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Le Contre Julien de Cyrille d'Alexandrie († 444) est une réfutation monumentale de l'ouvrage de polémique antichrétienne rédigé par l'empereur Julien en 362-363. Ce traité, qu'il est d'usage d'appeler Contre les Galiléens, est conservé... more
Le Contre Julien de Cyrille d'Alexandrie († 444) est une réfutation monumentale de l'ouvrage de polémique antichrétienne rédigé par l'empereur Julien en 362-363. Ce traité, qu'il est d'usage d'appeler Contre les Galiléens, est conservé presque exclusivement par les citations qu'en donne Cyrille. Le livre VIII, très spécifi que, ne réfute que trois fragments de Julien choisis de manière à présenter un traité dogmatique sur la Trinité et l'Incarnation. Selon Julien, Moïse et les prophètes n'ont pas annoncé Jésus, et le début de l'Évangile de Jean prouverait que les chrétiens croient en plusieurs dieux. Pour lui répondre, l'Alexandrin expose sa théologie trinitaire à partir de ses fondements scripturaires et grâce à une longue séquence de citations philosophiques-certaines ne sont transmises que par Cyrille-visant à établir que Platon, Numénius, Plotin, Porphyre et le Corpus hermétique ont eu connaissance de la Trinité. Pour le volet sur l'Incarnation, il cite le philosophe Amélius, qui aurait « su qu'un Verbe s'était fait homme ». Le livre IX poursuit l'exposé christologique avec l'exégèse de textes aussi mystérieux que célèbres : Genèse 6 sur l'union des « fi ls de Dieu » avec les fi lles des hommes, et Lévitique 16 sur le bouc émissaire. Contre Julien, pour qui le christianisme a trahi le judaïsme, il défend aussi, en citant encore Porphyre, la signifi cation fi gurative de la Loi et sa valeur pour les chrétiens.
Cyrille d’Alexandrie (mort en 444) poursuit sa réfutation du Contre les Galiléens de l’empereur Julien amorcée dans les livres I et II (SC 322). Il cite textuellement son adversaire, ce qui constitue quasiment notre unique source sur... more
Cyrille d’Alexandrie (mort en 444) poursuit sa réfutation du Contre les Galiléens de l’empereur Julien amorcée dans les livres I et II (SC 322). Il cite textuellement son adversaire, ce qui constitue quasiment notre unique source sur cette grande œuvre de polémique antichrétienne rédigée dans l’hiver 362-363. L’une des forces de Julien est sa bonne connaissance de la Bible ; il entend la discréditer en montrant qu’elle est, soit assimilable à la mythologie (arbre de la connaissance du bien et du mal, serpent qui parle, tour de Babel), soit réductrice (le Dieu des Hébreux n’est qu’un dieu national), soit blasphématoire (Dieu est présenté comme méchant, jaloux ou impuissant).
Pour  le réfuter, Cyrille d’Alexandrie recourt non seulement à l’exégèse et à la théologie trinitaire, mais aussi à la philosophie et à la littérature grecques. Ses très nombreuses citations viennent pour certaines de Clément d’Alexandrie ou d’Eusèbe de Césarée, mais pour une plus large part lui sont propres. Il est ainsi la source unique de plusieurs passages d’Alexandre d’Aphrodise et de Porphyre.
L’intérêt de cet ouvrage réside à la fois dans la confrontation des arguments et dans la richesse des références invoquées. Ces livres III-V voient s’opposer deux conceptions du divin : le néoplatonisme exige une distinction entre les niveaux du divin, et le christianisme défend l’idée d’un Dieu suprême unique, créateur et administrateur du monde.