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  • Montreal, Canada
Distinguons d’abord la Littérature – objet moderne, conçu par des sociétés élitaires, substantif généralement accompagné d’un adjectif (française, québécois, contemporaine) – et l’écriture, pratique « en situation » (selon l’expression de... more
Distinguons d’abord la Littérature – objet moderne, conçu par des sociétés élitaires, substantif généralement accompagné d’un adjectif (française, québécois, contemporaine) – et l’écriture, pratique « en situation » (selon l’expression de Jean-Paul Sartre). La Littérature est une unité dont la cohésion repose sur une tradition historique héritée du romantisme. Elle se construit et se conçoit à travers le récit historique qui, depuis son origine, a servi à en assurer la transmission, à travers..
... Annie Brisset (1988a, 1988b), Josette Feral (1988), Louis Francoeur (1985), and LouiseVigeant (1989), to name but a few, have published interesting studies, although the theo-retical perspective has limited the historical thinking. ...
Dans Formation de l’imaginaire littéraire au Québec, 1764-1867, Maurice Lemire notait que « les structures de redoublement de miniaturisation » dominent le monde du roman au xixe siècle. Cette miniaturisation se lit dans la création d’une... more
Dans Formation de l’imaginaire littéraire au Québec, 1764-1867, Maurice Lemire notait que « les structures de redoublement de miniaturisation » dominent le monde du roman au xixe siècle. Cette miniaturisation se lit dans la création d’une société en miniature (précisément), isolée du reste du monde, un « enclos » (le mot est de Lemire) où le monde est réduit à la parenté et au voisinage et à l’intérieur duquel « tout est euphémisé » (ibid). Nous croyons que ces miniatures correspondent à des utopies. Nous suggérons donc de relire le roman de Laure Conan comme présentant à travers la création de Valriant une de ces miniatures et de mettre en valeur l’utopie que le roman propose, qui se révélera une utopie ultramontaine. À la différence des utopies libérales que sont celles sur lesquelles se terminent par exemple Charles Guérin de Chauveau et Jean Rivard d’Antoine Gérin-Lajoie, et qui sont aussi une projection dans un avenir imaginaire, les utopies ultramontaines (que l’on retrouvera ...
ACTION FRANÇAISE (1917-1928) / ACTION NATIONALE (1933- ) Lancée une dizaine d’années après l’affaire Dreyfus, L’Action française (AF) de Montréal existe toujours sous le titre L’Action nationale (AN). C’est dire la place de la revue pour... more
ACTION FRANÇAISE (1917-1928) / ACTION NATIONALE (1933- ) Lancée une dizaine d’années après l’affaire Dreyfus, L’Action française (AF) de Montréal existe toujours sous le titre L’Action nationale (AN). C’est dire la place de la revue pour l’histoire des intellectuels, d’autant plus qu’au-delà de La Revue canadienne (1864-1922) et des journaux nationalistes du début du siècle – Le Nationaliste (1903) d’Olivar Asselin*, L’Action (1911-1916) de Jules Fournier*, Le Devoir (1910) d’Henri Bourassa* ..
L’objectif de ce livre est double. Un peu plus de vingt ans apres la tenue a Quebec d’un colloque intitule « La litterature comme objet social », il nous a paru necessaire de faire le point sur les developpements methodologiques,... more
L’objectif de ce livre est double. Un peu plus de vingt ans apres la tenue a Quebec d’un colloque intitule « La litterature comme objet social », il nous a paru necessaire de faire le point sur les developpements methodologiques, theoriques et heuristiques deployes ces dernieres annees par de nouvelles generations de chercheurs qui se reclament diversement d’une tradition qui remonte aux travaux fondateurs de Gyorgy Lukacs et de Lucien Goldmann et qui ont integre dans leur reflexion les avancees de la sociocritique (depuis Claude Duchet), de l’analyse du discours social (depuis Marc Angenot), de la theorie du champ et de l’institution litteraire (depuis Pierre Bourdieu et Jacques Dubois). Au fil des ans, les recherches se sont developpees sur des terrains varies, qui debordent largement la stricte analyse de textes. Elles refletent ainsi la diversite, la complementarite et l’interet d’une tradition qui n’a cesse de se remettre en question. Second objectif, lie de tres pres au premie...
La fiction comme « unité d’action » Je prendrai l’exemple d’une petite pièce, toute récente, pour illustrer les problèmes que soulève l’écriture d’un théâtre qui se voudrait biographique. Yé midi Laure ! (2007) met en scène la figure de... more
La fiction comme « unité d’action » Je prendrai l’exemple d’une petite pièce, toute récente, pour illustrer les problèmes que soulève l’écriture d’un théâtre qui se voudrait biographique. Yé midi Laure ! (2007) met en scène la figure de Laure Hurteau, journaliste à La Presse entre 1922 et 1956, où elle dirigeait les pages féminines. La pièce est l’œuvre de son arrière-petite-fille, Myriam Houle. Ouvrant sur la figure de l’aïeule, âgée de quatre-vingt-trois ans et atteinte d’aphasie, la pièce ..
Le présent article s’intéresse à la manière dont la presse périodique traite du théâtre à la fin du xixe siècle et il cherche à saisir l’émergence de ce qui deviendra au siècle suivant la critique dramatique. Il ne s’agit pas tant ici de... more
Le présent article s’intéresse à la manière dont la presse périodique traite du théâtre à la fin du xixe siècle et il cherche à saisir l’émergence de ce qui deviendra au siècle suivant la critique dramatique. Il ne s’agit pas tant ici de fixer la date à laquelle le théâtre apparaît dans les journaux que de saisir comment cette critique s’immisce dans le journal et en adopte les normes et les règles. À travers quelques événements significatifs — la création des deux pièces de Louis Fréchette en 1880, quelques moments des tournées de Sarah Bernhardt (1880, 1891, 1905) et de Mounet-Sully (1894), l’incident Blonville-Saint-Louis en 1894 —, l’auteure interroge la manière dont le journal rend compte du théâtre. Sont ainsi envisagées quatre formes distinctes : le fait divers, le feuilleton dramatique, la publicité et enfin la chronique elle-même, bien que celle-ci n’émerge que très tardivement. Ce qui caractérise le discours de la presse sur le théâtre (et qui le distingue de celui que l’o...
Cet article vise à recadrer ce que nous savons déjà autour de la question du temps théâtral à partir du renouvellement apporté dans la pratique par les troupes apparues durant les années 1930-1940 à Montréal : L’Arcade, L’Équipe et Les... more
Cet article vise à recadrer ce que nous savons déjà autour de la question du temps théâtral à partir du renouvellement apporté dans la pratique par les troupes apparues durant les années 1930-1940 à Montréal : L’Arcade, L’Équipe et Les Compagnons de Saint-Laurent. La question du temps est ici considérée selon plusieurs axes (temps de la répétition, temps de la représentation, temps de la fiction), comme la relation au temps humain dans son ensemble (temps de la vie, temps de l’histoire comme de la mémoire, temps de la rentabilité économique et de la réalisation de la valeur sur le marché). Après un rappel de la situation qui a prévalu depuis le début du siècle sur les scènes montréalaises, l’article retrace l’apparition du « Petit théâtre » et l’action dissolvante de la Crise sur le théâtre commercial, mais aussi la relative stabilisation apportée par l’avènement de la radio. Il fait voir comment la « saison » dramatique et les répétitions transforment profondément la tension entre ...
Résumé Créée au Théâtre National de Montréal le 15 septembre 1902, la pièce Denis le Patriote de Louis Guyon introduit au Québec une esthétique spectaculaire empruntée aux plus récentes innovations technologiques de Broadway. Elle le fait... more
Résumé Créée au Théâtre National de Montréal le 15 septembre 1902, la pièce Denis le Patriote de Louis Guyon introduit au Québec une esthétique spectaculaire empruntée aux plus récentes innovations technologiques de Broadway. Elle le fait à propos d'un événement historique, la rébellion de 1837. L'analyse de la pièce montre un substrat plus ancien que celui de Broadway et l'on voit comment la dramaturgie québécoise de ces années emprunte toujours d'abord aux traditions théâtrales françaises contemporaines qui modifient le regard porté sur l'histoire et sur la société.
En 1934, l’année même où l’on célèbre le 400e anniversaire de la découverte du Canada, Marius Barbeau, déjà connu pour son travail d’ethnologue, publie un ouvrage intitulé La Merveilleuse Aventure de Jacques Cartier. Cet ouvrage n’est pas... more
En 1934, l’année même où l’on célèbre le 400e anniversaire de la découverte du Canada, Marius Barbeau, déjà connu pour son travail d’ethnologue, publie un ouvrage intitulé La Merveilleuse Aventure de Jacques Cartier. Cet ouvrage n’est pas une biographie, ni un essai historique. Il se présente comme un montage d’idées et de citations empruntant aux thèses d’Abel Lefranc (1905) qui a soutenu l’hypothèse d’une rencontre entre Rabelais et Jacques Cartier, de même qu’aux thèses de Jean Lefranc (1929), qui fait des voyages de Bougainville vers Tahiti le prolongement voire la reprise de ceux de Jacques Cartier en Amérique. Le présent article s’interroge sur la forme, les idées et la finalité poursuivies par Barbeau dans cet ouvrage qui n’a pas été retenu par sa postérité.
En 1964, le colloque organisé par la revue Recherches sociographiques, sous le thème « Littérature et société canadiennes-françaises », réunit des spécialistes chargés de dresser l’état des lieux de la littérature canadienne-française,... more
En 1964, le colloque organisé par la revue Recherches sociographiques, sous le thème « Littérature et société canadiennes-françaises », réunit des spécialistes chargés de dresser l’état des lieux de la littérature canadienne-française, mais aussi d’engager « un débat méthodologique qui pourrait donner lieu à un fructueux dialogue entre les visées de l’esthétique et celles de la sociologie ». Deux femmes étaient invitées : Jeanne Lapointe, de l’Université Laval, et Eva Kushner, de l’Université McGill. Ni l’une ni l’autre n’étaient des spécialistes de la littérature canadienne-française, ni l’une ni l’autre ne pratiquaient une approche de la critique qui s’approcherait de la sociologie, une approche à laquelle elles étaient alors, à vrai dire, plutôt hostiles. Le présent article s’interroge sur la présence de ces deux femmes invitées à commenter les propositions émises par Clément Lockquell et Fernand Dumont, dans un ordre à première vue incongru (Kushner répondant à Lockquell ; Lapoi...
La peau d’Élisa est le résultat d’une commande adressée à Carole Fréchette par le projet Écrire la ville, organisé conjointement par le Centre des auteurs dramatiques de Montréal et l’Atelier Sainte-Anne de Bruxelles. La conception du... more
La peau d’Élisa est le résultat d’une commande adressée à Carole Fréchette par le projet Écrire la ville, organisé conjointement par le Centre des auteurs dramatiques de Montréal et l’Atelier Sainte-Anne de Bruxelles. La conception du projet date de 1995, la création de 1998 au Théâtre d’Aujourd’hui. Il y a certes un choix étonnant à ce que ce projet qui vise à « écrire la ville » prenne la forme du souvenir raconté à haute voix, « avec des petits détails qui donnent des frissons », et que ces souvenirs, qu’on emprunte au besoin (« Vous n’auriez pas, comme ça, tout de suite, un souvenir à me prêter ? »), aient aussi pour fonction de protéger la peau du vieillissement. L’article interroge cette étrange relation entre le corps, la parole et la ville, qui engendre la transformation de l’actrice en conteuse, voire en rhapsode, livrant en ses propres mots les souvenirs des autres, pour ne pas avoir à répondre des siens propres, et à ce que, à travers ces souvenirs, ce soit, somme toute, ...

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