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Citations Pour Un Oui Pour Un Non

Le texte explore les difficultés de communication entre deux personnages, H.1 et H.2, illustrant comment le langage peut être insuffisant pour exprimer des émotions et des expériences complexes. À travers des échanges humoristiques et des références littéraires, il met en lumière la tension entre l'individualité et l'appartenance sociale, ainsi que la fragilité des relations humaines. La dynamique entre les personnages reflète une auto-réflexivité qui souligne l'absurdité de leur situation et les défis de l'altérité.

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Citations Pour Un Oui Pour Un Non

Le texte explore les difficultés de communication entre deux personnages, H.1 et H.2, illustrant comment le langage peut être insuffisant pour exprimer des émotions et des expériences complexes. À travers des échanges humoristiques et des références littéraires, il met en lumière la tension entre l'individualité et l'appartenance sociale, ainsi que la fragilité des relations humaines. La dynamique entre les personnages reflète une auto-réflexivité qui souligne l'absurdité de leur situation et les défis de l'altérité.

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« H.2 : Non...

vraiment rien… Rien qu’on puisse


made for free at coggle.it dire... »
« H.2, piteusement : Je te dis : ce n’est rien
nouvelle épanorthose ici pour corriger et dire qu’il y a eu
qu’on puisse dire… rien dont il soit permis de
effectivement quelque chose, mais que ce mal n’est pas
dicible → difficulté de dire le mal du tropisme. H.2 sait parler... »
d’avance que cette entreprise n’est pas possible. « H.1 : Et alors je t’aurais dit : « C’est bien ça ?
»
H.2, soupire : Pas tout à fait ainsi… il y avait
2ème réplique à comprendre dans le sens permis par la
société, car le tropisme remet tout en cause, il pose les entre « C’est bien » et « ça » un intervalle plus
limites du langage et cela déplait et bouleverse… grand : « c’est biiien...ça... » Un accent mis sur
côté comique, presque burlesque, d’essayer d’expliquer
→ Le mot « rien » revient sans arrêt, de façon rythmée. « bien »… un étirement : « biiien... » et un cette distinction.
suspens avant que « ça » arrive… ce n’est pas → Les mots paraissent ridicules pour essayer d’expliquer les
sans importance. » tropismes.
Référence Shakespearienne avec Hamlet, II : Hamlet : «
words, words, words » / Polonius : « What is the matter my
lord ? / Hamlet : between who ? → dans ce passage, Hamlet
feint de prendre « matter » (= sujet de discours) pour sujet H.1 dit : « Des mots ? Entre nous ? Ne me dit
de dispute. Michel Grivelet traduira ainsi : « [des mots] Entre
qui » ce qui renvoie à l’expression « avoir des mots avec pas qu’on a eu des mots... » Dernières répliques et pirouette finale :
quelqu’un » . Ainsi, H.1 dit : « Des mots ? Entre nous ? Ne H1 : Oui !
me dit pas qu’on a eu des mots... » H2 : Non !

C’est auto-réflexivité du texte qui produit l’humour

"H1 : Essaie toujours... Je ne suis pas si Emblématise et ridiculise la totalité de l’échange qui a
obtus...." eu lieu
H.2 : Oh si... pour ça, tu l'es. Vous l'êtes tous,
effet de choeur : H1 et H2 deviennent un duo, ils arrêtent le
« Vous l’êtes tous » : ce tous s’adresse évidemment au du reste. "H1 : A quoi bon s'acharner? H2 : Ce serait duel. Ils poursuivent leur collaboration pour tenter de
public et sonne comme un défi. « Alors chiche,…. On H.1 : Alors, chiche...on verra..." : tellement plus sain... H1: Pour chacun de comprendre ce qui leur arrive. Et ils y parviennent... "H1 :
verra... » est-on invité à répondre avec H.1 : double Oui, je vois."
nous... plus salutaire... H2 : La meilleure
énonciation théâtrale
solution..."
La parole individuelle dans le choeur s'efface pour donner
une succession de répliques où l'individualité des
H.1 a répété la formule jusqu'à dire "c'est biiien...ça" comme
"H.2 : Oui. De cette façon... tout à fait ainsi... personnage laisse place à un effet choral
il l'avait dit avant. H.2 confirme cette bonne intonation avec avec cet accent mis sur le "bien".... avec cet « H.1 : Oui… il me semble que là où tu es tout
l'irruption du présent "je t'entends, je te revois" : le tropisme étirement....Oui, je t'entends, je te revois... est… je ne sais pas comment dire…
L'amitié demeure indécidable, sur le seul plan de → Chez H.2, l’espace est fluctuant, changeant. / Chez H.1,
est élevé au rang infaverbal (= qui est communiqué sans
"C'est biiien...ça..." l'explication et du dialogue. inconsistant, fluctuant… des sables mouvants
parler) : du sens est suscité non par les mots mais par leurs l’espace est solide → contaminés par la subjectivité de
où l’on s’enfonce… je sens que je perds l’autre, qui rayonne et qui transforme la perception de
intonations.
pied….tout autour de moi se met à vaciller, tout l’espace.
va se défaire...il faut que je sorte de là au plus
Confrontation douloureuse de l'altérité
vite…que je me retrouve chez moi où tout est
stable. Solide. »
description métaphorique de H1 comme un géant et H2
CITATIONS POUR UN OUI POUR UN NON → c’est un aveu involontaire. L’émotion prend le pas et agit
comme un liliputien que l'on peut soulever "par la peau du
comme une confession. L’ajout de la didascalie est ici pleine
coup" : l'intertextualité convoquée ici est celle de l'oeuvre Arrivée du couple de voisins :
H2 : [...] j'ai essayé de grimper chez toi... j'ai de sens : elle annonce cette faiblesse passagère qui est
des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift
voulu me hisser là-haut dans ces régions que le couple correspond à une exigence sociale « H.1 : […] encore l’autre jour, au téléphone… tu responsable de la mise en marche du destin tragique de
étais à l’autre bout du monde… ça me fait de la cette amitié.
tu habites... et tu m'as soulevé par la peau du générique
cou, tu m'as tenu dans ta main, tu m'as tourné la vraisemblabilité de la pièce vacille quand ils peine, tu sais…
« H.2 : On est ailleurs… en dehors… loin de
et retourné... et tu m'as laissé retomber, en arrivent (cf la façon dont ils arrivent et surtout H.2, dans un élan : Mais moi aussi, figure toi... » H1 a tendance à se trahir souvent involontairement. Il a des
Déplacement latéral : se rendre "auprès" ne renvoie pas tout ça… on ne sait pas où l’on est, mais en émotions qui surgissent et vont entretenir le tropisme,
disant : "C'est biiien...ça...." comment ils repartent) Ces deux passages sont emblématiques de deux procédés
simplement à un déplacement physique : le déplacement est tout cas on n’est pas sur vos listes… Et c’est ce relancer la discussion (comme quand il s'émeut de H2 plus
aussi intérieur et symbolique. Il sort de son domaine de valeurs personnages clairement allégorique : des récurrents du dialogue sarrautien : le bouclage et l’effet loin dans la pièce)
que vous ne supportez pas... » L’effet miroir produit des effets de répétition mais aussi de
personnel pour s'installer dans celui de H1. Cette dimension Description liée au thème de l'espace : déplacement latéral représentants impersonnels du "bon sens" miroir. Les répliques des personnages se répondent, contraste voire d’inversion des rôles, de réversibilité des
renvoie à la marginalité de H2. [...] comme ici, à plusieurs pages de distance, et l’on peut suivre
et vertical personnages qui donnent à voir une vox populi : positions.
« H.1 : tu prétends que tu es ailleurs… dehors… tout au long du texte les isotopies et antinomies
une rumeur publique faisant et défaisant les
loin de nos catalogues… hors de nos cases… thématiques, comme ici l’opposition entre le dehors et le
réputations : c'est un véritable tribunal populaire dedans, l’appartenance ou non aux catégories socialement
Déplacement vertical symbolique : H1 est petit face au géant H2. rien à voir avec les mystiques, les saints…
ce moment du tribunal populaire sera le moment acceptables, traversant les répliques de l’un et l’autre. Ces Bouclage parfait : H1 répond à H2 en terme à terme, et récuse
H2 domine H1. D'ailleurs, cela se retrouve dans le mot que H1 H2 : C’est vrai ? son affirmation d’être « ailleurs ». Il récupère soi même cette soi-
offre ensuite "condescendant" -> qui vient du latin condescendere où H2 effectue une 3ème fois son récit deux jeux de dialogues renforcent l’effet de distanciation :
H1 : Oui, c’est vrai, rien à voir avec ceux-là. tout se passe comme si H1 et H2 étaient les porteurs disant altérité radicale en la reliant au nom propre de Verlaine.
"descendre au même niveau". Or, H1 est gagnant car il permet
de plaquer sur le tropisme un seul mot.
Vous avez mieux… Quoi de plus apprécié que accidentels et anonymes d’un échange verbal qui suit sa
ton domaine […] sous la protection des plus logique propre, la logique du monde commun de langage et
passage du conte au mythe. Le conte se finit bien, le de valeurs, qui inclut le lecteur-spectateur.
mythe finit mal. Pas de réintégration des héros. Ici on a
grands… Verlaine... »
importance du regard : le regard associé au paraître (monde une réécriture du conte de Blanche Neige en mythe.
social de H1) "H2 : [...] Comme vous deviez vous sentir → côté mythe, on retrouve aussi l’idée d’une difficulté
heureux, Janine et toi, quand vous vous teniez insurmontable "Le petit bout de lard" ; "d'autres mots"
« H.2 : […] Eh bien oui, mes bonnes gens, la
moins " ..." -> H2 se fait plus virulent dans son attaque devant moi: un couple parfait, bras dessus,
Le "Bonheur", comme concept est ce qui provoque le ; " ce rien"; "ce qui s'appelle rien"
passage du conte au mythe forêt de ce conte de fées où la reine interroge
bras dessous, riant aux anges, ou bien vous son miroir […] Et toi, tu es comme cette reine, H1 sur deux répliques : "Quand tu m'as dit
regardant au fond des yeux... mais un petit coin tu ne supportes pas qu’il puisse y avoir 'Regarde la vie est là...' la vie est là... rien que Opposition entre les "domaines" ; il y a des
de votre oeil tourné vers moi, un tout petit bout Miroir comme reflexion et superficialité du monde ça... la vie... quand tu as senti que je me suis un
quelque part caché… "camps" -> "là-bas", "chez eux", " ces
de regard détourné vers moi pour voir si je H.1 : Un autre bonheur… plus grand ? » instant tendu vers l'appât..." -> ces "quand", par régions", "ma juste place" représentations
contemple" la fréquence du [k] en début de phrase, évoquent Procédures judiciaires : "dossiers" ;
un coup de couteau. La violence de l'échange est des espaces "déboutés", "demande", "coupables",
contrastée par la douceur du vers "comme les jurés des cours d’assises",
Fuite de F traduit son malaise : son propos la trahit. Elle dit "démarches", "autorisation"
d'abord "veux" avant d'invoquer la question du temps.
F : Moi non plus, je ne veux pas suivre... du
H2 est infantilisé : il est perçu comme fou, il a perdu toute reste je n'ai pas le temps, il faut que je parte...
H2 : "pourvu qu'on voie ce que c'est, pourvu
légitimmité : F refuse de s'adresser directement à lui et Mais il me semble que cette excitation... il a l'air
emploie la 3ème personne du singulier. qu'on puisse le classer, le coter...Il faut
si agité... et ces idées de souricière, d'appât..
absolument qu'on sache à quoi s'en tenir.
Ne vaudrait-il pas mieux..." Comme ça on est tranquille. Il n'y a plus rien à
Phrase en suspens, inachevée laisse apparaître une
question que le lecteur/auditeur va avoir soin de compléter : craindre."
est-ce l'enfermer en hopital psy? L'abandonner? Mais ce
n'est pas quelque chose de positif

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