La quête de Nahiko

La quête de Nahiko

de Maelane Cerejo

Le temps d’un roman

Editeur

Collection «Nouvelle»

1

L’instant présent

La pluie martelait le toit de la voiture banalisée en créant une mélodie régulière, que Nahiko aurait pu trouver apaisante, si elle n’était pas sous tension ce soir.

— Ça fait deux heures qu’on poireaute, grogna Xavier en s’étirant sur le siège passager.

— Et ça en fera dix si nécessaire, répliqua-t-elle sans détourner les yeux de la ruelle sombre où ils attendaient.

L’homme qu’ils traquaient depuis plusieurs semaines devait se pointer ici, au sein même du petit Bayonne. Nahiko espérait que l’info de son indic était de source sûre, car elle visait le flagrant délit. Le dealer en ligne de mire était un type insaisissable, qui avait échappé à la police à deux reprises. Jusqu’à présent, il avait toujours eu une longueur d’avance. Mais la capitaine s’était promis de le coinser, cette fois-ci.

Un bruissement sur la fréquence radio interrompit ses ruminations :

— Mouvement suspect côté ouest, signala une voix grave.

Nahiko n’attendit pas la confirmation. D’un geste rapide, elle ouvrit la portière et s’engagea sous le déluge. Xavier la suivit de près, pestant contre son impatience légendaire.

À peine eurent-ils atteint les remparts que deux ombres se découpèrent sous la lumière d’un lampadaire vacillant. Une transaction semblait avoir lieu à cet instant précis. Un échange rapide où des mains se frôlèrent, puis se séparèrent confirma les soupçons des flics. Nahiko fonça sans réfléchir, accélérant le pas, la main déjà positionnée au-dessus de son arme.

— Police ! Ne bougez pas !

L’un des hommes ne demanda pas son reste. Il s’élança vers une cour arrière et disparut dans l’obscurité. La capitaine le suivit sans réfléchir, alors que son cœur battait à tout rompre.

Elle sauta par-dessus une barrière, esquiva une poubelle renversée, mais son suspect était très rapide, trop rapide. Il filait entre les obstacles comme un félin, tandis que la pluie rendait chacun des appuis de la flic trop précaire.

Puis, un bruit sec se fit entendre. S’agissait-il d’un coup de feu ? Nahiko s’arrêta net et plaqua son dos contre un mur de briques humides. Son souffle était court, mais son cerveau était en alerte maximale.

— Xavier ?! souffla-t-elle dans son talkie-walkie.

— Yes, Cap’s. J’ai l’autre gars, mais je te cherche, répondit-il aussitôt.

Elle inspira profondément pour reprendre contenance. L’adrénaline bouillonnait dans