Didier Debaise
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Address: Université Libre de Bruxelles
Faculté de Philosophie et Lettres
CP175
Avenue F. D. Roosevelt, 50
1050 Bruxelles
Belgique
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»Vom Reiz des Möglichen« zeigt in seiner Wiederaufnahme der Philosophie Whiteheads die Bedingungen für ein anderes Denken der Natur, das in einer pluralistischen Herangehensweise die ganze Vielfalt der Weisen des Seins, des Erfahrens und des Empfindens bewahrt. Was geschieht, wenn wir allen Wesen Subjektivität zugestehen? Warum sollten nicht Ästhetik und Affekte der Stoff sein, der alle Seienden miteinander verbindet? Und was wäre, wenn nicht nur Menschen einen Sinn für Werte hätten?
Didier Debaise’s reading of Whitehead shows clearly what a philosophy that makes this possible looks like, how it works and what is at stake. He focuses in on Whitehead’s attempt to construct a metaphysical system of everything in the universe that exists whilst simultaneously claiming that it can account for every element of our experience: everything enjoyed and perceived, willed or thought.
De nouveaux récits, de nouvelles cosmologies, sont devenus nécessaires pour que nous puissions réarticuler ce qui jusqu'alors avait été séparé. Ce livre tente de donner ses droits, à la suite de W. James et d'A. N. Whitehead, à une approche pluraliste de la nature. Que se passerait-il si nous attribuions de la subjectivité à tous les êtres, humains et non-humains ? Pourquoi ne ferions-nous pas de l'esthétique, de la manière de sentir, l'étoffe de toute existence ? Et si le sens de l'importance et de la valeur n'était plus l'apanage des seuls humains ?
La présente étude se propose de suivre la construction conceptuelle de Procès et réalité, en partant de la question centrale : qu’est-ce qu’un événement?, et en s’organisant autour de trois problèmes distincts : l’identification de la métaphysique à une pensée spéculative qui se définit essentiellement comme une méthode d’interprétation; l’affirmation du réel comme ensemble de devenirs et de processus d’individuation et non plus de choses et de substances; l’élucidation de l’« expérience immédiate » à partir du concept de société."
Le « vocabulaire » de Whitehead renvoie dès lors moins à des définitions qu’à des fonctions. Chaque mot est lié à un environnement variable dans lequel il agit. Et c’est cette action qui en dernier ressort exprime sa signification.
Les termes varient pour l’exprimer : « capture », « prédation », « préhension », « prise » ou encore « appropriation », mais au fond ils expriment tous une même opération, un même geste, celui par lequel des éléments physiques, biologiques, psychiques ou techniques sont intégrés, capturés par un être qui les fait siens. Ainsi, dans un vocabulaire proche de la possession, on peut dire que : « Toute chose préhende ses antécédents et ses concomitants et, de proche en proche, préhende le monde. L’œil est une préhension de la lumière. Les vivants préhendent l’eau, la terre, le carbone et les sels. La pyramide à tel moment préhende les soldats de Bonaparte (quarante siècles vous contemplent), et réciproquement (2). » C’est un monde de captures qu’il s’agirait d’opposer au monde des clôtures. Et, au-delà, ce sont toutes les formes sociales qui peuvent être repensées comme autant de régimes collectifs de possession; toute société s’établissant à partir de « la possession réciproque, sous des formes extrêmement variées, de tous par chacun (3) ». Ces formes variées, et les techniques qui leur sont associées, ont été au centre des analyses sociologiques de Tarde sur les « lois de l’imitation », les formes du « magnétisme social » et du « somnambulisme » qu’il interprète comme autant de manières d’être possédé ou capturé par d’autres.
Mais si Tarde l’annonce, ce programme ne s’arrête pas à sa philosophie et à ses travaux sociologiques. D’autres philosophes, dans une totale ignorance de son projet, ont tenté eux aussi de donner à la possession une extension inédite. Ils l’ont fait selon des voies distinctes et à partir de champs d’investigation hétérogènes, allant de la psychologie expérimentale aux sciences sociales et politiques, en passant par la philosophie de la nature, de la biologie et de la perception. Nous avons établi une liste de philosophes contemporains qui soit ont explicitement traité de la question de la possession, comme W. James, A. N. Whitehead, J. Dewey ou encore R. Ruyer, soit l’ont traitée de manière plus indirecte ou à partir d’autres notions, tels que É. Souriau ou G. Simondon, soit encore l’ont fait à partir d’un plan non assignable, en marge de la philosophie, comme C. Péguy. Cette liste n’est évidemment ni exhaustive ni objective. Nous ne nierons certainement pas qu’elle relève plus d’affinités que de la présentation neutre d’une école ou d’un mouvement homogène. Ce livre est donc traversé par l’ambition de redonner à la pensée de la possession ses droits et, par là même, de donner une nouvelle visibilité à une scène restée pour un temps à l’ombre des mouvements majoritaires de la pensée contemporaine."
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»Vom Reiz des Möglichen« zeigt in seiner Wiederaufnahme der Philosophie Whiteheads die Bedingungen für ein anderes Denken der Natur, das in einer pluralistischen Herangehensweise die ganze Vielfalt der Weisen des Seins, des Erfahrens und des Empfindens bewahrt. Was geschieht, wenn wir allen Wesen Subjektivität zugestehen? Warum sollten nicht Ästhetik und Affekte der Stoff sein, der alle Seienden miteinander verbindet? Und was wäre, wenn nicht nur Menschen einen Sinn für Werte hätten?
Didier Debaise’s reading of Whitehead shows clearly what a philosophy that makes this possible looks like, how it works and what is at stake. He focuses in on Whitehead’s attempt to construct a metaphysical system of everything in the universe that exists whilst simultaneously claiming that it can account for every element of our experience: everything enjoyed and perceived, willed or thought.
De nouveaux récits, de nouvelles cosmologies, sont devenus nécessaires pour que nous puissions réarticuler ce qui jusqu'alors avait été séparé. Ce livre tente de donner ses droits, à la suite de W. James et d'A. N. Whitehead, à une approche pluraliste de la nature. Que se passerait-il si nous attribuions de la subjectivité à tous les êtres, humains et non-humains ? Pourquoi ne ferions-nous pas de l'esthétique, de la manière de sentir, l'étoffe de toute existence ? Et si le sens de l'importance et de la valeur n'était plus l'apanage des seuls humains ?
La présente étude se propose de suivre la construction conceptuelle de Procès et réalité, en partant de la question centrale : qu’est-ce qu’un événement?, et en s’organisant autour de trois problèmes distincts : l’identification de la métaphysique à une pensée spéculative qui se définit essentiellement comme une méthode d’interprétation; l’affirmation du réel comme ensemble de devenirs et de processus d’individuation et non plus de choses et de substances; l’élucidation de l’« expérience immédiate » à partir du concept de société."
Le « vocabulaire » de Whitehead renvoie dès lors moins à des définitions qu’à des fonctions. Chaque mot est lié à un environnement variable dans lequel il agit. Et c’est cette action qui en dernier ressort exprime sa signification.
Les termes varient pour l’exprimer : « capture », « prédation », « préhension », « prise » ou encore « appropriation », mais au fond ils expriment tous une même opération, un même geste, celui par lequel des éléments physiques, biologiques, psychiques ou techniques sont intégrés, capturés par un être qui les fait siens. Ainsi, dans un vocabulaire proche de la possession, on peut dire que : « Toute chose préhende ses antécédents et ses concomitants et, de proche en proche, préhende le monde. L’œil est une préhension de la lumière. Les vivants préhendent l’eau, la terre, le carbone et les sels. La pyramide à tel moment préhende les soldats de Bonaparte (quarante siècles vous contemplent), et réciproquement (2). » C’est un monde de captures qu’il s’agirait d’opposer au monde des clôtures. Et, au-delà, ce sont toutes les formes sociales qui peuvent être repensées comme autant de régimes collectifs de possession; toute société s’établissant à partir de « la possession réciproque, sous des formes extrêmement variées, de tous par chacun (3) ». Ces formes variées, et les techniques qui leur sont associées, ont été au centre des analyses sociologiques de Tarde sur les « lois de l’imitation », les formes du « magnétisme social » et du « somnambulisme » qu’il interprète comme autant de manières d’être possédé ou capturé par d’autres.
Mais si Tarde l’annonce, ce programme ne s’arrête pas à sa philosophie et à ses travaux sociologiques. D’autres philosophes, dans une totale ignorance de son projet, ont tenté eux aussi de donner à la possession une extension inédite. Ils l’ont fait selon des voies distinctes et à partir de champs d’investigation hétérogènes, allant de la psychologie expérimentale aux sciences sociales et politiques, en passant par la philosophie de la nature, de la biologie et de la perception. Nous avons établi une liste de philosophes contemporains qui soit ont explicitement traité de la question de la possession, comme W. James, A. N. Whitehead, J. Dewey ou encore R. Ruyer, soit l’ont traitée de manière plus indirecte ou à partir d’autres notions, tels que É. Souriau ou G. Simondon, soit encore l’ont fait à partir d’un plan non assignable, en marge de la philosophie, comme C. Péguy. Cette liste n’est évidemment ni exhaustive ni objective. Nous ne nierons certainement pas qu’elle relève plus d’affinités que de la présentation neutre d’une école ou d’un mouvement homogène. Ce livre est donc traversé par l’ambition de redonner à la pensée de la possession ses droits et, par là même, de donner une nouvelle visibilité à une scène restée pour un temps à l’ombre des mouvements majoritaires de la pensée contemporaine."
This article strives to continue the call of Whitehead: “Philosophy cannot exclude anything”. Thus speculative philosophy extends W. James’ radical empiricism. Its task is to locate itself on the ground of experience in its multifariousness, and to preserve what experience makes important. But importance can never be reduced to a matter of fact. To make a situation important consists in intensifying the sense of the possible that it holds in itself and that insists in it, through struggles and claims for another way of making it exist.
Au cours de la dernière décennie s’est produit en France un renouveau d’intérêt pour des penseurs qui se sont vus accoler l’épithète de "spéculatifs", tels que William James, Gabriel Tarde, Alfred North Whitehead et Etienne Souriau. Ce renouveau nous semble indissociable de la mise en crise généralisée des modes de pensée qui, d’une manière ou d’une autre, devaient leur autorité à une référence au progrès, à la rationalité, à l’universalité. Mise en crise redoutable car on ne se défait pas sans danger de ce qui a servi de boussole à la pensée euro-américaine depuis qu’il est question de modernité. Mise en crise nécessaire car ces modes de pensée sont sourds à la nouveauté effective de cette époque marquée par la menace du désordre climatique, le saccage systématique de la terre, la difficulté d’entendre les voix qui nous engagent à penser devant le lien fort entre la modernité et les ravages de la colonisation.
Si nous insistons pour parler de gestes spéculatifs, c’est que la pensée spéculative est trop souvent définie comme purement théorique, abusivement abstraite, ou relevant tout simplement d’un imaginaire déconnecté de toute prise sur le réel. Elle est, telle que nous voudrions en hériter, affaire de gestes, d’engagements par et pour un possible, de virtualités situées. Le sens de tels engagements tient à leurs conséquences, à la modification de l’appréhension du présent qu’ils entrainent.
La rencontre se déclinera en conférences qui exploreront certains des concepts philosophiques dont nous pensons qu’ils appellent et rendent possibles de tels gestes spéculatifs, mais aussi en ateliers qui exploreront des situations dont nous savons qu’il faut apprendre à les penser autrement. Ces ateliers mobiliseront notamment les chercheurs et chercheuses du Groupe d’Etudes constructivistes de l’Université Libre de Bruxelles.
The recent revival in Bergsonian studies has been fuelled by an important critical edition project, led by Frédéric Worms. The most important stage was completed in 2011 with the republication of Bergson’s eight major works and the Écrits philosophiques. To these, two previously unpublished landmark texts have recently been added: the two courses Histoire de l’idée de temps and L’évolution du problème de la liberté, which were held at the Collège de France in 1902/1903 and 1904/1905 respectively. Péguy entrusted two stenographers with transcribing the lectures when he could not attend the courses himself. The transcriptions from the two courses were then donated to the Fonds Doucet in 1997, and finally edited respectively by Camille Riquier and Arnaud François for “Presses Universitaires de France”, which in coming years will carry on the publication of other previously unpublished texts from the same collection.
These publications lend a new voice to the philosopher through the famous lectures that so greatly contributed to his ‘glory’. Their content was hitherto completely unknown to 21st-century readers, with the exception of the brief summaries provided in the Mélanges and the few, partial transcriptions published in “Annales bergsoniennes” – some of which have already been translated into Italian (Storia della memoria e storia della metafisica, ETS 2007; Sul segno. Lezioni del 1902-1903 sulla storia dell’idea di tempo, Textus 2011).