Le secret Madeleine: Les Chroniques de la Madeleine, #1
Par Gary McAvoy
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À propos de ce livre électronique
Un secret interdit… Le destin de l'Église en suspens… Un duo de limiers amateurs révélera-t-il une vérité qui pourrait bouleverser le monde chrétien ?
La Résurrection est la pierre angulaire de la foi chrétienne. Toutefois, lorsqu'un indice jaillit qui suggère un récit différent, les conséquences pourraient bien changer la chrétienté à jamais.
Le poste du prêtre Michael Dominic aux légendaires Archives secrètes du Vatican l'amène à découvrir un papyrus perdu, enseveli dans les sous-sols de Rome : les écrits jusqu'alors inconnus de Marie Madeleine. La révélation hérétique de la relique oubliée menace la légitimité même du Vatican et confronte Michael à des ennemis puissants et impitoyables.
Désespéré, il se tourne vers Hana Sinclair, une journaliste d'investigation qui est habituée à s'attaquer aux sujets les plus controversés. Ensemble, ils défient l'élite de l'Église et se lancent dans une enquête dans les zones d'ombre de l'histoire afin de découvrir la vérité. Alors que la pression monte pour faire taire le duo, le Vatican aura-t-il recours à l'impensable pour sauvegarder sa richesse et son pouvoir ?
Basé sur des faits réels, ce thriller international emmène les lecteurs dans une course folle à travers les sites sacrés d'Europe. Procurez-vous votre exemplaire de ce best-seller et découvrez pourquoi les fans dévoués de Gary McAvoy disent : « Je ne voulais pas que ce livre prenne fin ! ».
Gary McAvoy
Gary McAvoy is a veteran technology executive, entrepreneur, and lifelong writer. For several years he was also a literary media escort in Seattle, during which time he worked with hundreds of authors promoting their books—most notably Dr. Jane Goodall, with whom Gary later collaborated on “Harvest for Hope: A Guide to Mindful Eating” (Hachette, 2005). Gary is also a professional collector of rare literary manuscripts and historical letters and books, a passion that sparked the intriguing discoveries leading up to his latest book, “And Every Word Is True” (Literati Editions, March 2019), a revealing look at startling new disclosures about the investigation surrounding the 1959 Clutter family murders, heinous crimes chillingly portrayed in Truman Capote's “In Cold Blood.” “And Every Word Is True” pulls back the curtain for a suspenseful encore to Capote’s classic tale, adding new perspectives to an iconic American crime.
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Aperçu du livre
Le secret Madeleine - Gary McAvoy
Prologue
SUD DE LA FRANCE – MARS 1244
Le siège ininterrompu de Montségur, dernière forteresse cathare à être encore debout, perchée de façon stratégique sur un majestueux piton rocheux des Pyrénées françaises, entrait dans son dixième mois.
L’immense armée envoyée depuis Rome était forte de trente mille croisés vêtus de leurs tabards blancs distinctifs, portant la croix rouge de saint Georges. Les chevaliers au commandement menaient des hordes de fantassins ordinaires, certains cherchant leur salut, d’autres simplement en quête d’une aventure et de la promesse de pillages. Au cours des années précédentes, ils avaient déjà dévasté une grande partie de la région du Languedoc. Des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants avaient été assassinés, sans égard pour leur âge, leur sexe, ou leur croyance religieuse. Des villages entiers avaient été brûlés, les cultures arrivées à maturation avaient été détruites et le sol fertile qui les produisait avait été empoisonné dans une quête cruelle et obstinée afin de débusquer et d’éradiquer un petit ordre mystique et pacifique, mais non moins influent : les cathares.
La défaite de l’impénétrable château de Montségur représentait le trophée ultime pour les troupes de l’Église. Les rumeurs selon lesquelles la forteresse renfermait un immense trésor étaient parvenues aux oreilles de chaque soldat, ravivant la passion avec laquelle ces mercenaires européens craints de tous menaient leur mission divine. Comme le voulait la coutume durant une croisade, le vainqueur pouvait exiger de conserver ce qu’il restait après un pillage : c’était la spolia opima – les butins les plus précieux obtenus pour les plus grands exploits. Cette tentation, renforcée par l’assurance personnelle du pape que tout péché serait pardonné et le chemin vers le paradis assuré, avait suffi pour que des hommes de tous milieux, nobles comme paysans, décident de s’armer d’un gourdin, d’une pique ou d’une flèche et se battent au nom de Dieu.
En 1209, le pape Innocent III avait ordonné cette croisade pour détruire la spiritualité, et au besoin la vie, des derniers dissidents de la région du Languedoc, située entre la France et l’Espagne.
Cette principauté indépendante s’était distinguée en abritant une population d’artistes et d’intellectuels qui dépassait de loin ce que l’on trouvait à l’époque dans la plupart des sociétés d’Europe du Nord. Ce peuple du Languedoc pratiquait une tolérance religieuse qui encourageait la diversité spirituelle et séculière. On pouvait y trouver des écoles enseignant le grec, l’hébreu, les langues arabes ainsi que les coutumes qui les accompagnaient, comme ceux qui épousaient la kabbale, une forme occulte du judaïsme datant du II e siècle.
La plupart des colons du Languedoc éprouvaient un dégoût prononcé pour le christianisme ; à tout le moins, ses pratiques étaient perçues comme étant plus matérialistes que spirituelles. Les irréligieux de la région tournaient le dos au christianisme, principalement en raison de la corruption scandaleuse dont faisaient montre les prêtres et archevêques locaux qui, incapables d’influencer les païens dans leurs provinces, en étaient venus à préférer les rétributions du commerce et des propriétés terriennes que la supervision de quelques ouailles.
En conséquence, les autorités de Rome s’étaient senties obligées de s’attaquer une bonne fois pour toutes à cette hérésie impardonnable, notamment dans des villes comme Toulouse et Albi.
Confiant ses troupes à leurs commandants, le pape Innocent III offrit à tous sa bénédiction, glorifiant le caractère divin de leur mission. Lorsqu’ils demandèrent comment ils distingueraient leurs frères chrétiens des hérétiques, les croisés obtinrent comme simple réponse : « Tuez-les tous. Dieu reconnaîtra les siens. »
Ainsi commença la Croisade des Albigeois.
La nouvelle lune ne répandait aucune lumière sur Montségur tandis que la nuit tombait sur le premier jour de mars 1244, dissimulant non seulement les activités empressées de ses occupants, mais également la menace qui persistait au-delà de ses remparts. Un épais brouillard alpestre s’était installé sur la montagne et le château qui en chevauchait le sommet et avait résisté à presque une année de bataille continuelle.
Affaibli par la ténacité de leurs assaillants et cédant face à leur situation désespérée, Raymond de Péreille, seigneur du château de Montségur et meneur des quatre cents derniers défenseurs, ordonna à ses troupes de déposer leurs armes avant de descendre de la montagne pour négocier les termes de leur capitulation.
Bien qu’on lui offrît des conditions clémentes en échange de leur reddition, le seigneur demanda une trêve de quatorze jours sous prétexte de réfléchir aux termes de celle-ci, livrant des otages en guise de preuve de bonne foi. Sachant qu’il n’y avait pas d’alternative pour leurs prisonniers – dont près de la moitié était des chevaliers-prêtres, ou parfaits dévoués à la cause de Dieu – les commandants de l’armée du pape acceptèrent la trêve.
Durant les deux semaines suivantes, libérés de la menace des attaques qu’ils subissaient constamment depuis plusieurs mois, les habitants de Montségur se décidèrent à accomplir leur propre destin avant de livrer leur forteresse – et leurs vies – à l’Inquisition.
Lors du dernier jour de la trêve, comme collectivement guidés par une seule volonté sur un chemin prédestiné, les survivants du dernier peuple cathare entreprirent les préparatifs pour leur départ.
Quatre des parfaits les plus forts et les plus loyaux furent choisis par l’évêque Bertrand Marty, l’abbé le plus influent de la forteresse. Ils descendirent dans les profondeurs de la montagne, le long d’un passage dont les marches avaient été sculptées dans les couches alternées de terre et de calcaire. La fin du passage ressemblait à une impasse, comme si les ouvriers avaient cessé de travailler et étaient repartis sans terminer. Toutefois, alors que les autres tenaient des torches, l’abbé Marty sortit de sa soutane une grosse cale rouillée ressemblant à une clé et l’enfonça dans une cavité cachée près du plafond bas.
L’abbé manipula la clé pendant quelques secondes. De l’autre côté de la paroi rocheuse, un grincement sourd et métallique résonna dans le tunnel alors que la roche calcaire, qui avait semblé impénétrable, glissa légèrement vers l’intérieur pour révéler une porte.
Poussée par les parfaits, la porte s’ouvrit sur une pièce sombre, froide et humide remplie d’une grande quantité de richesses : de l’or et de l’argent sous diverses formes, des calices dorés et des croix parées de joyaux, une abondance de gemmes et de pierres précieuses, des sacs débordants de pièces provenant de nombreux territoires.
Dans un coin, à l’écart des montagnes de trésors, posé sur un solide piédestal en granite, se trouvait un reliquaire en bois finement gravé, fabriqué pour contenir les reliques les plus saintes. À côté, un livre épais était enveloppé dans un sac en toile de jute.
Être ainsi face au légendaire trésor des cathares – scintillant et hypnotisant dans la faible lueur des torches – serait séduisant pour la plupart des hommes. Toutefois, les Albigeois n’avaient que peu de respect pour les biens terrestres, si ce n’est qu’ils étaient un outil politique utile pour l’accomplissement de leur destinée spirituelle. Fermant les yeux sur l’abondance de richesse qui s’étalait devant eux, l’abbé prit le sac en toile tandis que les quatre parfaits hissaient le reliquaire sur leurs épaules, puis ils quittèrent la pièce et gravirent solennellement l’escalier de pierre. Au cours des mille années d’histoire cathare, ceux-ci seraient les derniers membres de l’ordre à voir le trésor.
Cependant, ils se jurèrent que la relique la plus sacrée du monde chrétien ne tomberait jamais entre les mains impies de l’Inquisition.
Lorsqu’il sortit du passage en pierre, l’abbé Marty guida les parfaits et leur chargement sacré à travers les centaines de cathares armés de bougies qui s’étaient réunis à l’extérieur pour éclairer le chemin menant au sanctuaire. Tous étaient vêtus de leur tunique traditionnelle, leurs cheveux à hauteur d’épaule recouverts par des chapeaux taqîyah ronds, selon la coutume de la secte.
Une fois à l’intérieur, les parfaits posèrent le reliquaire sur l’autel en pierre. L’abbé retira le livre ancien du sac et commença le sacrement du Consolamentum, un rituel de consécration, pendant que les quatre gardiens se préparaient pour leur mission.
Armés de petits poignards et de matraques, les parfaits attachèrent soigneusement le reliquaire dans un filet de cordes, puis ils s’équipèrent de harnais bien serrés.
– Allez avec Dieu, mes fils, entonna l’abbé Marty tandis qu’il leur donnait sa bénédiction. Et en Son nom, assurez-vous que ce reliquaire sacré sera protégé durant les prochaines générations.
Les quatre hommes enjambèrent le précipice et, aidés de leurs frères qui tenaient les cordes fixées à leur harnais, ils descendirent lentement et silencieusement en rappel les centaines de mètres qui les séparaient du pied de la falaise. Les sympathisants qui les y attendaient aidèrent les parfaits à détacher leur trésor divin et les éloignèrent du danger des troupes avant de les cacher, ainsi que le reliquaire, dans une des nombreuses grottes voisines.
Durant toute la nuit, ceux qui restaient à Montségur célébrèrent leur confrérie, leur vocation divine et leurs dernières heures de vie. Le lendemain matin, descendant la montagne dans un état de parfaite libération spirituelle vis-à-vis du monde matériel, l’abbé Marty guida les derniers cathares tandis qu’ils marchaient délibérément dans les bûchers qui les attendaient, des martyrs pour leur cause.
Personne ne revit jamais le reliquaire sacré des cathares.
Chapitre
Un
AUJOURD’HUI
Contournant le mur nord du Colisée d’un pas mesuré, un grand jeune homme aux cheveux mi-longs noirs jeta un œil au chronomètre TAG Heuer fixé à son poignet gauche. Notant le temps réalisé sur son douzième kilomètre, il essuya la sueur qui lui brûlait désormais les yeux.
Cette fichue chaleur romaine. Insoutenable avant même le lever du soleil.
En approchant du passage piéton aux abords de la façade ouest du Colisée, il se demanda si cette matinée serait celle où il rencontrerait Dieu. Éviter la circulation meurtrière et incontrôlée qui encerclait le monument était un acte de foi suprême alors que les citadines en acier le contournaient les unes après les autres, sans nul doute en route vers un lieu moins hostile. Depuis qu’il était arrivé ici, il avait découvert qu’il en était ainsi de tous les conducteurs italiens, de façon générale, mais que les Romains excellaient tout particulièrement à ce sport. Les observateurs avisés étaient toujours capables de voir la différence entre les natifs et les visiteurs : un habitant de la ville traversait la route en paraissant insensible à la circulation, alors que les non-Romains, qui pouvaient aussi bien venir de Milan que de Boston ou Paris, abordaient la menace de chaque traversée de trottoir à trottoir avec une appréhension frôlant la terreur mortelle.
Après avoir traversé la large Via dei Fori Imperiali, son parcours l’emmena vers le Subure, un des quartiers les plus anciens de Rome, éloigné des sentiers battus par les touristes. En tant que nouvel arrivant dans une ville dont le pouls normal était à peine perceptible sous les ambiguïtés troublantes entre l’ancien et le récent, c’était ici que le coureur se sentait le plus à l’aise, dans ce quartier ouvrier semi-industriel qui ressemblait beaucoup à celui qu’il avait récemment quitté à New York. En été, les gens se levaient tôt pour s’occuper de leurs jardins avant que l’ardeur du soleil ne les force à s’enfermer à l’intérieur. L’air de ce début de matinée était chargé d’odeurs de jasmin, de chèvrefeuille et de pots d’échappement.
Il courut encore huit kilomètres et les traînées de sueur mettaient en valeur son corps svelte et musclé sous son T-shirt en coton blanc. Il parcourut les dernières rues à toute vitesse, passant devant les trattorias vides et les magasins aux volets fermés, dont les marchands étaient tout juste en train d’entamer leur rituel matinal.
Il ralentit et adopta une foulée tranquille en traversant le pont Sant’Angelo qui enjambait le Tibre, puis il prit à gauche pour remonter la Via della Conciliazione tandis que l’énorme dôme de la basilique Saint-Pierre se profilait à l’horizon. Bien qu’on l’aperçût depuis presque partout à Rome, cette arrivée lui donnait toujours l’impression que le dôme penchait en arrière et que l’immense façade de l’église l’avalait au fur et à mesure qu’il en approchait.
– Buongiorno, padre.
Presque à l’unisson, plusieurs voix de femmes rompirent le décor pavé de sa rêverie.
Le père Michael Dominic leva la tête et sourit poliment, agitant la main pour saluer brièvement le petit groupe de religieuses. Il en reconnut certaines qui étaient employées au Vatican. Les plus jeunes rougirent, rapprochant leurs têtes encapuchonnées pour chuchoter à l’oreille les unes des autres, tandis que d’autres suivirent le charmant prêtre des yeux. Les plus âgées se contentèrent de hocher froidement la tête en direction du jeune ecclésiastique, exigeant le silence tandis qu’elles escortaient, toutes à leur devoir, leurs novices à la messe du matin.
Bien qu’il ne fût à Rome que depuis deux semaines, l’exubérance juvénile de Michael Dominic ainsi que sa vivacité d’esprit étaient rapidement devenues célèbres au sein la population cloîtrée du Vatican, le distinguant des attitudes quelque peu monastiques qui y prévalaient depuis le Moyen Âge.
Toutefois, en dépit de l’esprit de clocher et de cette impression que le temps était suspendu qui régnaient entre ces murs, Michael ressentait encore l’ivresse procurée par le privilège d’avoir été envoyé à Rome si tôt dans sa carrière religieuse. Cela faisait moins de deux ans qu’il s’était prosterné devant l’autel de la cathédrale Saint-Patrick à New York, ordonné par son mentor et ami de la famille, le cardinal Enrico Petrini.
Tout le monde savait, au Vatican, que l’influence de l’éminent cardinal était responsable de l’ascension rapide de Michael Dominic jusqu’aux couloirs en marbre du pouvoir ecclésiastique qu’il arpentait désormais. Les brillantes études du jeune prêtre en tant que médiéviste classique étaient essentielles au travail accompli à la Bibliothèque du Vatican. Par ailleurs, le cardinal progressiste appréciait la vitalité que Michael apportait à sa vocation, sans parler du charisme avec lequel il parvenait à accomplir ses missions au sein d’une bureaucratie engourdie. Bien que ne s’expliquant pas l’insistance vigoureuse de son mentor pour qu’il vienne à Rome – et connaissant aussi bien ce prince de l’Église, c’était sans doute davantage qu’un simple geste à l’égard de la famille – Michael avait entièrement confiance en Enrico Petrini et avait accepté que cet homme puissant croie suffisamment en lui pour lui offrir cette opportunité, qu’il n’aurait très certainement jamais eue sans lui.
Michael ralentit encore et inspira de grandes bouffées d’air brûlant en approchant du Vatican. À environ deux rues de la grille, il entra dans le Pergamino Caffè, sur la Piazza del Risorgimento. Plus tard dans la journée, la salle serait bondée de touristes à la recherche de cartes postales et de gelati, mais le matin, elle était remplie de locaux, la plupart grignotant de petits gâteaux collants qu’ils faisaient passer à coups de café épais et sucré.
À l’autre bout de la salle, Michael aperçut la signora Palazzolo, la femme rondelette du propriétaire, dont les mèches de cheveux blancs étaient déjà trempées de transpiration. Lorsqu’elle vit le prêtre approcher, la femme âgée afficha un immense sourire dévoilant ses dents du bonheur tout en plongeant la main sous le comptoir pour en extraire la soutane méticuleusement pliée que Michael avait déposée en partant, la lui tendant avec une satisfaction évidente.
– Buongiorno, padre, dit-elle. Vous prendrez un café ce matin ?
– Molto grazie, signora, répondit Michael en prenant poliment sa soutane. Pas aujourd’hui. Je suis déjà en retard.
– Ça ira pour cette fois, dit-elle d’un ton gentiment réprobateur, mais il n’est pas sain pour un jeune homme costaud de sauter le petit-déjeuner, surtout après avoir fait travailler si dur son cœur dans cette chaleur impitoyable.
Elle leva la main pour éponger la sueur, coiffant en arrière le peu de cheveux qu’il lui restait dans l’espoir vain de se rendre plus attirante.
À l’arrière de la boutique, Michael entra dans les toilettes, s’aspergea le visage et essaya de mettre un peu d’ordre dans ses cheveux. Il passa ensuite la soutane par-dessus sa tête et la boutonna jusqu’au col blanc qui encerclait désormais son cou. Sortant des toilettes quelques minutes plus tard, il jeta un coup d’œil en arrière en se dirigeant vers la porte, observant la signora qui le saluait avec une expression désormais différente – rayonnante de respect pour l’homme d’Église qu’il était soudain devenu, comme si elle avait elle-même joué un rôle dans sa transformation.
Des trois entrées officielles au Vatican, la Porta Sant’Anna – la porte Sainte-Anne – située du côté est de la frontière, juste au nord de la place Saint-Pierre, était celle que préféraient les employées, les visiteurs et les artisans. Même si leur premier devoir est d’assurer la protection des lieux, les gardes postés à chaque entrée doivent veiller à ce que personne ne pénètre au Vatican dans une tenue négligée. Michael avait appris à son arrivée que l’entrée était refusée à quiconque se présentait en tenue décontractée, que ce soit un employé ou un visiteur officiel. Les jeans et les T-shirts étaient à peine tolérés pour les touristes, mais le manque de formalité éhontée des shorts, des survêtements et autres vêtements négligés étaient formellement interdits aux autres. Une atmosphère de respect et de révérence devait être observée à tout moment.
Le Vatican avait une population résidentielle d’un peu moins de mille âmes, mais chaque jour, presque cinq mille personnes venaient travailler dans l’espace restreint entre ces murs imposants – des murs construits à l’origine pour protéger la ville des Sarrasins, mille ans plus tôt – et les Gardes suisses postés à chaque entrée reconnaissaient ou contrôlaient l’identité de chaque personne qui entrait ou sortait.
Vêtu du pourpoint bleu et noir moins formel et coiffé d’un béret, un des gardes, que Michael reconnaissait désormais, le salua d’un sourire poli tandis qu’il s’apprêtait à sortir sa pièce d’identité.
– Vous n’avez plus besoin de montrer votre badge à cette porte, maintenant que l’on vous reconnaît, père Dominic, dit le garde musclé en anglais. Mais c’est une bonne idée de l’avoir sur vous, au cas où.
– Grazie, répondit Michael avant de poursuivre en italien, mais cela m’aiderait si nous pouvions parler italien. Je ne l’ai pas beaucoup pratiqué depuis ma jeunesse et ceux qui le parlent sont en surnombre, ici. Vous connaissez l’adage : À Rome, fais comme les Romains…
Le sourire du garde disparut, remplacé par un malaise évident alors qu’il essayait de traduire puis de répondre à l’italien rapide de Michael.
– Oui, ce serait un plaisir pour moi, mon père, bégaya le jeune soldat, mais seulement si nous parlons lentement. L’allemand est ma langue maternelle, je suis de Zurich, et si je parle bien anglais, je commence tout juste l’apprentissage de l’italien ; mais je le comprends mieux que je ne le parle.
Michael sourit devant les bonnes intentions du jeune homme.
– Marché conclu, alors. Je suis Michael Dominic, répondit-il en tendant sa main moite.
– C’est un honneur de vous rencontrer, père Dominic. Je suis le caporal Dengler. Karl Dengler.
Le visage du caporal s’illumina face au respect inhabituel qu’on lui accordait et il tendit sa main gantée de blanc pour empoigner fermement celle de Michael. Récemment recruté au sein de la prestigieuse Pontifica Cohors Helvetica, le corps d’élite des forces de sécurité du pape plus communément appelé la Garde suisse, Dengler avait trouvé que la plupart des gens du Vatican – et même de Rome – avaient tendance à être sur la réserve. Il n’avait jamais eu autant de mal à se faire des amis en Suisse et il était ravi d’avoir l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes. Il savait également, comme tout le monde, que ce prêtre-ci avait un allié puissant proche du Saint-Père.
– C’est un honneur partagé, caporal, répondit Michael, plus lentement, même si cela mit à nouveau mal à l’aise le jeune homme. Et, pardon d’avoir sali votre gant.
– Pas de problème, dit Dengler en souriant. Avec cette chaleur, il sera sec en un rien de temps. Et si vous cherchez un partenaire pour courir, faites-le-moi savoir.
– Je n’y manquerai pas ! Et on en profitera pour se tutoyer ! lança Michael en le saluant de la main tandis qu’il passait le portail.
Les allées du Vatican grouillaient déjà d’activité. Des hordes de travailleurs, de commerçants et de visiteurs officiels ayant des objectifs très divers arpentaient la Via di Belvedere pour rejoindre la myriade de bureaux, de boutiques, et de musées – n’importe quel endroit à l’intérieur ou à l’ombre, en fait, qui offrirait un répit face à la chaleur du soleil levant.
Un autre Garde suisse se tenait au milieu de la rue et Michael se dit qu’il avait l’air étonnamment sec et frais malgré le fardeau évident qu’étaient son casque en acier orné de plumes rouges et son uniforme de gala bouffant aux rayures orange, rouges et bleues. Il dirigeait les piétons et les véhicules tout en saluant élégamment les occasionnels dignitaires qui passaient par là.
Pour un observateur lambda, la Cité du Vatican semble perpétuellement en travaux. S’étendant sur un peu plus de quarante hectares, la vieille ville-État a constamment besoin d’être réparée et entretenue. Des remises en beauté architecturales, des renforcements des structures et des agrandissements limités ont lieu à tout moment, à divers degrés d’avancement, et se manifestent en un dédale squelettique d’échafaudages entourant des portions de la basilique et des bâtiments voisins. Les Sampietrini, les artisans au talent singulier qui sont responsables de l’entretien de Saint-Pierre, sont constamment présents dans les grottes, les couloirs et les cours, exerçant les talents pluriséculaires que les générations passées leur ont transmis, traditionnellement leurs pères, et les pères de leurs pères. D’ailleurs, il est assez probable qu’un sampietrino travaillant sur une pierre abîmée de la basilique soit en train de rafistoler le travail effectué par son propre arrière-grand-père, plus d’un siècle avant lui.
Michael marcha jusqu’au bout de la via di Belvedere, puis il tourna à droite pour longer la Stradone dei Giardini, le long des bâtiments des Musées du Vatican, jusqu’à ce qu’il atteigne le mur nord de la ville.
Les prêtres apprennent très tôt que leur vie sera émaillée de nombreux rituels et, dans au moins un aspect séculier, celle de Michael Dominic ne différait pas de celles des autres. Chaque jour, il terminait son footing matinal par une promenade méditative le long des murs d’enceinte qui entouraient
