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À l’heure où la guerre russo-ukrainienne entraîne un nouvel intérêt pour l’Europe de l’Est, cette monographie s’intéresse à l’ancienne province de Prusse-Orientale, via le district de Königsberg (aujourd’hui oblast de Kaliningrad), entre... more
À l’heure où la guerre russo-ukrainienne entraîne un nouvel intérêt pour l’Europe de l’Est, cette monographie s’intéresse à l’ancienne province de Prusse-Orientale, via le district de Königsberg (aujourd’hui oblast de Kaliningrad), entre 1815 et 1920. L’ouvrage met en avant l’originalité du développement de cette province rurale et multiethnique. Les structures socioéconomiques et politiques y sont traditionnelles, et sédimentées depuis le temps de la Réforme, mais connaissent au XIXe siècle une forte poussée de transformation, liée à la modernisation, avec le développement du secteur agricole, et en politique l’action de la social-démocratie.

At a time when the Russian-Ukrainian war has led to a new interest in Eastern Europe, this monograph focuses on the former province of East Prussia, via the district of Königsberg (now Kaliningrad oblast), between 1815 and 1920. The book highlights the original development of this rural and multi-ethnic province. The socio-economic and political structures are traditional and have been sedimented since the time of the Reformation, but in the 19th century they underwent a strong transformation linked to modernisation, with the development of the agricultural sector, and in politics, the action of the social-democracy.
Entre août 1914 et février 1915, les armées allemandes et russes s’affrontent violemment en Prusse-Orientale. Seule province allemande directement touchée par les combats de la Première Guerre mondiale, elle en subit de lourdes... more
Entre août 1914 et février 1915, les armées allemandes et russes s’affrontent violemment en Prusse-Orientale. Seule province allemande directement touchée par les combats de la Première Guerre mondiale, elle en subit de lourdes conséquences. Les destructions sont nombreuses et parfois spectaculaires. Au niveau humain, les exactions contre la population sont réelles. Beaucoup d’Ostroprussiens fuient les zones de combat, et plusieurs milliers sont enlevés par les Russes. Vient ensuite le temps des reconstructions. Durant près d’une dizaine d’années, les autorités vont planifier et mettre en œuvre la réparation des dommages de guerre. Tout l’appareil d’État est mobilisé, mais cet effort prendra fin vers 1924, devant les problèmes économiques de la République de Weimar.

Between August 1914 and February 1915, the German and Russian armies confronted each other violently in East Prussia. As the only German province directly affected by the fighting’s of the First World War, it suffered heavy consequences. The destructions were numerous and sometimes spectacular. On a human level, the exactions against the population were real. Many Ostroprussians fled the combat zones, and several thousand were abducted by the Russians. Then came the time of reconstruction. For almost ten years, the authorities planned and implemented the repair of war damages. The entire state machinery was mobilised, but this effort came to an end around 1924, due to the economic problems of the Weimar Republic.
À la fin des années 1890, le SPD essaie de s’implanter de manière durable en Lituanie prussienne. Dans cette région multi-ethnique, qui fait partie intégrante de la Prusse Orientale, le parti social-démocrate doit faire face à la... more
À la fin des années 1890, le SPD essaie de s’implanter de manière durable en Lituanie prussienne. Dans cette région multi-ethnique, qui fait partie intégrante de la Prusse Orientale, le parti social-démocrate doit faire face à la concurrence de nombreux rivaux (conservateurs, libéraux, nationaux-libéraux et nationalistes lituaniens). Or, si le SPD professe publiquement un internationalisme, il n’assume pas, paradoxalement, un biais germanique bien réel. Cette contradiction prend tout son sens en Lituanie prussienne où, malgré des résultats encourageants, le SPD ne réussit pas à faire élire un de ses candidats. Le facteur national, assimilé par les partis rivaux, en est assurément l’une des causes. Cet article vise à comprendre les contradictions internes et les hésitations du SPD face à un espace plurinational, aussi bien sur le plan théorique que sur le plan pratique.


At the end of the 1890s, the SPD tried to establish a lasting foothold in Prussian Lithuania. In this multi-ethnic region, which is an integral part of East Prussia, the Social Democratic Party had to compete with many rivals (conservatives, liberals, national liberals and Lithuanian nationalists). However, while the SPD publicly professes an internationalism, it does not, paradoxically, assume a very real Germanic bias. This contradiction is particularly evident in Prussian Lithuania, where, despite encouraging results, the SPD did not succeed in getting one of its candidates elected. The national factor, assimilated by the rival parties, is certainly one of the causes. This article aims to understand the internal contradictions and hesitations of the SPD in the face of a multinational space, both theoretically and practically.
From the middle of the 19th century and the advent of modern political life, East Prussian villages were largely under the control of the Prussian Conservative Party and then its successor, the German Conservative Party, which, as its... more
From the middle of the 19th century and the advent of modern political life, East Prussian villages were largely under the control of the Prussian Conservative Party and then its successor, the German Conservative Party, which, as its name suggests, despite its strong Prussian roots, was more likely to be was nationally shaped. The strong position of the Conservatives in East Prussia was nothing new, of course, but the existence of other political parties has been too often concealed. The aim of this paper is to show how the Conservatives managed their influence on East Prussia despite the offensive strategy of the Social Democrats. I will first analyse the domination of the conservative movement in the East Prussian villages then the rapid increase in popularity of the SPD and the ambivalence of the small and medium-sized rural population between these two opposing options.
Résumé : Les différentes ethnies qui peuplent la Prusse-Orientale sont confrontées, à partir du début du XIXe siècle, à une germanisation progressive. Si celle-ci, dans un premier temps, s’effectue de manière apaisée et avec l’assentiment... more
Résumé :
Les différentes ethnies qui peuplent la Prusse-Orientale sont confrontées, à partir du début du XIXe siècle, à une germanisation progressive. Si celle-ci, dans un premier temps, s’effectue de manière apaisée et avec l’assentiment de la population, les mesures répressives des autorités allemandes après 1865 viennent troubler la quiétude des relations ethniques. Si l’on a tôt fait de voir les succès indéniables de cette politique, il convient néanmoins de s’intéresser à la réception de ces mesures par ces populations, et aux résistances dont elles ont fait preuve. Celles-ci prennent un tour inattendu, à savoir un refuge vers des groupes religieux non officiels d’une ampleur qui contredit la passivité politique des ethnies. L’originalité de la province au niveau ethnique prend fin à l’issue de la Première Guerre mondiale, avec le ralliement massif de la population à l’Allemagne.


Zusammenfassung :
Die verschiedenen Volksstämme, die Ostpreußen bewohnen, sind ab Anfang des 19. Jahrhunderts zu einer fortschreitenden Germanisierung konfrontiert. Wenn dieser zuerst auf beruhige Art und mit der Zustimmung der Bevölkerung erfolgt, die repressiven Maßnahmen der deutschen Behörden nach 1865 trüben die Ruhe der ethnischen Beziehungen. Wenn man früh sieht, die unleugbaren Erfolge dieser Politik, empfiehlt es sich trotzdem, sich für den Empfang dieser Maßnahmen von diesen Bevölkerungen und für die Widerstände zu interessieren, die sie bewiesen haben. Diese nehmen eine unerwartete Rundfahrt, nämlich eine Zuflucht zu nicht offiziellen religiösen Gruppen eines Umfanges, der die politische Passivität der Bevölkerungen Widerspricht. Die Originalität der Provinz auf ethnischer Ebene geht nach dem Ersten Weltkriege zu Ende, mit dem massigen Anschluss der Bevölkerung zu Deutschland.
Les élites de Königsberg connaissent une évolution rapide au cours du XIXe siècle. Les vieilles familles commerçantes de la ville sont de plus en plus concurrencées par de nouveaux acteurs, industriels et banquiers notamment, qui tentent... more
Les élites de Königsberg connaissent une évolution rapide au cours du XIXe siècle. Les vieilles familles commerçantes de la ville sont de plus en plus concurrencées par de nouveaux acteurs, industriels et banquiers notamment, qui tentent de prendre le pas sur elles. Cet article s'intéresse aux changements rencontrés par ces élites au cours de cette période de grands bouleversements économiques, sociaux et politiques.

Königsbergs elites faced fast changes during the 19th century. The old trading families of the town were more and more in competition with new actors, notably industrialists and bankers, who tried to take precedence over them. This article focuses on the changes met by those elites during this period of great economical, social and political changes.
Résumé: La Prusse-Orientale est souvent présentée comme unilatéralement conservatrice et arriérée. Pourtant, ce serait trop vite oublier qu’elle fut aussi le berceau d’un courant libéral et démocrate radical dès la première moitié du XIXe... more
Résumé: La Prusse-Orientale est souvent présentée comme unilatéralement conservatrice et arriérée. Pourtant, ce serait trop vite oublier qu’elle fut aussi le berceau d’un courant libéral et démocrate radical dès la première moitié du XIXe siècle. Celui-ci rejoignit d’ailleurs la social-démocratie allemande au début des années 1870, et lui donna ses premiers cadres. Les difficultés liées à la politique bismarckienne ne réussirent pas à empêcher l’éclosion d’un puissant mouvement socialiste, particulièrement à Königsberg. Or, la capitale provinciale avait une réelle influence sur la province, surtout au Nord peuplé de germanophones et de lituanophones. Toutefois, c’est surtout dans les villes que s’implanta la social-démocratie, malgré les tentatives récurrentes en direction les campagnes, rendues vaines après 1907 par les décisions de la tête du parti.

Abstract: East-Prussia is often presented as unilaterally conservative and backward. Yet, it is often forgotten that East-Prussia was also the home of a radical liberal and democratic movement from the start of the nineteenth century. This movement actually joined with German social-democracy in the early 1870s and provided its first leaders. The difficulties related to Bismarckian politics did not succeed in preventing the birth of a powerful socialist movement, particularly in Königsberg. However, this provincial capital had considerable influence throughout the province, mostly upon the northern districts, inhabited by German and Lithuanian speaking peoples. Nevertheless, social-democracy was primarily established in the cities, despite the repeated attempts to increase its influence in rural areas, which were rendered useless after 1907 due to the decisions by the party’s leaders.
Les premiers mois de la révolution de 1848 à Mayence (Hesse-Darmstadt) vus par un diplomate étranger, le consul de France Hubert Engelhadt. The first monthes of the revolution of 1848 in Mainz (Hesse-Darmstadt), as seen by a foreign... more
Les premiers mois de la révolution de 1848 à Mayence (Hesse-Darmstadt) vus par un diplomate étranger, le consul de France Hubert Engelhadt.

The first monthes of the revolution of 1848 in Mainz (Hesse-Darmstadt), as seen by a foreign diplomat, the french Consul Hubert Engelhardt.

First issue for: http://www.demokratiegeschichte.eu/
Journée d'étude du Laboratoire Framespa, Les lieux de rencontre, "Circulation des savoirs autour de la mer Baltique du Moyen Âge au début du XXe siècle", Toulouse, 3 mars 2022 Plus qu’un simple lieu dévolu à l’agriculture, le grand... more
Journée d'étude du Laboratoire Framespa, Les lieux de rencontre, "Circulation des savoirs autour de la mer Baltique du Moyen Âge au début du XXe siècle", Toulouse, 3 mars 2022

Plus qu’un simple lieu dévolu à l’agriculture, le grand domaine agricole en Prusse-Orientale est le lieu d’expression réel et symbolique de relations sociales particulières, ainsi que le premier niveau, à la campagne, de l’intervention du politique. Cellule sociale de base de la société ostroprussienne, il apparaît d’emblée comme une périphérie où se rencontrent divers acteurs et d’où émane une fraction infime du pouvoir par l’intermédiaire des « seigneurs », propriétaires terriens jouissant d’une aura considérable dans les campagnes jusqu’en 1914. De la sorte, ce pouvoir apparaît en premier lieu comme éminemment symbolique, comme le confirment les relations paternalistes entre seigneurs et paysans, et l’imaginaire nourri par une vie de château qui attire la bourgeoisie.
En tant qu’idéal-type pourtant, il prend toute sa place de centre réel du pouvoir, mais un centre diffus dont il s’agit de comprendre toute la complexité. La prédominance tant sociale que politique des seigneurs n’est pas homogène sur la totalité de la période qui nous intéresse. Elle n’est possible que par l’acceptation durable de structures sociales rigides et hiérarchisées par les autres acteurs, avec le soutien de l’État.
La concentration du pouvoir par les milliers de grands propriétaires formant une classe unique de seigneurs fait du domaine l’archétype, à échelle « micro », du centre de pouvoir local, en lien avec les autorités. Ce modèle social est mis à mal par la modernisation progressive de la province, et amène à la recherche d’un autre consensus construit de nouveau autour de la propriété terrienne. Ce processus aboutit à la fin des années 1900 à un fragile accord qui aura bien du mal à survivre à la Première Guerre mondiale.
IVe Congrès de l'Association pour les Etudes nordiques (APEN), INALCO, Paris, 18 novembre 2021 Cette intervention a pour but de montrer l’ambiguïté des volontés étatiques concernant l’utilisation des frontières en prenant l’exemple de... more
IVe Congrès de l'Association pour les Etudes nordiques (APEN), INALCO, Paris, 18 novembre 2021

Cette intervention a pour but de montrer l’ambiguïté des volontés étatiques concernant l’utilisation des frontières en prenant l’exemple de la Prusse-Orientale. Province prussienne puis allemande, celle-ci se trouve aux confins des espaces germaniques, baltes et slaves (polonais). Bien qu’intégrée à l’État prussien, elle regarde pendant des siècles et avec insistance, du côté des pays voisins (Pologne-Lituanie puis le seul Empire russe à partir de la fin du XVIIIe siècle). En effet, la population de la province est multiethnique et plurireligieuse, avec des minorités polonaises, lituaniennes, catholiques et juives aux prises avec une population très majoritairement germanique et luthérienne. Ces différentes populations habitent aussi les régions voisines, ce qui achève de complexifier les relations non seulement entre ces groupes ethniques ou religieux, mais aussi entre États concernant leurs frontières communes.
L’avènement des nationalismes au cours du XIXe siècle change la perception des relations entre ces États, qui entendent tous progressivement s’homogénéiser ethniquement et linguistiquement. Tous les acteurs essaient donc de modifier la composition de l’État, le plus souvent par la force, même si ceci est un peu moins vrai en Prusse-Orientale, comparativement aux régions voisines. Quoi qu’il en soit, la germanisation dans l’Allemagne naissante et la russification dans l’Empire russe sont brutales, comme la polonisation orchestrée par l’Église catholique en Lituanie russe. De ce fait, la frontière de la Prusse-Orientale cesse dès lors, pour l’État prussien, d’être la simple limite de sa juridiction, pour devenir une barrière impénétrable. Cette vision des choses est commune à tous les États à la même période.
Malgré des restrictions et une surveillance accrue, les frontières ostroprussiennes gardent pourtant un attrait dans tout l’Est européen, car elles ouvrent les portes à l’Europe de l’Ouest, et de là, à l’Amérique, horizon fantasmé par de nombreux émigrants en provenance tant de l’espace germanique que de l’Europe médiane. Ainsi donc, les tensions demeurent très fortes entre les autorités allemandes et l’Empire russe pour tenter d’empêcher le franchissement des frontières, qu’il soit légal ou non. Le paradoxe veut pourtant que les deux États demeurent des partenaires commerciaux vitaux alors même qu’ils s’éloignent de plus en plus au niveau politique et diplomatique. La porosité de la frontière est de fait perceptible à l’échelle locale, les relations de part et d’autre ne s’étant jamais interrompue, y compris de manière illégale (colporteurs juifs de Lituanie russe, contrebande, porteurs de livres lituaniens…).
Si les liens commerciaux entre l’ancienne province allemande de Prusse-Orientale et les pays scandinaves se sont transformés sous les coups des deux conflits mondiaux, puis par son intégration dans différents pays du bloc soviétique... more
Si les liens commerciaux entre l’ancienne province allemande de Prusse-Orientale et les pays scandinaves se sont transformés sous les coups des deux conflits mondiaux, puis par son intégration dans différents pays du bloc soviétique (URSS, Pologne et Lituanie), ils ont été particulièrement resserrés au cours du XIXe siècle. L’installation, par l’entremise de puissantes familles marchandes, de comptoirs commerciaux florissants à Königsberg, Memel ou Elbing prouvent effectivement l’étroitesse de ces liens, même si ceux-ci s’érodent progressivement face aux transformations politiques et économiques contemporains. En effet, plusieurs mouvements viennent contrarier la bonne tenue de ces relations. D’abord, la spécialisation du secteur portuaire ostroprussien (bois à Memel, céréales à Königsberg), qui, pour Memel, est d’ailleurs concurrencé par le marché du bois scandinave. Ensuite, sa perte d’importance au niveau international face à l’accroissement de la part du commerce intérieur suite à l’unification allemande, conjointement à l’essor des ports russes de la Baltique. Ceux-ci s’emparent d’une partie des flux commerciaux des principaux ports de la province, et la Prusse-Orientale voit son rôle d’intermédiaire entre la Russie et ses partenaires d’Europe occidentale s’amenuiser de manière de plus en plus cruelle. Tout ceci ne doit toutefois pas faire oublier la réelle importance de ces ports dans les transactions commerciales en Europe et permet d’en réenvisager la place pour l’ensemble du commerce baltique.
Le pouvoir politique des langues
Journée d'étude organisée par Sciences-Po Strasbourg
2 février 2017
Research Interests:
"L'Europe médiane dans l'Europe"
Journée d'études à la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg, organisée par le GDR Europe médiane
29 janvier 2016