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Oscar et autres nouvelles
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Livre électronique110 pages1 heure

Oscar et autres nouvelles

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À propos de ce livre électronique

Vingt nouvelles pour une immersion au cœur d’univers contrastés, où se déploie une palette d’émotions saisissantes. Chaque récit donne vie à des personnages singuliers, pris dans des situations tour à tour insolites, surnaturelles, mélancoliques ou tragiques. Véritable kaléidoscope littéraire, ce recueil joue avec les genres et les ambiances, offrant une expérience captivante et inoubliable.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Sylvie Ollivier a suivi un parcours éclectique, exerçant divers métiers avant de se consacrer pleinement à ses deux passions : l’écriture et la peinture. Récompensée à deux reprises pour ses nouvelles, elle puise son inspiration dans ses nombreux voyages et expériences à travers le monde.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie13 mai 2025
ISBN9791042266196
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    Aperçu du livre

    Oscar et autres nouvelles - Sylvie Ollivier

    Elise et Elise

    Elise, à 53 ans, était veuve. Elle était veuve depuis quelques jours seulement, et venait d’enterrer son mari, Georges, ce matin. La cérémonie s’était très bien passée. Tout le monde était venu, bien qu’Elise et Georges soient maintenant en province. La famille était au complet, et tous les amis étaient présents. Georges était une personne très appréciée pour son caractère agréable et joyeux, ainsi que pour sa fidélité en amitiés. Après la cérémonie, un déjeuner souvenir avait été organisé au restaurant. On y avait beaucoup parlé, et même ri, grâce aux anecdotes racontées par les invités.

    Georges était mort d’une crise cardiaque, à son travail, et Elise n’avait pas eu le temps de lui dire « au revoir ». La nouvelle de son décès avait été un choc pour elle, et pour toute la famille, même s’ils connaissaient ses problèmes de cœur. Georges n’avait pas encore fêté ses 55 ans, et donc sa mort était très prématurée pour tous ses proches, et surtout pour sa femme.

    Depuis, Elise était inconsolable. Elle n’arrêtait pas de pleurer dès qu’elle pensait à lui. Le repas de ce midi lui avait fait beaucoup de bien. Elle avait pu apprécier l’amour que lui témoignaient tous ses amis et sa famille. Mais cela n’allait pas lui rendre son Georges pour autant. C’était une triste consolation. Son Georges était tout pour elle : son mari, son amant, son amour, son ami et son confident. Comment allait-elle pouvoir vivre sans lui, sans sa chaleur, son amour, ses conseils ?

    À présent, elle se retrouvait seule dans sa grande maison. Tout le monde était reparti à ses occupations, même ses enfants et son frère. Elle errait dans la maison depuis son retour chez elle. Tout lui rappelait Georges : le fauteuil où il s’asseyait pour regarder la télévision, la cuisine où il lui concoctait de bons petits plats, son bureau avec ses affaires si bien rangées. Elise passait de pièce en pièce, comme envoûtée par le souvenir de son mari. Elle marchait doucement en frôlant les meubles, les choses et les objets de la vie quotidienne, comme s’ils étaient des reliques sacrées. Elle finit par s’écrouler dans le canapé pour pleurer toutes les larmes de son corps. Elle ne reverrait plus son cher mari. C’était fini. Il fallait maintenant qu’elle fasse son deuil.

    Plusieurs fois, ensemble, ils avaient parlé de la mort. Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’elle vienne si tôt. Ils s’étaient promis de se faire un signe, de passer un message, par quelque moyen informel, après leur mort, si cela était possible. Mais maintenant qu’il était bien mort, elle se disait que ce n’était que des fadaises, des bêtises, des inepties, auxquelles il ne fallait pas rêver.

    Gaëtan était le frère d’Elise. Il était allé aux funérailles de son beau-frère la veille. La cérémonie avait été très belle, et le déjeuner, en fin de compte, très agréable. Il redoutait ce genre de retrouvailles familiales, d’épanchements de sentiments. D’ailleurs, il n’avait pas voulu rester dormir chez sa sœur Elise, prétextant du travail qui ne pouvait attendre. Il se voyait mal, seul avec elle, dans cette grande maison pleine de souvenirs. Il aimait bien son beau-frère et sa sœur, mais pas les situations délicates. Il préférait la laisser seule. N’importe comment, il fallait bien qu’elle commence à faire son deuil, et lui n’était pas le meilleur interlocuteur pour l’aider dans cette tâche.

    En plus, Gaëtan avait des projets beaucoup plus agréables. Nous étions jeudi, et il avait prévu un week-end avec sa nouvelle petite amie, près de la mer, non loin de la maison de sa sœur, en Normandie, en Pays d’Auge. C’était l’occasion pour lui de passer quelques jours loin de Paris.

    Il était donc arrivé le jeudi soir à Cabourg. La mer était belle, le ciel était bleu et il y avait peu de monde dans la jolie ville de Proust. Son amie, détail amusant, s’appelait également Elise, comme sa sœur. Elle devait le rejoindre en fin d’après-midi, par le train, en sortant de son travail. Elle lui avait surtout recommandé de ne pas l’appeler le vendredi après-midi sur son portable, car elle serait dans une réunion importante.

    Gaëtan avait réservé une chambre dans « le Grand Hôtel » avec vue sur la mer, celui même où avait vécu Marcel Proust. C’était un hôtel très chic et romantique sur la plage, bordé par la digue piétonne si bien nommée « promenade Marcel Proust ».

    Gaëtan était aussi excité qu’un enfant qui attend ses cadeaux le soir de Noël. Il connaissait Elise depuis quelques semaines et commençait à être très amoureux d’elle. Ils s’étaient vus à Paris le week-end d’avant, mais elle lui manquait déjà énormément. Comme il ne pouvait pas lui téléphoner, Daniel eut l’idée de lui envoyer un mail le vendredi après-midi.

    Quant à Elise, la sœur de Gaëtan, elle avait très mal dormi. Seule dans son grand lit, elle avait fait plein de cauchemars. Son mari n’était pas mort, mais était en mer, dans une mer déchaînée, où il se battait avec les éléments. Elle l’attendait sur le quai, sous la pluie et le vent, et ne pouvait rien faire pour lui, sinon prier qu’il ne lui arrive rien. Puis, elle s’était réveillée en nage, grelottant de froid, comme si elle avait eu de la fièvre. Ensuite, elle s’était rendormie pour rêver à nouveau de son mari en difficulté dans la montagne, seul dans une tempête de neige.

    Quand elle émergea de son lit, elle s’aperçut qu’il était déjà 13 h 30. Elle avait l’impression pourtant d’avoir très peu dormi, et se sentait très fatiguée. Elle se leva et alla se faire un thé avec des tranches de pain, grillées, qu’elle tartina de beurre. Elle alluma machinalement la télévision. Mais tout ce qu’elle voyait n’arrivait pas à l’intéresser. Les informations, les publicités, tout l’agaçait. Elle éteignit donc l’écran et mit la musique de son téléphone portable. Mais à ce moment, elle entendit une chanson que son mari aimait et elle se mit à pleurer. Puis, elle prit son petit déjeuner en silence et alla se caler bien au fond du fauteuil préféré de son mari. Elle pouvait encore sentir son odeur. Elle toucha le tissu bleu canard des accoudoirs et se remit à pleurer. Elle reprit alors son téléphone portable et elle se mit à lire ses mails. Un flot de messages l’attendait. Des publicités bien sûr, qu’elle mit dans la corbeille en quelques clics, mais aussi de gentils mots de réconfort pour le décès de son mari, et également des mails de différentes administrations. Pour tout cela, elle n’en avait pas le courage, pour l’instant, ça attendrait un peu, se dit-elle. Puis, au moment de fermer son téléphone, elle aperçut un mail qui commençait par :

    Mon Elise adorée,

    Elle se mit à lire le mail, comme subjuguée. Elle n’en croyait pas ses yeux. Le mail continuait ainsi :

    Je suis arrivé. Tout va très bien. Mon Dieu, qu’est-ce que c’est beau ! Le ciel est bleu et l’air est très pur. Un vrai paradis ! Les gens sont très gentils, et je pense que ça va te plaire. C’est un lieu très romantique et j’ai hâte que tu me rejoignes. Nous allons être si bien ici tous les deux. Je pense que tu

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