Révisions 2.
10 : Infectiologie et Hygiène
Généralités en hygiène hospitalière :
Les infections associées aux soins :
-Infection qui survient au cours ou au décours d’une prise en charge
(diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative) d’un patient
-ni présente, ni en incubation au début de la prise en charge
-lorsque l’état infectieux au début de la prise en charge n’est pas connu
précisément, un délai d’au moins 48 heures (ou un délai supérieur à la période
d’incubation) est couramment accepté pour définir une infection associée au
soin (IAS)
Une infection nosocomiale est une IAS contractée dans un établissement de
santé
Délai d’apparition :
-habituel : 48 à 72 h après l’hospitalisation
-plaie opératoire : 30 jours
-Prothèse et implant : 1 an
Une infection nosocomiale peut être directement liée aux soins dispensés au
patient (ex : infection sur cathéter) ou simplement survenir lors de
l’hospitalisation, indépendamment de tout acte de soin (infection urinaire chez
un patient non sondé)
Les agents infectieux :
-Êtres vivants
-Également appelés microorganismes, ils peuvent être responsables de
manifestations cliniques et biologiques chez l’être humain
-On distingue :
-les bactéries
-les virus
-les champignons
-les parasites
-les agents transmissibles non conventionnels (ATNC)
-Leur “capacité à nuire” est appelée pouvoir pathogène, il varie selon l’agent
infectieux
Bactéries :
-être unicellulaire, à structure très simple, dépourvu de noyau et d’organites,
au matériel génétique diffus, et se reproduisant par scissiparité
-sont des organismes vivants constitué d’une seule cellule et autonomes :
“respirent”, “se nourrissent”, changent de taille, peuvent être mobiles
“flagelle”, changent de forme...
-multiplication par scissiparité : 1 bactérie donne 2 bactéries identiques à elle-
même
-temps de doublement ou temps de génération = temps entre 2 divisions
bactériennes
-de 20 min pour E. Coli à 24h pour le bacille tuberculeux
-mécanismes d’adaptation :
-Spores : résistance à la dessication, à la chaleur et aux agents
chimiques
-biofilm
-mécanisme de résistance
-nomenclature : genre / espèce, ex : Staphylococcus aureus
-classification en fonction :
-de la forme :
-rondes = coques ou cocci
-allongées = bacilles
-spiralées ou incurvées
-de leur métabolisme :
-aérobies
-anaérobies
-aéro anaérobies
-de la collaboration de Gram
Les virus :
-de forme variable
-plus petits que les bactéries
-un seul type d’acide nucléique : soit ADN soit ARN
-Classification en fonction :
-du type d’acide nucléique : virus à ADN ou virus à ARN
-de la forme du capside (structure protéique qui entoure le génome) :
l’ensemble forme la nucléocapside
-de la présence ou non d’une enveloppe (virus nus = plus résistants)
-Sont des particules biologiques inertes mais infectantes
-ne constituent pas une entité biologique autonome et sont totalement
dépendants des cellules qui les hébergent : cytoparasitisme ou
parasitisme intracellulaire absolu
-ne peuvent se reproduire qu’au sein de cellules vivantes
-se reproduisent à partir de leur matériel génétique et par réplication =>
la cellule-hôte “prête” son système de réplication
-Capable de muter ou de se recombiner, ex : virus de la grippe
Les bactéries multi-résistantes (BMR) :
Les bactéries sont dites multirésistantes aux antibiotiques (BMR) lorsque, du
fait de l’accumulation des résistances naturelles et acquises, elles ne sont plus
sensibles qu’à un petit nombre d’antibiotiques habituellement actifs en
thérapeutiques.
La résistance naturelle est intrinsèque à une espèce et se définit par la
présence de façon innée d’un mécanisme de résistance à un antibiotique. Elle
est stable et se transmet à la descendance.
Par opposition, la résistance acquise ne concerne que certaines souches d’une
espèce, et résulte de modification(s) génétique(s) chez une bactérie
auparavant sensible.
Hygiène des mains :
Lavage simple
Friction hydroalcoolique/solution hydro alcoolique
Les précautions standard doivent être respectées systématiquement :
-par tout soignant
-pour tout patient
-lors de tout soin quel que soit le statut infectieux du patient
-pour tout lieu
Les 7 axes de précautions standard sont :
-Champ d’application et stratégie de mise en œuvre
-Gestion de l’environnement (linge, surfaces déchets)
-Hygiène des mains
-Hygiène respiratoire
-Equipement de protection individuel
-Gestion des excrétats
-Prévention AES – AEV
Précautions complémentaires :
-Etablir des “barrières” à la transmission des microorganismes :
-d’un patient à un autre patient
-du personnel soignant à un patient
-du patient au personnel soignant
-du patient ou du personnel soignant à l’environnement
-En complément des précautions “standard”, certaines infections, suspicion
d’infection ou colonisation nécessitent la mise en œuvre de précautions
complémentaires :
-précautions complémentaires contact “C”
-précautions complémentaire gouttelettes “G”
-précautions complémentaires air “A”
-EPI (Equipement de protection individuel) à adapter en fonction de la
situation sanitaire : port du masque chirurgical en continu, port du FFP2 pour
tout acte à risque d’aérosolisation quel que soit le statut COVID du patient par
exemple
Indications de l’hygiène des mains:
-Immédiatement avant :
-tout contact
-un port de gants
-soin ou acte invasif chez le patient
-Immédiatement après :
-un port de gants
-dernier contact patient
-dernier soin au patient
-dernier contact environnement du patient
-après contact accidentel avec des produits d’origine humaine
-Entre : un soin contaminant et un soin propre ou acte invasif chez un même
patient
Prérequis à l’hygiène des mains :
-Tenue de travail manches courtes
-zéro bijoux
-ongles courts
-pas de vernis ni faux ongles
Toujours privilégier la FHA avec la SHA, si contre-indication à l’utilisation de la
SHA : lavage simple des mains ou lavages hygiénique des mains
Contre-indications FSHA :
-Mains mouillées
-Mains souillées
-Mains poudrées
-Mains lésées
1 coup de pompe = 3 ml
Technique friction au SHA :
-paume sur paume
-paume sur dos
-doigts entrelacés
-paumes/doigts
-pouces
-ongles
-poignets
Le lavage simple :
-efficacité sur une partie de la flore transitoire -> 50 % des germes éliminés
-utilisé en cas de contre-indication à la FSHA :
-à la prise de service et en le quittant
-après tout geste de la vie courante (cheveux, mouchoir, les toilettes...)
-avant et après tout soin d’hygiène et de confort, et soin infirmier non
invasif
-avant et après un port de gants
Le lavage antiseptique :
-est efficace sur la flore transitoire et une partie de la flore résidente -> 80 à 85
% des germes éliminés
-indications :
-avant tout acte ou soin aseptique nécessitant le port de gants stériles
de petite intervention
-avant tout soin aux patients en isolement protecteur
-après tout soin aux patients en précautions complémentaires (infecté
ou colonisé)
Concernant le Clostridium difficile et la Gale :
-les SHA ne sont pas efficaces sur les spores de Clostridium difficile et sur le
parasite de la gale
-dans ces deux cas, réaliser obligatoirement un lavage simple des mains pour
éliminer physiquement la spore du Clostridium ou le parasite de la gale PUIS
une FSHA pour obtenir la désinfection des mains. OU, en cas de contre-
indications au SHA : réaliser un lavage hygiénique des mains au savon
antiseptique (ex : Bétadine scrub)
Hygiène des locaux :
Le bionettoyage est un procédé destiné à réduire la contamination biologique
des surfaces, il est obtenu par la combinaison de 2 temps :
-un nettoyage = propreté macroscopique = détergence
-une désinfection = propreté microscopique
-> en milieu hospitalier, on utilise un détergent-désinfectant
Détergence :
Action de nettoyer, d’éliminer les souillures dans le but d’assurer une propreté
visuelle. Les détergents décollent les salissures et dégraissent.
Nécessité d’un rinçage soigneux après la détergence et avant utilisation d’un
produit désinfectant.
Nettoyage efficace :
-action chimique
-action mécanique
-température
-temps d’action
Désinfection :
-Intervient obligatoirement après la détergence : “on ne désinfecte que ce qui
est propre”
-La désinfection est une opération au résultat momentané permettant
d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus
indésirables
-5 activités différentes sont regroupées sous le terme de désinfection :
-Bactéricide : produit qui tue les bactéries
-Levuricide : produit qui tue les levures
-Fongicide : produit qui tue les champignons (spores et moisissures)
-Sporicide : produit qui tue les spores bactériennes
-Virucide : produit qui tue les virus
-Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et/ou virus
présents au moment de l’opération
-Pour la désinfection des sols et des surfaces, on utilise un produit désinfectant
seul ou un produit détergent-désinfectant
Les 10 commandements du bionettoyage :
-on ne désinfecte que ce qui est visuellement propre
-travailler du plus propre vers le plus sale
-travailler du plus haut vers le plus bas
-respecter les indications de l’hygiène des mains, du port de la tenue adaptée
et des gants
-utiliser les produits dans leur emballage d’origine
-ne pas mélanger les produits (risque de réaction chimique)
-respecter les dosages
-renouveler les solutions selon les recommandations du fabricant
-respecter les dates de péremption
-prudence sur la dilution
L’eau de javel est le seul désinfectant recommandé par les instances pour
l’éradication de la bactérie Clostridium difficile des surfaces (bactérie qui
sporule)
Hygiène du matériel :
AFNOR : Association Française de Normalisation : Les normes font référence et
permettent de valider l’efficacité bactéricide, fongicide, virucide, sporicide
d’une solution désinfectante
CEN : Comité Européen de Normalisation : regroupe l’ensemble des
organismes de certification européen (harmonisation des normes créées en
Europe)
Il propose des normes qui doivent être approuvées par les organismes
nationaux de certification et qui peuvent ensuite déboucher sur l’élaboration
d’une norme européenne.
Stérilisation : Il s’agit de la mise en œuvre d’un ensemble de méthodes et de
moyens visant à éliminer tous les micros –organismes vivants de quelque
nature et sous quelque forme que ce soit, portés par un objet parfaitement
nettoyé.
Stérilité : Il s’agit d’un état dans lequel la survie d’un micro-organisme est
hautement improbable. Cet état constitue le résultat de stérilisation.
La stérilité n’est possible que dans le cadre de la protection de cet état
(notamment par emballage)
La stérilité est un état éphémère
Le matériel thermorésistant nécessitant une stérilisation est envoyé en
stérilisation centrale dans des containers adaptés. Les bacs de pré-désinfection
doivent être vidés juste avant l’envoi en stérilisation car un dispositif non rincé
et laissé séché à l’air, va subir une oxydation et donc être abîmé.
Les dispositifs réutilisables ne nécessitant pas une stérilisation, doivent être
rincés et séchés afin d’éviter rincés et séchés afin d’éviter une
recontamination.
Le matériel thermosensible (ex : les endoscopes) ne peut supporter qu’une
désinfection) froid (cf. protocole sur la GED).
Objectifs de la tenue professionnelle :
-éviter les transmissions croisées
-se protéger/protéger le patient
Mesures immédiates en cas d’AES-AEV :
-ne pas faire saigner
-rincer abondamment
-plonger dans le dakin ou antiseptique pendant 5 à 10 min