Henri IV

Les recueils de « rencontres », « reparties » et « apophtegmes » du roi de France Henri IV compilés entre les années 1580 et 1660 témoignent de la réputation de rex facetus attachée au premier Bourbon. Cette communication entend replacer ces collections dans l’histoire des pratiques de compilation et l’histoire des usages (notamment politiques et mémoriels) des paroles mémorables du prince à la Renaissance et au Grand siècle. Une césure est repérable dans la documentation autour des années 1620-1630. Jusque-là, la circulation des bons mots du prince était essentiellement orale et manuscrite, comme l’attestent les Journaux-registres de Pierre de l’Estoile. Ce dernier compile sur le vif les saillies du roi dans une démarche militante, qui témoigne de sa sensibilité royaliste et anti-ligueuse. Après la mort du prince, la publication de chroniques donne accès aux « particularités » du règne à un public élargi : une nouvelle génération de compilateurs utilise ces sources imprimées pour recueillir et rassembler les bons mots du prince. Les témoignages documentaires sont nombreux entre 1620 et 1660, et l’on observe une diversification des fonctions attribuées aux recueils : selon les cas, il s’agit de divertir et chasser la mélancolie, enseigner une langue étrangère, célébrer la mémoire et les vertus du roi défunt, instruire et édifier le prince, ou encore nourrir une honnête curiosité pour les particularités de l’histoire de France et de ses grands hommes. Ainsi, un même objet documentaire (le recueil de bons mots), issu de méthodes de compilation similaires, peut remplir des fonctions variées en fonction du medium utilisé (manuscrit ou imprimé), du public visé et de l’objectif assigné au recueil.

Une version numérisée de l’Édit, provenant des ressources numériques de la Sorbonne, a été jointe à ce document

Ce texte, datant du 17 janvier 1562, est un Édit, c'est à dire un acte législatif de l'Ancien Régime émanant, en général du roi de France. Cet écrit législatif est connu sous le nom d'Édit de Saint-Germain-en-Laye, bien qu'appelé plus couramment l'Édit de Janvier. Publié depuis le 17 janvier, il faut attendre le 6 mars pour que cet édit de paix soit enregistré, le Parlement de Paris, extrêmement catholique, refusant jusqu'alors de le faire. Nous devons ce texte à Catherine de Médicis, alors que celle-ci se trouvait régente du royaume de France, et sa rédaction à son chancelier Michel de L'Hospital. L'objectif fondamental d'un tel écrit n'est pas de mettre en œuvre une forme tolérance envers la religion réformée mais d'insuffler un vent de paix dans un royaume instable.

La plasticité de la cire se prête depuis l’Antiquité à l’art du portrait. Cette technique consiste à réaliser une image en cire, au moins pour le visage, revêtue de vêtements d’apparat, des
membres de la famille royale ou des grands du royaume concerné. Elle réapparaît dans la France du Moyen Âge où elle est restée en vigueur jusqu’au XVIIe dans le cérémonial de la
Cour [1]. Ainsi, parmi les nombreuses représentations existantes du roi Henri IV, trois bustes en cire polychromés sont de remarquables exemples de cet art. Ces trois bustes, conservés aux musées Condé (Chantilly – Inv. OA 1277), Carnavalet (Paris –Inv. S8) et Granet (Aix-en-Provence – Inv. 860.1.947) font l’objet, depuis plus d’un siècle, de nombreuses hypothèses [2, 3, 4] (figure 1). Certains historiens considèrent qu’ils ont été réalisés du vivant du roi, d’autres les rapprochent d’effigies funéraires moulées au naturel sur le visage du roi lors de sa mort. Enfin, d’autres auteurs estiment encore qu’ils ont été confectionnés après le décès d’Henri IV, à partir de représentations existantes (gravures, bronzes, statuettes ou bustes en cire), afin de diffuser l’image royale de ce dernier. Par
ailleurs, se pose la question de l’attribution de ces oeuvres. Certains émettent encore l’hypothèse que ces trois bustes puissent être le fruit du travail d’un même sculpteur ou, au
contraire, d’artistes différents, parmi lesquels sont cités Germain Jacquet dit Grenoble, Guillaume Dupré (pour le buste de Condé) et Michel Bourdin. Dans ce contexte, le Centre de recherche et de restauration des musées de France, est intervenu pour l'examen, l'analyse et la datation de ces trois bustes. Le corpus a été étudié en associant des techniques d'examen radiographique et tomographique à des analyses physicochimiques (spectrométrie et microscopie infrarouge, microscopie électronique à balayage, fluorescence des rayons X, chromatographie en phase gazeuse) et des techniques de datation (dendrochronologie, datation par le carbone 14 et luminescence). L'objectif de la présente étude a été de caractériser les structures, les modes de réalisation, la nature des matériaux constitutifs afin d'appréhender la technique de mise en oeuvre, une éventuelle évolution technique ou technologique au sein du corpus, d’établir un bilan de l'état de conservation des oeuvres et enfin de situer  chronologiquement les trois oeuvres.

Dans La Henriade, Voltaire offre un récit poétique et captivant des guerres de religion, depuis la Saint-Barthélemy jusqu’à la conquête de Paris par Henri IV. Alternant les récits de batailles et l’analyse politique, la réflexion philosophique et la vision de l’Histoire, il aborde les grands débats qui animeront la pensée des Lumières, comme la place de la religion dans la société, la tolérance, la figure du souverain ou le progrès des arts. Une décennie après la mort de Louis XIV, il y pose la première pierre du mythe du « Grand Siècle », esquissant les emblèmes de la Nation, tels qu’ils se constitueront dans la France moderne. Illustration remarquable de la poésie au début du XVIIIe siècle, La Henriade a connu dès sa parution un immense succès et est devenue au fil de ses multiples rééditions un carrefour capital de la vie littéraire et philosophique. Cet ouvrage collectif analyse le parcours éditorial de ce poème, en étudie la poétique et la conception de la fiction, notamment dans le rapport à l’Histoire, et explore la trace qu’il a laissée dans la mémoire critique et la tradition scolaire.

Saint Louis (Louis IX) was one of the most frequently invoked historical figures in Bourbon France. Positioned at the nexus of the relationship between church and state, his cult and memory had an important place in the political, religious, devotional, intellectual and artistic culture of the Ancien Régime. This book examines the cult between 1589 and 1830, using it to explore themes of sacral kingship (including the alleged desacralization of the monarchy before the Revolution) and historical memory.


In 1618, Louis XIII sought to extend devotion to Saint Louis across his whole kingdom, uniting his vast and varied population of subjects in celebration of the dynastic patron saint. This book argues that the king’s project had only limited success. Not only did early modern French people choose whether to celebrate Saint Louis based on their own interests – often at variance with those of the monarchy – but the elevation of Saint Louis into a model of ideal kingship handed them a tool with which to criticise their reigning king.


In following the cult of Saint Louis from the reigns of Henri IV and Louis XIII, when the Bourbons sought to establish their authority after the Wars of Religion, through the apogee of absolute monarchy under Louis XIV to the changed intellectual environment of the Enlightenment, the radicalism of the French Revolution and the attempt to rebuild royal authority during the Restoration, this book offers a new lens through which to view the twists and turns of this fascinating period of French history.

In the novel specified in the title a Gypsy girl recounts a version of the Pied Piper story that identifies this figure as the devil and ominously points forward to the massacre of Huguenots on Saint Bartholomew's Eve in Paris of the year 1572. Recently it came to my notice that the date given in the first known version of the legend, June 26 1284 'on the day of John and Paul;' did not commemorate, as I had earlier assumed, the apostles name in the New Testament but two Roman soldiers who died as Christian martyrs during the reign of Julian 'the Apostate.' who died on the 26th of June in 363 during his ill-fated invasion of Parthia. I infer from these facts that the martyred soldiers acquired the reputation of being in the forefront of the battle against apostasy, all the more so as expert opinion links the legend to the act of suppresssing midsummer celebrations that ran counter to the authority of the medieval church. See:
https://www.academia.edu/59147983/TOWARDS_DECIPHERING_AN_ENIGMA_The_Pied_Piper_of_Hamelin_in_Verse_and_Life

The Histoire anonyme is an important manuscript for our understanding of the Catholic Ligue – especially in Paris – in the late sixteenth century. Written a generation after the demise of that movement in the mid-1590s, the original manuscript was later copied and then bound in two large volumes which were housed – until the Revolution – in the library of the Paris Oratoire. They now reside in the Bibliothèque nationale as manuscrits français 23295 and 23296. The first volume of the Histoire traces the story of the Ligue down to spring 1589. A severely edited version made by Charles Valois appeared in 1914.

The second volume, a direct mid-story continuation from the first, takes the narrative through to Henri IV’s triumphal entry into Paris in March 1594. As well as covering events in the capital – particularly the regicide, the long siege and the Brisson affair – the historien anonyme frequently leads us into the provinces for (borrowed) accounts of battles and sieges. The work is frequently punctuated by inserts of contemporary documents and it is laced with the author’s opinions. Yet, for all its evident interest, it has been largely overlooked by historians and it remains unpublished.

The Histoire is a story written by the defeated, one of only a few contemporary accounts of the Ligue – and the only comprehensive one – not to have emerged from the Politique camp which had stood by Henri of Navarre through the turbulent years after the regicide in 1589. Not that the historian is some haranguing Paris preacher, a hispanophile, un zélé. Rather, we pick up a voice hitherto rarely heard – that of a reasonable, moderate but devout Ligueur, seeking to correct misrepresentations issued by earlier writers. Thus, the text is a precious legacy, offering a story that royalist writers such as de Thou and L’Estoile neither told nor wished to hear. There is wistfulness… an admission that the Ligue made mistakes, an exploration of why they occurred, perhaps a ‘putting-in-order’ of memories in the autumn of life.

In this dissertation, the nature of manuscript 23296 will be brought to light through examination of its early seventeenth-century historiographical context and by analysis of the text itself. After building on the work of Valois, and exploring the worlds of the Palais de Justice and the Oratoire with which the writer was associated, we will seek to identify our author. We will be able to inspect his bookshelf and become acquainted with his beliefs, values and opinions. And we will rediscover the Ligue. It is hoped that the dissertation will lay the groundwork from which others may one day publish a complete edition of the Histoire anonyme.

in: Bulletin du cercle d'études numismatiques, vol. 52.1 (January-April 2015), pp. 2-5

Un dénommé « Baer », à l’époque de la Révolution, était graveur en pierres fines du comte d’Artois. Son nom se retrouve dans les ouvrages de glyptique, mais son œuvre reste inconnu, à l’exception d’une intaille en cornaline à l’effigie du roi Henri IV, une pierre reproduite par Tassie dès avant 1791 et republiée ici en détails. C’est grâce à ce terminus post quem que, en la quasi-absence d’information sur l’artiste, ce portrait peut être attribué aux années 1770-1780 durant lesquelles survint un renouveau d’affection pour le premier des Bourbon.
At the time of the Revolution, a Parisian named Baer was the gem-engraver of the count of Artois. Books on glyptics list his name, but his work remains un- known, with the exception of a carnelian intaglio depicting the French king Henry IV. This stone was reproduced by Tassie by 1791, and is re-published here with details. In the near absence of any information on the artist, and based on this terminus post quem, we can ascribe this portrait to the 1770s-1780s, during which time there was a surge of affection for the first of the Bourbons.

Depuis plus de deux siècles que les mémoires de Jacques Bongars sont conservés à la Bibliothèque nationale de France, peu ont osé tourner les pages de ces huit lourds volumes, austères en apparence, mais illustres par leur contenu. Si Léonce Anquez s’est fondé sur eux pour mener son étude des relations entre Henri IV et l’Allemagne, depuis 1887, nul en France n’en a renouvelé l’étude.

De manière contradictoire, les maîtresses royales ont fait l’objet de nombreuses productions (historiques, littéraires, audiovisuelles et même musicales), mais dont la portée scientifique s’avère le plus souvent limitée. Ce travail se propose de remédier à cette lacune, en se focalisant sur une période politique charnière : les règnes des premiers rois Bourbons, d’Henri IV à Louis XIV. L’objectif est de comprendre comment, autant dans le fonctionnement de la machine monarchique qu’à travers les dynamiques inhérentes à la société nobiliaire, se construit et se déploie la faveur lorsqu’elle s’applique aux femmes et implique, donc, à la fois des limites et des ouvertures propres à cette dimension genrée.

Pour mener à bien ce projet, plusieurs échelles d’analyse, sociales et chronologiques, seront adoptées. Il sera d’abord question de la maîtresse elle-même, et donc de la période de la faveur, de l’inclination à la distinction, pour saisir comment évoluent position sociale et fortune. Ensuite, sera considérée une temporalité plus longue, allant jusqu’au décès de ces dames, afin d’explorer leur action sur les différentes composantes sociales auxquelles elles se rattachent : parents, enfants, protégés et établissements religieux (entre autres). Enfin, sera prise en compte une chronologie plus vaste, correspondant au temps généalogique des maisons nobles, pour observer l’articulation entre passé familial, faveur féminine ponctuelle et devenir sur le long terme.

La force de l'image du « vert galant », séducteur et léger, volant d'une conquête amoureuse à une autre, a longtemps pesé sur la compréhension de la dimension guerrière du personnage d'Henri IV. Celui-ci a ainsi pu être décrit comme un combattant courageux et flamboyant, mais aussi comme un tacticien simplement opportuniste et un stratège à courte vue. Le renouvellement de l'historiographie, intervenu particulièrement à partir du quatrième centenaire de Coutras, a permis de revenir sur certaines idées reçues. Les opérations militaires ont notamment été replacées dans leur contexte politique et social, voire culturel. Des décisions souvent critiquées, comme l'absence d'exploitation stratégique après les victoires de Coutras ou d'Ivry, peuvent ainsi être mieux comprises. Il est également possible de mieux appréhender certaines innovations introduites par le roi, dans le domaine de la cartographie ou des ingénieurs par exemple. Une approche renouvelée de la figure du roi chef de guerre s'avère également particulièrement pertinente du point de vue de la cavalerie. Celle-ci connaît en effet au XVIe siècle des transformations de grande ampleur. Les gendarmes armés de la lance, qui tenaient au moyen âge une place prépondérante sur les champs de bataille, sont désormais confrontés aux mutations de l'art de la guerre. L'affirmation de nouvelles catégories de troupes montées, jouant un rôle de plus en plus important, et la généralisation de l'arme à feu, constituent les principaux facteurs d'une évolution qui bouleverse l'organisation et les modes de combat de la cavalerie. Il serait alors intéressant, en se plaçant notamment dans la perspective des travaux de R.S. Love , d'interroger le rôle d'Henri IV comme chef de cavalerie. Doit-on là aussi s'en tenir à l'image d'un cavalier téméraire, seulement capable de charges audacieuses, sans aucune prise sur les dynamiques qui révolutionnent l'arme équestre ?

"Exceptionnelle tant par sa longueur que par la richesse de son contenu, la relazione que Pietro Duodo mit deux jours à lire devant le Sénat de la République de Venise, les 12 et 13 janvier 1598, alors que prenaient fin plusieurs décennies de guerres civiles, est une source précieuse et méconnue sur la France d’Henri IV. L’étude du manuscrit permet d’y voir un chaînon important entre la pensée juridique française et les milieux dirigeants vénitiens, quelques années avant le conflit entre la République et la papauté lors de l’Interdit de 1606-1607. À la faveur de la forme propre au genre de la relation d’ambassade, qui opère la synthèse de toutes les caractéristiques significatives d’un État, apparaît dans toute son évidence l’enracinement dans l’expérience des guerres civiles d’une historiographie qui tend à reconstituer et à refondre tout un ordre juridique. Se concentrant sur les effets de la guerre d’une part, sur les rapports entre Église, État et société d’autre part, et retournant systématiquement aux origines des institutions présentées, le texte fournit une analyse détaillée des pratiques et des règles normatives propres au gallicanisme et, plus largement, à un État qui emploie le plus grand soin à faire respecter ses prérogatives souveraines. Allant parfois jusqu’à traduire mot à mot des écrits fondamentaux des juristes et historiens gallicans (Pierre Pithou ou Étienne Pasquier), cette relation rédigée par un patricien parmi les plus influents et les plus respectés de la République montre notamment qu’il y a bien eu une forme de transmission, pour ainsi dire institutionnelle, de la pensée et de l’historiographie des « Politiques » et des gallicans à Venise.

Eccezionale per lunghezza e ricchezza di contenuti, la relazione che Pietro Duodo lesse al Senato della Repubblica di Venezia i 12 e 13 gennaio 1598, quando più decenni di guerre civili si concludevano, costituisce una fonte preziosa e misconosciuta sulla Francia di Enrico IV. Il manoscritto si presenta come un anello importante tra il pensiero giuridico francese e gli ambienti dirigenti veneziani, pochi anni prima del conflitto tra Repubblica e papato in occasione dell’Interdetto degli anni 1606-1607. Col favore della forma propria della relazione d’ambasciata, intesa a sintetizzare tutti gli aspetti caratteristici di uno Stato, viene evidenziato il radicamento nelle guerre civili di una storiografia mirante alla ricostituzione e alla rifondazione di un intero ordinamento giuridico. Concentrandosi sugli effetti della guerra da un lato, sui rapporti tra chiesa, stato e società d’altro lato, e tornando sistematicamente alle origini delle istituzioni presentate, il testo di Duodo propone un’analisi particolareggiata delle pratiche e regole normative del gallicanesimo e di un regno che pone la massima cura nel far rispettare le proprie prerogative sovrane. Traducendo a volte letteralmente scritti fondamentali dei giuristi e storiografi gallicani (Pierre Pithou o Étienne Pasquier), questa relazione, scritta da un patrizio fra i più autorevoli e rispettati della Repubblica, mostra fra l’altro che esistette effettivamente una specie di trasmissione istituzionale del pensiero e della storiografia dei «Politiques» e dei gallicani a Venezia."

Le 17 avril 1606, le pape Paul V fulmine une bulle par laquelle il excommunie les dirigeants de la République de Venise et place le territoire de la Sérénissime sous interdit : le pontife romain réagit aux attaques portées par les Vénitiens à l’encontre de la liberté ecclésiastique. Pendant plus d’une année, la résolution du conflit va nécessiter les efforts des grandes chancelleries européennes. Henri IV emporte de vive lutte le bénéfice de la médiation alors que se développe parallèlement une imposante controverse écrite dont les gallicans ont pu tirer par la suite le meilleur parti. Le présent ouvrage entend décrire les principales articulations d’un événement qui est assurément un jalon essentiel dans la construction de la prépondérance française en Europe.

Through an examination of the ways in which specific conceptions of tragedy and the tragic shape both historiographical and theatrical accounts of civil war in sixteenth- and seventeenth-century France, this study argues that the political and legislative process of forgetting internal differences, undertaken in France after the Wars of Religion, leads to subtle yet fundamental shifts in the broader conception of the relationship between readers or spectators on the one hand, and the matter of history, on the other.  These shifts, occasioned by the desire for communal reconciliation and generally associated with an increasingly modern historiographical sensibility, were characterized by efforts to divorce emotion from action that ultimately proved useful to the ideologies of cultural and political absolutism.

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Le besoin d’enrichir La Henriade avec des remarques explicatives et historiques est ainsi simultané à l’acte de composition du poème épique. Pour l’édition princeps de La Henriade (Londres, 1728) ne sont retenues que quelques notes de bas de pages, identiques à celles qui avaient figuré dans La Ligue. Il faut attendre l’édition de 1730 pour que des notes auctoriales – dites aussi « Notes de l’éditeur » – soient regroupées à la fin de chaque chant. Il est dès lors essentiel de s’intéresser aussi pour La Henriade à ce que Gérard Genette a appelé une « bifurcation momentanée du texte », et de s’aventurer dans ce chantier pour voir de quelle manière est construit un discours parallèle au poème épique. Plutôt que de parcourir les différentes fonctions des notes dans La Henriade, il nous a paru plus pertinent de s’arrêter uniquement sur celles qui caractérisent davantage le poème épique à cause de leur récurrence : les notes portant sur le rapport entre vérité historique et vraisemblance épique de l’histoire, ensuite celles actualisant le passé historique, et enfin celles qui sont irrévérentes ou -  ainsi que le dirait Voltaire – « insolentes ».

Documentos del final de la Guerra Hispano-francesa nos exponen la precaria situación de ambas monarquías antes de la firma del tratado de Vervins.
En el contexto se expone los últimos años de vida de Felipe II y como su enorme imperio atisba ya los primeros años de su larga decadencia.

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Cet article analyse différentes interprétations du sacre royal à la lumière des débats sur la légitimité d'Henri IV. Cette cérémonie royale traditionnelle devient un front symbolique où se rencontrent des camps opposés pour défendre leurs visions de la monarchie française. À un moment de crise du pouvoir royal, quelles stratégies furent adoptées pour masquer les discontinuités et intégrer le cas du monarque atypique dans les traditions françaises, pour retrouver une stabilité et restaurer l'exceptionnel statut symbolique du roi très chrétien ? Comme le montre cette étude, une telle insistance sur la continuité peut être compatible avec l'investissement délibéré de sens nouveaux dans les cérémonies anciennes.

The paper explores different interpretations of the coronation in the light of the debates around the legitimacy of Henry IV Bourbon. The traditional royal ceremony becomes a symbolic front where the adverse parties defend their visions of the French monarchy. In this crisis period for royal power, which were the strategies developed to mask discontinuities and to include the case of one atypical king in the "normal" setting, within French tradition, in order to return to stability and to restore the exceptional symbolic status of the kingdom of France ruled by the king "très chrétien"? As this study shows, such insistence on continuity can go hand in hand with the deliberate investment of new meanings in the old ceremonies.

The aim of this study is to establish the scale and importance of English intervention during the French Wars of Religion of the late sixteenth century. The author looks at why and how Elizabeth I intervened, and what were the consequences of this intervention. He examines how the 'natural' enemy became an ally and how relations between Elizabeth and three French kings were frequently at the heart of grand strategy. Elizabeth's sword of intervention was double-edged: both benevolent and exploitative. She hoped to aid the Huguenots while recovering England's lost French territories. Later, her intervention became a method of keeping hostilities with Spain away from English shores. Many believed intervention was necessary to protect the continuation of English trade with Europe. England became the 'arsenal' of first Huguenot, then royalist France. The author measures, for the first time, the scale of provision of matériel de guerre. He examines the role of economic and monetary questions and shows how England effectively 'kickstarted' and perpetuated the wars.

Le corpus présenté au cours de cette intervention montre un déploiement progressif de chairs féminines dans l’iconographie royale française, de Henri IV à Louis XIV. Il met en exergue une logique manichéenne exploitée tant de manière symbolique qu’esthétique.
Deux visions de la femme et deux corps diamétralement opposés furent convoqués et exploités pour frapper les esprits, vanter les puissants et exalter le pouvoir royal : d'une part la femme belle, féconde et forte et d'autre part la femme laide, stérile, violente et subversive. Ce dualisme rappelle l’ambiguïté qui caractérise la manière dont la femme était considérée aux XVIe et XVIIe siècles.