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Acte III Scene 6

Dans l'acte III scène 6 de 'On ne badine pas avec l'amour', Camille confronte Perdican avec une stratégie manipulatrice, révélant ses mensonges et la cruauté de leurs jeux amoureux. Elle utilise des techniques rhétoriques pour l'accuser et le condamner à épouser Rosette, mettant en lumière l'immoralité des deux protagonistes. Cette confrontation dramatique annonce les conséquences tragiques de leur orgueil et de leur manipulation.

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Acte III Scene 6

Dans l'acte III scène 6 de 'On ne badine pas avec l'amour', Camille confronte Perdican avec une stratégie manipulatrice, révélant ses mensonges et la cruauté de leurs jeux amoureux. Elle utilise des techniques rhétoriques pour l'accuser et le condamner à épouser Rosette, mettant en lumière l'immoralité des deux protagonistes. Cette confrontation dramatique annonce les conséquences tragiques de leur orgueil et de leur manipulation.

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Acte III scène 6 : le piège de Camille

Alfred de Musset, poète ,romancier et dramaturge français, incarne l’exaltation


romantique du 19°s.Encore marqué par sa rupture amoureuse avec George Sand,
il écrit On ne badine pas avec l’amour en 1834. Cette comédie-proverbe
renouvelle la comédie classique. Elle est écrite en prose et découpée en 3 actes.
À l’origine, ce genre littéraire reposait sur des scènes improvisées, qui se
terminaient par une morale à faire deviner au public. L’auteur met en scène la
relation tumultueuse entre deux cousins, Camille et Perdican, promis l’un à
l’autre.Aveuglés par leur orgueil,Ils ne s’avouent pas leur amour et vont se livrer
à des manipulations dont l’issu sera dramatique.Avant notre extrait, Perdican
découvre une lettre où Camille se vante de l’avoir fait souffrir. Par vengeance, il
cherche à la rendre jalouse en séduisant sous ses yeux Rosette,lors de la scène
de la fontaine. Dans notre texte ,situé à la scène 6 de l’acte 3, Camille
surenchérit sur le stratège de P :En prenant Rosette comme témoin,elle le pousse
à avouer ses sentiments et dévoile sa manipulation.
Comment cette scène de confrontation permet elle de révéler les
conséquences du jeu amoureux ? ou En quoi cette scène de
confrontation enclenche t elle un processus tragique ?
I/Une démonstration en acte :Coup de théatre et Révélations de
Camille(1à15)
Au début de l’extrait, C joue sur la double énonciation, s’adressant à la fois à P
et à R, cachée derrière le rideau, ainsi qu’au spectateur en reprenant
ironiquement les propos de Perdican au discours indirect : « vous dites que
vous m’aimez, et vous ne mentez jamais ? ». Elle cherche à le piéger en le
contraignant à se contredire. Ainsi, l’anaphore de l’adverbe au sens négatif: «
Jamais » montre que P insiste de manière éhontée ce qui permet à C de mettre
en avant sa position de menteur .Cette montée en tension prépare un coup de
théâtre : C confronte ainsi P à son mensonge en révélant la vérité à l’aide d’une
réplique emphatique (« en voilà une qui… »), renforçant l’effet dramatique. La
surprise est amplifiée par la mise en scène :le geste théâtrale de la didascalie :
« elle lève la tapisserie ; Rosette paraît dans le fond, évanouie sur une chaise.
»intensifie la solennité du moment. C poursuit son offensive en multipliant les
questions réthoriques : « Que répondrez-vous…? », « d’où vient donc… ? « .
Elle adopte le ton d’un interrogatoire, elle cherche à coincer P. et met en doute sa
capacité de convaincre.Le champ lexical de la parole : « répondrez »,
« demandera », « mentez », « dire » permet à Camille de remettre en cause la
parole de P. Le substantif » enfant »(l5) pour qualifier R, met en avant son
innocence et la présente comme une victime du cynisme de Perdican. En
apostrophant Perdican (l 5), C l’oblige alors à constater son immoralité.
Toutefois,L’asyndète dans « je vous laisse avec elle ; tâchez de la faire revenir »
illustre la manière lapidaire avec laquelle elle confronte P. En effet l’absence de
lien logique entre les deux phrases rend la réplique sèche, tranchante, et
souligne l’absence de compassion de C. En dénonçant l’immoralité de P, C
devient à son tour manipulatrice.On remarque ici l’égoisme des deux
protagonistes qui continuent leur dispute en négligeant R, inconsciente. Cette
dernière n’est qu’un finalement instrument pour C, utilisée dans le seul but de
démasquer P. La froideur de C révèle une stratégie calculée, qui ignore la
souffrance réelle de R, réduite à un simple outil dans ce jeu cruel. C continue de
déployer sa rhétorique blessante dans la négation totale « je ne vous aime
pas »accentuée par la mise en apposition du pronom personnel à la 1ere
personne « moi » pour se démarquer de R.
C mène ici le jeu sur P car elle domine la conversation, occupant tout l’espace de
parole et ne laissant à P que quelques brèves interventions, réduites à des
supplications avec l’impératif « écoute-moi » (l9 ;15). Sa colère éclate à travers
une série d’accusations : « Je n’ai pas été chercher », « Je n’ai pas répété », « Je
n’ai pas feint », « Je ne lui ai pas mis »… Cette accumulation en parataxe sans
lien logique insiste sur la somme des mensonges de P et permet d’alourdir son
interlocuteur.L’utilisation de la négation totale dans l’anaphore « je n’ai
pas » permet à C de mettre en avant sa propre droiture, en opposition avec les
mensonges de Perdican. Par ce procédé, elle affirme une supériorité morale,
mettant en lumière l’écart entre son attitude et celle, manipulatrice, de P.

II/Un procès à charge : C condamne les agissements de P (16 à 25)


Le 2nd mvt se caractérise par le passage du vouvoiement au tutoiement,
signalant un ton plus accusateur chez C. Sa colère atteint son apogée ; elle est
portée par un langage émotionnel ,chargé de reproches, notamment à travers la
locution exclamative « Eh bien ! »(l17), répétée en fin de tirade(l24). Elle
cherche à culpabiliser P en utilisant une hypotypose où R viendrait lui demander
des comptes. L’emploi du futur simple (« que feras-tu », « quand elle viendra »)
traduit une certitude destinée à provoquer la honte de P. Rosette, d’abord témoin
dans le 1°mvt, devient alors pièce à conviction, incarnant la victime à travers un
champ lexical de la blessure physique : « blessure », « trait », « flèche », «
traversa », « frappa », « blessé ».
En répétant en tête de phrase le verbe « tu as voulu », C énumère les fautes de
P comme une procureure dressant l’acte d’accusation. Elle dévoile le stratagème
de son cousin en menant un véritable procès moral. La métaphore filée de la «
flèche empoisonnée » et le champ lexical de la vengeance (« venger », «
punir », « m’atteindre ») soulignent que Rosette a été sacrifiée dans le seul but
de blesser C. Ce discours accusateur renforce la position dominante de C,
contraignant P à affronter la gravité de ses actes.
Parallelement,C cherche à minimiser sa responsabilité dans les événements en
atténuant l’importance de sa lettre. L’utilisation du déterminant indéfini («
quelque amour », « quelque regret ») en réduit la portée, rendant injustifiée la
réaction de P. Par l’oxymore « noble orgueil », elle ironise sur l’attitude de ce
dernier, qu’elle tient pour seul responsable de la situation et qu’elle condamne
ouvertement.
Enfin,L’impératif « apprends-le de moi » place C en position de juge, prête à
prononcer son verdict. Le châtiment de P prend la forme d’un ultimatum : « tu
épouseras cette fille ou tu n’es qu’un lâche », le mettant face à une décision sans
échappatoire. La structure en chiasme (A = « moi », B = « m’aimes » // B = «
épouseras », A = « cette fille ») reflète le piège qui se referme non seulement sur
P, mais aussi sur C, scellant leur impossibilité de s’aimer. Cette condamnation
annonce la fin tragique de la pièce.
Conclusion : Dans Cette scène 6 de l’acte III , C confronte P avec intelligence.
En redoutable metteur en scène enflammée , elle dramatise sa révélation. Elle
orchestre cette situation de manière très calculée, en manipulant les émotions et
les réactions des autres personnages comme un metteur en scène dirigerait ses
acteurs. Mais en manipulant Rosette, elle révèle une part de cruauté. Elle révèle
ici sa supériorité et tient un véritable procès à son cousin . En le condamnant à
épouser Rosette, C provoque une escalade dramatique poussant l'intrigue vers
des conséquences inévitables et tragiques.
Ouverture :Cette scène propose une nouvelle fois une mise en abyme avec une
témoin caché et fait miroir à la scène 3 de l’acte III dans laquelle C était cachée
face à P et R près de la fontaine.Ou Dans cette scène, Camille évoque le
personnage de Phèdre dans la tragédie de Racine, qui cherche à contenir sa
douleur par les mots, tout en manipulant et accablant ceux qu’elle aime,
déclenchant ainsi une suite d’événements inéluctables.

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