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Strategies de La Dette Publique Du Cameroun
Strategies de La Dette Publique Du Cameroun
Strategies de La Dette Publique Du Cameroun
cHAPItRE
02
ENVIRONNEMENt ÉcONOMIQUE
INtERNAtIONAl,
DOCUMENT RÉGIONAl Et NAtIONAl
DE STRATÉGIE
D’ENDETTEMENT PUBLIC
2 ET dE
SERVIcE DE GESTION DE LA
lA dEttE
COMITÉ NATIONAL
DE LA DETTE PUBLIQUE
RANÇAISE
VERSION F
dOcUMENt dE StRAtÉGIE
d’ENdEttEMENt PUBlIc
Et dE GEStION dE lA
dEttE PUBlIQUE 2019
STRATÉGIE D’ENDETTEMENT
À MOYEN TERME 2019-2021
OCTOBRE 2018
lOI dE FINANcES 2019
2. Plafond des nouveaux engagements pour la période 2019-2021 et pour l’année 2019 . . . .26
3. Présentation des différentes stratégies (coûts et risques) pour la période 2019-2021 . . . .26
3.1. Description des differentes stratégies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
3.2. Analyse des coûts et risques des stratégies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
4. Description et choix de la Stratégie de mobilisation de l’endettement pour l’année 2019 . .31
4.1. Endettement extérieur en 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
4.1.1.Décaissements effectifs attendus en 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
4.1.2. Fixation du plafond d’engagements extérieurs par type
d’instrument pour l’annee 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
4.2.Endettement intérieur en 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33
4.2.1. Stratégie d’emission des titres publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33
4.2.2. Fixation du plafond d’engagement intérieur pour l’année 2019 . . . . . . . . . . . . . .33
4.2.3. Décaissements effectifs en 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34
4.2.4. Plan d’émission des titres publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34
4.3. Dette avalisée en 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35
5. Impact de la Stratégie retenue sur la Viabilité de la Dette Publique à l’horizon 2037 . . . .35
cONclUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37
01
cAdRE dE GEStION dE lA dEttE
POUR lA PÉRIOdE 2019-2021
La Constitution, loi fondamentale leurs que « le Parlement fixe annuelle- Publics, des Entreprises publiques et
de la République du Cameroun, fait du ment les conditions du recours à l’em- parapubliques bénéficiaires de l’aval ou
Président de la République, l’acteur prunt ». L’article 35, confère au de la rétrocession de l’Etat en matière
principal du processus d’endettement Parlement le droit d'être informé sur d’emprunts extérieurs.
public. Elle lui confère en son article 43, l'évolution de l'économie nationale, les Le Comité National de la Dette
les pouvoirs de négociation et de ratifi- orientations des finances publiques, le Publique (CNDP) créé, conformément
cation des accords, conventions et trai- développement des grands projets au règlement CEMAC, par décret
tés internationaux en matière d’endet- d’investissement, et l'exécution à mi- n°2008/2370/PM du 04/08/2008, a pour
tement de l’Etat. parcours du budget de l'Etat. L’article missions principales, d'assurer la coor-
Le Président de la République 36, exige la mise à la disposition du dination et le suivi de la mise en œuvre
engage financièrement l'Etat après Parlement, des annexes relatives aux de la politique nationale d'endettement
autorisation du Parlement. Il peut délé- opérations financières de l'Etat et de public et de gestion de la dette
guer ses pouvoirs à certains membres l’état détaillé de la dette publique. publique, tout en veillant à sa mise en
du Gouvernement par décret d’habilita- Enfin, son article 43 commande un cohérence avec les objectifs de dévelop-
tion. Les extraits du document de mise débat parlementaire sur les catégories pement et la capacité financière de
en œuvre de la Politique Nationale de ressources et charges de l'Etat préa- l’Etat. La saisine du Comité est obliga-
d'Endettement Public joint en annexe lablement au vote de la Loi de finances toire et a un effet suspensif sur toute
de la présente stratégie, décrit les inter- de l’année. En outre, la Loi N° 2018/012 procédure d'endettement public inté-
actions entre les différents acteurs en du 11 juillet 2018 portant régime finan- rieur et extérieur. Son avis motivé sur
charge de la gestion de la dette cier de l’Etat complète et modifie cer- tout dossier de financement est un
publique. taines disposions de la Loi de 2007. préalable à la soumission du projet de
La Loi n°2007/006 du 26 décembre Le Conseil Constitutionnel, organe décret d’habilitation au Chef de l’Etat
2007 portant régime financier de l'Etat, de contrôle d’exécution et de certification pour signature de la convention de
fixe et détermine les compétences des des résultats de la stratégie d’endette- financement. Cet avis est également
institutions et des administrations ment, vérifie la régularité constitution- sollicité avant la contractualisation de
publiques en matière d'endettement nelle des opérations d’endettement, éva- tout emprunt à moyen et long termes
public et de gestion de la dette lue et contrôle la bonne exécution de la par les entreprises publiques et parapu-
publique, ainsi que du contrôle des stratégie d’endettement. bliques, conformément à la Lettre-
fonds publics issus des engagements de La Chambre des Comptes est res- Circulaire n°3105/MINFI/CNDP/CT/SP
l'Etat et de ses démembrements. ponsable, entre autres, du contrôle des du 06 juin 2017 relative à la saisine
L'article 13, alinéa 3, dispose par ail- comptes de l'Etat, des Etablissements préalable et obligatoire du CNDP.
L’objectif général de la gestion de la • Veiller en toute transparence à l'in- ment de dette défini dans la stra-
dette publique est d’assurer sa viabilité et formation continue des différents tégie d'endettement ;
la soutenabilité des finances publiques. acteurs de la chaîne d'endettement • Assurer le suivi effectif des passifs
Les objectifs spécifiques sont sur la gestion de la dette publique ; conditionnels, et veiller à la saisine
d’ordres institutionnel, stratégique et opé-
• Poursuivre le développement du systématique et obligatoire du
rationnel :
marché domestique des titres publics; CNDP par les établissements publics
Au niveau institutionnel :
Poursuivre la mise en application du • Veiller au respect des indicateurs de et parapublics préalablement à la
Règlement CEMAC, portant cadre de convergence sous-régionaux et à la mobilisation de financement ;
référence de la politique d'endettement mise en œuvre des actions néces- • Mettre en place une gestion active de
public et de gestion de la dette publique ; saires pour l'amélioration de la nota- la trésorerie;
Au niveau stratégique : Pourvoir tion souveraine de l'Etat ; • Evaluer les différents risques liés au
aux besoins de financement de l'Etat tout • Fixer un plafond annuel des nou- portefeuille de la dette et recourir, en
en optimisant les coûts et risques et, pro- veaux emprunts et des décaisse- cas de besoin, aux instruments de
mouvoir le développement du marché ments, aussi bien pour la dette exté- couverture des risques inhérents
financier et monétaire domestique ; rieure qu’intérieure, ainsi que les aux marchés monétaire et financier ;
Au niveau opérationnel : • Réduire considérablement le stock
prêts avalisés par l’Etat ;
Assurer le règlement du service de la
dette à bonne date et préserver la viabilité
• Recourir principalement aux des Soldes Engagés Non Décaissés
emprunts concessionnels et, dans (SEND’s) à problème, par la mise en
de la dette sur le long terme.
A cet effet, les mesures suivantes une moindre mesure, aux emprunts application de mesures fortes pour
sont retenues : non concessionnels uniquement l’utilisation effective, la réallocation ou
• Poursuivre l’opérationnalisation du pour les projets porteurs de crois- l’annulation des ressources engagées ;
CNDP. La saisine du Comité est sance et capables de générer les res- • S’assurer du suivi effectif des cri-
obligatoire pour toute requête de sources suffisantes pour assurer le tères du PEF, indicateurs et toutes
financement extérieur et intérieur, service de la dette y afférente, tout mesures relevant de la gestion de la
en vue d'obtenir son avis motivé et en respectant les plafonds fixés par dette publique ;
préalable à toute approbation de type de concessionnalité ; • Renforcer les capacités des acteurs
financement et à la signature d’une • Veiller au respect des plafonds intervenant dans la chaine de la ges-
convention de prêt ; d'endettement fixés par instru- tion de la dette publique et de la tré-
sorerie de l'Etat.
Le champ d’application de la ges- créanciers intérieurs et extérieurs, soit cas de défaillance du débiteur initial.
tion de la dette publique au Cameroun pour son propre compte, soit pour une Dans le cadre de l’Analyse de la
englobe la dette directe de l'Etat et les rétrocession à ses démembrements. La Viabilité de la Dette, ce champ intègre la
dettes avalisées. La dette directe de dette avalisée est celle pour laquelle dette extérieure de toutes les entre-
l'Etat est celle contractée auprès des l’Etat s’engage à en assurer le service en prises publiques et privées.
02
ENVIRONNEMENt MAcROÉcONOMIQUE
Et PERSPEctIVES
1 ENVIRONNEMENt INtERNAtIONAl
Selon les Perspectives de les taux d’intérêt, le FMI indique que de la croissance.
l’Economie Mondiale (PEM) du Fonds cette dernière fléchira lorsque certaines Les économies émergentes subis-
Monétaire International mises à jour mesurent de relance (incitatifs budgé- sent principalement les dommages col-
en octobre 2018, la croissance mondiale taires) prendront fin. De plus, les droits latéraux liés à la crise de multilatéra-
reste relativement stable en 2018-2019 de douanes imposés au mois de septem- lisme et aux guerres commerciales
avec un taux de 3,7%, en légère dimi- bre sur un large de gamme de produits entre les Etats-Unis et la Chine. Selon
nution par rapport aux prévisions de chinois, ont incité le FMI à revoir les une analyse effectuée par la banque JP
juillet 2018 qui estimaient la crois- prévisions de croissance de 2019 des Morgan, cette situation devrait mettre
sance à 3,9% pour la même période. Etats-Unis. Elles passent ainsi de 2,7% une pression accrue sur les conditions
Les révisions baissières concernent à 2,5%. Toutefois, la croissance de 2018 financières de nombreuses économies
tous les blocs régionaux (Union demeure inchangée, soit 2,9%. émergentes, plus particulièrement
Européenne, Amérique du Nord et du Les prévisions de croissance de celles d’Amérique Latine. Ainsi, par
Sud, Asie, Pays Emergents) du fait l’Union Européenne pour 2018 de rapport à l’édition d’avril 2018 des
principalement de la dégradation des 2,1%, ont été diminuées de 0,1 point de PEM, la croissance de ce groupe a été
relations commerciales entre les Etats- pourcentage par les institutions de révisée à la baisse de 0,2 et de 0,4 point
Unis et plusieurs pays (Chine, Canada, Bretton Woods. Hormis les guerres de pourcentage respectivement pour
Mexique, Union Européenne), des fai- commerciales avec les Etats-Unis, des 2018 et 2019.
bles résultats des pays de la zone Euro incertitudes politiques dans certains En Chine, les prévisions de crois-
au deuxième trimestre 2018 et de pays constituent un risque pour la sance pour 2019 ont été revues à 6,2%
l’augmentation des taux d’intérêts qui croissance de la zone. par le FMI, en raison de la dernière
mettent une pression sur les conditions En France, la croissance estimée à série des droits de douane imposés par
financières de certains pays émer- 1,7% pour l’année 2018 a été réajustée les Etats-Unis aux importations chi-
gents. En matière d’endettement, le par le FMI, l’INSEE et l’OCDE. Les pré- noises. Par ailleurs, selon l’agence
volume mondial de la dette souveraine, visions tablent désormais sur une crois- Reuteurs, le PIB a enregistré une crois-
estimé à 164 000 milliards d’USD par sance de 1,6% en 2018 et 2019. Ce tasse- sance de 6,7% au 2ème trimestre 2018,
le FMI en avril 2018, continue de croî- ment, selon les différents experts, soit un léger recul de 0,1 point en com-
tre de façon exponentielle atteignant reflète une demande extérieure plus paraison au 1er trimestre 2018.
son plus haut niveau depuis la crise modérée. Selon la Banque de France, La crise observée en Turquie
financière de 2007. l’augmentation du PIB de seulement inquiète les marchés quant à une
Aux Etats-Unis, bien que la crois- 0,2% au deuxième trimestre de 2018 est potentielle contagion. Comme l’indique
sance reste vigoureuse et fasse monter la cause principale du ralentissement la Banque Nationale du Canada dans
plombée par la production pétrolière, Au niveau du secteur extérieur, il S’agissant des finances publiques,
décélère avec un taux de croissance du est observé en 2017 une réduction de l’ordonnance N°2018/002 du 04 juin
PIB de 3,7%, contre 4,6% en 2016 et plus de 30% du déficit de la balance 2018 modifiant et complétant certaines
5,7% en 2015. Hors pétrole et gaz, le courante, liée d’une part, à la hausse dispositions de la loi n° 2017/021 du 20
PIB enregistre une croissance de 5% des exportations de bois grume décembre 2017 portant Loi de finances
tirée par la demande intérieure induite (+26,3%) et des produits manufactu- de la République du Cameroun pour
par la poursuite de la mise en œuvre des riers (+3,9%), et d’autre part, à la l'exercice 2018, a augmenté le budget
grands projets d’infrastructures et leurs baisse des importations, notamment de 3,8% pour le situer en recettes et en
effets d’entrainement, notamment sur des produits pétroliers (-13,4%). Au 1er dépenses à 4 689,5 milliards de FCFA.
les investissements privés. semestre 2018, les exportations dimi- Suivant le rapport d’exécution du
En 2018, le taux de croissance nuent de 3,8%. Par contre, les importa- budget du premier semestre 2018, les
devrait se situer à 4,2% dans un tions sont en hausse de 20,8%, du fait réalisations des ressources budgétaires
contexte marqué par la poursuite du de l’augmentation des cours du pétrole totales à fin juin 2018 s’élèvent à 2 184,6
Programme Economique et Financier et le démantèlement tarifaire des pro- milliards de FCFA, soit un accroisse-
(PEF) conclu avec le FMI, la finalisa- duits dits du 2ème groupe, dans le ment de 14,3% par rapport au premier
tion et la mise en exploitation de cer- cadre des Accords de Partenariats semestre 2017. Cet accroissement est
tains grands projets d’infrastructures, Economiques (APE) avec l’Union imputable à la fois aux recettes internes
ainsi que l’accélération des travaux Européenne. et aux emprunts et dons.
liées à la CAN 2019. La politique monétaire est demeu- Les dépenses budgétaires totales,
Au 1er semestre 2018, le taux rée resserrée en 2017, après l’accroisse- base ordonnancement s’élèvent à 1
d’inflation se situe à 0,8%, résultant ment de 50 points de base du TIAO, 999,9 milliards de FCFA contre 1 927,5
principalement de l’accroissement des pour atteindre 2,95%. A fin décembre milliards à fin juin 2017, soit un
prix des produits alimentaires (+1,3%), 2017, la masse monétaire se situe à 4 accroissement de 3,8%, dû principale-
des biens et services divers (+1,4%), 407,3 milliards de FCFA, en hausse de ment au service de la dette publique.
des boissons alcoolisées, des tabacs et 5,9% par rapport à fin décembre 2016. Les dépenses courantes dimi-
stupéfiants (+1,0%), des articles d'ha- Par ailleurs les avoirs extérieurs nets nuent de 0,2% en glissement annuel
billement et chaussures (+1,4%), ainsi croissent de 15,5% traduisant la portée pour se situer à 957 milliards de FCFA
que de l’enseignement (+1,1%). les des mesures visant la reconstitution à fin juin 2018. Cette évolution s’ex-
actions visant la maîtrise des prix et la des avoirs en réserve prises dans le plique par les réalisations au premier
limitation des pénuries artificielles cadre du programme avec le FMI. Pour semestre 2018 des principales
ainsi que l’accroissement de l’offre ce qui est des réserves de change du rubriques des dépenses courantes. Les
dans les secteurs non pétroliers ont Cameroun, elles sont évaluées à dépenses de personnel croissent de 8%
devrait connaître un regain sur la recettes, notamment, l’implémentation de doper davantage le secteur des indus-
période 2019-2021, avec un taux de du Numéro d’Identifiant Unique tries manufacturières, et de réduire la
croissance moyen de 4,7%, malgré la (NIU), la déclaration fiscale en ligne, le vulnérabilité face aux fluctuations des
poursuite de la baisse de la production fonctionnement optimal de la plate- cours des matières premières.
3 NOtAtION SOUVERAINE
La dette souveraine mondiale demeure en 2018. Standards & Poor’s la note du Cameroun s’est améliorée en
continue de s’accroitre de façon expo- (S&P) et Fitch Rating ont maintenu 2018 pour se situer à 3,3, au dessus de
nentielle, atteignant son plus haut leur notation, respectivement de B/B et la moyenne des pays de l’Afrique sub-
niveau depuis la crise financière de B stable. Cette position devrait être sahariens évaluée à 3,1.
2007. La résultante en a été la dégra- maintenue tant que le Gouvernement Le tableau ci-après récapitule la
dation des notations souveraines de continuera à payer le service de sa notation souveraine du Cameroun par
nombreux pays par le « big three », à dette à bonne date et à poursuivre la agence de notation.
savoir Fitch, Standard & Poors (S&P) diversification de ses recettes d’expor-
et Moody’s en 2017. Toutefois, en 2018, tation. Une amélioration de 03 places a
ces agences ont été plus clémentes. été observée entre 2017 et 2018 pour la
Ainsi, Moody’s attribue une perspec- notation du climat des affaires. Ainsi,
tive négative à 16% des Etats, contre le Cameroun se place désormais à la
26% l’an dernier, justifiée par la 163ème place sur 193 pays dans le
conjoncture plus propice malgré le pic classement Doing Business.
d’endettement mondial. Dans le domaine de l’évaluation
Au Cameroun, la notation B2 sta- des politiques et des institutions natio-
ble attribuée par l’agence Moody’s nales réalisée par la Banque Mondiale,
03
ÉVOlUtION RÉcENtE dE lA dEttE PUBlIQUE
– ÉVAlUAtION dE lA StRAtÉGIE 2018
la dette publique et à garantie (4 625 milliards de FCFA, soit 22,8% du La projection au 31 décembre
publique représente 26,5% du PIB, soit PIB), 23,2% de dette intérieure (1 578 2018, fait ressortir un encours de la
4 844 milliards de FCFA, composé de milliards de FCFA, soit 7,8% du PIB) et dette publique et à garantie publique
(i) 72,1% de dette extérieure (3 492 mil- 0,8% de dette garantie par l’Etat (52 (hors Restes à Payer /arriérés inté-
liards de FCFA, soit 19,1% du PIB), (ii) milliards de FCFA, soit 0,3% du PIB). rieurs et remboursements des crédits
26,3% de dette intérieure (1 272 mil- Au 31 août 2018, l’encours de la TVA) de 7 131 milliards de FCFA
liards de FCFA, soit 7,0% du PIB) et dette publique et à garantie publique (33,5% du PIB), soit une augmentation
(iii) 1,7% de dette avalisée (80 mil- est de 6 834 milliards de FCFA (33,1% de l’ordre de 14,0% par rapport à fin
liards de FCFA, soit 0,4% du PIB). du PIB). En termes d’évaluation, cet 2017. En marge des raisons justifiant
A fin 2016, du fait des tirages encours a connu une augmentation de l’augmentation au 31 août 2018, évo-
effectués pour la réalisation de nom- 27,1% par rapport au 31 août 2017, du quées ci-dessus, cette évolution s’ex-
breux projets, cet encours a connu une fait principalement (i) des décaisse- plique également par les nouveaux
augmentation de 10,1% en glissement ments des appuis budgétaires obtenus décaissements potentiels pour le qua-
annuel pour s’établir à 5 332 milliards dans le cadre du Programme trième trimestre 2018, estimés à 289
de FCFA équivalent à 27,9% du PIB. Il Economique et Financier (PEF) en milliards de FCFA sur la base des
était composé de 74,3% de dette exté- cours (472 milliards de FCFA sur la appels des fonds non encore exécutés, y
rieure (3 961 milliards de FCFA), période) ; (ii) de l’accélération des compris la troisième tranche de la
24,5% de dette intérieure (1304 mil- décaissements pour la réalisation des Facilité Elargie de Crédit (43,6 milliards
liards FCFA) et 1,2% de dette avalisée travaux des grands projets d’infra- de FCFA) à décaisser auprès du FMI au
(66 milliards de FCFA). structures ; (iii) de la consolidation en terme de la troisième revu du PEF. Sa
A fin 2017, l’encours de la dette décembre dernier, des avances statu- composition serait alors de 76,5% de
publique et à garantie publique évalué taires (instrument de court terme), en dette extérieure (5 456 milliards de
à 6 255 milliards de FCFA (30,8% du un prêt de longue maturité (577 mil- FCFA), de 22,9% de dette intérieure
PIB), enregistre une augmentation de liards de FCFA). En teme de composi- (1 634 milliards de FCFA) et de 0,6% de
17,3% en glissement annuel. Cette évo- tion, il est constitué de 76,5% de dette dette avalisée (41 milliards de FCFA).
lution s’explique par les tirages effec- extérieure (5 226 milliards de FCFA, Pour le moment, le champ cou-
tués dans le cadre de la réalisation de soit 25,3% du PIB), 22,9% de dette inté- vert par la dette publique suivie par la
projets d’infrastructures et le rembour- rieure (1 562 milliards de FCFA, soit Caisse Autonome d’Amortissement
tABlEAU 2 : Évolution de l’encours de la dette publique (en milliards de FcFA) 3 9 4 625 5 226 5 456
M
ANNEES 2015 2016 2017 1 800
Août 2018 1 886
Déc. 2018*
A 437 524
Stock dette extérieure (1) 3 961 4 625 5 226 5 456
B 2 484 2 604
Multilatérale 1 147 1 451 1 800 1 886
A 66 131 131
Appuis budgétaires (FMI-BM-BAD) 98 437 524
C
Bilatérale 1 981
885
2 290
942
2 484
966
2 604
d
Appui budgétaire (AFD) 38
66 38
131 30
131
S
Commerciale 1833
3 1 885
577,9 1942
5 1966
634
T dont Emprunt Obligataire des non-résidents 370
46 307
38 351
38 407
30
E
Stock dette intérieure (2) 1231
304 1 577
577,9 1577
562 1577
634
D
Titres publics 513
370 569
307 535
351 557
407
Emprunt BEAC (Avances Statutaires)
D 231 577
125 577
99 577
94
Dette
D structurée 513 569 535 557
Dette non structurée (non conventionnelle) 190 125 99 94
Dette avalisée par l'Etat(3) 66 6 52
255 6 46
834 741
131
Sur la période allant de janvier Ce service effectif se décompose pal et les intérêts payés entre janvier
PUBlIQUE
L’estimation des tirages effectifs Les decaissements effectifs A fin août 2018, les décaissements
2015 - 2018 ExtÉRIEURS
sur la periode 2015-2018 est de 4 409 exterieurs du 1er janvier 2015 au 31 sur les prêts extérieurs hors appuis
milliards de FCFA, dont 73,8% effec- août 2018 sont estimés à 3 254 mil- budgétaires sont évalués à 428 mil-
tues auprès des bailleurs de fonds liards de FCFA, dont 755 milliards liards de FCFA comparés au plafond
exterieurs contre 26,2% auprès des d’appuis budgétaires provenant de annuel de 571 milliards de FCFA fixé
banques locales. l’AFD, du FMI, de la Banque Mondiale dans le programme en cours.
et de la BAD. Les decaissements de Le tableau ci-apres represente l’evo-
2018 s’évaluent à 53% pour les projets lution et la repartition de ces tirages.
352
Multilatéraux 119 140 718 2 409
345 44
dont FEC FMI - - 166 44
118
dont appuis budgétaires autres bailleurs - - 279 118
49 8
Bilatéraux 311 281 345 230 378
dont appui budgétaire France - - 1 166 66 66
Commerciaux 540 85 49 84 139
Total 970 506 1 112 666 926
Dont appuis budgétaires - 228 228
Les décaissements effectués auprès des créanciers résidents entre 2015 et 2018 sont estimés à 1 155 milliards de FCFA,
1.3.2. dÉcAISSEMENtS INtÉRIEURS
Du 1er janvier 2015 au 31 août Les nouveaux engagements exté- FCFA par ordonnance du Chef de
SUR lA PÉRIOdE 2015 - 2018 MENtS ExtÉRIEURS
2018, les emprunts totaux contractés par rieurs (hors appuis budgétaires) effec- l’Etat du 04 juin 2018.
l’Etat se sont élevés à 5 631 milliards de tués par le Gouvernement entre jan- Le tableau ci-après réparti ces
FCFA, dont 79,6% auprès des bailleurs de vier 2015 et août 2018 sont évalués à engagements par catégorie de bailleurs
fonds extérieurs et 20,4% sur les marchés 4 485 milliards de FCFA, dont 322 mil- de fonds et type de concessionnalité :
financier et bancaire domestiques. liards de FCFA au cours des huit pre-
20
tABlEAU 6 : Engagements pluriannuels de 2015 à 2018 (en milliards de FcFA)
6 Jan-août 18* 1 350
2015 2016 2017 Total*
M 4
Multilatéraux 198 387 644 121 1 350
7 2
Multilatéraux concessionnels 125 113 401 69 708
B
Multilatéraux non 1 198
73 275 243
concessionnels
B 52
- 642
Bilatéraux
B 768 167
1 214 49 1 198
C
Bilatéraux concessionnels 443 40 31
664 - 514
T 1 52 32 4 48
Bilatéraux non concessionnels 325 127 183 49 683
Commerciaux 662 460 664 152 1 938
Total 1 628 1 014 1 522 322 4 485
Source: Source : cAA/cNdP *Estimations au 31 août 2018
S’agissant des nouveaux engage- financement adoptée dans le mémo- nominal du prêt, en utilisant un taux
ments par type de concessionnalité, randum du PEF, un prêt est considéré d’actualisation de 5%. En termes d’éva-
78% du montant total des conventions comme étant concessionnel si l’élément luation par rapport aux instruments
signées du 1er janvier au 31 août 2018 don est supérieur ou égal à 35%. définis dans la stratégie d’endettement
sont à des termes non-concessionnels, L’élément don est calculé sur la base 2018, le tableau ci-après présente les
contre 22% concessionnels. du différentiel entre la valeur faciale nouveaux engagements par instru-
Suivant la méthodologie de déter- du prêt et la valeur actualisée du ser- ment de dette.
mination de la concessionnalité d’un vice de la dette, rapportée au montant
tABlEAU 7 : Nouveaux engagements par instrument d’endettement au 31/08/2018
Type de Montant
taux Maturité Période Montant effectivement signé
Taux
(an) de Grace (milliards
Instruments de dette d'intérêt (en milliards de d'exécution
(an) de FCFA) FCFA)
Dollar américain USD_1 Fixe 40 10 125 13,0 10%
Dollar américain USD_2 Fixe 30 7 120 44,8 37%
Dollar americain USD_3 Fixe 20 5 125 68,9 T 55%
Euro EUR_4 Fixe 20 5 125 - 0%
Dollar américain USD_5 variable 15 5 100 22,3 22%
Euro EUR_6 Variable 15 5 36 91,9 1
255%
Euro EUR_12 variable 6 2 50 81,2 3
162%
T o ta l 681 322,1 5
Source: cAA/cNdP *Estimations au 31 août 2018 - 0
LOI DE FINANCES 2019 # MINISTÈRE DES FINANCES (MINFI) # 2
18 COMITÉ NATIONAL DE LA DETTE PUBLIQUE (CNDP) # OCTOBRE 2018
2
1
Le tableau ci-après met en exergue tions de financement ainsi que la conces- ment définis dans la stratégie 2018, des
de façon détaillée les termes et les condi- sionnalité et les instruments d’endette- nouveaux engagements contractés en
2018 au 31 août 2018.
tABlEAU 8 : termes et conditions de financements des nouveaux emprunts extérieurs signés au 31/08/2018 (en milliards de FcFA)
BID
BID
BID
69,5
252,4
321,9
Source: cAA/cNdP *Estimations au 31 août 2018 Taux d'exécution
Plafond annuel
par le Gouvernement sont projetés à 1 effectuées dans le cadre des émissions des
146 milliards de FCFA, dont 189 mil- Bons de Trésor Assimilable (BTA) comme
1.4.2. NOUVEAUx EMPRUNtS
De janvier 2015 à décembre 2018, liards de FCFA de janvier à août 2018. Ce l’atteste le tableau ci-après :
INtÉRIEURS
à décaisser auprès des créanciers exté- Les SEND’s sur prêts extérieurs
rieurs et 170,6 milliards de FCFA auprès hors appuis budgétaires au 31 août 2018
1.5. SOldES ENGAGÉS NON dÉ-
des créanciers intérieurs, soit une dimi- sont estimés à 3 954,9 milliards de FCFA,
cAISSÉS Et PROFIl dE dÉcAIS-
Au 31 août 2018, les Soldes nution 12,7% en glissement annuel. soit 95,8% du total. Ils sont issus respecti-
SEMENtS
Cependant, tenant compte des capa- cadrage adopté dans le cadre du PEF en décaissements ont été revues à la baisse
cités réelles d’absorption des projets et du cours avec le FMI, les projections des tel que présenté dans le tableau ci-apres :
tABlEAU 11 : Profil indicatif des décaissements cohérent avec le cadrage macroéconomique (en milliards de FcFA)
PLANUT. Ce montant reste inchangé tableau ci-dessous est une illustration par
dÉcAISSÉS SUR FINANcE-
A fin août 2018, les Soldes Engagés Suivant les projections sur les
dE dÉcAISSEMENtS
Non Décaissés (SEND’s) sur prêts inté- années 2018 et 2019, ces SEND’s pour-
La stratégie d’endettement 2018 des finances publiques, et (ii) promou- liards de FCFA. L’ensemble des dons
avait pour objectifs de (i) couvrir le voir le développement des marchés attendus (y compris les appuis budgétaires
besoin de financement de l’Etat à moin- financiers domestiques. de l’Union Européenne de 25 milliards de
dre coûts et risques tout en préservant Le besoin de financement de l’Etat FCFA) a permis de dégager un besoin d’en-
la viabilité de la dette et la soutenabilité pour l’année 2018 était de 1 338 mil- dettement de 1 249 milliards de FCFA.
Rubriques 2018
Montant En% PIB
Recettes budgétaires internes 3 175 14,8%
Dépenses budgétaires 3 486 16,2%
Solde budgétaire base engagement (déficit -) - 311 -1,4%
Amortissement de la dette 543 2,5%
Apurement des arriérés (y/c. remboursement des crédits de TVA) 317
8 1,4%
Besoin de financement brut de l’ Etat 1 338 6,2%
Dons (dont appuis budgétaires UE) 89 0,4%
Utilisation des réserves budgétaires 0,0%
Besoin d'endettement brut 1 249 5,8%
Source: cNdP
Par l’Ordonnance N°2018/002 du En vue d’atteindre la composition la dette intérieure, dont 96 milliards de
04 juin 2018 modifiant et complétant cible du portefeuille de 78% de dette FCFA contractés auprès des banques
certaines dispositions de la loi extérieure et de 22% de dette inté- locales et (iii) 322 milliards de FCFA
N°2017/021 du 20 décembre 2017 por- rieure à l’horizon 2020, la stratégie par les appuis budgétaires attendus du
tant Loi de finances de la République d’endettement 2018 visait une compo- FMI dans le cadre de la FEC, ainsi que
du Cameroun pour l’exercice 2018, le sition de 71,5% de dette extérieure et de la Banque mondiale, la BAD et
budget 2018 a été équilibré en res- 28,5% de dette intérieure. l’AFD.
sources et charges à 4 689,5 milliards Ce besoin d’endettement devait Le tableau ci-après présente la réparti-
de FCFA. Conséquemment, le besoin être couvert à hauteur de (i) 571 mil- tion des décaissements sur emprunts exté-
d’endettement s’est établi à 1 420 mil- liards de FCFA par les emprunts exté- rieurs (prêts projets) par type d’instrument
liards de FCFA. rieurs ; (ii) 356 milliards de FCFA par tel que défini dans la stratégie 2018.
Ty p e d e P é r io d e Montant
M a t ur it é
In st r um e n t s d e d e t t e t a ux d e g r a ce P o id s (m illia r d s
(a n )
d 'in t é r ê t (a n ) d e FCFA )
To t a l
Source: cNdP
Au 31 août 2018, les tirages effec- port aux prévisions. A fin 2018, tenant quent que ledit plafond fixé à 596 mil-
tifs sur emprunts extérieurs s’élèvent à compte des mesures mises en place pour liards de FCFA sera respecté.
682,2 milliards de FCFA, dont 227,3 contenir le plafond des décaissements En ce qui concerne la dette inté-
milliards de FCFA sur les appuis budgé- non concessionnels, les projections indi- rieure, le tableau ci-dessous décrit la
taires, soit un taux d’exécution hors répartition des instruments de mobilisa-
appuis budgétaires de 79,7% par rap- tion des ressources intérieures en 2018.
tABlEAU 15 : Répartition des nouveaux décaissements intérieurs 2018 par instrument de dette
Montant (en
Type de taux Période de
Instruments de dette Maturité (an) Poids milliards de
d'intérêt Grace (an)
FCFA)
BTA Fixe 1 0 23,8% 85
OTA/OT Fixe 2-7 1-3 49,1% 175
Emprunts bancaires Fixe 10 3 26,6% 96
Total 100% 356
Source: cNdP
Sur le plan domestique, les tirages d’un emprunt obligataire de 150 mil- En ce qui concerne les nouveaux
effectifs ont porté sur un montant de 189 liards de FCFA, ainsi que la mobilisa- engagements de l’Etat, la stratégie d’en-
milliards de FCFA au 31 août 2018, tra- tion de 60 milliards de FCFA dans le dettement 2018 a fixé initialement un
duisant un taux d’exécution de 53,1%. cadre du financement du PLANUT, en plafond de 942 milliards de FCFA, dont
Ce taux devrait augmenter à fin 2018 provenance d’une banque autre que la 586 milliards de FCFA sur les emprunts
avec la prise en compte de l’émission Fixe BGFI qui ne peut plus couvrir comme
10 3 extérieurs et 356 milliards de FCFA sur
2
prévu les ressources attendues. les emprunts intérieurs. Le plafond sur
Il ressort principalement de ce moyenne) et de la courte maturité de la rêt, dont 13,5% pour la dette extérieure
tableau qu’au 31 décembre 2018 : dette intérieure (4,0 ans en moyenne). et 5,1% pour la dette intérieure. La
Le taux d’intérêt moyen pondéré La dette à refinancer au cours de l’année dette dont les termes sont à refixer en
du portefeuille correspondant au coût de 2019 est estimée à 13,0% du portefeuille 2018 représente 22,8% du portefeuille
la dette est estimé à 2,5%, dont 2,2% (4,5% du PIB), dont 6,2% de dette exté- total, dont 17,9% de dette extérieure et
pour la dette extérieure et 3,3% pour la rieure et 31,8% de dette intérieure (y 36,2% de dette intérieure. Aussi, fau-
dette intérieure ; compris le remboursement des crédits drait-il en moyenne 7,3 ans pour refixer
Il faudrait en moyenne 7,8 ans TVA et des restes à payer pour un mon- les termes de l’ensemble du portefeuille
pour rembourser/refinancer la totalité tant global de 321 milliards de FCFA) ; de la dette publique, dont 8,5 ans pour
de la dette publique du fait de la longue Près de 11,3% du portefeuille est la dette extérieure et 3,8 ans pour la
maturité des prêts extérieurs (9,2 ans en assujetti aux variations des taux d’inté- dette intérieure ;
Source: cAA/cNdP
La dette publique existante sera intérieure. Le principal à rembourser 195 milliards de FCFA et les Crédits
totalement remboursée/renouvelée au en 2019 s’eleve à 960 milliards de TVA de 100 milliards de FCFA, comme
délà de l’année 2055 pour la dette exté- FCFA y compris les reste à payer de l’indique le graphique ci-après.
rieure et l’année 2032 pour la dette
Source: cAA/cNdP
04
StRAtÉGIE d’ENdEttEMENt À MOyEN tERME
2019-2021 Et StRAtÉGIE d’ENdEttEMENt 2019
La stratégie d’endettement à moyen composition du portefeuille de la dette 21% de dette intérieure, identique à celle
terme 2019-2021 vise à atteindre une publique de 79% de dette extérieure et visée par la précédente stratégie.
Sur la base du cadrage macroécono- appuis budgétaires (354 milliards de 1 260 milliards de FCFA en 2019, tel que
mique de la période 2019 – 2021, le FCFA), est estimé à environ 3 307 mil- présenté dans le tableau ci-après.
besoin d’endettement de l’Etat hors liards de FCFA sur le triennat, dont
Source: cAA/cNdP
dette publique détenue par 79% de Stratégie 1 (S1) - Statu quo des nouveaux emprunts exté-
RENtES StRAtÉGIES
créanciers non résidents et de 21% des 2019 sur la période : Maintenir rieurs en 2019 à 74%, et viser un
créanciers résidents à l’horizon 2021, les pour la période 2019-2021 la part objectif de 65% pour l’année 2020
quatre stratégies alternatives pour la des nouveaux emprunts extérieurs et 64% pour l’année 2021 en ce qui
période 2019-2021 ont été formulées fixée à 74,2% et celle des emprunts concerne les nouveaux engage-
ainsi qu’il suit : intérieurs à 25,8% ments extérieurs y compris les
Stratégie 1 (S1) : Maintenir pour En terme d’endettement extérieur, appuis budgétaires
la période 2019-2021 la part des nouveaux l’Etat se fixe pour objectif de mobiliser Le recours aux financements exté-
emprunts extérieurs évaluée à 74,2% et environ 49% des financements auprès rieurs sera scrupuleusement encadré,
celle des emprunts intérieurs à 25,8% ; des pays émergents et des Fonds Arabes notamment la recherche des crédits
Stratégie 2 (S2) : Fixer la part (BID, Fonds Saoudien, etc.). commerciaux, les prêts du guichet
des nouveaux emprunts extérieurs en Le Gouvernement s’attèlera également à BLEND de préférence en Euro qui pas-
2019 à 74,2%, et avoir un objectif de 65% maximiser l’utilisation des ressources seront de 13,1% en 2019 à 14,1% en
pour l’année 2020 et 64% pour l’année allouées par la Banque Mondiale et la BAD 2020 et 14,6% en 2021.
2021 en ce qui concerne les nouveaux y compris les appuis budgétaires. Les cré- Au niveau intérieur, la démarche
engagements extérieurs y compris les dits acheteurs libellés en dollar US seront privilégiée sera le développement d’un
appuis budgétaires ; également mobilisés à hauteur de 12,1%. marché des titres de moyenne et longue
Stratégie 3 (S3) : Maintenir de la Pour ce qui est de l’endettement maturités. De ce fait, le Gouvernement
part des nouveaux emprunts extérieurs intérieur, l’Etat se financera pour 2019 à diminuera la part des BTA de 23% en
en 2019 à 74%, et la fixer à 66% en 2020 et hauteur de 20% d’emprunts bancaires et 2019 à 19% en 2020 et 15% en 2021. En
60% en 2021, avec une réduction signifi- 80% d’émissions de titres publics. Ceci, revanche, la part des émissions de titres
cative des crédits commerciaux ; en raison du dynamisme observé auprès publics de moyen terme passera de
Stratégie 4 (S4) : Aller à 74% des banques locales au cours des der- 49,2% en 2018 à 60,3% en 2019 et s’éta-
pour la part des nouveaux emprunts nières années, et la volonté du blirait à 85% en 2020.
extérieurs en 2019, et se fixer pour Gouvernement d’apurer la dette inté- Stratégie 3 (S3): Maintenir la
objectif 68% de dette extérieure en 2020 rieure non structurée à travers sa part des nouveaux emprunts exté-
et 62% en 2021. contractualisation. Par ailleurs, le rieurs en 2019 à 75%, et la fixer à 66%
Gouvernement procèdera aux émissions en 2020 et 60% en 2021, avec une
des titres publics à maturité moyenne réduction significative des crédits
(02 à 07 ans) à hauteur de 35,7% sur la commerciaux
En ce qui concerne la dette inté- guichets BAD et BIRD. Les emprunts Les simulations effectuées sur les
RISQUES dES StRAtÉGIES
rieure, les émissions de titres publics provenant des nouvelles facilités de type différentes stratégies proposées font res-
passeront de 35,7% en 2019 à 60% en sortir les caractéristiques des coûts et
2020. La part de la dette structurée aug- risques à fin 2021 ci-dessous présentées.
Source: cAA/cNdP
De l’analyse comparée des diffé- le coût de la dette à son niveau d’intérêt fixe, avec un impact plus
rentes stratégies, on peut noter princi- actuel de 2,5% ; élevé pour la stratégie S3. Le
palement que : •Les quatre stratégies contribue- temps moyen pour refixer la dette
•Les quatre stratégies conduiront à raient à atténuer le risque de refi- à fin 2021 passera de 7,3 à 8,4 ans
terme à diminuer le ratio dette sur nancement du portefeuille, dans la avec la mise œuvre de la stratégie
le PIB de son niveau actuel de mesure où la durée moyenne du por- S1. La proportion de la dette dont
34,7% à environ 33,7%. Toutefois, tefeuille global passerait de 7,8 ans les termes devront être refixés en
les stratégies S1 et S4 semblent en 2018 à un maximum de 9,0 ans à un an passera de 22,8% à fin 2018
conduire à un ratio de la valeur fin 2021 avec la stratégie S1. Aussi, à 17,6% à fin 2021 pour la stratégie
actualisée de la dette publique sur la part du portefeuille à refinancer S3, 16,7% pour la stratégie S1 et à
le PIB plus favorable, estimé à durant l’année prochaine passerait 16,3% pour la Stratégie S4.
30,3% contre 30,4% et 30,5% respec- de 13,0% en 2018 à environ 6,5% à Les graphiques ci-après compa-
tivement pour les stratégies S2 et fin 2021 ; rent les caractéristiques coûts et
S3, qui sont les plus défavorables. •Quant au risque de taux d’intérêt, risques des différentes stratégies sui-
Par ailleurs, l’implémentation des les quatre stratégies viendraient vant divers scénarii de chocs :
différentes stratégies maintiendrait diminuer la part de la dette à taux
S4
S3
Risque (%)
Source: cAA/cNdP
A la lecture de ces graphiques, il proposée par les différentes stratégies, la période 2019-2021. Par conséquent,
apparait que la stratégie S1 semble compte tenu d’une part, de la capacité l’objectif de développement du marché
être optimale en termes d’arbitrage du marché domestique, et d’autre part, domestique des titres publics sera
coûts et risques. Par ailleurs, la straté- du montant important des engage- consacré à l’allongement progressif des
gie S1 serait la plus réaliste au regard ments signés avec les partenaires exté- maturités et le développement du mar-
de la proportion de la dette intérieure rieurs, et qui seront décaissés durant ché secondaire.
Source: cAA/cNdP
Source: cAA/cNdP
Eu égard à cette analyse compa- financer le besoin d’endettement de garantira au mieux la viabilité de la
rée, la stratégie recommandée pour l’Etat sur la période 2019-2021, et qui dette publique est la stratégie S1.
22,1% de dette intérieure. L’objectif à Les décaissements sur finance- l’organisation de la CAN 2019.
EFFEctIFS AttENdUS EN 2019
l’horizon 2021 est de porter la composi- ments extérieurs attendus en 2019 sont De même, les partenaires multila-
tion du portefeuille de la dette évalués à environ 935 milliards de téraux tels que les groupes de la BAD,
publique à 79% d’emprunts extérieurs FCFA, dont 347 milliards de FCFA des la BID et la Banque Mondiale apporte-
et à 21% d’emprunts intérieurs, par- tirages sur appuis budgétaires (sous ront leur soutien à travers les décaisse-
tant d’une composition projetée à fin forme de prêts) et 588 milliards de FCFA ments pour la réalisation des projets
2018 de 76,9% de dette extérieure et des décaissements sur prêts projets. sociaux ainsi que des projets d’infra-
23,1% de dette intérieure. De la répartition des décaisse- structures divers visant, entre autres à
Pour l’année 2019, le besoin d’en- ments sur prêts projets, il ressort que étendre le réseau routier national et
dettement de l’Etat estimé à 1 260 mil- ces ressources seront mobilisées princi- régional.
liards de FCFA sera couvert par 935 palement auprès des bailleurs bilaté- Les termes indicatifs des prêts projets
milliards de FCFA d’emprunts exté- raux et commerciaux, notamment de la sont présentés dans le tableau ci-après.
tABlEAU 20 : termes indicatifs de l’endettement public à l’extérieur pour l’année 2019, base décaissements
Type de Montant
Maturité Période de
Instruments de dette taux Poids (milliards de
(an) Grace (an)
d'intérêt FCFA)
Dollar américain USD_1 Fixe 40 10 12,37% 72 740
Euro EUR_2 Fixe 30 7 9,38% 55 172
Dollar americain USD_3 Fixe 20 5 37,66% 221 418
Euro EUR_4 Fixe 25 5 8,54% 50 214
Dollar américain USD_5 variable 15 5 14,11% 82 981
Euro EUR_6 Variable 12 3 12,97% 76 290
Euro EUR_14 variable 4 0,5 4,96% 29 185
Total 100,00% 588 000
Source: cAA/cNdP
ments en 2019 dans le strict respect du FCFA (150 milliards de FCFA conces-
plafond fixé suivant les orientations du sionnels et 500 milliards de FCFA non
4.1.2. FIxAtION dU PlAFONd
periode 2019-2021 est de 1 950 mil- gements devront s’ajuster aux instru-
tyPE d’INStRUMENt POUR
Le Gouvernement procèdera à la liards de FCFA, dont 650 milliards de ments de dette dont les termes indica-
l’ANNÉE 2019
Type de
Maturité Période de Montant (millions de
Instruments de dette taux Poids
(an) Grace (an) FCFA)
d'intérêt
8%
Dollar américain USD_1 Fixe 40 10 50 000
15%
Euro EUR_2 Fixe 25 5 100 000
12%
Dollar américain USD_3 Fixe 20 5 75 000
19%
Euro EUR_4 Fixe 20 5 125 000
23%
Dollar américain USD_5 variable 15 5 150 000
19%
Euro EUR_6 Variable 15 5 125 000
4%
Euro EUR_14 variable 5 1 25 000
Total 100,00% 650 000
Source: cAA/cNdP NB : Les financements à court terme ne sont pas inclus dans ce plafond d’endettement base engagement
La politique de mobilisation de de nouveaux prêts, dont les termes et sera accordée aux prêts assortis d’une
nouveaux financements en 2019 sera conditions permettront d’améliorer le maturité d’au moins 15 ans, suivant les
axée sur la sélection des projets ayant profil de coûts et risques du porte- orientations en matière de mobilisa-
un caractère prioritaire et la signature feuille de la dette. Ainsi, la préférence tion des ressources concessionnelles.
Pour l’année 2019, le besoin d’en- ments de court terme (Bons de Trésor), S’agissant du cas spécifique des
tIFS AttENdUS EN 2019
dettement intérieur est de 325 mil- soit100 milliards de FCFA. Obligations du Trésor ou des emprunts
liards de FCFA, et sera couvert à Le Trésor pourra recourir si bancaires, la stratégie envisage l’émis-
concurrence de 260 milliards de FCFA nécessaire, aux émissions de Bons du sion de nouvelles maturités, les
par émission de titres publics, et 65 Trésor pour les besoins de gestion de la Obligations du Trésor à deux (02), trois
milliards de FCFA par emprunts trésorerie de l’Etat, tout en veillant à (03) et sept (07) ans pour la construc-
auprès des banques locales. ce qu’au 31 décembre 2018, l’encours tion de la courbe des taux ou des
L’encours des nouvelles émissions des BTA augmenté de celui des nou- emprunts directs de 10 ans de maturité
de titres publics projeté à fin 2019 velles émissions d’obligations du auprès des banques commerciales dis-
devrait être constitué à 61,54% des ins- Trésor ne dépassent pas le plafond de posant d’une période de grâce d’au
truments de moyen et long termes moins 3 années.
rés auprès du secteur bancaire pour ses référence, surtout pour les Obligations
ressources oisives. Toutefois, bien que la du Trésor et d’importants gisements de
4.2.4. PlAN d’ÉMISSION dES
Suivant le profil mensuel prévi- régularité reste un principe fondamen- titres, pouvant favoriser la liquidité du
tItRES PUBlIcS
sionnel du solde de trésorerie, le Trésor tal, les émissions se feront en fonction marché secondaire, qui reste l’un des
Public s’efforcera d’être présent sur le des besoins anticipés et en tenant principaux défis pour le développe-
marché de façon régulière et transpa- compte des périodes de pics de recettes. ment du marché des titres publics.
rente. En cas d’excédent de trésorerie, Le Trésor compte également met- S’agissant des emprunts ban-
les surplus pourront être placés dans tre en place le principe de fongibilité, caires, les maturités moyennes
les comptes de réserves en attendant la en pratiquant autant que possible l’as- devraient être supérieures à 7 ans
mise en place d’un cadre de gestion similation, pour disposer des lignes de dans la perspective de la construction
active de la trésorerie où le Trésor d’une courbe de taux, avec des différés
pourrait faire des placements rémuné- de remboursement d’au moins 3 ans.
Au cours de l’année 2019, le plafond des avals accordés par l’Etat au profit de ses démembrements pour des prêts conces-
4.3. dEttE AVAlISÉE EN 2019
35
200
30
25 150
20
15 100
10
50
5
0 0
2018 2023 2028 2033 2038 2018 2023 2028 2033 2038
25 20
20
15
15
10
10
5
5
0
0
2018 2023 2028 2033 2038
2018 2023 2028 2033 2038
Le test de résistance le plus extrême est celui qui produit le ratio le plus élevé en 2028 ou avant. Au graphique a. cela
correspond à un choc de type B6: dépréciation de 10%; au b. à un choc de type B2 : Taux de croissance ajusté à 2%; au
c. à un choc de type B6: dépréciation de 10%; au d. à un choc de type B2: Taux de croissance ajusté à 2%.
contraintes liées au respect des condi- 2021 selon la stratégie S1 ; fication des produits d’exportatio néces-
tionnalités du Programme - le risque de taux d’intérêt sera éga- saires pour accroître les recettes
Economique et Financier appuyé par la lement atténué, du fait que la part d’exportations et les réserves afin de
FEC du FMI, dont l’une des exigences de dette à taux d’intérêt fixe se maintenir la viabilité de la dette ;
est de maintenir la viabilité de la dette verra augmentée, avec un impact
et contenir le risque de surendette- plus élevé dans la stratégie S2. nouveaux financements : (i) poursui-
Au plan de la mobilisation des
ment à un niveau au plus modéré. - le temps moyen pour refixer la vre la mobilisation des ressources for-
Pour l’année 2019, le besoin dette à fin 2021 passera de 7,3 à tement concessionnelles pour le finan-
d’endettement de l’Etat qui est estimé 8,4 ans avec la mise en œuvre de cement des projets à caractère social ;
à 1 260 milliards de FCFA, sera cou- la stratégie S1. (ii) poursuivre la mobilisation des res-
vert par 935 milliards d’emprunts exté- L’impact de la stratégie retenue sources non concessionnelles pour le
rieurs (dont 347 milliards d’appui bud- sur la viabilité de la dette publique à financement des projets dégageant une
gétaire) et 325 milliards de FCFA l’horizon 2037 montre que la dette forte rentabilité socioéconomique et
d’emprunts intérieurs (dont 260 mil- publique demeure viable avec un risque financière ;
liards de FCFA de titre publics). modéré qui pourrait, aux moindres
A l’analyse des différentes straté- chocs de grande ampleur devenir élevé. Renforcer la coordination efficace
Au plan de la coordination :
gies pour la période 2019-2021, la stra- Pour assurer la bonne exécution entre tous les intervenants dans la
tégie S1 offre plus de marge en termes de la stratégie d’endettement du gestion de la dette publique du
de coûts et risques. Elle permet de Cameroun, les mesures suivantes doi- Cameroun (Front office, Middle office
décaisser un montant plus élevé des vent être renforcées : et back office).