LE SOLDAT AUX BOUTONS DORES: Version adaptée pour la jeunesse
()
À propos de ce livre électronique
du vue d’une enfant. Il raconte l’histoire de jeunes juifs
arrachés à leur enfance insouciante pour être submergés par
la sauvagerie de la guerre. Quelques jours suffisent à faire
d’eux des adultes aux prises avec la faim et la soif, la peur
et la mort, et l’horreur d’être séparés de leur mère. Seul le
monde intérieur de leur imagination enfantine, avec ses
rêves et ses contes de fées, peut les aider à affronter la
réalité tout en conservant leur innocence.
Traduit en français par Stéphane Baldeck
novembre 2021-mars 2022
Miriam Steiner Aviezer
Miriam Steiner Aviezer was born in Croatia but raised and educated in Slovenia where she graduated with a degree in comparative literature at university in Ljubljana. She was a teacher and educator for Jewish youth in former Yugoslavia. She eventually immigrated to Israel, where she married Shmuel Aviezer, author of “Rose Water”. They have a daughter and two grand children.
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Aperçu du livre
LE SOLDAT AUX BOUTONS DORES - Miriam Steiner Aviezer
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anglaise de Yad Vashem.
ISBN: 978-1-7283-7970-8 (sc)
ISBN: 978-1-7283-7971-5 (e)
Publié par AuthorHouse 02/17/2023
Ceci est la première adaptation pour la jeunesse
publiée au États Unis.
8678.pngContents
Avant-propos
Chapitre premier
Chapitre deux
Chapitre trois
Chapitre quatre
Chapitre cinq
Chapitre six
Chapitre sept
Chapitre huit
Chapitre neuf
Miriam Steiner-Aviezer
LE SOLDAT AUX
BOUTONS DORES
8696.pngVersion adaptée pour la jeunesse
A la mémoire de Nicole et de tous les enfants
déportés pendant l’holocauste
Avant-propos
En 1946, à Crikvenica sur le bord de la mer Adriatique, le Comité juif américain de distribution organisa un camp de vacances pour des enfants juifs rescapés de l’Holocauste. Presque tous ces enfants avaient été internés dans un des camps de la mort en Yougoslavie. L’horreur était encore toute fraîche dans leurs esprits et elle imprégnait leur comportement - leur façon de manger, de parler et de jouer sur la plage.
Mais c’était pendant la nuit, au lit, que les épreuves vécues revenaient dans leur totalité et alors, dans l’obscurité, les enfants se racontaient leurs histoires. J’ai été l’une de ces enfants et moi aussi, j’ai raconté mes histoires. Nous avions tous en commun l’incapacité de décrire nos sentiments – et même le simple fait d’exprimer tout notre amour pour notre maman.
Ces histoires, racontées quelques mois après les événements, je les ai combinées dans ce livre afin d’écrire celle de Biba.
Le livre a été écrit à l’origine en Slovène et publié à Ljubljana, en Yougoslavie.
Jérusalem, 1987 Miriam Steiner-Aviezer
Chapitre premier
Le brouillard matinal finissait de se dissiper au-dessus du village. Les bergers menaient leurs troupeaux vers les pâtures, ils avaient des paniers pour ramasser les champignons et les baies qui abondaient dans les bois à cette période de l’année. La troupe s’écoulait lentement, frayant son chemin entre les maisons du village dans un grand concert de bêlements et de tintements de clochettes.
Le petit village s’éveillait.
Des panaches de fumée s’élevaient au-dessus des toits, sortant des cheminées par grosses bouffées comme si on les avait poussés. Les housses apparaissaient aux rebords des fenêtres, suivis par les têtes de paysannes endormies en train d’aérer oreillers et édredons, elles s’appelaient et commençaient à bavarder. Les hommes allaient au puits chercher de l’eau, écoutaient les nouvelles matinales de leurs voisins et s’en retournaient vers leurs maisons qui sentaient bon le café et le pain frais.
Le village reprenait vie.
De jeunes filles apparaissaient sur la route, habillées de larges jupes qui venaient d’être lavées, laissant voir un bord de jupon amidonné. Leur nombre augmentait tandis qu’elles traversaient le village et que d’autres filles les rejoignaient tout le long du chemin jusqu’à la gare ferroviaire. Là, comme chaque matin de la semaine, elles prendraient le train pour se rendre en ville y apportant des œufs, du lait, du fromage, de la crème et des baies, ainsi que les odeurs estivales des prairies, de la forêt et de la ferme. Enfin arrivaient les femmes trimballant des bassines et des planches à laver en bois, elles descendaient jusqu’à la rivière où elles chanteraient, bavarderaient et plaisanteraient tout en lavant le linge.
Les grands enfants se rendaient à l’école mais les plus jeunes se dirigeaient vers la pente près de la grande maison, et comme s’ils s’étaient donné le mot, couraient vers la voie ferrée afin de voir le train matinal.
De loin, ils pouvaient l’entendre se rapprocher – d’abord un sifflement joyeux, puis la locomotive elle-même apparaissait tournant autour de la colline, immense monstre débonnaire se ruant vers eux. Un fin nuage de fumée s’en dégageait alors qu’elle passait et elle émettait un sifflement éraillé comme si elle voulait saluer les enfants : « Bonjour à tous ! A demain ! ». Elle tirait une file de wagons aussi facilement que s’ils avaient été des boîtes de cartons.
Les enfants couraient le long du train, riaient, saluaient de la main et criaient « Bon vent ! » tant que le dernier wagon n’avait pas encore disparu derrière le tournant. Puis le sifflement déclinait et ils restaient silencieux à côté des rails, fixant la direction du train invisible, imaginant qu’ils étaient assis à l’une de ces fenêtres et qu’ils fonçaient en dépassant les forêts, les villages et les villes, et continuaient jusqu’à l’arrivée dans la capitale. Là-bas, dans cette grande cité, se trouvaient de larges trottoirs pavés à la place des chemins boueux, de hautes maisons à plusieurs étages, des tramways et des voitures à essence, des vitrines remplies de jouets, de livres et de beaux vêtements. Ils s’étaient mis d’accord sur le fait que si l’un d’entre eux avait un jour l’occasion de prendre le train, tous les autres lui feraient de grands signes jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un point minuscule près de la fenêtre.
Les derniers résidus de fumée et d’odeurs de charbon s’étaient dissipés, et les enfants finissaient par quitter la voie ferrée pour rejoindre le flanc de la colline qui bordait la rivière, où se trouvait leur terrain de jeux habituel.
Aujourd’hui, c’était au tour de Maria d’organiser les jeux. Depuis peu, ils avaient décidé de nommer chaque jour un « délégué des jeux » différent, sur le modèle du délégué de classe que les grands avaient à l’école. L’enfant qui aurait remporté le plus de jeux durant la journée serait le délégué de la journée suivante.
C’était un monde nouveau, une nouvelle responsabilité. Le délégué maîtrisait tout. Il pouvait inventer de nouveaux jeux, choisir des aides si le jeu le demandait, et même décider de ne pas jouer du tout, dans ce cas, tout le monde devait rester tranquille toute la matinée sans rien faire. Biba espérait que l’on jouerait à cache-cache. Elle avait découvert une cachette fantastique où personne ne pourrait la dénicher et elle était sûre de gagner. Alors son rêve se réaliserait : le lendemain, elle deviendrait la déléguée des jeux.
Maria s’acquittait de sa tâche très sérieusement. Elle fronçait les sourcils, réprimandait, donnait des ordres : « Venez tous ! Toi aussi Mojca ! Silence ! Tu m’as entendue, Breda !… Écoutez-moi : aujourd’hui j’ai choisi deux jeux. D’abord on va jouer à cache-cache, et ensuite à la balle au prisonnier."
"Hourra ! » cria Biba. C’était un mot nouveau qu’elle venait d’apprendre de son père et en l’utilisant elle se sentait vraiment grande.
"Et pourquoi on ne pourrait pas d’abord jouer à la balle au prisonnier ? » demanda Luka.
Parce que c’est moi qui décide aujourd’hui. J’ai dit cache-cache en premier et je ne veux plus rien entendre là-dessus. Allez, on commence à compter !
 
Ils se rassemblèrent autour d’elle, mains derrière le corps, têtes penchées, et Maria commença à compter en touchant chaque tête après l’autre :
Plouf-plouf, ça sera toi au bout de trois, un, deux, trois, mais comme la reine et le roi ne le veulent pas, ça ne sera pas toi... » Biba était terrifiée à l’idée d’être désignée en dernier et d’avoir à rechercher les autres, ainsi quand elle fut choisie en troisième position, elle glapit et sautilla de joie plusieurs fois autour du grand chêne. Ce fut Breda qui fut désignée la dernière ; elle venait de se placer contre le chêne, les mains sur son visage et Biba allait s’élancer pour atteindre sa nouvelle cachette quand une voix se fit entendre au loin : « Biba ! Biba !
 
Tout le monde se tourna en direction de la voix et Tonček apparut. Il aurait dû se trouver à l’école mais il était resté à la maison car il avait mal à un œil. Ils le regardèrent dévaler la colline, agitant les bras, puis ils attendirent qu’il reprenne son souffle. Hors d’haleine, il se tourna vers Biba et lui dit :
On te demande.
 
Moi ? Pourquoi ? Ce n’est pas encore l’heure du repas. Je ne veux pas partir.
 
Tu dois y aller. Ton papa veut te voir.
 
Papa ? » Elle était surprise. « Mon papa est à la maison ? Nous avons de la visite ?
 
Je crois que oui. Tout le monde est là-bas. Dépêche-toi.
 
Biba pensa que c’était vraiment dommage de partir au moment où elle avait une si belle chance de gagner.
S’il-te-plaît, demanda-t-elle à Maria, pourriez-vous jouer à la balle au prisonnier jusqu’à mon retour ?
 
Bon, d’accord. Mais ne traîne pas.
 
Biba les quitta en courant. Elle se retourna après quelques mètres pour vérifier si Maria respectait sa promesse, puis, satisfaite, reprit sa course. Elle gravit rapidement la colline jusqu’à la grande maison, et se demandait qui pouvait bien être ce visiteur inattendu.
Et si c’était oncle Zvonko ? Il vient toujours au moment où ne l’attend pas. Il surgit d’un coup avec sa grosse voiture et son klaxon bizarre qui rameute tous les enfants. D’habitude il lui apporte aussi un beau cadeau. Puis il emmène tous les enfants faire un tour dans le village, dans un concert assourdissant de bruits divers et de coups de klaxons. Il lui aura probablement apporté cette grande poupée avec un jupon en dentelle noire.
Mais peut-être n’était-ce pas oncle Zvonko après tout ? Peut-être que c’était Grand-mère ?
Oh, mais si c’était Grand-mère, alors il fallait s’arranger. Biba s’arrêta un moment pour vérifier si ses ongles étaient propres, son col net ; elle nettoya ses chaussures boueuses dans l’herbe puis reprit sa marche en prenant garde à ses pas, pensant à toutes les instructions qui devançaient chacune des visites de Grand-mère. Elle pouvait se voir montant les escaliers menant au vaste salon réservé aux visiteurs et aux grandes occasions. Elle garderait les yeux baissés en entrant dans la pièce, à cause des tableaux effrayants accrochés aux murs, tout en faisant attention à ne pas sortir de l’étroit tapis rouge qui menait au fauteuil de grand-mère. Grand-mère s’y tiendrait bien droite, habillée très probablement d’une robe en dentelle noire à col redressé, Papa et Maman debout à ses côtés et répondant à ses questions. Biba ferait une révérence de ballerine, Grand-mère sourirait et ouvrirait ses bras en grand. Alors Biba, heureuse d’en avoir fini avec les formes, sauterait sur les genoux de grand-mère, l’étreindrait, l’embrasserait et s’épancherait à volonté.
Biba adorait Grand-mère. A la vérité, l’apparence de Grand-mère était souvent austère – elle était sévère, raide, et bougeait avec difficulté - mais Biba avait toujours pensé que derrière ce front et ces yeux sérieux se cachaient un sourire.
Grand-mère lui racontait des histoires – toujours les mêmes - mais Biba ne pouvait pas vraiment les apprécier car elle ne comprenait pas bien la langue¹ parlée par sa grand-mère. Elle finissait toujours par se lasser au milieu de l’histoire et n’arrivait jamais à savoir si le prince épousait la princesse, si la sorcière était punie et les
