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Au lendemain des guerres de Religion, de nombreux opposants à Henri IV choisissent l’exil. Protégés par l’Espagne et la Savoie, ils complotent contre le Bourbon et gardent des complicités en France. Cet article étudie les dispositifs de... more
Au lendemain des guerres de Religion, de nombreux opposants à Henri IV choisissent l’exil. Protégés par l’Espagne et la Savoie, ils complotent contre le Bourbon et gardent des complicités en France. Cet article étudie les dispositifs de surveillance mis en place par la monarchie française pour faire face à ce défi sécuritaire. Si le personnel diplomatique est fortement impliqué dans la surveillance des exilés, la mobilité transnationale des comploteurs implique également de mettre à contribution le personnel judiciaire et administratif des provinces frontalières. Les partages d’informations entre différentes ambassades ou entre diplomates et officiers provinciaux donnent à ce système de surveillance une dimension transnationale et polycentrique, même si le gouvernement royal joue un important rôle de redistribution des informations. À un niveau inférieur, un rôle essentiel est joué par une foule d’acteurs de première main de la surveillance : exilés retournés, espions infiltrés, dénonciateurs plus ou moins désintéressés. Les suspects eux-mêmes tentent par diverses manières d’infléchir la surveillance dont ils font l’objet. Ainsi, ce système, marqué par ses incertitudes et ses fragilités, ne donne pas tant à voir le fonctionnement d’un appareil d’État que les interactions permanentes entre des agents d’État et de multiples forces sociales.
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Cet article porte sur le rôle des ambassadeurs comme conseillers de leur prince. Certains ouvrages normatifs de l’époque limitent les ambassadeurs à des fonctions de négociation, de représentation et d’information. Mais d’autres traités... more
Cet article porte sur le rôle des ambassadeurs comme conseillers de leur prince. Certains ouvrages normatifs de l’époque limitent les ambassadeurs à des fonctions de négociation, de représentation et d’information. Mais d’autres traités de l’ambassadeur donnent aux diplomates un rang de conseiller d’État. De fait, les ambassadeurs ont tendance à vouloir s’insinuer dans la délibération princière. Ils le font en vertu de leur devoir de nobles, mais aussi du fait de l’expertise dont ils se sentent dépositaires. Cette étude met au jour les stratégies rhétoriques utilisées pour faire accepter cette prétention délibérative, et montre la contribution des ambassadeurs à la conception des politiques étrangères.
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De récents apports historiographiques ont mis en évidence le rôle des nobles français comme acteurs non-étatiques des relations internationales à l’époque moderne. Cet article présente une synthèse de ces renouvellements de la recherche.... more
De récents apports historiographiques ont mis en évidence le rôle des nobles français comme acteurs non-étatiques des relations internationales à l’époque moderne. Cet article présente une synthèse de ces renouvellements de la recherche. Les nobles français agissent sur la scène internationale en appelant des puissances étrangères à leur secours lors de leurs révoltes, mais également en prenant diverses initiatives politiques ou militaires à l’étranger, hors de la mainmise de la monarchie. Ces actions résultent à la fois des structures sociales nobiliaires (parenté transnationale, situations de vassalités multiples), mais également de certains aspects de l’éthos aristocratique (devoir de conseil, défense de l’honneur dynastique, droit de changer de maître). Tandis que la monarchie essaye de produire des normes et des techniques de surveillance tendant à réprimer ces initiatives nobiliaires, les puissances étrangères qui y trouvent un intérêt formalisent leurs liens avec les nobles français (traités de protection, octroi de charges militaires et gouvernementales).
Ce travail synthétise et modélise, sur l’ensemble de la période des guerres de Religion françaises, les aspects diplomatiques que j’ai étudiés dans ma thèse sur les seules affaires de Provence : l’appel à une puissance étrangère par des... more
Ce travail synthétise et modélise, sur l’ensemble de la période des guerres de Religion françaises, les aspects diplomatiques que j’ai étudiés dans ma thèse sur les seules affaires de Provence : l’appel à une puissance étrangère par des rebelles (protestants ou catholiques) dans le but de susciter une solidarité confessionnelle, les ressorts idéologiques et juridiques de ces appels, l’apprentissage de la diplomatie qui s’ensuit, les problèmes stratégiques posés aux différents acteurs, la fragilité des alliances asymétriques conclues dans ces contextes.
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Ce travail effectue l’étude critique d’un chapitre de La vie du chancelier Marillac (de Nicolas Lefèvre de Lezeau), écrite dans les années 1640. Ce chapitre est consacré au rôle du parlement de Paris dans le dénouement de la crise de la... more
Ce travail effectue l’étude critique d’un chapitre de La vie du chancelier Marillac (de Nicolas Lefèvre de Lezeau), écrite dans les années 1640. Ce chapitre est consacré au rôle du parlement de Paris dans le dénouement de la crise de la Ligue. Il s’agit d’abord de poser la question de la place de ce chapitre dans l’ensemble de l’œuvre de Lezeau : il est fort possible qu’il s’agisse d’un texte à l’origine autonome, inséré tardivement dans la Vie de Marillac. Le texte semble également avoir fortement intéressé Valentin Conrart, homme de lettres proche de Richelieu, ce qui expliquerait une des étapes de la censure dont le travail de Lezeau fit l’objet. L’étude du propos permet de voir qu’en surface, l’auteur est complaisant à l’égard de la vision royaliste des événements de 1593. Mais implicitement, la valorisation du rôle de Marillac permet de réhabiliter une partie des ligueurs et d’accréditer la thèse selon laquelle la France aurait connu un interrègne. Dans cette vision, Henri IV ne serait vraiment devenu roi qu’en se convertissant au catholicisme, propos extrêmement subversif à l’égard de la vulgate royaliste.
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Ce travail montre que le régicide de 1589 ouvrit pour les ligueurs une temporalité politique inédite : pour la première fois, la France fut plongée dans un interrègne, ce qui contraignit les acteurs à penser et pratiquer l’État sans la... more
Ce travail montre que le régicide de 1589 ouvrit pour les ligueurs une temporalité politique inédite : pour la première fois, la France fut plongée dans un interrègne, ce qui contraignit les acteurs à penser et pratiquer l’État sans la présence du roi. Une fois la crise terminée, cette expérience marqua durablement les discours des responsables politiques locaux, en maintenant la vivacité d’idéaux pseudo-républicains ou l’appétence pour la monarchie mixte.
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. Cet article interroge les arguments juridiques qui entouraient un phénomène récurrent dans l’Europe de la première modernité : l’intervention militaire dans un pays étranger, en réponse à l’appel au secours lancé par une partie de la... more
. Cet article interroge les arguments juridiques qui entouraient un phénomène récurrent dans l’Europe de la première modernité : l’intervention militaire dans un pays étranger, en réponse à l’appel au secours lancé par une partie de la population de ce pays. Nous prenons l’exemple de l’intervention du duc Charles-Emmanuel de Savoie en Provence, par solidarité confessionnelle avec les catholiques français contre les protestants. En observant les arguments avancés durant les entretiens diplomatiques, on constate que ceux-ci se référaient de manière implicite à la doctrine chrétienne de la guerre juste et au droit de protection synthétisé par Jean Bodin. Ces arguments résultaient d’un langage moral suffisamment partagé par les interlocuteurs pour qu’on ne ressente pas le besoin de donner davantage de précisions. Les Savoyards étaient bien plus précis dans leur volonté de mettre en scène, sur le plan formel, leur respect des cadres juridiques imposés par la souveraineté française sur la Provence.
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Cet article retrace la complexité des relations unissant le parti catholique français et le roi d’Espagne Philippe II, entre affinités confessionnelles et méfiance politique.
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A la fin du XVIe siècle, le duc Charles-Emmanuel Ier espérait faire de la Savoie une monarchie transalpine. A cette fin, il envisagea d’annexer la Provence, à la faveur des troubles de religion traversés par la France. Cet article montre... more
A la fin du XVIe siècle, le duc Charles-Emmanuel Ier espérait faire de la Savoie une monarchie transalpine. A cette fin, il envisagea d’annexer la Provence, à la faveur des troubles de religion traversés par la France. Cet article montre comment ce projet d’expansion confronta le duc et ses conseillers à un défi géostratégique aux aspects multiples : la constitution d’une clientèle parmi la noblesse provençale, une réflexion sur les moyens institutionnels d’intégration de la Provence à la Savoie, une intervention militaire en 1590-1592, et un effort pour se familiariser avec la géographie provençale, avec la multiplication de travaux cartographiques. Lorsque le projet d’annexion échoua, le duc de Savoie reconfigura la place de la Provence dans ses options géostratégiques, en lui assignant progressivement un rôle défensif, en vue de protéger les Alpes, alors menacées par la France depuis le Dauphiné. Par ce biais géostratégique, cette étude permet de comprendre plus précisément le processus d’ « italianisation » de la monarchie piémontaise, en montrant ce que processus n’eut rien de linéaire ni d’irréversible.
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À la fin des guerres de Religion, Marseille se retrouva isolée du fait de son catholicisme intransigeant. Pour s’approvisionner en grains et en munitions, la municipalité dut procéder à un déploiement diplomatique à l’échelle... more
À la fin des guerres de Religion, Marseille se retrouva isolée du fait de son catholicisme intransigeant. Pour s’approvisionner en grains et en munitions, la municipalité dut procéder à un déploiement diplomatique à l’échelle euro-méditerranéenne, et mettre en place des relations inédites avec des puissances catholiques, mais aussi protestantes et musulmanes. Cet article étudie la mise en place des ces relations, ainsi que les apprentissages politiques occasionnés par une telle expérience.
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Durant les troubles de la Ligue en Provence, Marseillais et Toscans furent confrontés à la présence de corsaires du Maghreb. Lorsque cela servait leurs intérêts, ces catholiques tinrent des propos se rattachant à la rhétorique de la... more
Durant les troubles de la Ligue en Provence, Marseillais et Toscans furent confrontés à la présence de corsaires du Maghreb. Lorsque cela servait leurs intérêts, ces catholiques tinrent des propos se rattachant à la rhétorique de la croisade. Mais du fait de leur position de faiblesse politique et militaire, ils furent également contraints de s’accommoder avec ces « Turcs », voire de s’allier provisoirement avec eux. Ainsi, même si le discours de croisade n’était pas artificiel, il constituait une valeur qui n’était pas intangible, et qu’on pouvait moduler par pragmatisme.
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Cet article met en évidence l’ambiguïté de certains parcours politiques à la fin des guerres de Religion, notamment en étudiant la tendance de quelques acteurs à garder un pied dans chaque camp. Ce fut le cas de Nicolas de Bausset,... more
Cet article met en évidence l’ambiguïté de certains parcours politiques à la fin des guerres de Religion, notamment en étudiant la tendance de quelques acteurs à garder un pied dans chaque camp. Ce fut le cas de Nicolas de Bausset, gouverneur du château d’If au large de Marseille, mais aussi de grandes figures de la Ligue provençale, comme la comtesse de Sault et son client Charles Casaulx, premier consul de Marseille. Ces parcours montrent que dans une situation de crise, le louvoiement fut une stratégie de survie politique pour beaucoup de Français, loin des clivages intangibles que les propagandes ligueuse et royaliste essayaient de dessiner.
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Les registres de délibération des assemblées (villes, Etats provinciaux, parlements) à l’époque moderne, souvent laconiques, passent pour des sources inutiles pour l’écriture d’une histoire des pratiques délibératives. Cependant, en... more
Les registres de délibération des assemblées (villes, Etats provinciaux, parlements) à l’époque moderne, souvent laconiques, passent pour des sources inutiles pour l’écriture d’une histoire des pratiques délibératives. Cependant, en
comprenant toutes les implications de l’esprit unanimiste de ces institutions, et par une certaine familiarité avec les pratiques d’écriture des greffiers, il est possible de repérer des fonds susceptibles de nous renseigner sur les conditions concrètes de la
prise de décision. A partir de ces sources on peut espérer saisir les modalités de la prise de parole dans le processus délibératif. L’analyse de la parole conflictuelle est particulièrement intéressante, car cette parole constitue une contradiction
ontologique avec la vocation de cohésion communautaire de l’assemblée.
Dans ce sens, les débuts des troubles de la Ligue en France (1585-1588) sont un champ de recherche pertinent, car les assemblées mettent en coprésence deux partis opposés : les royalistes et les ligueurs. L’étude des registres des Etats de
Provence, du parlement d’Aix et de la municipalité aixoise permet de voir les stratégies discursives élaborées pour que le conflit latent n’éclate pas dans ces assemblées : un art de l’ambiguïté, du louvoiement et du détour. Mais il arrive aussi que certains acteurs fassent le choix stratégique de fissurer la fiction unanimiste, dans l’espérance de voir l’unanimité se rétablir autour de leur opinion.
Cependant, lorsque les tensions sont trop grandes, un processus de scission institutionnelle et de relégation réciproque permet à chaque parti, chacun de son côté, de reconstituer la cohésion communautaire rêvée.
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During the "disturbances of the League" (c. 1584-1596), the city of Marseilles offered vigorous resistance to Henry IV of France. Although seized by the king, the city remained agitated by factions fightings, riots and the fear of foreign... more
During the "disturbances of the League" (c. 1584-1596), the city of Marseilles offered vigorous resistance to Henry IV of France. Although seized by the king, the city remained agitated by factions fightings, riots and the fear of foreign conspiracies. Henry IV decided to entrust Guillaume Du Vair with the pacification of Marseille, first as president of the Justice Court (1596-1599), then as president of the Parliament of Provence (1599-1616). This paper enlightens some unknown aspects of this well-known magistrate action. Impregnated with stoicism, he always preferred negociation to repressive measures, and tried to reach in Marseilles a juridical compromise: in exchange for her obedience, the city would keep her privileges, including those gained during the rebellion phase. Besides, Du Vair combined moderate judicial reaction with pro-active counter-espionage activity to identify, arrest and convict the ex-ligueurs likely to still be in contact with the king of Spain. Last of all, his action also had a rhetorical aspect: his constant reconciliation discourses strategically came across the aspirations of the local elite for civil liberties. Du Vair did his utmost to pacify the "free town", but the city remained so unreliable that Marseilles can be considered as the theater to watch the methods and the limits of the "henritian restoration", far from absolutist standards.
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Cet article étudie le travail d’André Hurault de Maisse, ambassadeur d’Henri IV à Venise au moment des troubles de la Ligue. Etant donné que l’ambassadeur français à Istanbul avait choisi le camp des catholiques intransigeants opposés au... more
Cet article étudie le travail d’André Hurault de Maisse, ambassadeur d’Henri IV à Venise au moment des troubles de la Ligue. Etant donné que l’ambassadeur français à Istanbul avait choisi le camp des catholiques intransigeants opposés au Bourbon, ce fut à Maisse de trouver des moyens détournés pour informer son roi sur les événements du Levant. Au-delà de ce rôle d’informateur indirect, Maisse, concevant sa fonction comme celle d’un conseiller à distance, s’employa à convaincre Henri IV de rétablir à tout prix l’alliance franco-ottomane. Le roi de France accepta cette interaction délibérative avec son ambassadeur, interaction qui façonna la vision stratégique française dans l’espace euro-méditerranéen.
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dans Hypothèses 2009. Travaux de l’École doctorale d’Histoire, Paris, 2010, p.163-167.
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Henri d’Angoulême (1551-1586), fils naturel du roi de France Henri II, a longtemps été oublié par les historiens. Pourtant, il fut le premier bâtard royal français à occuper des charges importantes : abbé de la Chaise-Dieu, grand prieur... more
Henri d’Angoulême (1551-1586), fils naturel du roi de France Henri II, a longtemps été oublié par les historiens. Pourtant, il fut le premier bâtard royal français à occuper des charges importantes : abbé de la Chaise-Dieu, grand prieur dans l’Ordre de Malte, puis général des galères et gouverneur de Provence. Erudit, mécène et poète, il fut une figure importante de la République des lettres, mais eut également une réputation d’homme violent et cruel. Grâce à une documentation internationale, ce livre retrace l’ascension d’un individu ambitieux qui apprit à surmonter le stigmate symbolique que constituait son illégitimité. Mais en adoptant également le point de vue de la monarchie française, des cercles humanistes et des dirigeants de l’Ordre de Malte, ou des acteurs politiques provençaux, ce travail étudie aussi la construction collective d’une identité sociale originale, celle de bâtard royal, qui entremêlait qualité princière et marginalité.
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Aux XVIe et XVIIe siècles, l’ordre européen était parfois menacé par des crises d’origine régionale. Ces désordres venaient des initiatives scandaleuses d’acteurs politiques habituellement peu présents sur la scène internationale... more
Aux XVIe et XVIIe siècles, l’ordre européen était parfois menacé par des crises d’origine régionale. Ces désordres venaient des initiatives scandaleuses d’acteurs politiques habituellement peu présents sur la scène internationale (municipalités, institutions provinciales, seigneurs locaux). Pour résoudre des conflits internes, parfois contre leur propre souverain, ces acteurs n’hésitaient pas à appeler des puissances étrangères à leur secours, dans des logiques de solidarités politico-religieuses internationales.
Les « affaires de Provence » (1580-1598) permettent de comprendre le fonctionnement de ce type de crises. Au plus fort des guerres de Religion en France, les catholiques de Provence appelèrent à leur secours le duc de Savoie, le grand-duc de Toscane, les papes et le roi d’Espagne. Parce que la Provence avait une position stratégique entre Barcelone et Gênes, d’autres puissances intervinrent à leur tour : l’Angleterre, l’Empire ottoman, le duché de Lorraine et la République de Venise.
A partir d’une étude minutieuse des événements, ce livre mène une réflexion approfondie sur les défis stratégiques, intellectuels et rhétoriques d’une situation vécue à l’époque comme un désordre international, en raison de la marge de manœuvre subversive acquise par des acteurs ordinairement faibles.
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Cette conférence traite de la courte rébellion du duc d’Epernon contre Henri IV à la fin des guerres de religion. Epernon a alors recours à des puissances étrangères, le duc de Savoie et le roi d’Espagne. L’appel aux puissances est... more
Cette conférence traite de la courte rébellion du duc d’Epernon contre Henri IV à la fin des guerres de religion. Epernon a alors recours à des puissances étrangères, le duc de Savoie et le roi d’Espagne. L’appel aux puissances est étrangères n’est pas tant une quête de secours qu’une stratégie de négociation du rebelle avec son propre prince : c’est un moyen de pression qui pousse Henri IV, face au risque d’une intervention étrangère, à accorder les concessions demandées par Epernon.
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Cette présentation étudie la manière dont divers acteurs des affaires de Provence (Provençaux, Savoyards et Espagnols) voulurent exploiter à leur profit l’autorité pontificale, en faisant appel au pape comme arbitre dans des conflits... more
Cette présentation étudie la manière dont divers acteurs des affaires de Provence (Provençaux, Savoyards et Espagnols) voulurent exploiter à leur profit l’autorité pontificale, en faisant appel au pape comme arbitre dans des conflits locaux, comme faire-valoir dans des querelles de légitimité politique, ou bien comme protecteur de la Provence en attendant la fin de la crise française. Ce faisant, ces acteurs flattaient ce qu’ils supposaient être l’aspiration du pontife à un interventionnisme théocratique dans les affaires temporelles. Mais Clément VIII, redoutant de galvauder son autorité et d’avoir à engager des dépenses financières, refusa d’entrer dans leur jeu. C'est une invitation a considérer la dimension instrumentale de certaines représentations structurantes de l'ordre international.
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Jury de soutenance : MM. les Professeurs Lucien Bély (Université Paris-IV Paris-Sorbonne, président), Philippe Hamon (Université de Rennes-II, rapporteur), Wolfgang Kaiser (Université Paris-I Panthéon-Sorbonne), Guy Le Thiec (Université... more
Jury de soutenance : MM. les Professeurs Lucien Bély (Université Paris-IV Paris-Sorbonne, président), Philippe Hamon (Université de Rennes-II, rapporteur), Wolfgang Kaiser (Université Paris-I Panthéon-Sorbonne), Guy Le Thiec (Université de Provence, rapporteur), José Javier Ruiz Ibanez (Université de Murcie), Cornel Zwierlein (Université de Bochum).
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Diplomatic History, Strategy (Military Science), Ottoman History, Decision Making, Political Theory, and 38 more
Jury de soutenance : MM. les Professeurs Lucien Bély (Université Paris-IV Paris-Sorbonne, président), Philippe Hamon (Université de Rennes-II, rapporteur), Wolfgang Kaiser (Université Paris-I Panthéon-Sorbonne), Guy Le Thiec (Université... more
Jury de soutenance : MM. les Professeurs Lucien Bély (Université Paris-IV Paris-Sorbonne, président), Philippe Hamon (Université de Rennes-II, rapporteur), Wolfgang Kaiser (Université Paris-I Panthéon-Sorbonne), Guy Le Thiec (Université de Provence, rapporteur), José Javier Ruiz Ibanez (Université de Murcie), Cornel Zwierlein (Université de Bochum).
Durant les Guerres de Religion, les huguenots, les Malcontents et les ligueurs ont maintes fois appelé à leur secours des puissances étrangères, agissant sur une scène diplomatique ordinairement réservée aux seuls ambassadeurs officiels.... more
Durant les Guerres de Religion, les huguenots, les Malcontents et les ligueurs ont maintes fois appelé à leur secours des puissances étrangères, agissant sur une scène diplomatique ordinairement réservée aux seuls ambassadeurs officiels. Si les aspects internationaux des guerres de Religion ont fait l’objet de recherches récentes, on s’est encore peu interrogé sur les enjeux politiques, symboliques, juridiques et doctrinaux du déploiement à travers l’Europe de démarches diplomatiques initiées par des pouvoirs rebelles.
Au Moyen-âge, la pratique des relations internationales ne se limitait pas aux États mais englobait des acteurs les plus divers, tels que les seigneurs, les villes, les ligues marchandes, ou encore les ordres religieux. Toutefois, au cours du XVIe siècles, les écrits juridiques et les traités dits « de l’ambassadeur » ont eu de plus en plus tendance à définir la diplomatie comme un des principaux attributs de la souveraineté, excluant explicitement de la scène diplomatique les acteurs non-étatiques. Ainsi se structure une culture diplomatique avec ses codes, ses cérémonies, ses rites, une culture diplomatique qui est largement une culture d’État, avec en son centre la figure de l’ambassadeur, de plus en plus spécialisé dans ses fonctions d’informateur, de négociateur et de conseiller.
De ce fait, au moment des Guerres de Religion, le surgissement d’émissaires rebelles dans les cours européennes pose le problème du statut de ces acteurs au regard des règles et des pratiques nouvelles de la diplomatie. De la même manière que durant les révoltes, l’apparition de nouveaux acteurs sur la scène politique intérieure en perturbe le fonctionnement, on peut s’interroger sur les perturbations occasionnées par les démarches « diplomatiques » rebelles. Ce surgissement soulève différentes questions, qui peuvent être autant d’axes de recherches pour la journée d’études envisagée.

• Quels sont les dispositifs discursifs et symboliques mis en place par les commanditaires et les émissaires rebelles ? Accéder à un statut diplomatique est-il systématiquement recherché comme un gage de réussite ?
• Comment les documents produits par les commanditaires, les émissaires rebelles et leurs interlocuteurs imitent-ils ou se différencient-ils de la production diplomatique conventionnelle (instructions, lettres de créances, traités, dépêches) ?
• Comment les conditions concrètes de voyage, d’arrivée et de logement des émissaires rebelles sont-elles affectées par leur statut et leurs éventuelles prétentions diplomatiques ?
• Quel est le statut protocolaire accordé aux émissaires rebelles par les destinataires de leurs démarches, dans quelles conditions et comment ce statut est-il marqué (vocabulaire, audiences, cérémonies, dons) ?
• Quels réseaux (politiques, familiaux, confessionnels, informationnels) les émissaires peuvent-ils mobiliser une fois arrivés à destination ?
• Ces émissaires commettent-ils des impairs, par rapport à quelles normes et avec quelles conséquences ?
• Comment la monarchie française et ses représentants réagissent-ils pour priver les émissaires rebelles d’un éventuel statut diplomatique ? Comment tâchent-ils de priver les rebelles de toute marge d’action auprès du prince chez qui ils se trouvent et auprès de tous les autres interlocuteurs potentiels ?
• Quels incidents diplomatiques peuvent être déclenchés par la réception des émissaires rebelles, et a fortiori par l’aide qui leur est accordée ?
• Comment réagissent le corps diplomatique et les différents observateurs ?
• Quelle est la place accordée aux émissaires rebelles dans les ouvrages théoriques et doctrinaux traitant de la diplomatie ?

En étudiant les pratiques de négociation d’acteurs non-étatiques et perçus comme rebelles, cette journée d’études ambitionne donc d’ouvrir de nouvelles pistes pour l’histoire des relations internationales, mais aussi pour l’histoire des révoltes.
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