Association de Biologie Praticienne
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PERFECTIONNEMENT EN BACTERIOLOGIE
CORRECTION DU 1er ENVOI 2012
BR 1/2012 : réponse attendue = Gardnerella vaginalis
• 258 participants sur les 293 inscrits (88 %) nous ont adressé une réponse exploitable.
• Parmi les 258 réponses exploitables, 205 correspondaient à la réponse attendue, ce qui représente 79,5 % des
participants ayant répondu ou 70 % des participants inscrits.
• Le détail de l’ensemble des réponses est indiqué dans le tableau I ci-dessous :
Tableau I. Réponses exploitables pour la souche BR 1/2012 (n = 258).
Réponse BR1/12 N % / inscrits % / réponses
Gardnerella vaginalis 205 70,0% 79,5%
pas de réponse 35 11,9% -
Actinomyces meyeri 16 5,5% 6,2%
Actinomyces sp. 9 3,1% 3,5%
bacille gram négatif aérobie strict 3 1,0% 1,2%
bacille gram négatif anaérobie 2 0,7% 0,8%
Mobiluncus sp. 2 0,7% 0,8%
Prevotella disiens 2 0,7% 0,8%
Aeromonas salmonicida 1 0,3% 0,4%
Arcanobacterium haemolyticum 1 0,3% 0,4%
Arcanobacterium pyogenes 1 0,3% 0,4%
Bacteroides ureolyticus 1 0,3% 0,4%
Bifidobacterium sp. 1 0,3% 0,4%
Capnocytophaga sp. 1 0,3% 0,4%
Corynebacterium sp. 1 0,3% 0,4%
Gemella haemolysans 1 0,3% 0,4%
Gemella morbillorum 1 0,3% 0,4%
Haemophilus aphrophilus 1 0,3% 0,4%
Lactobacillus sp. 1 0,3% 0,4%
Neisseria cinerea 1 0,3% 0,4%
Oligella ureolytica 1 0,3% 0,4%
Porphyromonas asaccharolytica 1 0,3% 0,4%
Prevotella bivia 1 0,3% 0,4%
Pseudomonas aeruginosa 1 0,3% 0,4%
Pseudomonas sp. 1 0,3% 0,4%
Staphylococcus epidermidis 1 0,3% 0,4%
Streptococcus oralis 1 0,3% 0,4%
Total inscrits : 293 100,0%
Total réponses exploitables : 258 100,0%
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Enregistrée à la Préfecture de la Région de l’Ile de France, délégation à la formation professionnelle, sous le N°11750 397 375 -1-
SIRET : 321 609 489 00034 - APE 913 E
• Les réponses erronées sont dues le plus souvent à un système d’identification mal adapté, comme par exemple
les systèmes destinés aux anaérobies ou aux entérobactéries ou encore aux bacilles à gram négatif
environnementaux.
• Beaucoup de participants (80) ont utilisé des tests phénotypiques simples seuls ou en complément des systèmes
commerciaux. Le détail des systèmes utilisé vous est donné dans le tableau II ci-dessous :
Tableau II. Systèmes et/ou tests unitaires utilisés en première intention et en complément d’identification pour la
souche BR 1/2012 (n = 331). Les pourcentages de bonnes réponses sont indiqués pour les systèmes utilisés en
première intention.
%
Système d'identification utilisé en première intention N réponse
correcte
bioMérieux VITEK 2 NH 77 99%
bioMérieux VITEK 2 GP 36 92%
bioMérieux API® CORYNE 31 81%
bioMérieux VITEK 2 ANC 17 12%
bioMérieux Rapid ID32® STREP 16 94%
Spectrométrie de masse 14 93%
bioMérieux API® 20 STREP 13 100%
bioMerieux API® 20 A 7 0%
bioMérieux API® NH 7 71%
bioMérieux Rapid ID32® A 6 0%
agglutination sur lame, sérotypage, tests unitaires divers... 4 50%
BD BBL Crystal 3 100%
bioMérieux API® 20 NE 2 0%
bioMerieux API® ou ID32® sans précision 2 50%
bioMérieux VITEK 2 GN 2 0%
BD Phoenix 2 100%
Remel RapID NH 4 75%
Remel Rapid Ana II 2 0%
bioMérieux ID32® E 1 0%
bioMérieux ID32® GN 1 0%
bioMérieux VITEK 2 sans précision 3 100%
SiemensWalkAway® 1 100%
251
Tests ou systèmes utilisés seuls ou en complément des premiers N
aspect au Gram 19
caractères culturaux 13
hydrolyse de l'hippurate 10
catalase 8
sensibilité SPS 7
oxydase 7
sensibilité métronidazole 5
milieu sélectif 4
caractère biochimique 3
bioMerieux API® 20 E 2
sensibilité vanco 2
80
Total : 331
• Les pourcentages sont donnés à titre indicatif, certains effectifs étant trop faibles pour donner des résultats
statistiquement significatifs.
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• Rappelons que Gardnerella vaginalis est un petit bacille à Gram variable, aéro-anaérobie facultatif, oxydase et
catalase négatives. Sa croissance est lente, nécessite des milieux enrichis, les colonies sont petites : 0,5 à 1 mm
en 48 heures sur gélose Columbia au sang de cheval ou gélose chocolat, non hémolytiques, sauf sur milieux
supplémentés en sang de lapin ou sang humain. Quelques caractères biochimiques permettent d’orienter le
diagnostic (voir figure 1 ci-dessous). La sensibilité au métronidazole se recherche avec des disques chargés à 50
µg, la sensibilité au polyanethosulfonate de sodium (SPS) avec des disques chargés à 1000 µg.
Test Résultat
Hémolyse bêta (sang humain) +
Hémolyse bêta (sang de lapin) +
Hémolyse bêta (sang de cheval ou de mouton) –
Hémolyse alpha –
Hydrolyse de l'hippurate +
Hydrolyse de l'amidon +
Lipase v
Croissance sur milieu de Mueller-Hinton +
α-glucosidase +
β-glucosidase –
ß-galactosidase v
Acidification de :
Arabinose v
Glucose +
Maltose +
Mannitol –
Amidon +
Saccharose +
Tréhalose v
Xylose v
Sensibilité in vitro au :
Métronidazole +
Polyanetholsulfonate de sodium (SPS) +
Figure 1. Caractères biochimiques de Gardnerella vaginalis (d’après BW Catlin,
Clin Microbiol Rev 1992;5:213-37). En rouge, les caractères clés.
• Le diagnostic bactériologique repose sur :
• Les caractères morphologiques : petite coccobacille à Gram variable
• Les caractères culturaux : caractère aéro-anaérobie, croissance en 48 h, utilisation possible de milieux
sélectifs : gélose au sang humain, gélose au sang ANC (amphotéricine B, acide nalidixique, colistine).
• Les caractères biochimiques cités ci-dessus, évalués par un certain nombre de systèmes commerciaux :
API 20 Strep bioMérieux, Vitek 2 NH, Vitek 2 GP, etc. Les systèmes dont la base de données comporte
G. vaginalis présentent des performances comparables (voir le tableau II sur la page précédente).
• L’antibiogramme n’est pas utile, il ne vous a été demandé qu’afin que vous puissiez vérifier votre résultat avec
les données qui suivent. La sensibilité aux antibiotiques de G. vaginalis est stéréotypée :
• Sensibilité à : bêta-lactamines, érythromycine, clindamycine, pristinamycine, vancomycine,
métronidazole
• Résistance à : ac. nalidixique, colistine, néomycine
• De plus, il n’existe pas de recommandations officielles pour l’évaluation in vitro des antibiotiques chez
G. vaginalis.
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Conseil thérapeutique :
Les données cliniques et de l’examen cytobactériologique du liquide péritonéal ne sont pas en faveur d’une
infection : rares leucocytes, absence de microorganismes au Gram, culture monomicrobienne à BR1 mais sans
notion quantitative. La mise en évidence de G. vaginalis dans ce type d’échantillon est à interpréter avec
précaution, d’autant que la technique de prélèvement n’est pas indiquée. Il s’agit ici vraisemblablement d’une
ponction par voie transvaginale du cul-de-sac recto-utérin. L’aspect du liquide recueilli est compatible avec un
kyste : faible cellularité, absence de bactéries. La culture met en évidence G. vaginalis, espèce pathogène
opportuniste, responsable le plus fréquemment de vaginose bactérienne. G. vaginalis peut provoquer des
infections génito-urinaires chez l’homme : urétrites, cystites, balano-posthites, prostatites et éventuellement
épididymites. Plus rarement, des endométrites et des bactériémies ont été notées chez la femme lors de délivrance
et, encore plus rarement ont été rapportées des bactériémies chez l’homme. Les cas de bactériémies sont
vraisemblablement sous estimés car la plupart des bouillons d’hémoculture contiennent comme anticoagulant du
polyanetholsulfonate de sodium (SPS). De rares cas d’atteintes néonatales ont été décrits. Une autre explication à
la sous documentation des infections à G. vaginalis, en dehors de la vaginose, est une identification mal orientée,
comme en témoignent les résultats de cette confrontation qui sont honorables mais pas exceptionnels.
L’antibiogramme est inutile, comme on l’a vu précédemment. L’absence de catégorisations cliniques
officielles fait que si un traitement devait être instauré, il faudrait utiliser des molécules dont l’activité est
reconnue : β-lactamines (amoxicilline ± acide clavulanique), métronidazole, clindamycine, ou déterminer les CMI
en cas d’infection sévère. Il n’y a pas forcément lieu de démarrer un traitement antibiotique dans le cas décrit ici,
la présence de G. vaginalis est due a la contiguïté de la paroi vaginale avec le site de ponction ; il s’agit donc
plutôt d’une contamination de l’échantillon, résultat à discuter bien entendu avec le médecin en charge de la
patiente.
Le prochain envoi comportera 2 isolats.
Bien confraternellement
L. Brasme V. Vernet-Garnier
lbrasme@chu-reims.fr vvernetgarnier@chu-reims.fr
Reims, le 14 mai 2012.
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