Auvers (Manche)
Auvers | |
L'église Saint-Étienne et le château. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Baie du Cotentin |
Maire Mandat |
Yves Poisson 2020-2026 |
Code postal | 50500 |
Code commune | 50023 |
Démographie | |
Gentilé | Auversois |
Population municipale |
692 hab. (2021 ) |
Densité | 37 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 17′ 46″ nord, 1° 19′ 27″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 26 m |
Superficie | 18,76 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Carentan-les-Marais (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Carentan-les-Marais |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Auvers (prononcer /ovɛʁ/) est une commune française située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 692 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]Auvers est une commune située au cœur des marais du Cotentin à cinq kilomètres de Carentan.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 823 mm, avec 13,8 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 12 km à vol d'oiseau[5], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Auvers est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carentan-les-Marais, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (99,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (49,7 %), prairies (29,2 %), terres arables (10,9 %), zones humides intérieures (10,2 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes alvers en 1095 et 1153, de Auverso en 1200, Auvers en 1235 et vers 1280[14].
Le toponyme aurait une origine gauloise, issu d'Arvernus, surnom ethnique (Arvernes, ethnie gauloise), ou composé d'are, « devant », et vern-, « aulne ».
Le gentilé est Auversois.
Microtoponymie
[modifier | modifier le code]Le quartier du Néhou, lieu-dit de la commune, dont le nom d'origine gaélique Niall adopté sous une forme très proche Njáll dans la société des Vikings norvégiens, et particulièrement en Islande où une saga, la Niáls Saga consacrée à un personnage portant ce nom, et que l'on retrouve en Nord-Cotentin sous la forme Néhou attesté par au moins dans sept noms de lieux : Néhou, Saint-Jacques-de-Néhou, Néhourie, lieu-dit de Canville-la-Rocque, La Néhourie, lieu-dit de Huberville, Néhou, hameau de Gatteville et dans le nom de la commune de Néville[15].
Histoire
[modifier | modifier le code]Pour la période ducale (Xe – XIIe siècles), quatre chartes de donations à l'abbaye de Saint-Sauveur sont souscrites par quatre familles différentes, toutes dépendantes de l'honneur de Saint-Sauveur et dont l'une, la famille d'Auvers tient le patronage de la dite paroisse, ce qui laisse suggérer que les tenants des trois autres fiefs connus sont vassaux de la famille d'Auvers[16]. C'est vers 1238, que les domaines d'Auvers et de Carentan furent détachés de la baronnie de Saint-Sauveur, dont avait hérité Jean Ier d'Harcourt (1226-1288) par Saint Louis, afin d'éviter l'accroissement du fief, qui les donna à l'un des puînés, Raoul[17].
La seigneurie d'Auvers fut la possession des familles d'Harcourt, d'Orglandes et de Sainte-Marie[18].
Sous la Révolution, Pierre Lebrun (Auvers, 1749 - 1813), curé de Saint-André-de-Bohon, et également médecin, prêta serment, puis abandonna la soutane pour se faire agriculteur. Après les troubles, il remit l'église en état et reprit son ministère jusqu'à sa mort[19].
En 1943, les troupes allemandes découvrirent près du château des objets de l'âge du bronze : haches, lances, pointes, etc.[19]. En 1973, ce fut à l'école d'Auvers[19]. Les objets ont été réétudiés en 1988 par les spécialistes de la Société préhistorique française[19].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[25].
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[27].
En 2021, la commune comptait 692 habitants[Note 3], en évolution de +2,67 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Auvers a compté jusqu'à 1 316 habitants en 1806.
Sports
[modifier | modifier le code]L'Union sportive auversoise Baupte fait évoluer une équipe masculine de football et une équipe féminine à huit en divisions de district[30].
Économie
[modifier | modifier le code]Le parc éolien d'Auvers-Méautis comporte quatre turbines[31].
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) beurre d'Isigny et crème d'Isigny[32].
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Étienne du XIIe siècle, classée aux monuments historiques par arrêté du [33]. La tour conserve des fenêtres romanes. À l'instar de nombreuses églises des marais, remarquables par leurs dimensions, Saint-Étienne d'Auvers incarne bien l'opulence d'une région pourtant perçue comme pauvre. L'édifice remonte aux XIIIe et XIVe siècles[34].
- Les fonts baptismaux sont classés au titre objet[35]. L'église abrite également des peintures murales du XIVe, les statues Vierge à l'Enfant (XVIIIe) et saint Sébastien (XVIIIe), ainsi que des verrières des XIXe – XXe siècles[19]. On y invoque saint Laurent pour la guérison du zona[19].
- Presbytère d'Auvers. Bâti en 1751, sa façade est en bauge à l'exception des encadrements des baies, réalisés en pierre de taille de Valognes. À la symétrie de la façade répond celle de la distribution intérieure, desservie par un escalier central[36].
- Croix ancienne du cimetière.
- Château d'Auvers du XVIIe siècle dont les façades et toitures du pavillon central, et la dépendance du pavillon d'entrée sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du [37].
- Points de vue sur les marais du Cotentin.
- Ferme éolienne de Méautis-Auvers (dont une éolienne sur Auvers)
- Lavoir de Cantepie.
- Table d'orientation.
- Ancienne voie ferrée Carentan-Carteret, transformée en voie verte.
-
Le château.
-
Les fonts baptismaux.
Auvers dans les arts
[modifier | modifier le code]Un village Auvers est cité dans le poème d’Aragon, Le Conscrit des cent villages, écrit comme acte de Résistance intellectuelle de manière clandestine au printemps 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale[38].
Sans autre précision de la part du poète, il peut s'agir de deux villages :
- Auvers dans la Manche ;
- Auvers dans la Haute-Loire.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Henri Touzard (Auvers, 1894 - 1984), cycliste ayant participé à cinq Tours de France entre 1923 et 1927.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 14.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 65.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Auvers sur le site de la communauté de communes
- Auvers sur le site de l'office de tourisme
- Résumé statistique d'Auvers sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Auvers et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Carentan-les-Marais », sur Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- François de Beaurepaire - 1986 - Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, page 71.
- Georges Bernage, « Vikings - Danois, mais aussi Norvégiens et Irlandais », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, juillet-août-septembre 2013, p. 9 (ISSN 0224-7992).
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 182.
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 64.
- Charles de Gerville, Études géographiques et historiques sur le Département de la Manche, Les Éditions de la Tour Gile (réimpr. 1990) (1re éd. 1854), 284 p. (ISBN 2-87802-057-X), p. 81.
- Gautier 2014, p. 65.
- Décédé en exercice le .
- Décédé en exercice le .
- https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000850614&pageCourante=01046.
- « Guy Foucher succède à Côme Hérout »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Auvers (50500) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Yves Poisson a été élu maire au côté de trois adjoints », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Site officiel de la Ligue de Normandie de football – US Auvers » (consulté le ).
- Parc éolien d'Auvers-Méautis.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- « Église Saint-Étienne », notice no PA00110323, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Benoît Canu, « Les marais du Cotentin - Usages et pouvoirs d'un espace », Vieilles maisons françaises (vmf), patrimoine en mouvement, no 232, , p. 33 (ISSN 0049-6316).
- « Fonts baptismaux (cuve baptismale) », notice no PM50000034.
- Benoît Canu, p. 30.
- « Château », notice no PA00110322, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Louis Aragon, « Le Conscrit des cent villages », publié initialement dans La Diane française, consulté dans Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris : Seghers, 2004 (2e édition). (ISBN 2-232-12242-5), p. 373-375.