Huberville
Huberville | |
L'église Saint-Pierre-ès-Liens. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Jean-Marie Renard 2020-2026 |
Code postal | 50700 |
Code commune | 50251 |
Démographie | |
Gentilé | Hubervillais |
Population municipale |
360 hab. (2021 ) |
Densité | 63 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 30′ 37″ nord, 1° 26′ 15″ ouest |
Altitude | Min. 29 m Max. 118 m |
Superficie | 5,76 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Valognes |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Huberville est une commune française située dans le département de la Manche en région Normandie.
Au recensement de 2021, la commune comptait 360 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune est en Nord-Cotentin. Son bourg est à 3 km à l'est de Valognes et à 6 km au nord-ouest de Montebourg[1].
Le point culminant (118 m) le mont d'Huberville, situé au nord-est du territoire. Le point le plus bas (29 m) correspond à la sortie du territoire du Merderet naissant et de l'un de ses tout premiers affluents, à l'ouest. La commune est bocagère.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 913 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 14 km à vol d'oiseau[6], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 940,4 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Huberville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (99 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (98,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (84,1 %), terres arables (14,2 %), forêts (1 %), zones agricoles hétérogènes (0,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Huberville, Hubertivilla en 1056.
Le toponyme se serait construit à partir de l'anthroponyme germanique Hucbertus suivi du latin villa, « domaine rural »[15].
Le gentilé est Hubervillais.
Microtoponymie
[modifier | modifier le code]La Néhourie, lieu-dit de Huberville, dont le nom d'origine gaélique Niall adopté sous une forme très proche Njáll dans la société des Vikings norvégiens, et particulièrement en Islande où une saga, la Niáls Saga consacrée à un personnage portant ce nom, et que l'on retrouve en Nord-Cotentin sous la forme Néhou attesté par au moins dans sept noms de lieux : Néhou, Saint-Jacques-de-Néhou, Le quartier du Néhou, lieu-dit d'Auvers, Néhourie, lieu-dit de Canville-la-Rocque, Néhou, hameau de Gatteville et dans le nom de la commune de Néville[16].
Histoire
[modifier | modifier le code]La voie romaine d'Alleaume au port de la Hougue passait par Huberville.
L'abbaye de Saint-Lô avait une partie des dîmes d'Huberville[17].
Huberville est mentionnée dans deux chartes du XIIe siècle sous les formes latines Hubervilla et Hubertivilla[18]. Avec la donation des dîmes de la paroisse par le duc Guillaume à l’évêque de Coutances, vers 1060, ce sont là les plus anciennes mentions historiques connues pour la commune. La configuration territoriale est marquée par la prédominance des hameaux. Elle se singularise aussi par l’absence de véritable centre historique structuré autour de l’église paroissiale et de son cimetière, comme c’est le cas pour la majorité des villages. Au contraire, cette dernière est isolée dans une position très excentrée sur la frange orientale de la commune, en limite du territoire de Saint-Germain-de-Tournebut. Elle n’est pas non plus intégrée au tissu des habitations. Huberville sur un extrait de la carte de Cassini, la vignette de l’église paroissiale est accolée à celle représentant un château. Loin de traduire fidèlement une réalité historique et topographique, il s’agit de la représentation conventionnelle, d’un code cartographique indiquant qu’il s’agit d’un village possédant un château. Ce dernier correspond sans doute à l’ensemble architectural de La Cour d’Huberville, l’un des manoirs les plus anciens du secteur, situé à proximité de l’église. Ce voisinage est très net sur le cadastre de 1812 et sur lequel figurent aussi clairement représentées les douves en eaux.
Geoffroy d'Harcourt et ses partisans dont Jean Guiffre, seigneur de Gatteville, et ses frères Geoffroy et Julien, après avoir marché contre le château de Chiffrevast qu'ils mettent à feu et à sang le , feront subir le même sort aux moulins d'Huberville et de Banville, ainsi qu'aux manoirs du Val de Sie (Le Valdécie), de Bricquebosq et de Prêtreville[19].
À la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles, Huberville avait pour seigneur, Antoine Bauquet († 1707), qui avait épousé Charlotte-Françoise du Saussay, dame de Barneville en 1703[Note 3], fille d'Adrian du Saussay et de Jeanne-Marie Pitteboult du Graffard[21].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Administration municipale
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[22].
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24].
En 2021, la commune comptait 360 habitants[Note 4], en évolution de −2,7 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Huberville a compté jusqu'à 385 habitants en 1841. Elle était la commune la moins peuplée du canton de Valognes avant l'agrandissement de celui-ci en 2015.
Enseignement
[modifier | modifier le code]Manifestations culturelles et festivités
[modifier | modifier le code]Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]La mairie
[modifier | modifier le code]Le bâtiment de plan rectangulaire, est construit en moellons de grès et de calcaire. Les encadrements des ouvertures sont en pierre de taille calcaire. Dans son état actuel, il résulte de plusieurs transformations. L'extrémité sud-ouest, construite après 1812, est aujourd’hui occupée par la mairie tandis que le reste du bâtiment abrite des logements. Jusque dans les années 1980, ce bâtiment servait d’école communale. Il avait été acheté par la commune en 1851 qui, d’après le plan conservé dans les archives municipales, transforme une petite maison d’habitation avec un cellier et une boulangerie en école de garçons. Des travaux sont ensuite réalisés vers 1881 afin d’agrandir la classe, le logement de l'institutrice et d’aménager une nouvelle mairie. Le plan correspondant porte la mention « école mixte ». Le rehaussement de l'édifice vers 1900 constitue la dernière phase de travaux. La mairie, avec en contrebas la cour de l’ancienne école et les préaux transformés en local d’archives. Malgré les réaménagements, on reconnaît, aujourd’hui encore, la cour de l'école et les deux préaux qui servent dorénavant au stockage des archives municipales.
Le presbytère
[modifier | modifier le code]L'ancien presbytère se situait à côté du manoir d'Anneville. Ayant été vendu lors de la Révolution il fallut trouver un nouveau lieu pour accueillir le curé de la paroisse. Le bâtiment, connu aujourd'hui comme presbytère, fait face à l’ancienne école. Une partie du bâtiment actuel figure déjà sur le cadastre de 1812. Il est bâti en calcaire et en grès, et a été remanié par deux agrandissements à l’est et à l’ouest. À l’intérieur, l’escalier central en calcaire d’Yvetot, daté de la charnière des XVIIe – XVIIIe siècles, est inscrit aux monuments historiques La façade sud est ornée d’un cadran solaire portant l’inscription 1751. La porte du jardin est surmontée d'un fronton triangulaire édifié en moellon de calcaire et coiffée d’une croix. Juste au-dessus du linteau, une niche voûtée devait abriter une statue aujourd’hui disparue. La commune prend possession de cette bâtisse en 1849 grâce à une donation et en fait un presbytère. Cependant le curé déplore, dans une lettre adressée au préfet en 1864, qu’à son arrivée le lieu était inhabitable et que de lourds travaux ont été entrepris entre 1862 et 1863. Il est actuellement propriété de la commune.
Le manoir de Franqueterre
[modifier | modifier le code]La plus ancienne mention connue date de 1238, lorsqu'il est question de la donation de la terre de Franqueterre à l’abbaye du Vœu (Cherbourg). Mais ce n’est qu’à partir du XVIe siècle que les sources les plus fiables concernent la famille Vaultier, alors propriétaire du domaine. Cette dernière apparaît dans deux enquêtes de noblesse réalisées en 1576 et 1598. Ces enquêtes avaient pour but de vérifier que les individus qui ne payaient pas la taille (impôt) disposaient bien d'un titre de noblesse. Et c’est ainsi qu’on apprend que la famille Vaultier aurait été anoblie en 1457 par Charles VII. Il s'agit donc de la vielle noblesse d'épée. On trouve aussi mention de Franqueterre dans le fameux journal du gentilhomme normand Gilles de Gouberville (1521-1578), qui évoque à plusieurs reprises le « sieur de Franqueterre advocat » ou encore le « lieutenant Franqueterre ». Autre témoignage de l’importance du domaine, Franqueterre est le seul lieu-dit de la paroisse d’Huberville qui soit indiqué sur la carte de Mariette de la Pagerie, dressée en 1689. Le domaine de Franqueterre sur la carte de Mariette de la Pagerie (1689). La propriété est composée d'un logis principal (demeure du maître) maintenant divisé en deux, comportant deux étages dont le dernier est éclairé par cinq lucarnes à œil-de-bœuf. Cette partie est exclusivement construite en appareil calcaire (moellons et pierres de taille).
L'architecture conserve quelques traces des XVe – XVIe siècles, cependant, le manoir est largement remanié à la fin du XVIIe siècle avec l’ouverture de grandes fenêtres. Une autre phase de travaux est réalisée au XVIIIe siècle avec le rehaussement du plafond au rez-de-chaussée et l’ajout de deux travées côté est. Le reste des bâtiments sont les dépendances correspondant aux communs : granges, étables, charreteries, grenier à blé, puits et four à pain. Le pigeonnier (qui n’apparaît pas sur le cadastre de 1812) comporte 380 trous pour le nichage des pigeons. Un trou équivalait à une vergée de terre, la propriété en possédait donc 380, soit près d’une cinquantaine d’hectares. On peut voir sur l’ancien cadastre que l'ensemble est déjà divisé et on observe à l'arrière du logis un jardin clos se terminant en « cul-de-loup ». Deux boulangeries avec four à pain sont disposées un peu l’écart des autres bâtiments et une grande pièce d’eau longe le sud du jardin jusqu’aux communs. L’accès au domaine se faisait depuis la RD 115 au-dessus d’Anneville, par une très large et grande avenue rectiligne.
La croix des anglais
[modifier | modifier le code]La croix des « Anglais » serait ainsi dénommée en référence à un épisode de la guerre de Cent Ans, commémorant le massacre d’un grand nombre de soldats anglais, lors d’une bataille opposant les troupes anglaises et françaises. D’après un article de La Presse cherbourgeoise paru le : celle-ci pourrait remonter au mois de , époque à laquelle une avant-garde de l’armée française commandée par Dugescil et se dirigeant vers le château de Valognes, alors occupé par une garnison anglo-navarroise, « rencontra aux environs de Montebourg, dit la chronique, une troupe d’anglois qu’elle tailla en pièces ». En 1973, un article du Réveil, paru le , place cet épisode près d’un siècle plus tard : ce serait le [27] que les survivants de la bataille de Formigny (Calvados) seraient tombés sur les troupes françaises près de Valognes, entre le Câtelet et Huberville et auraient été tués en grand nombre et enterrés selon la tradition dans un champ. Des ossements ont effectivement été trouvés dans le passé non loin de « la croix aux anglais » lorsque celle-ci fut déplacée de quelques mètres. Dans son état actuel, la croix a été façonnée dans un calcaire d’Yvetot et date du XVIIIe siècle, les croisillons en fer correspondent à des réparations effectuées au XIXe siècle. Les archives ecclésiastiques indiquent que la croix a été renversée pendant la Révolution et qu'elle a été restaurée par l’abbé Lami en 1821 qui aurait payé 140 francs de l'époque.
Le manoir d’Anneville
[modifier | modifier le code]Le manoir d’Anneville des XVIe – XVIIIe siècles, se situe à 250 mètres au nord de l’église d’Huberville, à un carrefour situé le long de la route qui mène de Valognes à Quinéville sur la côte est du Cotentin. Ayant longtemps appartenu à la famille d’Anneville, le manoir s’enorgueillit d’avoir reçu le roi François Ier lors de son voyage de retour après s'être arrêté longuement dans le Cotentin en , comme l’aurait longtemps affiché un texte gravé dans la chaux au-dessus d’une cheminée : L’an mil cinq cent et trente trois Par cy passa le roy Françoys.
Le manoir, construit en calcaire et en grès, s’articule autour d’une cour rectangulaire fermée dont les parties les plus anciennes datent probablement du XVe siècle. Le logis comporte un étage et est flanquée à son angle sud d’une tour d’angle circulaire, avec rez-de-chaussée aveugle. Un grand corps de communs vient s’adosser à l’est et en perpendiculaire de l’habitation ce qui donne à l’ensemble une configuration en « L » assez singulière qu'on voit sur le plan du cadastre ancien. Les façades du XVIIe siècle, remaniées par la suite et intégrant sans doute des parties bien plus anciennes, étaient peut-être protégées par des douves en eau. Sur l’ouest, la cour est close par une charreterie comportant quatre arcades supportées par des piliers circulaires. Elle est suivie d’un ancien pressoir. À la suite de la famille d’Anneville, la propriété a du appartenir à la branche cadette de la famille Vaultier qui dans l’enquête de noblesse en 1666 sont dits « sieurs d'Anneville ».
L'église Saint-Pierre-ès-Liens
[modifier | modifier le code]L'église des XIe, XIIe, XVe – XVIIIe siècles, est sous le vocable de Saint-Pierre-ès-Liens faisant référence à l'emprisonnement de l'apôtre Pierre à Jérusalem en par Hérodote Agrippa. C'est ce thème qui est rappelé dans la peinture du maître-autel.
Elle abrite une statue de saint Éloi (XVe)[28], un calice (XVIIe), une bannière de procession saint Pierre et saint Jérôme (XVIIe), œuvres classées en 1975 et 1978 au titre objet aux monuments historiques[29], un maître-autel (XVIIe), une chaire à prêcher (XVIIIe), de nombreuses statues (XVIe et XVIIIe siècles), un tableau la Délivrance de saint Pierre (XVIIe), des fonts baptismaux (XVIIe) et un groupe sculpté saint Hubert et la biche (XIXe)[27].
L’édifice conserve sur le mur nord de la nef des maçonneries en « arêtes de poisson » formées de petits moellons de grès mêlés de calcaire et de schiste. Cette structure ancienne, remonte probablement au début du XIe siècle[Note 5]. Elle fut modifiée dès le XIIe siècle par l’exhaussement des murs et le percement de nouvelles fenêtres à linteaux monolithes. La corniche installée à cette époque est supportée par une série de modillons (XIIe) typiques de l’art roman, où alternent un tonneau, des masques grimaçants, un poisson, un acrobate, un homme sonnant du cor, et des figures grotesques…Le portail occidental est encadré de chapiteaux romans, ornés de chimères et de motifs végétaux, supportant un arc à décor de chevrons et de perles. Le chœur a été réédifié au XIIIe siècle. Les colonnes supportant la voûte (celle-ci a été refaite au XIXe siècle) sont couronnées de chapiteaux sculptés à décor de têtes humaines et de crochets végétaux. Côté sud, la petite porte du prêtre est coiffée d’un tympan décoré d’une croix fleur-de-lysée. De nombreuses modifications ont été apportées à l’édifice dans le courant des XVIe et XVIIe siècles : on construisit alors le porche occidental et la chapelle latérale sud, et l’on inséra dans le chœur et dans la nef de nouvelles fenêtres. La chapelle latérale sud consacrée à Notre-Dame et en cours de restauration Une inscription commémorative visible dans l’édifice se rapporte à la construction de la chapelle consacrée à Notre-Dame de la Délivrande : « Antoine Bauquet prêtre curé de cette paroisse a fait bâtir cette chapelle de ses propres deniers en l'honneur de Dieu et Notre Dame de la Délivrande. Priez Dieu pour lui. le lambry de choeur de cette église a été fait des frais des décimateurs de cette paroisse en l'année 1686 et celui de la nef aux frais du trésor de cette église de l'année 1687. Priez Dieu pour ses bienfaiteurs. Guillaume Gilles. » Dans le dallage en calcaire du XVIIe siècle, se trouvent trois pierres tombales, le long du maitre-autel (familles Bauquet, de Saint-Laurent, Le Berseur et du Bec), une sous les bancs (familles de Cussy et de Beaudrap, début du XVIIe siècle) et une sur le côté nord du chœur (Joseph du Parc, curé de la paroisse, mort en 1769). Dans le mur nord du chœur se distingue une épitaphe armoriée de la famille Bauquet. Sur le mur sud du chœur est préservé un lavabo du XIVe siècle, et un autre du XVIIe siècle dans le mur sud de la chapelle Notre-Dame. Près de l’autel latéral nord : écu en pierre calcaire du XVIIe siècle. Dans la chapelle nord, la table d’autel en pierre calcaire date du XVe siècle. À l’extérieur, le mur ouest de la tour conserve une épitaphe armoriée de Guillaume Le Cappellain, écuyer, sieur du Parc (1779). D'après le compte rendu de la visite épiscopale de 1808, l’église se trouvait au sortir de la période révolutionnaire dans un état déplorable. Les archives ecclésiastiques signalent qu'il y avait une forte assemblée le jour de Saint-Pierre-ès-Liens qu'on y buvait largement. Ce serait dans ces circonstances que la cloche aurait été cassée par des « buveurs » sonnant les vêpres. La cloche actuelle, fondue à Villedieu-les-Poêles, date de 1825. Elle est dénommée Louise-Marie.
On trouve dans le cartulaire de l'abbaye de Montebourg, un Pierre du Quesnay (cf. manoir du Quesnay à Valognes), chevalier, qui donne, ainsi que dans celle de Sortosville, tout ce qu'il possède à cette abbaye. Sa fille et unique héritière, Lucie du Quesnay, épouse d'un chevalier du nom de Harel, confirma les donations faites par ses ancêtres en Huberville. En 1246, l'un de ses fils, Raoul Harel, confirma à son tour les donations faites par ses ancêtres en Huberville[31].
Autres monuments
[modifier | modifier le code]- Manoir de la Métairie du XVIe siècle.
- Manoir de la Cour d'Huberville du XVIe siècle avec tour de guet et fossés.
- Manoir de Cussy du XVIe siècle.
- Maison de l'évêque Albert Le Nordez du XIXe siècle. La maison, avec une tour hexagonale (style XVIe) couronnée d'une galerie crénelée destinée aux observations astronomiques, a été en grande partie conçue et réalisé en 1889 par l'évêque de Dijon[32]. On peut voir sur celle-ci le blason de l'évêque : parti, d'azur à une épée poignée d'or couronné d'or, à lame d'argent posée en pal, accostée de deux fleurs de lys d'or, au franc-canton d'azur chargé de trois roues d'or ; et de gueules à la croix ancrée d'or, au chef d'azur chargé d'une étoile d'argent[32].
- Croix de chemin dites la Croix Verte (XVIIIe siècle), croix des Rocquiers (XVIIIe siècle).
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Albert Le Nordez (Montebourg, 1844 - Montebourg, 1922), ecclésiastique, retiré à Huberville après sa démission d'évêque de Dijon, adepte de Jeanne d'Arc et de Bossuet.
- Pascal Lemeland (Huberville, 1923 - 1944), résistant.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armes de la commune de Huberville se blasonnent ainsi : |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 113.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 257.
- Paul Lemaignen, "Comportements et pratiques face à la mort sous l'Ancien Régime dans un petit village du Cotentin : Huberville", Saint-Lô, Revue de la Manche, t 52, n°250, 2020.
- Livrets Huberville un patrimoine à découvrir par la SPH.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique d'Huberville sur le site de l'Insee
- Site de l'association de sauvegarde du patrimoine d'Huberville
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021, légale en 2024.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Charlotte-Françoise du Saussay épousa en secondes noces, le à La Haye-d'Ectot, sous le régime de la séparation de biens, François Pitteboult (-), écuyer, seigneur de Sortosville-en-Beaumont[20].
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Le recours à une technique de maçonnerie en opus spicatum inscrit l'église Saint-Pierre-ès-Liens d'Huberville dans un contexte architectural relativement dense. Parmi les édifices de la presqu'île du Cotentin présentant les mêmes caractéristiques, on peut citer : la chapelle Sainte-Ergoueffe de Surtainville, la chapelle Saint-Germain de Querqueville, l'église Notre-Dame d'Acqueville, l'église Notre-Dame de La Haye-d'Ectot, l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-la-Rivière, la vieille église paroissiale de Carteret, l'église Saint-Martin d'Octeville-l'Avenel, etc.[30]
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Huberville et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Huberville ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2, BNF 36174448), p. 150.
- Georges Bernage, « Vikings - Danois, mais aussi Norvégiens et Irlandais », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, juillet-août-septembre 2013, p. 9 (ISSN 0224-7992).
- Delattre, 2002, p. 113.
- Renault 1867, Ann. dép. de la Manche, p.45.
- Georges Bernage, « Gatteville, hameaux et manoirs », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, , p. 19 (ISSN 0224-7992).
- Barros 1991, p. 46.
- Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, t. 1, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 391 p. (ISBN 2-9505339-1-4), p. 36.
- Réélection 2014 : « Huberville (50700) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Gautier 2014, p. 257.
- « Statue : Saint Éloi », notice no PM50000549.
- Œuvres mobilières classées à Huberville.
- Julien Deshayes, « Querqueville, chapelle Saint-Germain », Vikland, la revue du Cotentin, no 3, octobre-novembre-décembre 2012, p. 26 (ISSN 0224-7992).
- Michel Viel, « Grandeur et décadence d'un Domaine rural du Cotentin : La seigneurie du Quesnay à Valognes », Revue de la Manche, t. 37, no 146, , p. 8-9 (ISBN 979-1-0937-0115-8).
- Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 77.
- « GASO, la banque du blason - Huberville Manche »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).