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COM M UNICATIONS Actualités et questions sur l’herpèsvirose canine Update and questions on canine herpesvirus infection Par Hervé POULET(1) (communication présentée le 12 mai 2005) RÉSUMÉ L’herpèsvirus canin (CaHV-1) est responsable de t roubles de la reproduct ion chez la chienne et de mort alit é néonat ale. Le CaHV-1 est largement répart i dans la populat ion canine. Ses manif est at ions cliniques sont sporadiques mais peuvent avoir des conséquences économiques graves dans cert ains élevages. Plusieurs études séro-épidémiologiques suggèrent une relation entre une séroprévalence élevée du CaHV-1 et des troubles de la reproduction. Les principales cibles identifi ées sont les chiots nouveaunés et la f emelle gest ant e. Des ét udes complément aires sont nécessaires pour ét ablir le rôle du CaHV1 dans les aff ect ions respirat oires ainsi que lors de la phase précoce de la gest at ion. Les inf ect ions respirat oires jouent vraisemblablement un rôle import ant dans la disséminat ion du virus au sein des collect ivit és. M algré des t echniques plus perf ormant es, le diagnost ic est souvent rendu délicat par le caract ère insidieux de l’inf ect ion par le CaHV-1. Un vaccin est maint enant disponible pour vacciner les f emelles gest ant es et prot éger les chiot s cont re l’herpèsvirose néonat ale par l’int ermédiaire des ant icorps neut ralisant s d’origine mat ernelle. Mots clés : alphaherpesvirus, chien, CaHV-1, épidémiologie, pathogénie, diagnostic, vaccin. SUMMARY Canine herpesvirus (CaHV-1) is responsible f or reproduct ive disorders in bit ches and neonat al mort alit y. CaHV-1 is w idely dist ribut ed in t he canine populat ion. It s clinical manif est at ions are sporadic but t he disease can be have serious economical consequences in some kennels. Several sero-epidemiological surveys suggest ed a relat ion bet w een reproduct ion disorders and CaVH-1 seroprevalence. The main viral t arget s ident ifi ed are pregnant bit ches and t he new born puppies. Furt her st udies are needed t o det ermine t he role of CaHV-1 in respirat ory t ract inf ect ions and during t he early phase of pregnancy. Respirat ory inf ect ions probably play an import ant role in t he propagat ion of t he virus w it hin kennels. In spit e of new improved t echniques, t he diagnosis of CaVH-1 is of t en diff icult due t o t he insidious epidemiology of t he disease. A vaccine is now available f or t he immunisat ion of pregnant bit ches, prot ect ing t he puppies via mat ernal neut ralizing ant ibodies. Key words : alphaherpesvirus, dog, CaHV-1, epizootiology, pathogenesis, diagnosis, vaccine. (1) Merial, Laboratoire de Lyon Gerland, 69007 Lyon. Bull. Acad. Vét. France — 2005 - Tome 158 - N°4 www.academie-veterinaire-france.fr 353 COM M UNICATIONS • I NTRODUCTION L’herpèsvirus canin 1 (Canid herpesvirus 1 ; CaHV-1) a été décrit pour la première fois en 1965 comme un agent responsable de mortalité néonatale chez le chiot. Avec le développement de l’élevage canin et l’amélioration des connaissances en matière de reproduction, l’importance clinique du CaHV-1 a été ré-évaluée. La difficulté du diagnostic virologique et la réputation de maladie honteuse (transmise par voie sexuelle) de cette infection dans le milieu de l’élevage ont probablement contribué à la sous-estimation de l’impact clinique et économique du CaHV-1 sur l’élevage canin. Le CaHV-1 n’a, malheureusement, pas fait l’objet de recherches intensives et l’herpèsvirose canine soulève encore de nombreuses questions. Pourtant, les effets de l’infection peuvent être économiquement désastreux pour les élevages concernés. • ÉTIOLOGIE et la glycoprotéine gC. Le récepteur avec lequel interagissent les autres glycoprotéines pour stabiliser l’attachement et provoquer la fusion n’a pas été encore identifié. L’enveloppe confère au virus sa fragilité dans le milieu extérieur et sa sensibilité aux solvants des lipides et aux désinfectants courants (eau de Javel, dérivés formolés, dérivés phénolés, biguanides, ammoniums quaternaires…). Son organisation génomique le rapproche du virus varicelle-zona (figure 3). Un certain nombre de gènes ont été identifiés et séquencés : gènes gG, gD, gI et gE, dans la région courte unique (US), et gènes thymidine kinase, gB, gC, gH et UL24, dans la région longue unique (UL). Les séquences génétiques disponibles montrent une homologie plus élevée avec le PhHV-1 et le FeHV-1. Une antigénicité croisée a été démontrée entre le CaHV1 et le FeHV-1, mais la vaccination avec des glycoprotéines de FeHV-1 n’induit pas d’anticorps neutralisants détectables contre le CaHV-1. Le CaHV-1 est un Alphaherpesvirinae du genre Varicellovirus. Un seul type a été identifié à ce jour. Il est apparenté aux herpèsvirus du chat (Feline Herpesvirus 1 ; FeHV-1) et du phoque (Phocid Herpesvirus 1 ; PhHV-1) sur la base d’études phylogéniques (figure 1). Comme les autres Alphaherpesvirinae, le CaHV-1 est capable d’induire une infection latente notamment dans les neurones des ganglions sensoriels. C’est un virus enveloppé (figures 2 et 3) dont les glycoprotéines d’enveloppe jouent un rôle important dans l’antigénicité du virus et la reconnaissance des cellules cibles. Les glycoprotéines gB, gC et gD sont notamment la cible d’anticorps neutralisants, comme le démontre l’immunisation avec un vecteur virus de la vaccine ou canarypox, exprimant les glycoprotéines gB, gC et gD du CaHV-1. Comme pour les autres alphaherpesvirus, il a été montré que l’attachement initial aux cellules commence par une interaction entre des groupements heparan sulfate des protéoglycanes de la membrane cellulaire, Figure 2 : Virions enveloppés intracellulaires. FHV CHV PhHV-1 Figure 1 : Phylogénie des alphaherpèsvirus (d’après MARTINA et al., 2003). L’étude de la glycoprotéine gD confirme la relativement forte homologie de séquence entre l’herpesvirus canin (CHV), l’herpesvirus du phoque (PhHV-1) et l’herpesvirus félin (FHV). La longueur des branches est proportionnelle à la distance génétique entre les souches (échelle indiquée en haut du diagramme). Les nombres indiquent le pourcentage dans la méthode des quadruplets. 354 Figure 3 : Le virion du CaHV-1 contient un double brin d’ADN entouré d’une nucléocapside, d’un tégument et d’une enveloppe. L’organisation du génome ainsi que la séquence de plusieurs gènes sont connues (UL : région unique longue ; US : région unique courte ; IR : répétition interne ; TR : répétition terminale) (REMOND et al., 1996 ; REUBEL et al., 2002). Bull. Acad. Vét. France — 2005 - Tome 158 - N°4 www.academie-veterinaire-france.fr COM M UNICATIONS Le CaHV-1 se multiplie in vitro sur des cellules d’origine canine (cellules primaires ou cellules de lignée telles que MDCK et A72), et développe un effet cytopathogène caractéristique assez rapide (figure 4). Le CaHV-1 a été utilisé dans les conditions expérimentales comme vecteur viral pour immunisation par voie muqueuse chez l’adulte. L’insertion d’un gène dans le locus TK (thymidine kinase) permet l’expression d’un antigène d’intérêt, sans inhiber la réplication du CaHV-1. La vaccination de chiens avec le vecteur CaHV-1 exprimant une protéine de surface de Neospora caninum ou de la glycoprotéine rabique, a ainsi permis d’induire une réponse sérologique spécifique. • ÉPIDÉM IOLOGIE La répartition de l’infection par le CaHV-1 est mondiale. De nombreuses études épidémiologiques ont révélé une séroprévalence croissante chez les chiens d’élevage ou de particulier. Les dernières études portant sur de larges effectifs estiment la prévalence à environ 30 - 40 % (tableau 1). L’effectif de l’élevage, l’hygiène et un historique de syndrome « toux de chenil » ont été identifiés comme facteurs de risque, et une relation a pu être établie entre la séroprévalence et un historique d’avortement ou de mortalité néonatale (GUIGAL et al., 2002 ; RONSSE et al., 2004). Figure 4 : Effet cytopathogène du CaHV-1 sur cellules MDCK révélé par immunofluroescence directe. Le CaHV-1 est relativement peu immunogène et les titres sérologiques sont rarement élevés. Leur persistance n’est probablement pas aussi courte que ce que l’on admet généralement (KÖNIG, NEISEKE et THIEL, 2004). Lorsque l’infection est latente, l’animal peut être séronégatif, ce qui rend le dépistage Année Référence Pays Origine des populations* 1969 Lundgren et Clapper, 1969 Etats-Unis Mélange 12,8 1974 Fulton et al., 1974 Etats-Unis Mélange 6 1975 Bibrack et Schaudinn, 1976 Allemagne Mélange 12 Elevages à problèmesa 39,1 1977 Osterhaus et al., 1977 Pays-Bas Particuliers 2,8 Elevages à problèmes a 1979 Delisle, 1982 France Prévalence en % Particuliers 12 0,5 Elevage 28,4 1980 Engels et al., 1980 Suisse Mélange 6,3 1980 Schwers et al., 1980 Belgique Mélange 1 1990 Takumi et al., 1990 Japon Mélange 26,2 1989-1991 Poulet et Dubourget, 1993 France Majorité vivant en élevage 15,9 1994 Seo et al., 1994 Corée Particuliers 28 Elevage 58 39,3 1997-1998 Rijsewijk et al., 1999 Pays-Bas Mélange 1998 Reading et Field, 1998 Royaume-Uni Particuliers 1998 Lacheretz et Cognard, 1998 France Elevages à problèmes 43 2000 Ronsse et al., 2002 Belgique Particuliers 46,1 Elevage 45,7 88 a 2000 Guigal et al., 2002 France Elevage 30,6 2001 Van Gucht et al., 2001 Belgique Elevage 49,5 Tableau 1 : Etudes séro-épidémiologiques de l’infection à CaHV-1. * = chiens vivant en élevage, chez des particuliers ou un mélange des origines (élevage, chenil, particuliers) a = élevages avec des reproducteurs présentant des problèmes de fertilité Bull. Acad. Vét. France — 2005 - Tome 158 - N°4 www.academie-veterinaire-france.fr 355 COM M UNICATIONS Chienne Isolement viralb PCR gDb 790451 J2(e) ; J4(o) ; J11(e) ; J18(o) ; J21(o) 170739 J2(n) ; J4(o, e, n) ; J7(e) ; J9(o) ; J14(v) ; J18(v) ; J21(o) J4(n) 160202a J7(n) J4(o) ; J9(o) ; J21(o) 183024 J4(n) ; J7(n) Non réalisé 184471 J11(n) ; J14(n) ; J16(n) Non réalisé 188409 J4(n) ; J7(n) Non réalisé a les écouvillons nasaux n’ont pas été collectés à J9, J11, J14, J16, J18 et J21 b e = écouvillon oculaire o = écouvillon oral n = écouvillon nasal v = écouvillon vaginal Tableau 2 : Détection du CaHV-1 après réactivation à J0 d’une infection latente chez des chiennes séropositives, par administration de glucocorticoïdes. Des écouvillons oculaires, nasaux, oraux et vaginaux ont été prélevés quotidiennement pendant 3 semaines. Chaque écouvillon fut testé pour la présence de CaHV-1 par isolement sur cellules MDCK et pour la présence d’ADN viral par PCR (gène gD). Les prélèvements positifs sont indiqués dans le tableau. difficile. Par ailleurs, un suivi sérologique longitudinal chez des chiennes en reproduction, a montré des fluctuations des titres en anticorps anti-CaHV-1 avec une chute souvent plus marquée pendant le di-oestrus (RONSSE et al., 2005). Par ailleurs, une étude a montré que la séroprévalence du CaHV-1 augmentait rapidement dans les semaines qui suivaient l’introduction d’un animal négatif dans un élevage, ce qui suggère soit une contamination par voie oro-nasale, soit la réactivation d’une infection latente à la faveur du stress lié à l’adaptation de l’animal à son nouvel environnement. L’infection à CaHV-1 est généralement sub-clinique. L’herpèsvirose néonatale est sporadique, mais peut sévir pendant plusieurs années dans certains élevages. Contrairement à ce qui est souvent dit, la perte d’une portée à la suite d’une infection par le CaHV-1 peut survenir chez une chienne ayant déjà perdu des chiots après une herpèsvirose néonatale. Des manifestations plus pernicieuses du CaHV-1 (infertilité, mortinatalité, naissance de chiots faibles et plus petits que la moyenne) peuvent passer inaperçues. Chez l’adulte, la transmission du CaHV-1 peut se faire par voie oro-nasale ou par voie génitale. Expérimentalement, ces deux voies permettent d’infecter les animaux et d’induire une infection latente (MIYOSHI et al., 1999). La réactivation d’une infection latente induite par inoculation oronasale conduit à une ré-excrétion oro-nasale mais également génitale. De la même manière, une infection par voie génitale peut conduire à une ré-excrétion par voie oro-nasale et 356 oculaire. Dans les conditions naturelles, l’importance relative de ces voies de transmission n’est pas très bien connue. Lors d’infection primaire par voie oro-nasale, le virus est excrété par cette même voie pendant environ 1 semaine. Lors de la réactivation d’une infection latente, l’excrétion est de courte durée et sporadique. Cette excrétion est essentiellement oro-nasale (tableau 2). Quel que soit le rôle du CaHV-1 dans les infections respiratoires (acteur principal ou virus opportuniste), les épisodes de « toux de chenil » peuvent être des facteurs de dissémination du CaHV-1 dans la population canine. Les titres en anticorps contre le CaHV-1 sont généralement plus élevés dans les élevages ayant connu des épisodes de toux de chenil (RONSSE et al., 2004). Il est probable que les infections virales respiratoires sont une cause fréquente de récurrence de l’infection à CaHV-1 (GRANCHAMPS, 1998). Le rôle épidémiologique de la transmission par voie génitale n’est pas clairement établi. Contrairement aux autres alphaherpesvirus (BHV-1, EHV-1, HSV-2), la présence du CaHV-1 dans le sperme n’a pas fait l’objet d’étude sérieuse. Chez le mâle ou la femelle, l’inoculation du CaHV-1 par voie génitale induit des lésions génitales qui s’accompagnent de ré-excrétion virale (HILL, 1974). En l’absence de lésions génitales spécifiques, l’excrétion du CaHV-1 par voie génitale est faible et sporadique. Le CaHV-1 est par ailleurs capable d’infecter des Canidés sauvages comme le renard (Vulpes vulpes) et le coyote (Canis latrans). Son épidémiologie est cependant différente dans ces espèces. Chez le renard par exemple, il n’est pas possible de réactiver l’infection par administration de glucocorticoïdes. Cette absence de réactivation pourrait expliquer la faible séroprévalence du CaHV-1 dans cette espèce. • PATHOGÉNIE Le tropisme du CaHV-1 pour le fœtus et le nouveau-né ainsi que pour les muqueuses respiratoires et génitales est partagé avec d’autres alphaherpesvirus. Ainsi, les cibles privilégiées de l’herpèsvirose clinique sont la chienne gestante et le chiot dans ses 2 ou 3 premières semaines d’âge. La contamination peut se faire par voie oro-nasale (chiots nouveau-nés, adultes), par voie transplacentaire (infection in utero) ou par voie génitale (reproducteurs). L’âge de l’animal contaminé est déterminant pour le pronostic de l’infection (figure 5). L’infection par le CaHV-1 peut être restreinte à une multiplication locale au site d’entrée, conduire à une dissémination avec virémie associée aux cellules sanguines mononucléées ou bien se disséminer par voie neuronale pour établir une latence dans les ganglions sensoriels. Chez le très jeune chiot, en l’absence d’un taux suffisant d’anticorps d’origine maternelle, le CaHV-1 se multiplie dans la muqueuse nasopharyngée et les amygdales, puis les ganglions lymphatiques régionaux. La virémie associée aux cellules mononucléées permet la dissémination très large du Bull. Acad. Vét. France — 2005 - Tome 158 - N°4 www.academie-veterinaire-france.fr COM M UNICATIONS virus vers la plupart des organes, où des lésions hémorragiques et des foyers de nécrose constituent les lésions principales. Par hybridation in situ, l’ADN viral a été mis en évidence dans de nombreux types cellulaires (cellules épithéliales, hépatocytes, fibrocytes, myocytes cardiaques, neurones,… (SCHULZE et BAUMGARTNER, 1998). La présence de virus dans les cellules endothéliales est associée à des lésions de nécrose vasculaire. Chez les individus plus âgés, la réplication est limitée aux voies respiratoires supérieures et aux voies génitales. Après infection oro-nasale ou génitale, le virus se multiplie dans la muqueuse et éventuellement les ganglions lymphatiques régionaux. S’il n’est pas éliminé, le CaHV-1 peut atteindre les ganglions sensoriels trigéminés ou lombo-sacrés (probablement par transport axonal) et induire une infection latente. Aucune donnée scientifique ne permet de savoir si une virémie associée aux cellules sanguines mononucléées fait suite à l’infection chez l’adulte. La recherche d’ADN viral dans les monocytes et lymphocytes d’animaux adultes a toujours été négative (BURR et al., 1996 ; RONSSE et al., 2005). Chez la femelle gestante, le CaHV-1 peut atteindre les cellules trophoblastiques ainsi que les cellules endothéliales des vaisseaux placentaires, induisant des lésions de dégénérescence et de nécrose. Il n’est pas clairement établi par quelle voie le CaHV-1 atteint le placenta. La capacité du virus à établir une infection latente dans les ganglions sensoriels, en particulier les ganglions trigéminés et lombo-sacrés, est une caractéristique des alphaherpesvirinae. La présence d’ADN du CaHV-1 dans les noyaux des neurones a révélé l’infection latente dans les ganglions trigéminés. L’ADN viral a cependant pu être détecté dans d’autres sites tels que les amygdales, les glandes parotides, le foie, les ganglions lymphatiques retropharyngés et hypogastriques (BURR et al., 1996 ; MIYOSHI et al., 1999). L’infection latente peut être réactivée expérimentalement par traitement avec des glucocorticoïdes. Lors de réac- tivation, l’excrétion du CaHV-1 est de courte durée et surtout oro-nasale (tableau 2). L’influence des cycles hormonaux (réactivation lors du pro-oestrus et de l’oestrus) est souvent invoquée mais peu documentée. Dans une étude récente, un suivi longitudinal de 27 chiennes sur un cycle complet de reproduction n’a pas permis de détecter le CaHV-1 par PCR, quelle que soit la phase du cycle (RONSSE et al. 2005). Le caractère sporadique et la courte durée de l’excrétion virale après réactivation peuvent cependant expliquer l’absence de détection du CaHV-1 lorsque les écouvillonnages ne sont pas assez rapprochés. Des études similaires chez la femme ont montré que l’excrétion asymptomatique du HSV-2 est détectable en moyenne pendant 1,7 % des jours de prélèvement. • SIGNES CLINIQUES ET PATHOLOGIE Forme aiguë néonatale Cette forme survient généralement dans les 2 ou 3 premières semaines après la naissance. Après une incubation de 4 à 6 jours, le chiot devient anorexique, perd l’intérêt pour la mère et meurt rapidement, en 1 ou 2 jours, avec ou sans symptômes (vomissements, jetage, dyspnée, cris plaintifs, pédalage, hypothermie). La mortalité concerne toute ou partie de la portée. Certains chiots peuvent survivre et être porteurs de séquelles neurologiques. A l’autopsie de tels animaux, on peut observer des lésions macroscopiques de cicatrisation (figure 6). Des foyers de nécrose hémorragique sont disséminés dans l’ensemble des organes : poumons, reins, foie, rate, intestin, estomac, myocarde, pancréas, surrénales, cerveau, thymus… (figure 7). A l’examen histopathologique, les lésions sont dominées par une nécrose de coagulation, une infiltration modérée par des lymphocytes et macrophages et des hémorragies (figure 8). Des inclusions éosinophiles ou basophiles intranucléaires sont occasionnellement observées en périphérie des lésions. Figure 5 : Pathogénie de l’infection par le CaHV-1. Bull. Acad. Vét. France — 2005 - Tome 158 - N°4 www.academie-veterinaire-france.fr 357 COM M UNICATIONS Figure 6 : Lésions rénales chez un chiot ayant survécu à l’herpèsvirose néonatale. Figure 8 : Lésions de nécrose hémorragique d’un poumon de chiot décédé d’herpèsvirose néonatale. Forme génitale Elle se traduit essentiellement par des lésions papulo-vésiculeuses sur la muqueuse génitale. Ces lésions s’accompagnent généralement d’excrétion virale. Forme respiratoire Figure 7 : Lésions hémorrhagiques des reins d’un chiot atteint d’herpèsvirose néonatale aigüe. Troubles de la reproduction L’infection in utero peut conduire à des résorptions fœtales, des momifications, des avortements, une mortinatalité, une mortalité néonatale ou à la naissance de chiots normaux porteurs latents du CaHV-1. Le virus peut provoquer des lésions de nécrose placentaire, avec ou sans infection des fœtus . L’atteinte placentaire seule peut conduire à une altération du développement des fœtus qui se traduit par la naissance de chiots faibles pouvant décéder rapidement dans les premiers jours qui suivent la mise-bas. Dans le contexte d’un essai vaccinal, il a été mis en évidence une différence significative de poids à la naissance entre les chiots nés de mères vaccinées et les chiots nés de mères témoins (figure 9). Cette observation suggère que le CaHV-1 peut retarder la croissance des fœtus et contribuer à la naissance de chiots plus petits et probablement plus faibles que la moyenne. Ce retard de développement pourrait être la conséquence de lésions placentaires induites par le CaHV-1, avec ou sans infection du fœtus. Des problèmes d’infertilité ont été rapportés dans certains élevages infectés. Le rôle du CaHV-1 dans la phase précoce de la gestation n’a pas été étudié. La tendance (p= 0,11) vers un taux de gestation plus élevé chez les chiennes vaccinées par rapport au chiennes témoins (figure 9) montre qu’il serait intéressant de faire des recherches dans ce sens. 358 Le CaHV-1 est un des agents de la toux de chenil. Une étude récente a confirmé la présence du CaHV-1 dans les affections respiratoires (ERLES et al., 2004). Une population de chiens a été suivie sur une période de 2 ans. Un total de 211 animaux ont fait l’objet de prélèvements post-mortem pour détection par PCR de divers pathogènes viraux. L’ADN du CaHV-1 a été mis en évidence dans des prélèvements de trachée et de poumons avec une fréquence d’autant plus grande (25 %) que l’atteinte respiratoire était sévère. Il est possible que l’affection respiratoire ait réactivé une infection latente à CaHV-1. Il n’est pas exclu que le CaHV1 puisse exacerber les effets d’autres pathogènes. Le rôle épidémiologique de cette forme est probablement déterminant dans les collectivités canines en permettant une dissémination large et rapide du virus dans la collectivité. • D IAGNOSTIC Le diagnostic clinique repose sur l’historique de l’élevage en matière de troubles de la reproduction (infertilité, avortements, mortinatalité, mortalité néonatale) et d’atteintes respiratoires (épisode de toux de chenil), ainsi que sur les signes cliniques observés (lésions génitales chez les adultes, signes chez les nouveau-nés, troubles respiratoires). Le diagnostic différentiel doit prendre en compte les nombreuses autres causes infectieuses ou non de troubles de la reproduction (tableau 3). Le diagnostic est relativement aisé lorsqu’il s’agit d’herpèsvirose néonatale classique. Les lésions macroscopiques, notamment rénales, sont très caractéristiques. Le diagnostic de laboratoire repose sur la mise en évidence du virus (isolement viral sur cellules de lignée canines) ou de son ADN (PCR) et peut s’appuyer sur la sérologie. La mise en évidence du CaHV-1 est relativement facile à partir des organes de chiots atteints de la forme néonatale. Les poumons et les reins sont les organes de choix. Pour préserver les chances d’isoler le Bull. Acad. Vét. France — 2005 - Tome 158 - N°4 www.academie-veterinaire-france.fr COM M UNICATIONS CaHV-1, les échantillons doivent être prélevés le plus stérilement possible et congelés très rapidement à une température inférieure à -20°C (idéalement à -70°C). Néanmoins, comptetenu de la fragilité du virion, il est recommandé d’utiliser la PCR pour mettre en évidence l’ADN viral. La PCR est généralement plus sensible que l’isolement viral (GRANCHAMPS, 1998). La mise en évidence du virus peut également se faire par hybridation in situ ou immunofluorescence sur des coupes à congélation, mais ces techniques sont peu utilisées en routine. Dans le cas de chiots décédant dans les tout premiers jours après la mise-bas suite à une atteinte placentaire, l’absence de lésions caractéristiques chez les chiots et l’absence de CaHV1 à l’isolement rendent le diagnostic plus difficile. Un examen sérologique de la mère peut éventuellement aider au diagnostic. Chez l’adulte, l’infection est souvent inapparente. Un statut sérologique positif (séroneutralisation ou ELISA) permet de confirmer l’infection. L’absence d’anticorps en revanche n’exclut pas une infection latente. L’examen sérologique individuel est donc d’interprétation délicate. En revanche, la sérologie est utile pour étudier le statut d’un effectif et la circulation du CaHV-1 dans un élevage. figure 9a La détection du CaHV-1 par isolement viral ou PCR à partir d’écouvillons génitaux ou oro-nasaux chez les adultes est très délicate chez les individus asymptomatiques. L’excrétion est intermittente et de courte durée. Elle nécessite donc des prélèvements répétés sur plusieurs jours et l’utilisation de la PCR qui est plus sensible. Un prélèvement isolé sur un animal sans lésions génitales a très peu de chance d’être positif. En présence de lésions cliniques suggérant une herpèsvirose génitale, la recherche du CaHV-1 par PCR sur écouvillon et un titrage des anticorps anti-CaHV-1 sont recommandés. • PRÉVENTION ET TRAITEM ENT Compte-tenu de la forte prévalence de l’infection et de son caractère insidieux, il est illusoire de vouloir l’éradiquer par l’élimination des animaux positifs et l’isolement des négatifs. figure 9b figure 9c Figure 9 : Essai d’efficacité du vaccin EURICAN HERPES 205. Dans un ensemble de 7 élevages infectés par le CaHV-1, 61 chiennes ont été vaccinées et 28 ont reçu un placebo. La distribution des animaux dans les groupes vacciné (2/3 de l’effectif) ou témoin (1/3 de l’effectif) fut réalisée par randomisation préalable sur le rang d’inclusion. Dans un élevage, les chiots ont été pesés à la naissance et le poids moyen des chiots nés de mères vaccinées fut comparé au poids moyen des chiots nés de mères non vaccinées. Le poids des chiots nés de mères vaccinées (123,8g +/-52,9) était significativement plus élevé que celui des chiots de mères témoins (85g +/-35,5 - test de Kruskal-Wallis ; p=0,02- figure 9a). Une tendance pour un taux de gestation plus élevé dans le groupe vacciné (50/61) par rapport au groupe témoin (19/28) a été observée (test exact de Fisher ; p=0.11 - figure 9b). Le taux de mortalité avant sevrage était significativement réduit chez les vaccinés (Chi2 Yates ; p<0.01 - figure 9c). La prévention passe également par le réchauffement des chiots pour maintenir une température corporelle voisine de 39°C. Des mesures sanitaires générales sont également de rigueur (isolement des femelles gestantes plusieurs semaines avant et après la mise-bas, examen clinique des reproducteurs avant la saillie…). Il serait souhaitable d’isoler les animaux souffrant d’une affection respiratoire pour éviter la dissémination du CaHV-1 dans l’effectif. Un examen clinique complet portant, en particulier, sur les appareils respiratoire et génital doit être réalisé avant la mise à la reproduction. Un vaccin (EURICAN HERPES 205, Mérial) est disponible pour la prévention de la forme néonatale de l’herpèsvirose canine. Ce vaccin est destiné aux femelles gestantes afin d’induire des anticorps neutralisants et la transmission d’une immunité passive aux chiots (POULET et al. 2001). C’est un vaccin inactivé purifié contenant essentiellement les glycoprotéines virales nécessaires à l’induction d’anticorps neutralisants. La vaccination repose sur 2 injections, la première pendant les chaleurs, la seconde environ 10 jours avant la date présumée de la mise-bas. L’efficacité et l’innocuité ont été démontrées en conditions expérimentales puis confirmées sur le terrain (figure 9). Dans un modèle expérimental, la vaccination de chiennes a permis de protéger les chiots contre une épreuve virulente CaHV-1 par voie oro-nasale à 3 jours. Sur le terrain, d’autres critères tels le taux de gestation, la mortinatalité, Bull. Acad. Vét. France — 2005 - Tome 158 - N°4 www.academie-veterinaire-france.fr 359 COM M UNICATIONS Mortalité néonatale Avortements Causes non-infectieuses Causes infectieuses Stress, traumatisme Insuffisance lutéale Déficit nutritionnel Origine iatrogène ou toxique Anomalies Brucella canis Mycoplasma canis, Ureaplasma urealyticum Bactéries non spécifiques* Parvovirus canin de type 1 (virus minute) Herpesvirus canin de type 1 Toxoplasma gondii Neosporum caninum Infestation parasitaire Malformations Syndrome du dépérissement du chiot Syndrome du lait toxique Traumatisme Intoxication Herpesvirus canin de type 1 Parvovirus canin de type 1 (virus minute) Parvovirus canin de type 2 Maladie de Carré Adénovirus canin de type 1 Mycoplasma canis Ureaplasma urealyticum Bactéries non spécifiques* Toxoplasma gondii Tableau 3 : Diagnostic différentiel des avortements et de la mortalité néonatale. la mortalité néonatale et le poids des chiots à la naissance (dans un élevage) ont été comparés entre les groupes « vacciné » et « placebo ». Au moment de la mise-bas, les titres moyens en anticorps contre le CaHV-1 étaient élevés dans la population vaccinée (2.3 log10) et faibles chez les témoins (1.2 log10). Le titrage des anticorps a ainsi montré que des femelles séropositives non vaccinées peuvent avoir des titres insuffisants au moment de la mise-bas. Ce phénomène explique pourquoi une chienne qui a perdu des chiots d’herpèsvirose n’est pas à l’abri d’une récidive, contrairement à ce qui est souvent proclamé. Les effets de la vaccination ont consisté en une tendance vers un taux de gestation supérieur, une réduction significative de la mortalité avant sevrage et la naissance de chiots avec un poids normal. Il n’existe pas de traitement de l’herpèsvirose canine. Les essais réalisés avec divers anti-viraux se sont généralement soldés par des échecs. • CONCLUSION L’herpèsvirose est une infection largement répandue dont les manifestations sont sporadiques et se traduisent essentiellement par une mortalité néonatale et des avortements. Ces épisodes d’herpèsvirose peuvent se révéler économiquement catastrophiques pour les élevages canins. Le CaHV-1 présente de nombreuses homologies (épidémiologie, séquence, pathogénie, pathologie) avec d’autres alphaherpesvirus et en particulier l’EHV-1. La connaissance de l’infection par le CaHV-1 est cependant incomplète, et des études complémentaires sont à réaliser afin de préciser le rôle du CaHV-1 dans l’exacerbation de certaines affections respiratoires, ainsi que dans les phases précoces de la gestation. La vaccination constitue la prévention la plus efficace contre l’herpèsvirose néonatale. D’autres effets ont été observés sur le terrain. L’influence de la vaccination sur le taux de gestation et le poids des chiots suggère que les manifestations de l’infection à CaHV-1 ne se limitent pas à la «spectaculaire» mortalité néonatale. La vaccination doit s’accompagner des mesures sanitaires nécessaires à limiter la diffusion du CaHV1. BIBLIOGRAPHIE • BIBRACK B, SCHAUDINN W (1976) Untersuchungen über das vorkommen von herpesinfektionen bei hunden in der Bundesrepublick Deutschland mit hilfe eines neutralisations-schnelltests. Zentralbl. Veterinarmedizin Reihe B., 23, 384-390. • ENGELS M, MAYR-BIBRACK B, RUCKSTUHL B, METZLER A, WYLER R (1980) Seroepizootiology of canine herpesvirus in Switzerland and preliminary trials of a vaccine. Zentralbl. Veterinarmedizin Reihe B., 27, 257-267. • BURR PD, CAMPBELL MEM, NICOLSON L, ONIONS DE (1996) Detection of Canine Herpesvirus 1 in a wide range of tissues using the polymerase chain reaction. Vet. 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