ésumé / Abstract Au cours de la première décennie du XXIe siècle ont été créés, à Istanbul, plus de dix musées privés dédiés pour la plupart à l'art contemporain, qui tous ont l'ambition de rayonner sur la scène internationale. La...
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Au cours de la première décennie du XXIe siècle ont été créés, à Istanbul, plus de dix musées privés dédiés pour la plupart à l'art contemporain, qui tous ont l'ambition de rayonner sur la scène internationale. La vitalité d'Istanbul dans ce domaine n'est pas étrangère au choix de la ville comme capitale culturelle de l'Europe pour 2010. Istanbul Modem, le musée de Péra, Santralistanbul sont les exemples les plus récents. Les familles à l'origine de ces créations — qui sont les acteurs majeurs de cette évolution — sont celles-là mêmes qui, quelques années auparavant, avaient fondé des universités éponymes. L'ensemble de ces initiatives confirme l'émergence de nouveaux usages parmi les élites turques et témoigne du rôle du mécénat tant sur la scène culturelle que dans le domaine de l'urbanisme. Cet article tente d'analyser en termes d'histoire du temps présent les logiques qui président à l'évolution du mécénat qui a pris la suite des usages philanthropiques, contribuant ainsi à établir le leadership de grandes familles comme les Koç ou les Sabanci. Il met en perspective cette politique de la culture mise en œuvre par des acteurs privés avec les politiques publiques développées par le gouvernement « islamo-conservateur ». Il étudie également le rôle de ces actions culturelles et artistiques dans la revitalisation de l'espace urbain et qui donnent à Istanbul une importance croissante dans la compétition entre les grandes métropoles mondiales.