Vincent Chassany vincent.chassany@univ-paris-diderot.
fr
Chèvrefeuille, Lonicera periclymenum et Morosphinx
Une vision naïve des relations plantes
  Pollinisateurs avec beaucoup de
           sous-entendus…
       COMMENT DES RELATIONS AUSSI INTIMES
ONT-ELLES PU SE METTRE EN PLACE AU COURS DU TEMPS ?
1 - Définitions
                                     1 - Définitions
Donnera deux cellules                                      GRAIN DE POLLEN
reproductrices mâles
                                                       (coupe observée en microscopie
   Donnera un tube                                       Électronique en transmission)
       pollinique
qui conduira les cellules
     reproductrices
                                                          Un petit organisme
      Paroi protectrice résistante
       aux chocs, aux UV, à une
                                                       à deux cellules produisant
      déshydratation excessive…                               les cellules
                                                         reproductrices mâles.
1 - Définitions
 LA FECONDATION
                      1 - Définitions
LA POLLINISATION S’INSCRIT DANS UN CYCLE DE REPRODUCTION COMPLEXE
  2 – Différents vecteurs de pollinisation
   VECTEURS           NOM DE LA POLLINISATION
       Vent            Anémophilie ou anémogamie
     Animaux              Zoophilie ou zoogamie
       Eau              Hydrophilie ou hydrogamie
La plante elle-même            Autogamie
        2 – Différents vecteurs de pollinisation
ANEMOPHILIE : exemple des Poacées
        2 – Différents vecteurs de pollinisation
ANEMOPHILIE : exemple du Noisetier, Corylus avellana
2 – Différents vecteurs de pollinisation
          SYNDROMES DE POLLINISATION
2 – Différents vecteurs de pollinisation
 SYNDROMES DE POLLINISATION CHEZ LES FLEURS ZOOGAMES
                                      Schiestl & Johnson (2013)
3 – Différents types de relations plantes/pollinisateurs
  DES RELATIONS A BENEFICES RECIPROQUES : LES MUTUALISMES DE POLLINISATION
                         DES MUTUALISMES GENERALISTES
                       Ex. : Abeille domestique, Apis mellifera
3 – Différents types de relations plantes/pollinisateurs
  DES RELATIONS A BENEFICES RECIPROQUES : LES MUTUALISMES DE POLLINISATION
                         DES MUTUALISMES PLUS SPECIALISES
                      Ex. : Chauve-souris/Baobabs, Adansonia spp.
CHIROPTEROPHILIE : exemple des fleurs de Baobab, Adansonia spp.
3 – Différents types de relations plantes/pollinisateurs
  DES RELATIONS A BENEFICES RECIPROQUES : LES MUTUALISMES DE POLLINISATION
                         DES MUTUALISMES PLUS SPECIALISES
                      Ex. : Chauve-souris/Baobabs, Adansonia spp.
                         Ex. : Chauve-souris/Marcgravia evenia
CHIROPTEROPHILIE : exemple de Marcgravia evernia (Marcgraviacées)
                                                    Simon et al. (2011)
3 – Différents types de relations plantes/pollinisateurs
  DES RELATIONS A BENEFICES RECIPROQUES : LES MUTUALISMES DE POLLINISATION
                         DES MUTUALISMES PLUS SPECIALISES
                      Ex. : Chauve-souris/Baobabs, Adansonia spp.
                         Ex. : Chauve-souris/Marcgravia evenia
                              Ex. : Colibri/Palicourea sp.
ORNITHOPHILIE : exemple des fleurs Palicourea sp.
3 – Différents types de relations plantes/pollinisateurs
                       DES « TRICHERIES »
                  DES VISITEURS « ILLEGITIMES »
3 – Différents types de relations plantes/pollinisateurs
                           DES « TRICHERIES »
                     DES VISITEURS « ILLEGITIMES »
             Diglossa sittoides                 Diglossa cyanea
3 – Différents types de relations plantes/pollinisateurs
                      DES « TRICHERIES »
                   DES PLANTES QUI TRICHENT
3 – Différents types de relations plantes/pollinisateurs
                          DES « TRICHERIES »
                      DES PLANTES QUI TRICHENT
               Exemple : Ophrys lutea et abeilles solitaires
ENTOMOPHILIE : exemple d’Ophrys lutea (Orchidacées)
   1 – Apports de Darwin (1862) et
           Wallace (1867)
Charles Darwin          Alfred Russel Wallace
 (1809-1882)            (1823-1913)
 ETUDE D’UNE ORCHIDEE,       PREDICTION DE L’EXISTENCE
L’ETOILE DE MADAGASCAR           DU POLLINISATEUR               DESCRIPTION DU PAPILLON
    Angraecum sesquipedale           Etoile de Madagascar,         Xanthopan morgani praedicta
                                  Angraecum sesquipedale,               découvert en 1903
                                 et son pollinisateur supposé
                                      (article de Wallace)            Trompe jusqu’à
                                                                         25cm !!!
ILIE : pollinisation d’Angraecum sesquipedale par Xanthopan morgani praedicta
                                             LA THEORIE SOUS-JACENTE
 Les Orchidées avec le plus long éperon à nectar sont             Les papillons avec les plus longues pièces
    sélectionnées car leurs organes reproducteurs                          buccales sont sélectionnés
ont un contact optimal avec le corps du pollinisateur et         car ils obtiennent le plus de nourriture et ont
        donc un meilleur taux de reproduction.                      donc un meilleur taux de reproduction.
                         La sélection est réciproque entre plante et pollinisateur
                          provoquant une augmentation simultanée et graduelle
                      des pièces buccales du pollinisateur et de l’éperon de la fleur.
2 – Apports de Ehrlich et Raven (1964)
   Le mot coévolution est inventé
   3 – Van Valen (1973)
 Théorie de la reine rouge
            « L'évolution permanente d'une espèce est
            nécessaire pour maintenir son aptitude
            suite aux évolutions des espèces avec
            lesquelles elle coévolue. »
        1 – Exemple d’un cas avéré de coévolution
Prosoeca ganglbaueri                       Zaluzianskya microsiphon
      (Diptère)                                (Scrophulariacée)
                                       Anderson et Johnson, 2007
                    1 point = 1 site
La complémentarité plante/pollinisateur n’est pas le fruit du hasard :
leur évolution est corrélée.
Prosoeca ganglbaueri                                      Zaluzianskya microsiphon
      (Diptère)                                               (Scrophulariacée)
Le nectar de la plante est la principale source de nourriture pour le
Diptère.
Le Diptère est le principal pollinisateur de la plante.
 Les deux protagonistes dépendent l’un de l’autre et peuvent
exercer l’un sur l’autre une pression de sélection.
2 – Exemple d’un cas non avéré de coévolution
                  Prosoeca ganglbaueri
                        (Diptère)
                       Disa nivea
                      (Orchidacée)
                                         Anderson et Johnson, 2008
La complémentarité plante/pollinisateur n’est pas le fruit du hasard :
leur évolution est corrélée.
                             Prosoeca ganglbaueri
                                   (Diptère)
                                  Disa nivea
                                 (Orchidacée)
Le nectar de la plante n’est pas la principale source de nourriture
pour le Diptère !!!
Le Diptère est le principal pollinisateur de l’Orchidée.
 Seule l’Orchidée dépend de l’Insecte : seul l’Insecte exerce une
pression de sélection !!! Il n’y a pas coévolution.
3 – Une théorie alternative : le « pollinator shift »
                                           Witthall et al., 2007
EXEMPLE DES ANCOLIES D’AMERIQUE DU NORD, Aquilegia spp.
                                   Des espèces de trois morphologies
                                   différentes associées à trois types de
                                   pollinisateurs différents.
EXEMPLE DES ANCOLIES D’AMERIQUE DU NORD, Aquilegia spp.
             Arbre de parenté des Ancolies d’Amérique du Nord
                                temps
EXEMPLE DES ANCOLIES D’AMERIQUE DU NORD, Aquilegia spp.
               Modèle du « pollinator shift »
4 – Une conséquence possible de la coévolution :
               la cospéciation
un modèle classique :
     Hyménoptères
                                       Figuiers au sens large :
       Agaonidés
                                             Genre Ficus
     (pollinisateurs)
                Figure 33. A : une fleur de lʼorchidée malgache Angraecum arachnites.
                Noter la grande longueur de lʼéperon nectarifère.
                B : Panogena lingens, lépidoptère pollinisateur exclusif de A. arachnites :
4 – Une conséquence possible de la coévolution :
                sa trompe déroulée avoisine les 10 cm de longueur.
                C : En moyenne, la trompe de P. lingens est toujours un peu plus courte       Figure 34. Mécanisme sélectif expliqu
                que
 MEC_1529.fm Page    lʼéperon
                  1576        dʼA. July
                        Wednesday,  arachnites,       PM oblige le pollinisateur à enfoncer sa
                                                 ce qui
                                        17, 2002 1:56                                         décrites sur la Fig. 33. Le papillon, en n
                tête dans la fleur, dont on observe ici les pollinies à la base de la trompe.
               la cospéciation                                                                trompe plus que nécessaire, exerce un
                                                                                              sélection en défaveur des plantes aux
                                                                                              ces dernières ne sont alors pas pollinis
                                                                                              Réciproquement, les plantes dont les f
                                                                                              éperons exercent une pression de séle
            1576  G.mâles
               Fleurs D. WEI BLEN andPOLLINISATION
               immatures
                                      G. L. BUSH                               Cycle de     reproduction
                                                                                              des papillons aux trompes courtes, car
                                                                                              prélèvent moins de nectar.
            Fleurs
                                                                                (Harry et al., 1984)
            yieldefemelles
                   d six trees(L = 608; CI = 0.43). Thepollinator topologies
            longistyles
            were highly similar to those from intensive analyses of
            pollinators based on 2 kb mtDNA (Weiblen 2001) and
            midpoint rooting of asimultaneousApocrypto    phagusfondatrice
                                                         Femelle  –Ceratosolen
                                                         + pollen
            analysis supported the monophyly of the pollinating       lineage.
            The phylogeny         estimate for 19 host Sycomorus species
                        Fleurs femelles
                        brévistyles
            based on the nuclear ribosomal internal transcribed spacer
            region (ITS) was very similar to results obtained from
            combined analyses of molecular and Fleurs       mâles
                                                       morphological      data
                                                      à maturité
            (Weiblen 2000). Fifteen trees(L = 89; CI = 0.64) wereobtained
            from heuristic searches based on 50 informative characters
            out of 761 aligned positions (7%; excluding nine indels).
                                                          Brévistyles " galles
               Phylogenies for Apocryptophagus, Ceratosolen and Syco-
            morus suggest that the pollinators have cospeciated with
                                                         longistyles " graines
            their host plants to a greater extent than the parasites                                            D
                                                                                                                own
                                                                                                                  lo
                                                                                                                   ade
                                                                                                                     dfr
                                                                                                                       omr
                                                                                                                         s
            (Fig. 2). Depending on which of the 15 host topologies was                    Figure 36. Phylogénies moléculaires compa
ENTOMOPHILIE : pollinisation d’un figuier monoïque par les Agaonides
Cospéciation avérée
                      Weiblen and Bush, 2002
… et des cas plus complexes…
                               McLeish et Van Noort, 2012
… et quelques explications