Le Joueur d'Échecs
Par Stefan Zweig
5/5
()
- High-Stakes Game 
- Mental Breakdown 
- Genius Chess Player 
À propos de ce livre électronique
Stefan Zweig
Stefan Zweig nació en Viena en 1881. Hijo de un acomodado industrial, estudió filosofía y lenguas germánicas y románicas en Berlín y Viena. Durante la Primera Guerra Mundial tuvo que exiliarse a Zúrich por sus ideas pacifistas. Desde 1919 a 1935 vivió en Salzburgo, donde creó una extensa obra, que incluye narraciones, poesía, ensayos, biografías y obras de teatro, y que le convirtió en uno de los autores de lengua alemana más famosos de su tiempo. En 1935, Zweig se trasladó a Inglaterra donde se estableció como exiliado. Posteriormente, al estallar la Segunda Guerra Mundial buscó refugio en América. Después de una breve estancia en Nueva York, durante la que colaboró en los diferentes intentos de organización y de asistencia de los exiliados europeos, se estableció en Brasil, donde desesperado ante el giro que tomaba la guerra y convencido de la definitiva destrucción del ámbito cultural europeo, se quitó la vida, en 1942, en compañía de su segunda mujer.
Lié à Le Joueur d'Échecs
Livres électroniques liés
- LE JOUEUR D'ÉCHECS: - Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- La Mort d'Ivan Ilitch: La Mort d'un juge Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- L’Idiot Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- La Peur Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Cyrano de Bergerac: Le chef-d'oeuvre d'Edmond Rostand en texte intégral Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Le Procès Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Les frères Karamazov Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Alice au pays des merveilles Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Le Comte de Monte-Cristo Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Candide, ou l'Optimisme Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Demain nous Attend Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
- Crime et Châtiment Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Guerre et Paix (Edition intégrale: les 3 volumes) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- La Parure Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
- Les fables de Jean de La Fontaine Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- La peau de chagrin Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Le Joueur Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- L'Odyssée Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- L’Éducation Sentimentale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le tour du monde en 80 jours Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Les Carnets du sous-sol Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Le Rouge et le Noir Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Maupassant: Nouvelles et contes complètes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le Père Goriot Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Les Possédés Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Brûlant Secret Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- L'Alchimiste de Paulo Coelho (Analyse de l'oeuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Les Fleurs du mal Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- La Métamorphose Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Au bonheur des dames Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Fiction littéraire pour vous
- Crime et châtiment Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Orgueil et Préjugés - Edition illustrée: Pride and Prejudice Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Mauvaises Pensées et autres Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Germinal Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Bel-Ami Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Œuvres Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Sous le soleil de Satan (Premium Ebook) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Les Hauts de Hurle-vent Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- La Métamorphose Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Tout le bleu du ciel de Mélissa da Costa (Analyse de l'œuvre): Résumé complet et analyse détaillée de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- L'Alchimiste de Paulo Coelho (Analyse de l'oeuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Manikanetish Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Le Joueur Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Les Freres Karamazov Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5
- Quand l'Afrique s'éveille entre le marteau et l'enclume: Roman Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le Grand Meaulnes: édition intégrale de 1913 revue par Alain-Fournier Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Crime et Châtiment Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Les Rougon-Macquart (Série Intégrale): La Collection Intégrale des ROUGON-MACQUART (20 titres) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Chanson douce de Leïla Slimani (Analyse de l'oeuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le Diable Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
- La Fille de Brooklyn de Guillaume Musso (Fiche de lecture): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Le Comte de Monte-Cristo: Tome I Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Masi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- La Princesse de Clèves Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Les Justes d'Albert Camus: Questionnaire de lecture Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le Comte de Monte-Cristo: Tome II Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Les Raisins de la colère de John Steinbeck (Fiche de lecture): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Nana d'Émile Zola: Questionnaire de lecture Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Les Possédés Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Avis sur Le Joueur d'Échecs
2 notations1 avis
- Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Sep 24, 2023 J’ai adoré, trop court mais incroyablement bien écrit j’ai cru être sur le paquebot avec eux.
Aperçu du livre
Le Joueur d'Échecs - Stefan Zweig
Le Joueur d'Échecs
Le Joueur d'Échecs
L’œuvre
Page de copyright
Le Joueur d'Échecs
Stefan Zweig
L’œuvre
Sur le grand paquebot qui à minuit devait quitter New York à destination de Buenos-Aires, régnait le va-et-vient habituel du dernier moment. Les passagers embarquaient, escortés d’une foule d’amis : des porteurs de télégrammes, la casquette sur l’oreille, jetaient des noms à travers les salons : on amenait des malles et des fleurs, des enfants curieux couraient du haut en bas du navire, pendant que l’orchestre accompagnait imperturbablement ce grand spectacle, sur le pont.
Un peu à l’écart du mouvement, je m’entretenais avec un ami, sur le pont-promenade, lorsque deux ou trois éclairs jaillirent tout près de nous – apparemment, un personnage de marque que les reporters interviewaient et photographiaient encore, juste avant le départ. Mon compagnon regarda dans cette direction et sourit : « Vous avez à bord un oiseau rare : Czentovic. » Et, comme je n’avais pas vraiment l’air de comprendre ce qu’il voulait dire, il ajouta en guise d’explication : « Mirko Czentovic, le champion mondial des échecs. Il a traversé les États-Unis d’est en ouest, sortant vainqueur de tous les tournois, et maintenant il s’en va cueillir de nouveaux lauriers en Argentine. »
Je me souvins alors de ce jeune champion et de quelques particularités de sa fulgurante carrière. Mon ami, qui lisait les journaux mieux que moi, compléta mes souvenirs d’une quantité d’anecdotes.
Il y avait environ un an, Czentovic était devenu tout d’un coup l’égal des maîtres les plus célèbres de l’échiquier, comme Aljechin, Capablanca, Tartakower, Lasker ou Bogoljubow. Depuis qu’en 1922, Rzecewski, le jeune prodige de sept ans, s’était distingué au tournoi de New York, on n’avait vu personne d’aussi obscur attirer avec autant d’éclat l’attention du monde sur l’illustre confrérie des joueurs d’échecs. Car les facultés intellectuelles de Czentovic n’eussent permis en aucune façon de lui prédire un brillant avenir. D’abord tenu secret, le bruit courut bientôt que ce champion était incapable en privé d’écrire une phrase, même dans sa propre langue, sans faire des fautes d’orthographe, et que, selon la raillerie d’un partenaire rageur, « son inculture dans tous les domaines était universelle ».
Czentovic était le fils d’un misérable batelier slave du Danube, dont la toute petite embarcation fut coulée une nuit par un vapeur chargé de blé. Son père mourut : l’enfant qui avait alors douze ans, fut recueilli par le charitable curé de son village et l’excellent prêtre s’efforça honnêtement de faire répéter à ce garçon au large front, apathique et taciturne, les leçons qu’il n’arrivait pas à retenir à l’école. Mais ses tentatives demeurèrent vaines. Mirko fixait d’un œil vide les caractères d’écriture qu’on lui avait déjà expliqués cent fois : son cerveau fonctionnant avec effort était impuissant à assimiler, même les notions les plus élémentaires. À quatorze ans, il s’aidait encore de ses doigts pour compter et quelques années après, il ne lisait encore un livre ou un journal qu’au prix des plus grands efforts. On n’eût pu dire cependant qu’il y mettait de la mauvaise volonté ou de l’entêtement. Il faisait avec docilité ce qu’on lui ordonnait, portait l’eau, fendait le bois, travaillait aux champs, nettoyait la cuisine : bref, il rendait consciencieusement, bien qu’avec une lenteur exaspérante, tous les services qu’on lui demandait. Mais ce qui chagrinait surtout le bon curé, c’était l’indifférence totale de son bizarre protégé. Il n’entreprenait rien de son propre chef, ne posait jamais une question, ne jouait pas avec les garçons de son âge et ne s’occupait jamais spontanément, si on ne lui demandait rien : sitôt sa besogne finie, on voyait Mirko s’asseoir quelque part dans la chambre, avec cet air absent et vague des moutons au pâturage, sans prendre le moindre intérêt à ce qui se passait autour de lui. Le soir, le curé allumant sa longue pipe rustique, faisait avec le maréchal des logis ses trois parties d’échecs quotidiennes. L’adolescent approchait alors de la table sa tignasse blonde et fixait en silence l’échiquier, avec des yeux qu’on croyait endormis et indifférents sous leurs lourdes paupières.
Un soir d’hiver, tandis que les deux partenaires étaient plongés dans leur jeu, on entendit tinter de plus en plus près les clochettes d’un traîneau qui glissait à fond de train dans la rue. Un paysan, la casquette blanche de neige, entra précipitamment, demandant au prêtre s’il pouvait venir sur-le-champ administrer l’extrême-onction à sa vieille mère qui se mourait. Le curé le suivit sans tarder. Le maréchal des logis, qui n’avait pas encore vidé son verre de bière, ralluma encore une dernière pipe et se mit en devoir de renfiler ses lourdes bottes pour s’en aller, lorsqu’il s’aperçut tout à coup que le regard de Mirko restait obstinément fixé sur l’échiquier et la partie commencée.
« Eh bien ! veux-tu la finir ? » dit-il en plaisantant, car il était persuadé que le jeune endormi ne saurait pas déplacer un seul pion correctement sur l’échiquier. Le garçon leva timidement la tête, fit signe que oui, et s’assit à la place du curé. En quatorze coups, voilà le maréchal des logis battu et en plus, obligé de reconnaître qu’il ne devait pas sa défaite à une négligence de sa part. La seconde partie tourna de même.
« Mais c’est l’âne de Balaam ! » s’écria l’ecclésiastique stupéfait, lorsqu’il rentra. Et il expliqua au maréchal des logis, moins versé que lui dans les Écritures, comment, deux mille ans auparavant, semblable miracle s’était produit, une créature muette ayant soudain prononcé des paroles pleines de sagesse. Malgré l’heure avancée, le curé ne put réprimer son envie de se mesurer avec son protégé. Mirko le battit lui aussi aisément. Il avait un jeu lent, tenace, imperturbable, et ne relevait jamais son large front, penché sur l’échiquier. Mais la sûreté de sa tactique était indiscutable : ni le maréchal des logis ni le curé ne
