Ukraine-Orthodoxie : La guerre des patriarches entretien avec le p. Jivko Panev 1. Quelles ont été les conséquences de la décision du Patriarcat oecuménique d'accorder l'autocéphalie à l'Église orthodoxe ukrainienne ? Comment les Églises...
moreUkraine-Orthodoxie : La guerre des patriarches entretien avec le p. Jivko Panev 1. Quelles ont été les conséquences de la décision du Patriarcat oecuménique d'accorder l'autocéphalie à l'Église orthodoxe ukrainienne ? Comment les Églises orthodoxes ont-elles réagi ? La première conséquence est la rupture de la communion eucharistique de l'Église orthodoxe russe avec le Patriarcat de Constantinople. Rappelons que cela est déjà arrivé dans les relations entre le Trône oecuménique et la plus nombreuse Église du monde orthodoxe : en 1996 le Patriarcat de Moscou avait aussi rompu la communion eucharistique suite à l'établissement d'une Église orthodoxe d'Estonie par le Patriarcat de Constantinople. Mais cette fois, cette décision du Patriarcat oecuménique est ressentie par l'Église orthodoxe russe non seulement comme une transgression des canons, mais aussi comme une attaque contre le « monde russe » dont la trame est constituée par la langue russe et la foi orthodoxe qui dépasse bien évidemment les frontières de la Russie post-soviétique et dont le berceau se trouve à Kiev. Une deuxième conséquence est aussi que les orthodoxes sont mis devant l'urgence de trouver non seulement une réponse unanime à la question « quel est le sens de l'autocéphalie et de sa manière de l'octroyer », mais aussi à la question de la primauté, c'est-à-dire de la direction de l'Église, à savoir pourquoi et pour quoi la primauté dans l'Église. Certes, quatre Églises orthodoxes locales, par la voie de leurs primats, ont publiquement exprimé leur soutien au Patriarcat de Moscou : le Patriarcat d'Antioche, le Patriarcat d'Alexandrie, le Patriarcat de Serbie et l'Église des pays tchèques et de Slovaquie. Les autres Églises ont préféré se donner un temps de réflexion, mais toutes sont d'accord pour dire que la voie privilégiée est la convocation d'un concile pan-orthodoxe, lequel devrait trouver une solution à la crise « ukrainienne ». 2. Quels sont les difficultés pratiques et le résultat possible de l'octroi de l'autocéphalie ? La volonté affichée du Patriarcat de Constantinople est d'arriver à une seule Église orthodoxe en Ukraine, et pour cette raison, après avoir constaté que le Patriarcat de Moscou n'y est pas parvenu, a pris la décision d'organiser le processus de réunification de toutes les Églises orthodoxes, les deux Églises dites schismatiques 1 ainsi que l'Église orthodoxe ukrainienne du 1 Il s'agit de : a) l'Église orthodoxe autocéphale ukrainienne née d'un schisme de l'Église orthodoxe russe en 1920. Son primat actuel est le métropolite Macaire (Milétich). b) L'Église orthodoxe ukrainienne-Patriarcat de Kiev,