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Séquestration Carbone au Congo

Le projet BaCaSi, situé dans la Réserve Foncière de Léfini au Congo, vise à restaurer des écosystèmes dégradés tout en maximisant la séquestration de carbone à travers des activités d'afforestation et de reforestation. Avec une superficie de 70 090 hectares, le projet inclut des plantations d'Acacia mangium et auriculiformis, et se concentre sur l'optimisation des surfaces éligibles pour la séquestration carbone et la conservation des écosystèmes. Les analyses de sol et les stratégies de plantation sont adaptées pour maximiser le potentiel de séquestration tout en tenant compte des conditions écologiques locales.

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Séquestration Carbone au Congo

Le projet BaCaSi, situé dans la Réserve Foncière de Léfini au Congo, vise à restaurer des écosystèmes dégradés tout en maximisant la séquestration de carbone à travers des activités d'afforestation et de reforestation. Avec une superficie de 70 090 hectares, le projet inclut des plantations d'Acacia mangium et auriculiformis, et se concentre sur l'optimisation des surfaces éligibles pour la séquestration carbone et la conservation des écosystèmes. Les analyses de sol et les stratégies de plantation sont adaptées pour maximiser le potentiel de séquestration tout en tenant compte des conditions écologiques locales.

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Plantations d’Afforestation / Puits de Carbone

sur les Plateaux Batéké au Congo

Projet BaCaSi sur la Réserve Foncière de la Léfini

Potentiel de séquestration carbone de la Réserve Foncière


de la Léfini
Hypothèses de travail

Version N 1 du 9 janvier 2025


Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

Table des matières


1 Introduction .................................................................................................................. 2
2 Surfaces éligibles au titre de séquestration carbone ................................................ 2
3 Analyse du potentiel des surfaces éligibles au titre de séquestration carbone ...... 4
4 Répartition des surfaces éligibles pour la séquestration carbone sur la durée du
projet .................................................................................................................................... 7
5 Potentiel de séquestration dans les surfaces éligibles ............................................. 8
5.1 Potentiel de séquestration de carbone dans la biomasse aérienne et souterraine des
surface plantées en acacia mangium et auriculiformis ....................................................... 8
5.2 Potentiel de séquestration carbone dans les savanes mises en defens .................10
6 Les surfaces éligibles à l’évitement des émissions carbone ...................................10
7 Prise en compte du carbone dans le sol et dans la litière ........................................11
8 Méthodologies Verra retenues ...................................................................................12
9 Conclusion et recommandations ...............................................................................13
10 Annexes....................................................................................................................13

1
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

1 Introduction
Le projet BaCaSi, mis en œuvre dans la Réserve Foncière de Lefini (RFL), vise à restaurer
des écosystèmes dégradés des Plateaux Batéké tout en maximisant le stockage de carbone
et en préparant l’émergence de nouvelles filières industrielles grâce à des activités
d’afforestation, de reforestation et de régénération (ARR).
Couvrant une superficie totale de 70 090 hectares, ce projet s’inscrit dans les engagements
internationaux et nationaux de lutte contre le changement climatique.

La sélection des espèces plantées, telles qu’Acacia mangium et Acacia auriculiformis, ainsi
que l’allocation stratégique des terres, a été pensée pour optimiser à la fois le potentiel
écologique et les bénéfices socio-économiques des communautés locales.
Cela inclut des plantations dédiées aux crédits carbone à la future industrie du bois de
plantation, des zones agroforestières et des zones de conservation.

Cette note technique vise à présenter les hypothèses et méthodologies utilisées pour estimer
le potentiel carbone de la RFL, en considérant à la fois les activités de séquestration de
carbone et celles d’évitement d’émissions sur les surfaces éligibles, prenant en compte aussi
une optimisation des productions ligneuses attendues du Projet.

2 Surfaces éligibles au titre de séquestration carbone


Selon le plan d'affectation des terres (voir Tableau 1 et Annexe 1), le Projet s'étend sur une
superficie totale de 70 090 hectares, dont 51% sont dédiés au programme d'afforestation,
principalement pour les plantations Puits de carbone à objectifs mixtes (crédits carbone et
industrie bois : 48%).

Une faible proportion, s'élevant à 3% de la superficie totale, est dédiée à l'agroforesterie à


objectif mixte, combinant la culture du manioc aux profit des agriculteurs locaux, la génération
de crédit de carbone et la production de biomasse énergie.

Parallèlement :
- 25% des terres sont affectés à la création de zones de conservation ;
- 23 % au Programme de remobilisation des moyens de subsistance (PRMS) voulu par
le Promoteur du Projet ; et
- Le 1% restant est affecté aux plantations périmétriques et aux infrastructures.

Cette répartition des usages vise à établir un équilibre entre la conservation des écosystèmes,
le développement agricole et les objectifs environnementaux (séquestration de carbone et
restauration et protection d’écosystèmes).

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Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

Tableau 1 : Plan d’affectation des terres de la Réserve Foncière Léfini

Surface
Plan d'affectation de la RF de la Léfini %
brute (ha)

Programme d’afforestation 35 872 51%


Plantation puits de carbone 33 734 48%
Plantation agroforestière 2 138 3%
Plantation périmétrique 332 0%
PRMS 16 239 23%
Occupation permanente 3 201 5%
Exploitation agricole hors campement 8 267 12%
Surface disponible non affectée 4 771 7%
Zone de conservation 17 545 25%
Zones de protection des forêts naturelles 3 557 5%
Buffer 100 m Foret 1 362 2%
Zones de protection des cours d'eau et des zones
humides et forêts ripisylves 1 304 2%
Corridor des peuples autochtones 87 0%
Zones de protection des savanes ouvertes et des
savanes arborées 11 235 16%
Infrastructures 101 0%
Total général 70 090 100%

Les zones identifiées pour la séquestration carbone sont définies comme des savanes
ouvertes et des zones dégradées, caractérisées par une absence de végétation forestière
naturelle depuis plusieurs décennies.
Ces terres, situées sur les plateaux Batéké, ont subi une forte déforestation et dégradation
historique dues à des activités anthropiques, telles que les feux et les abattages pour
l'agriculture, les feux de chasse et l'extraction de bois pour l'usage domestique.
Le microclimat mésophile et les sols sableux superficiels de la région, combinés à la
récurrence de ces activités humaines (labours, feux volontaires), empêchent toute
régénération naturelle de la forêt1, comme le confirment plusieurs analyses utilisant des
données SIG2.

En conformité avec les exigences Verra et autres normes internationales, aucun écosystème
natif n'a fait l'objet d'une dégradation ou d'un défrichage au cours des 10 dernières années
précédant la mise en œuvre du projet. Par ailleurs, les forêts galeries, les bosquets arbustifs
et les grands arbres présents dans les zones du projet sont intégralement conservés et

1
https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_5/b_fdi_06-
07/08055.pdf
2
Document : BaCaSi_Project eligibility
3
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

protégés pendant toute la durée du projet, garantissant ainsi le respect des réglementations
applicables.

En somme, les surfaces éligibles au titre de séquestration carbone comprennent :


i. les surfaces dédiées aux plantations Puits de carbone à objectif mixte crédits carbone
et industrie bois;
ii. les surfaces dédiées à l’agroforesterie à objectif mixte : manioc, crédits carbone,
biomasse énergie;
iii. les surfaces affectées au PRMS, précisément où les plantations d'Acacia
auriculiformis sont effectuées ;
iv. les zones de mise en défens des savanes ouvertes.

3 Analyse du potentiel des surfaces éligibles au titre de


séquestration carbone
Les surfaces éligibles au titre de séquestration carbone sont réparties entre deux grandes
unités géographiques : le plateau de Nsa (zone plate avec une très faible pente), couvrant la
partie au nord du site, et la zone des collines (zone vallonnée avec une succession de collines),
qui constitue la majeure partie du site (Figure 1).

Ces deux zones présentent des différences significatives en termes de sols et de microclimat,
influençant directement la croissance des espèces forestières, comme observé avec les
premières plantations d'Acacia mangium de 2021 et 2022.
Ces constats ont conduit à un travail de stratification du site en stations forestières pour
catégoriser les sols en fonction leur fertilité et par la suite définir des stratégies adaptées à
chaque catégorie.

4
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

Figure 1 : Carte des 2 faciès des Batéké (« Collines » et « Plateaux ») et localisation de la RFL

Les études menées sur le terrain, notamment sur plusieurs sites des Plateaux Batéké, ont
permis de distinguer quatre classes de fertilité, selon des critères objectifs tels que la
géomorphologie, l'altitude, la pente, la végétation et les caractéristiques pédologiques des sols
(Tableau 2).
o La classe 1 regroupe les sols les plus fertiles, profonds, avec une bonne teneur en matière
organique, offrant un excellent potentiel de croissance. Ils sont localisés dans la zone du
plateau.
o La classe 2 correspond à des sols modérément fertiles, offrant des rendements
intermédiaires, mais qui peuvent parfois être très élevés. Ces sols, présents dans les fonds
de vallée, sont le résultat de l'accumulation des éléments nutritifs provenant des collines
environnantes.
o Les classes 3 et 4 regroupent des sols les moins fertiles, superficiels et très sableux, avec
une teneur en matière organique très faible. Leur gestion spécifique est nécessaire pour
améliorer leur productivité. Ces sols de classe 3 et 4 sont localisés dans la zone des
collines, en zones de pentes intermédiaires pour la classe 3 et en surplomb des forêts
ripisylves encaissées pour la classe 4.

5
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

Tableau 2 : Caractéristiques des sols de la RFL selon les classes de fertilité

Suite à l'analyse des données sur la croissance et les dépérissements observés des jeunes
plantations d’Acacia mangium sur le site du projet (cf. note sur le dépérissement), combinée
aux travaux de classification des sols selon leur niveau de fertilité, un ajustement des
stratégies de plantation est proposé.

En effet, les résultats de ces analyses indiquent que A. mangium est peu performant sur les
sols des classes 3 et 4, où des retards de croissance et des dépérissements, non négligeables,
sont observés.

Cependant, sur les sols des classes 1 et 2, l’Acacia mangium ne présente aucun signe de
stress. Sa croissance est très élevée et le taux de mortalité est bas et normal.

6
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

En conséquence, cette espèce sera désormais limitée aux sols des classes 1 et 2, qui offrent
des conditions plus favorables à sa croissance.

En revanche, A. auriculiformis montre une bonne capacité de croissance sur les sols les moins
fertiles, superficiels et secs. Reconnue pour sa remarquable capacité d'adaptation aux
conditions écologiques des plateaux Batéké, cette espèce est proposée comme alternative
pour les plantations sur les sols des classes 3 et 4.
Ce réajustement stratégique vise à maximiser le potentiel de séquestration de carbone tout en
assurant une gestion durable et adaptée aux contraintes locales.

4 Répartition des surfaces éligibles pour la séquestration carbone


sur la durée du projet
Les surfaces disponibles pour la séquestration carbone, estimées à 85 % de la superficie totale
du site, soit 59 497 hectares, constituent la base des hypothèses de travail visant à maximiser
la capture de carbone.
De cette superficie, seules les zones effectivement plantées en acacias et les savanes mises
en défens sont considérées comme éligibles pour la séquestration carbone, représentant dans
le scénario actuel, 69 % (48 113 hectares) lors de la première rotation et 76 % (53 318
hectares) à la deuxième rotation (voir Figure 2 ci-dessous).

A la première rotation, il est prévu que les plantations de mangium couvrent environ 24 % des
48 113 hectares éligibles, tandis que l’auriculiformis représenterait 46 %, occupant ainsi la plus
grande proportion.
Les zones agroforestières (ZAF) seraient réparties sur 4 %, et les surfaces dédiées au PRMS,
exclusivement plantées en auriculiformis, atteindraient 11 %, représentant 30 % des surfaces
affectées à ce programme. Enfin, les savanes mises en défens constitueraient 15 % des
surfaces totales éligibles.
Ces hypothèses tiennent compte des conditions écologiques et des contraintes
opérationnelles spécifiques à la première rotation.

Des ajustements sont envisagés à la deuxième rotation, tenant compte des classes de fertilité
des sols. Ainsi, le mangium qui a été planté dans les classes de fertilité 3 et 4 (CF3 et CF4)
serait remplacé par de l’auriculiformis, mieux adapté à ces sols.
En compensation, le mangium serait replanté dans les classes de fertilité 1 (CF1)
précédemment occupées par l’auriculiformis. Lors de la première rotation, le mangium était
réparti à hauteur de 56 % en CF1, 5 % en CF2, 12 % en CF3, et 27 % en CF4.

À la deuxième rotation, il serait concentré exclusivement dans les classes CF1 et CF2, avec
des proportions respectives de 91 % et 9 %.
Lors de cette deuxième rotation, la proportion de mangium représenterait 18 % des 53 318
hectares éligibles, tandis que l’auriculiformis resterait dominant avec 45 % des surfaces. Les
proportions des ZAF (4 %) et des savanes mises en défens (13 %) seraient maintenues
relativement stables. En revanche, les surfaces attribuées au PRMS, plantées en
auriculiformis, augmenteraient de manière significative pour atteindre 20 %, soit 60 % des
surfaces dédiées à ce programme.

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Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

Ces hypothèses reflètent une approche adaptative qui vise à optimiser l’utilisation des sols les
plus fertiles afin de maximiser le potentiel de capture de carbone tout en s’adaptant aux
contraintes pédologiques, écologiques et opérationnelles.

Figure 2 : Répartition des surfaces éligibles au titre de séquestration sur la durée du projet

5 Potentiel de séquestration dans les surfaces éligibles


Le potentiel de séquestration de carbone dans les surfaces éligibles inclut : i) la séquestration
du carbone de la biomasse aérienne et racinaire des acacias, et éventuellement, dans le sol
et la litière des zones plantées (plantations puits de carbone, PRMS et ZAF) ; ii) le surplus de
séquestration de carbone dans les zones de savanes mises en défens : biomasse aérienne et
souterraine des arbres et arbustes, et éventuellement dans le sol.
Les données utilisées pour modéliser le potentiel de séquestration carbone sont basées sur :
i. Des analyses disponibles concernant les premières plantations d’acacias (2021 et
2022) sur le site du projet, ainsi que sur des plantations d’acacia mangium et
auriculiformis situées au Congo dans le cadre de projets carbone et du programme
national d’afforestation (ProNAR) ;
ii. Des publications scientifiques portant sur la séquestration du carbone dans le sol, la
litière des savanes et des plantations d’acacias, ainsi que sur la biomasse aérienne et
souterraine des savanes mises en défens ;
iii. Des avis d’experts et des recommandations des méthodologies VCS pour les projets
ARR.

5.1 Potentiel de séquestration de carbone dans la biomasse aérienne et


souterraine des surface plantées en acacia mangium et auriculiformis
Dans les scenarios de gestion prévus, l’A. mangium sera exploité à 15 ans dans les classes
de fertilité 1 et 2 mais à 10 ans dans les classes de fertilités 3 et 4. L’A. auriculiformis sera
exploité à 15 ans.

8
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

Lors de la première rotation, les stocks de carbone augmentent de manière proportionnelle à


la qualité des sols (voir aussi les tables de production : Annexe 3).
Pour le mangium, les classes de fertilité 1 (CF1) présentent les taux de séquestration les plus
élevés, atteignant environ 420 tCO₂/ha à 15 ans, suivies par les CF2 avec 323 tCO₂/ha. Les
CF3 et CF4, caractérisées par des sols moins fertiles, atteignent respectivement 121 tCO₂/ha
et 94 tCO₂/ha à 10 ans (Figure 3).
Pour l’auriculiformis, planté uniquement en classes 3 et 4, le potentiel de séquestration espéré
est respectivement de 358 tCO₂/ha et 254 tCO₂/ha à 15 ans lors de la première rotation
(Figure 4).
À la deuxième rotation, une augmentation notable de la productivité des acacias, et donc du
potentiel de séquestration, est attendue dans toutes les classes de fertilité.
Cela reflète les améliorations des propriétés physiques et chimiques des sols induites par les
acacias de la première rotation.
Les augmentations de productivité sont estimées à 5 % dans les CF1 et 10 % dans les CF2
pour le mangium, ainsi qu'à 12 % dans les CF3 et 15 % dans les CF4 pour le mangium et
l’auriculiformis.

Figure 3 : Potentiel de séquestration de carbone de l’Acacia mangium en première et


deuxième rotation

Figure 4 : Potentiel de séquestration de carbone de l’Acacia auriculiformis en première et


deuxième rotation

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Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

5.2 Potentiel de séquestration carbone dans les savanes mises en defens


La séquestration du carbone dans la biomasse aérienne des savanes mises en défens a été
modélisée à partir des données de l’étude menée par Dijofack et Deklerck (2024) 3 dans la
province du Kongo-Central, en République Démocratique du Congo.
Cette étude met en évidence un potentiel significatif d’augmentation de la biomasse dans ces
zones au fil du temps.
Selon cette étude, le stock de carbone de la biomasse aérienne (AGB) est passé de 1,28 tC/ha
en 2005 (année 0) à 12,83 tC/ha en 2022 (année 17), représentant une croissance annuelle
moyenne de 0,68 tC/ha/an sur cette période.
Entre les années 18 et 50, cette croissance s’accélère, atteignant une moyenne de 1,88
tC/ha/an, avec un stock projeté d’environ 75 tC/ha à 50 ans.
Par la suite, entre les années 51 et 112, la croissance ralentit légèrement à 1,51 tC/ha/an, pour
atteindre 90 % de l’AGB d’une vieille forêt, estimée à environ 187 tC/ha.
L’augmentation du stock de carbone organique dans le sol est estimée à 0,099 tC/ha/an sur
une période de 20 ans4, contribuant ainsi à renforcer le potentiel total de séquestration des
savanes mises en défens.

6 Les surfaces éligibles à l’évitement des émissions carbone


Selon notre compréhension du sujet, les seules surfaces qui pourraient être éligibles au titre
de l’évitement des émissions seraient celles plantées en Acacia auriculiformis destinées à la
production de charbon durable.
L’hypothèse repose sur le fait que ce charbon durable se substituerait au charbon non durable
provenant de la déforestation.
Cette substitution permettrait ainsi d’éviter la coupe de forêts naturelles et, par conséquent,
les émissions associées à cette déforestation.
De ce point de vue, les crédits carbone issus de la production du charbon durable seraient
calculés selon la méthodologie CDM-AMS-III.BG5, intitulée « Emission reductions through
sustainable charcoal production and consumption ».
Bien que la méthodologie AMS-III.BG soit issue du MDP, elle pourrait être adaptée dans le
cadre d’un projet certifié sous le standard VCS.
Cependant, elle a été désactivée le 11 septembre 2023 sur le site de Verra. Les méthodologies
inactives sur le site de Verra restent utilisables sous certaines conditions et après demande
d’autorisation6.

Sous réserve d’informations supplémentaires sur la possibilité d’utiliser la méthodologie AMS-


III.BG malgré son statut « inactif » et sur sa compatibilité avec une autre méthodologie Verra

3
Djiofack, B. Y., Beeckman, H., Bourland, N., Belanganayi, B. L., Laurent, F., Ilondea, B. A., Nsenga, L., Huart, A.,
Longwwango, M. M., Deklerck, V., Lejeune, G., Verbiest, W. W. M., Van den Bulcke, J., Van Acker, J., De Mil, T.,
& Hubau, W. (2024). Protecting an artificial savanna as a nature-based solution to restore carbon and biodiversity
in the Democratic Republic of the Congo. Global Change Biology, 30, e17154. https://doi.org/10.1111/gcb.17154.
4
CDM: Tool for estimation of change in soil organic carbon stocks due to the implementation of A/R CDM project
activities (Version 01.1.0)
5 https://cdm.unfccc.int/UserManagement/FileStorage/XKQF3WSYG8PNR0OIZDCVU9A21B7MJ6

6 Inactive CDM methodology : https://verra.org/methodologies-main/

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Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

pour la certification d’un même projet, voici quelques critères clés associés à cette
méthodologie :
A. Éligibilité pour la génération de crédits carbone
• Projet à petite échelle : Pour rester éligible à cette méthodologie « small scale », il
faut démontrer que la production et la consommation du charbon dans le cadre du
projet ne dépasse pas le seuil de 60 000 tCO2/an.
• Origine durable de la biomasse : La biomasse utilisée pour produire le charbon doit
provenir de sources renouvelables et documentées (par exemple, des plantations
certifiées ou des résidus agricoles). Toute utilisation de biomasse non durable rend le
projet inéligible.
• Réduction des émissions liées à la production : Le projet doit démontrer que les
techniques utilisées pour la production de charbon, telles que des fours améliorés,
permettent une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre (GES) par
rapport aux pratiques traditionnelles.
• Usage final et substitution : Le charbon produit doit remplacer des sources
énergétiques plus polluantes (comme le charbon de bois non durable ou des
combustibles fossiles), ce qui doit être quantifiable et vérifiable.
• Additionnalité : Le projet doit prouver que les activités de production de charbon
durable ne se seraient pas réalisées sans les revenus générés par les crédits carbone,
à travers une analyse financière ou en mettant en évidence des barrières techniques.
B. Exigences pour la quantification des crédits carbone
• Calcul des réductions d’émissions : Ces calculs reposent sur la différence entre les
émissions du scénario de référence (production traditionnelle ou utilisation de charbon
non durable) et les émissions réelles générées par le projet.
• Suivi et vérification : Des données précises sur les intrants (biomasse utilisée), les
procédés de production et les volumes de charbon produits doivent être collectées. La
consommation du charbon de bois durable doit également être suivie et vérifiée.

7 Prise en compte du carbone dans le sol et dans la litière


Dans un projet ARR visant la certification VCS, la prise en compte du carbone dans les
compartiments sol et litière est facultative, sauf dans certaines conditions spécifiques (voir la
section suivante pour plus de détails).
Lorsque ce n’est pas obligatoire, la décision de considérer ces compartiments revient au
porteur de projet, à condition de respecter les exigences fixées par les méthodologies
applicables en cas d'inclusion.
Les analyses des données disponibles dans la littérature suggèrent que l'intégration de ces
deux réservoirs dans un projet d’afforestation utilisant des acacias sur les sols de savanes
pourrait augmenter significativement le potentiel carbone du projet.
Selon les premières estimations, le carbone organique du sol et la litière pourraient contribuer
à une augmentation du potentiel carbone de 63 % à la deuxième rotation (cf. fichier de calcul
du potentiel carbone).
Une note détaillée, spécifique à la contribution du carbone du sol et de la litière dans les
plantations d’acacias, est en cours de rédaction. Cette note fournira les informations
nécessaires sur les hypothèses liées à la prise en compte de ces deux réservoirs dans
l’évaluation du potentiel de séquestration de la RFL.

11
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

8 Méthodologies Verra retenues


Un projet visant le standard VCS doit rédiger son PDD (Project Design Document) selon les
dernières versions de la méthodologie adaptée.
Actuellement, il s’agit de la VM0047 de Verra, qui propose des approches adaptées à différents
contextes pour l’afforestation, la reforestation et la régénération (ARR), permettant de mesurer
efficacement la séquestration de carbone.
Voici quelques points clés de cette méthodologie :
• La méthodologie propose deux approches pour quantifier les absorptions de carbone
issues des activités d’afforestation, de reforestation et de révégétation (ARR) :
o L’approche basée sur la surface, idéale pour des projets de grande envergure,
utilise des placettes d’échantillonnage et la télédétection.
o L’approche basée sur le recensement, adaptée aux petits projets, repose sur un
inventaire exhaustif des arbres plantés.

Pour ce projet, l’approche basée sur la surface serait la plus adaptée en raison de sa
pertinence pour des plantations à grande échelle.
• Le projet doit respecter des critères d’éligibilité, notamment intervenir sur des zones non
forestières ou agricoles permanentes au cours des 10 dernières années. Le respect des
normes sociales et environnementales doit également être prouvé.
• L’additionnalité, pour l’approche basée sur la surface, est démontrée par l’absence
d’obligation réglementaire (le projet ne doit pas être une exigence légale), une performance
carbone supérieure au scénario de référence et une dépendance financière aux crédits
carbone. Les conditions diffèrent légèrement pour l’approche basée sur le recensement.
• Les scénarios de référence sont considérés comme égaux à zéro pour l’approche basée
sur le recensement si tous les critères d’éligibilité sont respectés. Pour l’approche basée
sur la surface, il est nécessaire d’établir une baseline dynamique comparant la croissance
« business-as-usual » et l’impact réel du projet, grâce aux données collectées via des
placettes témoins et la télédétection.
• Les réservoirs de carbone obligatoires ou facultatifs varient selon les activités :
o Obligatoires : Biomasse aérienne ligneuse et racinaire ;
o Facultatifs :
▪ Biomasse non ligneuse (herbacée ou racinaire) : doit être incluse si l’activité
réduit significativement ces stocks ;
▪ Carbone organique du sol : obligatoire si le sol est perturbé plusieurs fois
sur la durée du projet ou sur plus de 25 cm de profondeur.
▪ Bois mort et litière : obligatoire si une diminution importante est attendue.
• Les fuites doivent être comptabilisées lorsque des activités agricoles ou forestières
déplacées entraînent des émissions hors de la zone du projet. Le module VMD0054 doit
être utilisé conjointement avec cette méthodologie pour estimer les fuites liées aux activités
ARR.
• Le système de Mesure, Rapportage et Vérification (MRV) garantit la rigueur des données
en intégrant un suivi régulier des placettes et des audits externes.
• Les estimations ex ante des réductions ou absorptions de carbone sont calculées sur la
base des hypothèses de croissance des espèces et des références établies par
télédétection et données historiques. Elles incluent un rabais d’incertitude (minimum 10 %)
pour garantir la fiabilité des résultats.

12
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

9 Conclusion et recommandations
Les hypothèses établies mettent en évidence le potentiel significatif de la RFL pour la
séquestration carbone, en particulier grâce à l’optimisation de l’utilisation des terres et à la
sélection d’espèces adaptées.
Les estimations montrent que la productivité des plantations augmentera notablement à la
deuxième rotation, reflétant les améliorations des sols induites par les premières plantations.
Les savanes mises en défens représentent également une contribution non négligeable au
stockage de carbone, renforçant les co-bénéfices écologiques du projet.
Pour maximiser le potentiel carbone de la RFL, il est important de bien comprendre les
dynamiques de séquestration carbone : cela permet d’adapter au mieux les essences et la
sylviculture à l’objectif carbone fixé. Par ailleurs, afin d’affiner les estimations du potentiel
carbone de la RFL, il serait intéressant de :
o Évaluer et intégrer les impacts des fuites conformément aux exigences des méthodologies
Verra ;
o Approfondir les études de faisabilité sur la génération de crédit carbone à partir du volet
de production de charbon durable.

10 Annexes
Annexe 1: Plan d’affectation des terres de la RFL

Annexe 2: Tables de production de l’A. mangium et l’auriculiformis pour les deux rotations

13
Annexe 3: Tables de production de l’A. mangium et l’auriculiformis pour les deux rotations
Annexe 2.1 : Table de production de A. mangium en première rotation

Volume (m3/ha) par classe de fertilité (CF)


Année
CF 1 CF 2 CF 3 CF 4
1 1 1 1 0
2 32 20 10 5
3 56 40 20 15
MANGIUM - ROTATION 1

4 80 60 30 25
5 114 80 40 35
6 148 100 50 40
7 182 120 60 50
8 208 140 70 55
9 223 160 80 60
10 238 170 90 70
11 253 180 100 80
12 267 200
13 282 210
14 297 230
15 312 240

Annexe 2.2 : Table de production de A. mangium en deuxième rotation


Volume (m3/ha) par classe de fertilité (CF)
Année
CF 1 (+5%) CF 2 (+10%) CF 3 (+12%) CF 4 (+15%)
MANGIUM - ROTATION 2 ET +

1 1 1 1 0
2 33 22 11 6
3 59 44 22 17
4 84 66 34 29
5 120 88 45 40
6 155 110 56 46
7 191 132 67 58
8 218 154 78 63
9 234 176 90 69
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

10 250 187 101 81


11 265 198 112 92
12 281 220
13 296 231
14 312 253
15 328 264

Annexe 2.3 : Table de production de A. auriculiformis en première rotation


Volume (m3/ha) par classe de fertilité (CF)
Année
CF 1 CF 2 CF 3 CF 4
1 1 0
2 15 10
AURICULIFORMIS - ROTATION 1

3 30 20
4 43 30
5 50 38
6 60 45
7 76 53
8 95 65
9 110 75
10 125 85
11 139 97
12 150 105
13 160 112
14 170 120
15 180 128

Annexe 2.4 : Table de production de A. auriculiformis en deuxième rotation


Volume (m3/ha) par classe de fertilité (CF)
AURICULIFORMIS -
ROTATION 2 ET +

Année
CF 1 CF 2 CF 3 (+12%) CF 4 (+15%)
1 1 0
2 17 12
3 34 23
4 48 35
Potentiel de séquestration carbone de la RFL – Hypothèses de travail
Note technique

5 56 44
6 67 52
7 85 61
8 106 75
9 123 86
10 140 98
11 155 111
12 168 121
13 179 129
14 190 138
15 202 147

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