Santé publique et économie de la santé
Explications
Chapitre I : Les concepts en Santé publique et communautaire
« La santé est un état complet de bien-être physique, mental et social
La Santé selon
et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou
l’OMS
d’infirmité. »
« La Santé Publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de
prolonger la vie, d’améliorer la santé et la vitalité mentale et physique
de l’individu par le moyen d’une action collective, concertée visant à :
- Assainir le milieu, lutter contre les maladies, enseigner les règles
La Santé d’hygiène personnelles, organiser des services médicaux et
publique selon infirmiers en vue d’un diagnostic précoce et du traitement
l’OMS préventif des maladies
- Mettre en œuvre des mesures sociales, propres à assurer à
chaque membre de la collectivité un niveau de vie compatible
avec le maintien de sa santé »
« La Santé Communautaire est un processus par lequel les individus et
La Santé les familles d’une part prennent en charge leur propre santé et leur
communautaire propre bien-être comme ceux de la communauté, et d’autre part,
selon l’OMS développent leur capacité à concourir à leur propre développement
comme celui de la communauté. »
Les
déterminants de Définition :
santé C’est l’ensemble des facteurs qui ont une influence positive ou
négative sur la santé des individus.
Les différents déterminants de santé :
Les déterminants biologiques sexe, âge, hérédité,
vieillissement
Les déterminants environnementaux environnement
physique (conditions de travail), géographique (climat,
urbanisation), politique, socio-économique
Les déterminants comportementaux habitude de
consommation, mode de vie, addictions, sédentarité
Les déterminants liés aux services de santé accès aux soins
(économique ou géographique)
Selon la définition de l’OMS, la prévention recouvre l’ensemble des
mesures prises pour éviter la survenue d’un accident ou d’une
maladie.
L’OMS a établi une classification :
Prévention primaire vise à diminuer l’incidence (nombre de
nouveaux cas par année) des maladies dans une population
donnée
Prévention secondaire vise à diminuer la prévalence
(nombre de cas globale) des maladies dans une population
Prévention donnée par des mesures curative grâce au dépistage et au soin
Prévention tertiaire vise à diminuer la prévalence des
handicapes et des séquelles
Prévention quaternaire action menées pour identifier un
patient ou une population à risque de surmédicalisation, c'est-à-
dire, le protéger d’intervention médicale invasive et lui proposer
des procédures de soin éthiquement et médicalement
acceptables
Ce sont les moyens donnés aux populations pour garder et améliorer
leur santé :
Apprendre les facteurs de risque et d’entretien de leur santé
Promotion de la
Développer les comportements favorables à la santé,
santé
l’autonomie et la responsabilité
Campagnes de prévention
Chapitre II : Méthodes et outils en santé publique
L’épidémiologie est une science qui a pour objet d’étudier la
survenue, la répartition et les déterminants des états de santé et des
maladies dans la population et les groupes humains.
L’épidémiologie fournie des informations sur l’états de santé d’une
population par l’étude statistique des maladies et de leurs
déterminants. Cela permet :
D’étudier la fréquence des maladies
De suivre leur évolution
D’émettre des hypothèses sur leurs causes
Epidémiologie D’évaluer les progrès accomplis
Les 3 types d’épidémiologie :
L’épidémiologie descriptive description des phénomènes de
santé dans la population
L’épidémiologie analytique compréhension du lien de
causalité entre facteur de risque et survenue des phénomènes
de santé
L’épidémiologie évaluative évaluation de l’impact des
interventions (préventives ou curatives)
Ce sont des variables quantitatives mesurables qui permettent de
connaitre l’état de la Santé publique et aide à prendre des décisions
(politiques de santé).
Il y en a 3 types :
Les indicateurs démographiques le taux brut de natalité, le
taux brut de mortalité évitable et non évitable, la mortalité
prématuré, la mortalité infantile, le taux de fécondité,
Les indicateurs l’espérance de vie
de santé Les indicateurs sanitaires la mortalité, la morbidité (=
incidence et prévalence)
Les indicateurs liés au système de soin la densité médicale, le
taux de patient bénéficiaire de la sécurité sociale, le taux de
patient bénéficiaire d’une mutuelle ou complémentaire santé, le
taux de patient bénéficiant de la Complémentaire Santé
Solidaire (CSS), le taux de patient bénéficiant de l’Aide Médicale
d’Etat (AME)
Chapitre III : Approche méthodologie en santé publique
Une problème de santé devient une priorité de santé publique
lorsque l’on constate :
Priorité de santé La gravité du problème (incidence, prévalence, mortalité)
publique Sa fréquence importante
Son impact socio-économique
Une urgence d’agir (réponse des autorités)
Etapes d’interventions en santé publique :
Démarche Diagnostic de la situation de santé de la population (surveillance
méthodologique épidémiologique)
en santé Elaboration du programme de santé publique
publique Mise en œuvre des interventions
Evaluation, communication
Chapitre IV : La politique de santé publique
C’est un ensemble d’outils et de moyens mis en œuvre par les
Politique de
autorités publiques pour garantir la protection de la santé de la
santé publique
population.
Les étapes de 1) Diagnostic
l’élaboration 2) Choix des priorités sanitaires
d’une politique 3) Conception des politiques de santé publique
de santé
Chapitre V : Le système de santé français
Organisation 1) Echelon national : l’Etat, le Ministère de la Santé et ses
sanitaire Directions (Direction Générale de la Santé ; Direction générale
administrative de la Sécurité Sociale, ect…)
en France 2) Echelon régional Agences Régionales de Santé (ARS)
3) Echelon départemental Conseils départementaux
4) Echelon communal les services communaux d’hygiène et de
santé, les centres communaux d’action social, les centres et
maisons de santé
On distingue 5 acteurs du système de santé en France :
Des offreurs de soins (professions médicales, pharmaceutiques,
et paramédicale, les établissements de santé, ect…)
Des producteurs de biens et services en santé (l’industrie
Les acteurs du
pharmaceutiques, ect…)
système de
Des institutions publiques (Ministère de la Santé, ARS, Conseils
santé
départementaux, ect…)
Des financeurs (l’Assurance Maladie, les assurances maladies
complémentaires, les ménages, ect…)
Des bénéficiaires (la population)
Elle est constituée :
Des établissements de santé (55,3% de lits publics et 44,7% de
lits privés)
Les établissement publics de santé (EPS)
Les établissement de santé privés
Offre de soin Privés à but non-lucratif (18,5% des lits)
Privés à but lucratif (26,2% des lits)
Des établissements médico-sociaux
De la médecine de ville
Des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS)
Des filières et réseaux de soins
Les différents organes d’organisation administrative d’un EPS :
Organisation Un conseil de surveillance
administrative Un directoire
d’un EPS Un directeur
Des organes représentatifs et consultatifs
Les alternatives
à Les structures de soins AAH ont pour objet d’éviter une
l’hospitalisation hospitalisation à temps complet ou d’en diminuer la durée.
(AAH)
Elles se distinguent :
Par leur durée plus courte
Par le lieu où elles se déroulent (à l’hôpital pour une durée
réduite [ambulatoire], à temps partiel [de jour ou de nuit] ou à
son domicile)
Chapitre VI : L’usager acteur de sa santé
Toute personne en contact avec le système de santé est usager de
Usager de santé santé. De la naissance à notre mort, nous avons été, nous sommes et
nous serons usagers de santé.
L’usager de santé est maintenant acteur de sa santé grâce à l’évolution
des lois et des pratiques depuis 1970, il n’est plus passif mais actif dans
la démarche de soin.
Les lois principales :
Loi Kouchner (droits des patients)
Loi Leonetti (Directives Anticipées)
Loi Claeys-Leonetti (sédation profonde et continue)
Comment être acteur de sa santé ?
Par l’éducation et l’information : avoir un minimum de
connaissance sur le corps humain et les maladies
L’usager acteur
de sa santé
Par la prévention : le dépistage et la vaccination sont des
démarches volontaires
Par le choix de notre médecin : limiter les couts des
dépassements d’honoraires en choisissant un médecin de
secteur 1 ou du public plutôt qu’un médecin du secteur 2 ou du
privé car ces couts sont pris en charge par les mutuelles mais
payé au final avec les cotisations des travailleurs, c’est donc être
acteur de sa santé sur le plan collectif également
La démocratie sanitaire permet à tous les acteurs de santé (les
usagers, les professionnels de santé, ect…) d’agir à toutes les étapes
d’une politique sanitaire et en particulier lors de son élaboration.
La démocratie
Ils peuvent s’impliquer notamment en participant à des instances
sanitaire
spécifiques telle que :
La Conférence nationale de santé
La Conférence régionale de la santé et de l’autonomie
Chapitre VII : La veille et la sécurité sanitaire
La veille sanitaire : c’est l’action de surveiller l’état de santé d’une
population afin de prévenir des menaces d’épidémie.
Les acteurs de la veille sanitaire et leur fonction :
La Direction Générale de la Santé au Ministère de la Santé
organise la gestion des évènements sanitaires en préparant des
plans nationaux de protection de la santé plan rouge
La veille
(secourir un nombre important de victime sur un même lieu et
sanitaire
organiser les premiers soins), plan ORSEC (Organisation de la
Réponse de Sécurité Civile), plan blanc (préparer le
fonctionnement des Centres Hospitaliers lors d’un afflux massif
de victimes ou de malades)
Les ARS qui sont les points de réception et de traitement des
signaux sanitaire des régions (la surveillance se fait par les CIRE =
Cellules InterRégionales d’Epidémiologie)
Les caractéristiques d’une crises sanitaire :
Existence de victimes réelles ou potentielles
Des couts sanitaires, économiques, sociaux et politiques
considérables
Mise en évidence de dysfonctionnement du système de santé
Crise sanitaire Inquiétude de la population souvent amplifiée par les médias
Nécessité d’une réponse urgente des pouvoirs publics
Chapitre VIII : Economie de la santé
Les facteurs influençant l’offre :
La répartition de l’offre de soin sur le territoire (densité
médicale)
Les progrès techniques, les nouveaux outils de diagnostic et les
traitements couteux
Les pratiques professionnels concernant les prescriptions
Les facteurs d’examens complémentaires
influençant
l’offre et le Les facteurs influençant la demande :
demande de Les besoins ressentis (différences de sensibilité inter-individus)
soin Les facteurs biologiques (les femmes vont plus chez le médecin
que les hommes)
Les facteurs socio-économiques (les plus aisés peuvent se
permettre d’aller voir des spécialistes, ect…)
Les facteurs épidémiologiques (vieillissement démographique)
Education à la santé et information sur les risques
Capacité d’accès aux soins (renoncement aux soins)
Les mesures pour réguler l’offre de soins :
Le numerus clausus (régule le nombre de médecin sur le
territoire)
La fixation de l’objectif national des dépenses d’assurances
maladies
La planification sanitaire
La T2A (tarification à l’activité)
L’évaluation des pratiques professionnelles
Régulation du La responsabilité du prescripteur
marché de la La coordination des soins avec le parcours de soin coordonné
santé et avec le médecin référent
Les mesures pour réguler la de demande de soin :
L’augmentation du ticket modérateur (le reste à charge du
patient)
L’augmentation du forfait hospitalier (partie hôtellerie des frais
d’hospitalisation)
La responsabilité du patient
La prévention et l’éducation à la santé
Le contrôle des prix avec les tarifs conventionnés
La consommation médicale totale (CMT) = Consommation de soins et
Les dépenses de biens médicaux (CSBM) + Consommation des Services de
Médecine Préventives (CSMP)
Chapitre IX : La protection sociale en France
La protection sociale englobe tous les mécanismes institutionnels,
publics, privées, qui prennent la forme d’un système de prévoyance
collectif, qui mettent en œuvre un principe de solidarité sociale et qui
Définition
couvrent les charges résultant, pour les individus ou les ménages, de
l’apparition ou de l’existence de certains risques ou besoins sociaux
identifiés.
Ce sont des évènements, les aléas qui affectent l’existence des
personnes soit en réduisant ou en supprimant leur capacité de gain
(arrêt maladie, accident de travail, retraite, chômage) soit en
accroissant les charges qu’ils supportent (maternité). Les risques
traditionnels sont :
Le risque santé (couvert par le remboursement de
Risque social médicaments, du médecin, ect…)
Le risque vieillesse et survie (couvert par les pensions de
retraite)
Le risque famille maternité (couvert par les allocations
familiales, le congés de maternité et paternité)
Le risque emploi (couvert par les indemnisations de chômage,
les dispositifs de réinsertion professionnelle)
La protection sociale repose sur le principe de solidarité (les intérêts
communs entre les individus créent une obligation morale, entre eux,
les amenant à s’entraider mutuellement).
La protection sociale repose sur 2 technique de prise en charge du
Les principes du
risque social :
système de
L’assistance pour lutter contre les formes de pauvreté et de
protection
précarité avec des prestations non-contributives (l’argent vient
sociale français
des impôts)
L’assurance pour garantir une protection, contre un risque de
perte ou de baisse de revenus, par ce qu’on appelle une
mutualisation du risque et fonctionnant avec des prestations
contributives (cotisations = argent prélevé sur notre salaire)
La protection sociale =
La sécurité sociale (maladie, retraite, prestations familiales,
Les constituants ect)
de la protection +
sociale L’aide sociale (RSA, ect)
+
Les assurances (chômage)
+
Les complémentaires (mutuelles, retraite complémentaire)
Couverture de base obligatoire = la PUMA (sécurité sociale, pris
en charge du chômage)
L’organisation
Couverture complémentaire obligatoire (retraite
de la protection
complémentaire)
sociale en
Couverture complémentaire non-obligatoire (mutuelle,
France
assurances privées)
Couverture subsidiaire (l’aide sociale)
Elle n’est pas la même pour tous en fonction du régime de
sécurité sociale auquel on appartient. Il existe 3 régimes :
Le régime général (travailleurs salarié et travailleurs
indépendants)
La sécurité
88% des assurés
sociale
Le régime agricole (exploitants et salariés agricoles)
5% des assurés
Les régimes spéciaux (SNCF, EDF, Mines, Marine, Culte)
7% des assurés
Chapitre X : Le régime général de la sécurité sociale
Organisation C’est le régime principal de la sécurité sociale regroupant 88% des
assurés. Le régime général est organisé par branches de risque et
chaque branche est gérée par des caisses au niveau nationale,
régional et territorial (local) :
CNAM = Caisse Nationale d’Assurance Maladie
CNAV = Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse
CNAF = Caisse Nationale des Allocations Familiales
CNAS = Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie
ACOSS = Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale
CARSAT = Caisse d’Assurance Retraite et de Santé Au Travail
CAF = Caisse d’Allocations Familiales
URSSAF = Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité
Sociale et des Allocations Familiales
CPAM = Caisse Primaire d’Assurance Maladie
Chapitre XI : La prise en charge des risques du régime général
Branche Famille gérée par les allocations familiales
Branche Maladie gérée par l’assurance maladie
Branche Accident du travail, Maladie professionnelle également
géré par l’assurance maladie
Les branches Branche Retraite gérée par l’assurance retraite
Branche autonomie gérée par la Caisse Nationale de Solidarité
pour l’Autonomie
Brache Recouvrement (récupération de l’argent des cotisations)
gérée par les URSSAF et l’ACOSS
2 types de prestation :
Prestations en nature tous les remboursements des soins,
des consultations, des médicaments et des examens
Prestations en espèce toutes les indemnités journalières qui
sont versées en cas d’arrêt maladie, elles ne seront versées
qu’à partir du 3ème jour de l’arrêt maladie, c’est-à-dire que les
premiers jours d’arrêt ne sont pas rémunérés, c’est ce qu’on
L’assurance appelle le délais de carence, pour tout ce qui est maladie
maladie
professionnelle et accident de travail, il n’y a pas de carence et
pas d’avance de frais médicaux, ils sont directement pris en
charge par la sécurité sociale
Au régime général, les frais de santé de l’assuré sont remboursés à
70%, le reste à charge ou ticket modérateur est donc de 30% et est
généralement pris en charge par les complémentaires santé
(mutuelles).
L’assurance retraite est gérée par la Caisse Nationale d’Assurance
Vieillesse et son réseau régional les CARSSAC. Elle verse des retraites
obligatoires de base pour les salariés de l’industrie du commerce et
des services et les salariés cotisent également de façon obligatoire à
La branche des régimes de retraite complémentaire.
retraite
Le système d’assurance vieillesse repose sur un système de
répartition c’est-à-dire que les actifs d’aujourd’hui paie les retraités
d’aujourd’hui (contrairement à un système de capitalisation où ce que
l’on cotise s’ajoute à notre retraite pour plus tard).
Sa mission essentielle est d’atténuer les inégalités de niveau de vie
entre les ménages selon le nombre d’enfant. L’aide apportée par cette
branche porte sur 4 domaines prioritaires :
La petite enfance (allocations familiales)
L’enfance et la jeunesse (éducation, loisir, actions sociales,
La branche chèques vacances)
famille La solidarité et l’insertion (RSA, aide pour les personne isolées,
handicapées)
Aides Pour le Logement (APL)
La branche La branche ATMP indemnise l’assuré en cas d’accident du travail,
Accidents du accident de trajet, maladies professionnelles :
Travail et Prise en charge sans condition de durée de cotisation
Maladies Prise en charge à 100% sans avance des frais (pas de ticket
Professionnelles modérateur et pas de délais de carence, les indemnités
(ATMP) journalières sont payées dès le lendemain de l’accident)
ALD exonérantes : il s’agit d’affections dont la gravité et où le
caractère chronique nécessite un traitement prolongé et une
thérapeutique particulièrement couteuse et pour lesquelles le
Affections de ticket modérateur est supprimé (dispense de frais)
longues durées ALD non-exonérantes : ce sont des affections qui nécessitent
une interruption de travail ou des soins continus d’une durée
prévisible, égale ou supérieure à 6 mois, mais qui n’ouvre pas
le droit à l’exonération du ticket modérateur