursuivies pour améliorer
l’approvisionnement interne en électricité et tirer profit grâce au développement
des interconnexions pour infléchir ou améliorer les flux commerciaux avec les
pays voisins. S’agissant du gaz dont des réserves importantes ont été identifiées
dans les bassins de Kribi, Douala et Rio del Rey, la mise en œuvre du plan
stratégique de développement gazier s’appuiera au départ sur l’utilisation du gaz
pour la production d’électricité, à travers notamment la réalisation du projet de
centrale thermique à gaz de Kribi et la conversion de certaines centrales à fuel
lourd en centrale à gaz. D’autres utilisations du gaz seront développées.
A terme, il s’agira pour notre pays de diversifier les sources de production
d’électricité en disposant de capacités thermiques (gaz & fuel lourd)
représentant environ un tiers des capacités totales de production d’électricité.
L’intensification de l’exploration et la valorisation des ressources pétrolières
Les réserves pétrolières connues du Cameroun apparaissent modestes à la fois
en valeur absolue et par rapport à celles des pays voisins aux frontières Ouest,
Nord et Sud du pays. La stratégie de valorisation des ressources pétrolières
consiste ainsi à :
(i) Freiner la baisse et surtout éviter l’arrêt de la production de pétrole brut,
par l’intensification de l’exploration pétrolière grâce au nouveau code
pétrolier déjà en place, et par l’exploitation prolongée des champs
marginaux ;
(ii) Développer la transformation de produits pétroliers, à travers le
renforcement des capacités de raffinage et l’appui méthodique à
l’implantation d’industries de produits dérivés du pétrole.
La valorisation des énergies alternatives
La production hydro électrique dans de grandes centrales sera complétée par le
développement des mini centrales hydroélectriques et par la valorisation des
autres types d’énergie et notamment des énergies renouvelables telles que les
énergies solaires et éoliennes pour lesquelles le pays dispose de réelles
potentialités. Des mesures incitatives à cet effet seront prises, notamment pour
l’approvisionnement en services énergétiques des régions rurales isolées et des
zones frontalières.
L’extension et la modernisation des installations et réseaux de transport et de
distribution
L’amélioration de l’approvisionnement en énergie sera épaulée par une stratégie
de développement des réseaux de transport et de distribution permettant de
fournir une énergie de qualité et à moindre coût aux entreprises et aux ménages
sur toute l’étendue du territoire. Les politiques en la matière seront axées autour
de la réhabilitation et l’extension des réseaux de transport, la mise en œuvre de
programmes ambitieux de connexion de nouveaux abonnés, l’adoption d’une
136
politique de prix modérée et plus généralement d’un cadre réglementaire et
législatif favorable et ainsi que la promotion des règles de sécurité.
Institutions / capacité
Le Cameroun dispose d’importantes ressources pour le développement de
l’hydroélectricité. Son potentiel hydroélectrique économiquement exploitable
est estimé à environ 20 GW, soit plus de 115 milliards de KWh, essentiellement
disponible dans le bassin de la Sanaga, que le pays pourrait produire chaque
année si ces ressources étaient mises en valeur. Aussi, pour ce qui est des
énergies nouvelles et renouvelables, le potentiel est également important pour
l’énergie solaire dans la partie septentrionale, éolienne et d des biocarburants.
Sur le plan institutionnel, une direction vient d’être créée au MINEE pour les
énergies nouvelles et renouvelables, y compris les biocarburants. Il est à signaler
que le Cameroun dispose de cinq zones agro-écologiques, qui offrent des
possibilités de production des biocarburants de différentes sources floristiques,
des rebus des industries forestières et de bois, aux fruits sauvages non
alimentaires provenant des produits forestiers non ligneux.
Les indicateurs proposés pour mesurer et suivre la réalisation des objectifs nationaux
Dans le domaine des hydrocarbures il existe des institutions parapubliques qui
se chargent de l’offre et de la demande et du prix sur le marché national. Pour
compléter cette gamme, une ou plusieurs structures de contrôle (publiques ou
privées) de la qualité des énergies nouvelles et renouvelables devrait être mise
sur pied sur le plan national. Ces structures seront chargées de certifier les
normes nationales ou internationales dans le domaine. Les prix doivent être
libéralisés pour laisser jouer la concurrence au bénéfice des consommateurs. Les
subventions de l’Etat sont nécessaires pour l’importation des équipements de
production, de transformation, de stockage et de distribution des énergies
nouvelles, renouvelables et des biocarburants.
Tableau 48 : indicateurs accès aux services énergétiques moderne
Sous secteur Indicateurs 2010
Objectif 1 : assurer un accès universel aux services énergétiques modernes
Accès à l’électricité Taux d’accès à l’électricité des ménages
41%
Taux d’électrification des centres de santé
ND*
Taux d’électrification des établissements scolaires primaire
20%
Accès aux énergies Taux de ménage utilisant une source moderne de cuisson
modernes de cuisson 27%
Taux d’entreprise utilisant une source moderne d’énergie pour
137
le chauffage
ND*
Accès à la force motrice Nombre d’hectares irrigués
ND*
Nombre de plateformes installées
ND*
nombre de moto-pompages solaires installés
ND*
Objectif 2 : doubler le taux d’amélioration des actions d’efficacité énergétiques
Quantité en kWh d’économie d’énergie réalisée
ND*
Objectif 3 : doubler le taux d’énergies renouvelables dans le mix énergie
Pourcentage d’énergie renouvelable dans le mix énergétique
78%
ND* = Non Déterminé
Les données requises, les gaps et les besoins en matière de développement des capacités
L’organisation du système d’Information Energétique du Cameroun
(organigramme en annexe) nous paraît être le cadre idéal de gestion et de suivi
des informations énergétiques, pour analyser et corriger en temps réel,
l’évolution des indicateurs du secteur de l’énergie au Cameroun. La maîtrise du
suivi de ces indicateurs, nécessite la mise sur pied d’une équipe
pluridisciplinaire de très haut niveau, capable de planifier, de programmer et
d’optimiser l’important potentiel énergétique dont regorge notre pays, pour
l’atteinte les objectifs du DSCE, de l’émergence en 1035.
138
3.2 PROGRAMMES ET FINANCEMENT
139
Un meilleur accès des populations pauvres des zones rurales et périurbaines aux
énergies modernes de cuisson (foyers améliorés et gaz domestique) est prévu par
le PANERP (plan d’Action National Energie pour la réduction de la Pauvreté).
L’objectif principal du gouvernement en matière de réduction de la
consommation du bois de feu repose sur la gestion pérenne des forêts, ce qui
implique une utilisation durable des ressources et des écosystèmes. En matière
de bois comme source énergétique, il a décidé d’intervenir à trois niveaux:
• Encourager l’utilisation de foyers améliorés qui augmentent l’efficacité de la
combustion tout en permettant à l’aide d’une cheminée d’évacuer les fumées
nocives pour la santé;
• Encourager la gestion durable des ressources forestières au niveau des
collectivités locales; et
• Transformer le bois en produits plus propres par exemple en bois torréfié, en
charbon de bois en granulé de sciure de bois.
Les mesures visant à mieux gérer la forêt et à mieux utiliser ses ressources font
l’objet d’un programme sectoriel forêts environnement (PSFE). Certains des
coûts reliés à la diffusion et à la promotion des foyers améliorés font déjà partie
de certains volets du DSRP. Aussi, aucun coût n’est inclus dans ce Plan pour ces
mesures même si de toute évidence, une coordination sera nécessaire avec les
intervenants de façon à ne pas doubler les mesures et à harmoniser les
interventions des uns et des autres. L’aspect novateur du PANERP réside dans
son appui à l’utilisation des foyers améliorés, et des fours photo-thermiques
comme mesure visant à diminuer le coût des services énergétiques des ménages
les plus pauvres.
Les foyers améliorés et des fours photo-thermiques peuvent être fabriqués
localement par des artisans en utilisant les techniques et les matériaux locaux.
Une campagne de vulgarisation axée sur la simplicité des techniques de
fabrication et sur la réduction de la facture énergétique devrait déjà donner de
bons résultats en termes d’utilisation de ces foyers. Il reste que l’investissement
initial peut, pour les plus pauvres s’avérer un frein à la diffusion massive.
La stratégie du gouvernement en matière d’utilisation du gaz domestique (GPL)
est de pouvoir étendre son usage pour la cuisson dans les zones urbaines et
rurales en parallèle, dans ce dernier cas, à la diffusion des foyers améliorés. Le
gouvernement envisage donc l’importation de GPL en complément de la
production nationale de la SONARA, et sa distribution dans les centres
secondaires et les zones rurales du pays. Une campagne de promotion et de
sensibilisation sur les avantages de l’utilisation du GPL accompagnera ce volet
de la stratégie.
Dans le cadre de cette stratégie, le gouvernement a planifié l’importation de
90 000 TM/an de gaz à l’horizon 2017 ce qui, combiné aux 30 000 TM/an
produites localement, représentera une consommation annuelle de 120 000
140
TM/an. Pour commercialiser ces 120 000 TM/an, il faudra faire l’acquisition de
1,4 million de bouteilles de 12,5 kg supplémentaires. Le stock de bouteilles en
circulation est estimé en 2002 à près de 970 000 dont près de 90 pour cent de
12,5 kg qui est le format le plus utilisé.
Les coûts initiaux du bois de chauffe comparés aux coûts initiaux du GPL jouant
en défaveur de ce dernier, sans incitations financières spécifiques sur les coûts
d’acquisition des équipements électroménagers et des bouteilles et sur la
recharge, le statu quo prévaudra c’est-à-dire que les pauvres continueront à
privilégier le bois de chauffe au détriment du GPL.
Pour que les pauvres aient véritablement accès au GPL, diverses mesures seront
mises en œuvre:
• Les formats de bouteilles en 3 à 6 kg seront encouragés afin de réduire à la
fois le coût initial d’acquisition, le coût de recharge et le transport en zones
rurales isolées;
• Les bouteilles de GPL seront normalisées et les spécifications techniques
arrêtées afin d’encourager au maximum l’interchangeabilité des bouteilles
entre distributeurs; et
• Une politique de microcrédits permettant le financement de l’acquisition
des bouteilles et des équipements électroménagers adaptés sera encouragée,
notamment dans les centres secondaires et les zones rurales.
La généralisation de cette politique du micro crédit électroménager-GPL (ou
ERD) auprès des institutions spécialisées sera la toile de fonds dans toute la
stratégie PANERP.
Cependant, la mesure qui pourra avoir le plus d’impact est une subvention
initiale à l’achat de la bouteille de gaz. La distribution des bouteilles sera donc
subventionnée par l’état à hauteur de 10 000 FCFA pour les ménages pauvres.
Ce programme fera suite à une entente avec les distributeurs (SCTM,
CAMGAZ, TOTAL, MOBIL et TEXACO) dans les zones urbaines et semi
urbaines et même rurales si la densité des populations le justifie.
Avec les prix qui prévalent actuellement sur le marché, cette subvention de 10
000 FCFA est suffisante pour renverser l’attrait relatif de l’usage du GPL au
détriment du bois de chauffe. Une analyse particulière du niveau de subvention,
de l’impact et du mode d’accès sera réalisée par le gouvernement afin de
pouvoir cibler plus précisément les ménages les plus pauvres.
Résultats attendus
Les résultats attendus de la réalisation des objectifs ambitieux du PANERP sont
les suivants.
Une forte croissance du taux d’accès aux services énergétiques de base ;
• 30% des populations vivant en zones rurales et utilisant de la biomasse
traditionnelle pour leurs besoins de cuisson devront avoir accès aux foyers
améliorés ou au GPL pour réduire l’usage du bois de chauffe;
141
• 60% des populations vivant en zones pauvres des zones périurbaines et
utilisant de la biomasse traditionnelle pour leurs besoins de cuisson devront
avoir accès aux foyers améliorés ou au GPL pour réduire l’usage du bois de
chauffe;
• 100% des chefs lieux de province seront équipés d’un système performant
d’éclairage public (18 000 nouveaux postes d’EP) avec un système de
surveillance et d’entretien efficaces;
• 50 centres secondaires et plus de 700 villages à fort potentiel devront
équipés de points d’éclairage public;
• 70% des populations urbaines et périurbaines doivent avoir accès à un
service énergétique fiable et moderne pour satisfaire aux besoins essentiels
tels que l’éclairage, la communication ou de petites activités productives;
• 25% des populations rurales doivent avoir accès à un service énergétique
fiable et moderne pour satisfaire aux besoins essentiels tels que l’éclairage,
la communication ou de petites activités productives; et
• 60% des établissements sociaux et communautaires doivent avoir accès à
un service énergétique moderne pour les besoins d’éclairage, de
réfrigération, d’information et de communication, etc.
Accès physique
Au total, parmi les secteurs dont l’accès aux services énergétiques est essentiel à
la réduction de la pauvreté, 10 937 établissements à caractère social et
communautaire sont actuellement non desservis dans l’ensemble du pays. Les
résultats de cette enquête menée à travers une approche participative ont indiqué
que l’électricité était la source d’énergie la plus désirée pour ce type
d’établissement. Pour cette composante du PANERP, eu égard à
l’environnement actuel, deux situations sont théoriquement possibles, à savoir:
• Le branchement au réseau au cas où celui-ci existe et que la structure
opérationnelle concernée a des besoins élevés en puissance et qu’en plus, elle
dispose des ressources permettant de faire face aux charges récurrentes (factures
mensuelles); et
• Le recours à l’énergie solaire par l’équipement individuel pour les structures
opérationnelles aux besoins limités et avec des ressources limitées pour faire
face aux charges récurrentes (factures).
Lors d’un inventaire plus fin de chacun des établissements sociaux à desservir
dans chaque province, le choix de l’une ou l’autre de ces deux options sera
effectué. De façon globale, il est estimé sommairement que 60 pour cent des
142
établissements sociaux pourraient être desservis par les réseaux électriques
conventionnels et 40 pour cent par des systèmes décentralisés.
Lorsque l’établissement est situé dans le périmètre du concessionnaire, il va de
soi que le branchement au réseau est la solution la moins chère, environ 150 000
FCFA, mais cette solution devient de moins en moins réaliste avec
l’éloignement des réseaux. En moyenne, pour fins d’établissement du budget
global, le coût d’un système ERD est utilisé.
Le gouvernement entend développer un programme spécial
d’approvisionnement en services énergétiques de la plupart des établissements
sociaux et communautaires qui ont fait l’objet de l’inventaire exhaustif dans
chacune des provinces camerounaises en 2004.
Etant donné l’immensité des besoins, le PANERP se fixe un horizon de 2016
correspondant aux OMD pour augmenter le taux de desserte actuel de 35 pour
cent à près de 60 pour cent. L’année 2006 sera essentiellement consacrée aux
activités de préparation et de formation des ressources et la période 2007-16
consacrée à l’exécution du programme de desserte proprement dite. L’analyse
de la situation dans le secteur de l’électricité indique que le déficit actuel dans la
disponibilité de l’énergie électrique pourrait se poursuivre au delà de 2015, en
fonction de la mise en service de nouveaux moyens de production et de la
réhabilitation des équipements de production et de transport d’électricité du
concessionnaire. Le recours à des solutions alternatives d’approvisionnement en
services énergétiques dans ce contexte s’en trouve davantage justifié.
Les secteurs sociaux identifiés (en dehors de l’enseignement technique)
présentent généralement des besoins en puissance très limités, qui peuvent être
largement satisfaits par des systèmes de production autonome d’énergie,
notamment à partir du solaire.
A l’horizon 2016, les réalisations suivantes auront été effectuées pour les
établissements sociaux et communautaires (à caractère public):
• Education:
– 7 Ecoles normales d’instituteurs (taux de desserte porté à 100 %);
– 192 Lycées d’enseignement général (taux de desserte porté à 100 %);
– 167 Collèges d’enseignement général (taux de desserte porté à 100 %);
– 734 Ecoles primaires publiques (taux de desserte porté à 41%); et
– 98 Ecoles maternelles publiques (taux de desserte porté à 40 %).
Soit au total 1 198 structures éducatives qui seront desservies dans la période
2007-16.
• Enseignement technique:
– 3 Lycées d’enseignement technique (taux de desserte porté à 100 %);
– 46 Collèges d’enseignement technique (taux de desserte porté à 100 %); et
– 61 SAR/SM (taux de desserte porté à 100 %).
143
Soit au total 110 structures d’enseignement technique qui seront desservies dans
la période 2007-16.
• Santé:
– 923 Centres de santé intégrés, soit un taux de desserte porté à 100% des
structures existantes recensées en 2004.
Développement du sous – secteur de l’électrification rurale
Le secteur énergétique camerounais évolue sous l’existence du Fonds de
l’Energie Rurale (FER). Ce fonds vise à apporter la part de subvention qui serait
nécessaire pour rendre les projets d’électrification attractifs pour les
investisseurs potentiels et soutenables pour les bénéficiaires.
Le Président de la République du Cameroun a signé le 10 décembre 2009, le
décret n° 2009/409 portant création, organisation et fonctionnement du Fonds de
l’Energie Rurale (FER). Il s’agit du mécanisme de financement de l’accès à
l’énergie en zone rurale.
Les travaux de conception des mécanismes de fonctionnement du FER ont
permis entre autre de donner une définition de ce qu’il faut entendre par projet
d’électrification rurale. La proposition de l’Agence de Régulation du Secteur de
l’Electricité (ARSEL) qui a été retenue, tire son essence du constat depuis
quelques années, de l’inefficacité des programmes d’électrification rurale.
A titre d’illustration des difficultés observées, il faut relever que malgré les
montants importants investis dans ce sous secteur, l’impact sur
l’approvisionnement des populations en électricité est marginale du fait du
saupoudrage qui a parfois conduit à affecter moins de 2.000.000 FCFA à
certaines localités. L’insuffisance de ces montants à souvent impliqué dans
certaines localités l’achat soit d’un transformateur, soit du câble, soit encore de
poteaux pour par la suite, continuer pendant de longues années à attendre
l’achèvement du projet.
Aujourd’hui, Le texte apporte une solution au problème ainsi décrit dans la
mesure où la bonne identification de la cible et du contenu technique du projet
constitue un préalable.
Le FER présente le mérite de fédérer l’ensemble des financements de
l’électrification rurale. Aussi, pour la définition et la conduite d’une politique
d’énergie rurale, il apporte des éclaircissements au sujet de quelques concepts à
savoir : énergie rurale, milieu rural, opérateur de service d’énergie rurale et
projet d’électrification rurale. Par ailleurs, le FER institue les outils de gestion
d’une politique efficace qui intègrent la planification, la programmation et le
suivi des projets. Le Cameroun dispose désormais d’un puissant outil de
développement de l’électrification rurale.
Disponibilité (capacités nouvelles)
144
En matière d’offre énergétique, les potentialités sont énormes, et nous pouvons
présenter quelques unes. Face à une demande d’énergie croissante et non
satisfaite, le gouvernement camerounais a pris certaines mesures :
A court terme, l’implémentation, en deux phases, d’un Programme Thermique
d’Urgence (PTU) qui consiste { construire quatre centrales thermiques d’une
capacité énergétique de 100MW. Dans
la phase 1 du projet, une capacité totale de 40 MW est installée par le biais des
trois centrales thermiques diesel de Bamenda (20 MW), Mbalmayo (10 MW) et
Ebolowa (10 MW). La phase du programme prévoit la location d’une centrale
thermique à Ahala, en périphérie de la ville de Yaoundé, pour une production de
60 MW ;
A moyen terme, la mise à contribution des grandes réalisations suivantes :
Barrage de MENVE’ELE (230 MW)
Centrale à Gaz de Kribi (256 MW)
Barrage de MEKIN (12 MW) avec une retenue d’eau de 150
millions de m3
Barrage de NATCHIGAL (275 MW)
A long terme, l’entrée en action du barrage de LOM PANGAR (avec usine de
pied de 30 MW). C’est un barrage de retenue d’eau de 6 milliards de m3 qui
permettra aux barrages d’Edéa et de Songloulou d’être saturés { leurs puissances
nominales respectives de 263 MW et 384 MW. Il permet surtout d’envisager
d’autres barrages. De nombreux autres projets sont en gestation pour d’autres
sites, notamment en relation avec les pays voisins.
Pour ce qui est du financement dans les énergies renouvelable, le gouvernement
met l’accent sur les mini centrales hydroélectriques, le solaire et l’éolien. Dans
la plupart des cas, les financements sont recherchés, avec une contrepartie du
budget de l’Etat.
Offre : les programmes et les investissements pour développer les capacités nationales de
fabrication, y compris l’accès aux capitaux et savoir faire pour des applications de
production
La législation camerounaise adoptée en 1998 sur le sous-secteur de l’électricité
consacre le principe de la libéralisation des activités. La première concession
octroyée fut celle de AES SONEL en 2001, concession portant sur un territoire
identifié et valable pour une période de 20 ans. Depuis, aucune autre concession
n’a été octroyée et le taux d’électrification rurale est donc demeuré à peu près
145
stationnaire. De fait, si des programmes spécifiques ne sont pas mis en œuvre
sous l’impulsion du gouvernement, le taux d’électrification risque même de
diminuer en raison de la croissance démographique.
De manière globale il est à noter que le problème du secteur de l’énergie au
Cameroun n’est pas seulement celui de sa production. Il n’existe pas un
véritable plan de développement de l’énergie, avec des objectifs définis et
surtout chiffrés sur le long terme. Sur plus de dix mille localités non électrifiés,
Les projets en voie de réalisation paraissent malheureusement insuffisants pour
apporter les solutions crédibles pour les problèmes d’énergie (voir tableau
annexe 1). Autour d’un plan énergétique il faudrait une équipe qui puisse
travailler en synergie et non pas des initiatives par département ministériel. Les
plans de développement d’énergie dans le pays devraient impliquer des
responsables financiers, des ingénieurs, mais aussi des administrateurs de réseau
technique, de la maintenance des infrastructures de distribution et autres
compétences. Comme dans de nombreux pays africains, l’énergie coûte encore
cher au Cameroun. Une situation qui étonne de nombreux observateurs mais
aussi des consommateurs et qui devrait évoluer positivement (baisse des coûts).
L'importance des capitaux utilisés pour développer le secteur énergie au
Cameroun a nécessité la mise en place d'une stratégie de financement et de
gestion des projets énergétiques. Dans le secteur pétrolier, l'existence du risque
géologique explique l'absence de financement externe au stade de la recherche-
exploration.
La stratégie de financement repose essentiellement sur des "accords
d'association" entre l'Etat et les compagnies pétrolières étrangères. Au terme de
ces accords, l'Etat a laissé aux compagnies la charge de mener les opérations
pétrolières tout en s'assurant un contrôle par le biais de sa participation au
capital des compagnies et d'une participation aux dépenses d'investissement sur
les gisements productifs, étant entendu que la compagnie avance a l'Etat sa part
dans les dépenses de l'association, moyennant quoi elle recevra - après
production - une part de la rente minière du gisement, l'Etat se cantonnant a
assurer les conditions (juridiques et fiscales) d'une meilleure incitation a la
poursuite des investissements.
L'accès aux capitaux internationaux est très limité pour les projets d'électricité
en raison de la faiblesse des facteurs de charge et de la politique de tarification
qui augmente le risque d'exploitation. La politique gouvernementale en matière
de tarifs vient souvent contrarier les objectifs économiques et financiers de
l'entreprise d'électricité.
La stratégie consiste ici a promouvoir autant que possible l'autofinancement des
projets en améliorant leur rentabilité par la recherche des financements publics
(emprunts bilatéraux et multilatéraux), l'utilisation des cofinancements avec les
146
crédits d'exportation et le recours a un système tarifaire favorisant une meilleure
allocation des ressources et l'efficacité économique. La KPDC a tiré avantage de
ce mode de financement.
La Kribi Power Development Company (KPDC) va bénéficier pendant 14 ans
d'un financement à long terme à hauteur de 130 milliards de FCFA dont 40
milliards FCFA appuyés sur un mécanisme de garantie partielle de risques mis
en place par la Banque Mondiale, suite à un accord signé entre KPDC et un
groupe d'institutions financières le 22 décembre 2011 à Paris. Il s'agit d'une part,
de l'IFC/Banque Mondiale, la FMO, PROPARCO, la BAD, la BDEAC, et
d'autre part, d'un groupe de banques locales (Afriland First Bank, la SCB
Cameroun, la BICEC, et la SGBC) ayant comme chef de file la Standard
Chartered Bank.
La centrale à gaz de Kribi augmentera ainsi la capacité et la fiabilité de l'offre
d'électricité au Cameroun en mobilisant des financements privés, en monnaie
locale notamment. La principale innovation est l'utilisation de la garantie
partielle de risques mise en place par la Banque Mondiale et qui permet aux
banques commerciales locales de soutenir pour la première fois les
investissements dans le secteur de l'électricité. Cette formule offre l'avantage de
renforcer la capacité des banques locales à fournir des financements à long
terme pour des projets d'infrastructure.
Le coût total du projet est de 173,2 milliards de FCFA, avec un apport en fonds
propres d'un montant de 42,7 milliards FCFA, répartis entre AES Corporation
(56%) et la République du Cameroun (44%). Ils ont été entièrement libérés.
Le souhait est que ce projet se termine dans de bons délais et qu'il puisse
permettre de combler le déficit qui existe actuellement sur le réseau électrique,
mais aussi d'offrir des opportunités de développement de nouveaux projets, en
particulier les projets d'extension des unités d'Alucam. Kribi nous permet de
disposer d'une puissance thermique à gaz qui apporte la diversité dans nos
sources de production d'électricité face aux aléas climatiques dont souffre
l'hydraulique, et cela aboutira en fin de compte à l'amélioration de la qualité du
service.
A ce jour, le Cameroun dispose, via AES-SONEL et DPDC, d'une capacité
installé de 1033 MW. L'énergie produite à Kribi est livrée à AES-Sonel et vient
renforcer la capacité du pays (1249 MW) à couvrir la demande de ses abonnés
qui croit très rapidement. Selon Greg Binkert, Directeur des Opérations pour le
Cameroun à la Banque Mondiale, la centrale de Kribi permet d'alimenter "163
000 ménages, soit près de 815 000 personnes, dont 50% de femmes. En tenant
compte des 50 MW qui seront fournis indirectement à Alucam, il devrait avoir
des effets positifs considérables sur l'économie camerounaise’’.
147
Programme d’électrification rurale avec l’approche de l’aide basée sur des
résultats
Quelques projets d’électrification rurale ont cependant vu le jour mais leur trop
faible envergure n’a pu véritablement faire une différence significative. C’est
ainsi qu’aujourd’hui, il est estimé que le taux d’électrification rurale serait de
l’ordre de 5 pour cent, taux à peu près inchangé depuis la réforme des années
1990. D’autres projets sont présents dans la banque de données de l’AER et font
partie intégrante du PANERP. Ces projets seront exécutés sous financement de
bailleurs internationaux qui sont déjà sensibilisés. Ils sont cependant peu
nombreux (3) et ne portent que sur un nombre limité de villages et de ménages.
Pour obtenir un certain impact, il faudra faire beaucoup plus.
Le gouvernement à travers le plan d’action énergie pauvreté, entend faire la
promotion active de l’entrée de nouveaux opérateurs sur le marché de
l’électricité tant dans le cadre des «grands comptes» prévus par la loi que dans le
cadre de nouveaux titres. Cette approche vise à développer des projets sur une
longue durée tout en intensifiant le rôle joué par le secteur privé.
La forme juridique des BOT (Build-Operate-Transfer) sera très largement
encouragée. L’opérateur sera ainsi responsable de l’ensemble du projet, de la
conception jusqu’à l’exploitation en passant par son financement. A terme, les
actifs seront transférés à l’Etat ou à tout autre organisme public désigné. Il s’agit
également de mettre véritablement en action l’option de libéralisation retenue
dans la loi de 1998 et d’éviter d’asseoir des monopoles privés sur des
concessions trop longues mais au contraire d’adopter une procédure visant à les
stimuler. En phase d’opération, il faut que se développe entre l’opérateur et les
villageois desservis une relation client/fournisseur c’est-à-dire une relation
commerciale où les deux parties y trouvent leur compte. C’est une condition de
pérennité.
Dans le cadre du plan d’action énergie pauvreté, l’objectif stratégique est de
développer des projets d’électrification des zones rurales afin de porter le taux
d’électrification global de 20% qu’il est actuellement, à 25% d’ici 10 ans. Cette
croissance de l’accès à l’électricité se fera à la fois par extension des réseaux
existants et au moyen de systèmes décentralisés. De nouveaux programmes
d’électrification rurale seront donc mis en œuvre sur une grande échelle.
L’électrification des zones éloignées des grands centres n’est normalement pas
rentable en soi et doit être subventionnée d’une façon ou d’une autre pour
intéresser les opérateurs privés. Les expériences assez nombreuses en cette
matière indiquent qu’il est préférable de subventionner les frais initiaux plutôt
que les frais d’exploitation.
Les premiers villages à électrifier sont déjà identifiés et apparaissent aux trois
programmes prioritaires élaborés par l’AER. Ces programmes sont les suivants:
148
• Programme d’électrification rurale décentralisée dans la province du centre
dont les études ont été financées par l’AFD. Il porte sur l’électrification de la
province du centre qui sont éloignées des réseaux AES SONEL et dont la
population est supérieure à 1 000 habitants;
• Programme d’électrification de 33 localités rurales dans 4 provinces, Centre,
Nord, Sud et Nord-ouest sur financement BID; et
• Programme d’électrification de 26 localités et unités administratives situées
le long de la frontière Cameroun-Nigeria dans les provinces du Sud-ouest et
Nord-ouest sur financement espagnol (FAD).
149
positifs sur l’exportation de matières premières, il en est tout autrement pour le
secteur industriel camerounais qui a été enfermé dans le piège infernal de
l’impossible renouvellement de certains biens d’équipement vitaux. C’est le cas
dans le secteur agricole ou du transport, où le Cameroun est retombé dans des
situations difficiles, avec des équipements vieillissants difficilement
renouvelables à cause des prix exorbitants.
Il faut convenir que la séparation géographique des lieux de production et des
lieux de consommation, et la frilosité des banques à financer l’économie, ne
contribuent pas au développement rapide de l’expansion de l’usage de certains
équipements au Cameroun, bien que les technologies d’usage de certains petits
équipements, soient largement à la portée des compétences scientifiques et
technologiques disponibles.
Le système bancaire camerounais présente actuellement une solidité financière,
à travers le respect des normes édictées par la COBAC. Le système bancaire est
devenu plus liquide ; cependant, cette surliquidité survenue après la dévaluation
du 12 Janvier 1994 ne s'est pas traduite par une augmentation de l'offre de crédit,
les banques ayant préféré conserver leurs excédents sous forme de réserves
auprès de la banque centrale. Le système bancaire ne s'implique donc pas
activement dans le financement de l'économie. Aussi l'émergence de la micro
finance n'a toujours pas permis de palier à ce déficit de financement, d'autant
plus que les crédits accordés par ces institutions sont de montants limités et pour
des durées courtes et donc ne permettent pas une expansion du secteur productif.
A cet effet, pour que le système financier puisse jouer activement son rôle dans
le financement de l'économie, il faudrait lui donner une nouvelle organisation
marquée par l'achèvement de la restructuration bancaire et l'assainissement
complet de l'environnement macroéconomique.
Ainsi, il faut impérativement créer des banques de développement spécialisées
dans le financement de l'économie, tout en élargissant le système financier
actuel, afin qu'il couvre désormais un grand nombre de secteurs, en l'occurrence,
l'agriculture, les PME, et des financements longs. Il faudrait également accorder
un poids plus important à la finance de marché. Aussi, le démarrage effectif de
la Douala Stock Exchange dont les activités continuent de retarder, constituerait
une voie salutaire pour palier au déficit de financement dont l'économie
camerounaise est confrontée.
Ces chantiers s’ils sont exécutés permettront à notre pays de passer
progressivement d'un système d' «économie d'endettement », vers une
«économie de marchés financiers», plus efficace économiquement mais aussi
plus fragile, car plus vulnérable aux chocs financiers.
150
3.3 INVESTISSEMENT PRIVES ET ENVIRONNEMENT
PROPICE AUX AFFAIRES
Selon le Haut Commissaire de Grande Bretagne au Cameroun, SEM Bharat
Suresh Joshi, dans une interview accordé au quotidien l’Economie, il est assez
facile pour les entreprises qui respectent les règles, d’investir au Cameroun.
Le diplomate britannique réitère : «Le Cameroun a beaucoup changé, il a
beaucoup évolué. Mais il reste une grande marge entre la perception du Business
au Cameroun et la réalité (…) Il ya des changements, mais c’est la réputation du
Cameroun qui gêne un peu, qui freine le développement».
Après avoir révélé qu’environ 25 entreprises britanniques sont présentes sur le
territoire camerounais, ce dernier confie que ces entreprises «ont trouvé plus
facile de faire les affaires dans les mines, dans l’énergie et, surtout, dans les
hydrocarbures».
Cette perception de l’environnement des affaires au Cameroun, telle que
déclinée par le Haut commissaire de Grande Bretagne, est aux antipodes de la
perception de Bruno Gain, ancien ambassadeur de France au Cameroun. Dans
une récente sortie médiatique, ce dernier a confié que «l’environnement des
affaires au Cameroun laisse à désirer».
Le climat des investissements est une priorité pour beaucoup de gouvernements,
et notamment au Cameroun, pour améliorer les productions, les emplois et les
revenus. Ces dernières années, le gouvernement a pris conscience que le
développement du secteur privé ne pouvait se faire que dans un environnement
favorable, stable avec comme toile de fond la bonne gouvernance, et où les
investissements nationaux et étrangers peuvent croître durablement.
Plusieurs études empiriques ont démontré que l’investissement privé, en
association avec l’investissement public, est le principal déterminant à long
terme de la croissance économique. Or, à l’heure de la mondialisation, l’Afrique
semble marginalisée. Même s’ils ont quelque peu progressé, les flux moyens des
investissements directs étrangers (IED) vers l’Afrique représentent à peine 2 à
3% des flux mondiaux et sont prioritairement orientés vers les pays producteurs
de pétrole. Parmi les raisons évoquées de ce désintérêt de l’Afrique, il y a
l’environnement des affaires qui n’est pas propice à l’investissement,
notamment parce que le climat des affaires demeure contraignant. Pour
l’opérateur économique, lancer et développer des entreprises sur le continent est
un parcours du combattant, tant les procédures sont longues et tatillonnes.
Dans le dernier Doing business, document produit par le groupe de la Banque
mondiale et qui classe les pays selon le degré d’attractivité, le Cameroun avait
gagné 12 places. Parmi les actions engagées par l’Etat et qui auraient permis
cette amélioration dans son classement, on cite en premier la facilitation dans la
création des petites et moyennes entreprises (PME). Le Cameroun a en effet créé
151
des centres de formalités de création des entreprises à Douala et à Yaoundé, et
trois autres centres sont en cours de création dans le pays. Deuxièmement, et
directement liée à l’Ohada, on a l’extension récente de l’insertion des annonces
légales et judiciaires dans les médias privés. Autre fait : la facilitation des impôts
par le biais des centres de gestion des entreprises à Douala et Yaoundé. Sauf que
dans ce cas, les entités concernées, notamment les PME, préfèrent ne pas
recourir à ces centres vu qu’elles sont alors dans l’obligation de présenter une
comptabilité claire.
Le pays dispose de ressources hydrauliques importantes, en particulier avec le
plateau de l’Adamaoua où prennent naissance les principaux fleuves du pays,
dont le plus long (la Sanaga) a un parcours de plus de 900 km. Ces ressources
sont très largement sous-utilisées. Leur meilleure exploitation permettrait
notamment de répondre aux besoins énergétiques du pays. Plusieurs projets de
barrages hydroélectriques ont été lancés, et d’autres devraient l’être dans un
proche avenir, dans le cadre de la mise en œuvre du Document de stratégie pour
la croissance et l’emploi (DSCE 2010-2020), adopté en 2009. Le potentiel
hydroélectrique économiquement exploitable est de plus de 12 000 MW, compte
non tenu de nombreux sites favorables au développement potentiel de la petite
hydraulique. Une proportion d’à peine 6 % de ce potentiel est valorisée
aujourd’hui pour assurer le développement du secteur de l'électricité. Les
réserves de gaz prouvées sont estimées à 157 milliards de m3, avec un potentiel
de 570 milliards de m3. La production de pétrole, bien qu’en baisse, est de
l’ordre de 24,5 millions de barils par an.
Parmi les pays de la sous-région, le Cameroun présente l’une des économies
dont le secteur industriel est le plus important, le plus diversifié et le plus
dynamique. Le recensement général des entreprises, réalisé en 2009, dénombre
plus de 12 000 unités industrielles, contre environ 5 500, cinq années
auparavant. Les entreprises opèrent notamment dans l’alimentaire, le textile, le
cuir, le bois, la chimie, la petite métallurgie, le petit machinisme agricole, le
raffinage du pétrole, le matériel de transport.
Cependant, malgré leur importance, ces entreprises contribuent beaucoup moins
que celles des services à la formation de la richesse nationale. En termes
d’emplois, le secteur secondaire emploie 27% des travailleurs, contre 68 % pour
le secteur des services. Ces deux éléments constituent un indicateur indirect des
niches de productivité que recèle le secteur secondaire, mais traduisent
également les efforts nécessaires pour accroître son efficacité. Celle-ci peut être
mesurée à travers la croissance limitée de sa production. Son taux a juste
dépassé 1% en 2011 et s’est établi à 0,5% en 2010.
L’étude de 2006 portant sur l’impact des accords de l’OMC sur l’économie du
Cameroun soulignait déjà la faible compétitivité de ce secteur, du fait des
contraintes multiples qui pèsent sur son développement, notamment le mauvais
152
état des infrastructures, l’inadéquation de la main-d’œuvre disponible aux
besoins des entreprises, leur gouvernance interne et l’environnement
institutionnel peu favorable. Cependant, le dynamisme, que l’on peut mesurer à
travers la création de nouvelles entreprises et la diversité des secteurs dans
lesquels se déploient ces entreprises, révèle l’existence d’un parc industriel
susceptible de servir de base à un développement conséquent, notamment à la
valorisation de certains produits de base largement exportés en l’état.
Au niveau national, 85% des entrepreneurs pensent que l’impôt et autres charges
fiscales (IS, TVA, Droit de douane, etc…) ont un impact négatif sur leurs
activités. Ce chiffre s’accentue à l’Ouest où près de 89% des entreprises
déclarent que les impôts ont un impact négatif sur leurs activités et ce taux
atteint 100% avec toutes les entreprises évoluant dans la ville de Kousseri.
Toutes tailles confondues, les entreprises estiment que la pression fiscale est un
facteur limitant le climat des affaires.
153
– Le circuit de commercialisation de la biomasse comme source d’énergie thermique est
généralement informelle, ce qui rend difficile l’accès aux marchés financiers.
– Le déficit de capacité pour la maîtrise et l’utilisation des technologies de valorisation
des rebus des industries forestière et de transformation de bois.
– Le déficit de capacité pour la fabrication et l’usage des fours photo-thermiques,
– Le déficit de capacité pour la production et l’utilisation des granulés de bois.
Les acteurs du secteur privé impliqué dans la chaîne d’approvisionnement (énergie société
de production et de distribution, les producteurs d’électricité indépendant (PEI) les
financiers, les fournisseurs de technologie)
Le gouvernement à travers le plan d’action énergie pauvreté, entend faire la
promotion active de l’entrée de nouveaux opérateurs sur le marché de
l’électricité tant dans le cadre des «grands comptes» prévus par la loi que dans le
cadre de nouveaux titres. Cette approche vise à développer des projets sur une
longue durée tout en intensifiant le rôle joué par le secteur privé.
Renforcement des capacités
Les opérateurs privés nationaux manquent cruellement de capacité. Le
gouvernement devrait organiser des ateliers de formation, des séminaires, des
séances de travail avec l’aide de consultants expérimentés nationaux et
internationaux, et des fabricants d’équipements de production, de transport et de
distribution d’électricité, pour renforcer leurs capacités d’analyses, d’études,
d’évaluations, de développement de projets hydroélectriques et de construction
des ouvrages.
Production locale d’équipements et matériels
Les coûts des projets d’approvisionnement en services énergétiques restent très
élevés au Cameroun, car près de 70% des matériels et équipements utilisés sont
importés. A cet effet, le gouvernement est résolu à encourager l’émergence d’un
savoir faire national pour l’installation d’unités de fabrication et/ou de montage
des principaux composants, éventuellement dans le cadre de partenariat public-
privé. Une attention particulière sera ainsi accordée à la filière des énergies
renouvelables (mini hydraulique, valorisation électrique de la biomasse et
solaire photovoltaïque). Les actions suivantes seront ainsi entreprises:
• Identification des principaux fabricants à travers le monde et négociations
des conditions préférentielles pour l’installation d’unités de production au
Cameroun. Des coentreprises avec des PME nationales seront fortement
encouragées pour une appropriation locale des techniques et de la
technologie;
154
• Des mesures d’incitations spécifiques seront étudiées en vue d’encourager
toute initiative de production locale de composants entrant dans la fourniture
des services énergétiques. Il sera notamment étudié la contrainte
d’installation d’unités de production locale dans le cadre de certaines
opérations de grande envergure;
• Des artisans nationaux seront associés à cette opération afin de pouvoir
adapter les technologies au contexte des régions rurales isolées; et
• Un volet spécifique de développement de l’ingénierie nationale sera
développé. A cet effet, des incitations particulières seront mises en place en
direction des bureaux d’études nationaux pour la maîtrise des techniques et
des technologies de fourniture des services énergétiques adaptées au
contexte national.
Développement des outils techniques et financiers pour les nouveaux titres dans le secteur de
l’électricité
155
financées dans le cadre du PANERP. A travers l’organe d’exécution et le
guichet unique de financement des énergies rurales, le gouvernement entend
désormais établir un cadre cohérent d’intervention, une planification rigoureuse
des investissements et une coordination de l’ensemble des actions visant
l’amélioration de l’accès aux services énergétiques pour les populations pauvres
des zones rurales et périurbaines.
Sources potentielles de financement
Pour le financement du PANERP, le gouvernement entend mobiliser au
maximum les ressources, puis faire appel aux concours extérieurs. S’agissant
des ressources nationales, l’assiette des contributions comportera de façon non
limitative les contributions suivantes:
• Le budget d’investissement public (BIP) selon les secteurs concernés;
• Les ressources PPTE;
• Le secteur de l’électricité à travers le tarif du kWh;
• Le secteur pétrolier à travers la structure des prix (CSPH);
• Les collectivités locales à travers les centimes additionnels communaux
(FEICOM);
• Les opérateurs privés à travers des redevances spécifiques sur les
opérations; et
• La taxe forestière à travers le Fonds spécial de développement forestier.
156
3.4 BARRIÈRES ET ECARTS
157
Notons que les barrières présentées ici sont, par la force des choses,
multisectorielles et donc valables pour les domaines susceptibles de faire appel à
l’énergie, à la bioénergie, et même aux énergies renouvelables au sens large.
Avant d'entamer les discussions concernant les solutions qui pourraient être
envisagées pour lever les barrières identifiées, il a paru important de hiérarchiser
ces barrières de manière à mettre en évidence les plus importantes, celles sur
lesquelles le plus d'attention devra être donné dans la recherche de solutions.
La synthèse et la hiérarchisation des barrières sont présentées dans le tableau
annexe 2.
158
Section 4 Vision et objectifs de la politique
énergétique nationale sur l’accès aux services
énergétiques intégrant les ER et EE
L’énergie est puissance : en avoir la jouissance permet de détenir les clés de la
vie économique, sociale, de la vie tout court. Avoir de l’énergie sur son sol n’est
pas un avantage déterminant si l’on ne sait pas l’utiliser soi-même, si l’on n’en a
pas le contrôle ou si les retombées en sont mal réparties. Mais rien n’est
immuable et les solutions, elles aussi, prolifèrent généreusement et
mondialement. (Hélène Connors Présidente – HELIO International).
159
Il porte sur l’approvisionnement en électricité des régions rurales isolées par le
développement de micro / mini centrales hydroélectriques. Les sites envisagés
sont : Mbangmbéré, Gandoua et Mayo Djinga pour la région de l’Adamaoua ;
Ndokayo pour la région de l’Est (frontière avec la RCA), Idenau et Baï pour la
région Ouest du Mont Cameroun, et le site de Deuk Ngoro pour la région isolée
du Grand Mbam. Le coût du programme sur une période de 5 ans est évalué à
près de 25 milliards de FCFA.
Projet d’établissement de la carte électrique rurale du Cameroun :
Ce projet porte sur l’établissement d’un système d’information géographique
devant constituer la base d’une programmation objective et éclairée de
l’électrification rurale. Le coût du projet est évalué à 250 millions de FCFA sur
une période de 24 mois.
160
A partir de 2013, les aménagements hydroélectriques de Song Dong
(280MW, 175 milliards de FCFA), ou de Memve’elé (200 MW, 180 milliards
de FCFA) devront être mis en service.
De nombreux sites pourraient également être valorisés, parmi lesquels Noun
Wouri (2500 MW), Son Mbengué (900 MW).
La production d’électricité nécessitera un important réseau de
transport/distribution pour permettre d’atteindre le plus grand nombre
d’abonnés potentiel existant.
Pour ce qui est du transport de l’énergie fossile liquide ou gazeux, il est
recommandé d’opter pour la construction des oléoducs et des gazoducs afin
de minimiser les coûts de transport interurbain, et limiter les accidents
constatés dans nos axes routiers ou ferroviaires. Pour y parvenir, des
opérateurs privés ou l’Etat pourraient animer ce secteur.
La promotion du gaz domestique au Cameroun
Consommé par plus de 73% de ménages, le bois de feu représente près 60 %
dans le bilan énergique du Cameroun. Cette situation a des impacts négatifs sur
l’environnement et la santé, notamment dans les zones rurales, autour des
grandes villes et particulièrement dans la partie nord du pays. Pour freiner et si
possible inverser ce phénomène, il importe de mettre en œuvre un programme
de maîtrise de l’offre et de la demande de cette forme d’énergie. Dans ce cadre,
la promotion du GPL constitue une option majeure.
A cet effet, les études réalisées par le Gouvernement et les opérateurs du secteur
recommandent les actions suivantes :
Approvisionnement
Pour une consommation estimée à 120 000 TM en 2017, et pour une offre locale
limitée à 30 000 TM, le marché national sera approvisionné à hauteur de 90 000
TM par l’importation, ce qui suppose un accroissement de 6 500 TM des
capacités de stockage du dépôt de gaz de Bonabéri (Douala). Dans les
conditions actuelles d’approvisionnement du marché, cette opération nécessitera
un soutien financier estimé à 4 milliards de FCFA.
Stockage
Le niveau prévisible de consommation de GPL à l’horizon 2017 situe le déficit
de stockage à environ 17 500 TM. L’accroissement des capacités de stockage
devra s’accompagner d’une amélioration des capacités d’enfûtage et des
conditions de fonctionnement, notamment par l’institution d’un parc tampon de
bouteilles afin de permettre un fonctionnement normal des centres d’enfûtage de
GPL. Le coût de l’opération est estimé à 30 milliards de FCFA.
Transport en vrac
161
Le niveau prévisible de consommation de GPL suppose l’acquisition de 21
wagons de 30 TM chacun, de 20 camions citernes de 20 TM et la location d’un
tanker de 3 000 TM.
Approvisionnement en bouteilles de GPL
Dans l’hypothèse de 4 remplissages par an de chaque bouteille de GPL, la
distribution de 120 000 TM de GPL à l’horizon 2017 nécessitera l’acquisition
d’environ 1 400 000 bouteilles supplémentaires de GPL de 12,5 kg. Dans ces
conditions, il serait judicieux d’aligner le taux de consigne sur le prix de revient
de la bouteille.
Gestion du parc de bouteilles
La bouteille étant consignée, le consommateur devrait pouvoir se séparer d’une
marque de bouteille contre remboursement de sa consigne sans aucune
restriction. Par ailleurs, l’inégale implantation des sociétés de distribution de
GPL sur le territoire national devrait conduire soit à la banalisation du parc de
bouteilles soit à l’institution d’une interchangeabilité effective. Le cadre
réglementaire des activités de la filière GPL devra être revu en conséquence.
Distribution et promotion du GPL
La substitution du bois de feu par le GPL pour la cuisson est devenue un
impératif de développement durable qui doit être traité en partenariat avec les
communautés locales, les sociétés de distribution et les institutions
internationales (FME, World LPG Association, etc.) notamment par une
campagne de sensibilisation sur la connaissance du produit et ses avantages
(énergie moins chère).
Sécurité
L’accroissement de la consommation du GPL et des investissements devra être
accompagné d’une plus grande préoccupation pour la sécurité au niveau du
stockage, du transport, de la distribution et des consommateurs.
Plan d’Action National Energie pour la Réduction de la Pauvreté
(PANERP)
Le bilan de la consommation énergétique au Cameroun indique encore 65 %
d’énergie traditionnelle, 21% pour les produits pétroliers et 14 % pour
l’électricité. Pour le cas des secteurs prioritaires dans la lutte contre la pauvreté
(éducation, santé, développement rural, etc.), une enquête réalisée en 2004 a
révélé qu’un nombre très important de structures destinées à apporter le service
aux populations ne sont pas approvisionnées en énergie, conduisant ainsi à une
qualité de service médiocre. Quelques chiffres révélateurs de la situation parlent
d’eux-mêmes. Santé : seulement 45 % des centres de santé en zones rurales sont
approvisionnés. Éducation : seulement 31 % des structures sont
approvisionnées. Hydraulique rurale : seulement 5 % des structures sont
162
approvisionnées. Enseignement technique : 68 % des établissements
d’enseignement technique sont approvisionnés.
Pour trouver une dimension énergie à la réduction de la pauvreté, notamment en
milieu rural, le Gouvernement a élaboré un Plan d’Action National Energie pour
la Réduction de la Pauvreté (PANERP) qui est ouvert au financement de tous les
bailleurs de fonds ainsi qu’aux contributions de la société civile et des ONG. Il
vise à impulser une dynamique nouvelle à la lutte contre la pauvreté par
l’amélioration de l’accès aux services énergétiques modernes dans les secteurs
prioritaires. Conçu et élaboré suivant une approche participative systématique
ayant associé les autorités administratives locales, les responsables sectoriels, les
ONG, les organisations paysannes, les opérateurs économiques, la société civile
et les partenaires au développement, le PANERP traduit résolument les
aspirations profondes des populations, en particulier du monde rural dans leur
quête quotidienne de bien-être, d’amélioration du cadre de vie et de la
productivité. Il comprend quatre composantes, à savoir :
(i) L’élaboration des études et outils de planification des services
énergétiques ;
(ii)Le renforcement des capacités énergétiques dans les secteurs prioritaires ;
(iii)Le développement de l’offre des services énergétiques, et
(iv) La coordination intersectorielle et la gestion.
Le PANERP visait déjà en 2005, l’approvisionnement en services énergétiques
de 1 153 structures éducatives (écoles primaires, lycées et collèges), 110
collèges et lycées d’enseignement technique, 923 centres de santé et 191
adductions d’eau potable. Le coût total pour les 5 premières années était estimé
à près de 29,7 milliards de francs CFA.
Biomasse (Exploitation minière de cobalt)
Il était prévu en 2009, et pour une période d’au moins 22 ans, le démarrage du
projet d’exploitation d’une mine géante de nickel et du cobalt par la société
Geovic Ldt à Nkamouna, dans la région de Lomié, à l’Est du Cameroun.
L’implantation de cette unité consommera également la biomasse pour sa
transformation.
D’après l’étude menée par le groupe, « Pendant les deux premières années, la
mine aura besoin de 2,5 mégawatts (MW) d’énergie électrique pour la
production d’oxydes de carbone et de nickel, et de 11 MW d’énergie thermique
sous forme de vapeur pour les opérations de transformation. Après deux ans
d’exploitation, la production de la mine et de l’usine pourrait connaître une
augmentation, ce qui devra entraîner le doublement des besoins en énergies
électrique et thermique. Etant donné que la ligne à haute tension la plus proche
est située à 114 Km au Nord du site du projet, ce dernier devra être autonome en
matière énergétique. On envisage actuellement de produire de l’énergie à partir
de générateurs thermoélectriques mixtes alimentés par la biomasse». Toutefois il
163
est indiqué dans le rapport qu’« Il n’existe pas d’alternative viable » aux
chaudières consommant du bois.
« La biomasse provenant des travaux de défrichage des zones à exploiter, des
routes et autres chantiers et des déchets provenant des autres opérations
d'exploitation forestière et de scierie en cours dans la région (sciure et chutes de
bois) sera utilisée dans les usines thermoélectriques. Les besoins annuels en
chute de bois sont de 30 000 tonnes pour les deux premières années et de 60 000
tonnes pour le site élargi. »
On envisage dans la même région un total de six autres zones de minéralisation
du cobalt-nickel. Un rapide descriptif des « Plans de Développement Futurs
Raisonnablement Prévisibles » laisse planer la possibilité à terme d’un rayon
d’activité minière sur 300 km à la ronde en pleine zone forestière.
« L’absence de données détaillées sur les taux réels d’abattage et de régénération
dans les concessions [forestières] aux alentours [de la zone de Mada, limitrophe
de Nkamouna] empêche une évaluation détaillée des incidences cumulatives des
activités d’exploitation minière et forestière.
Biocarburant liquide
Le développement des biocarburants de première et deuxième génération à court
ou moyen terme, permettra de freiner la forte hausse enregistrée en énergie
fossile, dans le secteur du transport. Cette source d’énergie pourra même être
utilisée dans les centrales thermiques pour la production de l’électricité. Les
coûts de production du biocarburant de deuxième génération à partir de la
biomasse cellulosique ou ligno-cellulosique, seront certainement bas avec la
technologie accessible maîtrisable et bon marché. Cette source d’énergie
durable, contribuera à la salubrité publique et à l’amélioration de la santé des
populations.
Dans les zones forestières éloignées du réseau de transport électrique, les rebus
de l’industrie forestière et de la transformation de bois peuvent être transformés
en gaz de synthèse ou en méthanol pour la production d’électricité ou autres
énergies.
Valorisation du biogaz
Avec la méthanisation des déchets dans les décharges contrôlées et durable, il
est possible de recueillir le méthane le filtrer et le distribuer dans les ménages
comme énergie domestique de cuisson, ou de l’utiliser dans des mini centrales
thermiques pour la production de l’électricité, au lieu de le torcher comme c’est
le cas actuellement. Aussi, avec le développement des opérations immobilières,
les eaux usées peuvent être traitées pour la production du bio-méthane, tout
comme les eaux usées des abattoirs et des porcheries.
Pour l’atténuation au changement climatique et l’amélioration de la santé des
populations, un important programme national de développement de la
164
sylviculture familiale ou individuelle devrait être mis en œuvre pour soutenir
l’offre nationale du bois de service et du bois énergie. Aussi, les technologies de
granulation de la sciure de bois et de torréfaction des déchets devraient être
défiscalisées, pour en faciliter l’accès et encourager l’utilisation de ces produits
moins polluants.
Les autres sources d’énergie décarbonée
Aucune source d’énergie décarbonée ne saurait être minimisée. Des recherches
doivent être menées pour en déterminer l’efficacité et les avantages comparatifs.
Le développement des microbarrages hydroélectriques et des énergies
hydroliennes pourraient être installés et valorisés sur de nombreux cous d’eau
rapides qui sillonnent le territoire national. Ces potentiels doivent être exploités
avant que les changements climatiques n’affectent durablement le débit de ces
cours d’eau. L’exploitation de ces sources d’énergie décarbonée pourra
efficacement et durablement soutenir l’offre d’énergie dans des zones enclavées.
Economies d’énergie
Les économies d'énergie, dont font partie les comportements de sobriété
énergétique et d'efficacité énergétique, sont des actions menées afin de limiter la
consommation d'énergie ou d'éviter les pertes sur l'énergie produite. La
formation la sensibilisation et les soutiens aux économies d’énergie sont
indispensables pour baisser la facture énergétique individuelle ou collective.
Déjà dans la qualité des infrastructures actuelles de transport d’électricité dans
notre pays, on enregistre au moins 30% de perte ; en la renouvelant, cette perte
pourrait baisser à moins de 10% et limiter les hausses de prix observées.
Il est souhaitable de mettre sur pied un programme d’action de maîtrise
d’énergie :
‐ Initier les populations à la maîtrise du DPE (diagnostic performance
énergétique) de leur logement ce qui permettra de prendre conscience de
sa consommation d'énergie et des moyens de la diminuer. Chacun pourra
faire son DPE ;
‐ Initier à la maîtrise de la demande en énergie (MDE), ce qui regroupe les
techniques permettant de diminuer la consommation d'énergie d'un
bâtiment, d'un territoire, d'un pays, dans un souci d'économies financières
(maîtrise des coûts) et de ressource, de moindre pollution et de réduction
de l'empreinte écologique. On parle aussi d'utilisation rationnelle de
l'énergie (URE). Le proverbe « L'énergie la moins chère est celle qu'on ne
consomme pas » pourrait résumer les démarches qui vont dans le sens de
la MDE, si l’objectif ultime était le profit financier. « L’énergie qu’on ne
consomme pas peut améliorer la vie humaine et des autres
espèces » pourrait être la devise des promoteurs des économies d'énergie ;
‐ Initier à la lutte individuelle contre le gaspillage énergétique ;
165
‐ Initier pour des économies d’énergie dans le secteur des bâtiments. Ici, il
existe différents types de travaux de constructions écologiques pour un
bâtiment et favorisant les économies d'énergie. Ceux-ci sont généralement
utilisés dans le cadre de bâtiments basse consommation. Ils se distinguent
en deux types : les travaux permettant d'effectuer des économies
d'énergies, et les travaux utilisant les énergies renouvelables ;
‐ Initier à l’économie d’énergie dans le secteur de l’industrie, et de
l’informatique.
166
Section 5 : Stratégie de mise en œuvre
Pour l’atteinte des objectifs de croissance et d’emploi soutenu par le
développement des services énergétiques, le Gouvernement compte mettre en
route une triple stratégie cohérente et intégrée. Elle se décompose en :
(i) une stratégie de croissance,
(ii)une stratégie d’emplois,
(iii) une stratégie d’amélioration de la gouvernance et de la gestion
stratégique de l’Etat.
167
6- Canaliser dans une large mesure (au moins 70%) l’aide publique au
développement vers les secteurs prioritaires de l’infrastructure routière
pour le désenclavement des bassins de production, le soutien à la
production agricole, et la construction des autres infrastructures de base et
de service social notamment dans la santé et l’éducation. Dans l’esprit de
la Déclaration de Paris, le Gouvernement, tout en assumant son rôle de
Leadership, entend faire du DSCE le cadre de référence pour l’alignement
des interventions des Partenaires.
168
Bibliographie
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20. Institut National de la Statistique ; Deuxième enquête camerounaise
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Développement (OMD). 23 pages + annexes.
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1998. Bureau Central des Recensements et des études de
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2002 – 2003. 2005 édition. IEA, 1997. CO2 emissions from fuel
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171
ANNEXE
176
Annexe 2Tableau xx : Synthèse et hiérarchisation des barrières identifiées
177
Barrières multisectorielles
1 Manque d’information
Manque d’information et d’expertise sur les technologies disponibles en matière de sources
dénergie comme les micro-barrages hydroélectrique, l’énergie éolienne, l’énergie marrée motrice,
l’énergie géothermique, etc.., à un coût acceptable et un temps de retour sur investissement court
2 Financement
Difficultés d’accès au financement pour les PME
3 Préfinancement
Coût du montage des dossiers de projet, plus particulièrement de l’étude d’impact
environnemental
Barrières secteur par secteur
Menuiseries
1 Manque d’information
Manque d’information sur les technologies à un coût acceptable (chaudières à copeaux pour
sécher le bois) et un temps de retour sur investissement court
2 Préfinancement
Coût des études d’impact environnemental élevé, surtout pour les PME (Arrêté du Premier
Ministre de 2005 ne précise pas la taille des projets) et sans certitude d’obtenir le financement
3 Financement : difficultés d'obtention de prêts pour des séchoirs améliorés
Problèmes dans le passé refus des banques de financer
Banquiers mal informés
Promoteurs : calcul du temps de retour sur investissement?
4 Risques d’incendie
Présence d'un foyer (séchoir) proche d'un stock de bois
5 Problèmes avec les services d’hygiène et de l'environnement à cause des fumées (surtout en
milieu urbain et périurbain)
Certificat de salubrité délivré après enquête
Avis arbitraire (exagération) de l’agent de contrôle, manque d'arguments
Manque d’information sur les références acceptables du point de vue environnemental (pas de
norme sur les émissions)
6 Manque d'espace pour implantation de l’unité de séchage
Scieries
1 Marché local du bois sec peu étendu
Scieurs plus intéressés par l’exportation
Taxes augmentent le prix du bois sec vendu localement
Demande locale irrégulière
Pas de négociants pour le bois scié, seulement pour les déchets de troisième catégorie ou le sciage
illégal
Loi interdisant l’exportation de grumes non conditionnées pas mise en application
2 Manque d’information
Manque d’information locale sur les technologies de séchage de bois avec de la biomasse (résidus
de sciage)
3 Absence sur le marché local d’équipements de séchage au bois
4 Équipements coûteux, finances
5 Limitation en terme de forêts à exploiter pour certains entrepreneurs
Concessions des forêts communautaires de taille limitée scieries mobiles difficulté d’installer
un séchoir
Problème de planification dans l’exploitation forestière
6 Absence de facilités fiscales
Fumage de poisson
1 Manque d’information
Manque d’information sur les fumoirs améliorés (y compris sur le plan sanitaire) et leurs coûts 178
Non connaissance du projet européen de fumoir en briques à Mouanko
2 Manque de moyens financiers (unités de petite taille)
Pour l’investissement dans les fumoirs améliorés
Pour le stockage du bois en saison sèche en prévision de la saison des pluies
3 Santé
Impact du fumage sur la santé des fumeurs (yeux, maladies respiratoires, chaleur, …) barrière au
développement de la filière
4 Risque d’incendie car utilisation de beaucoup de bois
5 Manque de matériel approprié (fers) pour la construction des fours utilisation de bois au
lieu du fer
6 Livraison irrégulière du bois de chauffe
Saisie, parfois arbitraire, par les agents des Eaux et Forêts, du bois coupé clandestinement
Difficultés de transport (aller chercher le bois de plus en plus loin)
7 Concurrence sur le marché
Activité saisonnière (saison ne tombe pas toujours en même temps à Limbe, Idenau, …)
8 Activité saisonnière
Liée aux mouvements des bancs de poissons
Or technologie pas rentabilisée en une saison
Huileries de palme villageoises ou semi-industrielles
1 Petite taille de certaines unités de production
Difficulté d’écouler la production pour les petites unités de plus en plus nombreuses
Manque d'information sur le financement disponible
2 Investissements coûteux
Étude d’impact environnemental coûteuse
Limitation des moyens financiers
Début de la production après 4 ans (pleine production à 10 ans)
3 Manque de personnel qualifié
Instabilité du personnel : manque de motivation pour un travail en zone isolée
Difficulté de rémunérer le personnel qualifié car les salaires sont bas dans le secteur primaire
4 Localisation en zone enclavée pour les petites unités
5 Manque d’information et d’expertise
Expériences réussies similaires mal connues (pas de projet de démonstration)
6 Saisonnalité de la production
Pointe pendant la saison sèche et saison morte en saison des pluies
Impact sur le dimensionnement de l’installation et donc sur sa rentabilité
7 Chaudières à vapeur dans les huileries difficiles à entretenir, surtout en milieu rural
Transformation de fruits & légumes : cas de la torréfaction du café
1 Manque d’information : manque à gagner car retard dans l’investissement
Sur les technologies existantes
Demande encore faible car public pas habitué à la consommation de café
2 Manque de confiance de la part des banques
Exigent des temps de remboursement très courts
Taux d’intérêt augmentent quand le temps de remboursement est réduit
3 Manque de moyens financiers
4 Limitation des sources d’approvisionnement en matières premières
5 Augmentation du temps de séchage lorsque le torréfacteur sert à la fois à la torréfaction et au
séchage
6 Circuit de commercialisation non formalisé (ex. du café à infuser)
Règles d’hygiène strictes qui limitent le conditionnement
Chaîne de conditionnement non automatisée
7 Transport des matières premières vers les zones de traitement
Difficulté de transport depuis les zones enclavées (transport long et difficile, surtout en saison des
179
pluies)
Coûts de transport élevés
8 Secteur d’activité embryonnaire, non structuré
180
étalement du remboursement) ;
Aide, formation et conseil aux
entrepreneurs pour réaliser des études de
préfaisabilité puis monter les dossiers
jusqu’au projet viable puis bancable, par
un centre de référence, connu des
banquiers améliorer l’expertise et les
capacités de gestion des entrepreneurs ;
L’Agence de Crédit aux Entreprises
Privées (ACEP) offre des crédits de courte
durée (maximum 1 an), renouvelables, à un
taux d’intérêt de 16% ;
ERA-Cameroun met en place, en
partenariat avec des Coopératives, un
fonds de garantie pour aider au démarrage
des petites entreprises.
3 Préfinancement
Coût du montage des dossiers de projet, Révision de l’Arrêté du PM pour adapter
plus les procédures et les coûts fixes de ces
particulièrement de l’étude d’impact études en fonction de la taille du projet ;
environnemental Susciter le regroupement de tous les
acteurs des secteurs concernés pour
pouvoir se concerter, puis négocier avec le
Gouvernement ;
Création d’un centre d’expertise et de
conseil aux PME pour les aider à remplir
les formalités.
Barrières secteur par secteur
Menuiseries
1 Manque d’information Organisation de formations sur les procédés de
Manque d’information sur les séchage et sur les séchoirs (fonctionnement,
technologies à un coût acceptable fabrication, coût), organisation de salons de
(chaudières à copeaux pour sécher le bois) démonstration ;
Créer un point d’information centralisée où
et un temps de retour sur investissement
s’adresser pour obtenir des informations
court adaptées et évolutives (ERA-Cameroun) :
Développement d'une plate-forme
d'information et d'échanges entre les différents
opérateurs, professionnels et utilisateurs de
bioénergie ;
Veille technologique, suivi du marché national
des bioénergies et de leur usage dans les PME ;
Améliorer la communication via :
Les groupements de professionnels (ex.:
Groupement Inter-Professionnel des Artisans,
GIPA), en particulier avec les sousgroupes
spécialisés ;
Les sites Internet des opérateurs, des centres
d’information (ex.: ERA-Cameroun) ;
Édition d’un brochure explicative sur le
montage des séchoirs à bois.
181
2 Préfinancement Révision de l’Arrêté du PM pour adapter
Coût des études d’impact environnemental les procédures et les coûts fixes de ces
élevé, surtout pour les PME (Arrêté du PM études en fonction de la taille du projet ;
de 2005 ne précise pas la taille des projets) et Susciter le regroupement de tous les
sans certitude d’obtenir le financement! acteurs des secteurs concernés pour
pouvoir se concerter, puis négocier avec le
Gouvernement ;
Création d’un centre d’expertise et de
conseil aux PME pour les aider à remplir
les formalités.
3 Financement : difficultés d'obtention de Mécanisme pour réduire le risque encouru
prêts pour des séchoirs améliorés par le prêteur (ex.: fonds de garantie pour
Problèmes dans le passé refus des gérer le risque, instauré en partenariat avec
banques de financer les porteurs de projets, les organismes
Banquiers mal informés prêteurs et les pouvoirs publics) ;
Promoteurs : calcul du temps de retour sur Recherche de financements adaptés tenant
investissement? compte des bénéfices environnementaux
globaux (bonification du taux d’intérêt,
étalement du remboursement) ;
Aide et conseil aux entrepreneurs pour réaliser
des études de préfaisabilité puis monter les
dossiers jusqu’au projet viable puis banquable,
par un
centre de référence, connu des banquiers ;
L’Agence de Crédit aux Entreprises Privées
(ACEP) offre des crédits de courte durée
(maximum 1 an) à un taux d’intérêt de 16% ;
ERA-Cameroun met en place, en partenariat
avec des Coopératives, un fonds de garantie
pour aider au démarrage des petites
entreprises.
4 Risques d’incendie Souscription d’une assurance incendie ;
Présence d'un foyer (séchoir) proche d'un Fiche d’information technique pour réduire
stock de bois le risque ;
Élaboration, notamment par la profession,
et respect de bonnes pratiques de
construction :
Isolement du séchoir par rapport à l’atelier,
éloignement de la source de chaleur de la
salle ;
Construction du séchoir avec des briques
réfractaires pour isoler le foyer ;
Stockage d’eau ou de sable à proximité ou
extincteurs.
5 Problèmes avec les services d’hygiène et Importance d’avoir des références sur les
de l'environnement à cause des fumées différents types d’appareils, et en
(surtout en milieu urbain et périurbain) particulier des appareils non polluants ;
Avis arbitraire (exagération) de l’agent de Dossier de bonnes pratiques d’installation
contrôle, manque d'arguments et d’utilisation du séchoir.
Certificat de salubrité délivré après
enquête
182
Manque d’information sur les références
acceptables du point de vue
environnemental (pas de norme sur les
émissions)
6 Espace pour implantation de l’unité de Regroupement des menuisiers pour l'achat d'un
séchage séchoir commun.
Scieries
1 Marché local du bois sec peu étendu Une loi est en préparation pour interdire
Scieurs plus intéressés par l’exportation l’exportation de bois non séché
Taxes augmentent le prix du bois sec vendu Motivation interne pour montrer l’importance
localement à sécher le bois de manière à augmenter la
Demande locale irrégulière plus-value ;
Pas de négociants pour le bois scié, seulement Essayer de mettre en place une politique pour
pour les déchets de troisième catégorie ou le favoriser le développement du marché local de
sciage illégal bois sec en diminuant les taxes sur le bois
vendu localement ;
Lobbying des groupements de menuisiers
pour essayer d’introduire un quota de bois
sec qui devra être vendu localement.
2 Manque d’information Organisation de formations sur les
Manque d’information locale sur les technologies procédés de séchage et sur les séchoirs
de (fonctionnement, fabrication, coût),
séchage de bois avec de la biomasse (résidus de organisation de salons de
sciage)
démonstration ;
Créer un point d’information centralisée où
s’adresser pour obtenir des informations
adaptées et évolutives (ERA-Cameroun) :
Développement d'une plate-forme
d'information et d'échanges entre les
différents opérateurs, professionnels et
utilisateurs de bioénergie ;
Veille technologique, suivi du marché
national des bioénergies et de leur usage
dans les PME ;
Améliorer la communication via :
Les groupements de professionnels, en
particulier avec les sousgroupes spécialisés
;
Les sites Internet des opérateurs, des
centres d’information (ex.: ERA-
Cameroun) ;
Édition d’un brochure explicative sur le
montage des séchoirs à bois.
3 Absence sur le marché local d’équipements Le développement du marché local de
de séchage au bois bois sec incitera des équipementiers à
s’installer ;
Rôle du centre de ressources en tant
qu’intermédiaire entre les scieurs et les
équipementiers.
4 Équipements coûteux, finances Mécanisme pour réduire le risque encouru
par le prêteur (ex.: fonds de garantie pour
183
gérer le risque, instauré en partenariat avec
les porteurs de projets, les organismes
prêteurs et les pouvoirs publics) ;
Recherche de financements adaptés tenant
compte des bénéfices environnementaux
globaux (bonification du taux d’intérêt,
étalement du remboursement) ;
Aide, formation et conseil aux
entrepreneurs pour réaliser des études de
préfaisabilité puis monter les dossiers
jusqu’au projet viable puis bancable, par
un centre de référence, connu des
banquiers améliorer l’expertise et les
capacités de gestion des entrepreneurs ;
L’Agence de Crédit aux Entreprises
Privées (ACEP) offre des crédits de courte
durée (maximum 1 an), renouvelables, à un
taux d’intérêt de 16% ;
ERA-Cameroun met en place, en
partenariat avec des Coopératives, un
fonds de garantie pour aider au démarrage
des petites entreprises.
184
risque, instauré en partenariat avec les porteurs
de projets, les organismes prêteurs et les
pouvoirs publics) ;
Recherche de financements adaptés tenant
compte des bénéfices environnementaux
globaux (bonification du taux d’intérêt,
étalement du remboursement) ;
Aide, formation et conseil aux entrepreneurs
pour réaliser des études de préfaisabilité puis
monter les dossiers jusqu’au projet viable puis
bancable,
par un centre de référence, connu des
banquiers améliorer l’expertise et les
capacités de gestion des entrepreneurs ;
L’Agence de Crédit aux Entreprises Privées
(ACEP) offre des crédits de courte durée
(maximum 1 an), renouvelables, à un taux
d’intérêt de 16% ;
ERA-Cameroun met en place, en partenariat
avec des Coopératives, un fonds de garantie
pour aider au démarrage des petites
entreprises.
3 Santé Technologie adaptée pour protéger la santé
Impact du fumage sur la santé des fumeurs ;
(yeux, maladies respiratoires, chaleur, …) Campagnes du Ministère de la Santé,
barrière au développement de la filière Médecine du travail pour soigner les gens et
les sensibiliser aux risques pour leur santé ;
Informer les structures qui sont chargées
du suivi des populations vulnérables (ex.:
OMS, MINAS, …) ;
Diffusion des bonnes pratiques de fumage,
notamment concernant les équipements de
protection (cache-nez, lunettes, …) ;
Contribution à l’investissement de la part
de l’OMS, MINAS?
4 Risque d’incendie car utilisation de beaucoup Technologie adaptée (moins de bois =
de bois moins de risques) ;
Bonnes pratiques de construction,
d’utilisation.
5 Manque de matériel approprié (fers) pour la Technologie adaptée
construction des fours utilisation de bois au
lieu du fer
6 Livraison irrégulière du bois de chauffe Essayer de négocier, argumenter avec les
Saisie, parfois arbitraire, par les agents des Eaux et Forêts pour les sensibiliser à la
Eaux et Forêts, du bois coupé clandestinement nécessité du bois pour le fumage de poisson ;
Difficultés de transport (aller chercher le bois Sensibiliser au respect de la
de plus en plus loin)
réglementation en matière de récupération de
bois.
7 Concurrence sur le marché
Activité est saisonnière (saison ne tombe pas Meilleure organisation de la filière
toujours en même temps à Limbe, Idenau, …)
8 Activité saisonnière
185
Liée aux mouvements des bancs de poissons Mécanisme financier adapté?
Or technologie pas rentabilisée en une saison
Huileries de palme villageoises et semi-industrielles
1 Petite taille de certaines unités de production Regroupement des petites unités en bassin de
Difficulté d’écouler la production pour les production (minimum 200 ha), pour être rentable
petites unités de plus en plus nombreuses et obtenir un financement pour une unité de
Manque d'information sur le financement transformation semi industrielle ;
disponible Opération pilote de structuration (gestion),
démonstration des avantages du regroupement
grâce à un cas concret puis diffusion.
2 Investissements coûteux Regroupement des petits planteurs =
Étude d’impact environnemental coûteuse production de l’huile à un seul endroit ;
Limitation des moyens financiers Organisation de la filière en fonction des
Début de la production après 4 ans (pleine tailles des plantations problèmes d’opération et
production à 10 ans) maintenance des machines confiés à un personnel
qualifié.
3 Manque de personnel qualifié Motivation du personnel : améliorer le cadre
Instabilité du personnel : manque de de vie, organisation de distractions en brousse ;
motivation pour un travail en zone isolée Respect des conventions collectives ;
Difficulté de rémunérer le personnel qualifié Recours à la sous-traitance pour les tâches
car les salaires sont bas dans le secteur primaire ponctuelles.
4 Localisation en zone enclavée pour les Localiser l’unité de transformation proche de la
petites unités route ;
Regroupement pour la transformation et la
commercialisation.
5 Manque d’information et d’expertise Rôle d’ERA en tant que centre de ressources
Expériences réussies similaires mal sur les bioénergies :
connues (pas de projet de démonstration) Développement d'une plate-forme
d'information et d'échanges entre les différents
opérateurs, professionnels et utilisateurs de
bioénergie ;
Veille technologique, suivi du marché national
des bioénergies et de leur usage dans les PME.
6 Saisonnalité de la production
Pointe pendant la saison sèche et saison morte Encourager la culture du palmier dans le
en saison des pluies voisinage des unités existantes pour pouvoir
Impact sur le dimensionnement de traiter plus de régimes
l’installation et donc sur sa rentabilité
7 Chaudières à vapeur dans les huileries Nécessité d’un équipement simple, rustique,
difficiles à entretenir, surtout en milieu rural facile à entretenir en milieu rural (cuisson dans
exigent un spécialiste une grande « cocotte »), à un coût abordable
Transformation de fruits et légumes : cas de la torréfaction du café
1 Manque d’information : manque à gagner Créer un centre de ressources, point
car retard dans l’investissement d’information centralisée où s’adresser pour
Sur les technologies existantes obtenir des informations adaptées et évolutives
Demande encore faible car public pas habitué (ERA-Cameroun) :
à la Développement d'une plate-forme
consommation de café d'information et d'échanges entre les différents
opérateurs, professionnels et utilisateurs de
bioénergie ;
Veille technologique, suivi du marché national
des bioénergies et de leur usage dans les PME ;
Améliorer la communication via :
Les sites Internet des opérateurs, des centres
186
d’information (ex.: ERA-Cameroun) ;
Les groupements de professionnels, en
particulier avec les sous-groupes spécialisés ;
Édition de documents de vulgarisation ;
Projets de démonstration de technologies
adaptées pour obtenir un bon rendement, une
bonne rentabilité, consommer moins de
combustible et protéger la santé.
2 Manque de confiance de la part des banques Mécanisme pour réduire le risque encouru par
Exigent des temps de remboursement très le prêteur (ex.: fonds de garantie pour gérer le
courts risque, instauré en partenariat avec les porteurs
Taux d’intérêt augmentent quand le temps de de
remboursement est réduit projets, les organismes prêteurs et les pouvoirs
publics) ;
Recherche de financements adaptés tenant
compte des bénéfices environnementaux globaux
(bonification du taux d’intérêt, étalement du
remboursement) ;
Aide, formation et conseil aux entrepreneurs
pour réaliser des études de préfaisabilité puis
monter les dossiers jusqu’au projet viable puis
bancable,
par un centre de référence, connu des banquiers
améliorer l’expertise et les capacités de gestion
des entrepreneurs ;
L’Agence de Crédit aux Entreprises Privées
(ACEP) offre des crédits de courte durée
(maximum 1 an), renouvelables, à un taux
d’intérêt de 16% ;
ERA-Cameroun met en place, en partenariat
avec des Coopératives, un fonds de garantie pour
aider au démarrage des petites entreprises.
4 Limitation des sources Le regroupement (GIC, Unions, Fédérations)
’approvisionnement en matières premières permet de maîtriser la production.
5 Augmentation du temps de séchage lorsque Plus intéressant d’avoir un séchoir séparé (à
le torréfacteur sert à la fois à la torréfaction et expérimenter).
au séchage
6 Circuit de commercialisation non formalisé
(ex. du café à infuser) Mettre en place un système de
Règles d’hygiène strictes qui limitent le conditionnement adéquat (coût, hygiène).
conditionnement
Chaîne de conditionnement non automatisée
7 Transport des matières premières vers les
zones de traitement
Difficulté de transport depuis les zones Financement de véhicules adaptés.
enclavées (transport long et difficile, surtout en
saison des pluies)
Coûts de transport élevés
8 Secteur d’activité embryonnaire, non Développer le secteur (premiers résultats
structuré encourageants).
187
Annexe 3 Base des conversions
188
ORGANISATION DU SIE-CAMEROUN
Source : DSCE (2009) et Rapports AES SONEL, Rapports des grands Projets du MINEE
189
Source : DSCE (2009) et Rapports AES SONEL, Rapports des grands Projets du MINEE
Les indicateurs
Indicateurs déforestation
La densité moyenne du bois pris dans ce cadre est 500 kg/m3.
Ainsi, S = 13419 813/69 = 194490 ha.
La surface détruite suite à la consommation de la biomasse est de 194 490ha en
2008.
Le taux de déforestation se détermine comme suit :
X = 194490/21236475
X = 0,92%
De la même manière :
W = 87558/1991600=0.4%
I = (0,92%-(0,2*0,4%)/(0,8*0,4%) = 2.54
L’objectif de cet indicateur est de réduire de 80 % la déforestation par rapport à
l’année de base 1990, mesurée par la surface déboisée (avec la suppression ou
diminution de son couvert végétal) en hectares, ou par le taux de déboisement
pour bois de feu (surface déboisée / surface totale en %, publié par la FAO tous
les 5 ans depuis 1990, si cette donnée est considérée fiable). Il se calcule à partir
de la formule suivante :
I = (X – 0,2 * W)/ 0,8 * W où
X (taux de déforestation) = le rapport entre la superficie de forêt disparue suite à
la consommation du bois de feu et du charbon de bois sur la superficie totale de
forêt en 2008 W = 0.4% (le taux de déforestation calculé par le groupe TIPEE).
190
Indicateur 4 : proportion des ménages qui ont accès à l’électricité
.
Valeurs des paramètres :
X = Proportion des ménages qui ont accès à l’électricité et, si une telle
évaluation est possible, qui utilisent réellement de l’électricité
Y = 100 % des ménages ont accès à l’électricité ;
W = 0 % des ménages ont accès à l’électricité (0 % représente une valeur
extrême utilisée aux fins de l’analyse).
L’équation :
I = (X – 1) / (new value - 1)
I=1–X
Idéalement, calculer la valeur de I pour (a) les ménages ruraux versus (b) les
ménages urbains ; et (c) les ménages riches versus (d) les ménages pauvres,
selon les définitions « pauvres/riches » utilisées dans les pays, par exemple, dans
les documents de réduction de la pauvreté.
191
I = (X-0)/(1-0) = X
Valeurs des paramètres – pour un pays exportateur net d’énergie :
X = Rapport entre les exportations nettes d’énergie non renouvelable et la valeur
de l’ensemble des exportations (en valeur monétaire)
A = Valeur des exportations d’énergie non renouvelable (en valeur monétaire)
B = Valeur des exportations totales (en valeur monétaire)
Y = 0 % comme proportion (0)
W = 100 % comme proportion (1)
L’équation :
X = A/B
I=X
193
Code petrolier
Journal Officiel de la République du Cameroun
LOI PORTANT CODE PETROLIER
Titre I
DISPOSITIONS GENERALES
194
c) Autorisation de Prospection : Autorisation de Prospection
d'Hydrocarbures ;
195
qu'opérateur, notamment dans des zones et conditions similaires au
périmètre demandé et en matière de protection de l'environnement ;
196
Pétrolière, liée à l'Etat par un Contrat Pétrolier. Le terme Titulaire
comprend également les co-Titulaires ;
(2) Aux fins des Opérations Pétrolières, l'Etat exerce sur l'ensemble du
Territoire Camerounais, des droits souverains.
197
aux dispositions du présent Code, des textes pris pour son application,
ainsi que de la législation foncière et domaniale en vigueur.
198
également s'associer à une société non pétrolière dans les conditions
fixées par le Contrat Pétrolier, à condition que la société non pétrolière
détienne un intérêt minoritaire dans le consortium Titulaire du Contrat
Pétrolier, et ne soit pas Opérateur.
Article 8 — (I) Sous réserve des droits acquis, l'Etat peut, après
concertation avec les institutions et organismes publics concernés,
décider des zones ouvertes aux Opérations Pétrolier sur lesquelles
peuvent être conclus des Contrats Pétroliers ou, le cas échéant,
octroyer des Autorisations ou des Titres Miniers d'Hydrocarbures.
Ces zones peuvent être découpées en blocs selon des modalités fixées
par le décret d'application du présent Code.
(2) Pour des raisons d'intérêt général, certaines régions peuvent être
classées zones fermées aux Opérations Pétrolières par voie
réglementaire.
(2) Sous réserve des droits acquis, aucun droit de priorité ne peut être
invoqué en cas de demandes ou d'offres concurrentes..
(3) Les informations qui doivent figurer dans les offres de Contrats
Pétroliers et les demandes d'Autorisations, ainsi que les critères
d'attribution retenus, les modalités de renouvellement, de cession ou
de transmission, sont définis par voie réglementaire.
Titre II
Chapitre I
Il entre en vigueur dès sa signature par les parties. Toutefois, s'il s'agit
d'un Contrat de Concession, le permis de Recherche correspondant est
octroyé par décret. La date de prise d'effet du Contrat de Concession
est réputée être celle de l'octroi du permis de Recherche.
200
b) le programme minimum des travaux de Recherche et les
engagements financiers correspondants que le Titulaire s'engage à
réaliser pour la période initiale de validité de son Autorisation de
Recherche et pour chaque période de renouvellement;
Chapitre II
Section I
DU CONTRAT DE CONCESSION
Section II
Chapitre III
Section I
204
DE LA CESSION
Tout contrat ou accord ainsi conclu ne peut être passé que sous
condition suspensive de cette approbation. Tout acte passé en
violation des dispositions du présent article est nul et de nul effet et
peut entraîner la déchéance du Contrat Pétrolier, dans les conditions
prévues à l'article 116 ci-dessous.
205
(2) Le refus d'annulation peut entraîner le retrait du Titre Minier ou la
résiliation par l'Etat du Contrat Pétrolier dans les conditions prévues
au Contrat Pétrolier.
Section II
DE LA RENONCIATION
206
en vigueur, notamment en ce qui concerne la protection de
l'environnement, l'abandon des gisements et des puits.
Titre III
DES AUTORISATIONS
Chapitre I
DE L'AUTORISATION DE PROSPECTION
207
(6) L'Etat peut, s'il y a lieu, accorder également des Autorisations de
Prospection uniquement à des fins de collecte d'informations
techniques.
Chapitre II
DE L'AUTORISATION DE RECHERCHE ET DE
L'AUTORISATION PROVISOIRE D'EXPLOITER
Section I
DE L'AUTORISATION DE RECHERCHE
209
Article 29 — Le Titulaire d'une Autorisation de Recherche s'engage à
réaliser pendant la période initiale et, le cas échéant, pendant chaque
période de renouvellement, le programme minimum de travaux de
Recherche et de dépenses prévu par l'Autorisation de Recherche et
stipulé au Contrat Pétrolier.
Section II
211
(3) L'Autorisation Provisoire d'Exploiter peut être retirée dans les
mêmes formes, en cas d'inobservation des dispositions des articles 29
et 30 ci-dessus. Elle devient caduque en cas d'expiration de
l'Autorisation de Recherche sur la zone concernée, à moins qu'une
demande d'Autorisation d'Exploitation ne soit déposée dans les délais.
Chapitre III
DE L'AUTORISATION D'EXPLOITATION
212
(2) L'Autorisation d'Exploitation ne peut être renouvelée qu'une fois, à
la demande du Titulaire, pour une durée supplémentaire maximale de
dix (10) ans, dans les formes prévues à l'article 41 ci-dessous et
conformément aux dispositions législatives et réglementaires en
vigueur. Pour ce faire, le Titulaire doit avoir rempli ses obligations et
démontré la possibilité du maintien d'une production commerciale
d'Hydrocarbures au-delà de la période de validité en cours. Les
conditions dudit renouvellement peuvent faire l'objet d'une
renégociation des termes du Contrat Pétrolier.
Chapitre IV
214
(2) L'occupation des terrains et la déclaration d'utilité publique
nécessaires aux canalisations et installations sont effectuées dans les
conditions fixées au titre IV du présent Code.
Ils peuvent également s'associer avec des tiers qualifiés et l'Etat, soit
directement, soit par l'intermédiaire d'un établissement ou organisme
public dûment mandaté à cet effet, pour la réalisation et l'exploitation
des canalisations et installations.
(2) Les protocoles, accords ou contrats passés entre les intéressés sont
soumis à l'approbation préalable du Ministre chargé des
hydrocarbures.
215
installations pour l'évacuation de la totalité ou d'une partie de la
production extraite de ces découvertes.
Dès lors que le Titulaire est tenu d'affecter une capacité de transport à
une autre Exploitation, celle-ci se voit imposer en contrepartie
l'obligation de l'utiliser et d'en payer l'usage.
216
Article 52 — Les dispositions du présent chapitre ne s'appliquent pas
aux canalisations et installations établies à l'intérieur du périmètre
d'une Autorisation d'Exploitation pour les besoins dudit périmètre.
Titre IV
217
Dans les autres cas, les autorisations d'occupation peuvent lui être
refusées.
219
Article 58 — Les projets d'installation visés aux articles 56 et 57 ci-
dessus peuvent, s'il y a lieu, être déclarés d'utilité publique dans les
conditions prévues par les textes applicables en la matière, sans que le
titulaire d'une Autorisation ou d'un Contrat Pétrolier soit dispensé des
obligations particulières ou complémentaires qui pourraient lui être
imposées.
Dès lors que le Titulaire ouvre à des tiers l'usage des installations
visées au présent article, ceux-ci se voient imposer en contre-partie
l'obligation d'en payer l'usage
220
Article 62 — (1) Sans préjudice des sanctions applicables en matière
pénale, est civilement responsable, sans qu'il soit besoin d'établir une
faute, le Titulaire d'une Autorisation ou d'un Contrat Pétrolier qui a, de
son fait ou de celui de ses sous-traitants, causé un dommage corporel,
matériel ou environnemental se rattachant directement ou
indirectement à l'exercice des Opérations Pétrolières, aux activités
connexes ou aux installations situées à l'intérieur ou à l'extérieur du
périmètre contractuel. A défaut de réparation, l'indemnité doit
correspondre au montant du dommage cause.
Chapitre I
221
(2) Le Titulaire de l'Autorisation de Transport Intérieur est notifié des
actes pris à cet effet par l'Etat et tient compte des emprises ainsi
réservées dans la conduite de ses Opérations Pétrolières.
222
(4) A l'issue des travaux de construction du système de Transport des
Hydrocarbures, les terrains situés à l'intérieur de l'emprise foncière
peuvent être affectés à d'autres usages, sous réserve des périmètres de
protection visés à l'article 55 alinéa (1) b) ci-dessus, à condition
toutefois que cette utilisation n'entrave ni ne constitue un obstacle au
bon fonctionnement et à l'entretien du système de Transport des
Hydrocarbures.
224
Cette occupation est autorisée par le Ministre chargé des domaines,
après avis conforme des collectivités territoriales décentralisées ou des
services publics affectataires, pour ce qui est de leurs domaines privés
respectifs ou des portions du domaine public dont ils ont
respectivement la charge.
Titre V
Chapitre I
225
DE LA CONDUITE DES OPERATIONS PETROLIERES
(2) Pour les besoins et dans la limite des Opérations Pétrolières qui
leur sont confiées, les sous-traitants du Titulaire se conforment aux
dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
226
Il porte à la connaissance des autorités administratives compétentes,
dans tes plus brefs délais, tout accident grave survenu pendant le
déroulement des Opérations Pétrolières.
(2) Le Titulaire se soumet aux mesures qui peuvent lui être édictées
par le Ministre chargé des hydrocarbures, y compris l'installation, à
ses frais, d'équipements en vue de prévenir ou de faire disparaître les
causes de danger que ses Opérations Pétrolières feraient courir à la
sécurité publique, civile, à son personnel, à l'hygiène, à
l'environnement ou à la conservation des sites et réserves classés, des
sources ainsi que des voies publiques, tel que le prévoit la législation
et la réglementation en vigueur.
227
conclure un accord dit « d'unitisation » afin d'exploiter ce gisement
dans les meilleures conditions techniques et économiques possibles.
Chapitre II
DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
(2) L'étude d'impact fait partie des dossiers soumis à enquête publique,
lorsqu'une telle procédure est prévue.
228
(3) Les modalités d'application des dispositions du présent article,
notamment la liste des Opérations Pétrolières dont la réalisation est
soumise à une étude d'impact, le contenu de celle-ci, ainsi que les
conditions dans lesquelles elle est rendue publique, font l'objet d'un
décret.
Chapitre III
Chapitre IV
229
Article 87 — Le Titulaire est tenu de fournir au Ministre chargé des
hydrocarbures ou à tout organisme public mandaté â cet effet, les
documents, informations, échantillons et rapports périodiques
provenant ou résultant des Opérations Pétrolières, conformément aux
dispositions du décret d'application du présent Code.
Titre VI
Chapitre I
230
Article 91 — Les Titulaires de Contrats Pétroliers et d'Autorisations
en dérivant sont soumis à une redevance superficiaire annuelle dont
les montants et modalités de règlement sont précisés dans la loi de
Finances annuelle de la République du Cameroun applicable à la date
d'entrée en vigueur du Contrat Pétrolier.
231
valeurs d'actif sur le total formé au passif par les créances des tiers, les
amortissements et les provisions autorisés ou justifiés.
(a) les frais généraux de toute nature, les dépenses de personnel et les
charges y afférentes, les loyers des immeubles, les coûts des
232
fournitures, les coûts des prestations de services fournies aux
Titulaires.
(c) les intérêts des capitaux mis par des tiers à la disposition du
Titulaire pour les besoins des Opérations Pétrolières de
développement de gisements et de Transport des Hydrocarbures, dans
la mesure où ils n'excèdent pas 1es taux normaux en usage sur les
marchés financiers internationaux pour des prêts de nature similaire..
(f) les provisions justifiables constituées pour faire face à des pertes
ou charges et que des événements en cours rendent probables, en
particulier la provision pour l'abandon des gisements, constituée
conformément à la réglementation en vigueur et au Contrat Pétrolier;
234
(3) Le Titulaire d'un Contrat Pétrolier qui effectue des Opérations
Pétrolières sur le Territoire Camerounais est autorisé à tenir sa
comptabilité en dollars américains et à libeller son capital social en
cette monnaie. Les modalités de cette tenue sont précisées au Contrat
Pétrolier.
- de tout impôt ou taxe après impôt sur les bénéfices et les dividendes
versés aux actionnaires du Titulaire;
235
(2) Les fournitures de biens et les prestations de services de toutes
espèces, y compris les études, qui se rapportent directement à
l'exécution des Opérations Pétrolières, sont exonérées de taxes sur le
chiffre d'affaires, sur la valeur ajoutée et de toutes taxes assimilées.
236
Article 100 — Le Titulaire demeure soumis à toutes les obligations
d'assiette et de paiement relatives aux impôts et taxes prélevés à la
source pour le compte du Trésor Public, notamment en matière
d'impôts sur les salaires, les bénéfices, les revenus, et d'impôts
fonciers, à l'exception de tous impôt et taxe sur les intérêts payés à des
prêteurs non résidents pour les fonds concernant les investissements
de développement.
Chapitre II
237
a) aux Opérations Pétrolières de Prospection et de Recherche
mentionnés en annexe de l'Acte 2/92-UDEAC-556-CD-SEl du 30
Avril 1992 et ses textes modificatifs subséquents notamment, l'Acte
2/98-UDEAC-1508-CD-61 du 21 Juillet 1998
238
Article 108 — (1) Les Titulaires des Contrats Pétroliers sont soumis
au paiement de la redevance informatique lors de leurs importations,
au taux de zéro virgule cinq pour cent (0,5 %), sous réserve, le cas
échéant, des exceptions prévues au présent chapitre.
Chapitre III
DU REGIME DE CHANGE
239
toute nature des capitaux investis, ainsi que les produits de la
liquidation ou de la réalisation de leurs avoirs;
Titre VII
240
Article 113 — Les Titulaires de Contrats Pétroliers et d'Autorisations
sont soumis aux lois et règlements de la République du Cameroun.
242
superficiaires concernant uniquement les Hydrocarbures au sens du
présent Code, les dispositions de la loi n° 78-24 du 29 décembre
1978y relatives demeurent applicables jusqu'à l'insertion desdites
dispositions dans la loi de Finances tel que prévu aux articles 90 et 91
ci-dessus.
243
- la loi n° 64-LF-4 du 6 avril 1964 fixant l'assiette, les taux et mode de
recouvrement des droits fixes, redevances et taxes minières telle que
complétée et amendée par la loi n° 68-LF-13 du 18 novembre 1968,
uniquement en ce qui concerne les Hydrocarbures au sens du présent
Code ;
244
Article 124 — Les modalités d'application du présent Code sont
fixées par voie réglementaire.
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
245