Valais (CH)

Par son lent passage ou ses soudaines fluctuations, l’eau façonne nos villes et nos paysages ; les inondations jalonnent la longue histoire des sociétés humaines, les contraignant à modifier leur habitat. Hanté par les mythes diluviens, antiques puis bibliques, l’Occident a opposé à l’eau et à ses débordements des opérations parfois colossales d’adaptation et de défense, d’endiguement et d’assèchement, d’artificialisation de l’espace. Typique des temps modernes, cette ingénierie dominatrice de l’eau pose aujourd’hui problème car elle fige le territoire dans des structures rigides, inhabitables et particulièrement vulnérables aux aléas climatiques qui s’intensifient.
C’est sur ces sites sensibles que se réinvente aujourd’hui la gestion des crues. L’analyse des projets les plus innovants en Europe – dans les polders néerlandais, les vallées alpines, le bassin de l’Isar ou l’estuaire du Rhin et de la Meuse – révèle les grands enjeux actuels : se réconcilier avec la naturalité des rivières, accepter une part de leurs débordements pour mieux limiter leurs crues, combiner l’inondation et le développement urbain. Entre histoire culturelle, géographie humaine et recherche urbaine, ce livre envisage ainsi ces nouveaux territoires submersibles comme les paradigmes des paysages habités de demain : écologiques, dynamiques, inclusifs et combinatoires.

Fantoni R., Cerri R. e De Vingo P. (2018, a cura di) – La pietra ollare nelle Alpi. Coltivazione e utilizzo nelle zone di provenienza. Atti dei convegni e guida all’escursione (Carcoforo, 11 agosto - Varallo, 8 ottobre - Ossola, 9 ottobre 2016, All’insegna del Giglio, Firenze, 321 pp.

Français : Cette recherche porte sur l’analyse bioanthropologique et l’étude des rituels funéraires laténiens en Valais central. Plus précisément, elle traite des ensembles funéraires de Randogne – Bluche (fouillé entre 2001 et 2005) et de Sion – Parking des Remparts (fouillé en 2006). Le premier objectif a consisté à attribuer une identité et des caractéristiques biologiques aux individus inhumés au sein de ces deux ensembles. Ensuite, il s’est agi de caractériser ces deux ensembles funéraires par leur insertion au cadre géographique et archéologique, de s’intéresser à leur organisation chronologique et spatiale et à l’architecture des sépultures, ainsi qu’aux positions d’inhumation, de même qu’au mobilier funéraire présent. Nous avons développé une vision comparative de ces deux ensembles funéraires, avant de les confronter à l’intégralité du corpus funéraire laténien actuellement connu pour le Valais central. Ainsi, outre un simple agrandissement de ce dernier, cette étude permet de consolider certaines connaissances déjà acquises sur les sépultures laténiennes du Valais central. En essence, il en ressort que celles-ci se démarquent par rapport aux découvertes contemporaines en Europe périalpine par la richesse de leur mobilier et par des pratiques funéraires particulières et normalisées, qui reflètent un régionalisme palpable tout en attestant de liens avec les régions voisines (notamment le Sud et le Nord des Alpes).

English: This research presents a bioanthropological analysis and an investigation of Second Iron Age (also known as the La Tène period: 470–25 BC) funerary practices in central Valais. More precisely, it deals with the study of two necropolises lately discovered in this mountainous region of southern Switzerland: Randogne–Bluche (excavated between 2001 and 2005) and Sion–Parking des Remparts (excavated in 2006). The matter of Second Iron Age funeral practices has been investigated since the late 19th century in Switzerland and has ever since yielded many exceptional finds. In archaeological terms, the research presented in this work introduces a consistent summary of the current archaeological and historiographical state of knowledge regarding Second Iron Age funeral practices in southern Switzerland.

"Il demeure difficile de pénétrer le quotidien de la population féminine, de comprendre correctement son rôle dans les sociétés du passé : c’est un biais important dans notre perception de la dynamique sociale, un problème à prendre très au sérieux." Sandro Guzzi-Heeb, Passions Alpines, 2014

Dans un récent article, l’historien Pierre Dubuis affirme que l’histoire des femmes alpines au Moyen Age reste à faire. Le même constat concerne les Valaisannes ayant vécu à l’époque moderne, soit entre le XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle. Alors que plusieurs facteurs sociaux et scientifiques ont fait entrer les femmes dans le récit historique et la recherche universitaire depuis plus de quarante ans déjà, les destins féminins du Vieux-Pays peinent encore à sortir de l’ombre.
Cette contribution propose d’abord de cerner les facteurs explicatifs du problème de sources dont souffre l’histoire des femmes, un écueil qui n’est pas propre au Valais. Il s’agira ensuite de mettre en lumière les possibilités d’études offertes par les correspondances des familles patriciennes valaisannes pour appréhender certains contours du quotidien des femmes durant l’Ancien Régime. Cette forme d’écrits, dits du for privé, présente néanmoins plusieurs limites à dépasser en proposant d’autres sources ou méthodologies afin de mieux observer les actions féminines, notamment lorsque celles-ci s’exercent hors de leurs sphères de pouvoir traditionnelles. En effet, les Valaisannes ne sont pas seulement confinées dans leur cuisine ou à l’éducation des enfants. Dans une société paysanne où la fortune des élites provient de la terre, où les absences des hommes sont fréquentes et les liens parentaux s’avèrent essentiels à la survie économique des individus, les femmes agissent également hors des limites de l’espace domestique, dans les sphères économiques, professionnelles et politiques locales. Enfin, cette contribution tend à démontrer l’importance des écrits du for privé, notamment féminins, pour appréhender des phénomènes sociaux, culturels et économiques plus larges de l’histoire du Valais.

Cet article met en parallèle "deux civilisations de la vache". Toutes deux sont contemporaines, mais distantes de plusieurs milliers de kilomètres l'une de l'autre, elles sont développées indépendamment. La première est surtout à mettre en lien avec le bétail de la race d'Hérens, présent actuellement dans les Alpes suisses, françaises, italiennes et autrichiennes. La seconde civilisation de la vache s'est développée en Afrique de l'Est autour du Bos taurus et indicus, particulièrement dans les pays du Soudan du Sud, de l'Ethiopie, du Kenya, de l'Ouganda et de la Tanzanie.

Dieser Artikel betrachtet die Walliser Kulturlandschaft mit ihrem Zentrum in den menschlichen Siedlungen anhand der Originalaufnahmen für die Dufourkarte und der späteren Siegfriedkarte. Untersucht werden Fragen zur räumlichen Organisation und zur agrarischen Intensität und ihrem Wandel, vor allem in der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts. Obwohl das Wallis damals noch einen hohen Anteil an Bauern aufwies, wuchs die Bevölkerung im schweizerischen Vergleich überdurchschnittlich stark. Zuerst gehen wir von den Wohn- und Wirtschaftsgebäuden aus, dann vom offenen Land und den Bewässerungskanälen und schliesslich von den Wäldern und Rebbergen. In allen drei Abschnitten halten wir uns an einzelne Kartenausschnitte und eine exemplarische Methodik. Die von den Ingenieur-Topografen mit grossem Aufwand hergestellten Dokumente geben interessante Aspekte der alpinen Nutzungsgeschichte preis. So finden sich Hinweise, dass die Nutzungspolarisation schon in der Mitte des 19. Jahrhunderts in Gang war. Wie sich zeigt, sind der Interpretation der Karten aber auch Grenzen gesetzt.

Fantoni R. (2018) – Il caldo senza fumo. Una rivoluzione nel modo di abitare nelle Alpi. In Fantoni R., Cerri R. e De Vingo P. (a cura di), La pietra ollare nelle Alpi. Coltivazione e utilizzo nelle zone di provenienza. Atti dei convegni e guida all’escursione (Carcoforo, 11 agosto - Varallo, 8 ottobre - Ossola, 9 ottobre 2016, All’insegna del Giglio, Firenze, pp. 17-22.

Emergency. “It’s an emergency”, argues Jean-Luc Godard when he is stopped by the Vaudois police on the motorway from Lausanne (Lettre à Freddy Buache, 1981). An emergency to film this light, which is only going to last ten seconds. Survival. Precarity. Can we settle into the motion, the instability?

Pas plus en Valais qu’ailleurs, il n’a existé de société
close. L’histoire nous montre que les migrations sont
d’importants facteurs de vitalisation des sociétés alpines,
particulièrement aux XVIIIe et XIXe siècles. Les
villages alpins, si petits soient-ils, ne sont pas et n’ont
jamais été des isolats culturels ou sociaux. Pourtant,
hier comme aujourd’hui, le discours dominant en
Valais, aussi bien savant que politique, a tendance à
« invisibiliser » les personnes issues de la migration, spécialement
lorsqu’il s’agit des femmes, et particulièrement
lorsque ces personnes ne dérangent quiconque.