Alice & le Manoir de la Destinée

Préface de l'auteur

Je ne sais pas ce qui m'a pris !

J'ai fait une pause dans l'écriture du Livre VI de Jazz Scry pour écrire ce roman avec un attachement très important aux réactions entre personnages.

Une sorte de challenge, car jusqu'ici, je n'avais pas décrit de sentiments complexes depuis le scénario du premier épisode de « Terre de Breizh ».

Une sorte de repère à l'occasion de ma première participation à un salon du livre ! Encore une nouvelle expérience !

J'ai glissé dans l'aventure d'Alice une certaine quantité de réflexions, de notions, de sujets qui sont autant de piliers de ce, que je pense, que l'on doit renforcer quand on fait partie de la tribu de l'Humanité.

Cette écriture a été une épreuve pour moi car je suis une « éponge de ressenti ».  J'espère que ce qu'une partie de ce ressenti sera traduit par les mots de ce livre et vous ferons frissonner ...

Vous voulez en savoir plus ? Visitez mon site www.alexserval.top,  une page est consacrée à ce livre ...

A la mémoire de Fyona

2011 – 2025

Tu nous manques

comme je n'aurais jamais imaginé.

La Route de la Pluie

Il fait nuit et dans l'éclairage artificiel blanc la Hongky (grande marque chinoise de voitures de luxe) noire se gara dans le parking VIP de l'aéroport Charles de Gaulle près de Paris en France. Le chauffeur, en livrée de chauffeur, la bonne cinquantaine en sortit, ouvrit la porte à son passager plus jeune d'une quinzaine d'années, dans un costume sombre impeccable et sur mesure. Puis il se dirigea vers le coffre du véhicule qui s'ouvrit automatiquement. Il en retira 2 petites valises équipées de roulettes. Le chauffeur s'approcha d'une porte vitrée et y présenta un badge au dispositif de sécurité. L'accès exclusif réservé uniquement aux membres s'ouvrit, ils entrèrent. Les 2 valises suivaient maintenant seules le passager. Ils furent accueillis par 2 hôtesses à qui le passager donna des documents et les 2 bagages. Ils se dirigèrent vers un salon privatif haut de gamme, le temps que les formalités d'enregistrement et douanières, soient réalisées. Un rafraîchissement leur fut servi. Les 2 hommes échangèrent quelques phrases.

–  Marcel, lorsque vous serez rendu au Manoir, pensez à vérifier que Moana a bien préparé mon arrivée de demain soir.

–  Ce sera fait Monsieur.

–  La météo sera plus clémente, inutile de venir me chercher, j'utiliserais leur service d'hélicoptère pour rentrer.

–  Bonne idée, Monsieur.

–  Oui, surtout que j'ai une réunion tôt après demain matin.

Un silence, dans ce salon luxueux, les 2 hommes ont le regard dans le vague

–  Elle me manque Marcel.

Dis le passager dans un soupir profond.

–  Oui Monsieur, je partage ce sentiment avec vous.

–  C'est injuste que les parents supportent la disparition de leurs enfants.

–  Je suis d'accord. Je ne m'y habitue pas moi non plus.

Répond Marcel pendant que son interlocuteur boit une gorgée

–  Tant que je travaille tout va bien, mais quand le calme revient ...

–  Pour moi Monsieur, c'est pareil.

Marcel boit aussi, mais plusieurs gorgées.

–  C'est triste cette situation, mais il y a un point positif.

–  Lequel Monsieur ?

–  Avec la perte de votre fils et de ma fille, nous nous sommes rapprochés tous les 2.

–  C'est vrai Monsieur. Auparavant, nous n'aurions jamais ...

–  M. Lenoir, votre vol privé est prêt, veuillez me suivre.

Une très charmante jeune femme vient de les interrompre, c'est l'heure.

–  Très bien, je vous suis.

M. Lenoir se lève, Marcel fini son verre d'un trait et se lève aussi.

–  Merci Marcel, n'oubliez pas Moana et à demain soir.

–  Je m'en occupe Monsieur, bon voyage.

Les 2 hommes se séparent, Marcel salue le personnel et quitte le salon, il emprunte le couloir qui le mène au parking où est garée la voiture. A son approche, celle ci s'illumine. Il presse sur le bouton de la poignée, la porte s'ouvre, s'installe au volant et enclenche la ceinture de sécurité pendant que les écrans s'allument.

–  Les conditions météorologiques se dégradent, nous allons avoir de la pluie et du vent sur la route du Manoir.

C'est la voix douce de la voiture.

–  Très bien Myra, active l'assistance à la conduite et l'anti-collision.

–  C'est fait. Bonne route.

La voiture s'extrait du parking, emprunte les grands axes pour quitter les lieux. Les lumières défilent, plus les kilomètres s'étirent, moins il y a de voitures et la route se rétrécit. Brutalement, l'orage éclate. Le crépitement de la pluie sur le pare-brise de la Hongky noire était le seul bruit qui osait défier le silence impénétrable de la nuit.

À cet instant précis, Marcel se maudit mentalement d'avoir accepté cette dernière course fatigante et tardive. Monsieur Lenoir avait insisté pour qu'il l'accompagne et malgré les prévisions de temps exécrable. C'est à ce moment-là que quelque chose, un simple mouvement sur le bord de la route, capta son regard. La voiture le détecte aussi, une alerte apparaît sur le pare-brise. Au début, il pensa que c'était un animal, une biche peut-être, Marcel ralentit. Mais en s'approchant, l'ombre prit une forme humaine, petite et recroquevillée.

Il ralentit encore, s'arrête, son cœur, lui, s'accélère. Son instinct