Analyse Dimensionnelle en Interaction Fluide-Structure
Analyse Dimensionnelle en Interaction Fluide-Structure
Analyse Dimensionnelle en Interaction Fluide-Structure
par E. de Langre
LadHyX, Ecole Polytechnique, Palaiseau
Mechanical interactions between fluids and solids give rise to a large variety of physical phenomena. This
paper illustrates this diversity and points out the looseness of the terminology of today. A more systematic
analysis which is based on dimensional analysis is then proposed. The most usual dimensionless numbers
are built and these are used for classifying examples.
• 1.3 Terminologie v
ç
U
La terminologie courante dans le domaine qui nous intéresse
Ps
ici n'aide pas toujours l'ingénieur ou le chercheur à se faire
une représentation claire des différents phénomènes phy- "" E
siques et de leur importance relative dans chaque cas. p
En consultant quelques livres, cours, ou articles récents on L
trouve en français les termes suivants: interaction fluide-
PF ,
,
structure, couplage fluide-structure (faible ou fort), couplage 1
9 1
fluide-élastique, vibro-acoustique, acousto-mécanique, aéro-
élasticité (dynamique, statique, quasistatique, pseudo-sta-
,1
V t
tique,...), hydro-élasticité, flottement, galop, vibrations induites
par les écoulements, vibrations induites par vortex (YIY),
accrochage, etc. La terminologie anglaise propose fluid-struc- 1. Paramètres de description du fluide et du solide.
ture interaction, flow-induced vibration (FlY), vibroacoustics,
aero-hydroelasticity, galloping, flutter, buffeting, flapping, ...
Ces termes ne désignent pas toujours des réalités iden-
tiques d'un auteur à l'autre. Par exemple, l'expression géné- Dans le solide, on se donne par exemple l'ordre de gran-
rale « Interaction Fluide-structure» désigne parfois deur des déplacements, l;, la masse volumique Ps et le
uniquement les interactions avec les fluides sans écoulement module d'Young E.
permanent. Nous n'essayerons pas de donner une définition Enfin on se donne un dimension caractéristique du pro-
unanimement acceptée de ces termes, dont l'usage varie. blème, L, et la gravité g.
Nous proposons dans le paragraphe suivant une démarche A partir des dix grandeurs ci-dessus on peut construire
d'analyse dimensionnelle qui doit permettre de construire sept nombres adimensionnels, dont le choix n'est pas
une classification non ambiguë des différentes situations. unique. Prenons par exemple
2
UL U U pFU l;
RE =- ; FR = fT::; M =- ; Il =- - ;qj) =-L ;
v v~ c p
II • ANALYSE DIMENSIONNELLE
(0= p~L '.M.= PF (1)
E'
• 2.1 Quelques principes
<:J
Ps .
Les quatre premiers nombres sont bien connus des mécani-
L'utilisation de l'analyse dimensionnelle est bien connue des
ciens des fluides. Ce sont les nombres de Reynolds, de
expérimentateurs qui veulent respecter des similitudes. Elle a
Froude, de Mach et de pression dynamique réduite. Les deux
également une richesse propre car elle donne des outils, les
suivants traduisent pour le solide la mesure de l'effet de
nombres adimensionnels, qui permettent de quantifier
grands déplacements (qj)) et l'importance des déformations
l'importance relative des effets physiques et donc de classer
liées à la pesanteur (<§). Le dernier, le nombre de masse .M.,
les problèmes par familles de phénomènes. L'exemple le
est le seul qui fasse intervenir simultanément une caractéris-
plus classique en mécanique des fluides est celui du nombre
tique du fluide PF et une caractéristique du solide Ps'
Reynolds, qui donne un ordre de grandeur du temps de dif-
A partir de ces nombres, on peut exprimer de façon plus
fusion visqueuse par rapport au temps de convection. On
précise les différentes hypothèses que l'on peut faire sur les
peut classer, pour une géométrie donnée, la structure des
interactions entre les deux milieux.
écoulements à partir de ce nombre de Reynolds.
Par exemple faire de la mécanique des fluides sans
La démarche de construction de nombres adimensionnels prendre en compte le mouvement du solide se traduirait par
est simple, décrite dans la plupart des cours de mécanique un choix restrictif des paramètres adimensionnels qui
des fluides [6,7,8,9]. influent sur le champ de vitesse. La valeur locale u de
Si un système physique est décrit par N grandeurs celui-ci serait alors de la forme: -
(dimensions, viscosité,...), cette description peut se réduire à
N-R nombres adimensionnels, où R se déduit simplement de (2)
l'analyse des dimensions de chaque grandeur (longueur,
masse, temps,...). C'est la simple conséquence du fait que les Au contraire, si l'on admet la possibilité d'interactions, la
lois physiques sont indépendantes des unités dans lesquelles vitesse du fluide peut être influencée par la mouvement du
on les exprime. On ne fait donc appel à aucune équation par- solide et on a alors
ticulière vérifiée par ces grandeurs, mais le choix de leur
liste est déjà un choix de modélisation. (3)
rique (fig· 1). Il faut noter que l'on n'a pas précisé quelle était la manière
Dans le fluide on connaît un ordre de grandeur de la dont ces nombres influent dans les expressions (2,3) ou (4).
vitesse, U, de la pression p, de la masse volumique Pp de la C'est l'exploration par l'expérience ou par le calcul de ces
viscosité v et de la vitesse du son c. espaces à quatre ou sept dimensions qui permet de le savoir.
Undes de surface
Diffusion visqueuse
C~ ~
Ondes
2. Mécanismes physiques à
l'origine des différentes
échelles de temps.
ANALYSE DIMENSIONNELLE EN INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE
0:
1
de masse. 11 prend tout son sens à basse vitesse réduite, dans
les effets de masse ajoutée.
Le nombre de Cauchy ~v est, lui, une mesure des défor-
mations induites par la préssion dynamique. Il prend tout
son sens à haute vitesse réduite, dans les effets de raideur
ajoutée.
11 est clair que M« 1 ou ~,« 1 impliquent une faible
influence du fluide sur le solide, relativement à sa propre
masse ou sa propre raideur. 3. Vitesse réduite et nombre de Stokes.
Nous terminons par le nombre de Strouhal. Il est caracté-
ristique du rapport entre deux échelles de temps du fluide
LIU et I/fF' Certains auteurs le confondent avec la fréquence
réduite fLIU, inverse de la vitesse réduite. Cette confusion
I~I-'_;0\---=B=--+-+-~@---=D=----f~l-03~>~lb
provient du fait que l'accrochage tourbillonnaire se produit
souvent à la résonance iF =f. __
III • MODÉLISATIONS
[4] YEO K.S. (1998). - Optimization of viscoelastic compliant [14] LESUEUR C. (1988). - Rayonnement acoustique des struc-
walls for transition delay. AlAA Journal, 36(4) : 656. tures. Eyrolles.