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Dominique Reynie
  • Paris, Ile de France

Dominique Reynie

Menée sous la direction de Dominique Reynié, cette étude porte sur les élections de 2022 en France. Combinant abstention, vote blanc et votes anti-système (LFI, RN…), la protestation électorale a poursuivi sa progression lors de... more
Menée sous la direction de Dominique Reynié, cette étude porte sur les élections de 2022 en France. Combinant abstention, vote blanc et votes anti-système (LFI, RN…), la protestation électorale a poursuivi sa progression lors de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2022. On y a vu la réussite plus marquée de Marine Le Pen et du RN. Comme nous le montrons, ce succès est visible non seulement dans les urnes mais aussi dans l’opinion. Les idées du RN sont de plus en plus largement acceptées.
La poussée protestataire se solde par un nouveau décrochage des partis de gouvernement. Qu’ils soient de gauche, comme le Parti socialiste (PS), ou de droite, comme Les Républicains (LR), ces partis ressortent plus affaiblis encore qu’en 2017, dans une France plus protestataire et plus à droite. Le PS et LR sont désormais menacés de marginalisation. Fait nouveau, en 2022, aux élections législatives, la coalition présidentielle (Ensemble !) subit également une déconvenue limitée mais réelle au regard de la nette réélection d’Emmanuel Macron.
Le tableau politique de la France devient préoccupant pour les partis jugés capables de gouverner. Le PS et LR n’ont plus les moyens de compter sur leurs propres forces ni d’être les moteurs d’une alliance de gouvernement. Le macronisme, quant à lui, est poussé à se métamorphoser, tant en raison de ce nouveau contexte que par les effets de la contrainte institutionnelle d’un dernier mandat d’Emmanuel Macron.
La fragilisation continue de notre système partisan hypothèque nos capacités de gouvernement, alors même que l’époque est saturée de défis immenses. Il y a cependant une fenêtre d’opportunité car les partis populistes sont eux aussi confrontés à de grandes difficultés que dissimulent leurs bons résultats électoraux.
Cette nouvelle note de la Fondation pour l’innovation politique repose sur l’analyse des résultats de l’élection présidentielle et des élections législatives, et sur l’étude des données d’opinion mises au jour par une série de trois enquêtes successives, initiée et réalisée dans le cadre d’un partenariat associant la Fondation pour l’innovation politique, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et le Centre d’études et de connaissance sur l’opinion publique (Cecop). La première enquête a été administrée au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, auprès d’un échantillon de 3005 personnes. La deuxième enquête a été administrée au lendemain du second tour de l’élection présidentielle, auprès d’un échantillon de 3052 personnes. Enfin, la troisième enquête a été administrée au lendemain du second tour des élections législatives, auprès d’un échantillon de 3053 personnes. Les trois vagues ont été administrées par l’institut OpinionWay.
Combining abstention from voting, the so-called “blank vote” and anti-system votes (LFI, RN…), electoral protest has entered a new phase in the aftermath of the presidential and legislative elections of 2022. The success of Marine Le Pen... more
Combining abstention from voting, the so-called “blank vote” and anti-system votes (LFI, RN…), electoral protest has entered a new phase in the aftermath of the presidential and legislative elections of 2022. The success of Marine Le Pen and the RN have become more noticeable. As we show, this success is evident not only by the results of the presidential and legislative elections, but also in public opinion: there is a greater acceptance of the RN’s ideas. The surge in electoral protest has resulted in a further decline of the mainstream political parties. The mainstream parties both on the left, the Socialist Party (PS), and of the right, the Republicans (LR), are suffering an even greater decline than in 2017, in a more anti-system and right-wing France. Both the PS and the LR are threatened with marginalisation. One new element in 2022, during the legislative elections, is the presidential coalition (Ensemble!) that suffered a limited but real electoral setback in view of the clear re-election of Emmanuel Macron.

The political picture in France today is worrisome for the parties deemed capable of governing. The PS and LR no longer have the means to rely on their own forces nor to be the driving force behind a government alliance. Macronism, for its part, is being pushed to transform itself, both by this new environment and as a result of the effects of being institutionally constrained by Emmanuel Macron’s final term.

The continued weakening of our party system undermines our ability to govern, even as times are filled with immense challenges. There is, however, a window of opportunity as populist parties are also facing difficulties that are hidden by their admittedly impressive electoral results. This study from the Fondation pour l’innovation politique focuses on the results of the 2022 presidential and legislative elections, the two elections combined forming a complete “electoral cycle”. The opinion data were produced by a series of three successive surveys, initiated and carried out within the framework of a partnership between the Fondation pour l’innovation politique, the Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) and the Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique (Cecop). The first survey was conducted in the days following the first round of the presidential election, to a sample of 3,005 people. The second survey was conducted in the days following the second round of the presidential election, to a sample of 3,052 people. Lastly, the third survey was conducted in the days following the second round of the legislative elections, to a sample of 3,053 people. The three waves of this survey were conducted by the OpinionWay Institute.
Here are the results of waves 2 and 3 of our electoral protest indicator, launched in September 2019 in view of the upcoming presidential election. Wave 2 of this survey (from 23 to 31 January 2020) took place in the context of a deep... more
Here are the results of waves 2 and 3 of our electoral protest indicator, launched in September 2019 in view of the upcoming presidential election. Wave 2 of this survey (from 23 to 31 January 2020) took place in the context of a deep social and political crisis mixing the persistence of the Yellow Vests’ protests with demonstrative opposition to the retirement reform.
e context of wave 3 (from 7 to 11 September 2020) is that of a suspended or postponed con ict, under the e ect of the health crisis brought on by the Covid-19 pandemic.  is wave 3 is a continuation of the unprecedented collective experience of lockdown, between 17 March and 11 May 2020, followed by new spikes in contamination and the fear of a second wave of the pandemic.
As each crisis wave is added to the previous one, the question arises as to how this unrest, unprecedented in its anomic form and intensity, will express itself in the 2022 presidential election. Our indicator aims to help understand and anticipate the outline of this future presidential election, keeping in mind that the largest political event in France is not without European consequences.
e election protest indicator was developed by the Fondation pour l’innovation politique and the survey was administered by the polling institute OpinionWay. For each wave, the questionnaire is administered to a sample of more than 3,000 people who are registered to vote.
e results of wave 1 led to an initial publication (October 2019) available on our website (fondapol.org). Here are the results of wave 3, with which we are also presenting those of wave 2, as its publication was postponed due to the lockdown. All the results of the survey are freely available on our website fondapol.org.
Voici les résultats des vagues 2 et 3 de notre indicateur de la protestation électorale, lancé en septembre 2019 dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. La vague 2 de cette enquête (du 23 au 31 janvier 2020) a pris... more
Voici les résultats des vagues 2 et 3 de notre indicateur de la protestation électorale, lancé en septembre 2019 dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. La vague 2 de cette enquête (du 23 au 31 janvier 2020) a pris place dans le contexte d’une vive crise sociale et politique mêlant la persistance de la contestation des Gilets jaunes avec une opposition manifestante à la réforme des retraites.
Le contexte de la vague 3 (du 7 au 11 septembre 2020) est celui d’une con ictualité suspendue, ou remisée, sous l’e et de la dimension alors principalement sanitaire de la crise induite par la pandémie de Covid-19. Cette vague 3 s’inscrit dans le prolongement de l’expérience collective inédite du con nement, entre le 17 mars et le 11 mai 2020, puis d’une reprise des contaminations et la crainte d’une seconde vague épidémique.
Chaque cycle de crise se surajoutant au précédent, la question se pose de savoir comment cette agitation, inédite par sa forme anomique et par l’intensité dont elle se montre capable, va trouver à s’exprimer dans les mécanismes de l’élection présidentielle de 2022. Notre indicateur veut aider à comprendre et à anticiper les contours de ce futur scrutin présidentiel, sans oublier que le plus grand rendez-vous politique des Français est également un scrutin aux conséquences européennes.
L’indicateur de la protestation électorale a été conçu par la Fondation pour l’innovation politique et l’enquête est administrée par l’institut OpinionWay. Pour chaque vague, le questionnaire est administré auprès d’un échantillon de plus de 3 000 personnes inscrites sur les listes électorales.
Les résultats de la vague 1 ont donné lieu à une première publication (octobre 2019) disponible sur notre site (fondapol.org). Voici maintenant les résultats de la vague 3 avec lesquels nous présentons également ceux de la vague 2 dont nous avions reporté la publication en raison du con nement. Tous les résultats de l’enquête sont en libre accès sur notre site fondapol.org
The increase in anti-Semitic acts since the early 2000s raises questions about the extent to which this phenomenon exists in France. What is the proportion of French people of Jewish faith or culture who have been victims of an... more
The increase in anti-Semitic acts since the early 2000s raises questions about the extent to which this phenomenon exists in France. What is the proportion of French people of Jewish faith or culture who have been victims of an anti-Semitic act? What are these victims’ profiles? What is the overall feeling of French Jews regarding the prevalence and evolution of anti-Semitic acts? How does society as a whole view anti-Semitism in France?
The statistics published by the Ministry of the Interior cannot claim to provide exhaustive answers to these questions, as existing data are based primarily on filed complaints that are only the “tip of the iceberg”. In this context, the Fondation pour l’innovation politique and AJC have carried out a quantitative survey (administered by Ifop) which aims to make an acute and objective analysis of this phenomenon. The survey is based on the overlapping perspectives of French people of Jewish faith or culture (a sample of 505 people was selected) and the general public (a sample of 1,027 people was selected). The survey provides new quantitative data on this phenomenon. Here are the main findings.
La multiplication des actes antisémites depuis le début des années 2000 interroge sur l’ampleur de ce phénomène en France. Quelle est la proportion de Français de confession ou de culture juive à avoir déjà été victime d’un acte... more
La multiplication des actes antisémites depuis le début des années 2000 interroge sur l’ampleur de ce phénomène en France. Quelle est la proportion de Français de confession ou de culture juive à avoir déjà été victime d’un acte antisémite ? Quel est le profil des victimes ? Quel est le ressenti global des Français juifs concernant la prévalence et l’évolution des actes antisémites ? Quel est le regard porté par la société dans son ensemble sur l’antisémitisme en France ?

Les statistiques publiées par le ministère de l’Intérieur ne peuvent prétendre apporter des réponses exhaustives à ces questions. Les données existantes reposent principalement sur les dépôts de plaintes qui ne représentent que la partie « émergée de l’iceberg ». Face à ce constat, la Fondation pour l’innovation politique et AJC ont réalisé une enquête quantitative (administrée par l’Ifop) qui vise à poser un diagnostic fin et dépassionné de ce phénomène. Le dispositif d’enquête mis en place repose sur une logique de regards croisés entre les Français de confession ou de culture juive (un échantillon de 505 personnes a été constitué) et le grand public (un échantillon de 1 027 personnes a été constitué). L’enquête apporte des données quantitatives nouvelles sur ce phénomène.
The Fondation pour l’innovation politique wished to reflect on the European elections in May 2019 by assessing the weight of electorates across the European constituency independently of the electoral weight represented by the... more
The Fondation pour l’innovation politique wished to reflect on the European elections in May 2019 by assessing the weight of electorates across the European constituency independently of the electoral weight represented by the parliamentary groups comprised post-election.For example, we have reconstructed a right-wing Eurosceptic electorate by aggregating the votes in favour of right-wing national lists whose discourses are hostile to the European Union. In this case, for instance, this methodology has led us to assign those who voted for Fidesz not to the European People’s Party (EPP) group but rather to an electorate which we describe as the “populist right and extreme right” in which we also include those who voted for the Italian Lega, the French National Rally, the Austrian FPÖ and the Sweden Democrats. Likewise, Slovak SMER voters were detached from the Progressive Alliance of Socialists and Democrats (S&D) Group and instead categorised as part of an electorate which we describe as the “populist left and extreme left”.
La Fondation pour l’innovation politique a souhaité revenir sur les élections européennes de mai 2019 en évaluant le poids des électorats à l’échelle de la circonscription européenne indépendamment du poids électoral que représentent les... more
La Fondation pour l’innovation politique a souhaité revenir sur les élections européennes de mai 2019 en évaluant le poids des électorats à l’échelle de la circonscription européenne indépendamment du poids électoral que représentent les groupes parlementaires constitués ex post.Ainsi, à titre d’exemple, nous avons reconstitué un électorat eurosceptique de droite en agrégeant les votes en faveur des listes nationales de droite développant un discours hostile à l’Union européenne. Dans ce cas, par exemple, cela nous a conduit à ne pas affecter les électeurs du Fidesz au groupe Parti populaire européen (PPE) mais à un électorat que nous qualifions de « droite populiste et extrême droite », dans lequel nous rangeons aussi les électeurs de la Lega italienne, du Rassemblement national français, du FPÖ autrichien ou des Démocrates de Suède. Symétriquement, les électeurs slovaques du SMER ont été détachés du groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) pour être agrégés à un électorat que nous qualifions de « gauche populiste et extrême gauche ».
L’élection présidentielle de 2017 a été marquée par un vote protestataire d’une ampleur sans précédent dans notre histoire électorale. Depuis, loin de refluer, la protestation semble devenue permanente. De plus, elle revêt des formes... more
L’élection présidentielle de 2017 a été marquée par un vote protestataire d’une ampleur sans précédent dans notre histoire électorale. Depuis, loin de refluer, la protestation semble devenue permanente. De plus, elle revêt des formes multiples. Aux mouvements sociaux habituels s’ajoutent les Gilets jaunes, les zadistes, les animalistes ou activistes de l’écologie, et un nombre croissant de minorités organisées, hyperactives, mues par des référents politiques, religieux, environnementaux ou sociétaux et qui semblent recourir plus souvent que par le passé aux modalités non conventionnelles de l’action politique (occupation de locaux, désobéissance, violence…).

La question se pose de savoir comment cette agitation, inédite par sa forme anomique et par l’intensité dont elle se montre capable, va trouver à s’exprimer dans les mécanismes de l’élection présidentielle de 2022. Notre indicateur veut aider à comprendre et à anticiper les contours de ce futur scrutin présidentiel, sans oublier que le plus grand rendez-vous politique des Français est également un scrutin aux conséquences européennes.

Cet indicateur de la protestation électorale a été conçu par la Fondation pour l’innovation politique. L’enquête est administrée par l’institut OpinionWay. L’intégralité des résultats et le questionnaire de l’indicateur 2022 et le risque populiste sont disponibles en libre accès sur data.fondapol.org. Pour assurer la solidité et l’intérêt des données recueillies, nous avons souhaité analyser un échantillon particulièrement important. Nous avons ainsi interrogé 3 006 personnes inscrites sur les listes électorales et issues d’un échantillon de 3 265 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Depuis l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge, en 1979, le monde est ébranlé par le terrorisme djihadiste. En quarante ans, les attentats islamistes se sont multipliés, atteignant jusqu’au coeur des pays occidentaux, New York,... more
Depuis l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge, en 1979, le monde est ébranlé par le terrorisme djihadiste. En quarante ans, les attentats islamistes se sont multipliés, atteignant jusqu’au coeur des pays occidentaux, New York, Madrid, Londres, Paris, mais aussi Moscou, etc. Installant des sentiments de peur et de méfiance, par la violence aveugle et sa répétition le terrorisme islamiste alimente ou renforce les demandes d’autoritarisme et de fermeture que l’on voit monter en puissance dans les démocraties.

Mais avons-nous mesuré la réalité de cette violence qui nous inquiète tant ? Certes, nous savons que c’est aux États-Unis, le 11 septembre 2001, qu’a eu lieu la série d’attaques la plus meurtrière de l’histoire du terrorisme. Nous savons peut-être aussi qu’en Europe la France est le pays le plus touché. Nous devinons que la violence islamiste frappe plus souvent, plus durement encore, hors du monde occidental. Mais on ne peut dire qu’ainsi nous savons évaluer la violence islamiste.

La Fondation pour l’innovation politique a voulu contribuer à cette évaluation. Depuis le printemps 2018, nous oeuvrons à la tâche de quantifier le terrorisme islamiste, de repérer les formes qu’il a pu prendre au fil de ces décennies, de recenser les actes qu’il a pu inspirer ou initier, d’estimer le nombre de ses victimes, d’identifier les organisations les plus meurtrières et les pays les plus meurtris.

Pour ce faire, nous avons collecté une très grande quantité d’informations, au point de construire une volumineuse base de données. Elle est disponible en open data sur notre site data.fondapol.org.

Nous pensons que la masse d’information recueillie éclaire sous un jour nouveau le phénomène de la violence islamiste. Elle permet de mieux la décrire, de mieux la comprendre, d’en documenter la gravité. Ainsi, à titre d’illustration, nous pouvons établir qu’entre 1979 et 2019, au moins 33 769 attentats islamistes ont eu lieu dans le monde. Ils ont provoqué la mort d’au moins 167 096 personnes. Nous pouvons dire aussi que les attentats islamistes représentent 18,8 % de la totalité des attentats commis dans le monde, mais qu’ils sont responsables de 39,1 % des vies perdues à cause du terrorisme ; ou encore, qu’au cours des années étudiées, on note une intensification de cette violence et que la période la plus meurtrière est la plus récente : à partir de 2013, selon nous, l’islamisme est devenu la cause principale (63,4 %) des morts par terrorisme dans le monde. Nous identifions et quantifions les modes opératoires, les cibles. La vision du phénomène s’améliore, l’image devient plus claire. Nous montrons ainsi que la plus grande partie des victimes du terrorisme islamiste sont des musulmans (91,2 %).
Since the Red Army’s invasion of Afghanistan in 1979, the world has been shaken by jihadist terrorism. In forty years, Islamist terrorist attacks have multiplied, reaching as far as the heart of Western countries, New York, Madrid,... more
Since the Red Army’s invasion of Afghanistan in 1979, the world has been shaken by jihadist terrorism. In forty years, Islamist terrorist attacks have multiplied, reaching as far as the heart of Western countries, New York, Madrid, London, Paris, but also Moscow, etc. By instilling feelings of fear and mistrust, through indiscriminate violence and its repetition, Islamist terrorism fuels or reinforces the demands for authoritarianism and closure that are increasing in democracies.

But have we measured the reality of this violence that worries us so much? Of course, we know that the United States was the scene of the most deadly series of attacks in the history of terrorism on 9/11. We may also know that in Europe France is the most affected country. We can see that Islamist violence strikes more often, even harder, outside the Western world. But we cannot say that we know how to evaluate Islamist violence in this way.

The Fondation pour l’innovation politique wanted to contribute to this evaluation. Since spring 2018, we have been working to quantify Islamist terrorism, to identify the forms it has taken over these decades, to classify the acts it may have inspired or initiated, to estimate the number of its victims, to identify the most deadly organisations and the most affected countries.
To do this, we collected a very large amount of information, to the point of building a large database. It is available in open data on our website data.fondapol.org.

We believe that the mass of information gathered sheds new light on the phenomenon of Islamist violence. It makes it possible to better describe it, to better understand it, to document its severity. Thus, by way of illustration, we can establish that between 1979 and 2019, at least 33,769 Islamist terrorist attacks took place worldwide. They caused the deaths of at least 167,096 people. We can also say that Islamist terrorist attacks account for 18.8% of all attacks worldwide, but that they are responsible for 39.1% of the lives lost due to terrorism; or that, during the years studied, there has been an intensification of this violence and that the deadliest period is the most recent: from 2013 onwards, in our opinion, Islam has become the main cause (63.4%) of deaths due to terrorism in the world. We identify and quantify operating methods and targets. The vision of the phenomenon improves, the image becomes clearer. In this way, we show that the majority of the victims of Islamist terrorism are Muslims (91.2%).
The 2017 presidential election was marked by an anti-establishment vote of an unprecedented magnitude in our electoral history. Since then, far from ebbing, protest seems to have become a permanent feature. Moreover, it has taken on... more
The 2017 presidential election was marked by an anti-establishment vote of an unprecedented magnitude in our electoral history. Since then, far from ebbing, protest  seems to have become a permanent feature. Moreover, it has taken on multiple forms. In addition to the usual social movements, the Yellow Vests, the ZAD, the Animalists or climate change activists, and a growing number of hyperactive organised minorities, led by political, religious, environmental or societal leaders who seem quicker than past leaders to turn to unconventional methods of political action (occupation of premises, disobedience, violence, etc.) have recently entered the political scene.

The question arises as to how this unrest, unparalleled in its anomic form and in the intensity through which it has shown itself capable, will play out with regards to the 2022 presidential election. Our indicator seeks to help understand and anticipate the outline of this future presidential election, keeping in mind that the largest political event in France is not without European consequences.

This Electoral Protest Indicator was developed by the Fondation pour l’innovation politique. The survey was administered by the polling institute OpinionWay. The full results of 2022, the populist risk in France are freely available at data.fondapol.org. To ensure the robustness and value of the data collected, we chose to analyse a particularly large sample. We thus interviewed 3,006 registered voters from a sample of participants. of 3,265 people representative of the French population aged 18 and over.
The idea of democracy has revolutionized the world. It is based on a political order whose main feature is makingtheexercise ofpower subjectto theconsent ofthe governed. SinceitsancientandgloriousAthenian roots, the idea has spread across... more
The idea of democracy has revolutionized the world. It is based on a political order whose main feature is makingtheexercise ofpower subjectto theconsent ofthe governed. SinceitsancientandgloriousAthenian roots, the idea has spread across land and sea. The EnglishBill of Rights in 1689, the United States Constitution in 1787, and the French Declaration of the Rights of Man and of the Citizen in 1789 marked the arrival of political freedom in the world with distinction. It spread across Europe in the 19th century, powering nations with the emancipating force of the peoples’ right to self-determination. During the 20th century it triumphed over modern tyrannies, repelling fascist regimes, the Nazis and their allies, then defeating communism after a Cold War that ended with the collapse of the USSR, defeated economically, technologically, politically and morally.
During this same period, the world also embarked on a new phase of democratization. In 1970s Europe, the Greeks, Portuguese and Spaniards overthrew their military dictatorships. In Latin America in the 1980s, Chile, Argentina, Uruguay and Brazil went through the same experience. Then, on the Old Continent during the 1990s, it was Central and Eastern Europe’s turn. In 1992, a symbolic milestone was reached: more than half of the world’s States were democracies. The world was becoming democratic. The wave lasted until the beginning of the 21st century, with the number of democratic states doubling between the late 1970s and the early 2000s.
However, as we enter the 21st century, the horizon looks darker. In the 2019 edition of its annual report Freedom in the World, the NGO Freedom House expressed concern over “global declines in political rights and civil liberties for an alarming 13 consecutive years, from 2005 to 2018. The global average score has declined each year, and countries with net score declines have consistently outnumbered those with net improvements”. Today it is no longer simply a question of strengthening the democratic process where it is still fragile, in Liberia, Uganda or Tunisia, but also of helping regain democratic momentum where countries have slid back, in South Africa, Tanzania and Zambia and encouraging progress where it can be seen, in Ethiopia, Angola, Armenia, Malaysia or Ecuador. It is now a question of protecting, or even defending, established democracies. This is the case for the countries that emerged from the post-Soviet democratic transition that seem to be tempted down a backwards path, an authoritarian transition feared throughout Europe, advocating for a paradoxical model at once democratic and “illiberal”. The wave of populist elections is weakening the European Union. Here we do not see the traditional political, economic and social factors that have always threatened the solidity of the democratic world, such as growth, employment and the educational system. These are challenges that must be faced time and time again. Rather, under the emerging concerns, the media has been disrupted by social media, where the best and the worst of humanity exist side by side. How can we keep the democratic discussion alive if the truth is to lose its mediating power, if opinions and debates are constantly oversimplified and radicalized, if the legitimacy of journalism is no longer recognized? From now on, not just election campaigns but also electoral processes themselves are likely to be seriously disrupted by new forms of public debate. The heart of democracy is under threat.

This moment of doubt is also the product of the forces unleashed by globalization. A paradoxical triumph of the West, globalization destabilizes democracies while offering unprecedented opportunities for development and expansion to new powers. Among these is China, which is no longer hiding its ambition to dominate the 21st century. It is increasingly powerful both economically and technologically. In the strategic field of artificial intelligence and biotechnology, it is fighting for the leading position. But China achieves these stunning successes without renouncing its authoritarian system, or even the hegemony of the Chinese Communist Party, by building a state model that could be described as “high-tech totalitarianism,” ready to export its concepts, methods, and tools.
For the first time since its creation, democracy is no longer certain of inspiring the world. It is in this new and troubled context that we wanted to bring together our two institutions: on the one hand, the Fondation pour l’innovation politique, a French think tank committed to defending the values of freedom and progress and the ideals of the European Union; on the other, the International Republican Institute, an American organization that promotes democracy worldwide. Our two organizations were pleased to welcome the Brazilian think tank República do Amanhã into this partnership in order to carry out this international study, conducted in forty-two democracies, presented here under the title Democracies Under Pressure.
The document is comprised of two volumes: the first is devoted to themes and issues, such as trust in institutions, support for the model of representative democracy, support for abortion or the death penalty, the decline of democratic values among younger generations, etc.; the second volume is dedicated to the forty-two countries of the survey, offering a fact sheet for each that summarizes the state of national public opinion. We also present the reader with an “Index of Democratic Culture”.
The survey "What next for democracy?", which conducted 22,041 interviews in 26 countries, was designed by the Fondation pour l’innovation politique, and the polling institute Ipsos was in charge of running it. All the results can be... more
The survey "What next for democracy?", which conducted 22,041 interviews in 26 countries, was designed by the Fondation pour l’innovation politique, and the polling institute Ipsos was in charge of running it. All the results can be viewed in 23 languages* as open data on the Fondation pour l’innovation politique website (http://data.fondapol.org/democratie/ou-va-la-democratie/).

Over the past several years, signs of destabilisation in the democratic world have been abundant. High abstention rates and the populist vote are eroding governments’ electoral bases and their legitimacy, while a process of regression towards authoritarian methods of government can be seen in some central and eastern European countries. Older liberal democracies have also been tempted to follow this path through their security policies and, in particular, counter-terrorism measures. Moreover, democracies are faced with the powerful effects of the historic transition that is now epitomised by the notion of ‘globalisation’. There is no doubt that the processes of global dispersion and reconstruction are closely linked to the destabilisation of democratic systems.

Democracy is part of a bigger picture. A specific sequence of events allowed the emergence, establishment and entrenchment of the democratic political system. By profoundly changing the world, an alternative solution would also inevitably change the democratic system and perhaps spell its end. It is therefore important to consider the potential erosion of democracy and examine the current situation and potential future of a method of government based on the radical, spectacular and unique idea of allowing citizens to choose their governments. The turbulent period we have seen over the past quarter of a century raises serious questions concerning the concept of democracy.
José Ortega y Gasset a souligné, en 1930, quel sens il fallait donner à l'idée d'avènement des « foules » ou des « masses ». La psychologie des foules, à la fin du xixe siècle, avait émergé avec Scipio Sighele en Italie et... more
José Ortega y Gasset a souligné, en 1930, quel sens il fallait donner à l'idée d'avènement des « foules » ou des « masses ». La psychologie des foules, à la fin du xixe siècle, avait émergé avec Scipio Sighele en Italie et Gabriel Tarde en France. À leur suite, Gustave Le Bon étudia la psychologie des peuples. Il considérait que la réunion des individus en foule conditionne l'irrationalité de leurs opinions. Tarde s'opposa à lui, en faisant l'hypothèse que la presse et toutes les formes modernes de communication éduqueraient, uniraient et pacifieraient l'opinion. Puis vinrent le doute, la propagande et la force des passions populaires du premier xxe siècle. Place est faite maintenant à la digitalisation, aux réseaux sociaux et à la mondialisation. Habermas parle de « grossier vacarme ». Dominique Reynié s'interroge sur un possible retour des foules. Affecterait-il la démocratie et favoriserait-il la tyrannie, si l'on n'y prenait pas garde ?
Depuis l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge, en 1979, le monde est ébranlé par le terrorisme djihadiste. En quarante ans, les attentats islamistes se sont multipliés, atteignant jusqu’au coeur des pays occidentaux, New York,... more
Depuis l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge, en 1979, le monde est ébranlé par le terrorisme djihadiste. En quarante ans, les attentats islamistes se sont multipliés, atteignant jusqu’au coeur des pays occidentaux, New York, Madrid, Londres, Paris, mais aussi Moscou, etc. Installant des sentiments de peur et de méfiance, par la violence aveugle et sa répétition le terrorisme islamiste alimente ou renforce les demandes d’autoritarisme et de fermeture que l’on voit monter en puissance dans les démocraties. Mais avons-nous mesuré la réalité de cette violence qui nous inquiète tant ? Certes, nous savons que c’est aux États-Unis, le 11 septembre 2001, qu’a eu lieu la série d’attaques la plus meurtrière de l’histoire du terrorisme. Nous savons peut-être aussi qu’en Europe la France est le pays le plus touché. Nous devinons que la violence islamiste frappe plus souvent, plus durement encore, hors du monde occidental. Mais on ne peut dire qu’ainsi nous savons évaluer la violence islamiste. La Fondation pour l’innovation politique a voulu contribuer à cette évaluation. Depuis le printemps 2018, nous oeuvrons à la tâche de quantifier le terrorisme islamiste, de repérer les formes qu’il a pu prendre au fil de ces décennies, de recenser les actes qu’il a pu inspirer ou initier, d’estimer le nombre de ses victimes, d’identifier les organisations les plus meurtrières et les pays les plus meurtris. Pour ce faire, nous avons collecté une très grande quantité d’informations, au point de construire une volumineuse base de données. Elle est disponible en open data sur notre site data.fondapol.org. Nous pensons que la masse d’information recueillie éclaire sous un jour nouveau le phénomène de la violence islamiste. Elle permet de mieux la décrire, de mieux la comprendre, d’en documenter la gravité. Ainsi, à titre d’illustration, nous pouvons établir qu’entre 1979 et 2019, au moins 33 769 attentats islamistes ont eu lieu dans le monde. Ils ont provoqué la mort d’au moins 167 096 personnes. Nous pouvons dire aussi que les attentats islamistes représentent 18,8 % de la totalité des attentats commis dans le monde, mais qu’ils sont responsables de 39,1 % des vies perdues à cause du terrorisme ; ou encore, qu’au cours des années étudiées, on note une intensification de cette violence et que la période la plus meurtrière est la plus récente : à partir de 2013, selon nous, l’islamisme est devenu la cause principale (63,4 %) des morts par terrorisme dans le monde. Nous identifions et quantifions les modes opératoires, les cibles. La vision du phénomène s’améliore, l’image devient plus claire. Nous montrons ainsi que la plus grande partie des victimes du terrorisme islamiste sont des musulmans (91,2 %).
L’élection présidentielle de 2017 a été marquée par un vote protestataire d’une ampleur sans précédent dans notre histoire électorale. Depuis, loin de refluer, la protestation semble devenue permanente. De plus, elle revêt des formes... more
L’élection présidentielle de 2017 a été marquée par un vote protestataire d’une ampleur sans précédent dans notre histoire électorale. Depuis, loin de refluer, la protestation semble devenue permanente. De plus, elle revêt des formes multiples. Aux mouvements sociaux habituels s’ajoutent les Gilets jaunes, les zadistes, les animalistes ou activistes de l’écologie, et un nombre croissant de minorités organisées, hyperactives, mues par des référents politiques, religieux, environnementaux ou sociétaux et qui semblent recourir plus souvent que par le passé aux modalités non conventionnelles de l’action politique (occupation de locaux, désobéissance, violence…). La question se pose de savoir comment cette agitation, inédite par sa forme anomique et par l’intensité dont elle se montre capable, va trouver à s’exprimer dans les mécanismes de l’élection présidentielle de 2022. Notre indicateur veut aider à comprendre et à anticiper les contours de ce futur scrutin présidentiel, sans oublier que le plus grand rendez-vous politique des Français est également un scrutin aux conséquences européennes. Cet indicateur de la protestation électorale a été conçu par la Fondation pour l’innovation politique. L’enquête est administrée par l’institut OpinionWay. L’intégralité des résultats et le questionnaire de l’indicateur 2022 et le risque populiste sont disponibles en libre accès sur data.fondapol.org. Pour assurer la solidité et l’intérêt des données recueillies, nous avons souhaité analyser un échantillon particulièrement important. Nous avons ainsi interrogé 3 006 personnes inscrites sur les listes électorales et issues d’un échantillon de 3 265 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Menée sous la direction de Dominique Reynié, cette étude porte sur les élections de 2022 en France. Combinant abstention, vote blanc et votes anti-système (LFI, RN…), la protestation électorale a poursuivi sa progression lors de... more
Menée sous la direction de Dominique Reynié, cette étude porte sur les élections de 2022 en France. Combinant abstention, vote blanc et votes anti-système (LFI, RN…), la protestation électorale a poursuivi sa progression lors de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2022. On y a vu la réussite plus marquée de Marine Le Pen et du RN. Comme nous le montrons, ce succès est visible non seulement dans les urnes mais aussi dans l’opinion. Les idées du RN sont de plus en plus largement acceptées.
La poussée protestataire se solde par un nouveau décrochage des partis de gouvernement. Qu’ils soient de gauche, comme le Parti socialiste (PS), ou de droite, comme Les Républicains (LR), ces partis ressortent plus affaiblis encore qu’en 2017, dans une France plus protestataire et plus à droite. Le PS et LR sont désormais menacés de marginalisation. Fait nouveau, en 2022, aux élections législatives, la coalition présidentielle (Ensemble !) subit également une déconvenue limitée mais réelle au regard de la nette réélection d’Emmanuel Macron.
Le tableau politique de la France devient préoccupant pour les partis jugés capables de gouverner. Le PS et LR n’ont plus les moyens de compter sur leurs propres forces ni d’être les moteurs d’une alliance de gouvernement. Le macronisme, quant à lui, est poussé à se métamorphoser, tant en raison de ce nouveau contexte que par les effets de la contrainte institutionnelle d’un dernier mandat d’Emmanuel Macron.
La fragilisation continue de notre système partisan hypothèque nos capacités de gouvernement, alors même que l’époque est saturée de défis immenses. Il y a cependant une fenêtre d’opportunité car les partis populistes sont eux aussi confrontés à de grandes difficultés que dissimulent leurs bons résultats électoraux.
Cette nouvelle note de la Fondation pour l’innovation politique repose sur l’analyse des résultats de l’élection présidentielle et des élections législatives, et sur l’étude des données d’opinion mises au jour par une série de trois enquêtes successives, initiée et réalisée dans le cadre d’un partenariat associant la Fondation pour l’innovation politique, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cévipof) et le Centre d’études et de connaissance sur l’opinion publique (Cecop). La première enquête a été administrée au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, auprès d’un échantillon de 3005 personnes. La deuxième enquête a été administrée au lendemain du second tour de l’élection présidentielle, auprès d’un échantillon de 3052 personnes. Enfin, la troisième enquête a été administrée au lendemain du second tour des élections législatives, auprès d’un échantillon de 3053 personnes. Les trois vagues ont été administrées par l’institut OpinionWay.
Menée sous la direction de Dominique Reynié, cette étude de la Fondation pour l'innovation politique porte sur les résultats électoraux de 2022. Combinant abstention, vote blanc et votes anti-système (LFI, RN…), la protestation électorale... more
Menée sous la direction de Dominique Reynié, cette étude de la Fondation pour l'innovation politique porte sur les résultats électoraux de 2022. Combinant abstention, vote blanc et votes anti-système (LFI, RN…), la protestation électorale a poursuivi sa progression lors de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2022. On y a vu la réussite plus marquée de Marine Le Pen et du RN. Comme nous le montrons, ce succès est visible non seulement dans les urnes mais aussi dans l’opinion. Les idées du RN sont de plus en plus largement acceptées.
La poussée protestataire se solde par un nouveau décrochage des partis de gouvernement. Qu’ils soient de gauche, comme le Parti socialiste (PS), ou de droite, comme Les Républicains (LR), ces partis ressortent plus affaiblis encore qu’en 2017, dans une France plus protestataire et plus à droite. Le PS et LR sont désormais menacés de marginalisation. Fait nouveau, en 2022, aux élections législatives, la coalition présidentielle (Ensemble !) subit également une déconvenue limitée mais réelle au regard de la nette réélection d’Emmanuel Macron.
Le tableau politique de la France devient préoccupant pour les partis jugés capables de gouverner. Le PS et LR n’ont plus les moyens de compter sur leurs propres forces ni d’être les moteurs d’une alliance de gouvernement. Le macronisme, quant à lui, est poussé à se métamorphoser, tant en raison de ce nouveau contexte que par les effets de la contrainte institutionnelle d’un dernier mandat d’Emmanuel Macron.
La fragilisation continue de notre système partisan hypothèque nos capacités de gouvernement, alors même que l’époque est saturée de défis immenses. Il y a cependant une fenêtre d’opportunité car les partis populistes sont eux aussi confrontés à de grandes difficultés que dissimulent leurs bons résultats électoraux.
Cette nouvelle note de la Fondation pour l’innovation politique repose sur l’analyse des résultats de l’élection présidentielle et des élections législatives, et sur l’étude des données d’opinion mises au jour par une série de trois enquêtes successives, initiée et réalisée dans le cadre d’un partenariat associant la Fondation pour l’innovation politique, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et le Centre d’études et de connaissance sur l’opinion publique (Cecop). La première enquête a été administrée au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, auprès d’un échantillon de 3005 personnes. La deuxième enquête a été administrée au lendemain du second tour de l’élection présidentielle, auprès d’un échantillon de 3052 personnes. Enfin, la troisième enquête a été administrée au lendemain du second tour des élections législatives, auprès d’un échantillon de 3053 personnes. Les trois vagues ont été administrées par l’institut OpinionWay.
Depuis une trentaine d'annees, les enquetes Eurobarometre permettent de comparer l'opinion des Francais avec celle des autres Europeens. Un outil essentiel mais qui ne permet pas de rendre compte des clivages sociologiques qui... more
Depuis une trentaine d'annees, les enquetes Eurobarometre permettent de comparer l'opinion des Francais avec celle des autres Europeens. Un outil essentiel mais qui ne permet pas de rendre compte des clivages sociologiques qui traversent ces pays.
The 2017 presidential election was marked by an anti-establishment vote of an unprecedented magnitude in our electoral history. Since then, far from ebbing, protest seems to have become a permanent feature. Moreover, it has taken on... more
The 2017 presidential election was marked by an anti-establishment vote of an unprecedented magnitude in our electoral history. Since then, far from ebbing, protest seems to have become a permanent feature. Moreover, it has taken on multiple forms. In addition to the usual social movements, the Yellow Vests, the ZAD, the Animalists or climate change activists, and a growing number of hyperactive organised minorities, led by political, religious, environmental or societal leaders who seem quicker than past leaders to turn to unconventional methods of political action (occupation of premises, disobedience, violence, etc.) have recently entered the political scene. The question arises as to how this unrest, unparalleled in its anomic form and in the intensity through which it has shown itself capable, will play out with regards to the 2022 presidential election. Our indicator seeks to help understand and anticipate the outline of this future presidential election, keeping in mind that the largest political event in France is not without European consequences. This Electoral Protest Indicator was developed by the Fondation pour l’innovation politique. The survey was administered by the polling institute OpinionWay. The full results of 2022, the populist risk in France are freely available at data.fondapol.org. To ensure the robustness and value of the data collected, we chose to analyse a particularly large sample. We thus interviewed 3,006 registered voters from a sample of participants. of 3,265 people representative of the French population aged 18 and over.
En 40 ans, le Front national a change. Il a engage une profonde transformation avec l’arrivee de Marine Le Pen a la tete du parti, en 2011. Son travail programmatique est plus systematique et ambitieux. Servi par un contexte de crise... more
En 40 ans, le Front national a change. Il a engage une profonde transformation avec l’arrivee de Marine Le Pen a la tete du parti, en 2011. Son travail programmatique est plus systematique et ambitieux. Servi par un contexte de crise financiere majeure et par l’usure de la droite de gouvernement, le FN espere absorber une part determinante de la droite francaise.
The period between the invasion of Afghanistan by the Red Army in 1979 and the capture of Kabul by the Taliban on 15 August 2021 corresponds to a rise in Islamist terrorism. As attacks have multiplied, they have struck all over the world,... more
The period between the invasion of Afghanistan by the Red Army in 1979 and the capture of Kabul by the Taliban on 15 August 2021 corresponds to a rise in Islamist terrorism. As attacks have multiplied, they have struck all over the world, reaching into the heart of Western countries - New York, Madrid, London, Paris, Moscow... - exacerbating feelings of fear, mistrust and suspicion of Muslims, and even of anti-Muslim sentiment. In democracies, Islamist terrorism fosters both rejection of Islam and demands for authoritarianism.
Despite its importance, the reality of this violence has not been accurately measured. The Fondation pour l’innovation politique wanted to contribute to this assessment by quantifying Islamist terrorism, identifying the forms it has taken over the decades, listing the acts it may have inspired or initiated, estimating the number of its victims, and identifying the most deadly organisations and the countries most affected. This pioneering work was published in November 2019 in a report entitled Islamist Terrorist Attacks in the World. 1979-2019, available online at fondapol.org, in French, English and Arabic. To do this, we collected a huge amount of information, to the point of building a voluminous database available in open data on our website data.fondapol.org.
Two years later, we offer readers an update of our database, which has become indispensable for the description and understanding of a new and singularly problematic political reality. The update of the study proposed here extends through May 2021. The revival of this important work echoes the commemoration of the 9/11 terrorist attacks in the United States. The twentieth anniversary of this tragedy coincides with President Biden’s announcement of the U.S.’ withdrawal from Afghanistan, the Taliban takeover of Kabul on 15 August 2021, and the withdrawal of the last U.S. troops from Afghanistan on 31 August 2021.
We believe that the mass of information gathered sheds new light on the phenomenon of Islamist violence. It makes it possible to better describe it, to better understand it, to document its severity. Thus, by way of illustration, we can establish that between 1979 and May 2021, at least 48,035 Islamist terrorist attacks took place worldwide. They caused the deaths of at least 210,138 people. On average, an Islamist terrorist attack has resulted in the death of around 4.4 people. We identify and quantify the modus operandi and targets. Explosives are the most common type of weapon used (43.9%), while the military is the main target (31.7%), ahead of civilians (25.0%) and police forces (18.3%). The picture of this phenomenon is becoming clearer. Afghanistan was the country most affected by Islamist terrorism, ahead of Iraq and Somalia. Within the European Union, France was the country most affected, with at least 82 Islamist terrorist attacks and 332 deaths. We also show that the majority of Islamist terrorist attacks (89.5%) were in Muslim countries and that the victims were mainly Muslims, in the same proportions.
The period between the invasion of Afghanistan by the Red Army in 1979 and the capture of Kabul by the Taliban on 15 August 2021 corresponds to a rise in Islamist terrorism. As attacks have multiplied, they have struck all over the world,... more
The period between the invasion of Afghanistan by the Red Army in 1979 and the capture of Kabul by the Taliban on 15 August 2021 corresponds to a rise in Islamist terrorism. As attacks have multiplied, they have struck all over the world, reaching into the heart of Western countries - New York, Madrid, London, Paris, Moscow... - exacerbating feelings of fear, mistrust and suspicion of Muslims, and even of anti-Muslim sentiment. In democracies, Islamist terrorism fosters both rejection of Islam and demands for authoritarianism.
Despite its importance, the reality of this violence has not been accurately measured. The Fondation pour l’innovation politique wanted to contribute to this assessment by quantifying Islamist terrorism, identifying the forms it has taken over the decades, listing the acts it may have inspired or initiated, estimating the number of its victims, and identifying the most deadly organisations and the countries most affected. This pioneering work was published in November 2019 in a report entitled Islamist Terrorist Attacks in the World. 1979-2019, available online at fondapol.org, in French, English and Arabic. To do this, we collected a huge amount of information, to the point of building a voluminous database available in open data on our website data.fondapol.org.
Two years later, we offer readers an update of our database, which has become indispensable for the description and understanding of a new and singularly problematic political reality. The update of the study proposed here extends through May 2021. The revival of this important work echoes the commemoration of the 9/11 terrorist attacks in the United States. The twentieth anniversary of this tragedy coincides with President Biden’s announcement of the U.S.’ withdrawal from Afghanistan, the Taliban takeover of Kabul on 15 August 2021, and the withdrawal of the last U.S. troops from Afghanistan on 31 August 2021.
We believe that the mass of information gathered sheds new light on the phenomenon of Islamist violence. It makes it possible to better describe it, to better understand it, to document its severity. Thus, by way of illustration, we can establish that between 1979 and May 2021, at least 48,035 Islamist terrorist attacks took place worldwide. They caused the deaths of at least 210,138 people. On average, an Islamist terrorist attack has resulted in the death of around 4.4 people. We identify and quantify the modus operandi and targets. Explosives are the most common type of weapon used (43.9%), while the military is the main target (31.7%), ahead of civilians (25.0%) and police forces (18.3%). The picture of this phenomenon is becoming clearer. Afghanistan was the country most affected by Islamist terrorism, ahead of Iraq and Somalia. Within the European Union, France was the country most affected, with at least 82 Islamist terrorist attacks and 332 deaths. We also show that the majority of Islamist terrorist attacks (89.5%) were in Muslim countries and that the victims were mainly Muslims, in the same proportions.
La période située entre l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge en 1979 et la prise de Kaboul par les talibans, le 15 août 2021, correspond à une montée en puissance du terrorisme islamiste. Se multipliant, les attentats ont frappé... more
La période située entre l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge en 1979 et la prise de Kaboul par les talibans, le 15 août 2021, correspond à une montée en puissance du terrorisme islamiste. Se multipliant, les attentats ont frappé partout dans le monde, atteignant jusqu’au cœur des pays occidentaux – New York, Madrid, Londres, Paris, Moscou... –, exacerbant les sentiments de peur, de mé ance et de suspicion à l’égard des musulmans, et même un sentiment antimusulman. Dans les démocraties, le terrorisme islamiste favorise à la fois le rejet de l’islam et les demandes d’autoritarisme.
Pourtant, malgré son importance, la réalité de cette violence n’a pas été précisément mesurée. La Fondation pour l’innovation politique a voulu contribuer à ce travail d’évaluation en quanti ant le terrorisme islamiste, en repérant les formes qu’il a pu prendre au  l de ces décennies, en recensant les actes qu’il a pu inspirer ou initier, en estimant le nombre de ses victimes, en identi ant les organisations les plus meurtrières et les pays les plus touchés. Ce travail pionnier a été publié en novembre 2019 dans un rapport intitulé Les attentats islamistes dans le monde. 1979-2019, disponible en ligne sur le site fondapol.org, en version française, anglaise et arabe. Pour ce faire, nous avons collecté une très grande quantité d’informations, au point de construire une volumineuse base de données. Elle est disponible en open data sur notre site data.fondapol.org.
Deux ans plus tard, nous proposons aux lecteurs une mise à jour de notre base de données devenue indispensable à la description et à la compréhension d’une nouvelle réalité politique singulièrement problématique. L’actualisation de l’étude qui est ici proposée s’étend jusqu’en mai 2021. La reprise de cet important travail fait écho à la commémoration des attaques terroristes du 11-Septembre aux États-Unis. Le vingtième anniversaire de cette tragédie coïncide avec l’annonce du retrait américain d’Afghanistan par le président Biden, la prise de Kaboul par les talibans le 15 août 2021, puis le retrait des dernières troupes américaines sur le sol afghan le 31 août 2021.
La masse d’informations recueillies éclaire d’un jour nouveau le phénomène de la violence islamiste. Elle permet de mieux la décrire, de mieux la comprendre, de mieux la documenter. Ainsi, malgré toutes les dif cultés de cette tâche, nous montrons qu’entre 1979 et mai 2021 au moins 48 035 attentats islamistes ont eu lieu dans le monde. Ils ont provoqué la mort d’au moins 210 138 personnes. En moyenne, un attentat islamiste a causé la mort de près de 4,4 personnes. Nous identi ons et quanti ons les modes opératoires et les cibles. Les explosifs sont le type d’arme le plus utilisé (43,9 %), tandis que les militaires sont la cible principale (31,7 %), devant les civils (25,0 %) et les forces de police (18,3 %). La vision du phénomène se précise, l’image devient plus nette. L’Afghanistan a été le pays le plus touché par le terrorisme islamiste, devant l’Iraq et la Somalie. Au sein de l’Union européenne, la France a été le pays le plus frappé, avec au moins 82 attentats islamistes et 332 morts. Nous montrons également que la majorité des attentats islamistes (89,5 %) touchent des pays musulmans et que les victimes sont principalement des musulmans, dans les mêmes proportions.
L’information réunie est inédite. Nous espérons que son contenu et son utilisation contribueront à la connaissance et à la qualité du débat comme de la décision publique.
... interviennent sur cette question. Le 30 novembre, Dominique Strauss-Khan s'inquiétait de la porosité entre l'opposition républicaine et l'extrême droite[34] [34] En raison de la non-participation au vote de trois... more
... interviennent sur cette question. Le 30 novembre, Dominique Strauss-Khan s'inquiétait de la porosité entre l'opposition républicaine et l'extrême droite[34] [34] En raison de la non-participation au vote de trois députés... suite. À partir de ...
Une enquête internationale sur les mémoires du 20ème siècle parmi 31.172 jeunes âgés de 16 à 29 ans, réalisée en 2015, dans 24 langues et 31 pays.
A survey on Memories of the 20th century among 31.172 young people aged between 16 and 29, carried out in 2015, in 24 languages across 31 countries.
La notion d’«opinion publique européenne» soulève de nombreuses difficultés. On peut en recenser au moins trois, qui sont fondamentales. En premier lieu, la notion d’opinion européenne relève des formes collectives d’opinion. Depuis... more
La notion d’«opinion publique européenne» soulève de nombreuses difficultés. On peut en recenser au moins trois, qui sont fondamentales. En premier lieu, la notion d’opinion européenne relève des formes collectives d’opinion. Depuis toujours, les sciences sociales peinent à saisir et à comprendre de tels phénomènes sociaux lorsqu’ils ne prennent pas la forme de mobilisations collectives, comme en témoignent particulièrement les grandes incertitudes théoriques et empiriques suscitées par le concept d’opinion publique. En second lieu, la notion d’opinion européenne suppose la possibilité de repérer une opinion propre aux Européens. Cela suppose d’être capable de définir un espace social commun qui serait spécifique en raison de son caractère «européen». En troisième lieu et enfin, l’idée d’une opinion européenne suppose la possibilité d’en appréhender la consistance, de saisir les formes sous lesquelles elle peut être reconnue comme un fait social. Pour autant, l’hypothèse de phénomènes européens d’opinion ne saurait se limiter au recensement de comportements sociaux répandus, à la description de préférences ou de croyances communes à un grand nombre de personnes, au-delà des frontières nationales, mais dont l’existence devrait plus à une commune socialisation, à des schémas culturels partagés qu’à une véritable dynamique politique d’opinion.
Research Interests:
Dans un cadre démocratique, la participation électorale relève d'un ensemble plus vaste qui est celui de la participation politique. En dehors du vote, la participation politique peut s'accomplir à travers une pluralité de comportements,... more
Dans un cadre démocratique, la participation électorale relève d'un ensemble plus vaste qui est celui de la participation politique. En dehors du vote, la participation politique peut s'accomplir à travers une pluralité de comportements, que l'on peut distinguer selon les formes que chacun requiert, depuis l'expression d'un intérêt pour la politique jusqu'à la grève, en passant par la manifestation, la pétition, l'association, etc.. La variété des formes de participation est plus étendue encore si l'on considère les formes dites « non conventionnelles », parmi lesquelles la grève sans préavis, l'action violente ou encore la manifestation non autorisée. Les sociétés démocratiques défendent un idéal qui relève d'une forme de participation politique à la fois civique, rationnelle et individuelle, peu ou prou, centrée sur la participation électorale, laquelle n'empêche cependant pas l'expression de préférences qui sont estimées non conventionnelles.
Research Interests:
L'instauration du « suffrage universel » en 1848 ouvre la porte à une politique de masse de type démocratique. La première élection présidentielle au « suffrage universel », en fait masculin, précipite pourtant la chute de la République.... more
L'instauration du « suffrage universel » en 1848 ouvre la porte à une politique de masse de type démocratique. La première élection présidentielle au « suffrage universel », en fait masculin, précipite pourtant la chute de la République. En effet, c'est l'élection triomphale de Louis-Napoléon Bonaparte (74,3% des suffrages) qui favorise le retour à l'Empire. Ainsi, pendant deux décennies, les premiers pas de la politique électorale se feront dans le cadre autoritaire et faussement concurrentiel de ce régime. Le Second empire organisa cependant les premiers pas d'une politique de masse de type démocratique qui survivra à la chute de Napoléon III.
Research Interests:
A partir du XIIIe siècle, l'élection du Doge de Venise procède d'un système complexe impliquant différents niveaux de désignation, augmentant et réduisant successivement le nombre des personnes concernées par la procédure et organisant... more
A partir du XIIIe siècle, l'élection du Doge de Venise procède d'un système complexe impliquant différents niveaux de désignation, augmentant et réduisant successivement le nombre des personnes concernées par la procédure et organisant l’alternance de l’élection et du tirage au sort. Cette organisation complexe rendait impossible le contrôle de la procédure par telle faction ou famille. L’intervention régulière du tirage au sort réduisait considérablement les risques de corruption électorale, au moins en ce qui concerne les tentatives d’achat de votes, qu’un tel dispositif rendait vaines et donc inutiles.
Research Interests:
La formalisation mathématique pose à l’élection la même question que la sociologie politique : de quoi une élection est-elle le résultat ? C’est évidemment dans la manière de formuler le problème, puis dans le type de conclusions... more
La formalisation mathématique pose à l’élection la même question que la sociologie politique : de quoi une élection est-elle le résultat ? C’est évidemment dans la manière de formuler le problème, puis dans le type de conclusions apportées que les différences apparaissent. Dans la théorie mathématique de l’élection, la définition du problème suppose une formalisation des conditions, c’est-à-dire la création d’un état hypothétique, on pourrait dire fictif, qui ne cherche pas à représenter la réalité de l’élection mais, en quelque sorte, à purifier le système des conditions qui président à son fonctionnement, pour concentrer l’attention sur la nature du mécanisme par lequel des préférences individuelles exprimées conduisent à la formation d’une espèce autre de préférence qui est le choix collectif.
Research Interests:
Ce texte a été initialement publié à l'entrée «Machiavel» du Dictionnaire du vote, édité sous la direction de Pascal Perrineau et Dominique Reynié, Paris, Presses Universitaires de France, 2001, pp. 593-596 Les réflexions de Machiavel qui... more
Ce texte a été initialement publié à l'entrée «Machiavel» du Dictionnaire du vote, édité sous la direction de Pascal Perrineau et Dominique Reynié, Paris, Presses Universitaires de France, 2001, pp. 593-596 Les réflexions de Machiavel qui éclairent la question du vote ont pour point de départ le problème de l'obéissance des gouvernés et des moyens de la produire. La première réponse à cette interrogation est exprimée dans Le Prince. Le fondement de l'État réside dans sa capacité ultime à contraindre les sujets par une politique de la crainte. Mais le résultat d'une telle politique est une obéissance sans consentement. En cela, la politique de la crainte est jugée intenable. Le chapitre XVII du Prince formalise l'aporie : routinisée, la crainte faiblit ; mais réactivée, elle peut devenir insupportable, au point de féconder la haine du peuple pour le prince que les ennemis du souverain auront beau jeu d'utiliser. La nature aporétique d'une politique de la crainte oriente la solution du problème de l'obéissance vers l'adhésion des sujets. Il n'apparaît plus possible de donner à l'État un autre fondement que le peuple lui-même. C'est ainsi que dans le chapitre consacré à la « Principauté civile », Machiavel récuse le « commun proverbe », affirmant « qui fonde sur le peuple fonde sur la fange » (Le Prince, IX). Au contraire, Machiavel soutient que celui qui s'appuie sur le peuple « verra bien qu'il a assis de bons fondements » (Le Prince, IX). La question de l'obéissance conduit Machiavel à poser
Research Interests:
Ce texte a été initialement publié à l'entrée « Majorité » du Dictionnaire du vote, édité sous la direction de Pascal Perrineau et Dominique Reynié, Paris, Presses Universitaires de France, 2001, pp. 602-611. Dans la politique... more
Ce texte a été initialement publié à l'entrée « Majorité » du Dictionnaire du vote, édité sous la direction de Pascal Perrineau et Dominique Reynié, Paris, Presses Universitaires de France, 2001, pp. 602-611. Dans la politique contemporaine, la règle de la majorité est l'une des plus naturelles et des plus nécessaires qui soient. Elle est si étroitement associée au régime démocratique qu'elle l'évoque immanquablement. A l'intérieur même de la politique démocratique, la variété des énoncés mobilisant l'idée de majorité est frappante : majorité parlementaire, majorité électorale, opinion majoritaire, majorité qualifiée, majorité absolue, scrutin majoritaire, etc. De même, les usages dont elle est susceptible sont très diversifiés : distribution des charges, votations parlementaires, élections des représentants, référendums, etc. La vocation du principe majoritaire est elle-même susceptible d'une pluralité de finalités : une procédure de décision, une forme du consentement, l'expression de la souveraineté populaire. Enfin, si le principe de majorité paraît naturel et simple, presque simpliste, à toutes les sociétés démocratiques contemporaines, pourtant, les éléments qui sont nécessaires à sa formulation attestent de son caractère volontaire et artificiel, faisant ressortir la succession de décisions et de conventions édifiées tout au long de nombreux siècles.
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Depuis 2005, les populistes se sont montrés capables de nouvelles performances. Sur le plan électoral, ils rencontrent un écho plus grand que jamais, même si les fortunes peuvent être diverses au moment où l’on publie cet article : le FN... more
Depuis 2005, les populistes se sont montrés capables de nouvelles performances. Sur le plan électoral, ils rencontrent un écho plus grand que jamais, même si les fortunes peuvent être diverses au moment où l’on publie cet article : le FN français, le NVA flamand, le FPÖ, le Jobbik hongrois, l’UDC suisse, le Parti de la Liberté néerlandais, le Parti du Peuple Danois, les Démocrates de Suède, les Vrais Finlandais, le Mouvement 5 étoiles en Italie, Syriza en Grèce, l’AfD en Allemagne... Fait caractéristique de cette dernière séquence, les populistes sont désormais en mesure de déterminer le sens d’une grande décision politique, comme on a pu le voir en France et aux Pays-Bas, en 2005, avec le double rejet du Traité constitutionnel européen (TCE) ; aux Royaume-Uni, avec la décision de quitter l’Union européenne lors du référendum du 23 juin 2016 ; aux Etats-Unis, avec l’élection de Donald Trump à la présidence, le 8 novembre ; en Italie, le 4 décembre, avec le rejet par référendum des réformes projetées par Matteo Renzi. En Autriche, si Norbert Hofer, le candidat du FPÖ à la présidence de la république n’a pas été élu le 4 décembre 2016, l’effondrement des deux grands partis de gouvernement, les candidats de la droite (ÖVP) et de la gauche (SPÖ) ayant été éliminés dès le premier tour, semble préparer la domination par l’extrême droite populiste des élections législatives de 2018. Avant l’Autriche, des élections générales auront lieu en 2017, dans plusieurs pays particulièrement importants, tous profondément travaillés par la pression populiste : les Pays-Bas, en mars ; la France, en avril, mai et juin, les populistes ont été défaits mais ont en même temps réalisés des scores historiques. L’avenir des démocraties européennes et par voie de conséquence de l’Union européenne dépendra de la force que ces partis « anti-systèmes » sont capables de mobiliser dans les quelques années qui viennent.
For more than 10 years, the Jews of France have been living in a state of anxiety. They no longer recognize France, the Republic they love, the country of human rights and of universalism. They see the resurgence of a dark side of the... more
For more than 10 years, the Jews of France have been living in a state of anxiety. They no longer recognize France, the Republic they love, the country of human rights and of universalism. They see the resurgence of a dark side of the French experience that they had thought was eradicated forever.
This report, presenting the findings of the 2 surveys, helps us to gauge the level of anti-Semitism in the country and pinpoint those sectors of society that are most prone to espouse it.
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