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La passion réfrénée
La passion réfrénée
La passion réfrénée
Livre électronique136 pages1 heure

La passion réfrénée

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À propos de ce livre électronique

Gianni Russo, passionné de guitare, tente d’échapper aux blessures de son enfance. Lorsqu’une rencontre aussi mystérieuse qu’improbable le propulse aux côtés des Beatles au moment où ils enregistrent leur dernier chef d’œuvre, Abbey Road, son rêve le plus fou devient réalité. Mais derrière la magie se cachent les fantômes du passé, les choix douloureux et les luttes intérieures. Entre quête de soi, musique légendaire et suspense grandissant, ce récit vibrant explore les thèmes de l’ambition et du renoncement.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Tony Manto, marqué par son enfance, trouve dans la guitare une quête d’accomplissement personnel. Passionné de littérature musicale, il publie en 2021 "Comfortably Numb, meurtre à Moletta", une intrigue au cœur de l’univers des Pink Floyd.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie8 juil. 2025
ISBN9791042274474
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    Aperçu du livre

    La passion réfrénée - Tony Manto

    Prologue

    C’est vrai, le diable est dans les détails et, parfois, il est bon de ne pas rester à la surface des choses, ne serait-ce que pour éviter le simplisme qui peut mener à l’ignorance, à la pensée unique ou au totalitarisme.

    Et puis, il y a de vraies évidences que certaines personnes adorent remettre inutilement en cause.

    Quand, en 1990, Michel Berger chantait la magnifique chanson Le Paradis blanc, certains y ont trouvé une douce évocation de la mort, quand d’autres ont cru qu’il s’agissait d’un manifeste écologiste du musicien.

    Y a tant de vagues et de fumée,

    Qu’on arrive plus à distinguer,

    Le blanc du noir, et l’Énergie du désespoir.

    Y a tant de vagues et tant d’idées

    Qu’on arrive plus à décider, le faux du vrai

    Et qui aimer ou condamner

    Je m’en irai dormir dans le paradis blanc

    Michel était certainement un grand écologiste, mais, en l’occurrence, c’est plutôt l’obscurantisme moderne qu’il voulait dénoncer. Il réfutait ce monde où l’abondance d’idées avait eu raison de la nuance et du discernement.

    À l’heure des fake news distillées par les chaînes d’info en continu et où la fureur des mots, dopée par les algorithmes, a pris le pas sur la pertinence et la sagesse, ce constat avant-gardiste est simplement remarquable.

    Désabusé, Michel trouve refuge dans le paradis blanc, une région immaculée et exempte de toute souillure morale.

    Enfin, il y a certaines chansons, enfantines de premier abord, qui ont une portée insoupçonnée.

    Prenez All you need is love que John Lennon compose en 1967, alors qu’il est toujours membre des Beatles, et qui n’est certainement pas la chanson qui illustre le mieux leur répertoire ou de leurs talents.

    Il n’y a rien que tu puisses faire qui ne puisse être fait.

    Il n’y a rien que tu puisses sauver qui ne puisse être sauvé.

    Mais tu peux aussi apprendre à rester toi-même.

    C’est facile.

    Tout ce dont tu as besoin, c’est de l’amour.

    Car, oui, l’amour est la chose la plus importante dont nous ayons réellement besoin sur terre.

    Quel message simple et lumineux !

    John Lennon était mi-ange et mi-démon, mais il était surtout en carence affective.

    Ce chérubin dépourvu de racines et éternellement habité par un profond sentiment d’insécurité a passé sa vie à propager les messages d’amour les plus évidents.

    À la fin des Beatles, John était certainement une des trois pop stars le plus célèbres et les plus adulées sur terre.

    Très vite pourtant, il troqua son costume de superstar pour celui de chanteur engagé afin de prêcher la bonne parole et se tenir aux côtés des plus vulnérables.

    Actif sur tous les fronts, de l’opposition à la guerre du Vietnam jusqu’au soutien inconditionnel à certains opposants politiques, John s’était attiré les foudres des services américains de l’immigration, qui le voyait comme un ennemi de l’État et un agent déstabilisateur.

    Aux qualités indéniables d’homme de paix et de courage se conjuguaient les défauts d’un être un peu lâche et rempli de contradictions.

    À l’apogée des Beatles, il n’avait pas hésité à abandonner, sans ménagement, sa femme Cynthia et Julian, l’enfant qu’ils eurent ensemble, afin de se jeter sans retenue dans les bras de Yoko Ono.

    Ce poète, qui sublimait la rêverie, la fraternité et l’amour, avait fait preuve, en ces circonstances, du minimum de compassion envers ses proches.

    Inutile d’essayer de trouver une quelconque trace de logique dans ses déclarations, car l’homme avait trop souffert des affres de l’enfance pour prétendre à une cohérence qu’il n’assumerait de toute façon pas.

    Il portait souvent un T-Shirt avec, inscrit dessus :

    La guerre est finieSi tu le veux.

    Une déclaration tellement remplie de bon sens !

    Oui, la fin de la guerre ne dépend que de nous. Mais pas uniquement de nous. Les autres le veulent-ils aussi ?

    Qu’en pensent les marchands d’armes ?

    Et est-ce bien dans les intentions de ces présidents ? Qu’ils occupent une maison de couleur blanche ou un énorme palais moscovite !

    Et que dire de ces faucons ou de ces colons ?

    Eux qui n’ont de cesse de prospérer, de se faufiler, et de progresser tant que le brouillard persiste, allant même jusqu’à tuer un des leurs pour que la paix ne soit pas conclue entre gens de bonne volonté !

    Quand John Lennon fût chassé des cieux (dont l’extrême vacuité l’étonnait toujours), cet ange déchu et torturé ne trouva malheureusement jamais le repos de l’âme.

    Il avait lu l’histoire de Randy Cox, ce type qui parlait de ses désirs et de ses fantasmes sexuels qui l’avaient hanté toute sa vie. À vingt ans et puis à trente, Randy avait cru que ça allait se calmer, mais cela n’avait pas été le cas.

    À quarante ans, ce n’était pas mieux.

    Ni à cinquante ni à soixante, d’ailleurs.

    À soixante-dix ans passés, Randy continuait à saliver encore dans sa tête alors qu’il ne pouvait plus rien faire.

    Merde, s’était dit John Lennon, moi aussi j’espérais que ça se calme, mais cela semble ne jamais s’arrêter !

    Le but du jeu, c’est peut-être d’arriver à dominer tout ça avant de partir sans quoi on revient pour un tour de piste.

    Le 08 décembre 1980, une déflagration nous parvenait de New York : à quarante ans, John Lennon était sauvagement assassiné.

    Ce fabuleux artiste nous avait demandé d’imaginer un monde où le paradis et l’enfer n’existent pas. Un monde sans frontière et sans religion, peuplé d’êtres dépourvus de la volonté de tuer ou de posséder.

    Il s’était interrogé sur nos facultés à imaginer l’inimaginable : l’arrêt des guerres et un monde en paix.

    Nous avions le choix : le traiter de rêveur ou le rejoindre dans ses délires.

    Mais il est déjà trop tard.

    Et nous n’avons plus que nos larmes pour le pleurer.

    Chapitre I

    Les grandes vacances

    En juin, la belle saison prend enfin ses quartiers.

    La chaleur s’installe, l’abondante végétation remplit les parcs et les jardins, et les douces soirées de quiétude et de contentement se profilent à l’horizon.

    Le début de l’été est une période de belle lumière au cours de laquelle s’achève, dans une effervescence généralisée, la fin de l’année scolaire.

    Les vacances arrivent et, avec elles, le départ des copains vers la mer ou la montagne.

    Né en juin 1964, Gianni Rosso dut attendre très longtemps afin de fêter son anniversaire et, pour lui, les grandes vacances étaient surtout synonymes d’ennui.

    À défaut d’exotisme, il ne fréquentait que la plaine de jeux ou la piscine communale.

    Un ballon de football ou un maillot de bain suffisaient à occuper les garçons de sa cité qui n’avaient pas l’occasion de voyager.

    À leur retour de vacances, les copains les plus chanceux relataient avec moult détails les aventures et les joies de leur séjour à l’étranger.

    L’imagination de Gianni était cruelle et sans limite, mais il savait pertinemment bien qu’il lui était inutile de fantasmer.

    Il n’avait pourtant jamais reproché à ses parents de ne pas avoir beaucoup voyagé. Comment pouvait-il en être autrement ?

    À la maison, ses parents devaient prendre soin de quatre garçons et de quatre filles (il était le 7e dans la lignée) et l’argent manquait cruellement.

    Si les quelques voyages qu’il eut l’occasion de faire en Italie (le pays d’origine de ses parents) furent plutôt inconfortables, il avait néanmoins été très heureux de pouvoir s’extraire de son quotidien, ne serait-ce que pour aller se baigner ou déguster une bonne glace.

    Ses souvenirs d’école, encore plus contrastés, étaient le reflet de la dure réalité de sa condition sociale.

    Gianni en avait beaucoup souffert, mais, pendant longtemps, il avait accepté, sans rechigner, de porter les habits usagés de ses trois grands frères.

    Dans la cour d’école, la multitude de nationalités qui se côtoyaient reflétait les différentes vagues migratoires qui s’étaient succédé en Belgique.

    Malgré un racisme latent, tous ces enfants venus des pays avoisinants allaient vite s’intégrer grâce à l’école et à la contribution colossale de leurs parents

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