C.H.
U Mustapha
     Service ORL et CCF
        Pr. Djennaoui
BAROTRAUMATISMES
EN ORL
                    Dirigé par: Pr. Ainouche
                    Présenté par: Dr. Bekhakh
                                    Dr. Ikhlef
                     Le 15 – 02- 2016
Plan
• Introduction
• Intérêt
•   Rappels : loi de Boyle et Mariotte
•   Barotraumatismes de l’oreille
           Rappel anatomique
           Barotraumatisme de l’oreille externe
           Barotraumatisme de l’oreille moyenne
           Barotraumatisme de l’oreille interne
           Atteinte du nerf facial
           Diagnostic différentiel
•   Barotraumatismes des sinus
           Rappel anatomique
           Physiologie des sinus
           Physiopathologie
           Diagnostique positif
           Diagnostique étiologique
           Diagnostique différentiel
           Traitement
•   Prévention
•   Conclusion.
INTRODUCTION
La pathologie ORL regroupe 02 entités :
         Extrinsèque                      intrinsèque
                       Traumatismes                     Phénomène de
                       sonores                          Tullio
                       Barotraumatismes
                                                        Malformations
                       Accidents
                       aéroemboliques
INTRODUCTION
              Sono traumatismes
 Exposition      Exposition         Exposition
 unique          min/heure          répétée
     B.A          Masque              Maladie
                                  professionnelle
               Destruction
                  de la
               cochlée
INTRODUCTION
• Blast : variation pressionnelle supérieur à 1 bar.
INTRODUCTION
                  Barotraumatisme
• Ils surviennent au décours de la plongée, d’un vol ou d’un
  passage en caisson hyperbare ou d’altitude.
• Un barotraumatisme O.R.L. est due à une ventilation
  insuffisante de la cavité concernée dont la cause est une
  obstruction plus ou moins complète des communications
  sinus / fosse nasale ou oreille / pharynx
• Ils se distinguent du blast et des traumatismes sonores
  où les lésions sont secondaires à une variation très
  brutale de la pression.
INTRODUCTION
• Les accidents aéroemboliques: résultent
de la dissolution des gaz inertes(l’azote)
dans les tissus et de leur relargage sous
forme de bulles dans la circulation
sanguine
           II-INTERET DE LA QUESTION
• Fréquence: les barotraumatismes auriculaires (vent issuff) sont plus fréquents que
 les sinusiens. Leurs fréquence est en augmentation de par l’accroissement des
 activités subaquatiques et aéronautiques professionnelles ou de loisir.
• Pathologie bénigne qui n’engage le pronostic vital qu’exceptionnellement et
 indirectement( douleur syncopale survenant en situation extrême), mais qui est
 pénalisante par l’inaptitude temporaire qu’elle impose.
• Diagnostic est évident mais leur bilan doit être exhaustif à la recherche de facteurs
 favorisants qui motiveraient une inaptitude temporaire ou définitive pour de nombreux
 métiers : plongeurs, sous-mariniers, pilotes, parachutistes
• Un BTA de l’oreille moyenne doit faire rechercher une atteinte de l’oreille interne,
rare, mais qui constitue une urgence neurosensorielle.
    III-RAPPELS : La loi de Boyle et
    Mariotte
• Implique que les variations de pression ambiante, liée à l’altitude dans l’air
  et à la profondeur dans l’eau, provoquent des variations du volume des gaz
  dans les cavités aréiques de l’organisme
• A température ambiante ; le volume d’un gaz est inversement proportionnel à
  la pression du milieu ambiant.
                                  P1 * V1 = P2 * V2
                                  ou PV = constante
III-RAPPELS : La loi de Boyle et
Mariotte
• Les barotraumatismes résultent donc des variations de
 pression entre les cavités aériennes semi closes(OM et
 sinus) d’une part et le milieu ambiant d’autre part en
 raison d’un dysfonctionnement tubaire ou ostiale
 empêchant l’égalisation des pressions.
   III-RAPPELS : La loi de Boyle et
       Mariotte
Lors d’une descente
en plongée la pression
augmente de 1 BAR
tous les 10 m et le
volume d’un gaz
diminue
inversement
  De même lors d’une montée en altitude, la
  pression est divisée de moitié à 5000 m par
  rapport à celle qui prévaut au niveau de la
  mer.
I)BAROTRAUMATISME
AURICULAIRE
Rappel anatomique
OREILLE EXTERNE
Le méat acoustique externe est une cavité largement
 ouverte vers l’extérieur , et fermée en dedans par la
 membrane tympanique; mais cette cavité peut se
 comporter comme une cavité close en cas de bouchon de
 cérumen ou le port d’une cagoule.
OREILLE EXTERNE
Dans ces cas, à la descente rapide, il se produit une
 compression du volume gazeux dans le méat
 acoustique externe qui peut être responsable de
 douleurs tympaniques. Ce phénomène peut
 entrainer l’apparition de pétéchies sur le revêtement
 cutané voire au maximum des phlyctènes
 hémorragiques .
A la remontée , la dilatation des gaz enclos sur un
 revêtement cutané meurtri peut également
 déclencher des douleurs .
OREILLE EXTERNE
• Clinique :
  *Hypoacousie en relation avec l’obstruction du méat
  *Otalgie
  *Otorragie spontané est possible
• À l’examen :
On retrouve les différentes lésions décrites
OREILLE EXTERNE
• Traitement :
*Il consiste à retirer le bouchon de cérumen et tout ce qui
  l’obstrue
*Incision des phlyctènes
*Calibrer le conduit externe par une mèche
OREILLE MOYENNE
• Accidents survenant   à la descente et plus rarement à la
 remontée
• Les causes
   -Le plongeur oublie de réaliser l’équipression entre l’oreille
 moyenne et la pression ambiante.
   -Impossibilité de le faire suite à une malformation anatomique
 comme des trompes d’Eustache non perméables ou des voies
 aériennes congestionnées
    OREILLE MOYENNE
• Lors de la décompression (décollage de l’avion,
 remontée en surface des plongeurs), les sujets
 passent à une pression ambiante moins élevée par
 rapport à celle de l’oreille moyenne.
   - L’air dans la caisse du tympan prend donc de
 l’expansion, ce qui entraîne une surpression relative
 sur le tympan et donne une sensation d’oreilles
 bouchées .
  - Un équilibre passif des pressions se produit après
 un certain gradient de pression entre l’oreille moyenne
 et le milieu ambiant.(une différence de pression de
 20hPA = 170 m en aéronautique et 20cm sous l’eau) .
 - L’air passe de l’oreille moyenne au cavum à travers
 la trompe d’Eustache. Il est alors conseillé d’avaler
 à plusieurs reprises (ou de sucer un bonbon) pour
 favoriser l’ouverture des trompes d’Eustache.
OREILLE MOYENNE
• Lors de la compression (atterrissage de l’avion, descente en
 plongée), les sujets passent à une pression ambiante plus élevée;
   - L’air dans la caisse du tympan diminue donc de volume. La
 dépression relative de la caisse provoque alors une rétraction
 tympanique et un effet de vide si la trompe d’Eustache n’arrive pas à
 rétablir l’équilibre des pressions.
OREILLE MOYENNE
L’effet de vide entraîne
            des œdèmes,
            une congestion,
            une hyperhémie et, enfin un épanchement
 séreux exsudatif ou hémorragique dans l’oreille moyenne.
 - Il est alors conseillé d’exécuter la manœuvre de
 Valsalva à plusieurs reprises lors de la descente de
 l’avion.
OREILLE MOYENNE
OREILLE MOYENNE
• Diagnostic positif:
1.Interrogatoire :
-circonstances de survenue évidentes( plongeur débutant; en cas de
  rhume)
- Il faut préciser le moment d’apparition des signes (montée ou
  descente).
- La notion d’une dysperméabilité tubaire est recherchée et la notion
  d’un épisode infectieux l’expliquant.
- Les ATCD O.R.L. sont précisés.
OREILLE MOYENNE
2.Signes fonctionnels:
• Il s’agit classiquement d’un patient présentant au cours ou
  au décours d’une plongée ou d’un vol un ou plusieurs
  signes otologiques : otalgie, associée à une
  hypoacousie modérée, avec sensation de plénitude
  de l’oreille et des acouphènes graves.
• Plus rarement, le patient décrit une otophonie qui fait
  suspecter un épanchement dans la caisse, ou une
  otorragie qui signe la rupture du tympan.
OREILLE MOYENNE
3. Otoscopie :
• permet de diagnostiquer le barotraumatisme de l’oreille moyenne
  et de le classer selon les 5 stades de Haines et Harris en fonction
  des lésions:
- Stade I : hyperhémie du manche du marteau et de la membrane de
  shrapnell.
- Stade II : hyperhémie diffuse du tympan rétracté.
- Stade III : épanchement séreux rétro tympanique .
- Stade IV : hémotympan avec épanchement de sang dans la caisse.
- Stade V : perforation tympanique qui peut être linéaire ou
  punctiforme para centrale difficile à visualiser, sa mise en évidence est
  favorisée par des manœuvres très douce de Valsalva à la recherche
  d’une fuite.
• Sachant que 50% des barotraumatismes auriculaires sont
  asymptomatiques et que les atteintes bilatérales sont fréquentes, il
  faut examiner systématiquement les deux oreilles.
OREILLE MOYENNE
• Classification d’Edmonds : plus utilisée par les anglo-
  saxons:
- Grade 1 : symptômes évocateurs mais tympan normal.
- Grade 2 : hyperhémie et rétraction tympanique.
- Grade 3 : 1+traces hémorragiques sur le tympan.
- Grade 4 : hémotympan.
- Grade 5 : perforation tympanique.
OREILLE MOYENNE
• L’examen clinique ORL :devant toute otite barotraumatique doit
 rechercher systématiquement des signes d’atteinte vestibulaires
 qui signerait une complication, et une étiologie à la dysperméabilité
 tubaire par un examen soigneux des fosses nasales, du cavum et
 des sinus.
• L’examen O.R.L. s’efforcera de chercher des facteurs favorisants:
 une explication rhinopharyngée par la réalisation d’une rhinoscopie
 antérieure et postérieure. On recherche un foyer infectieux (rhinite,
 sinusite) ou une cause mécanique obstructive comme une polypose
 naso-sinusienne, l’hypertrophie des végétations adénoïdes ou une
 déviation septale majeure, voire une tumeur.
OREILLE MOYENNE
• acoumétrie instrumentale :apprécie le retentissement
 fonctionnel et permet de dépister une surdité.(généralement on
 retrouve une surdité de transmission).
• Un examen vestibulaire : (Recherche d’un nystagmus sous
  lunettes de Frentzel, étude des déviations segmentaires) est en
  faveur d’une atteinte labyrinthique en cas de syndrome harmonieux.
  Il évoque par contre une atteinte rétro labyrinthique lorsqu’il est
  dysharmonieux.
• Le signe de la fistule de Lucae est recherché: c’est le
  déclenchement d’un nystagmus discret ou d’un vertige lors de la
  mobilisation du système tympano-ossiculaire par pression répétée
  du tragus évocateur d’une fistule périlymphatique.
• L’impédancemétrie par le tympanogramme, certains la
  proscrivent par crainte d’aggraver le traumatisme. Lorsque le
  tympanogramme n’est pas obtenu, il existe une perforation. Aplati et
  centré, il témoigne d’un épanchement dans la caisse. De
  morphologie normale et décalé vers les pressions négatives, il
OREILLE MOYENNE
• Evolution :
• En l’absence d’épanchement ; guérison spontanée en quelques
 jours.
• En cas d’épanchement : il peut se compliquer de surinfection.
• En cas de perforation : cicatrisation spontanée est fréquente , mais
 il existe un risque de surinfection en cas de plongée. Ce risque est
 moindre en cas de vol par absence d’eau.
OREILLE MOYENNE
• TRAITEMENT :
Le principe repose sur la restauration de la fonction tubaire et
  d’éviter l’exposition aux variations pressionnelles.
**En absence d’épanchement : le traitement est surtout local à base
  de vasoconstricteur à base de corticoïdes pendant une semaine.
** En cas d’épanchement : adjonction d’antibiotique à large spectre et
  corticothérapie pendant 8 à 10 jours.
     Et si l’épanchement persiste après un mois une paracentèse
  s’impose avec pose d’un aérateur trans tympanique.
**en cas d’otite BT à répétition , la recherche d’une étiologie est
  nécessaire (dysperméabilité tubaire).
**Des études portent sur l’utilisation de surfactant synthétique .
OREILLE MOYENNE
INDICATIONS :
• stade 1 ou 2 est traité par VC nasaux et éventuellement
  un antalgique; avec une inaptitude temporaire à la
  plongée de 5 jours.
• Les stades 3, 4, 5 avec épanchement sont traités par VC
  nasaux, antalgiques, anti inflammatoires et ATB per
  os et aérosols manosoniques.
     *10 jours d’inaptitude sont prononcés pour le stade
  3.
    *30 jours pour le stade 4,
    * 60j pour le stade 5 si le tympan est refermé.
    OREILLE INTERNE
• Rare et représente environs 10% des accidents dysbariques de
  l’oreille.
• Ces accidents ne surviennent pas directement de la variation de la
  pression ambiante ;
    mais des manœuvres permettant
    l’équilibre pressionnelle de l’oreille
    moyenne et surtout quand il existe
     une dyperméabilité tubaire
• Un accident sur 2 est associé
    à un barotraumatisme de l’OM.
       OREILLE INTERNE
• Physiopathologie :
Les barotraumatismes de l’oreille interne se produisent surtout
 lors des manœuvres d’équilibration des pressions en plongée
 sous-marine. Un gradient pressionnel important est créé et
 peut engendrer des lésions de l’oreille interne. Ainsi, lors de la
 plongée, une manœuvre de Valsalva intempestive peut
 entraîner une élévation rapide de la pression dans la caisse
 tympanique à travers la trompe d’Eustache et, par la suite,
 une luxation de l’étrier ou une rupture de la membrane
 couvrant la fenêtre ronde . Il se produit alors un traumatisme
 de l’extérieur vers l’intérieur (de la caisse tympanique vers la
 cochlée). Il s’agit de la voie implosive de Goodhill.
OREILLE INTERNE
Pour la voie explosive :
• L a transmission de la pression exercée par la manœuvre de Valsalva
  au liquide céphalorachidien et liquide péri lymphatique peut causer
  les mêmes dégâts, mais cette fois-ci de l’intérieur vers l’extérieur (de
  la cochlée vers la caisse tympanique)
• En théorie une rupture de la fenêtre ronde pourrait se produire des
  qu’il existe un gradient pressionnel de 160 hPa entre l’oreille interne
  et OM soit en plongée pour une profondeur de 1.58 m .
OREILLE INTERNE
• 1. signes fonctionnels:
 -Hypoacousie
 - Acouphènes           Par dysperméabilité tubaire.
 -Vertiges
 -Otalgies
• On doit toujours rechercher une fistule périlymphatique,
  ou les signes sont majorés lors de la remontée car y’a une
  décompression des gaz et une augmentation des volumes
  ce qui favorise leurs pénétration dans l’oreille interne et la
  dilatations des bulles dans le liquide péri lymphatique
  conduisant à des lésions irréversibles.
• Une aggravation progressive dans les 48h qui suivent la
  plongée évoque une fistule.
OREILLE INTERNE
2. Examen :
L’otoscopie peut retrouver une OM barotraumatique dans
 50 % des cas .
Un nystagmus fait craindre une fistule.
3. L’audiogramme :
Retrouve généralement une surdité de perception allant
 du simple scotome à la cophose , avec tous les types de
 courbes intermédiaires.
Une surdité mixte en absence d’ épanchement , signe une
 luxation stapédo vestibulaire.
4. TDM:
Un pneumo labyrinthe signe la fistule.
OREILLE INTERNE
3.Traitement :
C’est une urgence et vise à lutter contre les effets de l’anoxie qui constitue le
  facteur lésionnel essentiel.
-oxygénothérapie hyperbare constitue le moyen thérapeutique le plus
  approprié. Elle doit rester prudente car risque d’aggravation d’une otite
  barotraumatique en cas de fistule.
-Repos au lit, tête surélevée en cas de suspicion de rupture des fenêtres ou
  de fistule, (exploration chirurgicale en l’absence de récupération).
– Anxiolytique en cas d’angoisse.
– Traitement vasculaire :
    • Macromolécules .
    • Antisludge : aspirine, héparine à faibles doses, hémodilution,
    • Modificateurs de la déformabilité érythrocytaire .
-Si des éléments évoquent une fistule péri lymphatique, une exploration
  chirurgicale s’impose.
Nerf facial
Des cas rares ont été décrits en plongée et rarement en avion.
PHYSIOPATHOLOGIE :
• Hyperpression dans la caisse du tympan sur un canal facial
  déhiscent, réduit la microcirculation nerveuse et donne une
  neurapraxie.
• Passage d’air dans le canal du facial par l’orifice de sortie de la corde
  du tympan.
• Lors de la décompression, augmentation du volume de l’air dans la
  caisse qui comprime le nerf.
Cette paralysie faciale est transitoire et régresse généralement
  spontanément et n’appelle habituellement pas au traitement.
Une paracentèse est indiqué en cas de persistance de la paralysie ,
En cas de paralysie récurrente en aéronautique, la pose d’une ATT
  améliore les choses.
Diagnostic différentiel
• Au niveau de l’oreille moyenne, le contexte de dysbarisme oriente d’emblée
 vers le barotraumatisme mais ne doit pas faire négliger la recherche d’une
 pathologie antérieure éliminée par l’anamnèse et l’examen otologique.
   Au niveau de l’oreille interne, le diagnostic différentiel à ne pas manquer
   est l’accident de décompression de l’oreille interne. Cet accident est
   lié à la dissolution de l’azote sanguin, proportionnelle à la profondeur
   et à la durée de plongée, qui sature les tissus à la compression, et
   redevient gazeux à la décompression avec les risques que des bulles
   d’azote obstruent l’artère auditive qui est de type terminal.
   Il se caractérise par des signes vestibulaires, avec signes neurologiques
   très invalidants et des signes cochléaires.
Diagnostic différentiel
le vertige alternobarique est plus facilement
  diagnostiqué. Il ne s’agit pas d’un accident, mais d’un
  incident de plongée ou de vol. C’est la survenue d’un
  vertige fugace résultant d’une asymétrie de pression
  soudaine entre les 2 cavités de l’oreille moyenne,
  transmise par le système tympano ossiculaire et les
  fenêtres au liquide périlymphatique.
• On le voit à la remontée s’il existe un déséquilibre
  interaural d’élimination tubaire du gaz dilaté dans la
  caisse, ou lors d’une manœuvre de Valsalva ayant
  entraîné l’ouverture d’une seule trompe. Il n’existe ni
  vertiges ni acouphènes
• Manœuvres facilitant l’équilibration :
• Manœuvre de Toynbee: c’est la déglutition bouche
 fermée et nez pincé ,
   il se crée une fuite d’air et facilite
   la vidange de l’air depuis l’OM
   vers le cavum; donc elle
   ne doit pas être pratiquée en descente mais plutôt en
 montée.
• Mâcher du chewing-gum à la descente pur déglutir le
 plus souvent possible.(la déglutition provoque une
 ouverture de la trompe).
II) BAROTRAUMATISME
SINUSIEN
I-RAPPEL ANATOMIQUE
• Les sinus de la face sont des cavités pneumatiques
  creusées dans le massif facial et disposée en 4 paires
   de part et d’autre des fosses nasales avec lesquelles ils
communiquent soit par des canaux soit par des ostiums.
• Le méat supérieur sous le cornet supérieur zone de
  drainage du complexe sinusien postérieur formés des
  cellules ethmoïdales postérieures et du sinus sphénoïdal.
• Le méat moyen sous le cornet moyen zone de drainage
  du complexe sinusien antérieur formé des cellules
  ethmoïdales antérieures ;du sinus maxillaire et du sinus
  frontal.
II- PHYSIOPATHOLOGIE
• Lors d’une variation de la pression ambiante: si
  l’ostium est fermé et comme les cavités sinusiennes sont
  inextensibles, selon la loi de Boyle et Mariotte la pression
  à l’intérieur du sinus ne pourra s’équilibrer avec celle du
  milieu ambiant , donc restera constante.
• Ainsi se crée un gradient de pression au niveau de la
  muqueuse sinusienne à l’origine de pathologies selon les
  cas:
II- PHYSIOPATHOLOGIE
o Une dépression relative ( cas
 d’hyperbarie) du sinus :
    -stade I: 100-150 mmHg : œdème
et hyperhémie de la M sinusienne
   -stade II:150-300
mmHg :épanchement séromuqueux
ou sérohématique intra sinusien
   -stade III:> 300 mmHg : déchirure
de la M + hématome SM et hémo
sinus
II- PHYSIOPATHOLOGIE
A l’inverse une surpression
relative (cas d’hypobarie) du
sinus : peut entraîner un
hémorragie de la muqueuse
et au maximum un
éclatement du sinus avec
emphysème sous cutané.
Cependant ce type de BT
est plus rare, car l’ostium se
laisse généralement forcer
dans le sens sinus nez
• Les barotraumatismes sinusiens sont donc toujours
 secondaires à un dysfonctionnement ostio-méatal
 préalable qui peut être dû à un obstacle mécanique du
 sinus ou des fosses nasales
Le sinus frontal est 2 fois plus souvent touché que le
 sinus maxillaire du fait de la longueur et de la tortuosité du
 canal nasofrontal
 les sinus ethmoïdaux et sphénoïdaux ne sont intéressés
 que de façon exceptionnelle, leurs ostias étant plus large
 et leur muqueuse plus adhérente à la paroi osseuse.
III - DIAGNOSTIC POSITIF
• Il est clinique et facile
• Les circonstances de survenue sont univoques
• Les signes fonctionnels sont recherchés par l’interrogatoire:
 Une douleur: d’apparition brutale comparée à une piqûre d’abeille
  d’intensité variable allant de la simple pesanteur à la douleur syncopale
  modifiée à la flexion de la tête en avant. Cette douleur peut être
      - sus et retro-orbitaire irradiant vers les tempes orientant vers BT du
sinus frontal
      - au niveau du maxillaire supérieur orientant vers un BT du sinus
maxillaire, avec irradiation fréquente au niveau des prémolaires
supérieures .
Une épistaxis: modérée homolatérale à la douleur ou mouchage
  sanglant retrouvé dans le masque, traduisent l’hémosinus.
• Les signes d’accompagnement: un larmoiement, des nausées, ou des
  signes en rapport avec un BT auriculaire associé (20% des cas, otalgies,
  hypoacousies, acouphènes, otorrhées, signes vestibulaires)
L’examen peut trouver
• Des points douloureux sus orbitaire, sous orbitaire, ou à
    l’angle interne de l’œil qui confirme l’atteinte sinusienne
•   Parfois une anesthésie du nerf sous orbitaire, branche du
    nerf maxillaire supérieur
•   Un oedème frontal, fronto palpébral ou sous orbitaire
•   Plus rarement un emphysème sous cutané s’exprimant
    par une crépitation à la palpation et qui signe une brèche
    sinusienne
•   Enfin l’otoscopie dépiste un éventuel barotraumatisme
    auriculaire associé
III - DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
• L’étiologie étant la variation de pression, le cofacteur
  indispensable pour expliquer le barotraumatisme est la
  dyperméabilité ostiale.
• IL faut donc lui retrouver une cause.
• Examen des fosses nasales : Il est primordial et comprend:
     * La rhinoscopie antérieure : permet d’avoir une idée globale sur
l’état de la muqueuse et du pharynx et de déceler un
   processus occupant ou un écoulement. Cet examen est
désormais complété par un examen plus performant:
    * L’endoscopie nasale: Réalisée à l’optique rigide à vision directe
qui permet contrairement au nasofibroscope, l’utilisation d’une
deuxième main pour palper la muqueuse et aspirer les sécrétions.
L’endoscopie recherche:
    - Un coagulum : au niveau du méat moyen stigmate d’une
épistaxis
    -Une anomalie anatomique : de la cloison nasale (déviation
septale; luxation chondro vomérienne) une hypertrophie du support
osseux ou du pied de cloison
 - Une cause extrinsèque:
   - Un éventuel rhinolithiase ou corps étranger.
   - Une tumeur, notamment de l’ethmoïde.
 - Des signes d’une pathologie inflammatoire ou infectieuse de la
muqueuse :
La rhinite aiguë: est la cause la plus fréquente. Elle provoque une
  inflammation de la muqueuse rhino-sinusienne avec rhinorrhée et
  obstruction nasale qui bloque l’ostium.
Une sinusite: est diagnostiquée lorsqu’un écoulement de pus provient
  d’un ostium.
LA PNS et le polype de Killian qui sont des masses molles et
  translucides pouvant obstruer l’ostium.
• Examen de la cavité buccale
     Vérifie l’état dentaire, recherche une hypertrophie amygdalienne, une
malformation vélopalatine ou un foyer infectieux.
Facteurs généraux ou pathologie de terrain.
Recherchés par l’interrogatoire et les antécédents:
 -Un tabagisme chronique ou des irritant professionnels.
 -Une allergie, dans 10 à 15 % des cas
 -Une rhinite spasmodique
Examens complémentaires
• L’imagerie :
   * Le scanner des sinus
   * La radiologie standard : en absence de scanner. Les incidences
sont :
      -le Blondeau pour le sinus maxillaire
      -face haute pour les sinus ethmoïdaux et frontaux
      - le profil pour le sinus sphénoïdal, et éventuellement une
panoramique dentaire. Elle classe les BTS en 3 stades:
o stade I : opacité en cadre correspond à une hyperplasie
  muqueuse.
o stade II : opacité pariétale arrondie qui correspond à un
  hématome sous-muqueux
o stade III : opacité diffuse ou niveau liquidien
• la radiologie peut détecter un corps étranger intra sinusien.
IV- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
• Les barodontalgies :qui surviennent en général à la
  remontée sur des dents cariées (barodontalgies
   barogéniques) ou soignées (b.pneumatiques).
• Une bulle faciale sous cutanée par accident de
  décompression, l’examen des sinus est strictement
  normal.
• Et en dehors de tout contexte pressionnel.
   * Les vacuum sinus non barotraumatique.
   * Une rupture de la tache vasculaire qui ne
s’accompagne d’aucune douleur
   * Les différentes algies faciales
V- TRAITEMENT
• Le traitement est tout d’abord médical visant à rétablir la
  perméabilité ostiale, à soulager la douleur et à éviter la
  surinfection.
• Il est à base de:
Antalgiques
désinfectants nasales par pulvérisations associant des
  corticoïdes et des antibiotiques qui servent à lever le
  verrou ostial.
• Si absence d’amélioration clinique et radiologique, une
  indication de ponction drainage du sinus puis d’instillation
  de corticoïdes et d’antibiotiques In situ.
PREVENTION des BT :
• La prévention passe par la maîtrise des techniques
  d’ouverture tubaire.
• Par ailleurs, il faut respecter les causes d’inaptitude
  temporaire que sont les épisodes d’infections
  rhinopharyngés.
• La sélection médicale permet de vérifier l’absence de
  causes d’obstruction mécanique par rhinoscopie
  antérieure et postérieure, et écarte également les contre-
  indications otologiques et sinusiennes formelles à la
  plongée telle que l’OMC et ses complications,
  l’otospongiose, les ossiculopathies et le Ménière évolutif.
• Certains préconisent un traitement préventif à base de
  vasoconstricteurs locaux ou de corticoïdes de courte
  durée, mais aucune étude n’a encore démontrée son
  intérêt.
• Pour les plongeurs : en cas d’otalgie lors de la descente il
  faut remonter de quelques mètres et essayer la
  manœuvres de valsalva , puis redescendre. En cas de
  persistance de la douleur interrompre la plongée
• La prévention des accidents sur l’OI : il faut proscrire la
  manœuvre de valsalva en remonté qui engendre une
  surpression brutale. On recommande plutôt la manœuvre
  de Toynbee qui génère une relative dépression de la
  caisse.
Conclusion
• Les barotraumatismes sinusiens sont peu fréquents et résultent
  le plus souvent d’une dyperméabilité ostiale passagère.
• Les barotraumatismes auriculaires sont très fréquents surtout
dans le cadre de la plongée sous marine. Il faut savoir dépister
une atteinte de l’oreille interne qui est une urgence
neurosensorielle.
• Enfin toute récidive d’accident de vol ou de plongée malgré les
  mesures de prévention doit faire rechercher une cause
  favorisante curable, essentiellement anatomique qui sera
  traitée chirurgicalement chez les professionnels.
• Les affections incurables ( rhinite chronique, polypose naso-
  sinusienne) entraînent une inaptitude définitive.
• La sévérité et l’exactitude de la visite d’aptitude initiale est
  fondamentale