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La mobilisation politique des femmes devient, à la Libération, un enjeu bien connu de la politique religieuse du Parti communiste italien de Togliatti. Les discussions antérieures le sont beaucoup moins. Cet article met en lumière des... more
La mobilisation politique des femmes devient, à la Libération, un enjeu bien connu de la politique religieuse du Parti communiste italien de Togliatti. Les discussions antérieures le sont beaucoup moins. Cet article met en lumière des débats énergiques, suscités par des militantes, autour de la question religieuse. Ces polémiques révèlent, au lendemain de la fondation du PCd'I (janvier 1921) jusqu'à la montée du fascisme (automne 1922), un conflit entre ceux qui défendent la ligne du parti en matière religieuse et celles qui estiment que des nuances sont nécessaires pour obtenir l'adhésion des femmes. La virulence des réponses venues de la base masculine du parti mais aussi des cadres, disqualifiant les propositions de leurs camarades femmes au nom d'un partage sexué du travail militant, justifie ici un recours à la catégorie du genre. On se propose ainsi d'engager une analyse historico-critique et stylistique des stratégies argumentatives déployées dans les pages de "L'Ordine nuovo" (dans les tribunes réservées aux femmes mais pas seulement), "Il Comunista" et la revue féminine "Compagna". Ces documents, enrichis par plusieurs archives du PCI, illustrent l'effervescence des organisations communistes féminines au lendemain de la scission de Livourne et la richesse du débat sur la religion alors que le parti communiste fait ses premiers pas : une vitalité étouffée et condamnée à l'oubli par le tournant politique de la Marche sur Rome.
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Le concept d’hégémonie, au coeur de la recherche d’Antonio Gramsci, est indissociable d’une réflexion de fond sur la religion. La religion désigne chez Gramsci tantôt les religions historiques, en particulier le catholicisme, tantôt une... more
Le concept d’hégémonie, au coeur de la recherche d’Antonio Gramsci, est indissociable d’une réflexion de fond sur la religion. La religion désigne chez Gramsci tantôt les religions historiques, en particulier le catholicisme, tantôt une conception du marxisme comme hérésie du libéralisme issue des groupes subalternes. Dès ses années turinoises, Gramsci décrit le socialisme comme une foi religieuse substituant à l’horizon surnaturel du christianisme un projet concret et rationnel. La montée du fascisme l’oblige à se confronter plus directement aux institutions et à la culture catholiques, à leur fonction de direction intellectuelle et politique, notamment auprès des masses paysannes. Cette confrontation prépare le tournant décisif qui s’opère pour Gramsci lors du Concordat de 1929 entre l’État fasciste et l’Église catholique. Commençant alors à rédiger ses Cahiers de prison, il étudie à travers cette actualité politico-religieuse le rapport d’influence réciproque entre économie, culture et politique. À cet effet, il trouve dans la praxis éditoriale, militante et missionnaire de la Compagnie de Jésus le paradigme d’une conquête hégémonique menée sur de multiples fronts. Le « pouvoir indirect » des jésuites s’impose ainsi comme modèle et contre-modèle, admiré pour son efficacité mais condamné pour sa rigidité autoritaire. Gramsci oppose donc à la dérive disciplinaire du jésuitisme un parti politique moderne porteur d’une hégémonie activement religieuse, c’est-à-dire associant les subalternes à l’élaboration d’une conscience et d’une volonté collectives.
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The rejection of sociology is a Leitmotiv of Gramsci's writings. According to him, sociologyis abstract, naturalistic and dogmatic conception of knowledge that arose in the framework of the socialist positivism. However, Gramsci is not... more
The rejection of sociology is a Leitmotiv of Gramsci's writings. According to him, sociologyis abstract, naturalistic and dogmatic conception of knowledge that arose in the framework of the socialist positivism. However, Gramsci is not against any development within social sciences. Indeed, the philosophy of praxis aims to connect practice and theory in order to establish a successful political action. Given that, religion is an excellent example of the way in which Gramsci describes the political meaning of knowledge. The Catholic Church, in particular, embodies an ideology that is immanent and functional to an organised collectivity. Unlike positivists, Gramsci does not approach religion as the "empire of the irrational" but as the very essence of society. The political thought of the Prison Notebooks is based on an anti-deterministic interpretation of Marx, rather than on an anti-religious reading of Marxism. Religion is not suspicious as such; Gramsci is rather polemical against any theory that is not anchored into social life and that not represent, so to say, a political "translation" of it.
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Seminario di storia della filosofia (dedicato ai Quaderni del carcere di Antonio Gramsci) di Gianni Francioni e Giuseppe Cospito, Università di Pavia, il 4 aprile 2024
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Cycle de colloques internationaux : Catholicisme et anticommunisme : l'apogée du pontificat de Pie XII (Rome, Fribourg, Paris)
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Université de Grenoble - 27-28 juin 2022
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Université Paris 1 - octobre 2021
Université Roma 3 - 16 juin 2022
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Condamné par le Saint-Office en 1958 sous Pacelli, célébré en 2017 par Bergoglio, le prêtre don Lorenzo Milani a perdu dans l’intervalle toute odeur d’hérésie pour le monde catholique. Mais il n’a pas perdu à gauche son odeur de sainteté... more
Condamné par le Saint-Office en 1958 sous Pacelli, célébré en 2017 par Bergoglio, le prêtre don Lorenzo Milani a perdu dans l’intervalle toute odeur d’hérésie pour le monde catholique. Mais il n’a pas perdu à gauche son odeur de sainteté : la fameuse « lettre à une professeure » (le genre n’est pas indifférent), ou Lettera a una professoressa (1967), célébrée en son temps par Pasolini, est restée une référence incontournable, mythique, de toute vision pédagogique progressiste en Italie. Le lumineux petit essai d’Adolfo Scotto di Luzio illustre ce que l’historien peut faire de mieux au mythe, fût-il réputé progressiste : le retirer, pour mieux le rendre, à l’imagination politique collective, après seulement l’avoir soumis à un soigneux décapage historiciste.