LES INFECTIONS ASSOCIÉES
AUX SOINS (IAS)
Fodé Bangaly SAKO, MD, FWACP
Maître de Conférences Agrégé des Universités
BALDE Moussa
Assistant Chef de Clinique
Service des Maladies infectieuses et tropicales, Hôpital National Donka
Objectifs
1. Définir les infections associées aux soins (IAS)
2. Citer 06 facteurs de risque d’une IAS liés à l’hôte
3. Décrire les signes cliniques d’une pneumonie nosocomiale chez un
malade non intubé
4. Etablir le diagnostic biologique d’une infection urinaire nosocomiale
5. Proposer 04 mesures de prévention d’une IAS
Plan
Introduction
I. Etiologie
II. Diagnostic
III. Traitement
Conclusion
Introduction
Définition
• Toute infection qui survient au cours ou au décours d’une prise en
charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou
éducative) d’un patient et si elle n’était ni présente ni en incubation
au début de la prise en charge.
Introduction
Définition
• Exclusions
• Infection présente ou en incubation à l’admission
• Colonisations asymptomatiques
• Infections materno-fœtales, sauf:
• Infections à germes hospitaliers
• Infections consécutives à une colonisation maternelle non traitée
• Entérocolites ulcéro-nécrosantes du nouveau-né de forme épidémique
Introduction
Intérêt
• Problème de santé publique: morbidité, mortalité, émergence de
bactéries multi résistantes
• Réglementaire : médiatiques, médico-légaux
• Economique: surcoût
I. Etiologie
Agents pathogènes:
• Agents transmissibles conventionnels:
o Bactéries: BGN (60%), cocci Gram+ (30%), BMR
o Parasites (gale, poux…),
o Champignons (aspergillose,…), virus (Ebola, Lassa, grippe, COVID-
19, hépatites B et C…) ;
• Agents transmissibles non conventionnels (prions)
I.Etiologie
Origines
• Endogène : propre flore du patient
• Exogène : autre réservoir humain (en particulier les mains) ou
réservoir inanimé (matériel, eau, surfaces, alimentation, air…).
I.Etiologie
Origines
• Facteurs de risque
o Ages extrêmes
o Pathologie sous-jascentes: diabète, obésité, déficits immunitaires,
bronchite chronique…
o Addictions : tabac, alcool
I.Etiologie
Origines
• Facteurs de risque
o Traitements: immunosuppresseurs ou antibiotiques
o Longue durée d’hospitalisation
o Actes invasifs : sondage urinaire, pose de cathéter, interventions
chirurgicales, ventilation artificielle…
III. Diagnostic
Pneumonies nosocomiales
• Epidémiologie
o 2e cause d’IN (20-25%)
o 1ere cause de décès
o Facteurs de risque:
- Intubation endotrachéale
- BPCO
- Tabagisme
- Décubitus prolongé
III. Diagnostic
Pneumonies nosocomiales
• Clinique
o Chez le malade non intubé et non ventilé
- Toux sèche, rapidement productive
- Fièvre à 39°c
- Exagération des vibrations vocales
- Matité localisée à un segment ou un lobe
- Râles crépitants
III. Diagnostic
Pneumonies nosocomiales
• Clinique
o Chez le malade intubé et ventilé
- Examens de prélèvements de mucosités
- Brossage bronchique protégé: 103 UFC/ml
- Lavage broncho-alvéolaire: 104UFC/ml
- Aspiration trachéale: 105 UFC/ml
- Complications: abcès, bronchectasie ou décès
III. Diagnostic
Infections urinaires nosocomiales
• Epidémiologie
o 30-40% des IN
o Facteurs de risque:
- Sondage vésical
- Explorations endoscopiques et chirurgicales des voies urinaires
- Sexe féminin
- Uropathies sous-jacentes
o Germes: E. coli, candida, Pseudomonas
III. Diagnostic
Infections urinaires nosocomiales
• Clinique:
o Bactériuries asymptomatiques (75%)
o Cystite (20%)
o Pyélonéphrite (5%)
o Complications locales: suppuration, prostatite, épididyme, ovarite,
endométrite
o Complications générales: sepsis, décès
III. Diagnostic
Infections urinaires nosocomiales
• Diagnostic
o Uroculture positive: 105 UFC/ml
o Bactériurie asymptomatique:
o Si sondage ˂ 7 jours: uroculture positive ˃ 105 UFC
o Sans sondage: 2 urocultures ˃ 105 UFC même germe
III. Diagnostic
Infections urinaires nosocomiales
• Diagnostic
o Cystite ou pyélonéphrite: uroculture ˃ 105 UFC
o Hémoculture positive même germe que urines=> pyélonéphrite
o Compte d’Addis (HLM): leucocyturie ˃ 104 /ml
o Bandelettes urinaires: recherche des nitrites
III. Diagnostic
Bactériémies nosocomiales
• Situation A
o Secteur de soin non à risque de BMR
o Patients non à risque de BMR
o Infection précoce par rapport au début de l’hospitalisation
III. Diagnostic
Bactériémies nosocomiales
• Situation B
o Réanimation ou chirurgie à risque de BMR
o Patients connus porteurs de BMR ou à risque
o Infection tardive par rapport au début de l’hospitalisation
III. Diagnostic
Infections sur cathéter veineux central
• Epidémiologie
o Facteurs de risque:
• Défaut d’asepsie
• Manipulations fréquentes
• Durée du cathéter
o Germes fréquents: staphylocoque, candida
III. Diagnostic
Infections sur cathéter veineux central
• Clinique
o Douleur au point d’injection
o Infiltration du membre avec signes locaux
o Fièvre modérée (38,5 - 39°c)
o Complications: septicémie, décès par choc septique
III. Diagnostic
Infection de site opératoire
• Epidémiologie
- Facteurs de risque liés au terrain et au type de chirurgie
(classification d’Altemeier)
Classification d’Altemeier
III. Diagnostic
Infection de site opératoire
• Clinique
o Survenue entre 5e et 20e jour postopératoire
o Douleur inflammatoire de la cicatrice
o Tuméfaction chaude, rouge, douloureuse
o Fièvre inconstante, associée aux signes locaux
o Complications locales (lâchage de suture, abcès…) ou générales
o Diagnostic : en l’absence d’inflammation => imagérie
IV. Traitement
Pneumonie nosocomiale
• Pneumonie nosocomiale précoce (< 5 j)
- [Amoxicilline + acide clavulanique] ou ceftriaxone ±
aminoside (si sepsis sévère)
- Si allergie aux ß-lactamines: vancomycine + fluoroquinolone
+ aminoside
IV. Traitement
Pneumonie nosocomiale
• Pneumonie nosocomiale tardive (> 5 j)
- Pipéracilline-tazobactam ou ceftazidime ou imipénème ou
céfépime + aminoside ± vancomycine
- Si entérobactéries du groupe 3: céfépime ou imipénème +
aminoside ± vancomycine
IV. Traitement
Pneumonie nosocomiale
• Pneumonie nosocomiale tardive (> 5 j)
- Si bactéries productrices de BLSE: Imipénème + aminoside
± vancomycine
- Si allergie aux ß-lactamines: vancomycine + fluioroquinolone
+ aminoside
IV. Traitement
Infections urinaires nosocomiales
• Bactériurie asymptomatique: réhydratation
• Cystite: ß-lactamine ou fluoroquinolone
• Pyélonéphrite : ß-lactamine + aminoside ou ß-lactamine +
fluoroquinolone
IV. Traitement
Bactériémies nosocomiales
• Vasculaire (catheter)
o Situation A: péni M ou C1G + aminoside
o Situation B: vancomycine ou teicoplanine
IV. Traitement
Bactériémies nosocomiales
• Digestive (Entérobactérie/anaérobies, entérocoque)
o Situation A: (ticarcilline-acide clavulanique ou pipéracilline-
tazobactam) ± aminoside
o Situation B: (imipénème ou méropénème ou doripénème ou
pipéracilline-tazobactam ou ceftazidime ± imidazolés ou
céfépime ± imidazolés) ± aminoside
IV. Traitement
Bactériémies nosocomiales
• Digestive (Clostridium difficile)
o Situation A ou B: métronidazole PO
o Formes graves: vancomycine PO
IV. Traitement
Bactériémies nosocomiales
• Urinaire
o Situation A: (céfotaxime ou ceftriaxone) ± aminoside
o Situation B: ß-lactamines à large spectre (imipénème ou
méropénème ou doripénème ou pipéracilline-tazobactam ou
ceftazidime ou céfépime) ± aminoside
IV. Traitement
Bactériémies nosocomiales
• Pulmonaire
o Situation A: (céfotaxime ou ceftriaxone ou FQ) ± aminoside
o Situation B: ß-lactamines à large spectre ± aminoside
IV. Traitement
Bactériémies nosocomiales
• Postopératoire, chirurgie propre superficielle (peau)
o Situation A: (péni M /C1G) ou vancomycine ± aminoside
o Situation B: vancomycine ou teicoplanine
IV. Traitement
Infections sur cathéter veineux central
• Patient non neutropénique + cathéter central de longue
durée
o Vancomycine + gentamycine
o Alternatives possibles à la vancomycine:
- Teicoplanine si staphylocoque sensible
- Daptomycine si intolérance à la vancomycine ou SARM ou
insuffisance rénale
IV. Traitement
Infections sur cathéter veineux central
• Patient non neutropénique + cathéter central en
réanimation
o Vancomycine + gentamycine ± C3G ou carbapénème
• Patient neutropénique + cathéter central en réanimation
o Vancomycine + C3G anti-pyocyanique + aminoside
IV. Traitement
Infection de site opératoire
• Nettoyage chirurgical, cicatrisation dirigée, débridement…
• Bi-antibiothérapie
o Si infection profonde: ß-lactamine ou fluoroquinolone ou
antibiotique anti-staphylocoque + aminoside
o Adaptation à l’antibiogramme après 48h
• Durée: 10 à 14 jours
IV. Traitement
Préventif
• Indispensable
• Repose sur :
o Surveillance
o Application rigoureuse de mesures d’hygiène
o Elaboration et application de conduites à tenir précises
o Encadrement de prescription et utilisation des antibiotiques
Conclusion
• Infections contractées à l’occasion d’un acte médical
• Elles génèrent un coût économique et humain considérable
• Identification et connaissance de leur mode de transmission
indispensable
Merci pour votre attention