[go: up one dir, main page]

0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
17 vues11 pages

Vigipharmamiens Fevrier Mars 2022

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1/ 11

FEVRIER - MARS 2022

SOMMAIRE
I-INFORMATIONS DE L’ANSM, DES AUTRES AGENCES DU
MÉDICAMENT, DE LA HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ ET DE
L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE 2
A- Mise en garde sur les risques liés à l’utilisation détournée de la cyproheptadine
(Périactine®) 2
CENTRE RÉGIONAL DE
PHARMACOVIGILANCE B- Une erreur médicamenteuse à éviter : le décongestionnant nasal Balsolène® ne
CHU Amiens Picardie Site Sud doit pas être pris par voie orale 2
1 rond-point du professeur
C- Rappel du risque d’insuffisance rénale aiguë associé à l’administration
Christian Cabrol
d’immunoglobulines intraveineuses et des mesures de prévention vis-à-vis de ce
80054 AMIENS CEDEX 1
risque 2
Tél : 03 22 08 70 96
03 22 08 70 92 D- Risque d’atteintes hépatiques graves avec la cladribine 10 mg (Mavenclad®) 3
Fax : 03 22 08 70 95
E- Troubles du rythme cardiaque sous donépézil (Aricept® …) 3
pharmacovigilance@chu-
amiens.fr F- Risque de thrombose (dont infarctus cérébral) après arrêt d’un traitement par
anagrélide (Xagrid® …) 4
Rédacteur en chef
Pr. M. Andréjak G- Mise en garde par la FDA sur le risque de problèmes dentaires avec la
buprénorphine sublinguale 4
Ont également participé à ce
H- Vaccins vivants et nourrissons exposés in utero ou lors de l’allaitement à
numéro :
l’infliximab 4
K. Masmoudi
M.H. Al Balkhi
II- RISQUE MAJORÉ D’HÉMORRAGIES INTRACRÂNIENNES EN
B. Batteux
CAS D’ASSOCIATIONS ANTIDÉPRESSEURS-AINS 5
Y. Bennis
V. Gras III- SUIVI DES EFFETS INDÉSIRABLES POTENTIELLEMENT
S. Laville ASSOCIÉS A LA VACCINATION ANTI-COVID-19 5
A.S. Lemaire-Hurtel
J. Moragny IV- ANTIPSYCHOTIQUES ET RISQUE DE CANCER DU SEIN 7
P. Pecquet
A. Toumi REFLETS DE LA LITTERATURE 9

La revue VIGIPHARMAMIENS
est élaborée sans financement
externe et sans conflit
d’intérêt.

Les anciens numéros et une


fiche de déclaration sont dis-
ponibles sur notre site web :
http://www.chu-
amiens.fr/professionnels/prof
essionnels-de-sante/centre-
regional-de- Rappel : Le médecin, le chirurgien-dentiste, la sage-femme ou le pharmacien ayant constaté
pharmacovigilance-amiens un effet indésirable doit en faire la déclaration au Centre Régional de Pharmacovigilance, Les
autres professionnels de santé, les patients et les associations agréées de patients peuvent
Reflets de la littérature :
également déclarer (Article R5121-161 du CSP).
https://www.zotero.org/vigip
harmamiens/items Portail commun de signalement : http://signalement-sante.gouv.fr
I-INFORMATIONS DE L’ANSM, DES AUTRES AGENCES DU MÉDICAMENT, DE LA HAUTE
AUTORITÉ DE SANTÉ ET DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE

A- Mise en garde sur les risques liés à ANSM Informations aux pharmaciens d’officine.
l’utilisation détournée de la cyproheptadine Décongestionnant nasal Balsolène : attention aux
(Périactine®) erreurs d’administration. 7 février 2022.
La cyproheptadine est une phénothiazine anti hi- C- Rappel du risque d’insuffisance rénale aiguë
taminique H1 à prescription facultative indiquée associé à l’administration d’immunoglobulines
dans le traitement symptomatique de manifesta- intraveineuses et des mesures de prévention
tions allergiques (rhinites, conjonctivite, derma- vis-à-vis de ce risque
toses prurigineuses…). Une utilisation détournée en
Les immunoglobulines intraveineuses (IgIV) poly-
est fait (avec communication sur les réseaux so-
valentes d’origine humaine sont de plus en plus
ciaux) pour obtenir une prise de poids (effet orexi-
utilisées dans le traitement de pathologies faisant
gène à des fins esthétiques). Des effets indésirables
intervenir un dysfonctionnement immunitaire. Leur
peuvent résulter de cette utilisation : effets cen-
toxicité rénale potentielle est évoquée depuis le
traux (baisse de vigilance, somnolence), effets anti-
début des années 1990. Le CRPV d’Amiens avait
cholinergiques (constipation, dysurie et retention
publié à ce sujet 2 articles en 1996 puis 1999, d’une
urinaire, mydriase, palpitations). Une information à
part sur une série de 4 cas et d’autre part d’une
ce sujet est adressée aux pharmaciens d’officine
analyse de la base nationale de pharmacovigilance
pour le rappel de l’indication approuvée pour ce
(1, 2). A l’époque, le rôle d’un mécanisme « hype-
médicament et les risques liés à son utilisation.
roncotique » dont témoigne la vacuolisation des
ANSM. Périactine 4 mg (cyproheptadine) : risques cellules tubulaires rénales, était considéré comme
liés à l’utilisation non conforme orexigène à des fins vraisemblable avec un risque nettement plus im-
esthétiques 20.01.2022. portant pour les IgIV utilisées dans des solutions
contenant du saccharose comme stabilisant, dont le
B- Une erreur médicamenteuse à éviter : le dé-
pouvoir osmotique est supérieur à celui d’autres
congestionnant nasal Balsolène® ne doit pas
stabilisants glucidiques (maltose ou glucose).
être pris par voie orale
Des utilisations du médicament à prescription fa- En raison de signalements récents de cas
cultative (et non remboursable) de Balsolène (huile d’insuffisance rénale aiguë associés à l’utilisation de
essentielle d’eucalyptus et de niaouli, lévomenthol Tégéline® qui contient 100 mg/ml de saccharose,
et benjoin du Laos) par voie orale (comme un sirop) l’ANSM rappelle les mesures qui doivent permettre
et non par inhalation par fumigation, ont été signa- de réduire le risque d’insuffisance rénale aiguë (3) :
lées avec survenue d’effets indésirables de type - Rechercher l’existence de facteurs de
irritations oropharyngées et gastralgies. risque (diabète, hypovolémie par
Le Balsolène est utilisé comme décongestion- exemple associée à un traitement diuré-
nant lors d’affections respiratoires banales (rhumes, tique, surpoids pouvant être à l’origine
rhinites, rhinopharyngites) et souvent utilisé en d’une dose excessive, HTA, prise conco-
même temps qu’un sirop anti-tussif. mitante de médicaments néphro-
toxiques, âge > 65 ans). Chez ces pa-
Il est de ce fait demandé par l’ANSM et les labora- tients, privilégier l’utilisation de spécia-
toires Cooper de bien préciser aux patients, lors de lités ne contenant pas de saccharose.
la délivrance de ce médicament, son mode - Dose minimale efficace en réduisant au-
d’administration (inhalation des vapeurs obtenues tant que possible le débit de perfusion si
en le versant dans de l’eau très chaude). La mention l’utilisation d’une autre IgIV (sans sac-
« ne pas avaler » sera par ailleurs rendue plus vi- charose) n’est pas possible.
sible sur le conditionnement.
ANSM. Lettre aux professionnels de santé : Chez tous les patients, il convient avant tout trai-
BALSOLENE® Solution pour inhalation par fumiga- tement de s’assurer de leur état d’hydratation (pour
tion : rappeler aux patients le mode d’administration les hydrater si nécessaire), d’évaluer leur fonction
par fumigation en raison du risque d’erreur médi- rénale et de les informer de ce risque en leur de-
camenteuse. Janvier 2022. mandant de signaler dès leur survenue tout signe
pouvant évoquer une atteinte rénale (oligurie, hé-
maturie). Il convient alors de rechercher
l’apparition d’une protéinurie ou d’une dégradation

2
de la fonction rénale et d’interrompre le traitement ANSM. Lettre aux professionnels de santé.
par Tégéline® en cas d’insuffisance rénale (laquelle MAVENCLAD® 10 mg comprimés (cladribine) :
est réversible en quelques jours à 4 semaines). risque d’atteintes hépatiques graves et nouvelles
recommandations sur le contrôle de la fonction
La Sandoglobuline®, autre IgIV qui contenait du
hépatique. 14 février 2022.
saccharose, n’est plus commercialisée depuis 2012.
E- Troubles du rythme cardiaque sous donépézil
(1) Decocq G, De Cagny B, Andréjak M, Desablens
(Aricept® …)
B. Insuffisance rénale aiguë secondaire à
l’administration d’immunoglobulines intravei- Une lettre aux professionnels de santé fait état
neuses. Quatre observations et revue de la litté- d’une mise à jour du résumé des caractéristiques du
rature. Thérapie 1996 ; 51 : 516-526. produit du donépézil (Aricept®, …) avec l’ajout de
mises en garde concernant non seulement des
(2) Gras V, Andréjak M, Decocq G. Acute renal fai- troubles de la conduction auriculo ventriculaire qui
lure associated with intravenous immunoglobulins. s’expliquent par le mécanisme d’action de ce médi-
Pharmacoépidémiol Drug Saf 1999 ; 8 : s73-s78. cament (inhibition de la cholinestérase renforçant
l’activité parasympathique), mais également un
(3) ANSM. Tégéline 50 mg/ml, immunoglobuline risque d’allongement de l’intervalle QTc et de tor-
humaine normale (IV) poudre et solvant pour sades de pointes. Cet ajout fait suite à des signale-
solution pour perfusion : information sur le ments de pharmacovigilance.
risque d’insuffisance rénale. 28.01.2022.
Des précautions s’imposent plus particulièrement
en cas :
D- Risque d’atteintes hépatiques graves avec la
cladribine 10 mg (Mavenclad®) - d’antécédents familiaux de torsades de
pointes
La cladribine (Mavenclad®) comprimés à 10 mg a
- d’allongement de l’intervalle QTc
une indication thérapeutique dans les formes très
- de traitements associés connus pour al-
actives de sclérose en plaques (SEP) récurrente. Ce
longer la QTc
médicament est un analogue nucléosidique de la
- de pathologie cardiaque préexistante
désoxyadénosine qui agit au niveau des lympho-
(dont insuffisance cardiaque non com-
cytes où il va interrompre la cascade immunitaire
pensée, infarctus récent du myocarde,
impliquée dans la SEP en provoquant l’apoptose des
bradyarythmies, d’hypokaliémie et/ou
lymphocytes. Ses principaux effets sont liés à la
d’hypomagnésémie.
lymphopénie et à la diminution des défenses im-
munitaires de l’organisme. Des cas d’atteintes hépa-
Une surveillance ECG est recommandée dans
tiques dont certaines sévères (avec plusieurs évolu-
toutes ces situations.
tions fatales) ont été rapportés. Ce risque a été éva-
lué et il a été conclu que, le plus souvent, l’atteinte Il est à noter que les cas d’allongement du QTc et
hépatique était associée à des symptômes cliniques des torsades ont fait l’objet de quelques (rares)
légers. Cependant, dans quelques cas, l’élévation publications. Une évaluation des cas publiés (Ma-
des transaminases était > 1000 UI/L, éventuelle- lone et al, QT interval-prolongation and torsades de
ment avec ictère. Le délai de survenue est variable, pointes with donepezil, rivastigmine and galenta-
le plus souvent dans les 8 semaines qui suivent le mine Ther Adv Drug Saf 2020). Dans cette revue de
premier cycle de traitement. la littérature, sont rapportés 10 cas d’allongement
du QT (dont 5 avec torsades de pointes), 2
Il est demandé au prescripteur (mise à jour du RCP
d’allongement du QT avec la galantamine (Rémi-
en cours) de :
nyl®, …) et 1 avec la rivastigmine (Exélon®, …),
- Rechercher l’existence dans les antécé- autres inhibiteurs de cholinestérase indiqués dans
dents du patient de troubles hépatiques la maladie d’Alzheimer dans ses formes légères à
ou de survenue d’atteintes hépatiques modérément sévères. Pour ces deux derniers anti-
médicamenteuses. cholinestérasiques, il n’a pas été publié de cas de
- Vérifier le niveau de transaminases, torsade de pointes.
phosphatases alcalines, bilirubinémie
ANSM. Lettre aux professionnels de santé. Spéciali-
avant la mise en route du traitement en
tés à base de donépézil (Aricept® et génériques).
année 1 et 2 et pendant le traitement.
Mise à jour de l’information produit concernant les
- Sensibiliser les patients à la nécessité de
troubles de conduction cardiaque, incluant
contacter leur médecin en cas
l’allongement de l’intervalle QTc et les torsades de
d’apparition de symptômes dont bien
points. 3 mars 2022.
entendu l’ictère.

3
F- Risque de thrombose (dont infarctus céré- US Food & Drug Administration (FDA), FDA warms
bral) après arrêt d’un traitement par anagrélide about dental problems with buprenorphine medi-
(Xagrid® …) cines dissolved in the mouth to treat opioid use
L’anagrélide est un inhibiteur de l’AMP cyclique disorder and pain. Internet Document : 18 Jan 2022.
phosphodiestérase III (qui agit en retardant la ma- Available from : URL :
turation des mégacaryocytes). Ce médicament est https://www.fda.gov/drugs/drug-safety-and-
indiqué dans le traitement des thrombocytémies availability/fda-warns-about-dental-problems-
essentielles en deuxième intention. 15 événements buprenorphine-medicines-dissolved-mouth-treat-
thrombotiques y compris des infarctus cérébraux opioid-use-disorder
ont été rapportés après arrêt récent du traitement
(associés à une élévation du taux de plaquettes, H- Vaccins vivants et nourrissons exposés in
laquelle survient dans les 4 jours de l’arrêt du trai- utero ou lors de l’allaitement à l’infliximab
tement pour revenir ensuite aux valeurs de base). L’infliximab (Remicade®, Flixabi®, Inflectra®,
Remsima® et Zessly®) est un anti-TNFα ayant des
Le RCP de l’anagrélide va inclure la nécessité
indications dans la polyarthrite rhumatoïde, le
d’éviter un arrêt brutal du traitement. Si celui-ci est
rhumatisme psoriasique et la spondylarthrite anky-
arrêté, il faudra surveiller étroitement la numéra-
losante, le psoriasis en plaques, la maladie de Crohn
tion plaquettaire et indiquer aux patients les symp-
et la rectocolite hémorragique. A noter un risque
tômes évocateurs de complications thrombotiques
potentiel d’infection clinique après vaccins vivants.
justifiant une consultation immédiate.
Une lettre aux professionnels de santé vient d’être
ANSM. Lettre aux professionnels de snaté. Anagré-
diffusée par l’ANSM à propos du risque d’infections
lide (Xagrid® et génériques) : risque de thrombose
disséminées sévères chez les nourrissons ayant été
incluant un infarctus cérébral en cas d’arrêt brutal
exposés in utero, des cas ayant été rapportés avec le
du traitement. 22 février 2022.
BCG. Par ailleurs, le passage transplacentaire de la
G- Mise en garde par la FDA sur le risque de molécule a été démontrée avec des taux pouvant
problèmes dentaires avec la buprénorphine être détectables jusqu’à 12 mois après la naissance
sublinguale et pouvant être responsables de réponses immuni-
Le chlorhydrate de buprénorphine (agoniste- taires anormales.
antagoniste morphinique) en comprimés sublin- Pour ces raisons, les vaccins vivants ne doivent pas
guaux est essentiellement indiquée pour le sevrage être administrés aux nourrissons dont la mère a été
aux opiacés seul ou en association à la naloxone traitée par infliximab pendant sa grossesse. Il est
(Subutex®, Suboxone®, …) ou comme analgésique précisé cependant qu’en cas de bénéfice réel atten-
pour certaines douleurs intenses post-opératoires, du pour le nourrisson, une telle vaccination peut
néoplasiques (Temgésic®,…). être envisagée après avoir vérifié que les taux sé-
La FDA a diffusé une information sur le risque de riques d’infliximab sont indétectables chez le nour-
problèmes dentaires pouvant résulter de risson ou si l’administration de l’anti-TNFα a été
l’utilisation des médicaments contenant de la bu- limitée au 1er trimestre de la grossesse.
prénorphine à dissoudre sous la langue (caries den- L’administration de vaccins vivants chez des nour-
taires, infections buccales, fractures voire pertes de rissons allaités lorsque la mère est traitée par in-
dents pouvant survenir même en l’absence fliximab n’est pas recommandée (passage dans la
d’antécédent de problèmes dentaires) tout en indi- lait démontré) même si l’anti-TNFα est largement
quant que ces risques étaient limités par rapport dégradé dans le tube digestif. La vérification de taux
aux bénéfices attendus de ces médicaments. indétectables chez le nourrisson peut cependant
La pharmacovigilance américaine (FAERS) a en être proposée.
effet enregistré 305 cas de tels problèmes dentaires ANSM. Infliximab : différer l’utilisation des vaccins
lors de la prise de comprimés sub-linguaux à base vivants chez les nourrissons exposés in utero ou
de buprénorphine, dont 131 classés graves. pendant l’allaitement. Lettre aux professionnels de
Il est recommandé par la FDA de se renseigner santé.
avant la prescription de buprénorphine sur
d’éventuels antécédents bucco-dentaires et de
prendre des précautions telles que le rinçage des
dents et des gencives après dissolution complète
obtenue en 5 à 10 minutes du médicament.

4
II- RISQUE MAJORÉ D’HÉMORRAGIES INTRACRÂNIENNES EN CAS D’ASSOCIATIONS
ANTIDÉPRESSEURS-AINS

Il a été clairement mis en évidence une augmenta- Ce résultat est à considérer avec prudence étant
tion du risque d’hémorragie digestive en cas donné le faible nombre de patients sous coxibs dans
d’association antidépresseur-AINS. Les données cette étude. Cette différence est cependant attendue
concernant un risque majoré d’hémorragie intra- du fait que ces AINS sélectifs de COX2 n’ont pas
crânienne étaient jusque maintenant limitées à une d’effet sur la COX1 (responsable d’une inhibition de
évaluation réalisée en Corée sur la base de données synthèse du thromboxane par les plaquettes à
de l’assurance-maladie de ce pays qui rapportait un l’origine du risque hémorragique des AINS).
risque majoré de 60 % lorsque l’antidépresseur
L’analyse par type d’antidépresseurs montre que
était introduit chez un patient déjà sous AINS (cf
toutes les classes de ces médicaments sont concer-
VigipharmAmiens de janvier 2017).
nées par ce risque, en particulier sans différence
La présente étude s’est basée sur la base de don- entre antidépresseurs inhibiteurs sélectifs ou non
nées de l’assurance maladie de Taïwan (qui porte de la recapture de sérotonine.
sur 99 % des 23 millions de personnes résidant
Au total, éviter lorsque cela est possible la prise
dans ce pays). Il est retrouvé dans cette étude une
d’AINS chez les patients sous traitement antidé-
majoration de 50 % du risque de survenue d’une
presseurs (préférer les coxibs ? en connaissant leur
hémorragie intracrânienne 1 à 30 jours après in-
risque de favoriser la survenue d’infarctus du myo-
troduction d’un traitement AINS chez des patients
carde et d’AVC ischémique).
préalablement traités par antidépresseurs. Ce
risque est retrouvé significatif chez les patients Hou PC et coll. Risk of intracranial hemorrhage
sous AINS classiques (inhibant à la fois les cy- with concomitant use of antidepressant and non
clooxygénases 1 et 2) mais n’a pas été retrouvé avec steroidal anti-inflammatory drugs : a nested case-
les inhibiteurs sélectifs de COX2 (coxibs). control study. Ann Pharmacotherapy 2021 ; 55 :
941-8.

III- SUIVI DES EFFETS INDÉSIRABLES POTENTIELLEMENT ASSOCIÉS A LA VACCINATION


ANTI-COVID-19

Un signal concernant d’éventuels troubles mens- D’après une évaluation du groupement d’intérêt
truels associés aux vaccins anti-covid-19 a été en- scientifique EPI-PHARE (CNAM et ANSM), au 6 jan-
visagé mais est actuellement non établi. Celui-ci a vier 2022 près de 30 % des femmes enceintes
été soulevé par la pharmacovigilance néerlandaise n’avaient reçu aucune dose de vaccin anti-covid-19
(1). Celle-ci a enregistré 17 735 cas de troubles et 39,4 % n’avaient pas reçu 2 doses (2). La vaccina-
menstruels sous la forme d’aménorrhée, dysménor- tion est cependant hautement recommandée en cas
rhée avec règles abondantes, oligoménorrhée mais de grossesse dans la mesure où cette dernière cons-
également sous la forme de saignements post- titue et/ou met à un risque de forme sévère de Co-
ménopausiques. Le PRAC (Commission Européenne vid-19. Les données sont pourtant rassurantes
de Pharmacovigilance) a mis en route une évalua- quant à la sécurité des vaccins comme l’a confirmé
tion de cet éventuel risque dont la relation éven- récemment l’Agence Européenne du Médicament
tuelle avec la vaccination anti-Covid-19 reste à éta- (EMA) (3) à partir d’une évaluation ayant porté sur
blir, ceci d’autant plus que les troubles menstruels 65 000 grossesses associées à une administration
sont très fréquents et peuvent survenir dans un du vaccin à ARN messager (vaccins Comirnaty® ou
grand nombre de situations ou pathologies ainsi Spikevax®) quelque soit le moment
qu’en cas de stress ou de fatigue. Les notifications d’administration du vaccin par rapport au déroule-
de troubles menstruels rapportés aux CRPV français ment de la grossesse. Il n’a pas été retrouvé de ma-
font actuellement toujours l’objet d’une surveillance joration du risque de complications que ce soit
attentive. d’avortements spontanés, de naissances prématu-
Quelques données récentes concernant la vaccina- rés, d’anomalies fœtales ou néonatales. Seuls ont
tion des femmes enceintes. été observés (comme en dehors de la grossesse),
des cas de douleurs au point d’injection, des cépha-

5
lées, des sensations de fatigue et des douleurs mus- une injection d’adrénaline). Les revaccinations ont
culaires passagères. été réalisées sous le contrôle d’un allergologue et
ont utilisé le même vaccin que lors de la 1ère injec-
Tout récemment, une étude a été réalisée en Israel tion. Dans 99,84 % des cas (1 360/1 366) les réad-
portant de façon exhaustive sur l’ensemble des ministrations ont globalement été bien tolérées,
naissances dans ce pays entre mars et septembre avec dans 232 cas (13,65 %) seulement des symp-
2021, d’enfants exposés in utero à un vaccin anti- tômes légers, non graves. Les cas de réactions
Covid-19 à ARN messager (4). Pendant cette pé- graves immédiates ont eu une évolution rapide-
riode, 24 288 nouveau-nés ont été inclus pour ment favorable (avec dans 5 des 6 cas, une injection
l’étude dont 16 697 exposés in utero (dont 2 134 d’adrénaline). D’après ces résultats, une réinjection
lors du 1er trimestre, 9 364 du 2ème et 5 199 du 3ème). du même vaccin semble possible après un épisode
Aucune différence n’était retrouvée quel que soit le initial allergique, à la condition que celle-ci soit réa-
moment de la vaccination entre les mères vaccinées lisée en milieu médical avec possiblité de prise en
et celles n’ayant pas reçu de vaccin pendant la gros- charge d’une réaction allergique immédiate grave.
sesse que se soit le risque de prématurité, de faible
Quoiqu’il en soit, un bilan allergologique doit être
poids de naissance, de nécessité d’hospitalisation
réalisé avant toute injection.
néo-natale ou ultérieure, ainsi que d’anomalie con-
génitale ou de pathologie du nourrisson sur un suivi La surveillance des effets indésirables des 4
moyen de 134 jours. vaccins disponibles se poursuit pour le suivi en
temps réel de la sécurité des vaccins par le biais de
Le risque d’événements cardiovasculaires
l’analyse des effets indésirables notifiés aux CRPV.
graves sous vaccin anti-Covid-19 apparait complé-
Un comité de suivi par l’ANSM et les CRPV en
tement éliminé au moins pour les vaccins à ARN
charge de la surveillance d’un des vaccins (dont
messager. C’est la conclusion d’une nouvelle étude
Amiens et Rouen pour Vaxzévria®) se réunit toutes
de pharmaco-épidémiologie menée par le groupe-
les 2 semaines et un rapport de suivi des cas peut
ment EPI-PHARE après une précédente étude me-
être consulté sur le site de l’ANSM sous l’intitulé
née par le même groupement chez les patients âgés
« Point de situation de la surveillance des vaccins
de plus de 75 ans avec le vaccin Comirnaty® (5).
contre la Covid-19 ». Au cours des 2 derniers mois,
Cette étude basée comme la précédente sur les
il n’y a pas eu de nouveau signal confirmé par rap-
données du SNDS (Système National des Données
port à ceux connus depuis le début de la vaccina-
de Santé) portait sur l’ensemble des adultes (18-74
tion. A noter cependant quelques signaux potentiels
ans) vaccinés ou non, hospitalisés entre la mise à
comme celui des (très rares) cas de pseudopolyar-
disposition des premiers vaccins (27/12/2020) et
thrite rhizomélique d’évolution rapidement favo-
le 20/07/2021 pour un infarctus aigu du myo-
rable sous corticoïdes, sous vaccins à adénovirus
carde (38 054), un AVC (10 040) ou une embolie
(Vaxzévria® et vaccin Janssen) et plus particuliè-
pulmonaire (18 232). Cette étude montre l’absence
rement pour Vaxzévria® (même si ce vaccin n’est
d’un risque accru de ces événements cardiovascu-
maintenant plus disponible en France), les maladies
laires dans les 3 semaines suivant la 1ère ou la 2ème
de Still, les sarcoïdoses, les infarctus du myocarde
dose(s) des vaccins à ARN messager (Comirnaty®
et les troubles thrombotiques veineux (8).
et Spikevax®) ce risque étant discrètement majoré
lors de la 2ème semaine de Vaxzévria®, de même Depuis le début du suivi de pharmacovigilance, on
que celui d’infarctus du myocarde lors des pre- peut citer parmi les effets indésirables ajoutés au
mières semaines après une dose de vaccin Janssen. niveau du RCP par l’Agence Européenne du Médi-
cament, avec les vaccins à vecteur viral (Vaxzevria
Ces résultats rejoignent ceux d’autres études in-
et vaccin Janssen), les syndromes pseudo-grippaux,
ternationales et doivent être confrontés au risque
les syndromes thrombotiques associés à une
majeur de complications cardiovasculaires lors de
thrombopénie, les thromboses immunitaires, les
la maladie Covid-19.
syndromes de fuite capillaire, les syndromes de
Il apparait possible de compléter le schéma vac- Guillain-Barré et les myélites transverses
cinal après une réaction de type allergique après Pour les vaccins à ARNm, les ajouts concernent
une première dose d’un vaccin à ARN messager l’hypertension artérielle, les myocardites et les pé-
(Comirnaty®, Spikevax®). Cette conclusion d’une ricardites et plus particulièrement pour le vaccin
méta-analyse publiée récemment dans le JAMA In- Spikevax/Moderna, les réactions retardées locales.
ternal Medecine (6) va à l’encontre des recomman-
dations formulées jusque là. Cette méta-analyse de En ce qui concerne les syndromes inflammatoires
22 études porte sur 1 366 patients ayant présenté multisystémiques pédiatriques (qui peuvent être
une réaction allergique immédiate dans les suites désignés par les initiales de sa dénomination en
d’une vaccination à ARN messager (avec, dans 78 anglais PIMS), ils peuvent toucher les enfants et les
cas, réaction de type anaphylactique ayant justifié très jeunes adultes et éventuellement nécessiter

6
une prise en charge en unité de réanimation. Ils se (3) EMA (European Medicines Agency) COVID-19 :
manifestent par de la fièvre, une altération marquée latest safety date provide reassurance about use of
de l’état général, des troubles digestifs comme des mRNA vaccines during pregnancy. Internet Docu-
douleurs abdominales, des diarrhées, des nausées, ment : 18 Jan 2022. Available from :
des vomissements, plus rarement par un état de URL :https://www.ema.europa.eu/en/news/covid-
choc, des troubles respiratoires, cutanés…. Ce syn- 19-latest-safety-data-provide-reassurance-about-
drome survient 4 à 5 semaines après la Covid-19 et use-mma-vaccines-during-pregnancy
peut aussi être observé (très exceptionnellement)
(4) Goldshtein I. et al. Association of BNT162b2
après vaccination anti-Covid comme un cas signalé
COVID-19 Vaccination During Pregnancy With Neo-
au Danemark d’un patient de 17 ans après vaccina-
natal and Early Infant Outcomes. JAMA Pediatrics :
tion par Comirnaty (ensuite complétement rétabli)
16 Feb 2022. Available from :
(9). Il y a, en France, sur l’ensemble du suivi des
URL:http://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2022.0
vaccins Covid ARNm, à la date du 10/02/2022, 12
001.
cas rapportés (10 Comirnaty et 2 Spikevax).
(5) ANSM. Les vaccins à ARN messager contre la
(1) LAREB. Menstrual disorders may be a side ef- COVID-19 n’augmentent pas le risque d’infarctus du
fect of corona vaccines. Internet Document : 22 Dec myocarde, d’accident vasculaire cérébral ou
2021. Available from : d’embolie pulmonaire chez les adults de moins de
URL:https://www.lareb.nl/news/menstruatiestoon 75 ans. 18/01/2022.
issen-mogelijk-een-bijwerking-van-coronavaccins. (6) Chu DK, Abrams EM, Golden DBK et al. Risk of
(2) ANSM. Sous-vaccination des femmes enceintes Second Allergie Reaction to SARS-CoV-2 Vaccines –
contre le Covid-19 : les autorités sanitaires renfor- A Systematic Review and Meta-analysis. JAMA In-
cent la sensibilité de ce public et des professionnels tern Med, 21 février 2022.
de santé. Sur le site de l’ANSM. 17/02/2022. Doi:10.1001/jamainternmed.2021.8515.
(7) ANSM – Points de situation sur la surveillance
des vaccins.
(8) Rapports 17 Vaxzévria.
(9) ANSM Retour d’information sur le PRAC de
septembre 2021. Vaccins contre la COVID-19 : re-
vue des cas syndrome inflammatoire multisysté-
mique 27/09/2021.
Rapport n°20 vaccin Comirnaty/Pfizer et rapport
n°17 spikevax/Moderna: période du 12 novembre
2021 au 10 février 2022

IV- ANTIPSYCHOTIQUES ET RISQUE DE CANCER DU SEIN

La question d’un risque accru de cancer du sein population de femmes schizophrènes chez qui
chez les femmes traitées par antipsychotiques a fait n’avait pas été posé de diagnostic de cancer du sein.
l’objet de données contradictoires liées en particu- Il n’a pas été retrouvé de différence en termes
lier au fait qu’il existe un risque accru de survenue d’exposition de 1 à 4 ans ou au-delà de 5 ans
de tels cancers chez les femmes schizophrènes par d’exposition à des antipsychotiques n’augmentant
rapport à celles de la population générale. Une pas la prolactine (dont clozapine, Leponex®, qué-
étude pharmaco-épidémiologique menée sur les tiapine, Xeroquel LP®, aripiprazole, Abilify®). Pour
données hospitalières enregistrées en Finlande les autres antipsychotiques qui augmentant les taux
conclut à l’existence d’un risque de cancer du sein de prolactine, pas d’augmentation du risque de can-
sous antipsychotiques, limité à ceux d’entre eux cer du sein pour une exposition de 1 à 4 ans, par
pouvant être à l’origine d’une élévation des taux de contre, augmentation de 56 % après 5 ans de trai-
prolactine (1). Cette étude a été menée sur 30 785 tement (OR ajusté à 1,56, IC 95 %) portant davan-
femmes chez qui un diagnostic de schizophrénie a tage sur les adénocarcinomes lobulaires que cana-
été porté entre 1972 et 2014 et parmi celles-ci un laires.
diagnostic de cancer du sein a été porté ensuite
Très récemment (2), une nouvelle étude évaluant
pour 1 069 d’entres elles. Une étude cas-contrôle a
la même problèmatique a été réalisée sur des bases
été menée, les contrôles étant des patientes de la
de données d’assurance maladie US concernant
7
540 737 patientes dont 58 % étaient traitées par
antipsychotiques avec un suivi moyen de 4 ans. Sur
cette population, étaient identifiés 914 cas de can-
cer du sein invasif. Les autres patientes prises en
compte comme contrôles étaient sous anticonvulsi-
vants ou sous lithium. L’exposition aux antipsycho-
tiques était associée à une augmentation significa-
tive des cancers du sein, celle-ci étant d’autant plus
grande que l’antipsychotique était dit de catégorie 1
(neuroleptiques de 1ère génération, risque augmen-
té de 62 %), catégorie 2 (type olanzapine, + 54 %).
Il n’était par contre pas retrouvé pour les antipsy-
chotiques à faible pouvoir d’augmenter la prolac-
tine (catégorie 3 incluant quétiapine, aripiprazole,
clozapine).
Le risque de cancer du sein sous antipsychotique
est lié au blocage des récepteurs D2 au niveau de
l’hypophyse à l’origine d’une augmentation de la
libération de prolactine. L’intensité et la durée du
blocage apparaissent beaucoup plus importantes
par les antipsychotiques de 1ère génération que
pour ceux dits de catégorie 3 comme la clozapine, la
quétiapine, l’aripiprazole. A prendre en considéra-
tion pour les patientes qui vont nécessiter un trai-
tement prolongé par ce type de médicament.
(1) Taipale H et al. Antipsychotic use and risk of
breast cancer in women with schizophrenia : a
nationwide nested case-control study in Finland.
Lancet Psychiatry 2021 oct ; 10 : 883-91.
(2) Rahman T et al. Risk of breast cancer with
prolactin elevating antipsychotic drugs : an ob-
servational study of US women (ages 18 – 64
years). J Clin Psychopharmacol 2022 jan-feb 42
(1) : 7-16.

8
REFLETS DE LA LITTERATURE

AGOMELATINE (Val- trouble bipolaire qui ont déve- 00001229


doxan®) loppé un hoquet persistant res-
Hépatite aiguë pectivement 8 h après la 1ère CEFTRIAXONE
Cas chez un patient âgé dose, 7 jours (mais lendemain (Rocéphine®, ...)
de 75 ans recevant ce trai- d’une majoration de dose de 5 à Lithiase rénale
tement pour des troubles 7,5 mg) et 8 h après une 2ème Cas rapportés chez 5 en-
dépressifs récidivants prise. Evolution favorable après fants (4 garçons, 1 fille, 6
pour lesquels différents prise de gabapentine. Pas de mois - 13 ans) traités par
médicaments antidépres- reprise d’aripiprazole et de ré- ceftriaxone depuis 3 à 7
seurs avaient successive- apparition de hoquet dans les 3 jours. Lithiase s’étant révé-
ment été administrés de- cas. lée par des coliques né-
puis de nombreuses an- Carbone MG et al. Protracted phrétiques avec anurie
nées. Après 2 mois et de- Hiccups Induced by Aripipra- et/ou insuffisance rénale
mi de traitement par ago- zole and Regressed after Ad- aiguë. Le bilan alors réalisé
mélatine, élévation bru- ministration of Gabapentin. mettait en évidence dans 3
tale des enzymes hépa- Case Reports in Psychiatry. 22 cas, une lithiase rénale
tiques (alors que tous les avr 2021;2021:1‑7. bilatérale, dans 2, unilaté-
bilans antérieurs étaient DOI :10.1155/2021/5567152 rale ; l’imagerie mettant en
normaux). Effet indési- évidence des calculs/boue
rable reconnu mais dans CEFEPIME (Axépim®, ...) flottants dans tous les cas.
le cas présent, mise en Troubles dépressifs Retrait des calculs après
évidence d’une modifica- Cas rapporté chez une patiente mise en place de stents.
tion génétique à l’origine âgée en insuffisance rénale Réapparition d’une fonc-
d’une majoration marquée terminale traitée par hémodia- tion rénale normale con-
du métabolisme CYP1A2 lyse. Au 10ème jour d’un trai- firmée dans tous les cas
(génotype rs762551) ma- tement par 1 g/j de céfépime dans le cadre d’un suivi sur
jorant ce risque pour problèmes infectieux au un an.
d’hépatotoxicité. niveau du cathéter de dialyse, Du Y et al. Structure and
Wang S et al. CYP1A2 apparition de troubles anxio- elemental composition of
polymorphism may con- dépressifs avec idées suici- Ceftriaxone induced pedi-
tribute to agomelatine- daires. Arrêt du traitement atric nephrolithiasis. Uro-
induced acute liver inju- remplacé par une antibiothé- lithiasis. août
ry: Case report and re- rapie par fluoroquinolones 2021;49(4):309‑320.
view of the literature. permettant la disparition totale DOI :10.1007/s00240-020-
Medicine. 12 nov des troubles anxio-dépressifs. 01231-5
2021;100(45):e27736. Lo Y-F et al. Cefepime-
DOI :10.1097/MD.00000 Induced Depressive Disorder CEFTRIAXONE (Rocé-
00000027736 in a Patient With End-Stage phine®, ...)
Renal Disease. American Encéphalopathie
ARIPIPRAZOLE (Abilify®) Journal of Therapeutics. janv Cas rapporté chez une pa-
Hoquet persistant 2022;29(1):e111‑e113. tiente âgée de 78 ans, hé-
Série de 3 cas de patients âgés DOI :10.1097/MJT.00000000 modialysée chronique trai-
de 20, 22 et 41 ans traités pour tée depuis 3 jours par cef-

9
triaxone i.v. 1 g/j lorsque 23 cas rapportés au total, de 43 ans qui a présenté
sont apparus des signes de dans le cadre d’un suivi des lésions hyperpigmen-
somnolence. Le lendemain, prospectif pendant 8 ans en tées du visage avec sensa-
la pathologie infectieuse Corée chez des patients qui tions de brûlures au niveau
étant considérée contrôlée, ont reçu cet anticorps mono- de la bouche, lésions appa-
le traitement par cef- clonal dirigé contre le récep- rues 6 h après la prise en
triaxone est interrompu. Il teur de l’Epidermal Growth automédication de co-
est alors constaté des Factor (EGF) avec dans l’un trimoxazole pour une in-
troubles importants de des centres, 4 cas pour 369 fection urinaire (épisode
conscience. Imagerie céré- patients, soit 1 %. La plupart similaire 2 mois plus tôt de
brale alors réalisée, nor- (93,3 %) des réactions ana- même localisation 2 jours
male. A l’EEG, ondes phylactiques sont survenues après la prise du même
lentes généralisées. Le dans les suites de la 1ère traitement). A l’examen,
LCR ne montrait aucune injection (1 - 20 min) malgré lésions maculeuses hyper-
anomalie hormis des con- la prise préalable, dans de pigmentées au niveau du
centrations de 10,2 µg/ml nombreux cas, d’anti- visage et en rétro-
de ceftriaxone. Au niveau allergiques. Parmi les réac- auriculaire avec atteinte
plasmatique, taux de 63 tions, état de choc, dyspnée, des muqueuses nasale et
µg/ml (2 jours après l’arrêt troubles digestifs... Dans buccale. Régression rapide
du traitement). Evolution tous les cas, mise en évi- après l’arrêt du traitement.
favorable de la symptoma- dence d’IgE dirigés contre le Daflaoui H et al. Un ery-
tologie en quelques jours. cétuximab (et de façon croi- thème pigmenté fixe du
A noter qu’il est indiqué sée contre l’alpha 1-3 galac- visage avec atteinte intra-
dans le RCP qu’il n’est pas tose ce qui suggère orale induite par le sulfo-
nécessaire de réduire la l’immunisation par celui-ci méthoxazole-
dose de ceftriaxone en cas avant la première injection trimethoprime. Rev Fr Al-
d’insuffisance rénale à de cétuximab). Les auteurs lergologie. online
condition que la fonction recommandent la recherche 23/12/21.
hépatique ne soit pas alté- d’une telle immunisation
rée. Il est seulement préci- avant l’introduction d’un EXENATIDE (Byetta®)
sé que la dose ne doit pas traitement par cétuximab. Néphrite interstitielle
dépasser 2 g/j en cas Park KH et al. Nationwide aiguë
d’insuffisance rénale pré- pharmacovigilance data for Cas chez une patiente âgée
terminale. cetuximab-induced anaphy- de 31 ans recevant cet ana-
Nishioka H et al. Ceftriax- laxis and predictive model logue GLP-1 pour le trai-
one-associated encephalo- validation using prospective tement d’un diabète de
pathy in a patient with high specific IgE detection. World type 2 depuis 6 semaines
levels of ceftriaxone in Allergy Organization Jour- (en association une insuli-
blood and cerebrospinal nal. juill 2021;14(7):100553. nothérapie). Survenue de
fluid. International Journal DOI :10.1016/j.waojou.2021. fatigue marquée. Le bilan
of Infectious Diseases. 100553 met alors en évidence une
mars 2022;116:223‑225. dégradation de la fonction
DOI :10.1016/j.ijid.2022.0 COTRIMOXAZOLE rénale. L’examen des
1.023 (Bactrim®, ...) urines retrouve une héma-
Erythème pigmenté fixe turie et une protéinurie.
CETUXIMAB (Erbitux®) avec atteinte muqueuse Aspect d’hydronéphrose à
Réactions anaphylactiques Cas chez une patiente âgée l’échographie rénale. Né-

10
cessité de recours à report and review of the litera-
l’hémodialyse. Une biopsie ture. WJCC. 26 nov
rénale est réalisée retrou- 2021;9(33):10382‑10391.
vant une atteinte tubulo- DOI :10.12998/wjcc.v9.i33.103
interstitielle avec infiltra- 82
tion éosinophilique. Le
traitement par éxénatide est PEMBROLIZUMAB
alors interrompue et une (Keytruda®)
corticothérapie est démar- Insuffisance surrénalienne
rée. Deux mois plus tard, Série de 5 cas issus du suivi
récupération d’une fonc- de 49 patients japonais trai-
tion rénale satisfaisante tés par cet anti-PD1 pour un
avec amélioration symp- cancer du poumon non à
tomatique. Très rares cas petites cellules (3 hommes et
dans la littérature. 2 femmes, âge moyen 66
Doraiswamy M et al. Suc- ans, délai moyen de survenue
cesful corticosteroid thera- de 120 jours). Dans 2 cas,
py for exenatide-induced association à une hypothy-
acute interstitial nephritis. roïdie et dans un cas, à une
Clinical Nephrology. éruption cutanée. Pas de
96(6):357‑359. symptomatologie spécifique,
anorexie, diarrhée, sensa-
INFLIXIMAB (Remicade®, I tions de malaise. Evolution
nflectra®, ...) favorable sous traitement
Insuffisance cardiaque corticoïde permettant chez 2
Cas chez un patient âgé de 50 patients une reprise du trai-
ans traité par infliximab depuis tement.
6 mois pour une maladie de Sonehara K et al. Pembroli-
Crohn. 30 jours après la majora- zumab-Induced Adrenal In-
tion de la dose d’infliximab sufficiency in Patients with
(passée de 5 à 10 mg/kg), appa- Untreated Advanced Non-
rition d’une dyspnée avec or- Small Cell Lung Cancer: A
thopnée, tachycardie, distension Case Series. Case Rep On-
des veines jugulaires et oedème col. 5 nov 2021;14(3):1561‑
des membres inférieurs. Con- 1566.
firmation à l’échocardiographie DOI :10.1159/000519597
d’une insuffisance cardiaque
avec atteinte bi-ventriculaire et
fraction d’éjection à 36 %. Arrêt
de ce traitement anti-TNF al-
pha. Evolution favorable après
cet arrêt mais réapparition des
symptômes liés à la maladie de
Crohn.
Grillo TG et al. Heart failure as
an adverse effect of infliximab
for Crohn’s disease: A case

11

Vous aimerez peut-être aussi