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  • Postdoctoral researcher. Literature, Sociology and Law. I work on Literature and Hate Speech / Hate Crimes. Aeras stu... moreedit
Cet ouvrage analyse sur le temps long et avec un éventail disciplinaire large la fabrique de la race dans la Caraïbe. Après une exploration des divers champs de la racialisation, les contributions s’intéressent aux effets de tabous et... more
Cet ouvrage analyse sur le temps long et avec un éventail disciplinaire large la fabrique de la race dans la Caraïbe. Après une exploration des divers champs de la racialisation, les contributions s’intéressent aux effets de tabous et d’invisibilisation liés à la race.
Nombre de pages : 258
Co-édité avec Marine Cellier et Sylvain Lloret. Préface d'Audrey Célestine

Liste des auteurs :
Jean-Luc Bonniol
Audrey Célestine
Carlo Célius
Marine Cellier
Justin Daniel
Amina Damerdji
Elsa Dorlin
Tina Harpin
Arturo Morgado Garcia
Sébastien Nicolas
Matthieu Renault
Éric Roulet
In 1966, seven years after the advent of the Cuban revolution, a new poetic group was born around the magazine El caimán barbudo, affiliated to the Communist Party of Cuba. Their writing is turbulent, original, combining adherence to the... more
In 1966, seven years after the advent of the Cuban revolution, a new poetic group was born around the magazine El caimán barbudo, affiliated to the Communist Party of Cuba. Their writing is turbulent, original, combining adherence to the regime and playful distance. The evolution of freedom of expression in Cuba and the national and international repercussions of their works, will push some of them on the path of exile and dissidence, others to find a singular way on the island. In 1996, a final attempt to reunite the group through the pages of the Madrid-based journal Encuentro de la cultura cubana redraws their ties. Combining literary studies and social sciences, this book traces the untold history of this group during the second half of the twentieth century and analyzes the way in which literature reinvents itself according to the political upheavals.
Through the study of three pamphleteer authors, Renaud Camus in France, Oriana Fallaci in Italy, and Fernando Vallejo in Colombia, this article explores the impact of recent legislations against hate speech on the literary field. It... more
Through the study of three pamphleteer authors, Renaud Camus in France, Oriana Fallaci in Italy, and Fernando Vallejo in Colombia, this article explores the impact of recent legislations against hate speech on the literary field. It determines how literature, especially pamphlets, allows the reactionary ideological offensive to attempt to circumvent the law and studies the characterizing trait of this new twenty-first century pamphlet: the rhetoric of reversal.
Dans son dernier « roman » d’été, l’hebdomadaire Valeurs actuelles cible violemment la députée Danièle Obono. Les railleries et l’ensemble du propos dégradant la ramènent à son origine, à la couleur de sa peau ainsi qu’à sa corporalité de... more
Dans son dernier « roman » d’été, l’hebdomadaire Valeurs actuelles cible violemment la députée Danièle Obono. Les railleries et l’ensemble du propos dégradant la ramènent à son origine, à la couleur de sa peau ainsi qu’à sa corporalité de femme. Cet article montre comment l’habillage éditorial « littéraire » de ce texte ainsi que les rouages de la fiction, visent, pour l’auteur par ailleurs anonyme, à se déresponsabiliser de ses propos haineux.
Amina Damerdji, universitaire et écrivain, membre de la rédaction de Tracés, est actuellement chargée de recherche au FNRS. Après une thèse sur la trajectoire des premiers poètes officiels de la Révolution cubaine (1966-2002) entre La... more
Amina Damerdji, universitaire et écrivain, membre de la rédaction de Tracés, est actuellement chargée de recherche au FNRS. Après une thèse sur la trajectoire des premiers poètes officiels de la Révolution cubaine (1966-2002) entre La Havane et Madrid, qui associait déjà les méthodes de la sociologie à celles des études littéraires, elle s’intéresse à la réception des discours de haine, en particulier quand ils se présentent comme « littéraires ». Pour ce faire, elle couple à l’étude des œuvres un double travail d’archives et de terrain (entretiens, assistance aux procès...).
Editorial du numéro "Matières vivantes" de la revue Tracés, coordonné par Amina Damerdji, Anthony Pecqueux et Matthieu Renault
In 1966, under the patronage of the Cuban Communist Party, the first official poets of the Cuban Revolution founded a journal entitled The Bearded Caiman. This ‘beard’ was a reference to the beards often maintained by former Revolutionary... more
In 1966, under the patronage of the Cuban Communist Party, the first official poets of the Cuban Revolution founded a journal entitled The Bearded Caiman. This ‘beard’ was a reference to the beards often maintained by former Revolutionary fighters in remembrance of combat, which had become a revolutionary insignia which merged masculine identity with political identity. Starting in 1966, these young, smooth-faced poets brandished their discursive beards as one would have displayed a red star. Yet, to what extent did their virile displays amount to political displays? How was the “new man”, ushered in by political leaders, supposed to articulate gender and political commitment? And how should excessive, borderline parodic gender performances in these texts be interpreted? To answer these questions, we must first examine the political and gendered dictates weighing on the official poets, as well as on the whole literary field. We must thus consider their gender performance, in their texts and in their social performances, as the deliberate casting of a doubt over their political commitment. Could the object of the parody be the revolutionary subject rather than the gendered subject?
En 1996, Jesús Díaz, écrivain cubain récemment exilé, fondait à Madrid sa troisième revue, Encuentro de la cultura cubana dont un des objectifs était de construire « l’archive » plurielle – transcendant le clivage entre La Havane et Miami... more
En 1996, Jesús Díaz, écrivain cubain récemment exilé, fondait à Madrid sa troisième revue, Encuentro de la cultura cubana dont un des objectifs était de construire « l’archive » plurielle – transcendant le clivage entre La Havane et Miami – de la « mémoire » cubaine. Malgré de timides réformes induites par l’écroulement de l’URSS, la stabilité du régime révolutionnaire en 1996 rend cette approche mémorielle quelque peu déroutante. Après avoir interrogé et analysé sa fabrique dans les nouvelles conditions d’exil, cette contribution questionne la non moins déconcertante centralité de la littérature dans le projet politique d’Encuentro. À la rescousse d’une nation déterritorialisée, le texte fournirait à la fois un lieu et un modèle de démocratie.
Cet article s’intéresse à la production d’un groupe de jeunes poètes facétieux réunis autour d’une revue, El Caimán Barbudo (Le Caïman barbu), fondée en 1966 à La Havane. Leur attitude et leurs textes révèlent un positionnement... more
Cet article s’intéresse à la production d’un groupe de jeunes poètes facétieux réunis autour d’une revue, El Caimán Barbudo (Le Caïman barbu), fondée en 1966 à La Havane. Leur attitude et leurs textes révèlent un positionnement idéologique original : tout en proclamant un engagement révolutionnaire pur, enthousiaste et authentique, ils mettent en avant leur amour du jeu, de la légèreté et donc leur refus de la gravité, de la solennité et du sérieux. Face à la tonalité extrêmement sérieuse des discours d’un régime qui rappelle sans cesse la grandeur de la révolution et l’immensité des tâches à accomplir, ce ludisme peut sembler paradoxal. La notion de matérialisme, définie non pas dans un sens philosophique rigoureux mais comme une attention particulière (voire exclusive) accordée aux choses du monde physique et sensible, pourrait permettre de résoudre ce paradoxe. En effet, s’inscrivant dans la lignée des poètes qui les précèdent, les caïmans manient une forme de prosaïsme en accord avec le matérialisme athée du régime. Toutefois, la distance humoristique qu’ils y associent par leurs jeux poétiques ajoute une portée subversive à leurs écrits.
Dans Esthétique et théorie du roman, Mikhaïl Bakhtine émet l'hypothèse suivante: la frontière entre privé et public n'existait pas chez l'homme grec de l'époque classique. Selon le critique, ce fut sur l'agora et en public que la... more
Dans Esthétique et théorie du roman, Mikhaïl Bakhtine émet l'hypothèse suivante: la frontière entre privé et public n'existait pas chez l'homme grec de l'époque classique. Selon le critique, ce fut sur l'agora et en public que la conscience biographique naquit sous la forme de l'enkomion, éloge funèbre qui relatait la vie du mort. Alors, « toute l'existence était visible et audible ». Ainsi, cette pratique littéraire façonna – ou participa du moins à façonner – une image de l'homme totalement extravertie, un homme, comme dit Bakhtine, « ouvert de toutes parts ». Dans cette représentation de l'homme, le secret, l'intime, le privé n'avaient pas de place. Toute l'existence était conçue comme publique. Cette cohésion de l'homme public grec amène le critique russe à la conclusion suivante : « Il est évident que dans ces conditions, il ne pouvait y avoir de différences radicales entre l'attitude vis-à-vis de la vie d'autrui et de la sienne propre, autrement dit, entre les points de vue biographiques et autobiographiques ». C'est seulement plus tard, au moment où l'unité de l'homme public se décomposa, que l'on commença à différencier la glorification d'autrui de l'auto-glorification, à se demander s'il était permis de faire son éloge. Mikhaïl Bakhtine s'appuie sur la première autobiographie grecque ( Le Discours d'Isocrate sur lui-même aussi appelé Sur l'Antidosis) pour montrer qu'elle se construit sur le même schéma que celui de l'enkomion et qu'à l'époque classique, il n'y avait pas de différence entre autobiographie et biographie. On écrivait sur soi comme sur un autre. Je vais tâcher de montrer que si l'on peut parler d'autobiographie dans le cas du Cancionero y romancero de ausencias de Miguel Hernández – et nombreux furent ceux qui employèrent ce terme pour désigner l'œuvre – c'est uniquement si au préalable on admet que le point de vue autobiographique est identique au point de vue biographique qui s'élabore dans son œuvre antérieure, notamment dans les élégies encomiastiques – véritables enkomion – de Viento del Pueblo. Ainsi, je commencerai par comparer l'expérience de la guerre civile espagnole à celle de l'agora en y proposant une prise de conscience biographique similaire. L'analyse des élégies (explicites et implicites) de Viento del Pueblo permettra de dégager une nouvelle image de l'homme – conçu comme extériorité – qui irriguera l'écriture du Cancionero.
Cet article questionne la place de l'exil, entendu comme condition de production littéraire, dans la trajectoire du militant cubain Jesús Díaz. L'article compare deux versions du roman Les Paroles perdues : la version cubaine censurée au... more
Cet article questionne la place de l'exil, entendu comme condition de production littéraire, dans la trajectoire du militant cubain Jesús Díaz. L'article compare deux versions du roman Les Paroles perdues : la version cubaine censurée au moment où elle allait être imprimée et la version espagnole publiée et finaliste du prestigieux prix Nadal.

Este artículo cuestiona el impacto del exilio en la reescritura de sí y de la Historia a partir del caso de Las Palabras perdidas, novela del escritor cubano Jesús Díaz, exiliado en febrero de 1991. Esta novela relata la historia del grupo de escritores al que pertenecía Jesús Díaz y que fueron los primeros escritores oficiales de la Revolución cubana antes de ser censurados por el poder. Ahora bien, esta novela vivió una doble trayectoria: mientras que la primera versión, a punto de publicarse en Cuba, estaba censurada in extremis cuando Díaz rompió públicamente con el régimen, la segunda versión, reelaborada, conoció una publica-ción exitosa en España. El acceso a los archivos privados de Jesús Díaz nos permite compara la primera versión cubana y la segunda versión española y medir el impacto del exilio del autor en la reescritura de su novela autobiográfi-ca. Palabras clave: Exilio, revolución, censura, juego, autobiografía, campo litera-rio.
In 1966, six years after the formation of the Oulipo group and in the very different context of Cuban Revolution, a 14 poets group gathered together around a journal, The Bearded Caiman, the cultural supplement of Young Communist Union’s... more
In 1966, six years after the formation of the Oulipo group and in the very different context of Cuban Revolution, a 14 poets group gathered together around a journal, The Bearded Caiman, the cultural supplement of Young Communist Union’s journal. What characterizes them both in their  texts and in their social fabrication is a propensity in the game without border. The fact that this official poetic youth puts the game at the hearth of her practices may appear to be paradoxical. Don’t we expect more gravity in the case of the bards of the Revolution ? I propose two keys of understanding of this paradox. By considering at first their games of rules (based on strong constraints) as an answer to the disturbance on one hand of the literary field in full reconstruction, and, on the other hand, to the metric disturbance which define the colloquialism, the dominant poetic movement in Latin America then. My second hypothesis concerns the type of interaction that these games institute with the reader : the saturation of quotation and references to literary or political hypotexts in the form of games (riddles, puzzles, pastiches) shape a horizon of expectation at the reader who moved then in researcher of indications. I shall lean here on the metatextuel theory of Bernard Magné defined as a « autonomous reading pedagogy » and « writing pedagogy » which take its sense with the prospect of writing workshops for example and of a will more globally educative peculiar to the program of the Cuban Revolution. My study will also envisage kinships of structures between the oulipian group and the bearded caimans. It will polarize on the study of the texts of Luis Rogelio Nogueras, Cuban Pérec red-haired person, the most important author of the group
Ce numéro de Tracés cherche à promouvoir des démarches scientifiques en sciences sociales qui ont à cœur de rematérialiser leurs objets, de donner vie à une matière trop souvent considérée comme inerte et de réexaminer les rapports entre... more
Ce numéro de Tracés cherche à promouvoir des démarches scientifiques en sciences sociales qui ont à cœur de rematérialiser leurs objets, de donner vie à une matière trop souvent considérée comme inerte et de réexaminer les rapports entre les mondes humains et non humains, au-delà des dichotomies. S’appuyant sur les renouveaux tant empiriques que conceptuels portés par le courant dit des « nouveaux matérialismes », ce volume entend les mettre au travail sans craindre de les confronter à d’autres univers théoriques et sans donner congé à des formes plus classiques de matérialisme non réductionniste, en particulier issues de la tradition marxiste. Ce numéro de Tracés dresse un panorama d’approches contemporaines de la matière en empruntant trois directions complémentaires. La première se concentre sur les enjeux scientifiques, éthiques et politiques de la prise en compte des organismes vivants, humains et non humains, dans leur matérialité. La deuxième s’intéresse aux relances et reconfigurations du matérialisme historique quand il se trouve aux prises avec des problèmes qu’il avait, certes, parfois anticipés, mais le plus souvent négligés. La troisième est une plongée dans les diverses recompositions suscitées par ces perspectives qui remettent radicalement en question les grands partages ontologiques et épistémologiques et qui interrogent le statut et le rôle que jouent les récits sensibles dans nos existences comme dans la fabrique du savoir.
En considérant les chaînes du travail éditorial, les temporalités et les conditions sociales de production comme la place des différent-e-s actrices et acteurs dans l’élaboration des revues scientifiques, ce numéro hors-série de Tracés... more
En considérant les chaînes du travail éditorial, les temporalités et les conditions sociales de production comme la place des différent-e-s actrices et acteurs dans l’élaboration des revues scientifiques, ce numéro hors-série de Tracés veut réfléchir aux effets du format revue sur la production et la réception du savoir en sciences humaines et sociales. Il invite des études réflexives par des membres de différentes revues, jeunes ou plus installées, ainsi que des analyses transverses intéressant plus généralement les revues. Dans « Faire revue », trois dimensions essentielles sont analysées. Une première perspective définit la revue comme un lieu de pouvoir, où le statut professionnel et le profil sociologique de ses membres, le rôle attribué à chacun-e, ainsi que les thèmes abordés ou les modalités de traitement des articles interrogent en son cœur les rapports entre pouvoir et savoir scientifique. La deuxième dimension est celle des conditions de travail et de l’économie des revues. Quels sont leurs financements et les choix stratégiques qui bien souvent en dépendent ? Pourquoi une revue passe-t-elle au tout numérique tandis qu’une autre fait le choix du papier et d’un travail graphique soigné ? La question de l’accès libre est-elle purement financière ? Quels effets produisent les environnements électroniques de publication sur les métiers de la chaîne éditoriale ? Nous intéresse ici l’incidence de ces dimensions sur les conditions matérielles de production de la revue. Enfin, celle-ci est pensée pour être lue. Interroger la réception, réelle et souhaitée, les écarts ou mises à l’écart, permet de comprendre aussi comment s’oriente la production du savoir à travers des cas singuliers.
Cette communication entend montrer comment, dans un corpus poétique cubain des années 1980, la critique politique se replie discrètement dans la sphère intime de l’amour. Je m'appuie en particulier sur un poème sur Darwin et l'amour, de... more
Cette communication entend montrer comment, dans un corpus poétique cubain des années 1980, la critique politique se replie discrètement dans la sphère intime de l’amour. Je m'appuie en particulier sur un poème sur Darwin et l'amour, de Victor Casaus, qui souligne ironiquement les limites d’une pensée matérialiste rationaliste, telle qu’ont pu la promouvoir certains secteur de la Révolution.
Journée d'études : Pour une critique matérialiste des oeuvres littéraires
Research Interests:
Dans Le Mai 68 des écrivains. Crise politique et avant-gardes littéraires récemment paru en janvier 2018, Boris Gobille analyse l’impact de l’événement de mai 68 sur le champ littéraire français ainsi que les conséquences proprement... more
Dans Le Mai 68 des écrivains. Crise politique et avant-gardes littéraires récemment paru en janvier 2018, Boris Gobille analyse l’impact de l’événement de mai 68 sur le champ littéraire français ainsi que les conséquences proprement politiques de cet impact. À Cuba, l’avènement de la Révolution en 1959 a été un événement politique mais aussi un événement littéraire. Des moyens et un statut inédits ont été donnés aux écrivains de l’île ; dans un cadre plus ou moins défini par les dirigeants politiques, ils ont été invités à prendre part à la parole publique ; un mouvement poétique, le colloquialisme qui veut, en accord avec l’idéologie de la Révolution, démocratiser la parole poétique, est devenu hégémonique. Aussi parler de mai 68 à Cuba, alors que neuf ans se sont déjà écoulés et que la Révolution connaît un processus d’institutionnalisation marqué par la fondation du Parti Communiste en 1965 peut paraître décalé à la fois du point de vue politique et du point de vue du fait littéraire. En effet, le processus d’institutionnalisation touche aussi le champ littéraire structuré par l’Union Nationale des Artistes et Écrivains de Cuba, par la Casa de las Américas et par un dispositif éditorial qui, en 1967, devient entièrement nationalisé. Ce cadre institutionnel peut inviter à lire mai 68 à Cuba comme un « non-événement » politique. Cette assertion, discutable, l’est encore plus pour le fait littéraire. Sans chercher à rabattre l’évènement littéraire français sur l’événement littéraire cubain et en adoptant une chronologie plus large que celle des seuls mois de mai et juin, cette communication cherchera à montrer comment, précisément en mai 68, deux évènements littéraires (l’éviction de l’avant-garde poétique officielle du Caimán Barbudo en janvier 1968 et les polémiques autour du prix Julian del Casal de l’UNEAC en octobre 1968), ont interpelé les institutions politiques. Inversant la perspective de Boris Gobille qui confronte le politique dans ses états critiques et le littéraire dans ses logiques d’avant-gardes, nous chercherons à montrer comment à Cuba, en 1968, le littéraire dans ses logiques d’avant-garde institutionnalisée a pu créer une crise politique.
Raúl Rivero a fait partie du groupe de poètes réunis autour de la revue El Caimán Barbudo affiliée au Parti Communiste de Cuba. Dans les années 1970 et même pendant la période de forte censure et répression dans les milieux culturels... more
Raúl Rivero a fait partie du groupe de poètes réunis autour de la revue El Caimán Barbudo affiliée au Parti Communiste de Cuba. Dans les années 1970 et même pendant la période de forte censure et répression dans les milieux culturels appelée « Quinquennat gris » (1971-1976), il était l’un des rares poètes de l’île à pouvoir publier et, de surcroît, à être primé. Aujourd’hui exilé en Espagne après une campagne internationale pour sa libération de prison en 2003, il définit celui qu’il était comme un « poète public ». En effet, depuis sa rupture avec le régime en 1991, son écriture a changé. Elle est plus intime, moins tournée vers le dehors. Il la définit comme « une médecine privée ». La question que nous poserons est la suivante : quelle est l’incidence de son engagement puis de son désengagement sur son rapport public puis privé à l’écriture poétique ?
Cette intervention cherche à répondre à la question suivante : quel fut l’impact de l’institutionnalisation de la Révolution cubaine sur l’espace littéraire ? J’analyserai d’abord la peau de chagrin coloniale dont hérite la Révolution en... more
Cette intervention cherche à répondre à la question suivante : quel fut l’impact de l’institutionnalisation de la Révolution cubaine sur l’espace littéraire ? J’analyserai d’abord la peau de chagrin coloniale dont hérite la Révolution en défendant l’idée qu’on ne peut pas parler de « champ », au sens où Bourdieu l’entend, pour cette période. Dans un second temps, j’envisagerai la structuration de cet espace littéraire par l’État révolutionnaire. Je présenterai le cas cubain comme une réhabilitation possible de la notion d’hétéronomie en questionnant le rapport entre la forte dépendance politique des écrivains et l’essor spectaculaire de la production littéraire. Pour finir j’interrogerai la centralité du genre poétique dans ce nouveau champ littéraire cubain. Je fournirai deux éléments de réponse : le rôle de l’émotion dans l’esthétique officielle et, en me servant des acquis de la poétique historique, la rivalité entre journalisme et littérature.
Les premiers poètes officiels de la Révolution Cubaine fondèrent en 1966, sous le patronage du Parti Communiste Cubain, une revue nommée Le Caïman barbu. « Caïman » désignait la forme de l’île tandis que la barbe renvoyait à celle des... more
Les premiers poètes officiels de la Révolution Cubaine fondèrent en 1966, sous le patronage du Parti Communiste Cubain, une revue nommée Le Caïman barbu. « Caïman » désignait la forme de l’île tandis que la barbe renvoyait à celle des guérilléros revenus de la Sierra en 1959 lors du triomphe de la Révolution. La barbe, souvent conservée en mémoire du combat, était en effet devenue un insigne révolutionnaire confondant identité virile et identité politique. Ces jeunes poètes imberbes brandissaient ainsi une barbe discursive comme ils auraient arboré une étoile rouge. Mais jusqu’où la démonstration de virilité valait-elle pour démonstration politique ? Comment cet « homme nouveau » que les dirigeants politiques appelaient de leurs vœux devait-il articuler genre et engagement ? Et quel sens donner aux performances de genre excessives, frisant la parodie, dans les textes de ces poètes ? Pour répondre à ces questions il faudra tout d’abord examiner les prescriptions politico-genrées qui pesaient sur eux en particulier, en tant que poètes officiels, mais aussi sur l’ensemble du champ littéraire (interdiction de la part du Parti Communiste de publier un écrivain homosexuel, éviction d’un groupe rival composé d’homosexuels moins militants etc). On envisagera ensuite la performance de genre dans leurs textes et dans leurs mises en scènes sociales comme un trouble délibérément jeté sur leur engagement politique. Et si la coquille vide n’était pas le sujet genré mais le sujet révolutionnaire ?
En 1966, la Révolution cubaine se dote de ses premiers poètes officiels, réunis autour de la revue Le Caïman barbu, supplément culturel du journal de l'Union de la Jeunesse Communiste. Les "caïmans barbus" ont alors en charge de... more
En 1966, la Révolution cubaine se dote de ses premiers poètes officiels, réunis autour de la revue Le Caïman barbu, supplément culturel du journal de l'Union de la Jeunesse Communiste. Les "caïmans barbus" ont alors en charge de construire, par leur travail poétique, une mythification de l'histoire révolutionnaire cubaine et de celle de pays alliés (Russie, République Démocratique du Vietnam, Chili de Allende, Angola). Or, la portée symbolique de ces héros et récits extraordinaires se fonde chez eux sur une transformation émotionnelle de l'histoire révolutionnaire. Tout en reprenant l'eschatologie marxiste, les caïmans barbus vident en effet de leur logique rationnelle les récits officiels jusqu'à les rendre parfois difficilement acceptables par le régime. Ce traitement émotionnel peut en effet être à double tranchant : il sert l'adhésion quand il est colère contre l'ennemi ou admiration et identification à des héros mais devient dangereux quand il montre trop d'empathie pour certaines positions critiques, même mineures en menaçant, selon le régime, le jugement moral du lecteur. Cette ambigüité émotionnelle, parfois condamnée comme un excès lyrique par les critiques, leur vaudra d'être disqualifiés par le régime, obligeant un grand nombre d'entre eux à l'exil. Depuis l'Espagne ou depuis les geôles castristes, ils réécrivent alors ces mythes de façon négative et avec un pathos dont une des visées est l'obtention de soutiens financiers et politiques à l'étranger. Ce sera notamment le cas du gouvernement espagnol qui finança, à hauteur de plusieurs centaines de milliers d'euros, la nouvelle revue du groupe du Caïman barbu. Cette communication visera donc à interroger le rôle politique et littéraire de l'émotion dans la construction des mythes révolutionnaires poétiques des caïmans barbus, de la fondation du groupe en 1966 à son exil en Espagne dans les années 1990.
El propósito de esta ponencia es mostrar como una categoría política - la de joven - creada al principio de la Revolución cubana tuvo una repercusión central en el campo literario de la misma época.
En 1966, six après la formation de l’OULIPO et dans le contexte fort différent de la Révolution cubaine, un groupe de 14 poètes se réunit autour de la revue Le Caïman barbu, supplément culturel du journal de l’Union des Jeunes... more
En 1966, six après la formation de l’OULIPO et dans le contexte fort différent de la Révolution cubaine, un groupe de 14 poètes se réunit autour de la revue Le Caïman barbu, supplément culturel du journal de l’Union des Jeunes Communistes. Ce qui les caractérise alors, tant dans leurs textes que dans leurs mises en scènes sociales, est une propension sans borne pour le jeu. Que cette jeunesse poétique « officielle » place le jeu au coeur de ses pratiques paraît paradoxal. N’attendrait-on pas du sérieux chez les chantres de la Révolution ? Je propose deux clefs de compréhension de ce paradoxe. En envisageant d’abord leurs jeux de règles (fondés sur des contraintes formelles fortes) comme une réponse au dérèglement d’une part du champ littéraire en pleine (re)construction, et d’autre part, au dérèglement métrique qui définit le colloquialisme, le mouvement poétique alors dominant en Amérique Latine. Ma deuxième hypothèse concerne le type d’interactions que ces jeux instaurent avec le lecteur : la saturation de citations et références à des hypotextes littéraires ou politiques sous forme de jeux (devinettes, puzzles, pastiches) façonnent un horizon d’attente chez le lecteur qui se mue alors en chercheur d’indices. Je m’appuierai ici sur la théorie du métatextuel de Bernard Magné définie comme une « pédagogie lectorale autonome » et une « pédagogie scripturale », qui prend son sens dans la perspective d’ateliers d’écriture par exemple et d’une volonté plus globalement éducatrice propre au programme de la Révolution cubaine. Mon étude envisagera aussi des parentés de structures entre le groupe oulipien et les caïmans barbus. Elle se polarisera sur l’étude des textes de Luis Rogelio Nogueras, le Pérec cubain roux, auteur le plus important du groupe.
Journée d'études "La littérature au tribunal. Liberté d'expression et lutte contre la haine : comment juger les textes littéraires ?"

UCLouvain, 15 décembre 2022
JOURNÉE TRACÉS, Hors-série 2020 SCIENCES SOCIALES et RÉSEAUX SOCIAUX NUMÉRIQUES 13 décembre, 2019, EHESS, Amphithéâtre Furet. Coordination : Annabelle Allouch; Amina Damerdji; Camille Paloque-Berges et le Comité de rédaction de la Revue... more
JOURNÉE TRACÉS, Hors-série 2020
SCIENCES SOCIALES et RÉSEAUX SOCIAUX NUMÉRIQUES
13 décembre, 2019, EHESS, Amphithéâtre Furet.

Coordination : Annabelle Allouch; Amina Damerdji; Camille Paloque-Berges et le Comité de rédaction de la Revue Tracés.
Cette journée s'insère dans le cycle thématique les « SHS au travail » de la revue Tracés, après deux premières journées ayant donné lieu à des hors-série : « Données » (en cours de parution) et « Faire revue » (2018).

Elle vise à étudier l'impact des réseaux sociaux sur la production, la diffusion et la structuration des sciences sociales, ainsi que sur le rôle du chercheur dans la cité. On se concentrera de manière indifférenciée sur les principaux réseaux sociaux numériques (RSN) généralistes (Twitter, Facebook, Instagram, etc.) mais aussi sur ceux destinés aux enseignants-chercheurs (Academia, Researchgate, HAL-SHS, etc.) et à tous les réseaux sociaux numériques pris dans leur diversité. Sans se limiter à la question de la production et de la circulation des big data, l'un des enjeux de la journée consistera à identifier comment les pratiques sur les réseaux sociaux numériques interrogent, infléchissent et contraignent les pratiques des SHS, dans leurs dimensions scientifiques, pédagogiques et de vulgarisation scientifique, mais aussi politique et sociologique.

La journée sera composée de quatre tables rondes.
Journée d’étude Tracés : « Ce que la revue fait aux sciences humaines et sociales », Paris, 30 mars 2018 – CNRS, salle Pouchet. 9h30 Introduction à la journée 9h45 Table-ronde 1 « La revue comme lieu de pouvoir » (présentée et coordonnée... more
Journée d’étude Tracés : « Ce que la revue fait aux sciences humaines et sociales », Paris, 30 mars 2018 – CNRS, salle Pouchet.

9h30 Introduction à la journée
9h45 Table-ronde 1 « La revue comme lieu de pouvoir »
(présentée et coordonnée par S. Hayat)

13h30 Table ronde 2 « Économie et production matérielle de la revue » (présentée et coordonnée par N. La Valle)

16h30 Table-ronde 3 « Formats, diffusion, réception »
(présentée et coordonnée par A. Damerdji)
Research Interests:
Laboratoire pour de nouvelles approches historiques, sociologiques, anthropologiques, littéraires et artistiques, l’espace caribéen insulaire et continental constitue un observatoire privilégié pour questionner les théories mobilisées... more
Laboratoire pour de nouvelles approches historiques, sociologiques, anthropologiques, littéraires et artistiques, l’espace caribéen insulaire et continental constitue un observatoire privilégié pour questionner les théories mobilisées pour penser la « race » sur le temps long, de l’époque moderne à nos jours. Des phénomènes historiques transnationaux majeurs – impérialismes, migrations massives libres et forcées, colonisation et décolonisation – ont marqué l’espace caribéen et ont mobilisé la notion de race. Syncrétisme, branchement, transculturalisme, hybridité, créolisation, métissage, tout-monde : lequel de ces termes est le plus à même de dire la réalité de cet espace ? L’approche choisie interroge en outre le rôle de la « race » dans les constructions politiques caribéennes de l’époque moderne à nos jours. Quels types d’acteurs, de systèmes politiques et économiques ont construit cette « racialisation » des rapports sociaux ? La question de la « race » se retrouve enfin de manière prégnante dans l’art et la littérature caribéenne, qui se font l’écho des inégalités sociales héritées du système de hiérarchisation raciale. Il s’agira de comprendre en quoi les représentations de la « race » dans le domaine culturel traduisent la difficulté des sociétés caribéennes à s’approprier une identité marquée par les histoires impériales.
Research Interests:
Para esta séptima edición, las JJA se realizaron en las instalaciones del ColMich (Colegio de Michoacán), en Zamora (Michoacán, México), y en las instalaciones de la UNED (Universidad Nacional de Educación a Distancia, Madrid, España),... more
Para esta séptima edición, las JJA se realizaron en las instalaciones del ColMich (Colegio de Michoacán), en Zamora (Michoacán, México), y en las instalaciones de la UNED (Universidad Nacional de Educación a Distancia, Madrid, España), gracias a la colaboración con la Casa de Velázquez) los días 2 y 3 de junio de 2016. Se dedicaron al análisis de la cuestión de los particularismos y de la patrimonialización en las Américas. El formato mezcló conferencias magistrales, talleres y discusiones en torno a trabajos de investigación en desarrollo. El objetivo fue reunir durante dos días a unos 25 jóvenes e investigadores confirmados provenientes del ámbito de las ciencias sociales (geografía, urbanismo, historia, sociología, antropología, ciencia política, arqueología, etc.).
Ce numéro de la revue Tracés entend rassembler des démarches qui ont à cœur de re-matérialiser leurs objets et de considérer comme vivante la matière ainsi interrogée. En parlant de « matières vivantes », nous engageons les auteurs et les... more
Ce numéro de la revue Tracés entend rassembler des démarches qui ont à cœur de re-matérialiser leurs objets et de considérer comme vivante la matière ainsi interrogée. En parlant de « matières vivantes », nous engageons les auteurs et les autrices à considérer cette matérialité comme constitutive des objets qu’elles ou ils étudient. Les propositions pourront aborder (notamment) les processus concrets de re-matérialisation; leurs enjeux éthiques et politiques; et les décentrements et recompositions que de telles démarches ne manquent pas d’occasionner. Peuvent être proposés des articles, notes, traductions et entretiens. Date limite des propositions d’articles complets : 15 septembre 2020.
Research Interests:
Interview sur Radio Exterior (Radio Nationale Espagnole) au lendemain des funérailles de Fidel Castro

30 novembre 2016
Présentation des recherches doctorales sur Radio Exterior

(avril 2016)
En el contexto de debates políticos vivos sobre la raza, el Caribe nos pareció un observatorio privilegiado para cuestionar esa construcción social estructural, sus traducciones históricas y as diferentes teorías utilizadas para su... more
En el contexto de debates políticos vivos sobre la raza, el Caribe nos pareció un observatorio privilegiado para cuestionar esa construcción social estructural, sus traducciones históricas y as diferentes teorías utilizadas para su análisis. A partir de 1492, fenómenos históricos transnacionales importantes —imperialismos, migraciones masivas libres o forzadas, colonización y descolonización— así como una economía esclavista basada en la desigualdad racial, marcaron profunda y durablemente el espacio caribeño. Es en el Caribe, en Haití y bajo el impulso de Toussaint Louverture, donde surge la primera república negra independiente de la historia. Desde un punto de vista transdisciplinario se cuestionará el papel de la raza en las construcciones políticas caribeñas de la Época Moderna hasta nuestros días. ¿Qué actores, qué sistemas políticos y económicos, qué categorías jurídicas y de representación construyeron esa racialización de las relaciones sociales? ¿Cuáles son los conceptos más adecuados para designarlos? Analizaremos la importancia del arte y de la literatura en la racialización —desigual— de las percepciones caribeñas.Dans le contexte de débats politiques vivaces autour de la race, les Caraïbes nous ont semblé être un observatoire privilégié pour questionner cette construction sociale structurelle, ses traductions historiques et les différentes théories mobilisées pour l’analyser. À partir de 1492, cet espace a en effet été profondé- ment et durablement marqué par des phénomènes historiques transnationaux majeurs — impérialismes, migrations massives libres et forcées, colonisation et décolonisation — et par une économie esclavagiste fondée sur l’inégalité raciale. C’est encore dans les Caraïbes, en Haïti et sous la férule de Toussaint Louverture, qu’est apparue la première république noire indépendante de l’histoire. L’approche transdisciplinaire choisie interroge le rôle de la race dans les constructions politiques caribéennes de l’Époque moderne à nos jours. Quels types d’acteurs, de systèmes politiques et économiques, de catégories juridiques et de représentations ont construit cette racialisation des rapports sociaux ? Quels sont les termes et les concepts les plus appropriés pour en parler ? Nous interrogerons enfin l’importance de l’art et de la littérature dans la racialisation — inégale — des perceptions caribéennes
La formation, a partir de 1966, d’un groupe de quatorze poetes autour de la revue El Caiman Barbudo affiliee au Parti Communiste de Cuba a fait emerger un nouvel ethos litteraire. Nous l’appelons « soupcon ludique » pour la mefiance... more
La formation, a partir de 1966, d’un groupe de quatorze poetes autour de la revue El Caiman Barbudo affiliee au Parti Communiste de Cuba a fait emerger un nouvel ethos litteraire. Nous l’appelons « soupcon ludique » pour la mefiance facetieuse qu’il provoque chez le lecteur. Quels sont les traits definitoires, les implications et les incidences ideologiques et esthetiques de cet ethos ? En s’appuyant sur les 48 recueils produits par les membres du groupe entre 1966 et 2002, annee de sa dispersion definitive, sur 29 entretiens ainsi que sur le depouillement de dix fonds d’archives situes a Paris, Madrid et La Havane, cette these montre d’abord que la naissance de leur ecriture repond a une serie d’injonctions politiques et esthetiques paradoxales : etre une « avant-garde officielle », rebelle mais pas trop critique, marxiste mais lyrique. Apres le renvoi eclair du groupe par le Parti en 1968 puis la forte censure du Quinquennat Gris (1971-1976), l’esprit ludique deserte leurs poemes politiques devenus solennels et serieux pour se replier dans la sphere amoureuse et erotique. Dans ces poemes d’apparence inoffensive, la mise en scene parodique des identites de genre constitue une cri- tique voilee des identites politiques produites par la Revolution. A partir de 1991, la dissidence de plusieurs membres du groupe, sa recomposition partielle autour de la revue Encuentro de la cultura cubana fondee a Madrid en 1996 avec le soutien du gouvernement espagnol invitent a evaluer a nouveaux frais leur ecriture : les dissidents quittent le soupcon ludique pour une ecriture de la denonciation qui thematise toutefois le jeu comme le symbole de leurs illusions perdues.
La revue, mode ancien de diffusion de la recherche, se trouve au centre des pratiques scientifiques des sciences humaines et sociales (Peiffer et Vittu, 2008 ; Conforti et al. ed., 2013 ; Tesniere ed, 2014). Y publier, ou a fortiori... more
La revue, mode ancien de diffusion de la recherche, se trouve au centre des pratiques scientifiques des sciences humaines et sociales (Peiffer et Vittu, 2008 ; Conforti et al. ed., 2013 ; Tesniere ed, 2014). Y publier, ou a fortiori integrer un comite de redaction, occupe une place importante dans les activites et les carrieres des chercheurs et chercheuses, tant du point de vue de leur temps de travail (rediger ou expertiser des articles, participer a des comites de redaction, etc.) que de celui de leur propre evaluation. Certaines disciplines, comme l’economie ou la medecine, prennent en compte presque uniquement cette forme de publication pour l’evaluation et la promotion des chercheurs et chercheuses. Les sciences humaines et sociales font encore figure de village gaulois retranche, mettant formellement sur le meme plan, dans leurs instances collectives, les articles dans des revues a comite de lecture (ACL) et les chapitres d’ouvrage scientifique (COS)
Through the study of three pamphleteer authors, Renaud Camus in France, Oriana Fallaci in Italy, and Fernando Vallejo in Colombia, this article explores the impact of recent legislations against hate speech on the literary field. It... more
Through the study of three pamphleteer authors, Renaud Camus in France, Oriana Fallaci in Italy, and Fernando Vallejo in Colombia, this article explores the impact of recent legislations against hate speech on the literary field. It determines how literature, especially pamphlets, allows the reactionary ideological offensive to attempt to circumvent the law and studies the characterizing trait of this new twenty-first century pamphlet: the rhetoric of reversal.
Ce numéro s’insère dans le cycle thématique les « SHS au travail » de la revue Tracés, après deux premiers numéros hors-série : « Données » (2020) et « Faire revue » (2018). Il vise à étudier l’impact des réseaux sociaux sur la... more
Ce numéro s’insère dans le cycle thématique les « SHS au travail » de la revue Tracés, après deux premiers numéros hors-série : « Données » (2020) et « Faire revue » (2018). Il vise à étudier l’impact des réseaux sociaux sur la production, la diffusion et la structuration des sciences sociales, ainsi que sur le rôle du chercheur dans la cité. Il se concentre de manière indifférenciée sur les principaux réseaux sociaux numériques (notés ci-après « RSN »), qu’ils soient généralistes (Twitter, Facebook, Instagram, etc.) ou spécialisés, destinés aux enseignants-chercheurs (Academia, Researchgate, HAL-SHS, Hypothèses.org, Journals.openedition.org, etc.) et à tous les réseaux sociaux numériques pris dans leur diversité. Sans se limiter à la question de la production et de la circulation des big data, l’un des enjeux du numéro consiste à identifier comment les pratiques sur les réseaux sociaux numériques interrogent, infléchissent et contraignent les pratiques des SHS, dans leurs dimension...
A partir del caso de tres escritores (Oriana Fallaci para Italia, Fernando Vallejo para el espacio hispánico y Renaud Camus para Francia) estudio el regreso del panfleto en Europa, como estrategia político-literaria permitiendo de evitar... more
A partir del caso de tres escritores (Oriana Fallaci para Italia, Fernando Vallejo para el espacio hispánico y Renaud Camus para Francia) estudio el regreso del panfleto en Europa, como estrategia político-literaria permitiendo de evitar juicios por incitación al odio
Cet article questionne la place de l'exil, entendu comme condition de production littéraire, dans la trajectoire du militant cubain Jesús Díaz. L'article compare deux versions du roman Les Paroles perdues : la version cubaine... more
Cet article questionne la place de l'exil, entendu comme condition de production littéraire, dans la trajectoire du militant cubain Jesús Díaz. L'article compare deux versions du roman Les Paroles perdues : la version cubaine censurée au moment où elle allait être imprimée et la version espagnole publiée et finaliste du prestigieux prix Nadal
Cette communication entend montrer comment, dans un corpus poétique cubain des années 1980, la critique politique se replie discrètement dans la sphère intime de l’amour. Je m'appuie en particulier sur un poème sur Darwin et... more
Cette communication entend montrer comment, dans un corpus poétique cubain des années 1980, la critique politique se replie discrètement dans la sphère intime de l’amour. Je m'appuie en particulier sur un poème sur Darwin et l'amour, de Victor Casaus, qui souligne ironiquement les limites d’une pensée matérialiste rationaliste, telle qu’ont pu la promouvoir certains secteur de la Révolution
Du paquet de cartes à la console de jeux vidéo, en passant par la poupée, l’activité ludique s’appuie très souvent sur des supports matériels. Pourtant, le jeu a été généralement étudié au regard des règles, de l’imaginaire ou de la... more
Du paquet de cartes à la console de jeux vidéo, en passant par la poupée, l’activité ludique s’appuie très souvent sur des supports matériels. Pourtant, le jeu a été généralement étudié au regard des règles, de l’imaginaire ou de la narration ludiques. Aujourd’hui les dimensions sensibles du jeu bénéficient d’un nouvel intérêt, auquel ce numéro de Tracés entend contribuer. Le numéro accueille des approches et disciplines diverses autour du rôle de la matérialité, explorant la complexité de la notion ainsi que les limites de sa vertu heuristique. Les aspects matériels, qui relèvent de différents régimes – souvent coexistants – servent d’ancrage aux valeurs et aux symboliques des jeux. Comme la matérialité entre dans un rapport d’interaction et de complémentarité avec les systèmes de règle formalisés, des analyses classiques du jeu peuvent être revisitées de manière féconde. Les textes montrent aussi que les éléments sensibles jouent un rôle décisif dans l’engagement des joueurs et co...
Dans son dernier « roman » d’été, l’hebdomadaire Valeurs actuelles cible violemment la députée Danièle Obono. Les railleries et l’ensemble du propos dégradant la ramènent à son origine, à la couleur de sa peau ainsi qu’à sa corporalité de... more
Dans son dernier « roman » d’été, l’hebdomadaire Valeurs actuelles cible violemment la députée Danièle Obono. Les railleries et l’ensemble du propos dégradant la ramènent à son origine, à la couleur de sa peau ainsi qu’à sa corporalité de femme. Cet article montre comment l’habillage éditorial « littéraire » de ce texte ainsi que les rouages de la fiction, visent, pour l’auteur par ailleurs anonyme, à se déresponsabiliser de ses propos haineux
Ce premier volume est consacré aux poétiques et politiques de la mémoire en Amérique latine. A partir des années 1990, tant au niveau institutionnel, national que privé, s’élabore un « récit mémoriel » sur les événements historiques... more
Ce premier volume est consacré aux poétiques et politiques de la mémoire en Amérique latine. A partir des années 1990, tant au niveau institutionnel, national que privé, s’élabore un « récit mémoriel » sur les événements historiques récents qui ont marqué le sous-continent : Révolutions, Dictatures du Cône Sud, Terrorisme. Ce récit mémoriel polymorphe – performance artistique, écriture de l’intime, témoignages, support iconique, film, récits oraux dans le cas des mémoires aborigènes – pose aussi la question d’un avenir, celui de la réparation, de la réécriture de l’Histoire, de la Mémoire contre l’oubli
La formation, à partir de 1966, d’un groupe de quatorze poètes autour de la revue El Caimán Barbudo affiliée au Parti Communiste de Cuba a fait émerger un nouvel ethos littéraire. Nous l’appelons « soupçon ludique » pour la méfiance... more
La formation, à partir de 1966, d’un groupe de quatorze poètes autour de la revue El Caimán Barbudo affiliée au Parti Communiste de Cuba a fait émerger un nouvel ethos littéraire. Nous l’appelons « soupçon ludique » pour la méfiance facétieuse qu’il provoque chez le lecteur. Quels sont les traits définitoires, les implications et les incidences idéologiques et esthétiques de cet ethos ? En s’appuyant sur les 48 recueils produits par les membres du groupe entre 1966 et 2002, année de sa dispersion définitive, sur 29 entretiens ainsi que sur le dépouillement de dix fonds d’archives situés à Paris, Madrid et La Havane, cette thèse montre d’abord que la naissance de leur écriture répond à une série d’injonctions politiques et esthétiques paradoxales : être une « avant-garde officielle », rebelle mais pas trop critique, marxiste mais lyrique. Après le renvoi éclair du groupe par le Parti en 1968 puis la forte censure du Quinquennat Gris (1971-1976), l’esprit ludique déserte leurs poèmes ...
Ce numéro de la revue Tracés entend rassembler des démarches qui ont à cœur de re-matérialiser leurs objets et de considérer comme vivante la matière ainsi interrogée. En parlant de « matières vivantes », nous engageons les auteurs et les... more
Ce numéro de la revue Tracés entend rassembler des démarches qui ont à cœur de re-matérialiser leurs objets et de considérer comme vivante la matière ainsi interrogée. En parlant de « matières vivantes », nous engageons les auteurs et les autrices à considérer cette matérialité comme constitutive des objets qu’elles ou ils étudient. Les propositions pourront aborder (notamment) les processus concrets de re-matérialisation; leurs enjeux éthiques et politiques; et les décentrements et recompositions que de telles démarches ne manquent pas d’occasionner
Raúl Rivero a fait partie du groupe de poètes réunis autour de la revue El Caimán Barbudo, affiliée au Parti Communiste de Cuba. Dans les années 1970 et même pendant la période de forte censure et répression dans les milieux culturels... more
Raúl Rivero a fait partie du groupe de poètes réunis autour de la revue El Caimán Barbudo, affiliée au Parti Communiste de Cuba. Dans les années 1970 et même pendant la période de forte censure et répression dans les milieux culturels appelée « Quinquennat gris » (1971-1976), il était l’un des rares poètes de l’île à pouvoir publier et, de surcroît, à se voir décerner des prix. Aujourd’hui, exilé en Espagne après une campagne internationale pour sa libération de prison en 2003, il définit celui qu’il était comme un « poète public ». En effet, depuis sa rupture avec le régime en 1991, son écriture a changé. Elle est plus intime, moins tournée vers le dehors. Il la définit comme « une médecine privée ». La question que nous poserons est la suivante : quelle est l’incidence de son engagement puis de son désengagement sur son rapport public puis privé à l’écriture poétique
Cet ouvrage analyse sur le temps long et avec un éventail disciplinaire large la fabrique de la race dans la Caraïbe. Après une exploration des divers champs de la racialisation, les contributions s'intéressent aux effets de tabous et... more
Cet ouvrage analyse sur le temps long et avec un éventail disciplinaire large la fabrique de la race dans la Caraïbe. Après une exploration des divers champs de la racialisation, les contributions s'intéressent aux effets de tabous et d'invisibilisation liés à la race.
(Traduit de l'espagnol par Mathieu Aguilera et Amina Damerdji) Dans cet essai qui a eu une réception importante en Espagne, le philosophe Javier López Alós cherche à comprendre comment la précarité affecte les universitaires dans... more
(Traduit de l'espagnol par Mathieu Aguilera et Amina Damerdji) Dans cet essai qui a eu une réception importante en Espagne, le philosophe Javier López Alós cherche à comprendre comment la précarité affecte les universitaires dans leurs subjectivités, leurs travaux mais aussi dans leur organisation socioprofessionnelle. Combinant l'étude du régime émotionnel à celle des conditions matérielles d'exercice du métier d'enseignantchercheur, Javier López Alós livre une analyse lumineuse d'un champ académique de plus en plus dévoré par la précarité. Nous proposons ici une traduction inédite d'une partie importante de l'introduction de l'ouvrage, où l'auteur pose les enjeux principaux de sa réflexion, ainsi que du sixième chapitre qui, en évoquant la question du curriculum vitae, souligne les effets délétères de la précarité sur la possibilité de construire un récit et d'engager une recherche. In this essay, which has had a significant reception in Spain, the philosopher Javier López Alós seeks to understand how precariousness affects academics in their subjectivities, their work, but also in their socio-professional organization. Combining the analysis of the emotional regime with that of the material conditions of academia, Javier López Alós offers a luminous analysis of an academic field increasingly devoured by precariousness. We offer here the first translation in French language of a large part of the introduction to the book, where the author sets out the main issues of his reflection, as well as of the sixth chapter, which, by raising the question of the curriculum vitae, highlights the deleterious effects of precariousness on the possibility of constructing a narrative and a broad research thread.
Ce chapitre analyse la question de la race dans la littérature cubaine, tant sur le plan de l'écriture que sur le plan institutionnel. Politiquement réprimées, les revendications d'égalité entre Noirs et Blancs ont souvent... more
Ce chapitre analyse la question de la race dans la littérature cubaine, tant sur le plan de l'écriture que sur le plan institutionnel. Politiquement réprimées, les revendications d'égalité entre Noirs et Blancs ont souvent rejailli dans les œuvres, soit de manière explicite soit par la critique détournée d'une Révolution sans couleur et sans corps. Cette contribution vise à critiquer une forme de « matérialisme » qui gomme paradoxalement le corps des sujets politiques et devient, de ce fait, abstrait.
The first official poets of the Cuban Revolution founded in 1966, under the patronage of the Cuban Communist Party, a review named The Bearded Caiman. This beard, often maintained in remembrance of combat, had indeed become a... more
The first official poets of the Cuban Revolution founded in 1966, under the patronage of the Cuban Communist Party, a review named The Bearded Caiman. This beard, often maintained in remembrance of combat, had indeed become a revolutionary insignia merging virile identity and political identity. These young, smooth-faced poets thus brandished a discursive beard like they would have displayed a red star. But to what extent did displays of virility equal political displays? How was this “new man”, who political leaders wished for, supposed to articulate gender and commitment? And what meaning should be given to excessive gender performances, bordering on parody, in these poets’ texts? To answer these questions, we must first examine politico-gendered prescriptions weighing on them in particular, as official poets, but also on the whole literary field. We will then consider gender performance in their texts and in their social mise-en-scènes as doubt, deliberately cast over their polit...
Por más que las narraciones de viaje se remonten hasta La Odisea, o al mítico exilio de la pareja fundadora de la humanidad, expulsada del Jardín del Edén, lo cierto es que los estudios acerca del escritor viajero, por contraste con sus... more
Por más que las narraciones de viaje se remonten hasta La Odisea, o al mítico exilio de la pareja fundadora de la humanidad, expulsada del Jardín del Edén, lo cierto es que los estudios acerca del escritor viajero, por contraste con sus hermanos, los pintores, son relativamente recientes, pese a que ya desde inicios del siglo xx, Víctor Sklovsky había asegurado, contundente, que “los libros de viaje están en las estanterías junto a las novelas”, dando por sentado que el género tiene su origen en el antiguo periplo. La persistencia del motivo de la movilidad –representado en la literatura universal desde la transcripción de las mitologías, sean estas maya, azteca, grecorromana, celta, hasta las grandes novelas de aventuras del siglo xix o las crónicas de exilio en el xx –especialmente en este último medio siglo, se explica por la proliferación de los desplazamientos, como rasgo visible de la globalización.
La revue, mode ancien de diffusion de la recherche, se trouve au centre des pratiques scientifiques des sciences humaines et sociales (Peiffer et Vittu, 2008 ; Conforti et al. ed., 2013 ; Tesniere ed, 2014). Y publier, ou a fortiori... more
La revue, mode ancien de diffusion de la recherche, se trouve au centre des pratiques scientifiques des sciences humaines et sociales (Peiffer et Vittu, 2008 ; Conforti et al. ed., 2013 ; Tesniere ed, 2014). Y publier, ou a fortiori integrer un comite de redaction, occupe une place importante dans les activites et les carrieres des chercheurs et chercheuses, tant du point de vue de leur temps de travail (rediger ou expertiser des articles, participer a des comites de redaction, etc.) que de c...
En 1996, Jesus Diaz, ecrivain cubain recemment exile, fonda a Madrid sa troisieme revue, Encuentro de la cultura cubana dont un des objectifs etait de construire « l’archive » plurielle – transcendant le clivage entre La Havane et Miami –... more
En 1996, Jesus Diaz, ecrivain cubain recemment exile, fonda a Madrid sa troisieme revue, Encuentro de la cultura cubana dont un des objectifs etait de construire « l’archive » plurielle – transcendant le clivage entre La Havane et Miami – de la « memoire » cubaine. Malgre de timides reformes induites par l’ecroulement de l’URSS, la stabilite du regime revolutionnaire en 1996 rend cette approche memorielle quelque peu deroutante. Apres avoir interroge et analyse sa fabrique dans les nouvelles conditions d’exil, cette contribution questionne la non moins deconcertante centralite de la litterature dans le projet politique d’Encuentro. A la rescousse d’une nation deterritorialisee, le texte fournirait a la fois un lieu et un modele de democratie.
Dans les champs politique et académique, la race, entendue comme construction sociale productrice d'inégalités durables, reste un objet polémique, pris entre la nécessité de l'étudier, d'en révéler les logiques et donc de la... more
Dans les champs politique et académique, la race, entendue comme construction sociale productrice d'inégalités durables, reste un objet polémique, pris entre la nécessité de l'étudier, d'en révéler les logiques et donc de la dire, d'un côté et, de l'autre, la crainte d'en augmenter les effets et de lui donner un surplus d'existence par le langage. L'introduction revient sur le choix de l'espace caribéen, lieu d'apparition et de reconfigurations raciales multiples et présente les contributions.
(Traduit de l'espagnol par Mathieu Aguilera et Amina Damerdji) Dans cet essai qui a eu une réception importante en Espagne, le philosophe Javier López Alós cherche à comprendre comment la précarité affecte les universitaires dans leurs... more
(Traduit de l'espagnol par Mathieu Aguilera et Amina Damerdji)
Dans cet essai qui a eu une réception importante en Espagne, le philosophe Javier López Alós cherche à comprendre comment la précarité affecte les universitaires dans leurs subjectivités, leurs travaux mais aussi dans leur organisation socioprofessionnelle. Combinant l'étude du régime émotionnel à celle des conditions matérielles d'exercice du métier d'enseignantchercheur, Javier López Alós livre une analyse lumineuse d'un champ académique de plus en plus dévoré par la précarité. Nous proposons ici une traduction inédite d'une partie importante de l'introduction de l'ouvrage, où l'auteur pose les enjeux principaux de sa réflexion, ainsi que du sixième chapitre qui, en évoquant la question du curriculum vitae, souligne les effets délétères de la précarité sur la possibilité de construire un récit et d'engager une recherche.

In this essay, which has had a significant reception in Spain, the philosopher Javier López Alós seeks to understand how precariousness affects academics in their subjectivities, their work, but also in their socio-professional organization. Combining the analysis of the emotional regime with that of the material conditions of academia, Javier López Alós offers a luminous analysis of an academic field increasingly devoured by precariousness. We offer here the first translation in French language of a large part of the introduction to the book, where the author sets out the main issues of his reflection, as well as of the sixth chapter, which, by raising the question of the curriculum vitae, highlights the deleterious effects of precariousness on the possibility of constructing a narrative and a broad research thread.
Le 30 mars 2018, Traces a organise une journee d’etudes pour questionner le role des revues dans la production du savoir en sciences humaines et sociales. Des discussions tenues entre les tables et le public a emerge une question eludee... more
Le 30 mars 2018, Traces a organise une journee d’etudes pour questionner le role des revues dans la production du savoir en sciences humaines et sociales. Des discussions tenues entre les tables et le public a emerge une question eludee dans le programme de la journee d’etudes : le role specifique des graphistes dans la production de ce savoir. Traces a voulu se pencher pleinement sur la question et, quelques mois plus tard, a mene un entretien avec Christophe Le Drean, le graphiste de Vacarm...