International Journal of Progressive Sciences and Technologies (IJPSAT)
ISSN: 2509-0119.
© 2022 Scholar AI LLC.
Vol. 42 No. 1 December 2023, pp. 80-91
Potentiel Ligneux Et Capacite De Séquestration De Carbone De
L’Espace Agroforestier De L’Arrondissement De Sonsoro, Benin
BAGUERE Orou N’gobi Fabrice1 and TOKO MOUHAMADOU Inoussa2
1Laboratoire de Cartographie, (LaCarto), Université d’Abomey-Calavi (UAC), 10 BP 1082 Cotonou,
Cadjèhoun, Bénin
2
Chef du Département Photogrammétrie et Télédétection. Institut Régional Africain des Sciences et Technologies de
l’Information Géospatiale (AFRIGIST). Campus Universitaire Obafemi Awolowo. PMB : 5545, Ilé-Ifè, Etat d’Osun,
Nigeria.
Résumé – L’étude quantitative et qualitative des systèmes agroforestiers qui garantissent de multiples services écosystémiques s’est
toujours fait au moyen de techniques traditionnelles d’inventaire phytosociologique consommateur de ressources. L’espace
agroforestier a été étudié dans l’arrondissement de Sonsoro au nord du Bénin à travers l’estimation du potentiel ligneux, de la
caractérisation et de l’estimation du carbone séquestré. La classification OBIA d’image Google Earth de 2020 implémentée dans le
logiciel Ecognition 9.0 a permis d’extraire la couronne des arbres isolés. L’utilisation des équations allométriques a permis de
déterminer les paramètres dendrométriques des arbres isolés des systèmes agroforestiers de l’arrondissement. L’extraction de la
couronne des arbres isolés des parcs agroforestiers a permis de dénombrer 226 303 arbres. L’abondance des individus de dbh comprise
entre 21 cm et 40 cm (38,14 %), de hauteur totale comprise entre 5 m et 10 m a été révélée. 60,24% de la superficie totale du secteur a
une densité inférieure à 6 arbres à l’hectare. La biomasse globale de la zone d’étude est 194 906 460 Kg (8 780,36 kg/ha) soit une
séquestration correspondante de 94 919 446,02 kg (4 279,04 kg/ha). L’utilisation des images LIDAR pourrait approfondir les
investigations pour des résultats plus probants.
Mots clés – Systèmes agroforestiers, arbre isolé, biomasse aérienne, télédétection, Sonsoro
Abstract – The quantitative and qualitative study of agroforestry systems that guarantee multiple ecosystem services has always been
carried out using traditional resource-consuming phytosociological inventory techniques. The agroforestry area was studied in the
district of Sonsoro in the north of Benin through the estimation of woody potential, characterization and estimation of the carbon
sequestered. OBIA classification of 2020 Google Earth images implemented in Ecognition 9.0 software was used to extract the crowns of
isolated trees. Allometric equations were used to determine the dendrometric parameters of isolated trees in the district's agroforestry
systems. Extraction of the crowns of isolated trees in agroforestry parks revealed 226,303 trees. The abundance of individuals of dbh
between 21 cm and 40 cm (38.14%), with a total height between 5 m and 10 m was revealed. 60.24% of the total area of the sector has a
density of less than 6 trees per hectare. The overall biomass of the study area is 194,906,460 Kg (8,780.36 kg/ha), with a corresponding
sequestration of 94,919,446.02 kg (4,279.04 kg/ha). The use of LIDAR images could deepen investigations for more conclusive results.
Keywords – Agroforestry systems, isolated trees, above-ground biomass, remote sensing, Sonsoro.
INTRODUCTION
Un paysage rural original de l’Afrique subsaharienne, les parcs agroforestiers constituent un mode d’utilisation des terres. C’est
un système qui garantit de multiples services écosystémiques ([1], [2]). Ce type de paysage de gestion durable des ressources
indigènes repose sur un fondement écologique qui se veut de garantir la biodiversité et précisément sa composante végétale ([3],
[4]). Ressource ligneuse en dehors de la forêt, « les arbres hors forêt », sont admis aujourd’hui comme ayant un rôle important
dans notre environnement grâce à leurs multiples fonctions : production de bois, préservation de la biodiversité, qualité
Corresponding Author: BAGUERE Orou N’gobi Fabrice 80
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paysagère…[5]. Système de diversification et de maintien de la production pour l’amélioration des conditions sociales,
économiques et environnementales des utilisateurs de la terre [6], les espaces agroforestiers sont confrontés de nos jours à une
transformation alarmante. Les transformations induites par les formes actuelles de mise en valeur sont très peu compatibles à la
préservation de leur intégrité. Les activités humaines ne cessent d’être la cause principale de sa dégradation ou destruction. La
diversité biologique et le nombre d’arbres de valeur écologique et sociale ne cessent de baisser sous l’action conjuguée de
l’accroissement démographique et les besoins croissants en terres agricoles et aussi en bois pour la fabrication des objets d’arts et
autres ([7], [3], [8], [9]).
En Afrique de l’Ouest et particulièrement au Bénin, plusieurs études ont été conduites sur l’évaluation et la caractérisation des
systèmes agroforestiers ([10], [11], [2], [9], [4], [12], [13]). Cependant, les techniques de caractérisation et d’évaluation
quantitative et qualitative des systèmes agroforestiers s’est toujours fait au moyen de techniques traditionnelles d’inventaire
phytosociologique sur le terrain selon la technique de Braun-Blanquet (1932), ou de Guinochet (1954). D’autres méthodes plus
récentes utilisent des images de haute résolution spatiale et spectrale et les techniques du SIG ( [14], [15], [16], [6], [17], [18],
[19]). Le présent travail se propose d’évaluer le potentiel ligneux, de caractériser le système agroforestier et afin d’estimer le
carbone séquestré.
I. MATERIEL ET METHODES
1.1. Secteur d’étude
L’arrondissement de Sonsoro (figure 1) est l’un des dix arrondissements de la Commune de Kandi. Situé à une vingtaine de
kilomètres du chef-lieu de la commune, il s’étend sur une superficie de 274 km². Il est compris entre 11° 1’ 18’’ et 11° 13’ 20’’ de
latitude nord et entre 2° 37’ 00’’ et 2°50’15’’de longitude est. Il est limitrophe avec la commune de Banikoara et celle de
Gogounou [20].
Figure 1. Situation de la zone d’étude
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L’arrondissement de Sonsoro jouit d’un climat de type soudanien caractérisé par deux saisons avec une pluviosité compris entre
776 mm et 1379 mm et une moyenne annuelle 1032 mm [21]. Le régime pluviométrique est unimodal avec une saison pluvieuse
de mai à octobre et une saison sèche de novembre à avril [21]. La température moyenne mensuelle tourne autour de 28,37°C avec
une valeur maximale de 39,29°C (avril) et une valeur minimale de 17,11°C (décembre). Sonsoro est traversé par Sansou et Darou
wonga qui sont les affluents de la rivière Alibori. Le secteur d’étude repose sur des sols ferrugineux tropicaux. L’arrondissement
est dominé par des mosaïques de champs et jachères parsemé de gros arbres tels que : le karité (Vitellaria paradoxa), le néré
(Parkia biglobosa), le baobab (Adansonia digitata), le tamarinier (Tamarindus indica), l’ébène (Diospyros mespiliformis) le Akée
(Blighia sapida) et diverses espèces plantées donnant un véritable parc arboré.
La population de l’arrondissement est passée de 6305 habitants à 22920 en 2013 [22]. Première source de revenu de la population
l’agriculture occupe presque toute la population avec un système de culture et des techniques culturales prédatrices d’espace par
les cultures céréalières (maïs, sorgho, mil et le riz), les racines et tubercules (manioc, igname et patate douce). Les cultures
industrielles ou de rente sont essentiellement dominées par le coton, le soja et l’arachide. Les cultures pérennes regroupent les
quelques rares plantations d’anacarde et de manguier [20]. L’élevage de volailles, bovins, d’ovins et de caprins constituent
seconde activité [20].
1.2. Données utilisées
La principale donnée utilisée dans ce travail est une image Google Earth de résolution 0,29 m (Maxar Technologies) obtenu via la
plateforme de l’application SASPlanet au format Tif en date de 19/12/2020. Les images sont composées de trois bandes : Red,
Green, Blue géoréférencées.
1.3. Matériel
Le logiciel eCognition 9.0 a été utilisé pour le traitement des images. En plus de cela, le logiciel ArcGis 10.6 et le tableur Excel
ont été utilisés pour effectuer les diverses opérations post-traitement d’image.
1.4. Traitement
1.4.1. Traitement d’image
Pour un traitement optimal et supportable par la capacité de l’ordinateur, l’image principale de la zone d’étude a été découpée en
onze sous-zones de 30 km². Chacune des images de taille réduite ont subi le même traitement. La classification d'images basée sur
des objets (OBIA) avec des algorithmes d'apprentissage automatique dans eCognition a été utilisée.
Segmentation d'image
La segmentation multi-résolution a été implantée dans le logiciel eCognition en utilisant la valeur 25 pour le paramètre d'échelle,
0,8 pour la création de formes et 0,5 pour le critère de compacité. Il faut rappeler qu’un petit échantillon d’image a été traité au
préalable pour pouvoir valider ces trois paramètres. Après, une segmentation de différence spectrale a été appliquée à l’image
segmentée pour regrouper les objets voisins selon la moyenne de leur valeur d’intensité.
Création de classe et de données d'entraînement pour la classification d'images basée sur les objets
Deux classes ont été définies, la classe arbre (couronnes) et la classe autres qui a regroupée tous les autres objets détectés sur
l’image.
Classification d'images segmentée
Deux paramètres ont été considérés dans la classification, il s’est agi de la moyenne et de déviation standard de la valeur des
couches (RGB).
1.4.2. Traitement post traitement d’image (vecteur)
Le post traitement d’image opéré dans ArcGIS a consisté à faire un filtrage en extrayant les polygones (couronnes d’arbre) qui ont
une superficie comprise entre 3,14 m² et 314,28 m². Cette classe correspond aux couronnes qui ont un diamètre supérieur à 2 m et
inférieur à 20 m. Cette extraction est faite pour réduire les bais liés au chevauchement des couronnes qui pourrait augmenter la
taille. En plus, les zones agglomérées, les zones de monticule, les galléries des cours d’eau et les couloirs qui ne sont pas cultivés
n’ont pas fait objet d’analyse dans le traitement.
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Potentiel Ligneux Et Capacite De Séquestration De Carbone De L’espace Agroforestier De L’arrondissement De Sonsoro, Benin
Des modèles d’équations allométriques ont été utilisés pour estimer le potentiel ligneux et la capacité de séquestration de carbone
des systèmes agroforestiers. En effet, une équation allométrique est une formule qui formalise de manière quantitative les
proportions entre hauteur et diamètre, entre taille du houppier et diamètre, entre biomasse et diamètre, obéissent à une règle qui
est la même pour tous les arbres vivants dans les mêmes conditions, du plus petit au plus gros [23]. Plusieurs équations
allométriques ont été développées depuis celles de [24], de [25] au plus récente de [26] en Afrique tropicale avec des prédicteurs
soit la hauteur ou le diamètre ou les deux à la fois. Elles sont développées selon les régions et les types de formation végétale. Par
la suite, vont naitre des équations allométriques locales avec l’utilisation de nouvelles technologies comme les principes de la
Télédétection et de la Photogrammétrie comme celle de [18].
Choix de l’équation allométrique
La région soudanienne du Nord Bénin, d’après plusieurs investigations [10], [27], [4]) est caractérisée par deux espèces (néré et
karité). Selon Natta et al. (2012) le Vitellaria paradoxa (karité) représente 76 % des ligneux épargnés dans les champs et jachères
et les parcs agroforestiers. Référence [4] sur la base de mesure de terrain et de drone sur le Vitellaria paradoxa ont mis sur pieds
une équation allométrique pour une évaluation rapide des stocks de carbone forestier. En effet, cette équation de régression met en
relation la hauteur et la surface houppier mesurée :
ln(DBH) =1,85019+0,4683ln (SH) Équation 1
DBH= diamètre à hauteur de poitrine d’homme ; SH= surface houppier
N’ayant pas utilisé des données de Modèle Numérique de Surface et de Terrain pour pouvoir calculer la hauteur totale des arbres,
nous ne disposons que la surface du houppier (SH). Avec cette équation qui met en relation la hauteur et la surface houppier
mesurée par déduction il a été procéder au calcul des autres paramètres dendrométriques (Diamètre, Hauteur total).
Diamètre des arbres
De l’équation 1 il a été déduit le Diamètre (DBH) :
DBH= exp^ (1,85019 + 0,4683 ln(SH) Équation 2
avec DBH= diamètre à hauteur de poitrine d’homme ; SH= surface houppier et exp=exponentiel
Hauteur des arbres
Toujours [4] ont pu mettre en relation le diamètre à hauteur de poitrine d’homme (DBH) et la hauteur mesurée par drone (H)
traduite par l’équation suivante :
ln(DBH)=1,27769+1,1430 ln (H) Équation 3
avec DBH= diamètre à hauteur de poitrine d’homme ; H=hauteur et exp=exponentiel
De l’équation 3 par déduction on peut écrire
H = exp^ ((ln(DBH) – 1,27769) / 1,1430) Équation 4
avec DBH= diamètre à hauteur de poitrine d’homme ; H=hauteur et exp=exponentiel
Estimation du potentiel du carbone séquestré
Pour rester dans la même logique d’analyse, la formule allométrique mise en place par [28] dans les écosystèmes de savane en
zone soudanienne du Burkina Faso a été utilisée :
ln(𝑨𝑮𝑩) = ln(𝒂) + 𝒃× ln(𝑿) Équation 5
où ln(a)= -3,05 ; b=2,66 ; X= diamètre à hauteur de poitrine d’homme, AGB=Aboveground Biomass
La biomasse aérienne est alors :
AGB= exp (-3,05 + 2,66 lnX) Équation 6
AGB=Aboveground Biomass, avec X= diamètre à hauteur de poitrine d’homme
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Ensuite, de la biomasse aérienne le stock de carbone a été déterminé en appliquant le facteur de conversion établi par [29] utiliser
par d’autres auteurs [30]. Il est traduit par l’équation suivante :
C séq=ABG*0,487 Équation 7
La spatialisation du carbone séquestré est faite par interpolation IDW des valeurs du carbone séquestré calculer pour chaque arbre
isolé.
II. RESULTATS
2.1. Potentiel ligneux et caractérisation des arbres isolés du système agroforestier
2.1.1. Potentiel ligneux
L’extraction de la couronne des arbres de diamètre comprise entre 2 m et 20 m a permis de dénombrer environ 226 303 arbres
isolés sur l’ensemble de la zone d’étude. La figure 2 présente le potentiel ligneux des espaces agroforestiers de l’arrondissement à
travers la mise en exergue de la densité des arbres isolés.
Figure 2. Potentialisé ligneuse de l’arrondissement
L’observation de la figure 2 montre qu’une grande partie de la zone d’étude est caractérisée par une couverture d’arbre isolé de
densité comprise entre 0 et 5 à l’hectare soit 33,23 %. Par contre, les zones où la densité est supérieure à 28 arbres hectare sont
très peu représentées soit environ 3,54 %. Cela traduit que les espaces agroforestiers de l’arrondissement sont pauvres en ligneux.
2.1.2. Taille des couronnes (houppier) des arbres isolés
La classification a permis d’isoler les arbres et de pouvoir déduire leur diamètre à partir de la superficie de leur couronne. La
figure 3 présente le diamètre des houppiers des arbres isolés cartographiés dans l’ensemble de l’arrondissement.
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120000
100000
Nombre arbre isolé
80000
60000
40000
20000
0
2-5 6- 10 11 - 15 16 - 20
Diamètre de houppier
Figure 2. Diamètre des houppiers des arbres isolés
L’examen de la figure 3 montre que le nombre d’arbre isolé à une tendance régressive avec l’évolution du diamètre du houppier.
Les petits arbres ou recrus de ligneux de diamètre de houppier comprise entre 2 m et 5 m sont plus abondants soit 47,97 %.
Ensuite, viennent les arbres à couronne moyenne comprise entre 5 m et 10 m avec une proportion de 40,65 %. Le reste (11,37 %)
est constitué d’arbres isolés de houppier de diamètre supérieur à 10 mètre.
2.1.3. Diamètre à hauteur de poitrine d’homme (DBH) des arbres isolés
La relation diamètre de houppier et sa superficie a permis de déterminer le diamètre à hauteur de de poitrine d’homme des arbres.
La figure 4 présente la structure en diamètre des arbres isolés cartographiés.
100000
80000
Nombre arbre isolé
60000
40000
20000
0
10 - 20 21 - 40 41 - 60 61 - 80 > 80
DBH en cm
Figure 4. Diamètre à hauteur de poitrine d’homme des arbres isolés
La structure diamétrique des arbres montre une décroissance des effectifs en passant des classes inférieures vers les classes
supérieures à l’exception de la classe inférieure ou égale à 20 cm de dbh (Figure 4). Cependant, la classe de dbh comprise entre 21
cm et 40 cm sont les plus abondants (38,14 %). Ceci traduit l’absence de renouvellement du peuplement. La faible présence
d’individus de gros diamètre indique que le milieu est fortement anthropisé.
2.1.4. Hauteur totale des arbres isolés
De la même manière, la mise en relation du diamètre à hauteur de poitrine d’homme des arbres avec les hauteurs a permis
d’obtenir la figure 5 des classes de hauteur suivante.
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140000
120000
Nombre arbre isolé
100000
80000
60000
40000
20000
0
5-10 11 - 15 > 15
Classe de Hauteur totale en m
Figure 5. Classe de hauteur des arbres isolés
La figure 5 montre que la structure en hauteur des arbres isolés de l’arrondissement est dominée par des arbres ayant une hauteur
totale comprise entre 5 m et 10 m. Cette classe de hauteur représente 58,26 % contre respectivement 40,22 % et 1,50 % pour la
classe de hauteur comprise entre 11 m et 14 m de hauteur et celle supérieure à 15 m de hauteur. La hauteur moyenne est de 11, 26
m.
2.2. Séquestration de carbone des espaces agroforestiers
Malgré cette faible abondance d’arbre dans les espaces agroforestier de l’arrondissement, les quelque ligneux qui y peuplent
constituent un puits de carbone non négligeable dans le contexte actuel d’émission additionnelle de gaz à effet de serre. Le tableau
suivant présente la quantité de de biomasse aérienne (AGB) et celle de carbone aérien séquestré en kilogramme par classe de
diamètre à hauteur de poitrine d’homme.
Tableau I. Estimation de la biomasse aérienne et du carbone séquestré
AGB en Kg C Séquestré
Classe de DBH Quantité Moyenne Kg.ha -1 Quantité Moyenne Kg.ha -1
≤ 20 7963259,34 70,88 - 3878107,297 34,52 -
] 20 - 40] 52727078,41 435,70 - 25678087,18 212,19 -
] 40 - 60] 72286911,61 1522,28 - 35203725,96 741,35 -
] 60 - 80] 45611000,09 3668,84 - 22212557,04 1786,72 -
> 80 16318210,55 6816,30 - 7946968,538 3319,54 -
Total général 194 906 460 8 780,36 94 919 446,02 4 276,04
AGB: Aboveground Biomass C: Carbone
De ce tableau I il ressort que la biomasse globale de l’ensemble des espaces agroforestiers de la zone d’étude est 194 906 460 Kg
soit une séquestration correspondante de 94 919 446,02 kg. En moyenne la biomasse aérienne est d’ordre de 8 780,36 kg à
l’hectare pour une quantité correspondante de carbone aérien séquestré égale à 4 279,04 kg. La quantité de biomasse et celle de
carbone séquestrée sont spatialement traduite par les figures 6 et 7.
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Figure 6 Biomasse aérienne (ABG) des arbres isolés
La carte de la figure 6 montre que la grande partie de la zone d’étude est caractérisée par une faible quantité de biomasse arienne.
La figure 7 suivante montre la spatialisation du carbone correspondante de la biomasse aérienne.
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Figure7. Carbone séquestré des arbres isolés
L’analyse de la figure 17 révèle qu’une grande partie de la zone d’étude à une capacité de séquestration de carbone comprise entre
13,16 Kg et 256,60 Kg de carbone. Par contre, les zones à forte capacité de séquestration sont insignifiantes sur l’ensemble de la
zone d’étude.
III. DISCUSSION
3.1. Potentiel ligneux et caractérisation des arbres isolés du système agroforestier
La relation entre la surface du houppier et les autres paramètres dendrométrique (diamètre à hauteur de poitrine d’homme et
hauteur) grâce aux équations allométriques mise en place par [18] a abouti à un résultat concluant qui sont similaires à ceux
obtenus dans la région soudanienne par d’autres études. De tendance régressive avec l’évolution du diamètre du houppier, les
arbres isolés de diamètre de houppier comprise entre 2 m et 5 m sont plus abondants soit 47,97 % suivi de ceux comprise entre 5
m et 10 m avec une proportion de 40,65 %. Ces résultats corroborent ceux de [31] qui dans la savane guinéenne nigériane chez le
Vitellaria paradoxa C. F. Gaertn trouvait les diamètres minimale et maximale des couronnes respectivement de 7,70 et 16,60 m.
Les résultats se rapprochent malgré que notre échantillon n’est pas mono-spécifique. Quant à la structure diamétrique des arbres,
la classe de dbh comprise entre 21 cm et 40 cm sont les plus abondants (38,14 %) ce qui rejoint aussi les résultats de [31] et de
[32]. Ces résultats sont aussi similaires à ceux de [33] qui dans les formations post culturales des écosystèmes forestiers de Monts
Kouffé à obtenue un grand nombre d’individu de diamètre comprise entre 10 et 34 cm. Pour la hauteur totale des arbres isolés, sa
moyenne est de 11,26 m ce qui est un peu éloigner de celle de [31]) de 14,27 m chez le Vitellaria paradoxa C. F. Gaertn. Cette
différence pour être due de la mixité des espèces dans notre cas. La densité des arbres isolés dans les parcs agroforestiers de
l’arrondissement est de l’ordre de 21,21 arbres à l’hectare valeur similaires celle de [34] au Niger, et de [35] au sud Bénin. Les
parcelles (1 ha) les plus arborées qui ne représentent que 0,58 % de l’ensemble de la zone d’étude n’ont excédé 48 arbres. Cela
corrobore les résultats de Toko Mouhamadou, (2014) qui dans les formations post culturales des écosystèmes forestiers de Monts
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Potentiel Ligneux Et Capacite De Séquestration De Carbone De L’espace Agroforestier De L’arrondissement De Sonsoro, Benin
Kouffé à obtenue une densité globale qui n’a pas excédé 40 arbres/ha. Cependant, [36] dans les champs des écosystèmes de Wari-
Maro au Centre-Bénin ont été dénombré 36 arbres à l’hectare.
3.2. Séquestration de carbone des espaces agroforestiers
La quantité de biomasse aérienne des arbres des systèmes agroforestiers ainsi que le carbone équivalent séquestré ont été évalué.
La biomasse aérienne moyenne est de 8,78 t/ha pour un carbone stocké équivalent de 4,27t/ha. Ce résultat concorde avec les
travaux de [37] qui estiment la biomasse aérienne moyenne à 5 t/ha pour un équivalent carbone de 2,5 t/ha. Les résultats obtenus
sont se rapprochent de ceux de [7] qui ont trouvé un stock de carbone de 5,046 t C/ha dans la biomasse aérienne d’un parc à karité
du Nord-Cameroun. Par contre, cette valeur est un peu éloignée celle obtenue (20,17 t/ha) par [11]. Cette différence pourrait être
expliquée par le fait que notre secteur est beaucoup plus soumis aux pressions anthropiques. En effet, le secteur d’étude fait partie
de la deuxième commune productrice du Coton où pour le bois de chauffage les femmes font recours aux espèces des systèmes
agroforestiers.
IV. CONCLUSION
Une contribution à la caractérisation des espaces agroforestiers de l’arrondissement de Sonsoro, ce travail à prouver comment à
partir de la mobilisation d’images Google Earth et de différents outils d’analyse d’images, il était possible d’élaborer une
cartographie des peuplements ligneux à l’échelle d’un terroir agroforestier. L’approche méthodologique a permis de dénombrer
sur l’ensemble du secteur d’étude environ 226 303 arbres. Les arbres des systèmes agroforestiers de l’arrondissement sont
marqués par l´abondance des individus de dbh comprise entre 21 cm et 40 cm (38,14 %). Quant à la hauteur, elle affiche des
individus ayant une hauteur totale comprise entre 5 m et 10 m. Cette classe de hauteur représente 58,26 %. L´analyse quantitative
de la biomasse aérienne du secteur d´étude a montré que la biomasse globale de l’ensemble des espaces agroforestiers de la zone
d’étude est 194 906 460 Kg pour une séquestration correspondante de 94 919 446,02 kg. La biomasse moyenne aérienne est
d’ordre de 8 780,36 kg à l’hectare pour une quantité correspondante de carbone aérien séquestré égale à 4 279,04 kg. L’analyse de
la densité de recouvrement en arbres des systèmes agroforestiers étant très alarmante (densité inférieure à 6 arbres à l’hectare
égale 60,24 %) il urge de promouvoir dans le secteur d’étude la Régénération Naturelle Assistée pour garantir l’équilibre
écologique, environnemental, social et économique.
REFERENCES
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