Madame Bovary (Édition Enrichie) (Golden Deer Classics)
3.5/5
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À propos de ce livre électronique
Découvrez ou redécouvrez l'histoire de Charles Bovary qui, après avoir suivi ses études dans un lycée de province, s'établit comme officier de santé et se marie à une riche veuve. À la mort de celle-ci, il épouse une jeune femme, Emma Rouault, élevée dans un couvent, vivant à la ferme avec son père (un riche fermier, patient du jeune médecin). Emma se laisse séduire par Charles et se marie avec lui. Fascinée par ses lectures romantiques, elle rêve d'une nouvelle vie, en compagnie de son nouveau mari.
Les nombreux bonus de cette édition apporteront une expérience de lecture nouvelle à toute personne ayant déjà lu ce roman dont la place parmi les plus grands classiques de la littérature française est indiscutable. En voici la liste:
- Une dizaine d'illustrations.
- La femme de trente ans d'Honoré de Balzac (roman complet): découvrez l'oeuvre dont s'est inspiré Flaubert pour l'écriture de Madame Bovary.
- Les origines de Madame Bovary: découvrez la manière dont l'oeuvre est née.
- L'écriture de Madame Bovary: découvrez les pages d'ébauche de Madame Bovary.
- Le manuscrit de Madame Bovary: découvrez des extraits du manuscrit de Madame Bovary.
- Chronologie du récit: les dates importantes dans Madame Bovary.
- Livre audio: la version audio de Madame Bovary enrichira davantage votre expérience de lecture.
- Delphine Delamare-Couturier: portrait de la femme dont la vie a inspiré Madame Bovary.
- Monsieur Homais: portrait d'un autre personnage important du récit.
- Yonville: présentation du village où vivent les Bovary.
- Le Bovarysme: définition de ce terme, inspiré par l'oeuvre de Flaubert.
- Le Bovarysme: la psychologie dans l'oeuvre de Flaubert, l'essai de Jules de Gaultier.
- Madame Bovary: avis des contemporains de Flaubert.
- Madame Bovary: avis de la presse de l'époque.
Gustave Flaubert
Gustave Flaubert (1821–1880) was born in Rouen, France, and dropped out of law school to become a writer. His first published novel, Madame Bovary, was censured by the French government; the resulting trial, on charges of obscenity, brought Flaubert to national prominence. He was eventually acquitted, and Emma Bovary’s tragic quest for romance is now considered one of the finest novels in Western literature.
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Avis sur Madame Bovary (Édition Enrichie) (Golden Deer Classics)
62 notations137 avis
- Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Apr 1, 2019
Perhaps I've been reading too much classic literature lately, but I didn't find Madame Bovary all that special -- it probably didn't help that I read another novel with an affair of a similar nature in it, Anna Karenina, just now. In terms of characters, I found it quite realistic: I could believe in all of the characters. Emma, unable to find any satisfaction, quickly getting bored; Charles, a little dense, boring, loving; all the more minor characters. The descriptions of their lives felt realistic, too. But I found it hard to get absorbed in the story: probably because, despite recognising her as a well-written, realistic character, I don't identify with Emma Bovary at all. - Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5
Apr 1, 2019
Yes, I know this book is a classic. But boy, was it a depressing book--not at all what I wanted to be reading while backpacking! I only ended up reading it because it was one of the few non-German books in the hostel book exchange, and I found that I almost had to force myself to plow onwards. Yes, it was well-written, and yes, Flaubert did a very good job of creating characters that I could not bring myself to care about at all. - Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Apr 1, 2019
Madame Bovary was a slog and a bore. It is the ageless, timeless story of a woman who is seeking fulfillment in "love." She has romanticized love and will never be happy. Emma tries multiple affairs and spending large amounts of money to make her happy, but no cigar. This was scandalous when it came out in 1856 but would be mild today. Since the story line was blase I looked for great prose; but found little. 384 pages 2 1/2 stars - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Apr 1, 2019
Finally got to this one after being on my to-read list for some time. I enjoyed it much more than I expected and was struck by how modern Flaubert's narrative structure and prose was in the novel (helped no doubt by the skilled translation by Steegmuller). The narrative focus seamlessly shifts from character to character and the reader is left with no solid empathetic foundation under any of these unhappy characters. It's difficult to completely admire or condemn any of them- each exhibits qualities of greed, love, selfishness, determination, apathy, and hopeful yearning. In short, Falubert has provided a cast of truly human characters. - Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
May 25, 2020
Madame Bovary was a slog and a bore. It is the ageless, timeless story of a woman who is seeking fulfillment in "love." She has romanticized love and will never be happy. Emma tries multiple affairs and spending large amounts of money to make her happy, but no cigar. This was scandalous when it came out in 1856 but would be mild today. Since the story line was blase I looked for great prose; but found little. 384 pages 2 1/2 stars - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Dec 2, 2024
2024 Advent, Day 1: I Fully understand why this book is a classic. It is very well written and the themes remain ever relevant. Would have given 5 stars except that I just simply die not like any of the characters (for example: I get strong #boymom vibes and MC isn't even the mother of a son). It was actually so bad I almost knocked it down to 3. Still, good book, excellent themes, awful people. 4 stars - Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
Jun 6, 2024
This book by Gustave Flaubert is an absolute classic. On the face, it is a simple story about an ordinary, if stupid, couple. Gustave Flaubert used symbolism from the name Bovary (Bovary = bovine) to the blind peasant to depict Emma's moral and intellectual blindness. The blindness extended to Charles Bovary, who could not see the signs of his wife's frustration and adultery.
His description of her turmoil is magnificent, as he depicts the characters - Charles Rodolphe and Leon. Gustave Flaubert's description of the development of her fatal relationships is mesmerizing. He depicts her growing frustration, her fantasies that lead her to a debtor's prison, and the tragic end of Charles and their daughter with ruthless poetry.
This book will never become old: it is also a reminder of the magnificent art of storytelling. Even simple stories can be magnificent. - Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5
Jul 31, 2023
[I read the Wall translation, so maybe blame that for my low rating if you disagree with my review.]
I did not especially enjoy this book. I found the tone rather cold and intellectual. Yeah, I know there's a lot of irony in there which is supposed to be distancing, but it wasn't making any interesting points. And irony needs the saving grace of humour or it just gets heavy and bleak; the humour in this book mostly seems to consist of the author saying "check out these idiots!" again and again. He's so busy sneering at Emma Bovary's dreams that he fails to acknowledge what a wonderful time she's probably having shagging her way around the French countryside. The problems the characters experience are hardly situated in the bourgeoisie, nor Emma's attempts to transcend the strictures of her position.
Flaubert seems to have contempt for all of the characters, which means I'm forced to spend three hundred pages in the company of contemptible individuals. He tortures them all in various ways, which he implies they all deserve, and then dispenses with them when their travails are no longer relevant to the point he's trying to make. The way characters just disappear from the novel when he's tired of mocking them shows that for him this is not a story so much as a kind of performance. I do love some books in that mode, but when they're in translation it can feel like having a joke retold by someone who's doesn't share your sense of humour. Or maybe the joke just wasn't that funny.
Or maybe the joke was misogynist. I haven't chased up any feminist readings of Madame Bovary yet, but I didn't trust any of Flaubert's very detailed representation of her thoughts. Are women just dumb, overly sentimental men? Not in my experience, nor in the experience of Flaubert's contemporaries like George Eliot.
I'm tempted to come back to this book in the future in a different translation because it's so famous. But then Charles Dickens is very famous and I have hated the experience of reading him. - Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5
Jan 29, 2022
Clearly the only way I can get myself to read one of the books in my continually growing to-be-read pile is for there to be a movie coming out. Get on it Hollywood, there are about 60 books I still need to get through.
Disclaimers: I read a translation due to my French being nonexistent, but the original is supposed to be exquisite. I don't have to warn about spoilers in a review about something published in 1856, do I?
Madame Bovary is one of those classics in which the elements that were once fresh and shocking are now cliched. Emma Bovary is unhappily married to a devoted but dull country doctor, Charles. Bored with her duties as a wife and mother, she fantasizes about a life full of romance and pleasure, similar to what she's read about in popular novels. Emma futilely chases these dreams by having love affairs and buying expensive items on credit. Both her lovers grow tired of her, and her debts bring about her husband's ruin. Emma swallows arsenic and dies an excruciating death.
It's said that Gustave Flaubert does not judge Emma, and in fact that's partially why the book was banned and he landed in an obscenity trial. But I don't think I agree with that. Isn't making your character a silly, shallow woman and then having her downfall stem from being silly and shallow pretty judgy in of itself? I've read a lot of books about doomed women and unlike most of them, Emma has no redeeming features. In Anna Karenina, Leo Tolstoy seemed to actually like his heroine. I did not not get that feeling in Madame Bovary. - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Jan 27, 2020
Juliet Stevenson is one of my favorite narrators, and she does not disappoint here in bringing this story to life. I loved the writing, and I wish I could find out who did the translation, but even in the PDF materials, that is not provided. The characters are not really likable, and yet one cannot help feeling sympathetic to them. Emma, the lady named in this famous title is a desperate housewife - she is bored and unhappy and unfulfilled. In her quest to find happiness, she covets the wrong things and is easily mislead. She and her husband Charles are too distracted by other things to truly pay attention to one another or to their mounting bills. This allows others to take advantage of them, and we can do nothing but watch as a clever web is woven around them by the manipulative merchant Lheureux and the pharmacist Homais, each acting separately and in their own interests. The author does an excellent job of slowly building the tension until the reader knows that disaster has to be just around the corner - I was amazed at how caught up in the story I got even though I did not particularly like Emma or Charles. I still wanted to know what happened and how it played out. It is hard to believe that this is a debut novel - my only quibble is that the ending feels slightly rushed. - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Oct 27, 2019
OH Gustave, you sure do know how to turn a sentence. Your words are flowery and descriptive. Still that darn Emma could never enjoy the happiness and good life she had and always had to keep searching for that "story-like" romance. Life is not like a romance novel, sorry, Emma.
The only thing I did not like about this book was the 5 second wrap up at the end. Couldn't Gustave just wrote another book from Charles' point of view and tell us the story of what happened to poor little Berthe? That I would've liked better than the 5 second wrap up that gave me no ending... - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Jun 4, 2019
The kind of book that uses "spaded" as a transitive verb and it works. (How to judge classics in translation? The voice is so far from Davis' own work (as well as her Proust) that one assumes the translation is impeccable. What struck me most was how idiotic, provincial, and fixed the characters were regarded by the narrative voice. Still, pretty good for a first novel circa 1856. The structure is, of course, flawless. Worth it for the opening scene of poor Bovary in school.) - Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Apr 28, 2019
Written in 1857. Emma, a doctor's wife, is lonely and bored and has affairs with Rodolphe and Léon which are both ill-fated. In her disillusionment she has a taste of arsenic with the usual outcome. Okay, but showing it's age. - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Feb 9, 2019
I have been reading Madame Bovary by Gustave Flaubert by installments from Daily Lit since November, 2018. I was very happy to reach the end of this book although it certainly held my attention throughout the reading, but there was an inevitable sense of doom building. The story, set in 1840’s Normandy, is of a doctor’s unhappy and unfaithful wife. I found this a very sad tale, as to me, it was obvious that Emma was married to a dull man and had no outlet available for her other than adultery. Women of a certain class did not work, or really have much to occupy their time, other than oversee the servants. Emma Bovary was a woman of passion, in fact shopping excited her every bit as much as sex. Yes, she was beautiful, somewhat selfish and immature but I still felt a great deal of sympathy for her. It was hard not to emphasize with a woman whose happiness was so out of tune with her situation.
Did I have sympathy for her husband, Charles, yes, indeed. He tried to provide Emma with what he thought he wanted and she carefully never revealed her unhappiness in the life he provided her. Charles was not the brightest of men, he was quiet and easily satisfied, didn’t have a romantic bone in his body and apparently never questioned their life or situation until it was too late. The Boyarys were a mismatched couple and the marriage, right from the start seemed doomed to failure.
Flaubert has written an excellent morality tale that still stands today. Our happiness does not rely on anyone or anything other than ourselves. Emma Bovary paid a heavy price for her longings to escape the caged life that she lead and this book reminds me that woman can still fall into the same patterns as Emma Bovary even though we have more choices today in our search for a fulfilling life. - Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
Jan 24, 2019
English translation by Merloyd Lawrence. Fantastique. - Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
Sep 14, 2018
Madame Bovary by Gustave Flaubert remains one of the most important pieces of 19th century French literature. In Lydia Davis’s introduction to her new translation of Bovary, she quotes Flaubert, “‘Yesterday evening, I started my novel. Now I begin to see stylistic difficulties that horrify me. To be simple is no small matter.’ This is what Flaubert wrote to his friend, lover, and fellow writer Louise Colet on the evening of September 20, 1851, and the novel he was referring to was Madame Bovary. He was just under thirty years old.” (ix). In my Batcheler days, I met a member of the French Language department at The University of Pennsylvania. The details of the event have withered away, but I have not forgotten the 2-3 hours we spent discussing Emma Bovary and her tragic story. Since then, I have read and re-read Bovary too many times to count. I have used it dozens of times in my world literature classes. Now, I have a new translation by Lydia Davis, and I am thrilled--once again with the power of this masterful novel.
The story has so much minute detail, his prose is magnificent, and this new translation has rekindled all my passion for Emma. Instead of robbing my first-time readers of this story, I have selected an interesting passage for comparison with my original copy translated by Margaret Cohen. I begin with Cohen’s version. “The atmosphere of the ball was heavy; the lamps were growing dim. Guests were flocking to the billiard room. A servant got upon a chair and broke the window-panes. At the crash of the glass, Madame Bovary turned her head and saw in the garden the faces of peasants pressed against the window looking in at them. Then the memory of the Bertaux came back to her. She saw the farm again, the muddy pond, her father in his apron under the apple trees, and she saw herself again as formerly, skimming with her finger the cream off the milk-pans in the dairy. But in the splendor of the present hour her past life, so distinct until then, faded away completely, and she almost doubted having lived it. She was there; beyond the ball was only shadow overspreading all the rest. She was eating a maraschino ice that she held with her left hand in a silver-gilt cup, her eyes half-closed and the spoon between her teeth” (Cohen (45-46).
Here is Lydia Davis’s version. “The air of the ball was heavy; the lamps were growing dim. People were drifting back into the billiard room. A servant climbing up onto a chair broke two windowpanes at the noise of the shattered glass, Madame Bovary turned her head and noticed in the garden, against the window, the faces of country people looking in. Then the memory of Les Bertaux returned to her. She saw the farm again, the muddy pond, her father in a smock under the apple trees, and she saw herself as she used to be, skimming cream with her finger from the pans of milk in the milk house. But under the dazzling splendors of the present hour, her past life, so distinct until now, was vanishing altogether, and she almost doubted that she had ever lived it. She was here; and then, surrounding the ball, there was nothing left but darkness, spread out over all the rest. She was at that moment eating a maraschino ice that she held with her left hand in a silver-gilt shell and half closing her eyes, the spoon between her teeth” (Trans, Davis (44-45)).
Gustave Flaubert’s Madame Bovary is one of those novels a reader can easily fall in love in a heartbeat. 5 stars for Cohen and Davis.
--Chiron, 8/20/18 - Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5
May 16, 2018
I disliked this book extremely.
1. The woman was held at fault while her lovers (who had many female mistresses), weren’t.
2. There was nothing sympathetic about Emma Bovary.
3. Her husband was a boor.
I read it because these classics are free. I admit to never having finished it when I attempted to read it in the 1970s, however I wonder now if I was reading Volume 2?? The book I just finished is “Volume I” and Shane on me for not picking up on that. I cannot even begin to think I will ever pick up the next volume....was Flaubert, like Dickens, paid by the word??
I gave it two stars in deference to the many people who have loved the book, the period, the story, and its prose. - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Mar 21, 2018
I started the book only because I suddenly ran out of books to read, but the first few chapters grabbed me and brought me on an exciting, as well as unexpexted, ride.
I was expecting a corny romance and I found myself in the obscure and a bit scary depths of a woman's mind.
I can't say I could sympathise with Madame Bovary herself, but the book has been a real thrill. - Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
Feb 9, 2018
A doctor's wife, Emma Bovary, has adulterous affairs and lives beyond her means in order to escape the banalities and emptiness of provincial life.
Recently, I read a review of the new translation of Madame Bovary in the New York Times Book Review that suggested that no one could possibly sympathize with, or even like, Emma Bovary, probably one of the most famous characters in literature. The introduction to my copy of the novel intimates the same. But having recently read Madame Bovary, I am completely sympathetic with Emma, even if I don’t condone her actions.
All of us, especially those of us who are heavy readers, probably go through a phase of life in which we fantasize an exciting, adventurous future for ourselves, when we are swept up by great passion and every moment trembles with meaning. But then we grow up and discover that life is largely mundane, and most of us make our peace with that and find other means of contentment. However, Emma Bovary couldn’t bring herself to do that. Her relentless attempts to live a storybook fantasy lead her first to the Church, then to adulterous love affairs, then to bankruptcy and, ultimately, self destruction.
In many ways, Emma is a feminist figure. In 19th century France, the only choices for a woman of her class were the nunnery or marriage. Emma chose marriage, but when she became bored, she didn’t have the options that her male lovers did: to go to Paris or travel abroad or take another mistress. Perhaps if she had had more choices, she wouldn’t have destroyed herself and her family.
It’s not men who seduce Emma, but the novels she reads that lead her to believe that her life could be a passionate one rather than the dreary, day-to-day routine of the small village where her husband is a doctor. If we condemn her for refusing to be satisfied with a mundane life over which she really has no ownership, how are we any different from anyone who has ever insisted that women stay in their place? Certainly, Emma makes terrible choices in her almost hysterical pursuit of something — anything — that can fulfill her. But we can’t fault her for pursuing that. - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Jan 31, 2018
I read this in college and again in 2009. I didn't review it? Hard to believe but my thoughts include; I really did not like Emma but then I did not like her husband either. It is a classic however. - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Dec 30, 2017
For a classic novel written by a man, about a fallen woman in European traditional society, this was a surprisingly readable book. There are a lot of topics embedded in the story that would be great for book club discussions and class papers, and the writing style is smooth enough that younger readers may not get too bogged down by the length of this novel.
While I didn't particularly like Emma or any of the other characters in the story, they are well-rounded characters. Emma is a bit of the female equivalent of a playboy, constrained by society but still quite good at dodging responsibility and attracting extra-marital partners. Eventually her lifestyle catches up with her, as it does for many others, male and female, who approach their relationships and their lives the way Emma does, and rather than finally accepting responsibility publicly for her decisions, she takes poison, dying in a rather long, drawn out death scene as overdramatic as much of Emma's other adventures. - Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Dec 3, 2017
Lost in the translation of time and culture? Okay, scandalous because of her affairs, but her abject financial sense was more problematic, to me. Were the two "sins" linked or equally representative of her poor judgement? and why the opening school room scene with Charles, if he's not even the main character? I don't think I got this one. - Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
Nov 3, 2017
Brilliant realism with characters throughout who are spiteful and hard to watch, - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Sep 25, 2016
I had read this book some time in the distant past but when I saw the audiobook available on my library's electronic media site I thought it would be worth a listen. It was but it also bothered me a great deal. The tale is ultimately so tragic for Madame Bovary and her family and it seemed a high price to pay for essentially being an attractive woman.
If you don't know the story it is pretty simple but beware spoilers follow. Emma Bovary is a lovely young woman who attracts the attention of a doctor. They marry but Emma is not happy in the small village they live in. So the doctor decides to move to a larger town where Emma attracts the attention of more men. Her first flirtation is quite innocent with the young clerk who lives across the street. However, he leaves to pursue legal studies in Paris and Emma is bereft. She has a child but perhaps due to post-partum depression doesn't seem to bond with the child. Then a wealthy landowner, Rodolphe, notices Emma and woos and wins her. They have a passionate affair and, in time, Emma begs him to run away with her. He agrees but has no intention of doing so. Emma orders clothes and travelling chests incurring quite a debt. When Rodolphe finally sends her a note breaking off their affair she becomes ill. The debts she incurred come due and she has no way of paying them. She goes to Rodolphe to get money from him but he tells her he does not have it. Emma gets arsenic from the chemist, swallows it and dies in agony. Her husband dies soon after, no doubt of a broken heart. The young daughter goes to a cousin who puts her to work in a cotton factory. Although the Bovarys are destroyed, nothing seems to happen to Rodolphe who is the cause of the tragedy really. If Flaubert's intention was to show what disparity existed (and possibly still exists) between men and women then he succeeded admirably. - Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
Jul 3, 2016
A classic. What else can one say? Oh yes, it's actually an enjoyable read as well as being supposedly one of the best books in history. - Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5
Jun 28, 2016
Summary: Emma Bovary is stuck in her provincial life. She is married to a successful but dull country doctor, and longs for the city, for the culture and refinement and romance that she does not find in her marriage nor in motherhood. She becomes infatuated with a young law student, but does not show her affections, trying to cling to the image of devoted wife. However, she then allows herself to be seduced by a wealthy man about town, and to run up huge debts trying to live the live she wants, only to find that reality still does not live up to her romantic fantasy.
Review: I really, really did not care for this book. I don't know if it's a matter of the writing, or the translation, or the narration, or what, but it just did very little for me. I found the characters flat and unlikable - I felt sorry for Charles (Emma's husband), but that's about it. Emma herself bugged the heck out of me - I get that women in the 1800s didn't have many options, or really any control over their lives, but Emma just seemed so stubbornly flighty and selfish that I wanted to give her a solid kick to the shins. I also didn't really care for the writing itself (again, this may have been the translation more than the writing). The introduction talks about how meticulous Flaubert was, always in search of the perfect word, but in listening to it, I didn't get that at all. The book came across as incredibly wordy and meandering and unnecessarily descriptive of just about everything. I didn't understand the point of some of the lengthy narrative diversions, and even parts of the plot that were important (the whole scheme of buying and selling debt, for example) wasn't entirely clear. Maybe if I had read this in a literature class, or if I spent more time analyzing the structure of the narrative and the significance of some of the details, maybe then I'd have gotten more out of it. But reading it by myself from a character and story-centric point of view? I had a hard time with it, and was glad when it was over. 1.5 out of 5 stars.
Recommendation: I don't want to dissuade people from reading the classics, but this one didn't do it for me. You can get much the same story with more compelling characters and in a much shorter package in Kate Chopin's The Awakening. - Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Jun 7, 2016
Read for college. I didn't so much enjoy it as much as I appreciated it existence. Bovary is not a likeable character for me, but I understood where she was. She is one of those characters that make me wonder about the lives of women back when they were written and how many would have been better off had they been allowed to make their own way in the world. - Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
May 6, 2016
When I was a senior in college, I took a Russian lit course in which Anna Karenina was the major text, and I devoured it.
I felt a kind of empathy for Anna—and I loved her, too. Her haughtiness, her grandeur and her passion were somehow beautiful to me. My classmates, on the other hand, were very critical of her. They despised her for having an affair, for essentially abandoning her son — and indeed, these are terrible things even in the most forgiving circumstances. But I couldn’t help but feel sorry for Anna. I wondered—and I wonder still—what I would do in her circumstances (if I lived in 1870s Russia, that is). I wondered if my classmates scorned her because they, like me, saw something of themselves in her. (And don’t the most artfully crafted characters make us do that?)
Occasionally Flaubert’s Madame Bovary came up during our class discussions. There are obvious parallels between the two (and if you don’t want to know, stop now, because here come the spoilers) — the unhappy marriages, the affairs, the heroines’ abandonment of their children, their suicides at the close of the book. At the time, though, I hadn’t read Madame Bovary. I was a little bit wary of it, knowing that I would approach it through a comparative lens. How would it measure up to my beloved Anna?
Let me say this: in my (biased) opinion, it didn’t.
That’s not to say I didn’t like it. I enjoyed it quite a bit. Emma Bovary was a compelling character—compelling in that I had no sympathy for her. I didn’t love her like I loved Anna. I thought her complaints about her husband were completely unfounded. He, a successful and intelligent doctor, loved her so much and was incredibly devoted and kind to her. Emma was simply determined to find him inadequate, ordinary and boring. She wanted the high life—living comfortably wasn’t enough. She wanted balls and fancy dinners and an endless wardrobe.
True to my nature, though, I have to cut Emma a little slack. As a woman in mid-1800s France, she was powerless—and she knew it. She knew she had no options, no freedom, and very little control over her life. I think that, in a way, her obsession with her extra-marital affairs was a form of control. I’m not sure she was capable of loving any of those men—but she was capable of using them to feel as though she some power and influence.
Emma was a tragic character, true, but an unlikeable one. Even her death was prolonged, dramatic and grotesque.
I’d love to see what kind of lives Emma and Anna would create for themselves in the 21st century. I have a feeling they would thrive. - Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5
Mar 30, 2016
What the heck is the big deal about this book? I just wanted to shake Emma Bovary. Suck it up sister. No body made you marry your husband. Nobody made you run up all that debt. And why do I care about the agriculture "fair" and some of the other things that Flaubert dwelt on? - Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Jan 5, 2016
Madame Bovary
Looking for love in all the wrong places
2.5 stars
The story was a little less than average. Madame Bovary was a terrible wife (didn't respect but loathed her husband, Charles) and mother (daughter cared for by hired help), who was never content. She had affairs, hoping they would bring some form of happiness. They never did. She spent excessively behind her husbands back, causing their ruin. Her husband, who I pitied, loved her dearly, but didn't have a clue. Sadly, the story ends in tragedy. I'm glad I plowed my way through, even when the story dragged a bit. I recommend it but not highly.
Aperçu du livre
Madame Bovary (Édition Enrichie) (Golden Deer Classics) - Gustave Flaubert
Madame Bovary (Édition Enrichie)
Gustave Flaubert
© Golden Deer Classics 2016
Copyright
Madame Bovary (Édition Enrichie)
ISBN: 978-1537048031
© Golden Deer Classics
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Bonne lecture !
A Propos De Cet e-Book
L'équipe Golden Deer Classics est heureuse de vous proposer l'édition enrichie de Madame Bovary, oeuvre majeure de Gustave Flaubert, dotée de tables des matières actives.
Découvrez ou redécouvrez l'histoire de Charles Bovary qui, après avoir suivi ses études dans un lycée de province, s'établit comme officier de santé et se marie à une riche veuve. À la mort de celle-ci, il épouse une jeune femme, Emma Rouault, élevée dans un couvent, vivant à la ferme avec son père (un riche fermier, patient du jeune médecin). Emma se laisse séduire par Charles et se marie avec lui. Fascinée par ses lectures romantiques, elle rêve d’une nouvelle vie, en compagnie de son nouveau mari.
Les nombreux bonus de cette édition apporteront une expérience de lecture nouvelle à toute personne ayant déjà lu ce roman dont la place parmi les plus grands classiques de la littérature française est indiscutable. Vous trouverez ci-dessous une liste exhaustive desdits bonus:
- Une dizaine d'illustrations.
- La femme de trente ans d'Honoré de Balzac (roman complet): découvrez l'oeuvre dont s'est inspiré Flaubert pour l'écriture de Madame Bovary.
- Les origines de Madame Bovary: découvrez la manière dont l'oeuvre est née.
- L'écriture de Madame Bovary: découvrez les pages d'ébauche de Madame Bovary.
- Le manuscrit de Madame Bovary: découvrez des extraits du manuscrit de Madame Bovary.
- Chronologie du récit: les dates importantes dans Madame Bovary.
- Livre audio: la version audio de Madame Bovary enrichira davantage votre expérience de lecture.
- Delphine Delamare-Couturier: portrait de la femme dont la vie a inspiré Madame Bovary.
- Monsieur Homais: portrait d'un autre personnage important du récit.
- Yonville: présentation du village où vivent les Bovary.
- Le Bovarysme: définition de ce terme, inspiré par l'oeuvre de Flaubert.
- Le Bovarysme: la psychologie dans l'oeuvre de Flaubert, l'essai de Jules de Gaultier.
- Madame Bovary: avis des contemporains de Flaubert.
- Madame Bovary: avis de la presse de l'époque.
- Le procès: Suite à la publication de son oeuvre, Flaubert et son éditeur ont été jugés pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Découvrez le réquisitoire, la plaidoirie et le jugement.
- Citations: les meilleurs passages de l'oeuvre.
Une remarque? Une question? Une suggestion? N'hésitez pas à nous en faire part en nous contactant par email (contact@oreganpublishing.com). Nous nous ferons un plaisir de vous répondre.
Table Des Matières
Première Partie
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Deuxième Partie
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre XIII
Chapitre XIV
Chapitre XV
Troisième Partie
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre XI
Bonus
L'inspiration: La femme de trente ans d'Honoré de Balzac
Les origines de Madame Bovary
L'écriture de Madame Bovary
Le manuscrit de Madame Bovary
Chronologie du récit
Livre audio
Delphine Delamare-Couturier: la véritable Madame Bovary
Monsieur Homais
Yonville
Le Bovarysme: définition
Le Bovarysme: La psychologie dans l'oeuvre de Flaubert, l'essai de Jules de Gaultier
Ce qu'on pensé les contemporains de Flaubert de Madame Bovary
Opinions de la presse de l'époque sur Madame Bovary
Le procès
Réquisitoire d'Ernest Pinard
Plaidoirie du défenseur Maitre Sénard
Jugement
Citations
À
MARIE-ANTOINE-JULES SÉNARD
MEMBRE DU BARREAU DE PARIS
EX-PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
ET ANCIEN MINISTRE DE L’INTÉRIEUR.
Cher et illustre Ami,
Permettez-moi d’inscrire votre nom en tête de ce livre et au-dessus même de sa dédicace ; car c’est à vous, surtout, que j’en dois la publication. En passant par votre magnifique plaidoirie, mon œuvre a acquis pour moi-même comme une autorité imprévue. Acceptez donc ici l’hommage de ma gratitude, qui, si grande qu’elle puisse être, ne sera jamais à la hauteur de votre éloquence et de votre dévouement.
Gustave Flaubert.
Paris, le 12 avril 1857.
À
LOUIS BOUILHET
Première Partie
Chapitre I
Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail.
Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études :
– Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge.
Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu’il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d’un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous.
On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d’études fut obligé de l’avertir, pour qu’il se mît avec nous dans les rangs.
Nous avions l’habitude, en entrant en classe, de jeter nos casquettes par terre, afin d’avoir ensuite nos mains plus libres ; il fallait, dès le seuil de la porte, les lancer sous le banc, de façon à frapper contre la muraille en faisant beaucoup de poussière ; c’était là le genre.
Mais, soit qu’il n’eût pas remarqué cette manœuvre ou qu’il n’eut osé s’y soumettre, la prière était finie que le nouveau tenait encore sa casquette sur ses deux genoux. C’était une de ces coiffures d’ordre composite, où l’on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d’expression comme le visage d’un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis s’alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours et de poils de lapin ; venait ensuite une façon de sac qui se terminait par un polygone cartonné, couvert d’une broderie en soutache compliquée, et d’où pendait, au bout d’un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d’or, en manière de gland. Elle était neuve ; la visière brillait.
– Levez-vous, dit le professeur.
Il se leva ; sa casquette tomba. Toute la classe se mit à rire.
Il se baissa pour la reprendre. Un voisin la fit tomber d’un coup de coude, il la ramassa encore une fois.
– Débarrassez-vous donc de votre casque, dit le professeur, qui était un homme d’esprit.
Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si bien qu’il ne savait s’il fallait garder sa casquette à la main, la laisser par terre ou la mettre sur sa tête. Il se rassit et la posa sur ses genoux.
– Levez-vous, reprit le professeur, et dites-moi votre nom.
Le nouveau articula, d’une voix bredouillante, un nom inintelligible.
– Répétez !
Le même bredouillement de syllabes se fit entendre, couvert par les huées de la classe.
– Plus haut ! cria le maître, plus haut !
Le nouveau, prenant alors une résolution extrême, ouvrit une bouche démesurée et lança à pleins poumons, comme pour appeler quelqu’un, ce mot : Charbovari.
Ce fut un vacarme qui s’élança d’un bond, monta en crescendo, avec des éclats de voix aigus (on hurlait, on aboyait, on trépignait, on répétait : Charbovari ! Charbovari !), puis qui roula en notes isolées, se calmant à grand-peine, et parfois qui reprenait tout à coup sur la ligne d’un banc où saillissait encore çà et là, comme un pétard mal éteint, quelque rire étouffé.
Cependant, sous la pluie des pensums, l’ordre peu à peu se rétablit dans la classe, et le professeur, parvenu à saisir le nom de Charles Bovary, se l’étant fait dicter, épeler et relire, commanda tout de suite au pauvre diable d’aller s’asseoir sur le banc de paresse, au pied de la chaire. Il se mit en mouvement, mais, avant de partir, hésita.
– Que cherchez-vous ? demanda le professeur.
– Ma cas… fit timidement le nouveau, promenant autour de lui des regards inquiets.
– Cinq cents vers à toute la classe ! exclamé d’une voix furieuse, arrêta, comme le Quos ego, une bourrasque nouvelle. – Restez donc tranquilles ! continuait le professeur indigné, et s’essuyant le front avec son mouchoir qu’il venait de prendre dans sa toque : Quant à vous, le nouveau, vous me copierez vingt fois le verbe ridiculus sum.
Puis, d’une voix plus douce :
– Eh ! vous la retrouverez, votre casquette ; on ne vous l’a pas volée !
Tout reprit son calme. Les têtes se courbèrent sur les cartons, et le nouveau resta pendant deux heures dans une tenue exemplaire, quoiqu’il y eût bien, de temps à autre, quelque boulette de papier lancée d’un bec de plume qui vînt s’éclabousser sur sa figure. Mais il s’essuyait avec la main, et demeurait immobile, les yeux baissés.
Le soir, à l’Étude, il tira ses bouts de manches de son pupitre, mit en ordre ses petites affaires, régla soigneusement son papier. Nous le vîmes qui travaillait en conscience, cherchant tous les mots dans le dictionnaire et se donnant beaucoup de mal. Grâce, sans doute, à cette bonne volonté dont il fit preuve, il dut de ne pas descendre dans la classe inférieure ; car, s’il savait passablement ses règles, il n’avait guère d’élégance dans les tournures. C’était le curé de son village qui lui avait commencé le latin, ses parents, par économie, ne l’ayant envoyé au collège que le plus tard possible.
Son père, M. Charles-Denis-Bartholomé Bovary, ancien aide-chirurgien-major, compromis, vers 1812, dans des affaires de conscription, et forcé, vers cette époque, de quitter le service, avait alors profité de ses avantages personnels pour saisir au passage une dot de soixante mille francs, qui s’offrait en la fille d’un marchand bonnetier, devenue amoureuse de sa tournure. Bel homme, hâbleur, faisant sonner haut ses éperons, portant des favoris rejoints aux moustaches, les doigts toujours garnis de bagues et habillé de couleurs voyantes, il avait l’aspect d’un brave, avec l’entrain facile d’un commis voyageur. Une fois marié, il vécut deux ou trois ans sur la fortune de sa femme, dînant bien, se levant tard, fumant dans de grandes pipes en porcelaine, ne rentrant le soir qu’après le spectacle et fréquentant les cafés. Le beau-père mourut et laissa peu de chose ; il en fut indigné, se lança dans la fabrique, y perdit quelque argent, puis se retira dans la campagne, où il voulut faire valoir. Mais, comme il ne s’entendait guère plus en culture qu’en indiennes, qu’il montait ses chevaux au lieu de les envoyer au labour, buvait son cidre en bouteilles au lieu de le vendre en barriques, mangeait les plus belles volailles de sa cour et graissait ses souliers de chasse avec le lard de ses cochons, il ne tarda point à s’apercevoir qu’il valait mieux planter là toute spéculation.
Moyennant deux cents francs par an, il trouva donc à louer dans un village, sur les confins du pays de Caux et de la Picardie, une sorte de logis moitié ferme, moitié maison de maître ; et, chagrin, rongé de regrets, accusant le ciel, jaloux contre tout le monde, il s’enferma dès l’âge de quarante-cinq ans, dégoûté des hommes, disait-il, et décidé à vivre en paix.
Sa femme avait été folle de lui autrefois ; elle l’avait aimé avec mille servilités qui l’avaient détaché d’elle encore davantage. Enjouée jadis, expansive et tout aimante, elle était, en vieillissant, devenue (à la façon du vin éventé qui se tourne en vinaigre) d’humeur difficile, piaillarde, nerveuse. Elle avait tant souffert, sans se plaindre, d’abord, quand elle le voyait courir après toutes les gotons de village et que vingt mauvais lieux le lui renvoyaient le soir, blasé et puant l’ivresse ! Puis l’orgueil s’était révolté. Alors elle s’était tue, avalant sa rage dans un stoïcisme muet, qu’elle garda jusqu’à sa mort. Elle était sans cesse en courses, en affaires. Elle allait chez les avoués, chez le président, se rappelait l’échéance des billets, obtenait des retards ; et, à la maison, repassait, cousait, blanchissait, surveillait les ouvriers, soldait les mémoires, tandis que, sans s’inquiéter de rien, Monsieur, continuellement engourdi dans une somnolence boudeuse dont il ne se réveillait que pour lui dire des choses désobligeantes, restait à fumer au coin du feu, en crachant dans les cendres.
Quand elle eut un enfant, il le fallut mettre en nourrice. Rentré chez eux, le marmot fut gâté comme un prince. Sa mère le nourrissait de confitures ; son père le laissait courir sans souliers, et, pour faire le philosophe, disait même qu’il pouvait bien aller tout nu, comme les enfants des bêtes. À l’encontre des tendances maternelles, il avait en tête un certain idéal viril de l’enfance, d’après lequel il tâchait de former son fils, voulant qu’on l’élevât durement, à la spartiate, pour lui faire une bonne constitution. Il l’envoyait se coucher sans feu, lui apprenait à boire de grands coups de rhum et à insulter les processions. Mais, naturellement paisible, le petit répondait mal à ses efforts. Sa mère le traînait toujours après elle ; elle lui découpait des cartons, lui racontait des histoires, s’entretenait avec lui dans des monologues sans fin, pleins de gaietés mélancoliques et de chatteries babillardes. Dans l’isolement de sa vie, elle reporta sur cette tête d’enfant toutes ses vanités éparses, brisées. Elle rêvait de hautes positions, elle le voyait déjà grand, beau, spirituel, établi, dans les ponts et chaussées ou dans la magistrature. Elle lui apprit à lire, et même lui enseigna, sur un vieux piano qu’elle avait, à chanter deux ou trois petites romances. Mais, à tout cela, M. Bovary, peu soucieux des lettres, disait que ce n’était pas la peine ! Auraient-ils jamais de quoi l’entretenir dans les écoles du gouvernement, lui acheter une charge ou un fonds de commerce ? D’ailleurs, avec du toupet, un homme réussit toujours dans le monde. Madame Bovary se mordait les lèvres, et l’enfant vagabondait dans le village.
Il suivait les laboureurs, et chassait, à coups de motte de terre, les corbeaux qui s’envolaient. Il mangeait des mûres le long des fossés, gardait les dindons avec une gaule, fanait à la moisson, courait dans le bois, jouait à la marelle sous le porche de l’église les jours de pluie, et, aux grandes fêtes, suppliait le bedeau de lui laisser sonner les cloches, pour se pendre de tout son corps à la grande corde et se sentir emporter par elle dans sa volée.
Aussi poussa-t-il comme un chêne. Il acquit de fortes mains, de belles couleurs.
À douze ans, sa mère obtint que l’on commençât ses études. On en chargea le curé. Mais les leçons étaient si courtes et si mal suivies, qu’elles ne pouvaient servir à grand-chose. C’était aux moments perdus qu’elles se donnaient, dans la sacristie, debout, à la hâte, entre un baptême et un enterrement ; ou bien le curé envoyait chercher son élève après l’Angélus, quand il n’avait pas à sortir. On montait dans sa chambre, on s’installait : les moucherons et les papillons de nuit tournoyaient autour de la chandelle. Il faisait chaud, l’enfant s’endormait ; et le bonhomme, s’assoupissant les mains sur son ventre, ne tardait pas à ronfler, la bouche ouverte. D’autres fois, quand M. le curé, revenant de porter le viatique à quelque malade des environs, apercevait Charles qui polissonnait dans la campagne, il l’appelait, le sermonnait un quart d’heure et profitait de l’occasion pour lui faire conjuguer son verbe au pied d’un arbre. La pluie venait les interrompre, ou une connaissance qui passait. Du reste, il était toujours content de lui, disait même que le jeune homme avait beaucoup de mémoire.
Charles ne pouvait en rester là. Madame fut énergique. Honteux, ou fatigué plutôt, Monsieur céda sans résistance, et l’on attendit encore un an que le gamin eût fait sa première communion.
Six mois se passèrent encore ; et, l’année d’après, Charles fut définitivement envoyé au collège de Rouen, où son père l’amena lui-même, vers la fin d’octobre, à l’époque de la foire Saint-Romain.
01CharlesBovarysFirstDayinClassIl serait maintenant impossible à aucun de nous de se rien rappeler de lui. C’était un garçon de tempérament modéré, qui jouait aux récréations, travaillait à l’étude, écoutant en classe, dormant bien au dortoir, mangeant bien au réfectoire. Il avait pour correspondant un quincaillier en gros de la rue Ganterie, qui le faisait sortir une fois par mois, le dimanche, après que sa boutique était fermée, l’envoyait se promener sur le port à regarder les bateaux, puis le ramenait au collège dès sept heures, avant le souper. Le soir de chaque jeudi, il écrivait une longue lettre à sa mère, avec de l’encre rouge et trois pains à cacheter ; puis il repassait ses cahiers d’histoire, ou bien lisait un vieux volume d’Anacharsis qui traînait dans l’étude. En promenade, il causait avec le domestique, qui était de la campagne comme lui.
À force de s’appliquer, il se maintint toujours vers le milieu de la classe ; une fois même, il gagna un premier accessit d’histoire naturelle. Mais à la fin de sa troisième, ses parents le retirèrent du collège pour lui faire étudier la médecine, persuadés qu’il pourrait se pousser seul jusqu’au baccalauréat.
Sa mère lui choisit une chambre, au quatrième, sur l’Eau-de-Robec, chez un teinturier de sa connaissance : Elle conclut les arrangements pour sa pension, se procura des meubles, une table et deux chaises, fit venir de chez elle un vieux lit en merisier, et acheta de plus un petit poêle en fonte, avec la provision de bois qui devait chauffer son pauvre enfant. Puis elle partit au bout de la semaine, après mille recommandations de se bien conduire, maintenant qu’il allait être abandonné à lui-même.
Le programme des cours, qu’il lut sur l’affiche, lui fit un effet d’étourdissement : cours d’anatomie, cours de pathologie, cours de physiologie, cours de pharmacie, cours de chimie, et de botanique, et de clinique, et de thérapeutique, sans compter l’hygiène ni la matière médicale, tous noms dont il ignorait les étymologies et qui étaient comme autant de portes de sanctuaires pleins d’augustes ténèbres.
Il n’y comprit rien ; il avait beau écouter, il ne saisissait pas. Il travaillait pourtant, il avait des cahiers reliés, il suivait tous les cours ; il ne perdait pas une seule visite. Il accomplissait sa petite tâche quotidienne à la manière du cheval de manège, qui tourne en place les yeux bandés, ignorant de la besogne qu’il broie.
Pour lui épargner de la dépense, sa mère lui envoyait chaque semaine, par le messager, un morceau de veau cuit au four, avec quoi il déjeunait le matin ; quand il était rentré de l’hôpital, tout en battant la semelle contre le mur. Ensuite il fallait courir aux leçons, à l’amphithéâtre, à l’hospice, et revenir chez lui, à travers toutes les rues. Le soir, après le maigre dîner de son propriétaire, il remontait à sa chambre et se remettait au travail, dans ses habits mouillés qui fumaient sur son corps, devant le poêle rougi.
Dans les beaux soirs d’été ; à l’heure où les rues tièdes sont vides, quand les servantes, jouent au volant sur le seuil des portes, il ouvrait sa fenêtre et s’accoudait. La rivière, qui fait de ce quartier de Rouen comme une ignoble petite Venise, coulait en bas, sous lui, jaune, violette ou bleue, entre ses ponts et ses grilles. Des ouvriers, accroupis au bord, lavaient leurs bras dans l’eau. Sur des perches partant du haut des greniers, des écheveaux de coton séchaient à l’air. En face, au-delà des toits, le grand ciel pur s’étendait, avec le soleil rouge se couchant. Qu’il devait faire bon là-bas ! Quelle fraîcheur sous la hêtraie ! Et il ouvrait les narines pour aspirer les bonnes odeurs de la campagne, qui ne venaient pas jusqu’à lui.
Il maigrit, sa taille s’allongea, et sa figure prit une sorte d’expression dolente qui la rendit presque intéressante.
Naturellement, par nonchalance ; il en vint à se délier de toutes les résolutions qu’il s’était faites. Une fois, il manqua la visite, le lendemain son cours, et, savourant la paresse, peu à peu, n’y retourna plus.
Il prit l’habitude du cabaret, avec la passion des dominos. S’enfermer chaque soir dans un sale appartement public, pour y taper sur des tables de marbre de petits os de mouton marqués de points noirs, lui semblait un acte précieux de sa liberté, qui le rehaussait d’estime vis-à-vis de lui-même. C’était comme l’initiation au monde, l’accès des plaisirs défendus ; et, en entrant, il posait la main sur le bouton de la porte avec une joie presque sensuelle. Alors, beaucoup de choses comprimées en lui, se dilatèrent ; il apprit par cœur des couplets qu’il chantait aux bienvenues, s’enthousiasma pour Béranger, sut faire du punch et connut enfin l’amour.
Grâce à ces travaux préparatoires, il échoua complètement à son examen d’officier de santé. On l’attendait le soir même à la maison pour fêter son succès.
Il partit à pied et s’arrêta vers l’entrée du village, où il fit demander sa mère, lui conta tout. Elle l’excusa, rejetant l’échec sur l’injustice des examinateurs, et le raffermit un peu, se chargeant d’arranger les choses. Cinq ans plus tard seulement, M. Bovary connut la vérité ; elle était vieille, il l’accepta, ne pouvant d’ailleurs supposer qu’un homme issu de lui fût un sot.
Charles se remit donc au travail et prépara sans discontinuer les matières de son examen, dont il apprit d’avance toutes les questions par cœur. Il fut reçu avec une assez bonne note. Quel beau jour pour sa mère ! On donna un grand dîner.
Où irait-il exercer son art ? À Tostes. Il n’y avait là qu’un vieux médecin. Depuis longtemps madame Bovary guettait sa mort, et le bonhomme n’avait point encore plié bagage, que Charles était installé en face, comme son successeur.
Mais ce n’était pas tout que d’avoir élevé son fils, de lui avoir fait apprendre la médecine et découvert Tostes pour l’exercer : il lui fallait une femme. Elle lui en trouva une : la veuve d’un huissier de Dieppe, qui avait quarante-cinq ans et douze cents livres de rente.
Quoiqu’elle fût laide, sèche comme un cotret, et bourgeonnée comme un printemps, certes madame Dubuc ne manquait pas de partis à choisir. Pour arriver à ses fins, la mère Bovary fut obligée de les évincer tous, et elle déjoua même fort habilement les intrigues d’un charcutier qui était soutenu par les prêtres.
Charles avait entrevu dans le mariage l’avènement d’une condition meilleure, imaginant qu’il serait plus libre et pourrait disposer de sa personne et de son argent. Mais sa femme fut le maître ; il devait devant le monde dire ceci, ne pas dire cela, faire maigre tous les vendredis, s’habiller comme elle l’entendait, harceler par son ordre les clients qui ne payaient pas. Elle décachetait ses lettres, épiait ses démarches, et l’écoutait, à travers la cloison, donner ses consultations dans son cabinet, quand il y avait des femmes.
Il lui fallait son chocolat tous les matins, des égards à n’en plus finir. Elle se plaignait sans cesse de ses nerfs, de sa poitrine, de ses humeurs. Le bruit des pas lui faisait mal ; on s’en allait, la solitude lui devenait odieuse ; revenait-on près d’elle, c’était pour la voir mourir, sans doute. Le soir, quand Charles rentrait, elle sortait de dessous ses draps ses longs bras maigres, les lui passait autour du cou, et, l’ayant fait asseoir au bord du lit, se mettait à lui parler de ses chagrins : il l’oubliait, il en aimait une autre ! On lui avait bien dit qu’elle serait malheureuse ; et elle finissait en lui demandant quelque sirop pour sa santé et un peu plus d’amour.
Chapitre II
Une nuit, vers onze heures, ils furent réveillés par le bruit d’un cheval qui s’arrêta juste à la porte. La bonne ouvrit la lucarne du grenier et parlementa quelque temps avec un homme resté en bas, dans la rue. Il venait chercher le médecin ; il avait une lettre. Nastasie descendit les marches en grelottant, et alla ouvrir la serrure et les verrous, l’un après l’autre. L’homme laissa son cheval, et, suivant la bonne, entra tout à coup derrière elle. Il tira de dedans son bonnet de laine à houppes grises, une lettre enveloppée dans un chiffon, et la présenta délicatement à Charles, qui s’accouda sur l’oreiller pour la lire. Nastasie, près du lit, tenait la lumière. Madame, par pudeur, restait tournée vers la ruelle et montrait le dos.
Cette lettre, cachetée d’un petit cachet de cire bleue, suppliait M. Bovary de se rendre immédiatement à la ferme des Bertaux, pour remettre une jambe cassée. Or il y a, de Tostes aux Bertaux, six bonnes lieues de traverse, en passant par Longueville et Saint-Victor. La nuit était noire. Madame Bovary jeune redoutait les accidents pour son mari. Donc il fut décidé que le valet d’écurie prendrait les devants. Charles partirait trois heures plus tard, au lever de la lune. On enverrait un gamin à sa rencontre, afin de lui montrer le chemin de la ferme et d’ouvrir les clôtures devant lui.
Vers quatre heures du matin, Charles, bien enveloppé dans son manteau, se mit en route pour les Bertaux. Encore endormi par la chaleur du sommeil, il se laissait bercer au trot pacifique de sa bête. Quand elle s’arrêtait d’elle-même devant ces trous entourés d’épines que l’on creuse au bord des sillons, Charles se réveillant en sursaut, se rappelait vite la jambe cassée, et il tâchait de se remettre en mémoire toutes les fractures qu’il savait. La pluie ne tombait plus ; le jour commençait à venir, et, sur les branches des pommiers sans feuilles, des oiseaux se tenaient immobiles, hérissant leurs petites plumes au vent froid du matin. La plate campagne s’étalait à perte de vue, et les bouquets d’arbres autour des fermes faisaient, à intervalles éloignés, des taches d’un violet noir sur cette grande surface grise, qui se perdait à l’horizon dans le ton morne du ciel. Charles, de temps à autre, ouvrait les yeux ; puis, son esprit se fatiguant et le sommeil revenant de soi-même, bientôt il entrait dans une sorte d’assoupissement où, ses sensations récentes se confondant avec des souvenirs, lui-même se percevait double, à la fois étudiant et marié, couché dans son lit comme tout à l’heure, traversant une salle d’opérés comme autrefois. L’odeur chaude des cataplasmes se mêlait dans sa tête à la verte odeur de la rosée ; il entendait rouler sur leur tringle les anneaux de fer des lits et sa femme dormir… Comme il passait par Vassonville, il aperçut, au bord d’un fossé, un jeune garçon assis sur l’herbe.
CharlesEmma– Êtes-vous le médecin ? demanda l’enfant.
Et, sur la réponse de Charles, il prit ses sabots à ses mains et se mit à courir devant lui.
L’officier de santé, chemin faisant, comprit aux discours de son guide que M. Rouault devait être un cultivateur des plus aisés. Il s’était cassé la jambe, la veille au soir, en revenant de faire les Rois, chez un voisin. Sa femme était morte depuis deux ans. Il n’avait avec lui que sa demoiselle, qui l’aidait à tenir la maison.
Les ornières devinrent plus profondes. On approchait des Bertaux. Le petit gars, se coulant alors par un trou de haie, disparut, puis, il revint au bout d’une cour en ouvrir la barrière. Le cheval glissait sur l’herbe mouillée ; Charles se baissait pour passer sous les branches. Les chiens de garde à la niche aboyaient en tirant sur leur chaîne. Quand il entra dans les Bertaux, son cheval eut peur et fit un grand écart.
C’était une ferme de bonne apparence. On voyait dans les écuries, par le dessus des portes ouvertes, de gros chevaux de labour qui mangeaient tranquillement dans des râteliers neufs. Le long des bâtiments s’étendait un large fumier, de la buée s’en élevait, et, parmi les poules et les dindons, picoraient dessus cinq ou six paons, luxe des basses-cours cauchoises. La bergerie était longue, la grange était haute, à murs lisses comme la main. Il y avait sous le hangar deux grandes charrettes et quatre charrues, avec leurs fouets, leurs colliers, leurs équipages complets, dont les toisons de laine bleue se salissaient à la poussière fine qui tombait des greniers. La cour allait en montant ; plantée d’arbres symétriquement espacés, et le bruit gai d’un troupeau d’oies retentissait près de la mare.
Une jeune femme, en robe de mérinos bleu garnie de trois volants, vint sur le seuil de la maison pour recevoir M. Bovary, qu’elle fit entrer dans la cuisine, où flambait un grand feu. Le déjeuner des gens bouillonnait alentour, dans des petits pots de taille inégale. Des vêtements humides séchaient dans l’intérieur de la cheminée. La pelle, les pincettes et le bec du soufflet, tous de proportion colossale, brillaient comme de l’acier poli, tandis que le long des murs s’étendait une abondante batterie de cuisine, où miroitait inégalement la flamme claire du foyer, jointe aux premières lueurs du soleil arrivant par les carreaux.
Charles monta, au premier, voir le malade. Il le trouva dans son lit, suant sous ses couvertures et ayant rejeté bien loin son bonnet de coton. C’était un gros petit homme de cinquante ans, à la peau blanche, à l’œil bleu, chauve sur le devant de la tête, et qui portait des boucles d’oreilles. Il avait à ses côtés, sur une chaise, une grande carafe d’eau-de-vie, dont il se versait de temps à autre pour se donner du cœur au ventre ; mais, dès qu’il vit le médecin, son exaltation tomba, et, au lieu de sacrer comme il faisait depuis douze heures, il se prit à geindre faiblement.
La fracture était simple, sans complication d’aucune espèce. Charles n’eût osé en souhaiter de plus facile. Alors, se rappelant les allures de ses maîtres auprès du lit des blessés, il réconforta le patient avec toutes sortes de bons mots ; caresses chirurgicales qui sont comme l’huile dont on graisse les bistouris. Afin d’avoir des attelles, on alla chercher, sous la charreterie, un paquet de lattes. Charles en choisit une, la coupa en morceaux et la polit avec un éclat de vitre, tandis que la servante déchirait des draps pour faire des bandes, et que mademoiselle Emma tâchait à coudre des coussinets. Comme elle fut longtemps avant de trouver son étui, son père s’impatienta ; elle ne répondit rien ; mais, tout en cousant, elle se piquait les doigts, qu’elle portait ensuite à sa bouche pour les sucer.
Charles fut surpris de la blancheur de ses ongles. Ils étaient brillants, fins du bout, plus nettoyés que les ivoires de Dieppe, et taillés en amande. Sa main pourtant n’était pas belle, point assez pâle peut-être, et un peu sèche aux phalanges ; elle était trop longue aussi, et sans molles inflexions de lignes sur les contours. Ce qu’elle avait de beau, c’étaient les yeux ; quoiqu’ils fussent bruns, ils semblaient noirs à cause des cils, et son regard arrivait franchement à vous avec une hardiesse candide.
Une fois le pansement fait, le médecin fut invité, par M. Rouault lui-même, à prendre un morceau avant de partir.
Charles descendit dans la salle, au rez-de-chaussée. Deux couverts, avec des timbales d’argent, y étaient mis sur une petite table, au pied d’un grand lit à baldaquin revêtu d’une indienne à personnages représentant des Turcs. On sentait une odeur d’iris et de draps humides, qui s’échappait de la haute armoire en bois de chêne, faisant face à la fenêtre. Par terre, dans les angles, étaient rangés, debout, des sacs de blé. C’était le trop-plein du grenier proche, où l’on montait par trois marches de pierre. Il y avait, pour décorer l’appartement, accrochée à un clou, au milieu du mur dont la peinture verte s’écaillait sous le salpêtre, une tête de Minerve au crayon noir, encadrée de dorure, et qui portait au bas, écrit en lettres gothiques : « À mon cher papa. »
On parla d’abord du malade, puis du temps qu’il faisait, des grands froids, des loups qui couraient les champs, la nuit. Mademoiselle Rouault ne s’amusait guère à la campagne, maintenant surtout qu’elle était chargée presque à elle seule des soins de la ferme. Comme la salle était fraîche, elle grelottait tout en mangeant, ce qui découvrait un peu ses lèvres charnues, qu’elle avait coutume de mordillonner à ses moments de silence.
Son cou sortait d’un col blanc, rabattu. Ses cheveux, dont les deux bandeaux noirs semblaient chacun d’un seul morceau, tant ils étaient lisses, étaient séparés sur le milieu de la tête par une raie fine, qui s’enfonçait légèrement selon la courbe du crâne ; et, laissant voir à peine le bout de l’oreille, ils allaient se confondre par derrière en un chignon abondant, avec un mouvement ondé vers les tempes, que le médecin de campagne remarqua là pour la première fois de sa vie. Ses pommettes étaient roses. Elle portait, comme un homme, passé entre deux boutons de son corsage, un lorgnon d’écaille.
Quand Charles, après être monté dire adieu au père Rouault, rentra dans la salle avant de partir, il la trouva debout, le front contre la fenêtre, et qui regardait dans le jardin, où les échalas des haricots avaient été renversés par le vent. Elle se retourna.
– Cherchez-vous quelque chose ? demanda-t-elle.
– Ma cravache, s’il vous plaît, répondit-il.
Et il se mit à fureter sur le lit, derrière les portes, sous les chaises ; elle était tombée à terre, entre les sacs et la muraille. Mademoiselle Emma l’aperçut ; elle se pencha sur les sacs de blé. Charles, par galanterie, se précipita et, comme il allongeait aussi son bras dans le même mouvement, il sentit sa poitrine effleurer le dos de la jeune fille, courbée sous lui. Elle se redressa toute rouge et le regarda par-dessus l’épaule, en lui tendant son nerf de bœuf.
Au lieu de revenir aux Bertaux trois jours après, comme il l’avait promis, c’est le lendemain même qu’il y retourna, puis deux fois la semaine régulièrement, sans compter les visites inattendues qu’il faisait de temps à autre, comme par mégarde.
Tout, du reste, alla bien ; la guérison s’établit selon les règles, et quand, au bout de quarante-six jours, on vit le père Rouault qui s’essayait à marcher seul dans sa masure, on commença à considérer M. Bovary comme un homme de grande capacité. Le père Rouault disait qu’il n’aurait pas été mieux guéri par les premiers médecins d’Yvetot ou même de Rouen.
Quant à Charles, il ne chercha point à se demander pourquoi il venait aux Bertaux avec plaisir. Y eût-il songé, qu’il aurait sans doute attribué son zèle à la gravité du cas, ou peut-être au profit qu’il en espérait. Était-ce pour cela, cependant, que ses visites à la ferme faisaient, parmi les pauvres occupations de sa vie, une exception charmante ? Ces jours-là il se levait de bonne heure, partait au galop, poussait sa bête, puis il descendait pour s’essuyer les pieds sur l’herbe, et passait ses gants noirs avant d’entrer. Il aimait à se voir arriver dans la cour, à sentir contre son épaule la barrière qui tournait, et le coq qui chantait sur le mur, les garçons qui venaient à sa rencontre. Il aimait la grange et les écuries ; il aimait le père Rouault ; qui lui tapait dans la main en l’appelant son sauveur ; il aimait les petits sabots de mademoiselle Emma sur les dalles lavées de la cuisine ; ses talons hauts la grandissaient un peu, et, quand elle marchait devant lui, les semelles de bois, se relevant vite, claquaient avec un bruit sec contre le cuir de la bottine.
Elle le reconduisait toujours jusqu’à la première marche du perron. Lorsqu’on n’avait pas encore amené son cheval, elle restait là. On s’était dit adieu, on ne parlait plus ; le grand air l’entourait, levant pêle-mêle les petits cheveux follets de sa nuque, ou secouant sur sa hanche les cordons de son tablier, qui se tortillaient comme des banderoles. Une fois, par un temps de dégel, l’écorce des arbres suintait dans la cour, la neige sur les couvertures des bâtiments se fondait. Elle était sur le seuil ; elle alla chercher son ombrelle, elle l’ouvrit. L’ombrelle, de soie gorge de pigeon, que traversait le soleil, éclairait de reflets mobiles la peau blanche de sa figure. Elle souriait là-dessous à la chaleur tiède ; et on entendait les gouttes d’eau, une à une, tomber sur la moire tendue.
Dans les premiers temps que Charles fréquentait les Bertaux, madame Bovary jeune ne manquait pas de s’informer du malade, et même sur le livre qu’elle tenait en partie double, elle avait choisi pour M. Rouault une belle page blanche. Mais quand elle sut qu’il avait une fille, elle alla aux informations ; et elle apprit que mademoiselle Rouault, élevée au couvent, chez les Ursulines, avait reçu, comme on dit, une belle éducation, qu’elle savait, en conséquence, la danse, la géographie, le dessin, faire de la tapisserie et toucher du piano. Ce fut le comble !
– C’est donc pour cela, se disait-elle, qu’il a la figure si épanouie quand il va la voir, et qu’il met son gilet neuf, au risque de l’abîmer à la pluie ? Ah ! cette femme ! cette femme !…
Et elle la détesta, d’instinct. D’abord, elle se soulagea par des allusions, Charles ne les comprit pas ; ensuite, par des réflexions incidentes qu’il laissait passer de peur de l’orage ; enfin, par des apostrophes à brûle-pourpoint auxquelles il ne savait que répondre.
– D’où vient qu’il retournait aux Bertaux, puisque M. Rouault était guéri et que ces gens-là n’avaient pas encore payé ? Ah ! c’est qu’il y avait là-bas une personne, quelqu’un qui savait causer, une brodeuse, un bel esprit. C’était là ce qu’il aimait : il lui fallait des demoiselles de ville ! – Et elle reprenait :
– La fille au père Rouault, une demoiselle de ville ! Allons donc ! leur grand-père était berger, et ils ont un cousin qui a failli passer par les assises pour un mauvais coup, dans une dispute. Ce n’est pas la peine de faire tant de fla-fla, ni de se montrer le dimanche à l’église avec une robe de soie, comme une comtesse. Pauvre bonhomme, d’ailleurs, qui sans les colzas de l’an passé, eût été bien embarrassé de payer ses arrérages !
Par lassitude, Charles cessa de retourner aux Bertaux. Héloïse lui avait fait jurer qu’il n’irait plus, la main sur son livre de messe, après beaucoup de sanglots et de baisers, dans une grande explosion d’amour. Il obéit donc ; mais la hardiesse de son désir protesta contre la servilité de sa conduite, et, par une sorte d’hypocrisie naïve, il estima que cette défense de la voir était pour lui comme un droit de l’aimer. Et puis la veuve était maigre ; elle avait les dents longues ; elle portait en toute saison un petit châle noir dont la pointe lui descendait entre les omoplates ; sa taille dure était engainée dans des robes en façon de fourreau, trop courtes, qui découvraient ses chevilles, avec les rubans de ses souliers larges s’entrecroisant sur des bas gris.
La mère de Charles venait les voir de temps à autre ; mais, au bout de quelques jours, la bru semblait l’aiguiser à son fil ; et alors, comme deux couteaux, elles étaient à le scarifier par leurs réflexions et leurs observations. Il avait tort de tant manger ! Pourquoi toujours offrir la goutte au premier venu ? Quel entêtement que de ne pas vouloir porter de flanelle !
Il arriva qu’au commencement du printemps, un notaire d’Ingouville, détenteur de fonds de la veuve Dubuc, s’embarqua, par une belle marée, emportant avec lui tout l’argent de son étude. Héloïse, il est vrai, possédait encore, outre une part de bateau évaluée six mille francs, sa maison de la rue Saint-François ; et cependant, de toute cette fortune que l’on avait fait sonner si haut, rien, si ce n’est un peu de mobilier et quelques nippes, n’avait paru dans le ménage. Il fallut tirer la chose au clair. La maison de Dieppe se trouva vermoulue d’hypothèques jusque dans ses pilotis ; ce qu’elle avait mis chez le notaire, Dieu seul le savait, et la part de barque n’excéda point mille écus. Elle avait donc menti, la bonne dame ! Dans son exaspération, M. Bovary père, brisant une chaise contre les pavés, accusa sa femme d’avoir fait le malheur de leur fils en l’attelant à une haridelle semblable, dont les harnais ne valaient pas la peau. Ils vinrent à Tostes. On s’expliqua. Il y eut des scènes. Héloïse, en pleurs, se jetant dans les bras de son mari, le conjura de la défendre de ses parents. Charles voulut parler pour elle. Ceux-ci se fâchèrent, et ils partirent.
Mais le coup était porté. Huit jours après, comme elle étendait du linge dans sa cour, elle fut prise d’un crachement de sang, et le lendemain, tandis que Charles avait le dos tourné pour fermer le rideau de la fenêtre, elle dit : « Ah ! mon Dieu ! » poussa un soupir et s’évanouit. Elle était morte ! Quel étonnement !
Quand tout fut fini au cimetière, Charles rentra chez lui. Il ne trouva personne en bas ; il monta au premier, dans la chambre, vit sa robe encore accrochée au pied de l’alcôve ; alors, s’appuyant contre le secrétaire, il resta jusqu’au soir perdu dans une rêverie douloureuse. Elle l’avait aimé, après tout.
Chapitre III
Un matin, le père Rouault vint apporter à Charles le payement de sa jambe remise : soixante et quinze francs en pièces de quarante sous, et une dinde. Il avait appris son malheur, et l’en consola tant qu’il put.
– Je sais ce que c’est ! disait-il en lui frappant sur l’épaule ; j’ai été comme vous, moi aussi ! Quand j’ai eu perdu ma pauvre défunte, j’allais dans les champs pour être tout seul ; je tombais au pied d’un arbre, je pleurais, j’appelais le bon Dieu, je lui disais des sottises ; j’aurais voulu être comme les taupes, que je voyais aux branches, qui avaient des vers leur grouillant dans le ventre, crevé, enfin. Et quand je pensais que d’autres, à ce moment-là, étaient avec leurs bonnes petites femmes à les tenir embrassées contre eux, je tapais de grands coups par terre avec mon bâton ; j’étais quasiment fou, que je ne mangeais plus ; l’idée d’aller seulement au café me dégoûtait, vous ne croiriez pas. Eh bien, tout doucement, un jour chassant l’autre, un printemps sur un hiver et un automne par-dessus un été, ça a coulé brin à brin, miette à miette ; ça s’en est allé, c’est parti, c’est descendu, je veux dire, car il vous reste toujours quelque chose au fond, comme qui dirait… un poids, là, sur la poitrine ! Mais, puisque c’est notre sort à tous, on ne doit pas non plus se laisser dépérir, et, parce que d’autres sont morts, vouloir mourir… Il faut vous secouer, monsieur Bovary ; ça se passera ! Venez nous voir ; ma fille pense à vous de temps à autre, savez-vous bien, et elle dit comme ça que vous l’oubliez. Voilà le printemps bientôt ; nous vous ferons tirer un lapin dans la garenne, pour vous dissiper un peu.
Charles suivit son conseil. Il retourna aux Bertaux ; il retrouva tout comme la veille, comme il y avait cinq mois, c’est-à-dire. Les poiriers déjà étaient en fleur, et le bonhomme Rouault, debout maintenant, allait et venait, ce qui rendait la ferme plus animée.
Croyant qu’il était de son devoir de prodiguer au médecin le plus de politesses possible, à cause de sa position douloureuse, il le pria de ne point se découvrir la tête, lui parla à voix basse, comme s’il eût été malade, et même fit semblant de se mettre en colère de ce que l’on n’avait pas apprêté à son intention quelque chose d’un peu plus léger que tout le reste, tels que des petits pots de crème ou des poires cuites. Il conta des histoires. Charles se surprit à rire ; mais le souvenir de sa femme, lui revenant tout à coup, l’assombrit.
On apporta le café ; il n’y pensa plus.
Il y pensa moins, à mesure qu’il s’habituait à vivre seul. L’agrément nouveau de l’indépendance lui rendit bientôt la solitude plus supportable. Il pouvait changer maintenant les heures de ses repas, rentrer ou sortir sans donner de raisons, et, lorsqu’il était bien fatigué, s’étendre de ses quatre membres, tout en large, dans son lit. Donc, il se choya, se dorlota et accepta les consolations qu’on lui donnait. D’autre part, la mort de sa femme ne l’avait pas mal servi dans son métier, car on avait répété durant un mois : « Ce pauvre jeune homme ! quel malheur ! » Son nom s’était répandu, sa clientèle s’était accrue ; et puis il allait aux Bertaux tout à son aise. Il avait un espoir sans but, un bonheur vague ; il se trouvait la figure plus agréable en brossant ses favoris devant son miroir.
Il arriva un jour vers trois heures ; tout le monde était aux champs ; il entra dans la cuisine, mais n’aperçut point d’abord Emma ; les auvents étaient fermés. Par les fentes du bois, le soleil allongeait sur les pavés de grandes raies minces, qui se brisaient à l’angle des meubles et tremblaient au plafond. Des mouches, sur la table, montaient le long des verres qui avaient servi, et bourdonnaient en se noyant au fond, dans le cidre resté. Le jour qui descendait par la cheminée, veloutant la suie de la plaque, bleuissait un peu les cendres froides. Entre la fenêtre et le foyer, Emma cousait ; elle n’avait point de fichu, on voyait sur ses épaules nues de petites gouttes de sueur.
Selon la mode de la campagne, elle lui proposa de boire quelque chose. Il refusa, elle insista, et enfin lui offrit, en riant, de prendre un verre de liqueur avec elle. Elle alla donc chercher dans l’armoire une bouteille de curaçao, atteignit deux petits verres, emplit l’un jusqu’au bord, versa à peine dans l’autre, et, après avoir trinqué, le porta à sa bouche. Comme il était presque vide, elle se renversait pour boire ; et, la tête en arrière, les lèvres avancées, le cou tendu, elle riait de ne rien sentir, tandis que le bout de sa langue, passant entre ses dents fines, léchait à petits coups le fond du verre.
Elle se rassit et elle reprit son ouvrage, qui était un bas de coton blanc où elle faisait des reprises ; elle travaillait le front baissé ; elle ne parlait pas, Charles non plus. L’air, passant par le dessous de la porte, poussait un peu de poussière sur les dalles ; il la regardait se traîner, et il entendait seulement le battement intérieur de sa tête, avec le cri d’une poule, au loin, qui pondait dans les cours. Emma, de temps à autre, se rafraîchissait les joues en y appliquant la paume de ses mains ; qu’elle refroidissait après cela sur la pomme de fer des grands chenets.
Elle se plaignit d’éprouver, depuis le commencement de la saison, des étourdissements ; elle demanda si les bains de mer lui seraient utiles ; elle se mit à causer du couvent, Charles de son collège, les phrases leur vinrent. Ils montèrent dans sa chambre. Elle lui fit voir ses anciens cahiers de musique, les petits livres qu’on lui avait donnés en prix et les couronnes en feuilles de chêne, abandonnées dans un bas d’armoire. Elle lui parla encore de sa mère, du cimetière, et même lui montra dans le jardin la plate-bande dont elle cueillait les fleurs, tous les premiers vendredis de chaque mois, pour les aller mettre sur sa tombe. Mais le jardinier qu’ils avaient n’y entendait rien ; on était si mal servi ! Elle eût bien voulu, ne fût-ce au moins que pendant l’hiver, habiter la ville, quoique la longueur des beaux jours rendît peut-être la campagne plus ennuyeuse encore durant l’été ; – et, selon ce qu’elle disait, sa voix était claire, aiguë, ou se couvrant de langueur tout à coup, traînait des modulations qui finissaient presque en murmures, quand elle se parlait à elle-même, – tantôt joyeuse, ouvrant des yeux naïfs, puis les paupières à demi closes, le regard noyé d’ennui, la pensée vagabondant.
Le soir, en s’en retournant, Charles reprit une à une les phrases qu’elle avait dites, tâchant de se les rappeler, d’en compléter le sens, afin de se faire la portion d’existence qu’elle avait vécu dans le temps qu’il ne la connaissait pas encore. Mais jamais il ne put la voir en sa pensée, différemment qu’il ne l’avait vue la première fois, ou telle qu’il venait de la quitter tout à l’heure. Puis il se demanda ce qu’elle deviendrait, si elle se marierait, et à qui ? hélas ! le père Rouault était bien riche, et elle !… si belle ! Mais la figure d’Emma revenait toujours se placer devant ses yeux, et quelque chose de monotone comme le ronflement d’une toupie bourdonnait à ses oreilles : « Si tu te mariais, pourtant ! si tu te mariais ! » La nuit, il ne dormit pas, sa gorge était serrée, il avait soif ; il se leva pour aller boire à son pot à l’eau et il ouvrit la fenêtre ; le ciel était couvert d’étoiles, un vent chaud passait, au loin des chiens aboyaient. Il tourna la tête du côté des Bertaux.
Pensant qu’après tout l’on ne risquait rien, Charles se promit de faire la demande quand l’occasion s’en offrirait ; mais, chaque fois qu’elle s’offrit, la peur de ne point trouver les mots convenables lui collait les lèvres.
Le père Rouault n’eût pas été fâché qu’on le débarrassât de sa fille, qui ne lui servait guère dans sa maison. Il l’excusait intérieurement, trouvant qu’elle avait trop d’esprit pour la culture, métier maudit du ciel, puisqu’on n’y voyait jamais de millionnaire. Loin d’y avoir fait fortune, le bonhomme y perdait tous les ans ; car, s’il excellait dans les marchés, où il se plaisait aux ruses du métier, en revanche la culture proprement dite, avec le gouvernement intérieur de la ferme, lui convenait moins qu’à personne. Il ne retirait pas volontiers ses mains de dedans ses poches, et n’épargnait point la dépense pour tout ce qui regardait sa vie, voulant être bien nourri, bien chauffé, bien couché. Il aimait le gros cidre, les gigots saignants, les glorias longuement battus. Il prenait ses repas dans la cuisine, seul, en face du feu, sur une petite table qu’on lui apportait toute servie, comme au théâtre.
Lorsqu’il s’aperçut donc que Charles avait les pommettes rouges près de sa fille, ce qui signifiait qu’un de ces jours on la lui demanderait en mariage, il rumina d’avance toute l’affaire. Il le trouvait bien un peu gringalet, et ce n’était pas là un gendre comme il l’eût souhaité ; mais on le disait de bonne conduite, économe, fort instruit, et sans doute qu’il ne chicanerait pas trop sur la dot. Or, comme le père Rouault allait être forcé de vendre vingt-deux acres de son bien, qu’il devait beaucoup au maçon, beaucoup au bourrelier, que l’arbre du pressoir était à remettre :
– S’il me la demande, se dit-il ; je la lui donne.
À l’époque de la Saint-Michel, Charles était venu passer trois jours aux Bertaux. La dernière journée s’était écoulée comme les précédentes, à reculer de quart d’heure en quart d’heure. Le père Rouault lui fit la conduite ; ils marchaient dans un chemin creux, ils s’allaient quitter ; c’était le moment. Charles se donna jusqu’au coin de la haie, et enfin, quand on l’eut dépassée :
– Maître Rouault, murmura-t-il, je voudrais bien vous dire quelque chose.
Ils s’arrêtèrent. Charles se taisait.
– Mais contez-moi votre histoire ! est-ce que je ne sais pas tout ? dit le père Rouault, en riant doucement.
– Père Rouault…, père Rouault…, balbutia Charles.
– Moi, je ne demande pas mieux, continua le fermier. Quoique sans doute la petite soit de mon idée, il faut pourtant lui demander son avis. Allez-vous-en donc ; je m’en vais retourner chez nous. Si c’est oui, entendez-moi bien, vous n’aurez pas besoin de revenir, à cause du monde, et, d’ailleurs, ça la saisirait trop. Mais pour que vous ne vous mangiez pas le sang, je pousserai tout grand l’auvent de la fenêtre contre le mur : vous pourrez le voir par derrière, en vous penchant sur la haie.
Et il s’éloigna.
Charles attacha son cheval à un arbre. Il courut se mettre dans le sentier ; il attendit. Une demi-heure se passa, puis il compta dix-neuf minutes à sa montre. Tout à coup un bruit se fit contre le mur ; l’auvent s’était rabattu, la cliquette tremblait encore.
Le lendemain, dès neuf heures, il était à la ferme. Emma rougit quand il entra, tout en s’efforçant de rire un peu ; par contenance. Le père Rouault embrassa son futur gendre. On remit à causer des arrangements d’intérêt ; on avait, d’ailleurs, du temps devant soi, puisque le mariage ne pouvait décemment avoir lieu avant la fin du deuil de Charles, c’est-à-dire vers le printemps de l’année prochaine.
L’hiver se passa dans cette attente. Mademoiselle Rouault s’occupa de son trousseau. Une partie en fut commandée à Rouen, et elle se confectionna des chemises et des bonnets de nuit, d’après des dessins de modes qu’elle emprunta. Dans les visites que Charles faisait à la ferme, on causait des préparatifs de la noce ; on se demandait dans quel appartement se donnerait le dîner ; on rêvait à la quantité de plats qu’il faudrait et quelles seraient les entrées.
Emma eût, au contraire, désiré se marier à minuit, aux flambeaux ; mais le père Rouault ne comprit rien à cette idée. Il y eut donc une noce, où vinrent quarante-trois personnes, où l’on resta seize heures à table, qui recommença le lendemain et quelque peu les jours suivants.
Chapitre IV
Les conviés arrivèrent de bonne heure dans des voitures, carrioles à un cheval, chars à bancs à deux roues, vieux cabriolets sans capote, tapissières à rideaux de cuir, et les jeunes gens des villages les plus voisins dans des charrettes où ils se tenaient debout, en rang, les mains appuyées sur les ridelles pour ne pas tomber, allant au trot et secoués dur. Il en vint de dix lieues loin, de Goderville, de Normanville, et de Cany. On avait invité tous les parents des deux familles, on s’était raccommodé avec les amis brouillés, on avait écrit à des connaissances perdues de vue depuis longtemps.
De temps à autre, on entendait des coups de fouet derrière la haie ; bientôt la barrière s’ouvrait : c’était une carriole qui entrait. Galopant jusqu’à la première marche du perron, elle s’y arrêtait court, et vidait son monde, qui sortait par tous les côtés en se frottant les genoux et en s’étirant les bras. Les dames, en bonnet, avaient des robes à la façon de la ville, des chaînes de montre en or, des pèlerines à bouts croisés dans la ceinture, ou de petits fichus de couleur attachés dans le dos avec une épingle, et qui leur découvraient le cou par derrière. Les gamins, vêtus pareillement à leurs papas, semblaient incommodés par leurs habits neufs (beaucoup même étrennèrent ce jour-là la première paire de bottes de leur existence), et l’on voyait à côté d’eux, ne soufflant mot dans la robe blanche de sa première communion rallongée pour la circonstance, quelque grande fillette de quatorze ou seize ans, leur cousine ou leur sœur aînée sans doute, rougeaude, ahurie, les cheveux gras de pommade à la rose, et ayant bien peur de salir ses gants. Comme il n’y avait point assez de valets d’écurie pour dételer toutes les voitures, les messieurs retroussaient leurs manches et s’y mettaient eux-mêmes. Suivant leur position sociale différente, ils avaient des habits, des redingotes, des vestes, des habits-vestes : – bons habits, entourés de toute la considération d’une famille, et qui ne sortaient de l’armoire que pour les solennités ; redingotes à grandes basques flottant au vent, à collet cylindrique, à poches larges comme des sacs ; vestes de gros drap, qui accompagnaient ordinairement quelque casquette cerclée de cuivre à sa visière ; habits-vestes très courts, ayant dans le dos deux boutons rapprochés comme une paire d’yeux, et dont les pans semblaient avoir été coupés à même un seul bloc, par la hache du charpentier. Quelques-uns encore (mais ceux-là, bien sûr, devaient dîner au bas bout de la table) portaient des blouses de cérémonie, c’est-à-dire dont le col était rabattu sur les épaules, le dos froncé à petits plis et la taille attachée très bas par une ceinture cousue.
Et les chemises sur les poitrines bombaient comme des cuirasses ! Tout le monde était tondu à neuf, les oreilles s’écartaient des têtes, on était rasé de près ; quelques-uns même qui s’étaient levés dès avant l’aube, n’ayant pas vu clair à se faire la barbe, avaient des balafres en diagonale sous le nez, ou, le long des mâchoires, des pelures d’épiderme larges comme des écus de trois francs, et qu’avait enflammées le grand air pendant la route, ce qui marbrait un peu de plaques roses toutes ces grosses faces blanches épanouies.
La mairie se trouvant à une demi-lieue de la ferme, on s’y rendit à pied, et l’on revint de même, une fois la cérémonie faite à l’église. Le cortège, d’abord uni comme une seule écharpe de couleur, qui ondulait dans la campagne, le long de l’étroit sentier serpentant entre les blés verts, s’allongea bientôt et se coupa en groupes différents, qui s’attardaient à causer. Le ménétrier allait en tête, avec son violon empanaché de rubans à la coquille ; les mariés venaient ensuite, les parents, les amis tout au hasard, et les enfants restaient derrière, s’amusant à arracher les clochettes des brins d’avoine, ou à se jouer entre eux, sans qu’on les vît. La robe d’Emma, trop longue, traînait un peu par le bas ; de temps à autre, elle s’arrêtait pour la tirer, et alors délicatement, de ses doigts gantés, elle enlevait les herbes rudes avec les petits dards des chardons, pendant que Charles, les mains vides, attendait qu’elle eût fini. Le père Rouault, un chapeau de soie neuf sur la tête et les parements de son habit noir lui couvrant les mains jusqu’aux ongles, donnait le bras à madame Bovary mère. Quant à M. Bovary père, qui, méprisant au fond tout ce monde-là, était venu simplement avec une redingote à un rang de boutons d’une coupe militaire, il débitait des galanteries d’estaminet à une jeune paysanne blonde. Elle saluait, rougissait, ne savait que répondre. Les autres gens de la noce causaient de leurs affaires ou se faisaient des niches dans le dos, s’excitant d’avance à la gaieté ; et, en y prêtant l’oreille, on entendait toujours le crin-crin du ménétrier qui continuait à jouer dans la campagne. Quand il s’apercevait qu’on était loin derrière lui, il s’arrêtait à reprendre haleine, cirait longuement de colophane son archet, afin que les cordes grinçassent mieux, et puis il se remettait à marcher, abaissant et levant tour à tour le manche de son violon, pour se bien marquer la mesure à lui-même. Le bruit de l’instrument faisait partir de loin les petits oiseaux.
BovaryMariageC’était sous le hangar de la charreterie que la table
