1.
Confidentialité des données techniques:
Les ingénieurs ont l'obligation déontologique de préserver la confidentialité des
données techniques de leurs clients ou employeurs, qu'il s'agisse d'entreprises privées
ou d'organismes publics. Cela implique de ne pas divulguer ces informations à des
tiers sans autorisation, de ne pas les utiliser à des fins personnelles ou
concurrentielles, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour les protéger contre
tout accès non autorisé.
Exemple de manquement:
Un ingénieur, après avoir quitté une entreprise, divulgue des informations
confidentielles sur les procédés de fabrication de cette entreprise à une entreprise
concurrente.
Conséquences:
Perte de confiance des clients, sanctions disciplinaires, poursuites judiciaires,
dommages financiers pour l'entreprise lésée et atteinte à la réputation de l'ingénieur.
2. Devoir de compétence:
Le devoir de compétence est au cœur de la déontologie de l'ingénieur car il garantit la
sécurité et la qualité des projets. Un ingénieur doit s'assurer qu'il possède les
connaissances et l'expérience nécessaires avant d'entreprendre une mission. Intervenir
hors de son domaine de compétence peut mettre en péril la sécurité des personnes, des
biens et de l'environnement.
Exemple: Un ingénieur en mécanique accepte de concevoir un système électrique
pour un bâtiment, alors qu'il n'a aucune formation en électricité. Cela pourrait
conduire à des problèmes de sécurité, tels que des risques d'incendie ou de court-
circuit.
3. Mécanismes de prévention des conflits d'intérêts:
Les mécanismes de prévention des conflits d'intérêts visent à garantir l'objectivité et
l'intégrité de l'ingénieur dans ses décisions. Cela peut inclure :
Déclaration d'intérêts:
L'ingénieur doit déclarer tout lien d'intérêt potentiel avec un projet ou une partie
prenante.
Récusation:
L'ingénieur peut se retirer d'une mission où il existe un conflit d'intérêts.
Mise en place de procédures:
L'entreprise ou l'organisme peut mettre en place des procédures pour gérer les conflits
d'intérêts (par exemple, comité d'éthique).
Cas fictif:
Un ingénieur d'une entreprise de construction est également actionnaire d'une
entreprise de matériaux de construction. Il doit alors déclarer cet intérêt et se récuser
de la sélection des fournisseurs pour les projets de son entreprise.
4. Refus d'une mission pour raisons déontologiques:
Oui, un ingénieur peut refuser une mission pour des raisons déontologiques. Si la
mission implique des pratiques contraires à l'éthique, à la sécurité, à la protection de
l'environnement, ou si l'ingénieur n'a pas les compétences nécessaires, il a le droit de
refuser.
5. Responsabilité déontologique dans le secteur privé et public:
La responsabilité déontologique de l'ingénieur peut varier entre secteur privé et
public, bien que les principes fondamentaux restent les mêmes (compétence, intégrité,
confidentialité, etc.).
Entreprise privée:
L'ingénieur est généralement soumis aux exigences de son employeur et peut être
limité par des contraintes économiques. Toutefois, il doit toujours faire primer
l'éthique sur les profits. Sa responsabilité est souvent directement liée aux résultats
financiers de l'entreprise.
Organisme public:
L'ingénieur doit servir l'intérêt général et est soumis à des règles de transparence et de
contrôle plus strictes. Il est souvent tenu de respecter des procédures administratives
plus complexes et doit rendre compte à des instances publiques. Sa responsabilité est
souvent davantage liée à la conformité aux normes et règlements.
En résumé, même si les contraintes et les attentes peuvent varier, l'ingénieur, qu'il
travaille dans le secteur privé ou public, doit toujours respecter les principes
déontologiques fondamentaux pour garantir la qualité, la sécurité et l'intégrité de son
travail.