Les cendres de Yuki

Chapitre 1

L’orphelinat du vent silencieux

Le vent soufflait doucement sur les ruines d’Hiroshima, soulevant les cendres encore présentes sur les pierres calcinées. Dans ce décor silencieux, où la vie semblait s’être arrêtée, une petite silhouette avançait lentement. Yuki, une fillette de huit ans, serrait contre elle un morceau de tissu déchiré, vestige du kimono de sa mère.

Elle ne pleurait plus. Les larmes s’étaient taries depuis longtemps, depuis ce jour où un tremblement soudain, suivi d’une lumière aveuglante et d’une chaleur insoutenable, avait tout emporté.

Ce jour-là, une lumière intense, suivie d’une obscurité inquiétante, avait plongé tout le monde dans la confusion. Les enfants, paniqués, pleuraient et appelaient à l’aide tandis que les adultes tentaient de les rassembler. Beaucoup furent blessés par les éclats de verre et les débris, dont les parents de Yuki qui n’avaient pas survécu.

Yuki avait été recueillie par l’orphelinat du Vent silencieux, un vieux bâtiment à la périphérie de la ville en ruines. Ici, des dizaines d’enfants comme elle avaient perdu leurs familles, leurs maisons, leurs souvenirs. Cet orphelinat tenait encore debout, mais elle savait que le monde s’était écroulé autour d’elle.

Chaque nuit, elle s’asseyait près de la fenêtre, regardant les étoiles. Elle parlait tout bas à sa mère, comme si le ciel pouvait lui répondre.

— Maman… Tu viendras me chercher, hein ? Tu m’avais promis qu’on irait voir la mer ensemble…

Mais seule la brise lui répondait, portant avec elle l’odeur du bois brûlé qui flottait dans l’air, mélangée à celle de la fumée et des bâtiments en ruine.

Chapitre 2

Le rêve