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Cours TMS 3 - 24 - 25

Le document présente un plan de cours sur les soins de base et la santé publique au Cameroun, structuré en plusieurs chapitres abordant l'introduction à la santé publique, la santé communautaire, les programmes prioritaires de santé, le rôle des laboratoires dans la surveillance des épidémies et la communication pour le changement des comportements. Il décrit également la structure et l'organisation du système de santé camerounais, ainsi que la stratégie sectorielle de santé 2016-2027, visant à améliorer l'accès aux soins de santé de qualité et à promouvoir des comportements sains. Enfin, il souligne l'importance des déterminants de la santé et les défis actuels du système de santé dans le pays.

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PLAN DU COURS :

SOINS DE BASE ET SANTE PUBLIQUE

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A LA SANTE PUBLIQUE ET AU SYSTEME DE SANTE DU CAMEROUN

I. Introduction générale à la santé publique


II. Structure et organisation du système de santé camerounais
III. Présentation de la Stratégie Sectorielle de Santé

CHAPITRE 2: Santé communautaire et promotion de la santé


I. Santé communautaire
II. Promotion de la santé

CHAPITRE 3 : Programmes prioritaires de santé publique au Cameroun


I. Programme Elargi de Vaccination
II. Autres programmes prioritaires de santé publique
- Sante maternelle et infantile

CHAPITRE 4 : Rôle du laboratoire dans la surveillance des maladies à potentiel épidémique et en situation
D’épidémies
- Introduction aux maladies à potentiel épidémique (Ebola, choléra, etc.)
- Surveillance épidémiologique et rôle des laboratoires
- Réponse aux épidémies : système de détection, réponse rapide et stratégies de contrôle

CHAPITRE 5 : Communication pour le changement des comportements et nutrition

I. Communication pour le changement des comportements


II. Nutrition et Santé publique

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A LA SANTE PUBLIQUE ET AU SYSTEME DE SANTE

I. Introduction générale
La santé publique est une discipline qui s’occupe de l’état de santé global des populations, sous tous ses
aspects curatifs, préventifs, éducatifs et sociaux par la mise en place d’actions de promotion de la santé, de
prévention et de traitement des maladies, de réadaptation des handicapés. La santé publique est l’interface entre
le secteur politique (décideurs de niveau national, départemental, municipal) et les professionnels de la santé. La
santé publique a pour objet l’étude, la mise en œuvre et l’évaluation des actions permettant d’améliorer l’état de santé de
la population. « La santé publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et d’améliorer la
santé et la vitalité mentale et physique des individus, par le moyen d’une action collective. Elle s’occupe de la
santé globale et de la maladie des populations sous tous les aspects concernés ; son objectif est la mise en place
de système de service de santé en incluant des activités planifiées de promotion et de protection de la santé, de
prévention de la maladie, de traitement et de réadaptation des maladies, d’éducation pour la santé, de
recherche, d’administration ; c’est une discipline multi et interdisciplinaire bien vaste que la médecine. La santé
publique apparaît comme étant la mise en dynamique de données médicales, sociales, économiques,
environnementales intervenant dans l’état de santé des populations. C’est une approche collective et
administrative de problème de santé d’une population, sous ses aspects politiques, économiques,
réglementaires, institutionnels.

Les actions de santé publique


Les objectifs de santé publique sont fixés par l’OMS et conduisent à des actions en fonction des possibilités sociales,
économiques et culturelles . Elles s’articulent en quatre phases :
1. La planification sanitaire qui détermine les besoins à partir de l’épidémiologie, établit des objectifs, définit un
plan d’action, met en œuvre le programme et évalue les résultats.
2. La prévention primaire, secondaire et tertiaire (réinsertion sociale).
3. La promotion
4. L’éducation individuelle, de groupe (âge, sexe, profession, culture) de masse

a- Le concept de sante
Le concept de la santé est une réalité qui jusqu’à nos jours fait l’objet de plusieurs discussions. En effet sachant que
les individus vivent dans des environnements différents, est-il possible de donner une définition unique à la santé ?

Les spécialistes du domaine se sont longtemps interrogés sur la question. Dès lors plusieurs définitions de la santé
ont vu le jour. Selon certains la santé désigne « l’état de quelqu’un dont l’organisme fonctionne normalement ». Pour
le Dr Leriche (chirurgien), en 1936, « La santé, c’est la vie dans le silence des organes. » Et selon Georges
Canguilhem, la santé « C'est la capacité de surmonter les crises ». En 1946, l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) adopte la définition suivante pour la santé : «La santé est un état de complet bien-être physique, mental et
social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité».

En adoptant cette définition, l’OMS introduit une notion importante à savoir le bien-être. Le bien-être peut se définir
comme la satisfaction des besoins et l’accomplissement des capacités physiques et intellectuelles. Parler du bien être
lorsque l’on fait référence à la santé signifie qu’il y’a des besoins à satisfaire.

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Dès lors force est de constater qu’il existe un lien étroit entre la satisfaction des besoins et l’état de bonne santé. Par
exemple : si le besoin de nutrition n’est pas satisfait, la santé n’est pas accompli.

b- les déterminants de la sante

Dans la vie au quotidien, nous constatons qu’une ou plusieurs causes produisent un effet positif ou négatif sur note
santé.

Exemple : manger nous fortifie, tandis que fumer détruit notre poumon.

Pratiquer une activité sportive améliore la circulation sanguine, or la sédentarité nous expose aux maladies
cardiovasculaires.

Ce type d’observation nous permet de dire que notre état de santé est déterminé par tout éléments qui a un effet sur
notre santé. Vu sous cet angle l’on fera le constat selon lequel puisque tout notre environnement peut influer sur notre
santé. Alors tout ce qui appartient à notre environnement général constitue un déterminant de notre santé. Cette
réflexion nous permet de définir un déterminant de la santé comme étant un facteur ou un phénomène susceptible de
modifier l’état de santé des individus (ex: l’âge, la corpulence)

- Les facteurs biologiques : C’est toute caractéristique du corps humain, exemple : l’hérédité, la taille,
l’âge, le sexe , etc.
- Les comportements et les styles de vie : C’est la manière de vivre des personnes. Ici l’on retrouve la
culture, le mode de vie les coutumes, etc. Il est le facteur humain qui favorise ou défavorise le plus la santé.
C’est la cible de toute action éducative.
- L’environnement : C’est tout ce qui nous entoure. Nous comptons ici l’environnement physique, socio-
économique, politique
- Le système de santé : Il représente l’ensemble des solutions que l’état présente à sa population face à
ses problèmes de santé. Ils doivent être disponibles et accessibles sur tous les plans; ce qui suppose une bonne
politique de développement du secteur de la santé, un système de santé performant avec un sous système de
soins disposant des prestations de restauration et réhabilitation de qualité.

II. Structure et organisation du système de santé camerounais

Il peut être résumé comme suit :


Niveaux de Structures Attributions Structures de soins Structure de
la pyramide Administratives rattachées dialogue
Central Services Centraux du  Conception et  Hôpitaux Conseil supérieur de
Ministère Elaboration des Généraux, la santé
 Cabinet du politiques et  HGOPY
Ministre stratégies,  CHU
 Cabinet du SE  Coordination  Hôpitaux
 Secrétariat  Régulation Centraux
Général  Hôpital
 Inspections Laquintinie
générales(3)  Hôpital
3
 Conseillers Jamot
Technique
 Directions (10)
 Programmes
(19)
Intermédiaire Délégations Régionales  Appui Technique Hôpitaux Régionaux Fond Spécial
de le Santé Publique  Supervision des et assimilés Régional pour la
(10) Districts de Promotion de la
Santé Santé

Périphérique Service de Santé de Mise en œuvre des  Hôpitaux de  COSADI


District politiques de santé District,  COSA
(179)  Centre
Médical
d’Arrondisse
ment
 Centre de
Santé
Médicalisé
 Centre de
Santé
Intégré

Au niveau central nous avons les structures suivantes :

Inspections Générales
IGSA : Inspection Générale des Services Administratifs
IGSMP : Inspection Générale des Services Médicaux et Paramédicaux
IGSP : Inspection Générale des Services Pharmaceutiques
Directions Techniques
DLM : Directions de la Lutte contre la Maladie
DSF : Direction de la Santé Familiale
DRH : Direction des Ressources Humaines
DPM : Direction de la Pharmacie et du Médicament
DOSTS : Direction de l’Organisation des Soins et de la Technologie Sanitaire
DROS : Direction de la Recherche Opérationnelle en Santé
DPS : Direction de la promotion de la Santé
DRFP : Direction des Ressources Financières et du Patrimoine
DCOOP : Division de la Coopération
DEEP : Division d’Etude et des Projets

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III. Présentation de la Stratégie Sectorielle de Santé

STRATEGIE SECTORIELLE DE SANTE 2016-2027

ETAT DES LIEUX ET DIAGNOSTIC______________________________


1.1 Présentation du secteur de la santé
Une analyse situationnelle exhaustive du secteur santé a permis de collecter des informations probantes pour mieux
décrire les besoins des bénéficiaires et l’offre de services et de soins. Cette collecte des données a été facilitée par la
délimitation et la segmentation du secteur de la santé en cinq composantes, à savoir :
(i) la promotion de la santé,
(ii) la prévention de la maladie,
(iii) la prise en charge des cas,
(iv) le renforcement du système de santé, et
(v) la gouvernance et le pilotage stratégique.
Le problème majeur du système de santé est sa faible capacité à contribuer au développement d’un capital humain sain
et productif. Ce problème central a pour conséquences :

~ la faible adoption des comportements sains par les populations ;


~ les fortes prévalences et incidence des facteurs de risque des maladies évitables ;
~ une prise en charge des cas peu satisfaisante tant dans les formations sanitaires qu’au niveau communautaire ;
~ une morbidité et une mortalité évitables élevées;
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~ l’inaccessibilité financière des soins et services pour les bénéficiaires ;
~ une réduction de la force de travail dans la population générale.
La vision de la SSS2016-2027 est la suivante:
« Le Cameroun, un pays où l’accès universel aux services de santé de qualité est assuré pour toutes les couches
sociales à l’horizon 2035, avec la pleine participation des communautés».
L’objectif général de la SSS 2016-2027 est de contribuer au développement d’un capital humain sain, productif et
capable de porter une croissance forte, inclusive et durable.
En ce qui concerne la promotion de la santé, l’objectif c’est, d’ «Amener la population à adopter les comportements
sains et favorables à la santé d’ici 2027». À cet effet, Il faudra: Renforcer les aptitudes des individus et des
communautés dans au moins 75 % des DS d’ici 2027, etc .
Dans le domaine de la prévention de la maladie, il sera question d’ici 2027de réduire d’un tiers, la proportion des
personnes présentant les facteurs de risque des maladies évitables au Cameroun. Pour ce faire, l’accent sera mis sur :(i)
la réduction d’au moins un tiers de l’incidence/prévalence des maladies transmissibles à l’horizon 2027; (ii) le
renforcement de la surveillance et de la prévention des maladies à potentiel épidémique, des zoonoses et des
évènements de santé publique majeurs dans au moins 90% des districts d’ici 2027, etc.
En ce qui concerne la prise en charge des cas, l’objectif stratégique est de : « Réduire de 50% […] la mortalité
maternelle et infanto-juvénile». A cet effet, il s’agira d’ici 2027 : d’assurer une prise en charge curative des problèmes de
santé de la mère, du nouveau-né, et de l’enfant selon les normes dans au moins 80% des structures sanitaires; etc.
S’agissant du renforcement du système de santé : l’objectif est de « Développer des capacités dans 80% des districts
pour un accès durable et équitable des populations aux soins et services de santé». Pour y parvenir, il sera nécessaire :
d’augmenter de 50% la disponibilité des médicaments et autres produits pharmaceutiques ainsi que leur utilisation; etc.
Dans le domaine de la gouvernance et du pilotage stratégique : l’objectif global ici consistera à «Augmenter d’au moins
50% la performance du système de santé à tous les niveaux». Il sera question : D’ici 2027, de rendre la planification, la
supervision des interventions de toutes les parties prenantes à tous les niveaux de la pyramide sanitaire».
Organisation du secteur de la santé
Le secteur de la santé au Cameroun est structuré en trois niveaux formant une pyramide dont les relations fonctionnelles
sont précisées dans le tableau ci-dessous. Il comporte trois sous-secteurs : un sous-secteur public, un sous-secteur
privé (laïc, confessionnel) et un sous-secteur traditionnel.
Tableau : Différents niveaux du système de santé (schéma)
1.2 Etat des lieux des composantes du secteur santé
Figure 1: Segmentation du secteur de la santé en composantes et sous-composantes

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Source : MINSANTE (ST-CP/SSS) à partir de la segmentation du secteur santé

1.2.1 Composante promotion de la santé


La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle de
leur propre santé et de l’améliorer. Le présent chapitre s’appesantira sur les aspects suivants: (1) milieu de vie des
populations, (2) acquisition des aptitudes favorables à la santé, (3) actions menées par la communauté pour la prise en
charge de ses problèmes de santé et (4) planification familiale.
Milieu de vie des populations
Dans le milieu de vie des populations nous allons évoquer les thématiques suivantes: (1) eau potable, gestion des
déchets, hygiène et assainissement du milieu.

 La situation de l’eau, la gestion des déchets, hygiène et assainissement du milieu


Au Cameroun, plus de 27% des ménages n’ont pas accès à l’eau potable. La proportion des ménages utilisant des
sources d’eau améliorée est néanmoins passée de 68,9% à 72,9% entre 2011 et 2014. En 2011, près de 41% des
ménages (67% en milieu rural et 15% en milieu urbain) ne disposaient pas de toilettes améliorées. Par ailleurs,
l’utilisation de ces toilettes améliorées par les ménages a diminué ; passant de 39,9% à 34,9% entre 2011 et 2014 .

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S’agissant de l’hygiène du milieu, plus de 23% des déchets ménagers sont directement jetés dans les rigoles et/ou dans
la nature. Des usines implantées en plein centre urbain exposent les métropoles camerounaises à une importante
pollution des cours d’eau et de l’atmosphère par des résidus toxiques. La gestion des déchets hospitaliers rencontre tout
aussi des problèmes.
Acquisition des aptitudes favorables à la santé

 Alimentation et nutrition
Nous allons évoquer l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans : La prévalence de la malnutrition chronique
(retard de croissance) est restée stable, autour de 31% de 2011 à 2014. La malnutrition modérée et sévère a quant à
elle régressé de 5,6% à 5,2%, pendant la même période, les régions du Nord et de l’Extrême-Nord étant les plus
affectées avec des prévalences respectives de 12% et 10,2%.

 Attitudes favorables à la santé en milieu familial (vie sociale et familiale)


Le MINPROFF a formé plus de 27 000 personnes (chefs et mères de familles) sur diverses thématiques telles que la
santé de la reproduction, l’éducation prénuptiale, l’infection à VIH/SIDA et les IST [48]. Cependant ces performances ne
permettent pas de couvrir tous les besoins du fait de l’insuffisance des ressources humaines et financières, et de la
persistance des pesanteurs socioculturelles. Sur les 11 794 postes prévus par l’organigramme du MINPROFF, seuls 823
sont pourvus, ce qui ne représente que 7% [49]. De plus, seulement 10,33% des personnels sont spécialisés dans le
travail social. Sur le plan financier, 85 millions de FCFA (1.9% du budget du MINPROFF) sont alloués aux activités de
promotion de la famille. Les efforts entrepris jusqu’ici restent encore peu significatifs pour provoquer le changement de
comportement recherché.
3.2.3 Actions de la communauté pour la promotion de la santé
Le Cameroun a adopté en 1993, la politique de réorientation des soins de santé primaires issue de l’Initiative de
Bamako. Cette politique se caractérise par le développement des « structures de dialogue ».L’action communautaire à
ce jour s’exprime à travers :
- la participation des populations au financement des soins de santé ;
- la participation des représentants des communautés à la cogestion ;
- les actions de plaidoyer, de communication et de mobilisation sociale des organisations de la société civile;
- les prestations des agents de santé communautaire ;
- les initiatives communautaires en faveur de la promotion de la santé.
Planification familiale et promotion de la santé de l’adolescent
Entre 2011-2014, nous constations que le pourcentage d’utilisation des méthodes contraceptive a augmenté (16% -
34,4%). Toutefois il reste faible. Par contre le taux d’avortement chez les femmes de 15 à 35 ans se situe entre 30 à
40 % et près d’un quart de ces avortements sont provoqués . Ce qui est très élevé.
1.2.2 Composante prévention de la maladie
Les données concernant la prévention des maladies portera sur les thématiques suivantes : les maladies transmissibles,
les maladies à potentiel épidémique et les maladies non transmissibles.
a- Maladies Transmissibles
 VIH/Sida, IST, Paludisme
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VIH/Sida et IST : La prévalence moyenne du VIH est de 4,3% dans la population des 15-49 ans et avec un pic de 8,1%
dans la tranche de 35 à 39 ans [13].De plus, l’épidémie s’est féminisée : pour les tranches d’âge 15-19 ans et 20-24 ans,
il y a entre 5 et 6 fois plus de filles que de garçons atteints.
Les déterminants les plus importants qui entretiennent l’épidémie au Cameroun sont : la multiplicité des partenaires
sexuels au cours de la vie, le nombre de partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois, l’activité sexuelle précoce
des jeunes filles avec des partenaires plus âgés, la prostitution importante et très mobile, la réticence à l’utilisation des
préservatifs, la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et les actes de transfusion
sanguine .
Paludisme : En 2013, le paludisme représentait la première cause de consultation (28.6%) et d’hospitalisation (46%). Le
taux de morbidité du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans est en baisse (56% en 2008 à 30% en 2014). En
2014, seulement 37,4% des ménages possédaient une moustiquaire imprégnée aux insecticides [28]. L’utilisation de ces
moustiquaires était de 47,5% dans les ménages qui en possédaient, ce qui reste relativement faible.
b- Maladies à potentiel épidémique (MAPE)
Situation épidémiologique
Au cours de ces dernières années, le paysage épidémiologique a été en particulier marqué par des épidémies de
choléra, de Rougeole, de Fièvre Jaune, et de Poliomyélite (5 cas de Polio virus sauvage en 2013, 4 cas en 2014 et 0 cas
en 2015).
Système de surveillance des MAPE
En dépit du dispositif de surveillance mis en place (outils de gestion, flotte téléphonique, internet, circuit de notification,
etc.), la collaboration et la coordination multidisciplinaire de la surveillance des maladies ne sont pas optimales. Ce qui
signifie que l’on ne détecte pas toujours les cas de maladie sous surveillance. Cette situation favorise la réapparition des
épidémies. Toutes fois Le Centre Pasteur du Cameroun à Yaoundé et son annexe de Garoua, et le Laboratoire National
Vétérinaire (LANAVET) sont actuellement les laboratoires de référence pour la confirmation des cas de maladie sous
surveillance. Cependant, l’acheminement des prélèvements vers ceux-ci n’est pas optimal.
c- Maladies Non Transmissibles (MNT)
Dans un souci d’intégration, les MNT ont été regroupées au Cameroun selon les facteurs de risques communs en cinq
groupes.
Maladies du 1er groupe : Hypertension artérielle (HTA), autres affections cardiovasculaires, Diabète et maladies rénales
chroniques
La prévalence nationale de l’HTA est de 29,7% et celle du Diabète de 6,6% en 2015. le surpoids, l’obésité et la
sédentarité sont les facteurs de risque principaux de ces maladies. La prévention de ces maladies repose principalement
sur les activités de sensibilisation, éducation et dépistage. Ces activités sont organisés par les associations de la
société civile et par les regroupements tels que (la Société Camerounaise de Cardiologie et de Diabétologie). Toutefois,
les interventions de ces acteurs sont faiblement suivies et coordonnées.
Maladies du 2ème groupe : Cancers, asthme et affections respiratoires chroniques
Les statistiques montrent que plus de 80% des personnes atteintes de cancers se font dépister à un stade très avancé
de la maladie et la plupart décèdent dans les 12 mois qui suivent leur diagnostic. Les cancers les plus fréquents sont
ceux du sein (18,5%), du col de l’utérus (13,8%), de la prostate (7,3%) et du foie (3%). Les taux de mortalité liés aux
affections respiratoires chroniques restent faible dans la population.

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Les données concernant les maladies des autres groupes sont soit peu connues, soit indisponibles. Il s’agit des
maladies suivantes :
Maladies du 3ème groupe : Affections bucco-dentaires, troubles visuels et auditifs chroniques
Maladies du 4ème groupe : Épilepsie et autres affections neurologiques, drépanocytose, maladies génétiques et
dégénératives y compris les maladies mentales et rhumatologiques
Maladies du 5ème groupe: Traumatismes, violences, intoxications, urgences et catastrophes

1.2.3. Composante prise en charge des cas


Au Cameroun en 2013, les principales maladies transmissibles représentaient environ 24% du poids global de la
maladie. Il s’agit du : VIH/SIDA, du paludisme et de la tuberculose. Pour ce qui est des maladies non-transmissibles,
elles sont dominées par les affections cardiovasculaires, les cancers, les accidents et traumatismes qui représentent
environ 14% du poids de la maladie et 23,3% de la mortalité globale.
- Santé de la mère et du nouveau-né :
La mortalité maternelle est passée de 430 à 782 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes entre 2004 et 2011.
Cette augmentation est dû en partie : au faible taux d’accouchements assistés par un personnel de santé qualifié[28],à la
faible accessibilité financière et géographique aux services de soins, à la faible disponibilité des médicaments essentiels
et produits sanguins pour sauver la vie des mères(exemple sulfate de magnésium) ainsi qu’à la forte prévalence du VIH
chez la femme (5,6% contre 2,9% chez les hommes).
Les ¾ des décès maternels sont dus aux causes obstétricales directes telles que les hémorragies (45,5%), la dystocie
(22,3%) et la pré-éclampsie/l’éclampsie (10,6%).
- Santé de l’enfant
Chez les enfants de 2 mois à 5 ans, le paludisme (21%), la diarrhée (17%), la pneumonie (17%) et le VIH/SIDA (7%)
constituent les principales causes de mortalité. La malnutrition chronique est cause de 14,7% des décès chez les
enfants de moins de cinq ans.
- Santé des adolescents et des jeunes
On remarque que la prévalence du VIH chez les jeunes de 15 à 24 ans est environ cinq fois plus élevée chez les filles
(2,6%) que chez les garçons (0,5%). A l’âge de 15 ans, 8,3% des femmes avaient déjà eu au moins une naissance et
50% un bébé à l’âge de 19 ans et demi [13].Quant à la planification familiale, 91% des filles et 100% des garçons de 15
à 19 ans connaissaient au moins une méthode contraceptive.
Réponse du système de santé
Plusieurs plans d’action ont été élaborés en vue de la réduction de la mortalité maternelle et infantile, mais les résultats
obtenus jusqu’ici restent très marginaux. Le Programme National multisectoriel de Lutte contre la Mortalité Maternelle,
Néonatale et Infanto-juvénile (PLMI) ambitionne d’apporter une réponse globale et intégrée aux problèmes de santé de
la mère, de l’enfant et de l’adolescent .Concernant particulièrement l’autosuffisance en produits sanguins de qualité,
principale cause de mortalité chez les femmes en voie d’accouchement et les enfants atteints d’anémie, le Programme
National de Transfusion Sanguine créé en mars 2013, est également l’une des réponses institutionnelles à l’amélioration
des indicateurs de mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile.
1.2.4 Composante renforcement du système de santé
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Classé 164e parmi les 191 pays évalués par l’OMS en 2001, le système de santé camerounais est faible. Par
conséquent, il ne répond pas efficacement aux besoins des populations.

A l’analyse, le niveau de couverture de certaines interventions est acceptable mais les populations ne bénéficient pas
encore de l’ensemble des prestations. Elles éprouvent encore des difficultés d’accès à l’ensemble des interventions du
Paquet Minimum d’Activités (PMA) et des SSP délivrés par les formations sanitaires.

La qualité des soins reste cependant insuffisante en raison des infrastructures, plateaux techniques (équipements et
ressources humaines) peu adéquats. De plus On note une prolifération anarchique des formations sanitaires privées
dans certaines régions. Plusieurs de ces formations sanitaires ne disposent pas d’agrément du MINSANTE et échappent
ainsi à son contrôle. Cette faible maitrise de la carte sanitaire a pour conséquences une surabondance de l’offre de
services et de soins de santé dans les grandes agglomérations. Ceci entraîne un manque d’efficience pour le secteur en
raison des doublons dans les investissements réalisés. Par ailleurs, cela créé également un manque d’efficacité du fait
de la sous-utilisation de certaines RHS et de la promotion des mauvaises pratiques liées à la concurrence déloyale entre
formations sanitaires.

Grâce aux appuis des différents partenaires et aux subventions de l’État, certaines classes thérapeutiques sont délivrées
gratuitement (antituberculeux, antirétroviraux de 1ère et 2nde lignes, combinaisons antipaludiques ACT, dérivés de
l’artémisinine injectables pour les enfants de 0 à 5 ans, anti-lépromateux, etc.). D’autres classes sont disponibles à un
moindre coût (kits obstétricaux, contraceptifs, insulines, antipaludiques etc.). Toutefois, ces appuis ont un caractère
limité dans le temps. La disponibilité des produits pharmaceutiques n’appartenant pas à la liste des médicaments
essentiels reste faible.

De nos jours, la population a de plus en plus recours à d’autres types d’offre de services et de soins à savoir : la
médecine traditionnelle et les médecines parallèles dans un environnement envahi par les charlatans. Le faible
encadrement et suivi des activités des tradi-praticiens ne permet pas à l’autorité de tutelle d’en avoir la maitrise et le
contrôle, ce qui contribue à l’augmentation de la morbidité et de la mortalité.

Initiatives d'amélioration de l’offre de services et des soins

De nouvelles initiatives pour l’amélioration de l’offre de services ont récemment vu le jour dans le système de santé. Il
s’agit de l’implication des communautés surtout les Collectivités Territoriales Décentralisées, de la télémédecine, du
Financement Basé sur les Résultats, etc. Il est à noter que certaines de ces initiatives innovantes restent encore non
réglementées.

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