Les Coureurs d'aventures: Tome I
Par Ligaran et Gabriel de La Landelle
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Avis sur Les Coureurs d'aventures
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Aperçu du livre
Les Coureurs d'aventures - Ligaran
Introduction
I
Paul d’Herbilliers et son oncle Roland
Paul d’Herbilliers, à qui nous devons les principaux éléments de cet ouvrage, était intimement lié avec son cousin Albert et passait la meilleure part de sa vie à la bastide Roland.
Après avoir été personnage secondaire, il deviendra l’un de nos héros à son tour ; alors nous ne manquerons pas de gracieuses héroïnes, car les liens de famille et l’amitié n’étaient point, tant s’en faut, les seuls motifs qui fissent de Paul l’un des hôtes assidus de son oncle, le meilleur des hommes, à l’entendre.
– Après avoir parcouru les quatre parties du monde, ajoutait-il, après avoir mené une vie des plus aventureuses, mon oncle Roland s’est retiré en Provence, dans une jolie bastide au pied du coteau de Lamalgue. À vingt lieues à la ronde on chercherait vainement une existence aussi paisible que la sienne. Il a été tour à tour marin de l’état, corsaire et officier d’infanterie ; il a fait la traite, la course, la guerre sur terre et sur mer ; il a été alternativement pauvre, riche, ruiné, rétabli dans ses affaires, tourmenté par mille vicissitudes ; mais, que ces temps sont loin de lui ! Actuellement il vit de sa retraite, d’un léger patrimoine personnel et de la fortune assez considérable que ma tante Félicité lui a apportée en mariage.
– Allons ! tout est bien qui finit bien ! répondîmes-nous à Paul d’Herbilliers, qui nous parlait ainsi, voici déjà longues années, lors de son premier voyage à Paris.
Rien encore ne nous faisait prévoir que notre aimable visiteur nous fournirait la matière de récits accidentés et dramatiques. Il venait nous demander une petite recommandation, que nous fûmes heureux de pouvoir lui donner ; – mais ce détail est de médiocre importance.
Ajoutons seulement qu’il nous témoigna sa gratitude en nous expédiant un volumineux manuscrit que nous prîmes d’abord pour les infructueux essais d’une muse de province.
L’envoi franc de port et parfaitement à notre adresse nous fit trembler à son arrivée ; ce ne pouvait être ni le dossier d’un procès, ni les pièces d’une succession, nous sommes à l’abri de pareilles fortunes, bonnes ou mauvaises :
– Papiers manuscrits, disait le commissionnaire des messageries générales.
– Quelle liasse !… C’est une tragédie accompagnée d’un volume de vers !… c’est le timide essai d’une poétique enfant de l’Occitanie qui va nous prier de guider ses pas chancelants sur le chemin ardu de la gloire. – Quelque horrible tuile !…
Un semblable honneur engendre au moins un ennemi, sinon davantage.
Il est dans un département de notre belle patrie une famille qui nous a voué aux Dieux Infernaux parce que nous n’avons point fait éditer un poème en vingt chants intitulé : L’HYMÉNÉIDE, ou les conquêtes d’Hymen dans les champs de l’Amour, par une intéressante jeune personne, l’orgueil et l’espoir de ses parents.
L’Hyménéide nous a coûté vingt lettres à son auteur, dix matinées employées en démarches absurdes, cinq francs de port pour la renvoyer d’où elle nous était venue, et une déclaration de guerre en guise de remerciements.
– Est-ce encore une Hyménéide ? murmurions-nous avec épouvante en ouvrant le paquet enveloppé de toile cirée.
Nos appréhensions redoublèrent à l’aspect du mot INTRODUCTION tracé en caractères majuscules sur une grande page blanche. Mais une lettre, recélée sous le premier feuillet, frappa bientôt nos regards :
– Victoire !… c’est l’écriture de Paul d’Herbilliers ; une bonne chance ! des nouvelles d’un ami !…
Nos terreurs étaient dissipées, nous brisâmes le cachet avec joie :
« Avant de quitter la France, – nous écrivait Paul, – je vous expédie mes notes sur mon oncle Roland, ses aventures, sa famille, et sur l’histoire de son ami Frédéric Dormont. Le peu que je vous en contai à Paris sembla vous intéresser ; si vous jugez ces documents plus étendus dignes d’entrer dans vos œuvres, je vous les abandonne à discrétion. Tirez-en tel parti qui vous conviendra : rognez, taillez, modifiez, abrégez, développez, arrangez à votre fantaisie. Pourtant, je vous en prie, ne me traitez pas comme vous avez traité l’infortuné docteur Esturgeot et la Société du Cancan Maritime et Colonial ; ne prenez point le contrepied de toutes choses. Je suis véridique, je n’ai point dénaturé les faits ; vous n’aurez donc jamais à faire justice de calomnies ou de méchantes interprétations. Je parle d’après mon oncle, qui se gardait de jeter de l’odieux sur d’honnêtes gens. – Ne redressez rien, sous peine de transformer à votre tour d’estimables personnages en coquins incapables de mériter aucun intérêt. Assurément, vous avez bien fait dans votre Couronne Navale de vous ranger du côté du marquis de Bellegrave contre les Rigaudin et les Esturgeot qui le noircissaient honteusement. De même, dans plusieurs de vos romans, dans vos Princes d’Ébène, entr’autres, vous avez eu raison de combattre ce club des Vieux-Garçons dont les correspondances mensongères ont terni tant de réputations honorables. – Mais encore une fois, mon manuscrit n’a aucun rapport avec ceux des Esturgeot, des Fernand et des autres membres d’une société trop longtemps fameuse. »
Tant de recommandations étaient inutiles. – Paul d’Herbilliers est un franc et loyal caractère ; en nous assimilant ses travaux, nous en avons respecté l’esprit ; aussi pouvons-nous sans crainte lui conserver la parole.
Au nombre des mérites de mon oncle Roland, – disait textuellement Paul d’Herbilliers, – je mettrai en première ligne celui d’être père de quatre jeunes personnes charmantes dont l’aînée n’a pas vingt ans. Il a en outre un fils, Albert, mon cousin et mon ami, qui précède ses sœurs de quelques années et a fait avec moi toutes ses études ; les circonstances nous rapprochent souvent. Souvent je puis m’asseoir au foyer de mon oncle. Or, qu’on ne s’y trompe pas, cette expression n’est pas une synecdoque c’est littéralement qu’il faut l’entendre, surtout pendant une bonne moitié de l’année, il ne s’agit point ici de la partie prise pour le tout.
Le foyer de mon oncle est vaste comme celui d’un ancien manoir et rend conséquemment sa petite maison de campagne fort dissemblable des voisines, où la cheminée ne figure que pour mémoire.
Mon oncle avait été cosmopolite ; il ne se fixa en France qu’après avoir apprécié à leur valeur les usages de tous les pays. Aussi a-t-il composé son intérieur en raison des us et coutumes qui lui ont semblé préférables.
Je me rappellerai toujours sa dissertation sur les modes de chauffage ; elle naquit d’une question naïve que je lui adressai, étant encore enfant, sur la dimension de son énorme cheminée :
– Mon petit ami, me dit-il enroulant entre les doigts sa cigarette chérie, te souviens-tu de l’Histoire du Petit Chaperon Rouge ?
– Sûrement, mon oncle.
– Eh bien ! tu dois savoir à quoi servaient les grands bras de la Mère-Grand, à quoi servaient ses grandes jambes et ses grandes oreilles ?
– Si je le sais ! répondis-je.
– Alors, tu dois savoir aussi à quoi servent les grandes cheminées ?
– À mieux se chauffer, mon oncle.
– Précisément, pourvu que le tuyau soit convenablement installé. Ne va pas croire pourtant que les grandes cheminées soient ce qu’il y a de meilleur ; quoique connaisseur, j’ai longtemps hésité avant de construire celle-ci. Mais vraiment un poêle serait un luxe inutile en Provence, et je me suis contenté d’un vaste foyer breton, avec des bancs placés dans chaque coin, de façon à me permettre de fumer, sans infecter l’appartement.
Mon oncle m’expliqua aussitôt la forme et les avantages d’un poêle, meuble qui m’était encore inconnu, et finit par s’applaudir de la manière dont il avait disposé les choses.
– La Provence me convient, ajouta-t-il, j’aime son beau climat. L’été, l’on y vit agréablement sous sa treille ; mais l’hiver on y gèle, comme dans tous les pays méridionaux, où l’on n’entend rien à se garantir du froid. J’en ai assez souffert dans mon temps pour prendre aujourd’hui mes aises ; je veux avoir frais en été et chaud en hiver, vivre à ma guise, et laisser les autres en faire autant.
Il est rare que mon oncle ne rallume pas son petit rouleau de tabac, après avoir prononcé cette phrase inévitable. Elle le peint mieux que les plus longs discours.
Représentez-vous, du reste, un bon vieillard de soixante et quelques années, encore droit et ferme, d’une taille au-dessus de la moyenne, et d’une corpulence raisonnable, vous verrez mon oncle Roland.
Ses goûts sont simples et faciles à satisfaire ; il aime le jardinage, la lecture et la musique. Sa matinée est consacrée à la culture de son parterre ; il ne passe guère une après-midi sans jouer du violon ; enfin il s’est fait un dieu de la régularité. Ses trois repas sont ramenés par huit heures du matin, midi et huit heures du soir. Ils sont nécessairement suivis de plusieurs cigarettes.
Il s’assied sur son banc favori, en souriant avec un contentement intime.
Albert et moi prenons place auprès de lui, et d’ordinaire la conversation ramène sur la braise quelques-unes des histoires de mon oncle. Il les conte de manière à nous les faire toujours trouver nouvelles ; rien de simple en apparence comme sa narration, rien de plus naturel que les transitions qui lui rendent ses personnages après plusieurs années d’oubli.
Des réflexions judicieuses ou piquantes accompagnent le récit, et nous nous surprenons, Albert et moi, à désirer la dixième
