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Bibliothèques / musées
BiBliothèques « muséales »
La Bibliothèque nationale de France :
une bibliothèque-musée dès son origine ?
PAR GENNARO TOSCANO
———— Vers une bibliothèque d’État :
du Val de Loire à Paris
ne longue tradition historiographique fait remonter l’origine de
la Bibliothèque nationale à celle
aménagée vers 1367 par Charles V
(1338-1380) dans l’ancienne tour de
la fauconnerie au Louvre, qui prit le
nom de « tour de la librairie ». La librairie royale occupait trois pièces superposées et lambrissées en « bois
d’Irlande », dont l’une – l’« estude » – contenait des
livres et des joyaux 1. Selon l’inventaire de 1380, elle
comptait plus de 900 volumes. Véritable « bibliothèque
d’État », la librairie du Louvre fut vendue à la mort de
Charles VI en 1424 au duc de Bedford, puis dispersée
en Angleterre après le décès de ce dernier en 1435 2. Dès
lors, bibliophiles, reines et rois n’ont eu de cesse qu’ils ne
rachètent quelques volumes de la prestigieuse librairie
de Charles V ; ainsi une soixantaine de manuscrits se
retrouvent aujourd’hui à la Bibliothèque nationale.
Il faut attendre plus d’un siècle pour qu’une nouvelle
collection de livres soit constituée par Louis XI (1423-
U
Joseph Carré, Une exposition de livres imprimés et manuscrits dans la galerie Mazarine, aquarelle,
avant 1902, Hommage du personnel de la Bibliothèque nationale à Mr Léopold Delisle…, Paris, 1902 (coll. BnF)
70
71
1483) ; son épouse, Charlotte de Savoie, en conserve une
bonne partie au château d’Amboise 3. Cette collection
fut considérablement enrichie par son fils Charles VIII
(1470-1498) qui rapporta de Naples 1 140 livres – manuscrits et imprimés – de la célèbre librairie des rois
aragonais, mais aussi des objets d’art, des tableaux, des
tapisseries et des sculptures saisis dans les différentes
résidences royales 4.
À la mort de Charles VIII en 1498, le duc
d’Orléans devient roi sous le nom de Louis XII (14621515). Né et élevé à Blois, il décide de transformer
l’ancienne forteresse et y installe ses propres collections
d’art et ses livres. Comme son prédécesseur, Louis XII
fut séduit par l'Italie. Si le legs du sud de l'Italie par
René d'Anjou à la couronne avait justifié l’expédition de
Charles VIII en 1495, l’héritage de Valentine Visconti,
grand-mère de Louis XII, justifia les revendications de la
maison d’Orléans sur le duché de Milan. Après l’échec
des tractations diplomatiques, le roi de France entra à
Milan le 1er octobre 1499. Dès son arrivée, il saisit des
objets précieux, des tapisseries et des tableaux. À Pavie,
il s'empara de la librairie des Visconti-Sforza et la fit
transférer au château de Blois. Grâce à cette saisie,
400 livres manuscrits et deux imprimés entrèrent dans la
librairie royale de Blois 5. Après son mariage avec Anne
de Bretagne (1499), Louis XII réunit à Blois les livres
et les collections d’art auparavant conservés à Amboise.
La librairie royale de Blois devint au début du
16e siècle l'une des plus riches collections d’Europe. Trois
fonds différents la constituaient : les manuscrits de la
famille royale, les livres saisis par Charles VIII à Naples
en 1495 et ceux rapportés de Pavie par Louis XII en 1499 6.
Deux ans après la mort de Louis XII, en 1517, le cardinal
Louis d’Aragon visita le château de Blois. Son secrétaire,
Antonio de Beatis, nous a laissé un précieux témoignage
sur la bibliothèque royale : « Dans ce château ou palais,
on voit une grande bibliothèque, garnie non seulement
de planches du haut en bas, mais encore de tablettes ;
tout est plein de livres. Un petit cabinet en contient
qui sont déposés dans un coffre. Ces livres sont tous en
parchemin, écrits à la main et très intéressants, ils sont
couverts de soie de diverses couleurs avec des riches
fermoirs et des incrustations d’argent doré […] Parmi
les livres, beaucoup, d’après les armoiries des fermoirs,
appartenaient au roi Ferrante et au duc Ludovic Sforza […]
J’ai noté encore un tableau peint à l’huile, représentant
une certaine dame lombarde, peinte au naturel, très belle,
mais à mon avis pas autant que la signora Gualanda. Puis
on nous montra un astrolabe très beau et très grand,
sur lequel est peinte toute la cosmographie. Dans un
des retraits – il y en a deux – se trouve une horloge
très ingénieuse où sont représentées beaucoup de choses
concernant l’astronomie et les signes du ciel » 7. Cette
source est extrêmement précieuse car elle prouve que la
librairie royale de Blois abritait non seulement des livres,
des objets scientifiques et des horloges, mais également
des tableaux comme celui représentant « une certaine
dame lombarde », vraisemblablement le célèbre Portrait
d’une dame de la cour de Milan, dite La Belle ferronnière,
de Léonard de Vinci 8.
En 1518, la librairie royale de Blois compte
désormais 1 626 livres manuscrits et imprimés. Il faut
attendre 1544, et la volonté de François Ier de transférer la bibliothèque royale à Fontainebleau, pour qu’un
nouvel inventaire soit établi 9. C’est dans ce lieu que le
souverain pouvait éblouir ses visiteurs étrangers par
la richesse de ses collections où les livres étaient sans
doute présentés avec des instruments scientifiques,
quelques antiques et des tableaux.
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En 1594, Henri IV fit transporter la librairie
royale à Paris, au collège de Clermont, actuel lycée
Louis-le-Grand, puis en 1603 au couvent des cordeliers (actuel musée Dupuytren). Dans un texte de 1618
concernant le dépôt des imprimés, elle est mentionnée
pour la première fois sous le nom de Bibliothèque du roi.
Louis XIII s’intéressait peu aux livres alors que
son frère, Gaston d’Orléans, était un grand collectionneur d’art et de livres. Le 2 février 1660, il déclara, par
testament, faire don à la couronne « de touttes [ses]
médalles d’or, d’argent et de cuivre, des pierres gravées,
des antiques et autres raretez qui sont à présent de
la garde du sieur Bruno, comme aussy de tous [ses]
livres de fleurs et d’oyseaux [qu’il] a faict portraire par
Robert, peintre, et tous [ses] livres d’histoire et autres
qui sont dans [son] cabinet du pallais d’Orléans, pour
estre le tout, avec quelques boistes de cocquilles fort
rares, mis dans le cabinet de sa Majesté du Louvre et
servir à son divertissement » 10. De 1660 à 1663, vélins,
livres, médailles, pierres gravées (voir ill. ci-contre, en
haut) et coquilles furent transférés dans le Cabinet du
roi au palais du Louvre. En 1667, Colbert décida d’unir
le Cabinet du roi à la Bibliothèque royale installée rue
Vivienne et y fit transférer toutes les collections de livres
et d’objets d’art.
Quelques années auparavant, en 1654, l’un
des gardes de la librairie, Jacques Dupuy, avait légué
à la Bibliothèque du roi tous ses livres gravés en taille
douce et toutes ses gravures d’après Rubens, embryon du
cabinet des Estampes qui prendra corps avec l’acquisition
de la célèbre collection de l’abbé de Marolles en 1667 11.
Après la période difficile des régences et les
troubles de la Fronde, Jean-Baptiste Colbert (16191683) joua un rôle capital dans la réorganisation de la
Bibliothèque du roi. Ministre en 1662, intendant des
Bâtiments en 1664, Colbert fut un grand bibliophile et
sa collection comptait de nombreux chefs-d’œuvre, tel
le Psautier de Charles le Chauve 12 qui intégra la Bibliothèque du roi en 1732 avec l’ensemble de ses livres. En
1666, Colbert fit déménager la Bibliothèque royale de
la rue de la Harpe à la rue Vivienne pour la rapprocher
de son hôtel : elle comptait alors 6 000 manuscrits
et 20 000 livres imprimés ; au début de l’année suivante, comme nous l’avons mentionné, il fit transférer
depuis le Louvre le Cabinet du roi pour l’intégrer à
la bibliothèque, puis il fit l’acquisition de la collection
Hercules Seghers, Paysage à la branche de sapin,
eau-forte peinte et pointe sèche. Collection Michel de Marolles
(coll. BnF)
Albrecht Dürer, Christ enfant tenant une couronne, 1506, dessin.
Collection Michel de Marolles (coll. BnF)
Alexandre le Grand, camée, fin du 4e siècle-début du 3e siècle av. J.-C. ;
monture Josias Belle, orfèvre du roi, 1684-1689. Collection de Pierre-Paul
Rubens, Georges de Villiers, Ier duc de Buckingham, Gaston d’Orléans ;
légué à Louis XIV en 1660 (coll. BnF)
73
Le cabinet des Médailles, gravure publiée dans la Gazette des Beaux-Arts, 1861, tome 10, p. 81 (coll. BnF)
d’estampes et de dessins de l’abbé Michel de Marolles
(1600-1681), collectionneur d’art, traducteur, essayiste,
mémorialiste et généalogiste. Riche de 123 000 pièces
réunies en 400 volumes, cette collection renfermait de
véritables chefs-d’œuvre qui font encore aujourd’hui
la renommée du département des Estampes de la BnF
(voir ill. p. 73). Grâce au dépôt légal élargi à la gravure
et à l’acquisition de la collection Marolles, le cabinet des
Estampes de la Bibliothèque du roi devint l’un des plus
importants d’Europe.
C’est à partir de cette époque que le caractère
si particulier de la Bibliothèque du roi commence à se
dessiner. Elle réunit non seulement des livres (manuscrits et imprimés), mais possède également un cabinet
de pierres précieuses, de médailles, de monnaies et
d’objets ainsi qu’une riche collection de gravures et de
dessins. Cette physionomie la différencie dès l’origine
des autres bibliothèques en Europe et renforce son
caractère de « bibliothèque-musée ».
Dons et acquisitions d’antiquités de l’époque
classique et médiévale continuaient cependant à
enrichir les collections du Cabinet du roi. Le cavalier
romain Francesco Gualdi (1574-1657) 13, à sa mort, légua
son cabinet de curiosités, essentiellement des pierres
gravées, à Louis XIV. Resté entreposé au couvent de la
Trinité-des-Monts à Rome, il fut transporté en Provence en 1662, puis de là par bateau à Paris.
En 1653, à l’occasion de travaux de reconstruction de l’hospice Saint-Brice à Tournai, un ouvrier mit
à jour le trésor de Childéric Ier, père de Clovis ; Louis
XIV reçut en 1665 de l’empereur Léopold de Habsbourg
une partie importante des objets qui y furent trouvés,
qu’il entreposa au cabinet des Médailles 14. En 1711,
l’antiquaire Roger de Gaignières céda sa collection au
roi : des milliers de lettres, de relevés de tombeaux et
de monuments dessinés sous sa direction, ainsi que des
manuscrits ayant appartenu à Charles V ou à Jean de
Berry, rejoignirent alors la Bibliothèque du roi 15.
———— Rue de Richelieu, berceau définitif
de la Bibliothèque du roi
Coupe de Chosroès, Iran sassanide, 6e ou 6-7e siècles, or,
cristal de roche, grenat, verre. Ancien trésor de l’abbaye de Saint-Denis
(coll. BnF)
74
Plat supérieur des Évangiles de Saint-Denis représentant saint Luc
et saint Jean, Paris, 3e quart du 13e siècle. Ancien trésor de l’abbaye
de Saint-Denis (coll. BnF)
Après avoir envisagé le transfert de la bibliothèque au Louvre, l’abbé Jean-Paul Bignon, bibliothécaire du roi de 1719 à 1741, préféra se concentrer sur
la réorganisation de la vénérable institution. En 1720,
il décida d’organiser les collections autour de cinq
départements, chacun dirigé par un garde : dépôt des
Imprimés, cabinet des Manuscrits, cabinet des Titres
et généalogies, cabinet des Planches gravées et recueils
d’estampes, cabinet des Médailles et pierres gravées.
Après la faillite de la banque Law (1720) qui occupait
les anciens locaux du palais Mazarin, Bignon réussit à
faire attribuer à la Bibliothèque du roi, trop à l’étroit
rue Vivienne, l’hôtel de Nevers, puis une salle située à
l’angle de la rue de Richelieu et de la rue des PetitsChamps, et enfin la galerie haute du palais Mazarin
(galerie Mazarine).
Entretemps, il fut décidé de faire revenir de
Versailles le Cabinet du roi qui s’y trouvait depuis 1683.
Il fut inauguré en 1741 dans l’hôtel de la marquise de
Lambert, libéré à sa mort en 1733 et situé entre la rue
de Richelieu et la rue Colbert. Au premier étage de
cet hôtel, l’architecte Robert de Cotte, puis son fils
Jules-Robert, créèrent une galerie unique au-dessus
de l’arcade Colbert pour le relier à l’hôtel de Nevers
(voir ill. ci-contre en haut). C’est à cette époque que
furent exécutés par les ébénistes du roi les médaillers
dans lesquels on rangea les tablettes en maroquin
contenant médailles et monnaies. De concert avec
l’abbé Bignon et le duc d’Antin (1665-1736), directeur
général des bâtiments du roi, il fut choisi un programme
iconographique autour des neuf Muses pour décorer le
nouveau cabinet. Les trois trumeaux situés entre les
quatre fenêtres donnant sur la rue de Richelieu furent
décorés par Carle Van Loo, tandis que les trois autres
placés du côté de la rue Colbert furent réalisés par
Charles-Joseph Natoire ; les quatre dessus de porte
furent peints par François Boucher. Aux deux extrémités du cabinet, entre les portes, se trouvaient les portraits de Louis XIV (copie d’après Rigaud) et de Louis
XV (copie d’après Louis-Michel Van Loo). Lambris et
mobilier furent réalisés par Jacques Verbeckt et ses
collaborateurs, de 1741 à 1742.
Dans son Architecture françoise, ou Recueil des
plans, élévations, coupes et profils des églises, maisons royales,
palais, hôtels & édifices les plus considérables de Paris (Paris,
1752-1756), Jacques-François Blondel nous livre une
passionnante description de la Bibliothèque du roi, ainsi
qu’un plan du rez-de-chaussée et du premier étage de
cet édifice fort complexe : « tout ce rez-de-chaussée
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est destiné à différentes pièces servant à des bureaux,
magasins, atteliers & d’autres usages du ressort d’un
bâtiment de cette espèce ». Mais il s’y trouve également
les ateliers des peintres Natoire et Boucher, puis Pierre et
Restout, une chapelle et une salle construite en 1731 pour
abriter les célèbres globes de Coronelli. Au premier étage,
autour de la cour principale, est disposée la collection
des livres imprimés organisée par matières (théologie,
jurisprudence, histoire, sciences et arts et belles lettres),
tandis que la galerie Mazarine, dont le plafond « est de la
plus grande beauté », abrite les manuscrits. Après avoir
décrit la voûte peinte par Romanelli, Blondel signale
que la galerie n’est pas « publique, mais l’affabilité de
M. Melot, qui en a particulièrement la garde, & qui en
fait actuellement le Catalogue, laisse voir aux amateurs
ce chef-d’œuvre avec une complaisance digne de l’amour
qu’il porte aux beaux arts ».
L’amitié entre l’abbé Jean-Jacques Barthélemy
(1716-1795), garde du cabinet des médailles et antiques,
et le comte de Caylus (1692-1765) ouvre un nouveau
chapitre dans la riche histoire de la Bibliothèque du
roi, celui de grand atelier pour l’étude de l’archéologie.
Barthélemy participa à la rédaction du Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines (Paris,
1752-1767) du comte qui déposa au cabinet une partie
de ses collections d’objets. Comme il l’avait souligné
dans le premier volume de son Recueil, Caylus voulut
ainsi mettre à la disposition d’un public d’érudits et
d’amateurs ses objets archéologiques : « On ne saurait
donc trop exhorter ceux qui rassemblent des monuments à les communiquer au public ». N’ayant pas
d’héritiers directs, il légua à sa mort, le 5 septembre
1765, le reste de sa collection au roi ; le 16 décembre
de la même année, l’abbé Barthélemy indiqua dans son
registre : « J’ay fait transporter les antiques que M. le
comte de Caylus léguoit au roi par son testament » 16.
Ainsi des vases, des bronzes, des portraits en marbre et
en bronze, des intailles et des terres cuites enrichirent
considérablement les collections d’antiques du cabinet
des Médailles de la Bibliothèque du roi.
Quelques années plus tard, ce même cabinet
s’enrichit d’une de ses plus belles pièces en or, la
« patère de Rennes », un chef-d’œuvre de l’orfèvrerie
romaine du 3e siècle après J.-C. Découverte intacte avec
un collier à pendentif et une centaine d’ « aurei » lors
de la démolition d’une maison du chapitre de Rennes
76
le 26 mars 1774, elle fut remise au duc de Penthièvre,
gouverneur de la Bretagne, qui la présenta lui-même au
roi. Le 7 avril, à la demande du roi, la patère fut remise
à l’abbé Barthélémy, garde du cabinet des Médailles 17.
———— De la Révolution à la Bibliothèque
nationale de France
La Bibliothèque royale, devenue nationale,
paya son tribut lors de la Révolution tout en bénéficiant
d’enrichissements colossaux de ses propres collections.
Deux gardes de la bibliothèque furent en effet guillotinés, et un troisième poussé au suicide.
Les confiscations des biens du clergé et des
émigrés, puis les campagnes révolutionnaires en Europe,
permirent le transfert de centaines de milliers de livres
imprimés et manuscrits à la bibliothèque devenue
nationale, sans oublier les centaines d’objets qui arrivèrent
des trésors d’églises. Citons les 33 000 estampes et 5 000
cartes saisies à l’abbaye de Saint-Victor à Paris, ou encore
les 18 000 médailles à Sainte-Geneviève. L’acquisition
de précieux manuscrits ne faiblit pas : l’incorporation de
la bibliothèque personnelle des rois à Versailles permit
l’entrée à la Bibliothèque nationale de véritables chefsd’œuvre comme les Grandes heures d’Anne de Bretagne, sans
compter les 9 000 manuscrits saisis à Saint-Germaindes-Prés ou les 1 900 provenant de la bibliothèque de
la Sorbonne.
Des objets de culte et des objets de curiosité
prélevés dans les trésors d’églises contribuèrent
à augmenter les richesses du cabinet des Médailles.
Ainsi, dès 1791, les trésors de la Sainte-Chapelle
et de Saint-Denis, puis les gemmes de la cathédrale
de Chartres arrivèrent à la Bibliothèque nationale. Le
premier prélèvement à Saint-Denis eut lieu le 30 septembre 1791 : quatre camées, deux intailles, cinq vases
de pierre dure, deux manuscrits et le trône de Dagobert
furent transférés à la bibliothèque, puis en 1793, et ce
malgré les protestations des habitants de la ville, la
basilique fut dépouillée une deuxième fois. Des pièces
emblématiques des collections de la BnF proviennent
de ce trésor : outre le trône de Dagobert, rappelons
la coupe des Ptolémée, celle de Chosroès (voir ill. p.
74, en bas à gauche), la navette en sardonix, les échecs
dits de Charlemagne, le couronnement de « l’écran de
Le grand Camée de France, Rome, vers 23 après J.-C., avec la monture réalisée
en 1807 par Jean-Baptiste-Maximilien Delafontaine Villoteau, photographie,
Agence de presse Meurisse, 1912 (coll. BnF)
Mercure, fin du 2e siècle-début du 3e siècle après- J. C., provenant
de Berthouville (Eure), argent et or (coll. BnF)
Borée et Orythie, péliké attique à figures rouges,
450-440 av. J.-C. Legs du duc de Luynes en 1862
(coll. BnF)
Henri Tauzin, Vue de la salle du trône de Dagobert dans l’aile située
entre les rues de Richelieu et des Petits-Champs, aquarelle, avant 1902,
Hommage du personnel de la Bibliothèque nationale à Mr Léopold Delisle…,
Paris, 1902 (coll. BnF)
77
Charlemagne » avec le portrait de Julie, fille de l’empereur Titus, le cor de Roland, la navette de saint Éloi, sans
oublier de précieux manuscrits recouverts de luxueuses
reliures (voir ill. p. 74, en bas à droite).
Du trésor de la Sainte-Chapelle est issu « le
plus grand camée que l’Antiquité nous ait légué » 18,
remis au cabinet des Médailles le 1er mai 1791 avec sa
monture byzantine et la base que Charles V lui avait fait
ajouter en 1379. Le vol de 1804 fit disparaître définitivement la base et la monture, et c’est alors qu’AubinLouis Millin, conservateur du cabinet des Médailles,
commanda une somptueuse monture exécutée en 1807
par Jean-Baptiste-Maximilien Delafontaine Villoteau
(voir ill. p. 77, en haut à gauche). Cinq manuscrits dont
quatre recouverts de précieuses reliures d’orfèvrerie
furent déposés à la bibliothèque le 9 mai 1791 (Latins
8892, 9455, 17326 et 8851).
En 1795, une cinquantaine de vases confisqués
aux émigrés furent dévolus au cabinet des Médailles,
devenu désormais l’un des lieux les plus courus dans
la capitale. Il était fréquenté non seulement par un
public d’érudits et d’artistes, mais aussi par les élèves
de l’École normale. Dès le début, l’objectif recherché
par les conservateurs était de rendre la présentation
accessible : ils recommandaient de disposer les collections selon une méthode bien précise et de placer une
étiquette explicative sous chaque objet. Le 2 juin 1795, il
fut proposé à la Convention nationale de créer un poste
de conservateur-professeur, chargé de la collection
mais aussi de dispenser des cours publics. Le premier
enseignement d’histoire de l’art et d’archéologie en
France vit donc le jour au cabinet des Médailles de
la Bibliothèque nationale et fut confié à Aubin-Louis
Millin. Dans sa leçon inaugurale, le 24 novembre 1798,
celui-ci le présenta comme un « cours d’archéographie » : les monuments devaient en effet être étudiés
avec une méthode rigoureusement scientifique, afin
d’en connaître l’histoire, la datation, « le but pour lequel
ils ont été faits », mais ils devaient aussi être comparés
« avec les autres […] du même genre » 19.
La Révolution engendra également la création,
au sein de la bibliothèque, d’une section consacrée aux
cartes de géographie. Le géographe et conservateur
Jean-Denis Barbié du Bocage créa une « partie géographique » au sein du département des Imprimés, mais
il faut attendre le 30 mars 1828 pour qu’un véritable
78
département soit créé grâce à la personnalité d’EdmeFrançois Jomard, ingénieur-géographe qui avait participé à l’expédition d’Égypte. Ainsi furent réunis tous
les instruments scientifiques, les cartes et les globes,
à l’exception de ceux de Coronelli exposés dans une
grande salle de la bibliothèque royale dès 1782 20.
Le 21 mars 1830, en labourant ses champs
près de Berthouville en Normandie, un certain Prosper
Taurin tomba sur une tuile située à 15 cm du sol. Après
quelques coups de pioche, il découvrit une centaine
d’objets en argent – vases, coupes, plats et statuettes –
probablement enterrés à même le sol. Il s’agissait
d’un important trésor romain du 2e siècle après J.-C.,
enfoui près d’un sanctuaire dédié à Mercure. Il fut
immédiatement examiné par Charles Lenormand pour
le compte du musée du Louvre et par Désiré RaoulRochette, conservateur du cabinet des Médailles de
la Bibliothèque redevenue royale. Ce dernier fut plus
rapide que son collègue et réussit à l’acquérir pour la
somme de 15 000 francs ; le 4 mai, il rentra à Paris
avec tous les objets et dès le mois de juin, le trésor de
Berthouville fut exposé à la Bibliothèque royale (voir ill.
p. 77, en haut à droite). En 1843, le prince Torlonia
offrit au cabinet des Médailles vingt vases provenant
de la nécropole de Monte Abatone, près de Cerveteri
(Latium), mais c’est sans doute le legs du duc de Luynes
en 1862 qui apporta au département une des plus importantes collections de vases grecs (voir ill. p. 77, en
bas à gauche), des milliers de monnaies, des pierres
gravées, des bronzes, des sculptures, des armures, des
armes antiques et des bijoux.
Faute de place, le cabinet des Médailles déménagea provisoirement en 1865 dans les nouveaux
espaces aménagés par Labrouste entre la rue de Richelieu et la rue des Petits-Champs (voir ill. p. 77, en bas
à droite) ; les peintures, boiseries et médailliers du
salon de l’arcade Colbert furent mis en réserve. Les
toiles de Van Loo et Natoire furent installées provisoirement dans la nouvelle salle de lecture des manuscrits,
construite par l’architecte Jean-Louis Pascal, tandis que
celles de Boucher et les portraits des rois prirent place
dans le nouveau vestibule de l’administrateur 21, actuel
salon d’honneur, avant d’être réinstallés par l’architecte,
au début du 20e siècle, dans les nouveaux bâtiments
construits le long de la rue Vivienne jusqu’à l’angle de
la rue Colbert. Les travaux de la nouvelle aile Vivienne
avaient commencé en 1889 et Pascal œuvra en étroite
collaboration avec le directeur du cabinet, Ernest
Babelon. En 1903, les nouveaux bâtiments étaient
achevés et les décorations de l’ancien salon remontées.
Grâce au soutien de l’administrateur général Léopold
Delisle et à l’entente avec le directeur du cabinet des
Médailles, Pascal restitua l’ancien salon Louis XV et
réalisa l’une des plus belles « period rooms » dans la
France de la Troisième République. Il voulut intégrer
à la Bibliothèque nationale, qui occupait désormais
l’ensemble du quadrilatère Richelieu, un « rappel de
l’ancienne Bibliothèque du roi » 22. En attendant le
retour des collections, le « nouveau » salon fut utilisé
comme espace d’exposition : en 1904, on y présenta
les manuscrits anciens, en annexe de l’exposition des
Primitifs français qui avait lieu au Pavillon de Marsan
au Louvre 23 ; en 1905, l’administrateur général Henry
Marcel y organisa une exposition de miniatures du
18e siècle. Mises à l’abri pendant la Première Guerre
mondiale, les collections du département des Médailles
retrouvèrent leurs nouveaux locaux à partir de 1917.
Le cabinet des Médailles n’était pas l’unique
espace « muséal » au sein de la Bibliothèque nationale.
Des manuscrits étaient présentés au public dans la
galerie Mazarine, salle de lecture du département,
galerie qui continua à accueillir des expositions de
livres imprimés et manuscrits (voir ill. p. 70) après la
construction de la nouvelle salle par Pascal. De même,
le cabinet des Estampes présentait régulièrement au
public ses collections dans des expositions permanentes 24. La première fut organisée au mois de février
1794, puis en 1807 et dans les années suivantes, comme
le relate Théophile Marion Dumersan dans son Guide
des curieux et des étrangers dans les bibliothèques publiques
de Paris publié en 1810 : « la première pièce offre un
choix d’estampes encadrées des plus précieuses par leur
beauté et leur rareté. Elles donnent une idée des plus
belles pièces dans chaque genre ». Après avoir décrit
les pièces exposées, Dumersan affirme que « cette collection d’estampes est précieuse non seulement pour
les artistes et les amateurs, mais même pour tous les
curieux, qui peuvent demander, pour les voir, des
recueils de fleurs, de costumes, de paysages, ou des
collections, telles que la galerie de Florence, celle du
Palais-Royal, celles du Musée français, etc. etc. ».
Étant donné le succès de ces expositions,
Jean Duchesne, premier employé au département des
Estampes, organisa en 1819 une présentation de 161
pièces et en publia le catalogue. Précédé d’un bref
historique de la collection et de son critère de classement, ce catalogue explique le choix des pièces exposées, accompagnées chacune d’une notice : « les plus
belles estampes au burin, mais aussi quelques gravures
à l’eau-forte » et des estampes modernes pour l’histoire
de l’art 25. Le retentissement de cette initiative fut tel
que quatre publications de catalogues des estampes
exposées virent le jour de 1819 à 1855.
Dans la Revue encyclopédique de 1820, Emeric
David déclare : « Heureuse pensée de faire placer sous
verre quelques-unes des pièces les plus curieuses de
cette riche collection, et de les exposer, ainsi encadrées,
à l’examen du public » 26. En 1839, Émile de Girardin,
directeur de La Presse, insiste en affirmant que « tous les
artistes doivent visiter cette exposition scientifique » 27.
Parallèlement au succès des expositions permanentes, les acquisitions se poursuivent : rappelons
l’achat en 1841 de 7 000 estampes de la collection de
l’amateur Michel Hennin, suivi par son legs en 1863 de
14 807 pièces concernant l’histoire de France, puis en
1853 celui de 67 000 portraits des libraires Guillaume
et Jean-Jacques Debure. Poussé par le souhait de rendre
accessible une si vaste collection, Duchesne organise
le classement des pièces suivant la méthode que Karl
Heinrich von Heinecken avait conçue pour le Cabinet
de Dresde.
Les expositions se tenaient dans deux pièces
du cabinet installé de 1751 à 1854 dans un entresol
disparu après les travaux menés par Labrouste, le salon
ou ancien cabinet, et dans la galerie. Les gravures
étaient accrochées dans les embrasures des fenêtres
et sur les trumeaux qui les séparaient. Toutefois, dès
1825, dans son Voyage bibliographique, archéologique et
pittoresque de la France, le révérend Thomas Frognall
Dibdin, tout en tissant des louanges pour ces expositions, souligne l’exiguïté des lieux : « L’idée de cette
exposition est bonne mais il faudrait, pour en rendre
l’effet plus complet, une galerie de 50 pieds de longueur,
pas trop large, éclairée par le haut » 28. L’exiguïté des
lieux, « extrêmement gênante pour les personnes qui y
vont étudier », devient un leitmotiv dans la presse de
l’époque.
79
Elle deviendra encore plus flagrante lorsque,
par le biais du dépôt légal, les premiers tirages photographiques entrent dans les collections du département (voir ill. p. 83 en haut), devenu département des
Estampes et de la photographie en 1972 seulement, à
l’initiative du directeur Jean Adhémar. En effet, en 1851,
« le dépôt légal, étendu à la lithographie depuis 1817, fut
spontanément adopté par les producteurs (auteurs ou
éditeurs) de photographies. Bien qu’aucun texte de loi
n’y obligeât expressément avant 1943, on compte plus de
100 000 photographies déposées entre 1851 et 1914 » 29.
L’accroissement de la collection d’estampes,
puis de photographies, rendit indispensable le transfert du département en 1854 dans la galerie du rezde-chaussée de l’hôtel Tubeuf (galerie Mansart). Les
expositions permanentes d’estampes continuaient :
elles étaient accrochées dans l’ébrasement des grandes
baies de la galerie Mansart (voir ill. p. 83 en bas). La
dernière, organisée par le conservateur Henri Delaborde
en 1875, se poursuivit jusqu’en 1898. Cette année-là,
le nouveau conservateur Henri Bouchot, conscient
des dangers d’une exposition prolongée, exprima son
inquiétude à l’administrateur général Léopold Delisle,
lequel mit fin immédiatement à cette pratique très dangereuse pour la conservation des feuilles.
Il faut attendre le milieu du 20e siècle pour que,
grâce à la volonté de l’administrateur Julien Cain et à
l’intelligence de l’architecte Jean-Michel Roux-Spitz, la
Bibliothèque nationale puisse bénéficier d’une nouvelle
salle d’exposition : la galerie Mansart, vidée des collections d’estampes et de photographie. Grâce au plan de
« Grands travaux de lutte contre le chômage » (loi du
18 août 1936), Roux-Spitz put entamer le chantier de
reconstruction du département des Estampes dans l’aile
occidentale de l’hôtel Tubeuf. Le nouveau bâtiment des
Estampes, dont les travaux avaient commencé en 1938,
puis furent interrompus pendant la guerre, fut inauguré le 6 mai 1946. Dans la même aile fut également
inauguré, le 4 juin 1954, le nouveau département des
Cartes et plans. L’architecte créa ainsi des équipements
complètement « modernes », tout en restaurant et en
récupérant des vestiges de l’ancien hôtel Tubeuf-Mazarin, comme la chambre de Mazarin (vestibule de la
réserve des estampes) et la réserve dite des « vélins »
(département des Cartes et plans), qui accueillera le
plafond de Simon Vouet.
80
———— La renaissance de Richelieu, bibliothèques,
musée, galeries
Après le transfert en 1998 des collections
imprimées et audiovisuelles sur le site François-Mitterrand, une nouvelle ère commence pour Richelieu.
Il faut avant tout rénover, restaurer et réorganiser ce
site pluriséculaire que désormais trois institutions se
partagent : la BnF, l’Institut national d’histoire de l’art
(INHA) et l’École nationale des chartes (ENC).
En 2007, l’agence Bruno Gaudin 30 remporte
le marché de maîtrise d’œuvre pour la restauration et
la transformation du site : tous les départements
spécialisés de la BnF y trouveront leur place, l’INHA
occupera l’ancienne salle de lecture (salle Labrouste)
ainsi qu’une partie de l’aile Richelieu, et l’ENC installera sa bibliothèque entre la rue de Richelieu et la rue
des Petits-Champs. La zone 1 (aile Richelieu et PetitsChamps) a ouvert au public en janvier 2017 : les manuscrits retrouvent leur ancienne salle de lecture restaurée,
les collections du département des Estampes et de la
photographie sont consultables provisoirement dans
l’ancienne salle de lecture de la BnF (salle Labrouste),
et le département des Arts du spectacle de la BnF s’installe dans les anciens espaces de la réserve des livres
rares 31. Il bénéficie désormais d’une nouvelle salle de
lecture et d’un espace d’exposition permanente baptisé
« Rotonde des arts du spectacle ».
Avec la réouverture de la zone 2 à l’automne
2021, le public pourra accéder à l’ensemble des espaces
du site : la salle ovale sera ouverte à tous les publics
avec un accès libre et gratuit (salle de lecture et espaces
de médiation) ; le département des Estampes et de la
photographie, ainsi que celui des Cartes et plans, retrouveront leurs espaces dans l’ancien hôtel Tubeuf ; le
département de la Musique 32 intégrera le site Richelieu
et partagera la salle de lecture avec le département des
Manuscrits ; le département des Monnaies et médailles
retrouvera ses anciens espaces réaménagés pour abriter
le nouveau musée de la BnF, dont le projet a été confié
à l’étude florentine Guicciardini & Magni 33. Ce musée
encyclopédique occupera les anciens locaux construits
par Pascal (aile Vivienne), ainsi que la galerie Mazarine
et la Rotonde des arts du spectacle. Suivant un parcours
chrono-thématique de l’Antiquité à nos jours (Salle des
Colonnes, Cabinet précieux, salles de Luynes et Bar-
thélémy, Cabinet du roi, Galerie Mazarine et Rotonde
des arts du spectacle), le public pourra admirer des
centaines d’objets archéologiques et des médailles, ainsi
qu’une sélection de manuscrits, estampes, photographies, dessins, cartes géographiques, globes, partitions
musicales, livres rares et costumes. Les œuvres les plus
fragiles seront exposées par rotation au rythme de trois
par an.
Par la variété et la richesse de ses collections,
ainsi que par la fréquence des rotations, le musée
de la BnF offrira aux publics l’occasion de revenir
régulièrement découvrir ses trésors. Le nouveau projet
scientifique de 2016 pour Richelieu 34 a donc affirmé
définitivement la double identité du site historique de
la BnF, celle de « bibliothèque-musée » – une identité
qui a caractérisé la Bibliothèque royale, puis nationale,
depuis ses origines.
Je tiens à remercier Denis Bruckmann, directeur
général de la BnF, pour la confiance qu’il m’a accordée en
me demandant de rédiger cet article. Mes remerciements
vont également à mes collègues Sylvie Aubenas et Corinne Le
Bitouzé (département des Estampes et de la photographie),
Louis Jaubertie (projet Richelieu) et Cyril Chazal (service
des expositions), qui ont facilité mes recherches sur le sujet.
— I. Aghion (dir.), Caylus, mécène du roi. Collectionner les antiquités
au XVIIIe siècle, catalogue d’exposition (BnF, 17 décembre 200217 mars 2003), Paris, 2002
— O. Loiseaux (dir.), Trésors photographiques de la Société de
géographie, Paris, 2006
— S. Aubenas et P.-L. Roubert (dir.), Les primitifs de la
photographie. Le calotype en France, 1843-1860, catalogue
d’exposition (Paris, BnF, 19 octobre 2010-16 janvier 2011),
Paris, 2010
— C. Colonna, De Rouge et de Noir. Les vases grecs de la collection de
Luynes, Montreuil, 2013
— K. Lapatin (dir.), The Berthouville Silver Treasure and Roman
Luxury, Los Angeles, 2014
— M. Avisseau-Broustet et C. Colonna (dir.), Le luxe dans
l’Antiquité. Trésors de la Bibliothèque nationale de France,
catalogue d’exposition (Arles, musée départemental Arles
Antiques, 1er juillet 2017-21 janvier 2018), Gand, 2017
— A. Conraux, A.-S. Haquin et C. Mengin (dir.), Richelieu. Quatre
siècles d’histoire architecturale au cœur de Paris, Paris, 2017
— D. Bruckmann, « Les collections ‘spécialisées’ à la Bibliothèque
nationale de France : un bref panorama », in La Revue de la
BNU, n° 18, 2018, p. 9-19
— A. Turner, Mathematical instruments in the collections of the
Bibliothèque nationale de France, Paris-Turnhout, 2018
— B. Blasselle, M. de Séverac, G. Toscano (dir.), Histoire de la
Bibliothèque nationale de France, à paraître
NOTES
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
— H. Bouchot, Le Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale :
guide du lecteur et du visiteur, catalogue général et raisonné des
collections qui y sont conservées, Paris, 1895
1—
G. Bresc-Bautier, N. Faucherre, P.-Y. Le Pogam, « Le Louvre au Moyen
Âge », in G. Bresc-Bautier et G. Fonkenell (dir.), Histoire du Louvre, I,
Des origines à l’heure napoléonienne, Paris, 2016, p. 93-94, 99, 115
— J. Babelon, Le Cabinet du roi ou le Salon Louis XV de la
Bibliothèque nationale, Paris-Bruxelles, 1927
2— Inventaire de la bibliothèque du roi Charles VI, fait au Louvre en 1423
par ordre du régent, duc de Bedford, éd. L.-C. Douët, Paris, 1867 ;
L. Delisle, Recherches sur la librairie de Charles V, 2 vol., Paris, 1907 ;
La librairie de Charles V, catalogue d’exposition, Paris, Bibliothèque
nationale, 1968.
— S. Balayé, La Bibliothèque nationale des origines à 1800, Genève, 1988
3—
— 1798. Le patrimoine libéré. 200 trésors entrés à la Bibliothèque
nationale de 1789 à 1799, catalogue d’exposition (Paris,
Bibliothèque nationale, 6 juin-10 septembre 1989), Paris, 1989
— B. Blasselle et J. Melet-Sanson, La Bibliothèque nationale,
mémoire de l’avenir, Paris, 1990
— D. Gaborit-Chopin (dir.), Le trésor de Saint-Denis, catalogue
d’exposition (musée du Louvre, 12 mars-17 juin 1991), Paris, 1991
— T. Sarmant, Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale,
1661-1848, Paris, 1994
— J. Durand et M.-P. Laffitte (dir.), Le trésor de la Sainte-Chapelle,
catalogue d’exposition (musée du Louvre, 31 mai-27 août 2001),
Paris, 2001
M.-P. Laffitte, « Louis XI et les livres », in L. Desachy et G. Toscano
(dir.), Le goût de la Renaissance italienne. Les manuscrits enluminés de
Jean Jouffroi, cardinal d’Albi (1412-1473), catalogue d’exposition, Albi,
Médiathèque Pierre-Amalric, 15 septembre-31 décembre 2010,
Cinisello Balsamo, 2010, p. 101-103
4— G. Toscano, « Les manuscrits de la librairie des rois d’Aragon de
Naples saisis par Charles VIII », in J. Balsamo (dir.), Passer les monts :
Français en Italie - l’Italie en France (1494-1525), Paris-Fiesole, Champion,
1998, p. 345-360. Pour les œuvres d’art, cf. C. Vrand, Les collections d’art
d’Anne de Bretagne. Au rythme de la vie de cour, thèse de doctorat, dir. P.
Plagnieux, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2016.
5—
E. Pellegrin, La bibliothèque des Visconti et des Sforza, ducs de Milan
au XVe siècle, Paris, 1955 ; Supplément, Paris, 1969
81
6— M.-P. Laffitte et U. Baurmeister, Des livres et des rois. La bibliothèque
royale de Blois, catalogue d’exposition (château de Blois, 20 juin-30 août
1992 ; Bibliothèque nationale, 15 octobre-17 janvier 1993), Paris, 1992
7—
A. de Beatis, Voyage du cardinal d’Aragon en Allemagne, Hollande,
Belgique, France et Italie (1517-1518), trad. de l’italien par M. Havard
de la Montagne, Paris, 1913, p. 194-195
8— C. Vrand, « Léonard, la Belle ferronnière et François Ier », in G.
Toscano (dir.), 1519, la mort de Léonard : la naissance d’un mythe
(catalogue d’exposition, château d’Amboise, 2 mai-1er septembre
2019), Montreuil, 2019, p. 95-97
9— M. Hermant (dir.), Trésors royaux. La bibliothèque de François Ier
(catalogue d’exposition, château de Blois, 4 juillet-18 octobre 2015),
Rennes, 2015
21— BnF, Estampes, Va 237 (6-7) Fol.
22— F. Bodenstein, « Le Salon Louis XV à la Bibliothèque nationale de
France : l’archéologie et la reconstitution d’un lieu d’histoire (18651913), in Livraison d’histoire de l’architecture, 19, 2010, p. 9-23
23— BnF, Estampes, Va 237 (7) Fol. Sur cette exposition, cf. D. Thiébaut,
« L’exposition des Primitifs français de 1904 », dans Primitifs
français. Découvertes et redécouvertes, catalogue d’exposition (Musée
du Louvre, 27 février-17 mai 2004), Paris, 2004, p. 13-23
24— Sur le sujet, cf. V. Meyer, « Les premières expositions permanentes
au cabinet des Estampes de la Bibliothèque royale puis impériale »,
in Nouvelles de l’estampe, 1, 2019, p. 5-29
25— Notice des estampes exposées à la Bibliothèque du roi, Paris, 1819
10— M. Hermant, « Le testament de Gaston d’Orléans et le devenir
de ses collections », in J.-M. Constant et P. Gatulle (dir.), Gaston
d’Orléans : prince rebelle et mécène (catalogue d’exposition, château
de Blois, 1er juillet-15 octobre 2017), Rennes, 2017, p. 221-227
26— Cité par Meyer, op. cit., p. 23
11— La Bibliothèque nationale, par Henry Marcel et al., Paris, 1907, p. 48
et suiv.
29— S. Aubenas et M. Pagneux (dir.), La photographie en 100 chefs-d’œuvre,
catalogue d’exposition (BnF, 13 novembre 2012-17 février 2013),
Paris, 2012
12— M.-P. Laffitte et C. Denoël (dir.), Trésors carolingiens. Livres manuscrits
de Charlemagne à Charles le Chauve (catalogue d’exposition, Paris,
Bibliothèque nationale de France, 20 mars-24 juin 2007), Paris,
2007, p. 108-112, n° 15
27— Ibid.
28— Ibid., p. 21
30— V. Brégal et B. Gaudin, « Ouvrir le Quadrilatère », in A. Conraux,
A.-S. Haquin et C. Mengin (dir.), Richelieu. Quatre siècles d’histoire
architecturale au cœur de Paris, Paris, 2017, p. 230-252
13— Sur Gualdi, cf. F. Federici, « Il trattato ‘Delle memorie sepolcrali’ del
cavalier Francesco Gualdi: un collezionista romano del Seicento e
le testimonianze figurative medievali », in Prospettiva, 110-11, 20032004, p. 149-159
31— Créé en 1976, le noyau principal de ce département est constitué
par la riche collection d’Auguste Rondel (1858-1934), bibliophile
passionné de spectacles, qui légua à sa mort quelque 400 000
documents à l’État.
14— M. Kazanski, P. Périn, « Le mobilier funéraire de la tombe
de Childéric 1er : état de la question et perspective », in Revue
archéologique de Picardie, 3-4, 1988, p. 13-38
32— Créé en 1942, le département de la Musique hérite des collections
spécialisées de la Bibliothèque nationale, du Conservatoire national
de musique et d’art dramatique et de la bibliothèque de l’Opéra ;
ces deux dernières collections ont été rattachées à la Bibliothèque
nationale en 1935.
15— A. Ritz-Guilbert, La collection Gaignières. Un inventaire du royaume
au XVIIe siècle, Paris, 2016
16
T. Sarmant, Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale, 16611848, Paris, 1994, p. 142
17— Volée en 1831, elle fut retrouvée par miracle au bord de la Seine,
sous le pont Marie.
Maxime Du Camp, La pyramide de Khéops, papier salé, 1851
(coll. BnF, Estampes)
33— S. Polano (dir.), Mostre e musei di Guicciardini & Magni architetti,
Milan, 2019
34— Il a été élaboré sous la direction de Denis Bruckmann, directeur
des collections de 2007 à 2019, nommé directeur général de la BnF
le 8 avril 2019.
18— E. Babelon, Catalogue des camées antiques et modernes de la
Bibliothèque nationale, Paris, 1897, p. 120-137, n. 264. Voir aussi
Denis Bruckmann, « Les collections ‘spécialisées’ à la Bibliothèque
nationale de France : un bref panorama », in La Revue de la BNU,
n° 18, 2018, partic. p. 12.
19— A.-L. Millin, « Discours prononcé par le citoyen Millin, professeur
d’antiquité à la Bibliothèque nationale à l’ouverture de son cours, le 4
frimaire de l’an VII », in Magasin encyclopédique, VI (1798), 5, p. 336-354
20— Ils quittent la BN en 1901, puis sont envoyés au château de Versailles
en 1914. Restaurés et présentés au Centre Pompidou en 1980, puis
à la Cité des sciences et au Grand Palais en 2005, ils retournent
définitivement à la BnF et sont exposés à partir de 2006 dans l’aile
ouest de la Bibliothèque François-Mitterrand. Voir H. Richard, Les
globes de Louis XIV, Paris, 2019.
Salle de lecture et d’exposition du cabinet des Estampes en 1855 (Galerie Mansart),
estampe, 1855 (coll. BnF)
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