Le clivage gauche-droite est très souvent complété, en Suisse, par la présence quasi systématique d’un « centre » politique. Il est étonnant de constater que cette particularité helvétique n'a jamais été abordée sous un angle historique....
moreLe clivage gauche-droite est très souvent complété, en Suisse, par la présence quasi systématique d’un « centre » politique. Il est étonnant de constater que cette particularité helvétique n'a jamais été abordée sous un angle historique. À partir de quand tel ou tel parti s'est-il dit au centre ? Comment l'a-t-il fait ? Et surtout, Pourquoi ? En d'autres termes, l'objectif de cette recherche était d'aborder un aspect particulier de l'autoreprésentation d'un parti. Le PDC a constitué l'objet de cette étude car il est actuellement le principal acteur du « centre » politique en Suisse. Après avoir défini le concept, il a fallut s'attacher aux représentations de soi, des autres et essayer de voir quels sont les raisons et les discours qui ont justifié ce positionnement au centre. Au final on découvre que ce parti a, tout au long de son histoire, utilisé l'argument centriste, et ce jusqu'à nos jours, mais que le quelque chose entre quoi il se place n'est pas immuable et qu'il a varié au cours du temps : entre libéralisme et socialisme, entre révolutionnaires et réactionnaires, entre gauche et droite. Le concept n'est lui-même jamais vraiment défini dans le discours du parti. Cette autoreprésentation au centre résulte d'impératifs tels que l'influence du catholicisme, la nécessité de garantir la cohésion au sein d'une base très disparate, de trouver sa place face à des idéologies bien affirmées, ou tout simplement d'un centrisme par défaut. Au final, et contrairement aux idées reçues, cette recherche aura également permis de trouver des racines centristes dans la vie politique suisse qui sont bien antérieures à la fameuse « formule magique » de 1959.